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PĂ©dophilie

La pĂ©dophilie est une paraphilie caractĂ©risĂ©e par l'attirance sexuelle ou par des sentiments amoureux persistants d'un adulte ou d'un adolescent envers les enfants (habituellement prĂ©pubĂšres ou au dĂ©but de leur pubertĂ©[1] - [2]). Cette attraction doit par ailleurs ĂȘtre associĂ©e Ă  une souffrance cliniquement significative ou Ă  une altĂ©ration du fonctionnement social, professionnel ou dans d'autres domaines importants pour remplir les critĂšres diagnostiques du trouble pĂ©dophilique[3] - [4]. Une personne ayant cette attirance est dĂ©crite comme Ă©tant « pĂ©dophile »[5].

PĂ©dophilie
Classification et ressources externes
CIM-10 F65.4
CIM-9 302.2
MeSH D010378

Wikipédia ne donne pas de conseils médicaux Mise en garde médicale

Dans la sociĂ©tĂ© moderne, ce type d'attirance est reconnu comme une perversion sexuelle et, dans le cas des adultes, les activitĂ©s s'y rapportant sont condamnĂ©es par la loi[6], notamment en raison du fait qu'une personne n'ayant pas la majoritĂ© sexuelle ne peut apporter un consentement Ă©clairĂ©[7]. Les passages Ă  l'acte de pĂ©dophiles, dans le cas des relations sexuelles entre un adulte et un enfant — au-dessous de la majoritĂ© sexuelle — constituent, juridiquement, des abus sexuels sur mineur.

Dans le langage courant, le terme « pédophilie » est souvent utilisé pour désigner la pédopornographie[8] et les abus sexuels sur mineur dans leur ensemble[9] - [10], quel que soit l'ùge des victimes mineures[11]. Il apparaßt dans le diagnostic psychiatrique de 25 à 50 % des personnes abusant sexuellement d'enfants, les autres souffrant d'un autre type de trouble[12] - [13] - [4]. Mais ce n'est pas une notion juridique, le terme n'est pas utilisé dans la loi.

Le terme pédocriminalité est parfois employé pour qualifier les délits relevant de la pédophilie, qu'il s'agisse d'abus sexuels[14] ou de pédopornographie[15]. De nombreuses associations de défense des droits des enfants militent pour remplacer, dans le langage courant, le mot « pédophilie » par « pédocriminalité », qui reflÚte mieux la notion de violence et d'infraction[16].

DĂ©finition

Le mot « pĂ©dophilie » est formĂ© des radicaux grecs Ï€Î±áż–Ï‚ / paĂźs (« enfant ») et φÎčλία / philĂ­a (« amitiĂ© »). Le sens Ă©tymologique du mot conduit donc Ă  l'amitiĂ© pour les enfants. En fait, le mot « pĂ©dĂ©rastie » conviendrait mieux au sens actuel donnĂ© au mot pĂ©dophilie, puisque pĂ©dĂ©rastie est formĂ© des radicaux Ï€Î±áż–Ï‚ / paĂźs (« enfant ») et ጔρως / Ă©rĂŽs (« amour sexuel »).

Le mot français « pĂ©dophile », sous la graphie « pĂŠdophile », est attestĂ© en français dans un sens moderne en 1788 dans une traduction des Ɠuvres de Lucien de Samosate, et le mot « pĂ©dophilie » est attestĂ© en 1847[17]. La notion de « pĂ©dophilie Ă©rotique » a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e en 1896 par le psychiatre autrichien Richard von Krafft-Ebing, qui a employĂ© l’expression latine pĂŠdophilia erotica[18]. Auguste Forel, en la traduisant en français (« pĂ©dophilie Ă©rotique »), a prĂ©fĂ©rĂ© lui substituer le nĂ©ologisme, jamais repris, de « pĂ©dĂ©rose »[19].

Par la suite, on a abrĂ©gĂ© en « pĂ©dophilie », et le pĂ©dophile est devenu, Ă  cĂŽtĂ© des grandes figures du pĂ©dĂ©raste, du sodomite et de l'inverti, un type mineur d’homosexuel. Le mot, rarement employĂ© depuis le dĂ©but du XXe siĂšcle, est rĂ©apparu dans les annĂ©es 1960 et surtout 1970 dans le contexte de la rĂ©volution sexuelle (voir le § AnnĂ©es 1960-1980).

Au XXe siÚcle, le terme a acquis une connotation trÚs négative et est souvent utilisé comme synonyme de violeur d'enfants.

Dans le langage courant, le terme « pédophilie » est souvent utilisé pour désigner les abus sexuels sur mineur dans leur ensemble[9] - [10], quels que soient l'ùge des victimes mineures[11] ou le diagnostic psychiatrique émis sur les personnes commettant ces faits. Le criminel Marc Dutroux a ainsi été considéré par les experts comme étant, au sens purement psychiatrique du terme, non pas un pédophile, mais un pervers sadique non focalisé sur la jeunesse de ses victimes[20]. L'affaire Dutroux est néanmoins l'une des affaires criminelles les plus notoirement associées au mot pédophilie en Belgique [21].

Le terme « pĂ©dophilie » peut Ă©galement ĂȘtre utilisĂ© pour dĂ©signer la pornographie mettant en scĂšne des enfants et la consommation de celle-ci[8]. L'expression « pĂ©docriminalitĂ© » est parfois employĂ©e pour qualifier les dĂ©lits relevant de la pĂ©dophilie, qu'il s'agisse d'abus sexuels[22] ou de pĂ©dopornographie[23].

Signes et symptĂŽmes

La comorbidité avec des maladies psychiatriques a été identifiée (des troubles de l'humeur et un plus grand nombre de psychopathologies)[24]. Une étude sur des pédophiles en traitement estime à deux tiers un passé de troubles de l'humeur et d'anxiété, 60 % avec un passé d'abus de substances et 60 % correspondant à des troubles de la personnalité[24].

Les abuseurs ont, sur le plan de la personnalitĂ©, une plus grande prĂ©pondĂ©rance d'avoir des traits hystĂ©riques et hypocondriaques ainsi que psychotiques (paranoĂŻde, schizophrĂ©nique et psychasthĂ©nique)[4]. Une autre Ă©tude diagnostique 61 % de patients avec troubles de la personnalitĂ©, dont principalement le trouble de la personnalitĂ© Ă©vitant et le trouble de la personnalitĂ© borderline[4]. La dĂ©pression, l'introversion sont Ă©galement des traits prĂ©pondĂ©rants chez ces patients. Cependant, ces indications ne concluent pas qu'il existe un lien direct avec la pĂ©dophilie[24]. Concernant les tendances suicidaires, 46 % affirment l'avoir sĂ©rieusement envisagĂ© Ă  cause de leur intĂ©rĂȘt sexuel, 32 % l'envisagent et 13 % l'ont dĂ©jĂ  tentĂ©[25].

