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Gouvernement

Un gouvernement est une institution politique qui exerce le pouvoir exĂ©cutif du pays, mais dans certains contextes, c'est l'ensemble des institutions qui ont un pouvoir. Dans un rĂ©gime parlementaire, le gouvernement est responsable politiquement devant le parlement ; dans un rĂ©gime prĂ©sidentiel, le gouvernement n'est responsable que devant le chef de l'État. Le gouvernement dĂ©cide et entreprend les actions nĂ©cessaires Ă  la conduite de l'État.

Le gouvernement des Pays-Bas sous le mandat du Premier ministre Dries van Agt, en 1982, avant une traditionnelle « photographie de famille », souvent réalisée peu aprÚs sa formation[1].

Étymologie

Le terme de gouvernement apparaĂźt au XIIe siĂšcle, Ă  partir du verbe gouverner avec le suffixe nominal -ment, qui venait lui-mĂȘme du latin gubernare et est apparentĂ© ou empruntĂ© au grec ancien ÎșυÎČÎ”ÏÎœÎŹÏ‰ / kybernĂĄĂŽ, « piloter, tenir le gouvernail »[2].

DĂ©finitions

« Gouvernement »

Le mot « gouvernement », en français, désigne à la fois :

La notion de « gouvernance »

Jean-Christophe Mathias dĂ©nonce l'abandon du terme « gouvernement » au profit de celui de « gouvernance » en expliquant qu'il s'agit lĂ  d'une rupture du pouvoir dĂ©cisionnaire de l'État garant de la souverainetĂ© populaire, remplacĂ© par une dĂ©mocratie participative n'ayant – selon lui – aucun attribut rĂ©ellement « politique »[5]. Pour ce chercheur indĂ©pendant,

« le glissement du gouvernement Ă  la gouvernance dĂ©montre que l'on est passĂ© d'une civilisation de la souverainetĂ© populaire incarnĂ©e dans la loi rĂ©publicaine, garante de l'intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral, Ă  une sociĂ©tĂ© pragmatiste, particulariste et utilitariste, garante d'intĂ©rĂȘts Ă©conomiques singuliers, dans laquelle la notion de bien commun n'a plus de place vĂ©ritable[6]. »

Différences avec le mot anglais government

En anglais, ce mot s'applique plus largement que le mot « gouvernement » en français : il concerne aussi les collectivités territoriales et les administrations publiques, aussi bien centrales que locales. Par exemple, la formule Local Government Area utilisée en Australie se traduit par « zone d'administration locale ».

Le concept le plus proche en français de government est donc celui de « collectivité publique », qui englobe les institutions politiques qui incarnent directement les pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire, ainsi que l'ensemble des administrations qui leur sont rattachées.

DĂ©nomination

Chaque pays utilise une dĂ©nomination spĂ©cifique. Par exemple, en Suisse romande, les gouvernements de canton sont pour la plupart appelĂ©s Conseil d'État[7].

En Belgique, le Gouvernement FĂ©dĂ©ral contourne souvent le mot « gouvernement », en le remplaçant par « autoritĂ©s », « services officiels » voire « services publics ». Ainsi, beaucoup de communications provenant de ces pouvoirs mentionnent « Une initiative des autoritĂ©s fĂ©dĂ©rales » ou encore « Une initiative des autoritĂ©s belges ». Le « .be » colorĂ© noir-jaune-rouge, faisant rĂ©fĂ©rence au domaine Internet .be, est utilisĂ© comme logo gouvernemental, ce qui peut prĂȘter Ă  confusion quant Ă  sa signification.

Typographie

Suivant le contexte gouvernement peut s'Ă©crire soit avec une majuscule, soit entiĂšrement en minuscule[8].

Histoire

En Europe entre le Moyen Âge et l'apparition des gouvernements au sens moderne les souverains s'entourent de conseils.

