Accueil🇫🇷Chercher

Coalition en Belgique

Le système électoral belge est fondé sur un mode de scrutin proportionnel, à tous les niveaux de pouvoir, fédéral, régional, provincial et communal.

Les majorités absolues d’un parti unique ne se rencontrant plus qu’au niveau communal, dans un nombre de plus en plus restreint d’entités, généralement de faible ou moyenne importance, le système implique la constitution de coalitions politiques.

Les coalitions sont formées de combinaisons des partis représentant chaque communauté, dans les quatre principales familles politiques démocratiques, éventuellement associées en cartel à d'autres formations. Le clivage gauche – droite de moins en moins marqué rend théoriquement possible toutes les formules.

Différentes coalitions

Les coalitions reçoivent traditionnellement des surnoms, parfois en lien avec les couleurs des partis qui la composent.

  • Les coalitions bicommunautaires sont formĂ©es de diffĂ©rents partis francophones et nĂ©erlandophones au niveau fĂ©dĂ©ral, en rĂ©gion bilingue de Bruxelles capitale et dans certaines communes. Les diffĂ©rentes coalitions qui ont formĂ© les gouvernements fĂ©dĂ©raux ont presque toujours Ă©tĂ© symĂ©triques, c’est-Ă -dire composĂ©es de partis de mĂŞmes familles politiques dans chaque communautĂ©s linguistiques. Les seuls gouvernements belges asymĂ©triques ont rĂ©sultĂ© de la crise politique suivant les Ă©lections de 2007. Le gouvernement « transitoire » Verhofstadt III et le gouvernement Leterme incluent ainsi le parti socialiste francophone malgrĂ© l'absence du parti socialiste flamand.
  • Le cordon sanitaire est une alliance de l’ensemble des partis classiques de gouvernement destinĂ©e Ă  maintenir dans l’opposition un parti extrĂ©miste. L’exemple le plus connu se situe en rĂ©gion flamande, Ă  Anvers oĂą quatre partis se sont unis pour contrer le Vlaams Belang.
  • La coalition olivier, ou coalition progressiste (centre-gauche), regroupe les partis socialiste (PS ou Spa), chrĂ©tien/humaniste (cdH ou CD&V) et Ă©cologiste (Ecolo ou Groen!).
  • La tripartite traditionnelle dĂ©signe gĂ©nĂ©ralement l'association des familles libĂ©rales, socialistes et chrĂ©tiennes/humanistes.
  • La coalition arc-en-ciel est le nom donnĂ© au gouvernement fĂ©dĂ©ral formĂ© de 1999 Ă  2003 de la combinaison du bleu du Open VLD et du MR, du rouge du PS et du SPa et du vert de Groen! et d'Ecolo. La coalition « arc-en-ciel » fait de nouveau parler d’elle du cĂ´tĂ© francophone en 2019. En effet, des nĂ©gociations associant PS, MR et Ecolo pour former les gouvernements en Wallonie et Ă  la FĂ©dĂ©ration Wallonie-Bruxelles aboutissent aux gouvernements Di Rupo III et Jeholet.
  • La coalition rouge romaine regroupe les partis socialiste (PS ou Spa, rouge) et chrĂ©tien/humaniste (cdH ou CD&V, orange).
  • La coalition violette (ou mauve) regroupe les partis socialistes (PS ou Spa, rouge) et libĂ©raux (MR ou Open VLD, bleu).
  • La coalition turquoise regroupe les partis libĂ©raux (MR ou Open VLD, bleu) et Ă©cologistes (Ecolo ou Groen!, vert).
  • La coalition orange-bleue ou bleue-romaine regroupe les partis libĂ©raux (MR ou Open VLD, bleu) et chrĂ©tien/humaniste (cdH ou CD&V, orange).