La pornographie enfantine est un indicateur plus fiable que l'abus sexuel sur mineur[26], bien que des non-pédophiles consomment aussi ce genre de pornographie[27]. Parmi les pédophiles ayant commis des abus, 37 % admettent consommer de la pornographie enfantine uniquement, 21 % admettent avoir commis des attouchements uniquement, tandis que 42 % admettent avoir commis les deux[28].

Diagnostic

La pédophilie est classée comme trouble de la préférence sexuelle (trouble mental) par la classification internationale des maladies (CIM)[29] et comme paraphilie (qu'elle entraßne ou non un comportement répréhensible et/ou une détresse chez le sujet) par le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM)[30] - [31].

Le DSM-5 retient trois critĂšres diagnostiques de ce trouble[3] :

  1. Présence de fantaisies imaginatives sexuellement excitantes, d'impulsions sexuelles, ou de comportements, survenant de façon répétée et intense, pendant une période d'au moins 6 mois, impliquant une activité sexuelle avec un enfant ou des enfants prépubÚres ;
  2. Les fantaisies, impulsions sexuelles, ou comportements sont à l'origine d'une souffrance cliniquement significative ou d'une altération du fonctionnement social, professionnel ou dans d'autres domaines importants ;
  3. Le sujet est ùgé de 16 ans au moins et a au moins 5 ans de plus que l'enfant[32].

Selon l'Association américaine de psychiatrie et son manuel le DSM-5, le trouble pédophilique constitue une paraphilie et non pas une orientation sexuelle[33].

L'APA, dans son DSM-IV, classe la pédophilie parmi les « paraphilies » dans la section « Troubles sexuels et troubles de l'identité sexuelle »[34].

Les phases I et II de l'Ă©chelle de Tanner correspondent Ă  l'attraction Ă©rotique pour des enfants impubĂšres[35].

Techniques

La plĂ©thysmographie pĂ©nienne chez l'homme et vaginale chez la femme sont les moyens les plus objectifs de mesure de l'intĂ©rĂȘt pĂ©dophilique[24] - [36]. SupplĂ©mentairement, les abuseurs d'enfants ont une durĂ©e plus longue de fixation d'images sexuellement excitantes (Abel Assessment of Sexual Interest) et la visualisation d'images par effet Stroop reconnaĂźt l'intĂ©rĂȘt sexuel dĂ©viant envers les enfants[24]. L'oculomĂ©trie et la dilatation de la pupille sont Ă©galement des techniques de mesures[24].

L'Imagerie par rĂ©sonance magnĂ©tique fonctionnelle fournit une information nette sur la prĂ©fĂ©rence sexuelle (pattern) qui peut ĂȘtre utilisĂ© pour un diagnostic[37].

Causes

Aucune cause n'a pour le moment pu ĂȘtre dĂ©montrĂ©e, d'autant que les Ă©tudes sont souvent menĂ©es sur des Ă©chantillons non reprĂ©sentatifs car les sujets sont Ă  la fois pĂ©dophiles et pĂ©docriminels[27] - [4]. Ces Ă©tudes montrent chez les sujets une corrĂ©lation plus ou moins prononcĂ©e avec des perturbations neuro-dĂ©veloppementales : QI infĂ©rieur, blessures cĂ©rĂ©brales, dysfonctionnement et anormalitĂ©s cĂ©rĂ©brales, des troubles durant des pĂ©riodes critiques du dĂ©veloppement[38] et des anormalitĂ©s chromosomiques[39]. Ces comportements pĂ©docriminels sont retrouvĂ©s de maniĂšre plus frĂ©quentes lorsque des abus sexuels ont Ă©tĂ© vĂ©cus au cours de l'enfance[2], particuliĂšrement chez les femmes pĂ©dophiles. Le comportement antisocial est un facteur Ă  risque quant Ă  la persistance de l'abus sexuel[2].

Dans leur Ă©tude de 1986, David Finkelhor et Sharon Araji identifient quatre causes[40] :

  1. Congruence Ă©motionnelle : arrĂȘt du dĂ©veloppement, manque d'estime de soi, traumatisme symbolique, identification avec l'agresseur, identification narcissique.
  2. Excitation sexuelle : expérience (traumatique) de l'enfance, conditionnement opérant, mauvaise attribution sexuelle, facteurs biologiques.
  3. Blocage psychologique : conflit d’ƒdipe, anxiĂ©tĂ© de castration, peur des femmes, expĂ©rience traumatisante avec la sexualitĂ© adulte, mauvaise adaptation sociale.
  4. Désinhibition : trouble de l'impulsivité, sénilité, dépendances, psychoses, stress situationnel, « comportement incestueux ».

En 1999, Wilson remet en cause la congruence émotionnelle, les pédophiles hétérosexuels étant selon lui plutÎt motivés par une gratification sexuelle[41].

L'imagerie par rĂ©sonance magnĂ©tique fonctionnelle a Ă©tĂ© trĂšs utilisĂ©e pour Ă©tudier les bases cĂ©rĂ©brales de l’excitation sexuelle chez l'adulte « sans trouble », mais trĂšs peu pour l'Ă©tude de la pĂ©dophilie dont les corrĂ©lats cĂ©rĂ©braux Ă©taient peu connus[42]. Une thĂšse (2014) a Ă©tudiĂ© en IRMf, les zones du cerveau activĂ©es chez 25 hommes pĂ©dophiles (13 hĂ©tĂ©rosexuels, 12 homosexuels) appariĂ©s Ă  24 tĂ©moins masculins « sans trouble », en rĂ©ponse Ă  des stimuli visuels (photographies de fillettes et garçons en maillot de bain, et de femmes/hommes adultes dĂ©vĂȘtus, avec comme stimuli-contrĂŽle des adultes et enfants normalement habillĂ©s[42]. Dans ces cas, « les activations cĂ©rĂ©brales des pĂ©dophiles et tĂ©moins hĂ©tĂ©rosexuels et homosexuels, en rĂ©ponse Ă  leurs stimuli prĂ©fĂ©rĂ©s ne diffĂšrent pas. Ces activations impliquent des rĂ©gions occipitales, temporales et pariĂ©tales mises en Ă©vidence dans les corrĂ©lats cĂ©rĂ©braux de l’excitation sexuelle chez les sujets sans trouble. En accord avec les rĂ©sultats de la plĂ©thysmographie pĂ©nienne, les analyses rĂ©vĂšlent que les pĂ©dophiles homosexuels et hĂ©tĂ©rosexuels pourraient traiter les stimuli d’enfants du genre non prĂ©fĂ©rĂ© comme sexuellement pertinents. Ces rĂ©sultats s’expliqueraient par le modĂšle bipolaire selon lequel l’excitation sexuelle pourrait varier selon une dimension bipolaire dĂ©finie par la similitude physique, oĂč femmes et hommes adultes se situent aux extrĂȘmes et fillettes et garçons se situent au milieu »[42].

