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Armistice

Un armistice est une convention signĂ©e par plusieurs gouvernements mettant fin Ă  des hostilitĂ©s entre armĂ©es en temps de guerre. C’est le jour qui marque officiellement la fin d’un conflit ; il est souvent considĂ©rĂ© comme une fĂȘte nationale pour les pays sortis vainqueurs d’un conflit armĂ©. C’est une suspension des hostilitĂ©s aprĂšs un accord entre les belligĂ©rants. Il est diffĂ©rent d’un traitĂ© de paix⁣⁣⁣, qui est un traitĂ© proclamant la fin d'une guerre et contenant gĂ©nĂ©ralement des contreparties rĂ©ciproques pour les anciens belligĂ©rants, et d'une capitulation. Mettant fin officiellement Ă  la guerre, un armistice permet au pays demandeur d’avoir un traitĂ© de cessez-le-feu. Les termes de l’armistice peuvent ĂȘtre trĂšs humiliants, en obligeant par exemple le vaincu Ă  cĂ©der des territoires ou Ă  rembourser les dĂ©gĂąts occasionnĂ©s durant la guerre.

L'annonce de l'armistice du 11 novembre 1918 Ă  l'occasion d'une fĂȘte monstrueuse Ă  Philadelphie.

Différence entre armistice et capitulation

L'armistice et la capitulation mettent fin aux combats, mais la signification et les consĂ©quences en sont diffĂ©rentes. Chaque cas est particulier, mais on peut quand mĂȘme dĂ©gager quelques traits significatifs.

L'armistice est un cessez-le-feu, de durée négociée et éventuellement prolongeable ; suivant la tournure prise par les négociations de paix, soit le cessez-le-feu est levé à l'issue du délai fixé, soit un traité préliminaire de paix est signé, le traité définitif intervenant ultérieurement[1].

La capitulation est une dĂ©cision militaire, reconnaissance d'une dĂ©faite majeure. Cette dĂ©cision peut ĂȘtre prise par un chef d'armĂ©e et est lourde de consĂ©quence pour l'armĂ©e concernĂ©e (mise hors de combat), pour le territoire voire le pays toute prise de place forte
) et pour le chef qui capitule. La capitulation peut ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme un acte de trahison, puni de mort. La capitulation transfĂšre le pouvoir Ă  l'armĂ©e ennemie sur le territoire concernĂ©, qui peut aller d'une ville (capitulation d'une garnison) au pays tout en passant par une province (comme la capitulation de MontrĂ©al). Les vainqueurs peuvent organiser leur administration Ă  leur guise. Sur le plan de la politique intĂ©rieure du vaincu, la responsabilitĂ© de l'armĂ©e perdante est symboliquement engagĂ©e.

L'armistice est une dĂ©cision politique. L'armĂ©e est toujours en Ă©tat ou en train de combattre (au moins officiellement et thĂ©oriquement). C'est la nĂ©gociation politique qui fixe le rĂ©sultat (selon que l'armistice est offert ou demandĂ©, les conditions de l'armistice
). MĂȘme si la situation militaire est telle que tout ou partie du territoire est occupĂ© par l'ennemi, il reste thĂ©oriquement sous administration du vaincu (sous rĂ©serve des pressions et des exigences de l'occupant, Ă©videmment). En outre, alors qu'une capitulation implique nĂ©cessairement qu'il y a un vaincu, un armistice est possible entre belligĂ©rants dont aucun n'emporte la dĂ©cision.

Ainsi, pour rĂ©sumer, la capitulation transfĂšre le pouvoir politique du vaincu Ă  l'armĂ©e ennemie. L'armistice ne change pas les pouvoirs internes (mais change bien sĂ»r les rapports de force, tant vis-Ă -vis des autres belligĂ©rants qui peuvent imposer leurs souhaits par la force, qu'en interne, pouvant conduire Ă  des rĂ©volutions ou des coups d'État).

Par exemple, lorsqu'en 1918, la défaite militaire des Puissances centrales fut claire (mais non encore entiÚrement consommée, l'armée allemande pouvait encore se battre), le choix de l'armistice permit d'éviter encore de nombreuses victimes et destruction. Cela laissa le champ libre à la rhétorique du « coup de poignard dans le dos » de l'armée allemande par certains politiciens nationalistes et divers révolutionnaires.

De mĂȘme, lorsqu'en 1940 la dĂ©faite militaire de la France en mĂ©tropole fut claire, il y eut dĂ©bat sur la rĂ©ponse Ă  donner, repli sur l'empire, qui aurait, en pratique, mis fin aux combats, demande d'armistice ou capitulation. Les militaires, emmenĂ©s par Maxime Weygand et Philippe PĂ©tain, Ă©tant de ceux qui prĂ©fĂ©raient l'armistice. Ainsi, la France conserva son administration et un gouvernement autonome (quoique sous influence allemande Ă©videmment) et fut globalement divisĂ©e en deux avec : une zone occupĂ©e par l'armĂ©e allemande et une zone libre gardant le contrĂŽle sur l'Afrique du Nord (jusqu'Ă  l'opĂ©ration Torch, en novembre 1942), contrairement aux Pays-Bas, dont le pays vĂ©cut sous administration directe allemande.

Il ne faut cependant pas exagérer la portée de la distinction : la forme (armistice ou capitulation) que peut prendre la soumission du vaincu au vainqueur compte bien moins que les rapports de forces politiques, militaire et diplomatique. Tels qu'ils transparaissent dans les clauses de la convention ou dans les modalités de son application.

Quelques armistices

Références

  1. « Comment met-on fin à une guerre ? », sur Vie publique.fr (consulté le )
  2. « Une page d'histoire : l'armistice de la grande guerre (Scapini) Sonnerie "Cessez le feu" R. Alexandre, voix Sellier, clairon », sur BibliothÚques spécialisées de la Ville de Paris (consulté le )

Voir aussi

Article connexe

Liens externes

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