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Elio Di Rupo

Elio Di Rupo, nĂ© le Ă  Morlanwelz-Mariemont, est un homme d'État belge francophone, prĂ©sident du Parti socialiste (PS) de 1999 Ă  2019, Premier ministre de Belgique de 2011 Ă  2014 et trois fois ministre-prĂ©sident de Wallonie[1] - [2] de 1999 Ă  2000, de 2005 Ă  2007 et depuis le .

Elio Di Rupo
Illustration.
Elio Di Rupo en 2016.
Fonctions
Ministre-président de Wallonie
En fonction depuis le
(3 ans, 9 mois et 23 jours)
Gouvernement Di Rupo III
LĂ©gislature 10e
Coalition PS-MR-Ecolo
Prédécesseur Willy Borsus
–
(1 an, 9 mois et 14 jours)
Gouvernement Di Rupo II
LĂ©gislature 7e
Coalition PS-CDH
Prédécesseur Jean-Claude Van Cauwenberghe
Successeur Rudy Demotte
–
(8 mois et 20 jours)
Gouvernement Di Rupo I
LĂ©gislature 6e
Coalition PS-PRL-Ecolo
Prédécesseur Robert Collignon
Successeur Jean-Claude Van Cauwenberghe
Président du Parti socialiste belge
–
(5 ans, 2 mois et 28 jours)
Prédécesseur Paul Magnette
Successeur Paul Magnette
–
(12 ans, 2 mois et 20 jours)
Prédécesseur Philippe Busquin
Successeur Thierry Giet
Premier ministre de Belgique
–
(2 ans, 10 mois et 5 jours)
Monarque Albert II
Philippe
Gouvernement Di Rupo
LĂ©gislature 53e
Coalition PS-CD&V-MR-SP.A-Open-VLD-CDH
Prédécesseur Yves Leterme
Successeur Charles Michel
Bourgmestre de Mons
–
(18 ans, 1 mois et 25 jours)
Prédécesseur Maurice Lafosse
Successeur Nicolas Martin
Vice-Premier ministre belge
Ministre fĂ©dĂ©ral de l'Économie et des TĂ©lĂ©communications
–
(5 ans, 5 mois et 16 jours)
Premier ministre Jean-Luc Dehaene
Gouvernement Dehaene II
Prédécesseur Melchior Wathelet
(Économie) à partir de 1995
Lui-mĂȘme (TĂ©lĂ©coms)
Successeur Rudy Demotte
(Économie)
Rik Daems (Télécoms)
Ministre francophone de l'Éducation
–
(2 ans et 19 jours)
Président Bernard Anselme
Laurette Onkelinx
Ministre-président Laurette Onkelinx
Gouvernement Anselme
Onkelinx I
Prédécesseur Yvan Ylieff
Successeur Philippe Mahoux
Représentant belge
–
(31 ans, 6 mois et 24 jours)
LĂ©gislature 46e, 47e, 48e, 49e, 50e, 51e, 52e, 53e, 54e
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Morlanwelz-Mariemont (Belgique)
Nationalité Belge
Parti politique PS
DiplÎmé de Université de Mons
Site web eliodirupo.be

Signature de Elio Di Rupo

Elio Di Rupo Elio Di Rupo
Premiers ministres de Belgique
Ministres-présidents du gouvernement wallon

Il entre au gouvernement fĂ©dĂ©ral en 1994, comme vice-Premier ministre et ministre des Entreprises publiques, puis de l'Économie Ă  partir de 1995. En 1999, il prend la prĂ©sidence du PS, tout en devenant ministre-prĂ©sident du gouvernement wallon, un poste auquel il renonce dĂšs l'annĂ©e suivante, quelques mois avant d'ĂȘtre Ă©lu bourgmestre de Mons. Il retrouve, en 2005, la tĂȘte du gouvernement wallon, deux ans aprĂšs avoir Ă©tĂ© « informateur » Ă  la suite des Ă©lections lĂ©gislatives fĂ©dĂ©rales.