ÉpidĂ©miologie

Certaines études suggÚrent que la prévalence de la pédophilie pourrait se situer entre 3 et 5 % dans la population générale (comme l'indique Seto, 2009). Dans les études de pléthysmographie pénienne portant sur des hommes ayant des antécédents de délits sexuels contre des enfants, ces prévalences peuvent passer de 30 % pour les hommes ayant commis un seul délit à 61 % pour les hommes ayant commis 3 délits sexuels ou plus contre des enfants (Blanchard, 2010 ; Seto, 2009)[24].

Seuls 7% des pĂ©dophiles sont exclusivement attirĂ©s par des enfants, 93 % ont des relations sexuelles avec des adultes et 50 Ă  70 % ont des paraphilies associĂ©es[43]. Une Ă©tude sur des Ă©tudiants relĂšve chez eux 9 % ayant eu un fantasme avec des mineurs et 21 % ayant manifestĂ© de l'intĂ©rĂȘt sexuel[24].

Psychopathologie

La pĂ©dophilie rassemble en psychiatrie tout ce qui a trait aux relations sexuelles adultes / enfants d'Ăąge prĂ©-pubĂšre. Elle peut se cumuler avec une orientation hĂ©tĂ©rosexuelle, homosexuelle, ou mixte. Mais elle peut ĂȘtre exclusive ou non, dĂ©tenir une valeur active ou pas, et est ainsi caractĂ©risĂ©e par « une valeur de prĂ©dilection-sĂ©lectivitĂ© »[44]. Elle concerne des hommes et des femmes de tous Ăąges, mĂȘme si les hommes sont majoritairement concernĂ©s. Elle peut coexister avec une sexualitĂ© par ailleurs normale de l'adulte en cause, ou s'associer Ă  une impuissance, une anomalie anatomique. Elle peut s'exercer au sein des familles, souvent dans le cadre de relations incestueuses, ou dans le cadre d'une frĂ©quentation usuelle des enfants, comme l'Ă©cole, les mouvements de jeunes — ce que les psychiatres appellent des « structures facilitantes »[45] —, mais aussi au hasard des rencontres.

Elle ne fait pas forcĂ©ment l'objet d'un passage Ă  l'acte. Le simple dĂ©sir de relations sexuelles avec un enfant, mĂȘme frustes, entre dans le cadre de la pĂ©dophilie. Elle peut aussi dĂ©passer le cadre de relations purement sexuelles, et s'associer Ă  des vexations, des atteintes Ă  la personne, voire des meurtres. Elle peut ĂȘtre un acte isolĂ©, ou une habitude.

La conscience de cette transgression — potentielle ou rĂ©elle — peut entraĂźner chez l'adulte des mĂ©canismes de rĂ©solution variĂ©s sur le mode nĂ©vrotique.

La cause mĂ©dicale — Ă©tiologie — de la pĂ©dophilie n'est pas connue avec certitude. Certains contextes personnels comme le fait d’avoir Ă©tĂ© soi-mĂȘme victime d’abus sexuels au cours de l’enfance (ce qui concerne environ 30 % des sujets abuseurs sexuels) ou l’existence d’un retard mental (dans 15 % des cas) peuvent constituer des facteurs favorisants pour le dĂ©veloppement d'un comportement pĂ©dophile[46] - [4].

NĂ©vroses

Dans le cas du pédophile névrosé sont distingués trois types de cas.

  • Les pĂ©dophiles « abstinents » ou « tourmentĂ©s »

Le pédophile peut ne jamais passer à l'acte, retenu par la conscience de l'interdit ou la peur de la répression, se contenter d'images ou de fantasmes érotiques. S'installe alors progressivement une dépression, résolutive de la mauvaise conscience et de la tension psychologique que lui inspire son sentiment de culpabilité[47].

Certains pĂ©dophiles peuvent fonder leurs fantasmes sur des images enfantines trĂšs diverses : cela peut aller de la simple photographie d'enfant classique Ă  la pornographie, en passant par des photographies familiales Ă  la plage (parfois « naturiste »), des catalogues de vĂȘtements pour enfants, des reportages sur des peuplades oĂč les enfants vivent nus, ou encore des reprĂ©sentations artistiques suggestives. Cette consommation d'images masturbatoires peut devenir une compulsion obsessionnelle et maladive.

Le pédophile peut avoir conscience de sa maladie, et lutter contre ses pulsions, avec un surcroßt de culpabilité en cas d'échec, voire de passage à l'acte. Dans certains cas, il est arrivé que certains demandent spontanément l'aide de la médecine[48].

  • Le pĂ©dophile « situationnel »

Parfois le passage à l'acte est circonstanciel, et l'adulte n'a nullement cherché à réunir les conditions de ce passage à l'acte. Il s'est simplement laissé aller, sans avoir spécialement conscience de désirs pédophiles, « dérapant » devant un enfant dont il pouvait interpréter l'attitude comme séductrice, et une fois la relation consommée (généralement restreinte à des attouchements dans ces cas-là), l'adulte prend brutalement conscience de ce qu'il vient de commettre. Une tendance préalable à la pédophilie est trÚs probablement en cause. Il s'agit-là de comportements pédophiles « situationnels ». Des personnes fréquemment en contact avec des enfants (soit par exemple des personnes qui organisent leur vie dans des « contextes facilitants » en fréquentant les structures de jeunes, qu'elles soient scolaires, sportives ou associatives) et se laissant aller à des « dérapages » de ce type, qui cÚderaient à des désirs de maniÚre occasionnelle, par exemple par le biais du tourisme sexuel impliquant des enfants, correspondent à ce type de profil[49].

  • L'« acte justifiĂ© »

L'acte commis, l'adulte peut aussi le nier à sa conscience, souvent par des constructions mentales qui visent à accréditer la thÚse d'un désir de l'enfant ou d'un consentement supposé, visant à requalifier l'acte comme normal et naturel (« je n'avais pas conscience de faire du mal »). Ainsi justifié, l'acte pédophile peut se reproduire sans aucune mauvaise conscience, voire avec l'idée (assez répandue) que cela « fait du bien à l'enfant ». Les pédophiles de ce type présentent souvent des personnalités immatures, carencées et mal structurées, inaptes à vivre des relations sexuelles normales, et fonctionnant par « identification projective » : le besoin de tendresse de l'enfant est considéré par eux comme un désir sexuel[50].

Perversion

Il existe par ailleurs des structures de personnalité, notamment « perverses » (au sens psychiatrique), trÚs différentes des cas ci-dessus. Par opposition aux comportements pédophiles « occasionnels » existent des pédophiles « constitutionnels », dont la paraphilie est profondément ancrée et intégrée dans leur comportement, voire leur mode de raisonnement[51].