Au XXe siÚcle, le nombre de pays se réclamant de la démocratie augmente dans le monde. Il en résulte que les gouvernements élus deviennent majoritaires dans le monde.

État

En droit international, le gouvernement, avec une population permanente, un territoire dĂ©fini et la capacitĂ© Ă  rentrer en relation avec d'autres Ă©tats, est un Ă©lĂ©ment constitutif d'un État[9].

Constitution

Une constitution est une loi fondamentale qui fixe l'organisation et le fonctionnement d'un État. Elle est Ă  la fois l'acte politique et la loi fondamentale qui unit et rĂ©git de maniĂšre organisĂ©e et hiĂ©rarchisĂ©e l’ensemble des rapports entre gouvernants et gouvernĂ©s au sein de cet État, en tant qu'unitĂ© d'espace gĂ©ographique et humain. La Constitution protĂšge les droits et les libertĂ©s de la population contre les abus de pouvoir potentiels.

Si la fiction juridique veut que la Constitution fonde et encadre juridiquement l'État, il est entendu que l'histoire politique la prĂ©cĂšde et peut lui confĂ©rer Ă  la fois sa lĂ©gitimitĂ© circonstanciĂ©e et la permanence de son autoritĂ©. Cette histoire politique est alors rĂ©introduite dans le droit en Ă©tant qualifiĂ©e de « pouvoir constituant primaire » (le pouvoir souverain qui Ă©tablit une nouvelle Constitution).

Organisation politique

Carte des états unitaires et fédéraux.
  • État unitaire
  • État fĂ©dĂ©ral

L'organisation politique de l'État dĂ©termine en partie la forme du gouvernement. Deux concepts d'organisation s'opposent l'État unitaire et l'État fĂ©dĂ©ral.

État unitaire

Un État est dit unitaire lorsque sa population est soumise au mĂȘme et unique pouvoir. C'est la forme la plus rĂ©pandue d'État dans le monde. En gĂ©nĂ©ral, l'État unitaire connaĂźt des divisions territoriales, il existe des relais entre la population et le gouvernement. Cette organisation peut comporter pour certaines zones gĂ©ographiques des spĂ©cificitĂ©s, par exemple les rĂ©gions italiennes Ă  statut spĂ©cial.

État fĂ©dĂ©ral

Un État est dit fĂ©dĂ©ral lorsqu'il est composĂ© de plusieurs entitĂ©s autonomes — nommĂ©es Ă©tats fĂ©dĂ©rĂ©s — dotĂ©es de leur propre gouvernement. Le statut de ces entitĂ©s est gĂ©nĂ©ralement garanti par la Constitution, et ne peut ĂȘtre remis en cause par une dĂ©cision unilatĂ©rale du gouvernement central fĂ©dĂ©ral. Il y a rĂ©partition des pouvoirs entre le gouvernement fĂ©dĂ©ral et les gouvernements des Ă©tats fĂ©dĂ©rĂ©s.

Confédération

Une confĂ©dĂ©ration est une union d'États indĂ©pendants qui, par un ou plusieurs traitĂ©s, dĂ©lĂšguent l'exercice de certaines compĂ©tences Ă  des organes communs destinĂ©s Ă  coordonner leur politique dans un certain nombre de domaines, sans constituer cependant un nouvel État superposĂ© aux États membres. Alternativement, des confĂ©dĂ©rations se sont formĂ©es aussi par des traitĂ©s entre des partenaires qui n'Ă©taient pas indĂ©pendants avant la confĂ©dĂ©ration.