AprĂšs la dĂ©faite historique du PS aux Ă©lections fĂ©dĂ©rales de 2007, il renonce Ă  diriger la RĂ©gion wallonne et se concentre sur la direction du parti, qui parvient Ă  redevenir le premier parti francophone dĂšs les Ă©lections rĂ©gionales de 2009. À la suite des Ă©lections fĂ©dĂ©rales anticipĂ©es de 2010 et dans un contexte de crise politique, il est dĂ©signĂ© prĂ©formateur, puis formateur en 2011. Le , il remet au roi la composition du gouvernement, et celui-ci le nomme Premier ministre. Il prĂȘte serment le mardi 6 dĂ©cembre devant le roi, et obtient la confiance de la Chambre le samedi 10 dĂ©cembre. Le , il cĂšde le poste de Premier ministre au libĂ©ral Charles Michel.

Le 13 septembre 2019, il devient pour la troisiÚme fois ministre-président de Wallonie.

Il est aussi le premier chef de gouvernement ouvertement homosexuel de l'Union européenne.

Enfance et Ă©tudes

Elio Di Rupo naĂźt le , Ă  Morlanwelz-Mariemont, de parents d'origine italienne, arrivĂ©s en Belgique en 1947[3]. Sa famille est originaire de la petite commune de San Valentino in Abruzzo Citeriore, dans les Abruzzes[4]. Son pĂšre meurt d'un accident de la route en juillet 1952. Sa mĂšre s'occupe seule de la famille de sept enfants. De condition trĂšs modeste, il comprend trĂšs tĂŽt que c'est par l'Ă©ducation qu'il parviendra Ă  se construire un avenir. Son parcours lui permet de mener Ă  bien un doctorat en chimie, Ă  l'universitĂ© de l'État Ă  Mons, universitĂ© au sein de laquelle il exerce par la suite un mandat comme conseiller d'administration.

Durant ses études, le jeune Elio Di Rupo commence à se construire une conscience politique. Il milite ensuite au sein du Parti socialiste, dans lequel il dit avoir trouvé un écho à ses idéaux humanistes de justice sociale et de liberté individuelle.

Parcours politique

Les débuts dans la politique locale

En 1982, Di Rupo entame sa carriÚre politique avec son élection à la fonction de conseiller communal de Mons, et devient, en 1986, l'échevin de la Santé, de la Rénovation urbaine et des Affaires sociales de la commune. En février 1983, dans le cadre de ses fonctions, il crée le Festival international du film d'amour.

Du 13 dĂ©cembre 1987 au , il occupe les fonctions de dĂ©putĂ© pour l'arrondissement de Mons, durant les 46e et 47e lĂ©gislatures de la Chambre des reprĂ©sentants de Belgique). Lors des Ă©lections communales de 1988, Ă  Mons, le dĂ©putĂ© Di Rupo obtient le meilleur score de la liste socialiste, devançant la tĂȘte de liste. Les tensions qui s'ensuivent donnent lieu Ă  des attaques Ă  tonalitĂ© xĂ©nophobe, et Di Rupo s'efface, acceptant une place de combat pour les Ă©lections europĂ©ennes du , lors desquelles il dĂ©croche un poste de dĂ©putĂ© europĂ©en[5].

Dans les gouvernements

Lors des élections législatives du , Elio Di Rupo est élu sénateur. Il le reste jusqu'au .

Du au , il fut ministre Ă  la CommunautĂ© française, dans laquelle les ministres-prĂ©sidents socialistes successifs, Bernard Anselme puis Laurette Onkelinx, lui attribuent le titre de ministre de l'Éducation. Entre le et le , il reprend Ă©galement le poste de ministre de l'Audiovisuel, ainsi que celui de la Fonction publique jusqu'au .