Il s'agit de sujets qui n'intĂšgrent pas les interdits sociaux ou qui les contestent. L'acte pĂ©dophile peut ĂȘtre un moyen de transgression sociale, volontaire et dĂ©libĂ©rĂ©e ; il est revendiquĂ©, parfois justifiĂ© par des prĂ©textes esthĂ©tiques[52].

Ces pĂ©dophiles peuvent avoir un discours parfaitement structurĂ©, voire prosĂ©lyte, pour justifier leur conduite, prĂ©sentĂ©e comme Ă©ducative et saine pour l'enfant. Le pervers pĂ©dophile recherche volontairement la relation sexuelle avec un ou des enfants, parfois de façon systĂ©matique en passant des uns aux autres au fil du temps ou en entretenant des relations avec plusieurs enfants en mĂȘme temps[53].

La définition des pédophiles dits « pervers » peut par ailleurs inclure les agresseurs sexuels particuliÚrement dangereux, considérant l'enfant comme un objet. Ces pervers sadiques sont capables d'atteintes physiques graves envers les personnes, voire de meurtre. Les psychiatres considÚrent certains d'entre eux d'abord comme des « psychopathes », auteurs de crimes sexuels (exemple de Marc Dutroux), et pas forcément comme des pédophiles comparables aux précédents[54].

Certains pĂ©dophiles sont des « dĂ©ficients intellectuels immatures », parfois d'un Ăąge mental comparable Ă  celui de leurs victimes[53]. Leur niveau intellectuel les rend souvent incapables de comprendre les interdits et la portĂ©e de leurs actes. La prise d'alcool ou de drogue peut contribuer Ă  les faire passer Ă  l'acte ; ils ont parfois Ă©tĂ© victimes eux-mĂȘmes de violences, sexuelles ou autres, dans leur enfance. Ce type de profil constitue une forte proportion de la population des pĂ©dophiles incarcĂ©rĂ©s. On le retrouve souvent chez les violeurs d'enfants en bas Ăąge[49].

Traitements

Historiquement, diffĂ©rentes approches ont Ă©tĂ© tentĂ©es, dont la psychothĂ©rapie psychodynamique, des approches Ă©clectiques et des thĂ©rapies de groupe[55]. Depuis, les psychothĂ©rapies cognitivo-comportementales sont plutĂŽt utilisĂ©es. Un important Ă©lĂ©ment de la thĂ©rapie consiste Ă  assister le patient Ă  dĂ©passer la dĂ©nĂ©gation et la minimisation ainsi que dĂ©velopper l'empathie. L'un des objectifs du traitement est de rĂ©duire le «systĂšme de justifications» (Offense-Supportive Cognition), par exemple faisant rĂ©fĂ©rence aux sociĂ©tĂ©s anciennes ou des portĂ©es Ă©ducatives d'actes sexuels, de dĂ©velopper de l'empathie pour les enfants, amĂ©liorer les relations avec des adultes consentants et de rĂ©duire l'excitation dĂ©viante aux stimuli d'enfant. Les effets de cette thĂ©rapie sont remis en cause[55]. Les psychotropes prescrits sont les traitements hormonaux (comme l’acĂ©tate de mĂ©droxyprogestĂ©rone, l'acĂ©tate de cyprotĂ©rone et l’acĂ©tate de leuprorĂ©line), leur efficacitĂ© est remise en cause. Tandis que les inhibiteurs sĂ©lectifs de la recapture de la sĂ©rotonine, peuvent diminuer l'obsession sexuelle et amĂ©liorer les symptĂŽmes de l'humeur[55].

La psychiatrie descriptive, dont Richard von Krafft-Ebing est le prĂ©curseur, n'apporte aucune rĂ©ponse Ă  la question. MĂȘme si le catalogue encyclopĂ©dique des perversions sexuelles, illustrĂ©s par des cas cliniques. La Classification internationale des maladies de l'OMS dĂ©finit la pĂ©dophilie (code F65.4) comme une « prĂ©fĂ©rence sexuelle pour les enfants, gĂ©nĂ©ralement d'Ăąge prĂ©pubĂšre ou au dĂ©but de la pubertĂ© ».

Restent la psychiatrie comportementale et la psychiatrie biologique. Elles proposent des solutions, mais les méthodes et leurs résultats ne font pas l'unanimité[56]. La psychiatrie biologique propose la castration chimique, dont les résultats ne sont pas entiÚrement probants[57], et expérimente d'autres traitements médicaux[58]. La castration chirurgicale, proposée également, est illégale en France.

Dans les deux cas, de sérieuses difficultés existent pour garantir durablement la « guérison », et surtout prévenir les récidives.

Les deux seuls instituts psychiatriques europĂ©ens existants — l'un Ă  Berlin, l'autre Ă  Frauenfeld en Suisse —[4] qui tentent de trouver un palliatif aux propensions pĂ©dophiles en essayant de prĂ©venir tout passage Ă  l'acte font nĂ©anmoins Ă©tat de pronostics mesurĂ©s, voire dĂ©cevants, chez les patients qui Ă©prouveraient une attraction envers les enfants prĂ©pubĂšres. En revanche, certains rĂ©sultats thĂ©rapeutiques plus encourageants sembleraient davantage pouvoir se profiler quant Ă  celles et ceux qui tendraient Ă  prĂ©fĂ©rer les adolescents[59].

L'un des traitements privilĂ©giĂ©s, encouragĂ© par le Dr. Roland Coutanceau, expert psychiatre en la matiĂšre devant les tribunaux, est la thĂ©rapie de groupe. Elle permet aux sujets autocentrĂ©s de rĂ©agir face aux situations d'autres personnes et Ă  prendre progressivement conscience de leurs penchants ou de leurs perversions. Les groupes de parole confidentiels sont ainsi au cƓur de la dĂ©marche promue par le projet Dunkelfeld en Allemagne, un dispositif de prĂ©vention universitaire[60].

En France, la seule association qui se propose d'accompagner les pĂ©dophiles est L'Ange bleu. Un numĂ©ro direct type Info Service Ă©coute pĂ©dophiles, est Ă©tendu Ă  toute la France fin 2020, en lien avec les CRIAVS 📞 0 806 23 10 63.

Analyse psychanalytique

Les psychanalystes s'accordent Ă  considĂ©rer les pĂ©dophiles comme des pervers au sens psychanalytique[61], qui n'est rĂ©ductible ni Ă  la nĂ©vrose, ni Ă  la psychose ; il s'agit en psychopathologie psychanalytique d’une structure de la personnalitĂ©.

Le travail psychanalytique se distingue de celui de l’institution judiciaire et psychiatrique.

Des psychanalystes, tel Serge André, obtiennent des résultats « thérapeutiques » intéressants, en prenant en compte les souffrances de l'auteur des faits, dont l'histoire personnelle reste à dénouer, et qui reproduit souvent une violence ou un abus vécu dans l'enfance[62].