RĂ©partition du pouvoir

La vision contemporaine des pouvoirs dĂ©coule en grande partie de la classification de Montesquieu dĂ©finie dans De l'esprit des lois. Elle concerne la limitation du pouvoir par le pouvoir « pour qu’on ne puisse abuser du pouvoir, il faut que, par la disposition des choses, le pouvoir arrĂȘte le pouvoir »[10] :

Mais cette vision n'est pas partagée par François Quesnay :

« Que l’autoritĂ© souveraine soit unique et supĂ©rieure Ă  tous les individus de la sociĂ©tĂ© et Ă  toutes les entreprises injustes des intĂ©rĂȘts particuliers, car l’objet de la domination et de l’obĂ©issance est la sĂ»retĂ© de tous et l’intĂ©rĂȘt licite de tous. Le systĂšme des contre-forces dans un gouvernement est une opinion funeste qui ne laisse entrevoir que la discorde entre les grands et l’accablement des petits. »[11]

— François Quesnay, Maximes gĂ©nĂ©rales du gouvernement Ă©conomique d’un royaume agricole

Formes de gouvernements

Les rĂ©gimes politiques ou formes de gouvernement peuvent ĂȘtre vues depuis plusieurs points de vue thĂ©oriques, ceux-ci peuvent ĂȘtre complĂ©mentaires les uns des autres. Mais aussi, par leurs mises en Ɠuvre pratique.

Qui a le pouvoir ?

Les trois principes de répartition du pouvoir pour un gouvernement communément cités et utilisés sont :

  • L'autocratie oĂč un seul individu dĂ©tient le pouvoir, alors qualifiĂ© de pouvoir personnel et absolu.
  • L'oligarchie oĂč un petit groupe de personnes dĂ©tient le pouvoir et forme une classe dominante.
  • La dĂ©mocratie oĂč les citoyens participent aux dĂ©cisions politiques au moins par le vote.

Cette classification théorique est déjà donnée par Hérodote dans Histoires[12] - [13].

Platon considĂšre qu'il y a cinq classes de gouvernements :

  • la premiĂšre, l'aristocratie, qui est celle oĂč les personnes les plus recommandables sous les rapports moraux commandent ;
  • la seconde, la timocratie, qui est celle oĂč le pouvoir est entre les mains des ambitieux[14] ;
  • la troisiĂšme, l'oligarchie, qui est celle oĂč l'Ă©tat n'a qu'un petit nombre de chefs ;
  • la quatriĂšme, la dĂ©mocratie, qui est celle oĂč le peuple a toute autoritĂ© ;
  • la cinquiĂšme, la tyrannie, qui est la derniĂšre et la pire[15] - [16].

Il est possible d'ajouter l'anarchie comme quatriùme principe, car aucun individu n'a le pouvoir de gouverner l'État.

Autocratie

Dans ce cas, le pouvoir est personnel et absolu, c'est-à-dire qu'il ne se décompose pas. Souvent ces régimes sont qualifiés d'autoritaires, voire de totalitaires. En pratique, les régimes autocratiques sont des monarchies absolues ou des dictatures. Le régime mis en place à partir d'Ivan le Terrible en Russie est un exemple de monarchie absolue[17].

Oligarchie

L'oligarchie peut revĂȘtir plusieurs formes, selon qu’elle est faite des meilleurs (« aristocratie » au sens Ă©tymologique), des plus riches (ploutocratie), des scientifiques et techniciens (technocratie), des Anciens (gĂ©rontocratie), de ceux qui bĂ©nĂ©ficient de la force ou de tout autre pouvoir de fait. Quant au terme oligarque, qui n'Ă©tait plus utilisĂ© que pour l'histoire des sociĂ©tĂ©s anciennes ou les rĂ©cits de science-fiction, il a trouvĂ© un regain de faveur pour dĂ©signer, dans le monde contemporain, les hommes d'affaires riches et les intellectuels ayant des liens avec le pouvoir politique.

Pour quelle durée ?

La durĂ©e de l'exercice du pouvoir est fonction du principe de rĂ©partition du pouvoir dans l'État.

SystĂšme Ă©lectoral

Lorsque le gouvernement accÚde au pouvoir par une élection, la loi fixe généralement la durée du mandat.