Le , Elio Di Rupo remplace Guy CoĂ«me, dĂ©missionnaire Ă  la suite de sa mise en cause dans l'affaire Agusta, pour la fonction de ministre des Communications et des Entreprises publiques et occupe le titre de vice-Premier ministre. Reconduit dans son titre de vice-Premier ministre, il est nommĂ©, par la suite, ministre de l'Économie et des TĂ©lĂ©communications dans le premier gouvernement fĂ©dĂ©ral de coalition rouge - romaine du Premier ministre Jean-Luc Dehaene (CVP). Ayant retrouvĂ© un siĂšge de dĂ©putĂ© fĂ©dĂ©ral pour la circonscription de Mons-Soignies, lors des Ă©lections lĂ©gislatives du 21 mai 1995, il est reconduit dans le gouvernement Dehaene II, lors du remaniement ministĂ©riel du 23 juin suivant, restant vice-Premier ministre. Un remaniement de l'exĂ©cutif fĂ©dĂ©ral faisant suite Ă  la dĂ©mission du vice-Premier ministre chargĂ© des Finances et du Commerce extĂ©rieur, Philippe Maystadt, le ministre Di Rupo reçoit de plus les compĂ©tences du portefeuille ministĂ©riel du Commerce extĂ©rieur du au , accompagnant notamment le prince hĂ©ritier Philippe dans ses missions Ă©conomiques Ă  l'Ă©tranger.

Sa maßtrise limitée du néerlandais et de ses intonations s'explique selon lui à la fois par son apprentissage tardif et une surdité partielle[6] - [7].

Vie privée

En 1996, dans le contexte de l'affaire Dutroux, Elio Di Rupo est accusĂ© de pĂ©dophilie ; cette accusation, relayĂ©e « par une certaine presse », s'avĂšre finalement sans fondement, et semble s'ĂȘtre apparentĂ©e Ă  une manƓuvre de dĂ©stabilisation[8] - [9]. En 2001, le politicien Ă©voque ouvertement son homosexualitĂ©[10]. En Belgique, il reste l'un des premiers hommes politiques belges de haut rang Ă  l'avoir fait[11].

En 2011, Elio Di Rupo devient le deuxiĂšme chef de gouvernement au monde Ă  s'ĂȘtre ouvertement dĂ©clarĂ© homosexuel (aprĂšs la PremiĂšre ministre islandaise, JĂłhanna SigurĂ°ardĂłttir, en 2009) et le premier chef du gouvernement belge dans ce cas[12].

Ministre-président du gouvernement wallon et président du PS

À la suite des Ă©lections lĂ©gislatives fĂ©dĂ©rales du (qui le voient ĂȘtre reconduit dĂ©putĂ© pour la circonscription de Mons-Soignies), il est l'un des principaux nĂ©gociateurs des accords du nouveau gouvernement « Arc-en-ciel » dirigĂ© par le libĂ©ral flamand Guy Verhofstadt. Cette tĂąche accomplie, il devient ministre-prĂ©sident du gouvernement wallon le . Il reproduit Ă  l'Ă©chelle rĂ©gionale la coalition arc-en-ciel entre le PS, le Parti rĂ©formateur libĂ©ral (PRL) et Ecolo. En quelques mois de travail intense, il rĂ©dige le « Contrat d’avenir pour la Wallonie » : un programme dĂ©cennal qui rĂ©unit l’ensemble des forces vives de la RĂ©gion autour d’un objectif de dĂ©veloppement Ă©conomique et social.

En , il est Ă©lu Ă  la prĂ©sidence du PS, au suffrage universel des membres. Il remporte 71 % des 40 000 voix face Ă  trois autres candidats. Il quitte la prĂ©sidence rĂ©gionale le pour se concentrer sur la transformation et la modernisation du parti, et retrouve Ă  cette occasion le siĂšge de dĂ©putĂ© fĂ©dĂ©ral pour lequel il s'Ă©tait fait Ă©lire en 1999 (et qu'il abandonne le ).

Depuis , il est vice-président de l'Internationale socialiste.

Bourgmestre de Mons et nouveau projet socialiste

Le , Ă  la suite de sa victoire aux Ă©lections communales (le PS obtient 61,35 % des voix et trente siĂšges sur quarante-cinq[13]), il devient bourgmestre de Mons. En 2002, il reçoit le titre honorifique de ministre d'État du roi Albert II et participe Ă  la Convention sur l'avenir de l'Europe.

Lors du 1er mai 2002, Di Rupo lança un appel en faveur de la création d'un « pÎle des gauches ». Cet appel se concrétisera le par l'établissement des « convergences à gauche » avec Ecolo.