Les théories de Sigmund Freud, certaines conclusions controversées[63] des rapports Kinsey, et la plupart des études de cas cliniques documentés par les psychanalystes montrent que le désir et le plaisir sexuel existent chez l'enfant dÚs son plus jeune ùge[64], celui-ci traversant différents stades de développement sexuel. L'ensemble de ces phénomÚnes bien connus est désigné sous le nom de sexualité infantile. L'éveil à la sexualité est progressif tout au long de l'enfance, d'abord principalement autoérotique : il prend une orientation plus nette et plus socialisée au moment de la puberté.

Par ailleurs, selon le complexe d'ƒdipe thĂ©orisĂ© par Sigmund Freud, un dĂ©sir sexuel inconscient pour le parent du sexe opposĂ© se dĂ©veloppe chez les enfants. Cependant, le dĂ©veloppement harmonieux de la sexualitĂ© de l'enfant Ă  la dĂ©couverte de son propre corps et de ses propres fantasmes est gravement compromis par l'intervention des adultes[65] - [66] - [67].

Certaines personnes coupables d'abus sexuels sur enfants prĂ©tendent parfois avoir rĂ©pondu Ă  un dĂ©sir de l'enfant, ou bĂ©nĂ©ficiĂ© du consentement de ce dernier[68] car elles n'ont pas su comprendre que le dĂ©sir de l'enfant Ă©tait en dĂ©calage avec l'acte sexuel par lequel elles y rĂ©pondaient. Il a Ă©tĂ© rĂ©vĂ©lĂ© que les tables 31 Ă  34 des rapports Kinsey portant sur le sujet de l'« orgasme prĂ©pubĂšre » et mentionnant des rapports sexuels adultes-enfants, ont Ă©tĂ© Ă©tablies par Alfred Kinsey sur la base des allĂ©gations d'un seul pĂ©dophile (et non de neuf hommes diffĂ©rents comme Kinsey l'avait prĂ©tendu Ă  l'Ă©poque), qui exposait la maniĂšre dont lui-mĂȘme percevait les abus sexuels qu'il avait commis[69] - [70].

Les relations sexuelles entre un adulte et un enfant représentent souvent pour ce dernier un événement traumatique porteur de conséquences psychologiques lourdes, imprévisibles et potentiellement graves[71] - [72] - [73] - [74].

Perception sociale contemporaine

Les sociĂ©tĂ©s contemporaines reconnaissent les principes du droit Ă  la protection de l'enfant. Le dĂ©veloppement de sa sexualitĂ© doit se faire dans un milieu Ă©quilibrĂ© et sĂ©curisĂ©. En cas d'acte sexuel commis par un adulte, l'enfant est victime, a subi un dol, et a droit Ă  rĂ©paration, tandis que l'adulte tombe sous le coup de la loi. La perception sociale contemporaine fait de la pĂ©dophilie une transgression majeure de la norme de nos sociĂ©tĂ©s, mĂȘme lorsque cette perversion sexuelle ne conduit pas Ă  des actes tombant sous le coup de la loi.

En Occident durant la seconde moitié du XXe siÚcle

La pédophilie n'est pas un fait nouveau, mais elle n'a été portée sur le devant de l'actualité que trÚs progressivement. Si les agressions sexuelles sur mineur sont depuis longtemps punies par la loi, et si la pédophilie a, au sens psychiatrique, été théorisée dÚs 1886 par Krafft-Ebing, le traitement du phénomÚne a varié au cours du XXe siÚcle.

En France, comme en Allemagne et aux Pays-Bas, les années 70 sont notamment marquées par des débats à propos du consentement des mineurs, et des modalités de la répression des rapports sans contrainte entre un adulte et un adolescent. Ces discussions sur l'ùge auquel fixer la majorité sexuelle sont aussi liées aux discrimination visant les homosexuels. En effet, alors que la majorité sexuelle est de 15 ans en France, elle fut fixée à 21 ans pour les rapports homosexuels jusqu'en 1974 et à 18 ans jusqu'en 1982.

Comme l’explique Hocquenghem dans son livre intitulĂ© Le dĂ©sir homosexuel, cette discrimination visant les homosexuels Ă©tait due Ă  la persistance de lois datant de Vichy, qui ne furent pas abrogĂ©es Ă  la LibĂ©ration :

« En France, il n’y a pas de condamnation pour homosexualitĂ© jusqu’à PĂ©tain. La premiĂšre date du : ‟Sera puni d’un emprisonnement de six mois Ă  trois ans et d’une amende quiconque aura pour satisfaire ses propres passions, commis un ou plusieurs actes impudiques ou contre nature avec un mineur de son sexe ĂągĂ© de moins de 21 ans.‟ (
) Ce qu’il faut bien appeler la Loi PĂ©tain-De Gaulle fut adoptĂ©e dans cette Ă©poque de libĂ©ralisation, d’espoir et de progrĂšs qu’était la LibĂ©ration, sur proposition d’un dĂ©putĂ© DĂ©mocrate-chrĂ©tien[75]. »

C'est dans ce contexte que plusieurs pĂ©titions concernant la majoritĂ© sexuelle en France, liĂ©es Ă  l'Affaire de Versailles, sont publiĂ©es entre 1977 et 1979, alors qu’une rĂ©forme du Code pĂ©nal français est en cours de discussion au Parlement, par divers intellectuels, personnalitĂ©s et mĂ©decins. L'une d'entre elles propose d'accĂ©lĂ©rer les procĂ©dures pĂ©nales sanctionnant les relations sexuelles avec des mineurs, en recourant Ă  des juges professionnels, et dĂ©nonce la discrimination contre les homosexuels dont la majoritĂ© sexuelle n'a Ă©tĂ© abaissĂ©e qu'Ă  18 ans en 1974 contre 15 ans pour les hĂ©tĂ©rosexuels. Les deux autres protestent contre la durĂ©e de la dĂ©tention prĂ©ventive subie par des suspects dans deux affaires d' « attentat Ă  la pudeur sans violence » couvertes par le secret de l'instruction, dont la presse n'aura les dĂ©tails que lors de l'audience publique au Tribunal.

Le Monde est le seul journal à publier le , au lendemain du verdict dans l'affaire de Versailles, des extraits d'une lettre ouverte « pour la révision de certains textes législatifs régissant les rapports entre majeurs et mineurs », qui fait aussi référence à l'affaire de Versailles, en demandant que les affaires d'« attentats à la pudeur sans violence » soient considérés comme un délit et non plus un crime (le viol le restant) et donc jugé au tribunal correctionnel et non en cour d'assises[76].

Ce second texte, plus prudent que celui de janvier, avec en grande partie les mĂȘmes signataires, met notamment l'accent sur le fait que la majoritĂ© sexuelle est Ă  18 ans pour les homosexuels contre 15 ans pour les autres, afin de demander la fin de cette discrimination.