Le mandat politique constitue un objet d'Ă©tude et de recherche pour les constitutionnalistes et les spĂ©cialistes de sciences politiques depuis de trĂšs nombreuses annĂ©es et les caractĂšres principaux de ceux-ci ont Ă©tĂ© reconnus de longue date[18];). Cependant, parmi ces caractĂšres, celui relatif Ă  leur durĂ©e a Ă©tĂ© longtemps ignorĂ©. Ce n'est, en effet, que relativement rĂ©cemment que la durĂ©e des mandats politiques a fait l'objet de dĂ©veloppements dans le domaine des sciences politiques[19], tout d'abord, puis dans le champ du droit constitutionnel[20]. Si la durĂ©e des mandats politiques n'a constituĂ© qu'une notion purement factuelle sans autre intĂ©rĂȘt que de constituer un premier indicateur du caractĂšre dĂ©mocratique du rĂ©gime politique en cause ou de l'institution considĂ©rĂ©e, il semble que la notion soit en passe de connaĂźtre une importante revalorisation dans le champ constitutionnel et politique. De fait, la durĂ©e des mandats politiques exprime un Ă©quilibre entre les libertĂ©s politiques reconnues aux citoyens et aux partis politiques et les marges de manƓuvre accordĂ©es aux titulaires des pouvoirs politiques. On ne peut juger de la lĂ©gitimitĂ© de la durĂ©e d'un mandat qu'en Ă©tudiant son apport dans la rĂ©alisation d'un rythme politique qui allie respect de la dĂ©mocratie et efficacitĂ© gestionnaire.

Légitimité

La légitimité d'un gouvernement va résulter de la légitimité de la forme de gouvernement et sa légitimité propre dans le cadre de cette forme de gouvernement.

Pour s'exercer sans rencontrer d'opposition, le pouvoir politique s'est toujours attaché à justifier de sa légitimité. Celle-ci peut reposer sur :
  • la tradition et l'hĂ©rĂ©ditĂ©, cas des rĂ©gimes traditionnels, des monarchies et de systĂšmes aristocratiques[21] ;
  • la volontĂ© divine, cas des thĂ©ocraties mais aussi de la monarchie de droit divin ;
  • l'expression du droit des peuples et des individus (souverainetĂ© populaire) ; c'est le cas des dĂ©mocraties mais aussi de rĂ©gimes autoritaires mais se rĂ©clamant de la volontĂ© populaire (certains rĂ©gimes fascistes) ;
  • le mĂ©rite et la qualitĂ© des dirigeants. C'est la thĂ©orie induite par les rĂ©gimes gouvernĂ©s par les « sages » (cas de certains pouvoirs locaux ou tribaux), d'oligarchies bourgeoises (suffrage censitaire) ou techniciens ;
  • le souci d'efficacitĂ© de l'action politique, officiellement pour le bien du peuple mĂȘme si celui-ci n'est — temporairement ou de façon permanente — pas jugĂ© apte Ă  exercer le pouvoir. Ce sont les rĂ©gimes inspirĂ©s du positivisme, les technocraties ;
  • le hasard (stochocratie).
[réf. nécessaire]

Lorsque la lĂ©gitimitĂ© du pouvoir est contestĂ©e et que l'on soupçonne qu'il doit son existence Ă  un pouvoir plus puissant — gĂ©nĂ©ralement Ă©tranger—, le gouvernement est qualifiĂ© de fantoche.

L'accĂšs au pouvoir

Dans la plupart des cas l'accĂšs au pouvoir d'un nouveau gouvernement rĂ©sulte de l'application de la Constitution. Mais en cas de crise, le changement rĂ©sultera de la dĂ©cision d'une partie de la population, d'une partie du gouvernement ou mĂȘme d'une intervention externe.

Élection

C'est un des modes d'accÚs au pouvoir exécutif les plus utilisés au XXIe siÚcle, soit qu'il permette d'élire directement le gouvernement ou le chef de gouvernement, soit qu'il permette d'élire une assemblée qui choisira le gouvernement.