  • La coalition jamaĂŻcaine (parfois namuroise), Ă©voquĂ©e mais inusitĂ©e au niveau fĂ©dĂ©ral et rĂ©gional en Belgique, regroupe les partis libĂ©raux (MR ou Open VLD), chrĂ©tien/humaniste (cdH ou CD&V) et Ă©cologiste Groen! et Ecolo, son appellation ne fait pas ici rĂ©fĂ©rence aux couleurs des partis belges, mais Ă  celles des partis allemands correspondants. On parle parfois Ă©galement de coalition namuroise en rĂ©fĂ©rence Ă  la tripartite Ă  la tĂŞte de la capitale wallonne depuis 2006.
  • La coalition orange sanguine (ou Sanguinello ou Wijnappelsien) regroupe les partis libĂ©raux (MR ou Open VLD, bleu), chrĂ©tien/humaniste flamand (CD&V, orange) et socialiste francophone (PS, rouge)
  • La coalition lilas est une coalition orange-bleue Ă  tendance rouge et regroupe les partis libĂ©raux (MR ou Open VLD, bleu), chrĂ©tien/humaniste (cdH ou CD&V) et socialiste francophone (PS, rouge)
  • La Coalition suĂ©doise regroupe les partis libĂ©raux (MR et Open VLD, bleu), le parti nationaliste flamand (N-VA, jaune) et le parti chrĂ©tien flamand (CD&V, rappelĂ© par la croix), d'oĂą la rĂ©fĂ©rence au drapeau suĂ©dois, qui consiste en une croix jaune sur un fond bleu. Son autre nom (coalition kamikaze), connotĂ© pĂ©jorativement, est dĂ» au fait que, selon les oppositions (notamment les partis francophones (PS et cdH), il s'agirait d'une coalition Ă  très haut risque voire « suicide » (tout comme les vols des kamikaze japonais), vu que, au sein de la lĂ©gislature de 2014, les francophones s'y retrouveraient minoritaires (vingt dĂ©putĂ©s sur quatre-vingt-cinq) et reprĂ©sentĂ©s par un parti qui n'a pas la majoritĂ© du collège francophone (vingt dĂ©putĂ©s sur soixante-trois)[1] - [2]. Il faut cependant noter que dans le Gouvernement Di Rupo, les partis flamands Ă©taient en minoritĂ© dans le collège nĂ©erlandophone et au sein du gouvernement[3].
  • La coalition bourguignonne (ou Bourgondische coalitie), Ă©galement appelĂ©e coalition anversoise Ă©voque l'association des nationalistes flamands aux socialistes et aux libĂ©raux. Cette dĂ©nomination fait rĂ©fĂ©rence aux armoiries de l'ancien duchĂ© de Bourgogne dont les couleurs Ă©taient le jaune, le bleu et le rouge. Le terme a Ă©tĂ© utilisĂ© pour la première fois lors des nĂ©gociations entre la N-VA, l'Open VLD et le sp.a en vue de former une majoritĂ© Ă  la ville d'Anvers, Ă  la suite des Ă©lections communales de 2018, d’oĂą l’autre appellation coalition anversoise[4].
  • La coalition portugaise, encore jamais vue, Ă©voque l’association des socialistes du PS avec les Ă©cologistes d’Ecolo laquelle soutenue par la gauche radicale du PTB Ă©ventuellement mĂŞme depuis les rangs de l’opposition[5] - [6]. Ce scĂ©nario, encore jamais vu pour rappel, a commencĂ© Ă  ĂŞtre Ă©voquĂ© pour la première fois Ă  la suite des fĂ©dĂ©rales et rĂ©gionales de 2019 et la forte poussĂ©e du PTB du cĂ´tĂ© francophone lors des nĂ©gociations pour la formation d’une coalition en Wallonie. Le nom coalition portugaise fait rĂ©fĂ©rence Ă  la coalition gouvernementale au Portugal emmenĂ©e par le social-dĂ©mocrate du PS AntĂłnio Costa[7] et soutenue par la gauche radicale et le conglomĂ©rat communiste-Ă©cologiste CDU formĂ© par le PCP et Les Verts. De plus, les couleurs du drapeau portugais correspondent. Enfin, cette coalition a Ă©galement Ă©tĂ© qualifiĂ©e de coalition iranienne par BenoĂ®t Lutgen, ancien prĂ©sident du cdH, fustigeant l’alliance socialistes-Ă©cologistes, toutefois, en ne mentionnant pas le PTB[8].