C'est seulement en 1982 que la loi abolira cette discrimination, conformément à une promesse de campagne présidentielle de François Mitterrand.

Des extraits sont publiĂ©s par le seul journal Le Monde[77], qui cite les rappels des lois de 1810, 1836, 1863 et 1945 faits par la pĂ©tition[77] et n'Ă©lude que la dizaine de lignes sur vingt consacrĂ©es Ă  l'affaire de Versailles, dont le verdict vient d'ĂȘtre rendu, cinq ans de prison avec sursis. Le Monde prĂ©fĂšre s'en tenir Ă  la conclusion des signataires qui « demandent que le dispositif pĂ©nal soit allĂ©gĂ©, que de telles affaires, aujourd'hui passibles de la cour d'assises, soit jugĂ©es par un tribunal correctionnel », car « la dĂ©tention prĂ©ventive, en matiĂšre correctionnelle, ne peut excĂ©der six mois »[77].

Le texte souhaite aussi limiter Ă  5 ans de prison ferme la peine maximum encourue en cas d'attentat Ă  la pudeur, le viol restant passible de Cour d'assises[77] - [76].

L'appel explique que l'affaire de Versailles, « jugĂ©e en audience publique, a posĂ© le problĂšme de savoir Ă  quel Ăąge des enfants ou des adolescents peuvent ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme capables de donner librement leur consentement Ă  une relation sexuelle. C'est lĂ  un problĂšme de sociĂ©tĂ©. Il appartient Ă  la commission de rĂ©vision du code pĂ©nal d'y appporter la rĂ©ponse de notre temps »[77], pour des textes de loi « rajeunis et actuels »[77].

La partie citĂ©e dans le court article du Monde Ă©voque le droit du « dĂ©tournement de mineur — dont le dĂ©lit peut ĂȘtre constituĂ© par le seul hĂ©bergement d'un mineur pour une nuit ».

Le texte ne propose cependant Ă  aucun moment de dĂ©pĂ©naliser la pĂ©dophilie[76], et plusieurs des signataires se sont en outre exprimĂ©s contre les actes sexuels commis sur des enfants. Ainsi, selon l'historien Jean BĂ©rard, l'une des signataires, Françoise Dolto, estime que les relations sexuelles entre mineurs et adultes sont toujours source de traumatisme[78] - [79]. Aussi de nombreuses fĂ©ministes, comme GrisĂ©lidis RĂ©al, HĂ©lĂšne Cixous, Françoise d’Eaubonne, Christiane Rochefort et Simone de Beauvoir, sont signataires, tout en considĂ©rant, par exemple, dans Le DeuxiĂšme Sexe pour, Simone de Beauvoir, qu'il faut dĂ©noncer la soumission prĂ©coce des jeunes filles Ă  un systĂšme de prĂ©dation sexuelle[80].

Enfin, les signataires affirment qu'ils « considĂšrent que l’entiĂšre libertĂ© des partenaires d’une relation sexuelle est la condition nĂ©cessaire et suffisante de la licĂ©itĂ© de cette relation ». Ils affirment Ă©galement la nĂ©cessitĂ© de tenir « compte du consentement du mineur. »

Pour qu'ils expliquent leur dĂ©marche, le , France Culture invite Michel Foucault, Guy Hocquenghem et l'avocat Jean Danet pour un dĂ©bat dans l'Ă©mission Dialogues autour de la « Loi de la pudeur ». Cette Ă©mission sera retranscrite dans le no 37 de la revue Recherches, intitulĂ© « Fous d'enfance. Qui a peur des pĂ©dophiles ? » (), numĂ©ro qui sera retirĂ© de la circulation. Guy Hocquenghem y plaide pour une dĂ©pĂ©nalisation des relations sexuelles dĂšs lors qu'il n'y a ni violence ni contrainte. Cependant, Hocquenghem comme Michel Foucault et Jean Danet insistent sur le fait que leur objet est essentiellement d'interroger les catĂ©gories du pouvoir et de la rĂ©pression, plus que de produire de nouvelles normes. L'Ă©mission sera rĂ©sumĂ©e ainsi dans Lundimatin, revue considĂ©rĂ©e comme se situant dans une vision foucaldienne du pouvoir. Lors de cette Ă©mission, Guy Hocquenghem explique aussi que les pĂ©titionnaires ont pris soin de circonscrire l’objet de leur critique : « Nous avons fait trĂšs attention dans le texte de la lettre ouverte au code pĂ©nal. Nous avons pris bien soin de parler exclusivement de l’attentat Ă  la pudeur sans violence, et d’incitation de mineur Ă  la dĂ©bauche. Nous avons pris extrĂȘmement soin de ne pas, d’aucune maniĂšre, aborder le problĂšme du viol, qui est totalement diffĂ©rent ».

Lors de cette Ă©mission, il s’agit essentiellement, de questionner les bases sur lesquelles le pouvoir se fonde. Jean Danet dĂ©nonce les paniques morales et le populisme pĂ©nal autour de la pĂ©dophilie : « Quiconque dĂ©fend un pĂ©dophile [en tant qu’avocat] peut ĂȘtre soupçonnĂ© d’on ne sait quelle obscure sympathie pour cette cause-lĂ , obscure sympathie dont les juges entre eux pensent toujours : s’il les dĂ©fend, c’est qu’il n’est pas tellement contre, lui-mĂȘme, au fond ».

Pourtant, comme il le fait remarquer, « ce n’est pas parce que quelqu’un est impliquĂ© dans une lutte contre une autoritĂ© quelconque, (
) que cela signifie qu’il est du cĂŽtĂ© de ceux qui y sont assujettis ».

Lors de cette Ă©mission, alors que l’homosexualitĂ© vient d’ĂȘtre sortie de la liste des maladies mentales et figure toujours parmi les flĂ©aux sociaux, Guy Hocquenghem et Michel Foucault s’inquiĂštent du dĂ©veloppement d’un pouvoir judiciaire et mĂ©dical ne ciblant plus des actes, mais des individus perçus comme dangereux par nature avec le risque que la sexualitĂ© soit, par ricochet, considĂ©rĂ©e comme dangereuse en soi.

Plus tard dans l’émission, Hocquenghem dĂ©clare que « sur le problĂšme du viol proprement dit », « les mouvements fĂ©ministes et les femmes en gĂ©nĂ©ral se sont parfaitement bien exprimĂ©s », mais qu’il y a une nĂ©cessitĂ© Ă  critiquer les paniques sĂ©curitaires poussant Ă  demander la castration chimique des violeurs, ou Ă  verser dans la surenchĂšre punitive. Il en est de mĂȘme lorsqu’il interroge le nombre de reportages anxiogĂšnes Ă  propos de la pĂ©dopornographie dans les mĂ©dias, mĂȘme si, Ă©videmment, « personne, ici, ne songe Ă  se faire le paladin de la pornographie ou de la prostitution enfantine »[81].