Gouvernement majoritaire

Dans le systĂšme de Westminster, il y a gouvernement majoritaire lorsque le parti au pouvoir jouit d'une majoritĂ© absolue de siĂšges Ă  la lĂ©gislature ou au parlement. C'est le contraire d'un gouvernement minoritaire, oĂč le parti au pouvoir ne gagne qu'une majoritĂ© relative de siĂšges et doit donc nĂ©gocier constamment ses appuis auprĂšs des partis de l'opposition afin de lĂ©gifĂ©rer et d'Ă©viter de se faire renverser par une motion de dĂ©fiance.

L'expression gouvernement majoritaire peut Ă©galement ĂȘtre utilisĂ©e lorsqu'il y a une coalition stable entre deux partis ou plus pour former une majoritĂ© absolue. Un bon exemple d'une telle coalition Ă©lectorale est en Australie, oĂč le Parti libĂ©ral et le Parti national se prĂ©sentent comme un bloc Ă©lectoral depuis des dĂ©cennies.
Gouvernement minoritaire
Un gouvernement minoritaire est, en régime parlementaire, un gouvernement qui ne dispose pas de la majorité absolue au Parlement. Ces gouvernements sont considérés comme non soutenus par le Parlement.
Gouvernement extra-parlementaire
Ce type de gouvernement est particulier dans la mesure oĂč son objectif n’est pas de se prĂ©occuper de la surface parlementaire. Il apparaĂźt dans des situations trĂšs particuliĂšres puisqu’il est formĂ© par des experts, n’ayant pas d’affiliation partisane, et n’appartenant traditionnellement pas Ă  la sphĂšre partisane. Ce type de configuration a eu lieu en Finlande, lors d’un rĂ©gime prĂ©-parlementaire[22].
Gouvernement de coalition

Par opposition au gouvernement homogÚne, un gouvernement de coalition est un gouvernement formé par des représentants de plusieurs partis politiques.

Un gouvernement de coalition est un gouvernement parlementaire constituĂ© par des membres de plusieurs partis qui ont acceptĂ© de coopĂ©rer en formant une coalition. La raison habituelle d'un tel arrangement est qu'aucun parti seul n'a suffisamment de dĂ©putĂ©s pour constituer une majoritĂ© au parlement. Également, en temps de crise comme une guerre ou une crise politique ou Ă©conomique majeure, des partis peuvent former un gouvernement d'union nationale, ou une grande coalition. Une coalition se fonde toujours sur un accord, appelĂ© pacte de coalition.

On parle de coalition solide si celle-ci s’est formĂ©e en amont des Ă©lections, les diffĂ©rents partis s’étant fait Ă©lire ensemble, aprĂšs avoir fait campagne autour d’un programme commun. Ce type de coalition gĂ©nĂšre gĂ©nĂ©ralement peu de problĂšmes puisque la coopĂ©ration est nĂ©e dans la compĂ©tition : la coopĂ©ration parlementaire suit la coopĂ©ration Ă©lectorale. Ainsi, une coalition est dite fragile lorsqu’elle se forme devant le parlement, par des partis faibles et indisciplinĂ©s, et dont la dissolution sera rapide.

Le contexte d'émergence d'un gouvernement de coalition est celui d'un systÚme pluraliste : le nombre élevé de partis implique qu'ils forment des coalitions pour accéder au pouvoir.

Gouvernement d'union nationale

La fosse no 2 des mines de Marles, fermée en 1974.