En , il publie Le ProgrĂšs partagĂ©, un livre de rĂ©flexion qui synthĂ©tise le travail effectuĂ© durant 500 jours au sein des Ateliers du ProgrĂšs par les militants du PS et par les trĂšs nombreux progressistes venus les rejoindre pour repenser le message socialiste. Rajeuni, fĂ©minisĂ©, ouvert Ă  l’ensemble des sensibilitĂ©s de gauche, le PS s’est ainsi dotĂ© d’un tout nouveau projet.

Son premier Ă©chevin, Nicolas Martin, dĂ©signĂ© tĂȘte de liste PS pour les communales 2018 a annoncĂ© le 26 mars 2018 qu'Elio Di Rupo ne serait pas candidat bourgmestre Ă  l'occasion de ce scrutin[14].

Informateur en 2003

Elio di Rupo en 2003.

Le , aux lĂ©gislatives fĂ©dĂ©rales, le PS effectue un bond en avant considĂ©rable, tant Ă  Bruxelles qu’en Wallonie, et conforte sa position de premier parti francophone. C’est la premiĂšre fois qu’une telle progression est enregistrĂ©e par un parti au pouvoir.

Élu dĂ©putĂ© fĂ©dĂ©ral dĂ©sormais pour la circonscription du Hainaut, Elio Di Rupo est nommĂ© informateur par le Roi, le . Il consulte l’ensemble de la sociĂ©tĂ© civile et remet au chef de l’État un rapport, intitulĂ© « Pour une Belgique crĂ©ative et solidaire ». Ce texte servira de base lors des nĂ©gociations qui dĂ©boucheront sur la formation de la nouvelle coalition « violette » entre socialistes et libĂ©raux, en , toujours sous la direction de Guy Verhofstadt.

Administrateur

Du 16 novembre 2004 au 6 octobre 2005, Elio Di Rupo est membre du conseil d'administration de la banque Dexia, actuelle Belfius[15].

À nouveau ministre-prĂ©sident wallon

Le , il redevient ministre-prĂ©sident du gouvernement wallon, Ă  la suite de la dĂ©mission de Jean-Claude Van Cauwenberghe qui lui avait succĂ©dĂ© en 2000. Il conjugue ainsi les fonctions de prĂ©sident du PS et de « Premier » wallon. Il ne reconduit pas la coalition arc-en-ciel au pouvoir au niveau rĂ©gional depuis 1999, mais forme Ă  la place une coalition rouge - romaine avec le Centre dĂ©mocrate humaniste (cdH). Il reste le bourgmestre en titre de Mons, mais, considĂ©rĂ© comme bourgmestre empĂȘchĂ©, il est remplacĂ© par un bourgmestre faisant fonction, Jean-Claude Carpentier jusqu'Ă  son dĂ©cĂšs, puis par le premier Ă©chevin Richard Biefnot. En , selon La DerniĂšre Heure, pour aider les Ă©tudiants orphelins Ă  accomplir des Ă©tudes supĂ©rieures, il crĂ©e la fondation Franz Aubry, du nom d’un professeur de Morlanwelz qui a exercĂ© une influence dĂ©terminante dans son parcours scolaire.

En , il est l’un des principaux initiateurs d’un « Plan Marshall » pour la RĂ©gion wallonne, qui vise Ă  dĂ©multiplier les efforts entrepris afin que la RĂ©gion renoue avec la prospĂ©ritĂ©.

Lors des Ă©lections communales du , la liste PS qu'il emmĂšne Ă  Mons perd prĂšs de 10 points et trois siĂšges, mais conserve la majoritĂ© absolue en voix et en nombre d'Ă©lus. Lui-mĂȘme perd un tiers de ses suffrages de prĂ©fĂ©rence. Conservant ses fonctions de ministre-prĂ©sident du gouvernement wallon et de prĂ©sident du Parti socialiste, Elio Di Rupo demeure bourgmestre empĂȘchĂ© de la ville et Catherine Houdart devient la bourgmestre faisant fonction de la commune[16].