  • La coalition coquelicot est un projet de Jean-Marc Nollet[9], issu d'une note dans laquelle il Ă©taye un projet de coalition minoritaire entre son parti (Ecolo) et les socialistes francophones (PS), associant des acteurs de la « sociĂ©tĂ© civile »[10]. Ce projet rĂ©sulte, Ă  la suite des Ă©lections de 2019, de la difficultĂ© des deux formations politiques de s'allier au libĂ©raux du MR, avec qui les tensions furent vives lors de la lĂ©gislature prĂ©cĂ©dente, ainsi que le choix du cdH de rejoindre les rangs de l'opposition Ă  la suite de sa dĂ©faite Ă©lectorale[11]. La formule « coquelicot » dĂ©signe les couleurs rouge et verte des deux partis ainsi que, dans la pensĂ©e de Jean-Marc Nollet, de l'impĂ©ratif Ă©cologique, au cĹ“ur de la campagne Ă©lectorale, Ă  la suite des grands mouvements pour le climat en Belgique en 2019. Le projet de coalition ne se concrĂ©tisera cependant pas, l'attelage minoritaire PS-Ecolo ayant finalement trouvĂ© un accord de gouvernement avec le MR en Wallonie, rĂ©alisant ainsi une coalition « arc-en-ciel » avec Elio Di Rupo Ă  sa tĂŞte.
  • La coalition Vivaldi est un scĂ©nario apparu lors de la crise politique de 2019-2020, après un an sans gouvernement de plein exercice Ă  la tĂŞte de la Belgique. Les informateurs Georges-Louis Bouchez et Joachim Coens Ă©tudient alors la piste d’une majoritĂ© formĂ©e par la famille socialiste (PS-sp.a), la famille libĂ©rale (MR-Open VLD), la famille Ă©cologiste (Ecolo-Groen!), complĂ©tĂ©e par l’appui du CD&V afin d’assurer une majoritĂ© confortable. Le nom « Vivaldi » fait rĂ©fĂ©rence au compositeur Antonio Vivaldi et son Ĺ“uvre Les Quatre Saisons, reprenant les quatre couleurs des formations politiques en question (le vert, le rouge, l’orange et le bleu). Ce scĂ©nario exclut la N-VA, premier parti, avec qui le PS Ă©prouve des difficultĂ©s Ă  s’accorder. Ecolo a aussi Ă©mis une exclusive Ă  l’égard des indĂ©pendantistes flamands. Le cdH, ayant choisi l’opposition Ă  la suite de sa dĂ©faite Ă©lectorale, n’est a priori pas susceptible de rejoindre une coalition Ă©ventuelle malgrĂ© la position de son homologue flamand CD&V. Ă€ la suite d'une mission d'information menĂ©e par Paul Magnette et Alexander De Croo, ce dernier devient Premier ministre d'un gouvernement Vivaldi le .

Articles connexes

Références

  1. « La mission de Charles Michel prolongée par le Roi », sur le site du quotidien Le Soir, (consulté le )
  2. « Milquet : la coalition kamikaze est « lâche » », sur le site du quotidien Le Soir, (consulté le )
  3. « Bart De Wever règle ses comptes avec Alexander De Croo et Wouter Beke », sur le site du quotidien L'Avenir (Belgique), (consulté le )
  4. « La revue de presse: pirouette à gogo pour la N-VA », RTBF Info,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. « Et si l’objectif du coquelicot était complètement ailleurs ? », sur parismatch.be, (consulté le )
  6. « C’est quoi une «coalition coquelicot»? », sur Le Soir Plus, (consulté le )
  7. « La coalition coquelicot enterrée? Le cdH dit non à son tour », sur RTBF Info, (consulté le )
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.