Un gouvernement d’union nationale, ou gouvernement d'unitĂ© nationale, est un gouvernement constituĂ© de tous les principaux partis politiques ou coalitions politiques reprĂ©sentĂ©es dans un parlement, sur la base d'un projet politique promettant un compromis entre les leurs. Il se diffĂ©rencie de la notion de gouvernement de coalition associant plusieurs partis politiques jusque-lĂ  opposĂ©s ou divisĂ©s, comme aprĂšs la victoire aux lĂ©gislatives de en 1997 en France de la « Gauche plurielle » ou lors de la formations des coalition en Allemagne et coalition en Belgique. Le terme d'Union sacrĂ©e est lui rĂ©servĂ© Ă  la situation particuliĂšre du dĂ©but de la PremiĂšre guerre mondiale en France aprĂšs l'assassinat du leader socialiste et pacifiste Jean JaurĂšs.

En France, un gouvernement d’union nationale a Ă©tĂ© constatĂ© Ă  la fin de la seconde guerre mondiale, au moment de la « bataille du charbon », parfois aussi appelĂ©e « bataille de la production », quand la situation dramatique du pays a requis un exceptionnel investissement humain et le renoncement aux conflits sociaux, la pĂ©nurie de charbon ayant causĂ© par richochet de graves pĂ©nuries d'Ă©lectricitĂ© causant elles-mĂȘmes des pĂ©nuries de nombreux biens industriels ou agro-alimentaires fabriquĂ©s avec de l'Ă©lectricitĂ© et qui aboutiront Ă©meutes causĂ©es par le maintien du rationnement.

En janvier 1946, dans un gouvernement incluant aussi la droite, le centre-gauche et les socialistes, 8 des 22 ministĂšres sont en particulier confiĂ©s au Parti communiste, qui rĂ©clame et obtient des nationalisations et le statut du mineur puis ceux d'EDF et de la fonction publique, Ă  une Ă©poque oĂč il a 182 dĂ©putĂ©s, 28% des voix, et la gauche une large majoritĂ© Ă  l'AssemblĂ©e.

Autre formes de prise de pouvoir

Généralement ces prises de pouvoir sont violentes.

RĂ©volution

Le mécontentement d'une partie de la population contre le gouvernement peut conduire à la révolte ou l'insurrection. Ce soulÚvement, éventuellement armé, contre le pouvoir en place peut se transformer en révolution qui amÚnera un changement de régime politique.

Coup d'État

La définition donnée par Olivier Brichet « un acte d'autorité consistant dans une atteinte réfléchie, illégale et brusque, aux rÚgles d'organisation, de fonctionnement ou de compétence des autorités constituées, atteinte dirigée, selon un plan préconçu et pour des raisons diverses, par une personne ou par un groupe de personnes réunis en un parti ou un corps ; dans le but soit de s'emparer du pouvoir, soit d'y défendre ou d'y renforcer sa position, soit d'entraßner une simple modification de l'orientation politique du pays »[23]. Il se distingue de la révolution par sa rapidité d'exécution et la faible partie de la population impliquée.

Un rĂ©fĂ©rendum peut ĂȘtre organisĂ© pour lĂ©gitimer le nouveau pouvoir, comme celui organisĂ© au Chili le 4 janvier 1978 par le gĂ©nĂ©ral Augusto Pinochet pour lĂ©gitimer et obtenir un soutien populaire Ă  la dictature militaire qui gouvernait le pays depuis 1973. La question posĂ©e Ă©tant « Face Ă  l'agression internationale lancĂ©e contre le gouvernement de notre patrie, j'appuie le gĂ©nĂ©ral Pinochet dans sa dĂ©fense de la dignitĂ© du Chili, et je rĂ©affirme la lĂ©gitimitĂ© du gouvernement de la RĂ©publique Ă  diriger souverainement le processus d'institutionnalisation du pays »[24]. Ce type de rĂ©fĂ©rendum est souvent qualifiĂ© de plĂ©biscite.

Guerre civile

La guerre civile peut ĂȘtre la continuation d'une rĂ©volution comme dans le cas russe.

Prise de contrîle de l'État par un autre

La conquĂȘte d'un Ă©tat par un autre, va gĂ©nĂ©ralement entraĂźner un changement de rĂ©gime politique, par exemple la colonisation.