La défaite de 2007

Le , Ă  la suite du recul socialiste Ă  l'occasion des Ă©lections lĂ©gislatives de la veille (avec toutefois la rĂ©Ă©lection de Di Rupo comme dĂ©putĂ© fĂ©dĂ©ral pour le Hainaut), il annonce la mise sous tutelle de l'Union socialiste communale de Charleroi et de la FĂ©dĂ©ration socialiste de cette commune, en crise depuis plusieurs mois. Il demande par ailleurs la dĂ©mission du bourgmestre LĂ©on Casaert et de tous les Ă©chevins socialistes de Charleroi, ce qui est fait le 12 (avec l'Ă©chevin cdH Jean-Jacques Viseur). Le mĂȘme jour, la majoritĂ© PS-cdH Ă  la RĂ©gion wallonne change en urgence, avec le soutien de l'opposition, une disposition du dĂ©cret Courard rĂ©gissant la loi Ă©lectorale communale pour dĂ©nouer la situation Ă  Charleroi : l'obligation d'appartenance du bourgmestre Ă  la liste qui a fait le plus de voix est supprimĂ©e.

Renoncement Ă  diriger la RĂ©gion wallonne

Le , l'ancien prĂ©sident du PS Guy Spitaels rĂ©agit Ă  la dĂ©faite Ă©lectorale socialiste et demande Ă  Elio Di Rupo de ne plus cumuler les diffĂ©rents mandats qu'il occupe et de choisir entre ses mandats de bourgmestre de Mons, prĂ©sident du parti et ministre-prĂ©sident du gouvernement wallon. Le 14, Elio Di Rupo dĂ©cide de l'anticipation de l'Ă©lection Ă  la prĂ©sidence du PS, qui a lieu en juillet plutĂŽt qu'en octobre. Il annonce sa candidature et son renoncement Ă  la charge de ministre-prĂ©sident s'il est rĂ©Ă©lu. Le , face Ă  l'ancien dĂ©putĂ© permanent hennuyer Jean-Pierre De Clercq, il est rĂ©Ă©lu par 89,5 % des voix exprimĂ©es par les militants socialistes[17]. Le 19 juillet, il abandonne le poste de ministre-prĂ©sident au profit de Rudy Demotte et redevient le jour mĂȘme dĂ©putĂ© fĂ©dĂ©ral de plein exercice puis bourgmestre Ă  part entiĂšre de Mons le 23.

Maintien dans la coalition fédérale

Durant six mois, aprĂšs les Ă©lections fĂ©dĂ©rales du , des tentatives ont lieu pour former une majoritĂ© libĂ©rale-chrĂ©tienne qui doit s’appeler l'« Orange bleue ».

La Belgique est plongĂ©e dans une crise institutionnelle grave et la question de l’éclatement du pays est au premier plan des prĂ©occupations. Le PS est alors rappelĂ© au gouvernement fĂ©dĂ©ral le dans le cadre d'une coalition dite « armĂ©nienne » ou « lilas » (sans les socialistes flamands) et contribue Ă  une sortie de crise. À partir du , le nouveau gouvernement fĂ©dĂ©ral de Herman Van Rompuy (CD&V) de se centrer sur les problĂšmes Ă©conomiques et sociaux.

Le PS est alors confrontĂ© Ă  des « affaires » locales qui vont brouiller son image et entacher l’action de l’ensemble de ses Ă©lus. De nombreuses exclusions sont prononcĂ©es et un code de dĂ©ontologie est adoptĂ©.

Le retournement de 2009

Contre toute attente, aprĂšs une campagne de terrain intense, le PS retrouve largement sa domination en CommunautĂ© française, lors des Ă©lections rĂ©gionales du . Pour la premiĂšre fois dans l’histoire du pays, Elio Di Rupo (qui a abandonnĂ© son mandat de dĂ©putĂ© fĂ©dĂ©ral pour entrer au Parlement wallon) peut constituer des « majoritĂ©s progressistes » associant socialistes, dĂ©mocrates-chrĂ©tiens (devenus « humanistes ») et Ă©cologistes. Elio Di Rupo dĂ©signe Rudy Demotte Ă  la tĂȘte de la RĂ©gion wallonne et de la CommunautĂ© française, Charles PicquĂ© redevient ministre-prĂ©sident bruxellois et le socialiste Karl-Heinz Lambertz reprend les commandes de la CommunautĂ© germanophone.