Le , Vanessa Springora, invitĂ©e dans l'Ă©mission « La Grande Librairie » y souligne, tout comme le sociologue Pierre Verdrager et le magistrat Jean-Pierre Rozencsveig, en rĂ©ponse Ă  une question de l'animateur François Busnel, que les motivations Ă©taient trĂšs diffĂ©rentes d'un signataire Ă  l'autre, la plupart voulant dĂ©noncer la discrimination contre les homosexuels, sans savoir que Gabriel Matzneff, apologiste de la pĂ©dophilie et lui-mĂȘme pĂ©dophile, avait participĂ© Ă  la rĂ©daction du texte.

En parallÚle, l'apologie de la pédophilie, si elle demeure trÚs minoritaire dans l'opinion, se retrouve à l'époque dans quelques discours politiques et de prises de position publiques, notamment celles de Gabriel Matzneff et Tony Duvert. Les deux écrivains disent leur goût pour les trÚs jeunes adolescents, voire les enfants : le second se dit ouvertement pédophile, et écrit avoir eu des partenaires sexuels ùgés de six ans[82].

En 1977, dans leur essai Le Nouveau DĂ©sordre amoureux, Pascal Bruckner et Alain Finkielkraut constatent que les livres de Tony Duvert provoquent le « scandale » alors que, selon eux, « ils devraient stimuler, susciter des vocations, dessiller les yeux[83]. » En 1979, les mĂȘmes auteurs citent Ă  nouveau Duvert, estimant qu'il est « en tant que pĂ©dophile, l'hĂ©ritier des grands mythes amoureux », Ă©tant victime de « l'ordre collectif ancienne maniĂšre [qui] ne renaĂźt que pour faire la chasse aux amours pĂ©dĂ©rastiques. (
) Regrettez-vous ces temps barbares et lointains oĂč la foi faisait violence Ă  l'amour ? DĂ©sirez-vous connaĂźtre l'intensitĂ© des passions impossibles ? Une seule solution : Ă©prenez-vous d'un(e) enfant »[84].

Le sociologue Pierre Verdrager, spĂ©cialiste de la question de l’apologie de la pĂ©dophilie dans la sociĂ©tĂ© française, prĂ©cise que contrairement Ă  ce qui est parfois affirmĂ©, « la question de la dĂ©fense de la pĂ©dophilie n’est pas qu’un truc uniquement liĂ© aux mouvances gauchistes, c’est quelque chose de trĂšs transversal politiquement ». Des figures de l’extrĂȘme droite comme Guillaume Faye, Alain de Benoist, Christian Bouchet, Renaud Camus, Michel Caignet, Bernard Alapetite ou encore Roger Peyrefitte auraient ainsi, selon lui, justifiĂ© la pĂ©dophilie. L'Ă©crivain Gabriel Matzneff, au centre d'un scandale en 2019 pour son apologie de la pĂ©dophilie, Ă©crivait en 2014 : « La presse d’extrĂȘme droite est hystĂ©riquement hostile aux “pĂ©dophiles”. Ils sont Ă  ses yeux l’ennemi N°1, l’incarnation de la gauche abhorrĂ©e, et cela me fait rigoler car j’ai connu, je connais un trĂšs grand nombre de “pĂ©dophiles” et ils Ă©taient, ils sont presque tous de droite ou d’extrĂȘme droite »[85].

Dans les annĂ©es 1970, quelques mouvements et rĂ©seaux de militantisme pro-pĂ©dophile voient le jour en Europe du Nord et aux États-Unis. Aux Pays-Bas, le sĂ©nateur Edward Brongersma est Ă  l'Ă©poque le dĂ©fenseur le plus en vue de la pratique pĂ©dophile[86]. Profitant des campagnes d'organisations homosexuelles contre les discriminations et pour abaisser la majoritĂ© sexuelle (qui Ă©tait fixĂ©e Ă  un Ăąge plus Ă©levĂ© pour les homosexuels), des organisations pĂ©dophiles comme la NAMBLA (États-Unis) et MARTIJN (Pays-Bas) ont fait partie de l'International Lesbian and Gay Association et n'en ont Ă©tĂ© exclues que dans les annĂ©es 1990. Les discours favorables Ă  la pĂ©dophilie disparaissent progressivement de l'espace public, notamment Ă  partir du milieu des annĂ©es 1980, quand la sociĂ©tĂ© bascule, selon les termes de l'historienne Anne-Claude Ambroise-Rendu, « dans la rĂ©probation unanime »[87].

Sur le plateau d'Apostrophes en 1982, Daniel Cohn-Bendit Ă©voque son travail en tant qu'Ă©ducateur de jeunes enfants et ajoute : « La sexualitĂ© d'un gosse, c'est absolument fantastique, faut ĂȘtre honnĂȘte. J'ai travaillĂ© auparavant avec des gosses qui avaient entre quatre et six ans. Quand une petite fille de cinq ans commence Ă  vous dĂ©shabiller, c'est fantastique, c'est un jeu Ă©rotico-maniaque[88]. » Il avait dĂ©jĂ  Ă©voquĂ© ces expĂ©riences dans le livre Le Grand Bazar publiĂ© en 1975. Lui-mĂȘme regrettera par la suite ses Ă©crits et ses propos, dĂ©clarant avoir simplement voulu faire de la provocation et « Ă©pater le bourgeois »[89]. DĂšs cette Ă©poque, cependant, l'opinion publique est progressivement sensibilisĂ©e Ă  la question.

D'abord actifs dans certains milieux politiques ou culturels, parfois soutenus par des franges trĂšs minoritaires des opinions publiques, les groupes pĂ©dophiles « militants » ont Ă©tĂ© discrĂ©ditĂ©s par diverses affaires judiciaires et mĂ©diatiques, au point de quasiment disparaĂźtre dans les annĂ©es 1990. À partir de la fin du XXe siĂšcle, les quelques groupes existant encore s'expriment essentiellement sur Internet, qui permet Ă©galement Ă  certains pĂ©dophiles de prendre contact et de s'organiser en rĂ©seaux.

Aux Pays-Bas, un parti politique favorable Ă  la pĂ©dophilie, le Parti de la charitĂ©, de la libertĂ© et de la diversitĂ©, est crĂ©Ă© en 2006, occasionnant une polĂ©mique dans les mĂ©dias et l'opinion publique[90]. FondĂ© par Ad Van den Berg, ancien prĂ©sident de MARTIJN, et ne comptant que trois membres connus[91], ce parti — qui rĂ©clame l'abaissement de la majoritĂ© sexuelle Ă  12 ans, et, Ă  terme, son abolition[92], ainsi que la lĂ©galisation de la pĂ©dopornographie dans un contexte « bien prĂ©cis et encadrĂ© » — ne participe Ă  aucune Ă©lection, faute d'avoir recueilli suffisamment de signatures de citoyens nĂ©erlandais l'y autorisant, et finit par s'auto-dissoudre en 2010[93].