Reconnaissance du gouvernement par les autres Ă©tats

Qu'il ne faut pas confondre avec la reconnaissance d'un État[25]. Lorsqu'un gouvernement en place (gĂ©nĂ©ralement de jure) perd le contrĂŽle effectif de l'Ă©tat pour un gouvernement de facto, les gouvernements doivent se positionner par rapport Ă  cette nouvelle situation[26].

Responsabilité

Le gouvernement assure une partie des fonctions rĂ©galiennes de l'État. GĂ©nĂ©ralement, il :

  • assure la sĂ©curitĂ© extĂ©rieure par la diplomatie et la dĂ©fense du territoire ;
  • assure la sĂ©curitĂ© intĂ©rieure et le maintien de l'ordre public avec, notamment, des forces de police ;
  • contribue Ă  dĂ©finir le droit et une politique pĂ©nale ;
  • dĂ©tient la souverainetĂ© monĂ©taire en Ă©mettant de la monnaie, notamment par le biais d'une banque centrale ;
  • lĂšve l'impĂŽt et assure la gestion des finances publiques.

En fonction de la constitution, le gouvernement peut ĂȘtre responsable devant le parlement. Par exemple en Allemagne, elle s’exerce au niveau fĂ©dĂ©ral principalement devant le Deutscher Bundestag, qui a le pouvoir de lĂ©gitimer, de contrĂŽler et Ă©ventuellement de renverser le Gouvernement fĂ©dĂ©ral ainsi que de l’interroger et d’enquĂȘter, la RĂ©publique fĂ©dĂ©rale Ă©tant un rĂ©gime parlementaire. Le Bundesrat a Ă©galement la facultĂ© d’interroger le Gouvernement.

Solidarité ministérielle

La solidarité ministérielle est une contrainte politique qui impose aux membres d'un gouvernement de ne pas prendre publiquement une position contraire aux décisions prises collectivement.

Chef du gouvernement

Le chef du gouvernement est la personne Ă  la tĂȘte du gouvernement dans un État. Cette notion se distingue de celle de Chef d'État. Ce rĂŽle peut ne pas exister comme en Suisse oĂč la Constitution fĂ©dĂ©rale stipule que « Le Conseil fĂ©dĂ©ral prend ses dĂ©cisions en autoritĂ© collĂ©giale. »[27]. Les collĂšges sont gĂ©nĂ©ralement constituĂ©s d'un nombre impair de membres. Dans sa forme minimale, on parle de triumvirat ou de troĂŻka.

Son rÎle dépend du régime politique : parlementaire, présidentiel, semi-présidentiel, monarchie constitutionnelle ou monarchies absolue.

La constitution peut prévoir l'existence d'un vice-président ou d'un vice-premier ministre, son rÎle étant de se substituer au chef de gouvernement en cas d'incapacité de ce dernier ; par exemple l'Albanie prévoit ce rÎle.