Les législatives de 2010 et la crise politique

Les élections fédérales anticipées du faisant du PS le premier parti francophone et du camp socialiste (avec 13,71 % des suffrages et 26 siÚges sur 150 à la Chambre des représentants, 13,62 % et 7 élus directs sur 40 et 13 siÚges en tout sur 71 au Sénat), la premiÚre famille politique du pays (22,95 % et 39 députés, 23,1 % et 20 sénateurs sur 71), Elio Di Rupo est trÚs souvent cité comme futur Premier ministre. Il quitte son siÚge au Parlement wallon pour un à la Chambre des représentants, élu dans la circonscription du Hainaut.

Préformateur

Le , le roi le charge d'une mission de prĂ©formation du gouvernement, faisant suite Ă  la mission d'information de Bart De Wever. Il doit alors trouver des points d'accords entre les partis politiques belges au sujet de trois grands problĂšmes : l’assainissement des finances publiques, le tissu socio-Ă©conomique et la rĂ©forme institutionnelle[18].

Le 29 aoĂ»t suivant, Elio Di Rupo prĂ©sente sa dĂ©mission Ă  Albert II, qui la refuse et demande au prĂ©sident du PS de trouver un compromis au niveau communautaire, notamment en ce qui concerne BHV et le financement de Bruxelles[19]. À 18 heures se rĂ©unissent alors les nĂ©gociateurs pour tenter de trouver finalement une solution. Quelques heures plus tard, Di Rupo propose la scission de BHV, un refinancement de 300 millions par an pour Bruxelles, et 15 milliards de transferts de compĂ©tences aux rĂ©gions. MalgrĂ© l’accord des partis flamands de gauche SP.a et Groen!, la proposition est rejetĂ©e, jugĂ©e insuffisante par la N-VA et le CD&V[20]. Devant cette impasse, le roi dĂ©charge Elio Di Rupo de sa mission le et nomme les prĂ©sidents des deux chambres du Parlement fĂ©dĂ©ral, AndrĂ© Flahaut (PS) et Danny Pieters (N-VA)[21].

Formateur

Le , Albert II le nomme formateur avec pour mission de nĂ©gocier la sixiĂšme rĂ©forme de l’État et ensuite de constituer le prochain gouvernement fĂ©dĂ©ral belge. Quinze jours plus tard, il se rend chez le roi pour faire un compte rendu intermĂ©diaire des nĂ©gociations, avant de subir une opĂ©ration des cordes vocales le lendemain qui le laisse sans voix pendant une semaine[22]. Di Rupo a terminĂ© sa sĂ©rie de rencontres bilatĂ©rales avec les prĂ©sidents des neuf partis participant aux nĂ©gociations (N-VA, PS, MR, CD&V, Open Vld, Sp.a, cdH, Ecolo et Groen!)[22].

Le 28 mai 2011, l'« homme au nƓud papillon[23] » est Ă  nouveau Ă©lu prĂ©sident du PS avec 96,7 % des voix, aprĂšs un rĂ©sultat en 1999 de 71 % et en 2007 de 89,5 %.

Le , Elio Di Rupo remet à Albert II sa note de base, prévue comme point de départ pour la formation du gouvernement fédéral[24]. Les points abordés par la note sont alors[25] :

  • l'assainissement budgĂ©taire de 22 millions pour 2015, grĂące Ă  37 % de rĂ©duction des dĂ©penses et 27 % d’augmentation des recettes ;
  • la scission de Bruxelles-Hal-Vilvorde (BHV), avec des compensations pour les six communes Ă  facilitĂ©s linguistiques autour de Bruxelles et sans compensation pour les autres communes faisant partie de l'arrondissement ;
  • le refinancement de Bruxelles, notamment grĂące au transfert de certaines compĂ©tences Ă  la RĂ©gion Capitale ;
  • des transferts de compĂ©tences pour l'emploi, les soins de santĂ© et les allocations familiales ;
  • l'autonomie fiscale des RĂ©gions ;
  • la rĂ©forme du marchĂ© du travail visant Ă  faire diminuer le taux de chĂŽmage ;
  • la crĂ©ation d'une circonscription fĂ©dĂ©rale unique ;
  • la rĂ©forme du SĂ©nat comme organe reprĂ©sentant les RĂ©gions et les CommunautĂ©s.