Notes et références

  1. Ici le cabinet Van Agt III.
  2. AcadĂ©mie française, Dictionnaire de l’AcadĂ©mie française, 9e Ă©d. (lire en ligne), « Gouvernement ».
  3. Denis Baranger, Le droit constitutionnel, Presses universitaires de France, (ISBN 978-2-13-078927-7 et 2-13-078927-7, OCLC 973575147, lire en ligne), « Figures du gouvernement légitime », p. 95
  4. Gouvernement, sur le site cnrtl.fr, consulté le 2 aout 2015
  5. Jean-Christophe Mathias, Politique de Cassandre, Sang de la Terre, 2009.
  6. Lettre de la Mission de recherche Droit et Justice no 33, libre-propos, p. 2.
  7. Alfred Dufour, Histoire de GenĂšve, Presses universitaires de France, coll. « Que sais-je ? », (ISBN 978-2-13-062688-6 et 2-13-062688-2, OCLC 900475024, lire en ligne), « GenĂšve, canton suisse : de la restauration de la rĂ©publique protestante Ă  la sĂ©paration de l'Église et de l'État (1813-1907) », p. 97-113
  8. Imprimerie nationale, Lexique des rĂšgles typographiques en usage Ă  l'Imprimerie nationale, (Ɠuvre Ă©crite), IN Groupe
  9. (es + en) Union panamĂ©ricaine, Convention on Rights and Duties of States adopted by the Seventh International Conference of American States [« Convention concernant les droits et devoirs des États, adoptĂ©e par la septiĂšme ConfĂ©rence internationale amĂ©ricaine »], Montevideo, Union panamĂ©ricaine, (lire en ligne [PDF]), No. 3802, p. 24-25
    Enregistré par la Société des Nations et transféré à l'Organisation des Nations unies
  10. dedlMontesquieu, Livre XI, CHAPITRE IV.
  11. L. de Lavergne, « Origines de l’économie politique - Quesnay et ses maximes », 2e pĂ©riode,‎ , p. 965-995 (lire en ligne, consultĂ© le )
  12. Arlette Heymann-Doat, Les régimes politiques, La Découverte, (ISBN 2-7071-2852-X et 978-2-7071-2852-2, OCLC 40128445)
  13. HĂ©rodote (trad. du grec ancien), Histoires [« áŒčÏƒÏ„ÎżÏÎŻÎ±Îč »], vol. III [dĂ©tail des Ă©ditions] (lire en ligne), p. 80-82
  14. régime de CrÚte et de Lacédémone
  15. Marie-HélÚne Renaut, Histoire des idées politiques de l'Antiquité à nos jours, Ellipses, , 160 p. (ISBN 978-2-7298-5311-2 et 2-7298-5311-1, OCLC 690307195), p. 19, 20
  16. La RĂ©publique Livre VIII.
  17. Pierre Gonneau, Ivan le Terrible : ou le métier de tyran, Tallandier, (ISBN 979-10-210-0275-3 et 9791021003064, OCLC 876416495), p. 51 à 76
  18. Voir notamment M. Prélot et J. Boulouis: Institutions politiques et droit constitutionnel. Précis Dalloz 6e édition. 1972
  19. 8e congrÚs de l'Association française de science politique. Lyon. 14-15-16 septembre 2005.
  20. L. Favoreu et consorts: Droit constitutionnel. Précis Dalloz 12e 2dition. 2009. Paragraphes 59 et 986
  21. Mattei Dogan, « La lĂ©gitimitĂ© politique : nouveautĂ© des critĂšres, anachronisme des thĂ©ories classiques », Revue internationale des sciences sociales,‎ , p. 21-39 (lire en ligne)
  22. Jean-Claude Colliard, Les régimes parlementaires contemporains, Presses de Science Po, (lire en ligne), Chapitre 1 : Le choix de la formule gouvernementale
  23. Olivier Auteur du texte Brichet, Étude du coup d'État en fait et en droit : thĂšse pour le doctorat / prĂ©sentĂ©e... par Olivier Brichet... ; UniversitĂ© de Paris, FacultĂ© de droit, (lire en ligne)
  24. Marie-NoĂ«lle Sarget, Histoire du Chili : de la conquĂȘte Ă  nos jours, L'Harmattan, (ISBN 2-7384-4593-4 et 978-2-7384-4593-3, OCLC 300163419)
  25. « La reconnaissance d’États et de gouvernements », sur eda.admin.ch (consultĂ© le )
  26. DĂ©partement fĂ©dĂ©ral des affaires Ă©trangĂšres, Reconnaissance d’États et de gouvernements en droit international (lire en ligne [PDF])
  27. Constitution fédérale de la Confédération suisse (Cst.) du (état le ), RS 101, art. 177 al. 1.

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes

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