Trois jours plus tard, Bart De Wever annonce que la N-VA rejette la note Di Rupo[26]. Toutefois, le 14 septembre suivant, les huit autres partis participant aux nĂ©gociations se sont finalement entendus sur un projet d'accord basĂ© sur la note Di Rupo, avec surtout une scission de l'arrondissement Ă©lectoral et judiciaire de BHV, tout en maintenant le systĂšme des facilitĂ©s dans les six communes de la pĂ©riphĂ©rie bruxelloise[27] - [28]. Puis, le 8 octobre, les mĂȘmes partis ont annoncĂ© un accord pour un nouveau rĂ©amĂ©nagement des institutions fĂ©dĂ©rales, ramenant la durĂ©e de la lĂ©gislature nationale de 4 Ă  5 ans. Dans la pĂ©riphĂ©rie flamande de Bruxelles (en dehors des communes Ă  facilitĂ©s), les droits linguistiques et administratifs spĂ©ciaux des habitants francophones devraient ĂȘtre supprimĂ©s pour la plus grande part. Des vitesses maximales diffĂ©rentes pourront ĂȘtre fixĂ©es sur les routes. La sĂ©curitĂ© civile (pompiers et protection civile) par contre ne sera pas divisĂ©e[29].

Le , Elio Di Rupo prĂ©sente au roi Albert II une proposition de coalition gouvernementale entre six partis issus de trois familles politiques belges : les socialistes du PS francophone de Di Rupo et la Sp.a flamande de Caroline Gennez, les libĂ©raux du MR francophone de Charles Michel et de l'Open VLD nĂ©erlandophone d'Alexander De Croo, et les dĂ©mocrates chrĂ©tiens du CD&V flamands de Wouter Beke et du CDH francophone de BenoĂźt Lutgen. Il s'agit alors d'une coalition dite « tripartite traditionnelle ». Elio Di Rupo a dĂ» renoncer d'inclure dans cette alliance les Ă©cologistes francophones d'Ecolo et nĂ©erlandophones de Groen!, en raison du refus de l'Open VLD de participer Ă  un gouvernement oĂč ces derniers seraient prĂ©sents, tandis que le CD&V avait fait savoir qu'il ne s'associerait pas Ă  une majoritĂ© qui ne comprendrait pas les libĂ©raux flamands[30].

Le , constatant un nouvel Ă©chec des nĂ©gociations sur le budget fĂ©dĂ©ral, Elio Di Rupo demande au roi des Belges d'ĂȘtre dĂ©chargĂ© de sa tĂąche de former un gouvernement mais le 23, ce dernier le charge de poursuivre sa mission. Le , un accord avec les reprĂ©sentants des six partis qui participent aux nĂ©gociations gouvernementales est trouvĂ©[31] et le roi charge Di Rupo de former un gouvernement le plus rapidement possible[32].

Nommé Premier ministre le 6 décembre, il devient le premier socialiste francophone à diriger le gouvernement belge depuis Edmond Leburton. Il nomme, le lendemain, un gouvernement de douze ministres, dont six vice-Premiers ministres.

Premier ministre

Elio Di Rupo en 2012.

AprĂšs avoir prĂȘtĂ© serment le 6 dĂ©cembre 2011 devant le roi Albert II, il prononce, le lendemain, un discours de politique gĂ©nĂ©rale devant le Parlement fĂ©dĂ©ral et obtient la confiance de celui-ci le 10 dĂ©cembre.

Son gouvernement entreprend de transférer aux régions certaines fonctions de la Sécurité sociale (allocations familiales, soins de santé, etc), ce qui sera accentué par le gouvernement de droite de Charles Michel[33].

À la suite des Ă©lections fĂ©dĂ©rales du 25 mai 2014, il remet le lendemain la dĂ©mission de son gouvernement au roi Philippe, qui le charge alors d'expĂ©dier les affaires courantes jusqu'Ă  l'installation d'un nouveau gouvernement. Il est remplacĂ© par Charles Michel au poste de Premier ministre, le 11 octobre 2014.

Retour Ă  la tĂȘte du PS, puis de la Wallonie

Quelques heures plus tard, il remet sa dĂ©mission de la tĂȘte du Parti socialiste, dans le but de redemander leur confiance aux militants. Il se porte donc candidat Ă  sa succession[34]. Il retrouve officiellement, le mois suivant, la prĂ©sidence du Parti socialiste. Il y est rĂ©Ă©lu avec 93,6 % des voix[35].

Aux Ă©lections fĂ©dĂ©rales et rĂ©gionales du , il est tĂȘte de liste dans le Hainaut pour le fĂ©dĂ©ral[36]. MalgrĂ© des rĂ©sultats en baisse, son parti reste la premiĂšre force politique francophone et garde la main pour la formation des gouvernements bruxellois et wallon[37]. Elio Di Rupo rĂ©alise un score personnel de 125 009 voix[38]. Il mĂšne les nĂ©gociations pour un former un gouvernement wallon, qui aboutissent Ă  un accord de majoritĂ© entre le PS, le Mouvement rĂ©formateur et Ecolo. Di Rupo prend la tĂȘte du gouvernement wallon pour la troisiĂšme fois[39]. Il prĂȘte serment devant le roi Philippe, le [40].

Vie associative

Il fait partie de la franc-maçonnerie belge[41].

Distinctions

Notes et références

  1. https://www.wallonie.be/fr/acteurs-et-institutions/wallonie/composition-actuelle/les-ministres Wallonie - Les ministres - Élio Di Rupo, Ministre-PrĂ©sident de la Wallonie
  2. https://eliodirupo.be/ Site personnel du Ministre-Président de la Wallonie
  3. Dans le cadre d'un accord entre l'Italie et la Belgique visant Ă  l'apport de 50 000 travailleurs italiens. Un article complet du Soir sur les origines de Di Rupo, datant d'avril 1997
  4. (fr) « Avec Elio Di Rupo, la Belgique veut croire au conte de fées », Le Monde,
  5. Pierre-Yves Lambert, La participation politique des allochtones en Belgique - Historique et situation bruxelloise, Louvain-la-Neuve, Academia-Bruylant (coll. Sybidi Papers), juin 1999, 122 p., (ISBN 978-2-87209-555-1) (fr) Version en ligne sur le site du Suffrage universel
  6. Commentaires donnés par Bart de Wever à un journaliste RTBF, septembre 2010.
  7. (fr) « Elio Di Rupo n'entend pas bien le néerlandais », La Libre,
  8. Marie-ThĂ©rĂšse Coenen, Serge Govaert et Jean Heinen, L’État de la Belgique : 1989-2004 : quinze annĂ©es Ă  la charniĂšre du siĂšcle, Ă©d. De Boeck, 2004, p. 151
  9. « L’affaire Trusgnach, une effrayante machination (archive) », sur Le Soir Plus (consultĂ© le )
  10. (fr) « Mais, manifestement, le fait que je me sois assumé et que j'en ai parlé ouvertement a servi d'exemple. J'ai reçu énormément de courriers de trÚs jeunes me disant que cela leur a permis d'affronter plus simplement leurs parents car ils pensaient qu'en étant gay on était forcément banni de la société. Et le fait que j'ai parlé ainsi a fait que les parents ne peuvent plus dire que les gays sont des vauriens. »
  11. (fr) « Le premier coming-out public d'un homme politique », La Libre,
  12. (fr) « La Belgique a (enfin) un nouveau Premier ministre
 et il est gai » sur Être en ligne
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Annexes

Sources

Articles connexes

Bibliographie

  • Chantal Samson & Livio Serafini, Elio Di Rupo : de la chrysalide au papillon, Éditions Luc Pire, Bruxelles, 1997 (OCLC 53233672)
  • Claude Demelenne, Pour un socialisme rebelle : suivi d'un entretien avec Elio Di Rupo, Vista, Bruxelles, 2002 (OCLC 77346027)
  • Elio Di Rupo, Le progrĂšs partagĂ©, Éditions Luc Pire, Bruxelles, 2003 (ISBN 978-2-87415-313-6)
  • Robert Falony & Xavier Mabille, Le Parti socialiste : un demi-siĂšcle de bouleversements - De Max Buset Ă  Elio Di Rupo, Éditions Luc Pire, Bruxelles, 2006 (OCLC 66373709)

Liens externes

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