Affaires

En 1982, l'affaire du Coral, en France, marque un changement dans les mĂ©dias et l'opinion publique quant Ă  la pĂ©dophilie, quand bien mĂȘme plusieurs des personnes accusĂ©es, notamment RenĂ© SchĂ©rer et Gabriel Matzneff, sont finalement mises hors de cause et leurs accusateurs condamnĂ©s pour dĂ©nonciation calomnieuse. À la suite des modifications lĂ©gislatives de 1982, et notamment l'alignement des majoritĂ©s sexuelles entre hĂ©tĂ©rosexuels et homosexuels, la critique de la lĂ©gislation rĂ©primant les rapports entre majeurs et mineurs disparaĂźt progressivement.

C'est ensuite au cours des annĂ©es 1990 que se dĂ©veloppent un ensemble de discours basĂ©s sur les tĂ©moignages des victimes de la pĂ©dophilie et sur les retombĂ©es psychologiques de ces actes. Dans les mĂ©dias français, plusieurs affaires et initiatives contribuent Ă  faire Ă©voluer les mentalitĂ©s : en 1990, la Canadienne Denise Bombardier, lors d'un numĂ©ro d’Apostrophes, s'en prend vigoureusement Ă  Gabriel Matzneff au sujet du livre Mes amours dĂ©composĂ©es qui vient de paraĂźtre, dans lequel ce dernier raconte ses rencontres sexuelles avec des enfants de onze ou douze ans. Toujours en 1990, Patrick Meney publie le livre Les Voleurs d'innocence, dans lequel il dĂ©nonce la complaisance de certains milieux intellectuels et des mĂ©dias vis-Ă -vis de la pĂ©dophilie, dĂ©crivant en dĂ©tail le phĂ©nomĂšne Ă  travers des tĂ©moignages de victimes et de pĂ©dophiles, et appelant au traitement mĂ©dical des dĂ©linquants sexuels sur le modĂšle canadien. Journaliste et producteur-animateur de tĂ©lĂ©vision, Patrick Meney consacre ensuite Ă  la pĂ©dophilie plusieurs de ses Ă©missions, diffusĂ©es sur TF1. En 1995, Mireille Dumas consacre un numĂ©ro de Bas les masques Ă  la pĂ©dophilie, en donnant la parole Ă  des victimes[94].

À partir du dĂ©but des annĂ©es 1980 aux États-Unis et 1990 en Europe, une sĂ©rie d'affaires criminelles ont un impact important sur l'opinion publique. En Belgique, en 1996, l'affaire Dutroux choque particuliĂšrement l'opinion, suscitant Ă  l'Ă©poque des « marches blanches ». Le retentissement international de cette affaire contribue largement Ă  une prise de conscience du problĂšme de la pĂ©dophilie, tout en aboutissant Ă  assimiler, dans l'esprit du public, pĂ©dophiles et tueurs d'enfants[87].

Depuis cette Ă©poque, l'abus sexuel sur mineur, consĂ©quence du passage Ă  l'acte pĂ©dophile, bĂ©nĂ©ficie d'une attention sociale intensive. De nombreuses associations se sont crĂ©Ă©es dans le but de protĂ©ger les enfants et de lutter contre l'abus sexuel[95] ; par extension, l'expression « lutte contre la pĂ©dophilie » est couramment utilisĂ©e pour dĂ©signer ces actions, bien que la pĂ©dophilie soit, au sens propre du terme, une attirance sexuelle et n'implique pas forcĂ©ment le passage Ă  l'acte de personnes Ă©prouvant cette tendance. L'action sociale peut lutter contre des actes d'abus sexuel, mais seule une approche mĂ©dicale ou psychologique peut Ă©ventuellement travailler Ă  la disparition ou l'Ă©volution d'attirances pĂ©dophiles chez un ĂȘtre humain.

De nombreuses affaires d'abus sexuels envers des mineurs de tous Ăąges ont, depuis les annĂ©es 1990, attirĂ© l'attention des mĂ©dias. Le nombre d'affaires d'abus sexuels sur mineur traitĂ©es par la justice a nettement augmentĂ© Ă  partir des annĂ©es 1990, portant parfois sur des faits anciens, et aboutissant Ă  l'inculpation d'abuseurs ayant parfois sĂ©vi impunĂ©ment durant plusieurs dĂ©cennies[96], comme dans les multiples cas d'affaires d'abus sexuels sur mineurs dans l'Église catholique. En 2001, un rapport de l'Inspection gĂ©nĂ©rale de l'administration de l'Éducation nationale et de la recherche (IGAENR) a dĂ©noncĂ© les multiples cas d'affaires de pĂ©dophilie « Ă©touffĂ©es » au cours des annĂ©es prĂ©cĂ©dentes au sein du systĂšme Ă©ducatif français[97].

Cette prise de conscience a contribué à un renforcement des législations concernant la protection des mineurs[95]. L'émotion suscitée par les affaires d'abus sexuels sur mineurs et l'attention accrue des autorités pour ce problÚme ont pu par ailleurs aboutir à des erreurs judiciaires, comme dans le cas de l'affaire d'Outreau en France. Sur cette question, on peut se reporter au compte-rendu détaillé exposé lors du XXXIVe congrÚs français de criminologie, et publié dans la Nouvelle Revue internationale de criminologie en 2005[98].

En 2009, l'affaire Francis Évrard a relancĂ©, en France, la question de la rĂ©cidive, du suivi et du traitement Ă©ventuel des dĂ©linquants sexuels[99].

En , un vaste rĂ©seau de pĂ©dophiles est dĂ©mantelĂ© par Europol : l'opĂ©ration permet l'identification de 670 suspects sur quatre continents et aboutit Ă  184 arrestations. L'enquĂȘte avait Ă©tabli qu'un forum de militants pĂ©dophiles, hĂ©bergĂ© aux Pays-Bas, avait servi Ă  l'Ă©change de photos et vidĂ©os pĂ©dopornographiques. 230 enfants abusĂ©s sexuellement par des membres du rĂ©seau ont pu ĂȘtre identifiĂ©s[100] - [101]. Europol a estimĂ© que cette organisation Ă©tait « probablement le plus grand rĂ©seau de pĂ©dophilie via Internet au monde »[102]. En , le directeur adjoint d'Interpol estime que « la pĂ©dophilie sur Internet augmente aujourd'hui plus que jamais » avec la multiplication des accĂšs Ă  Internet dans le monde, le dĂ©veloppement des rĂ©seaux d'Ă©change de pĂ©dopornographie et la constitution en ligne de « communautĂ©s d'agresseurs sexuels »[103].

Pédophilie et pédopornographie sur Internet

Internet permet également la circulation accrue de la pédopornographie via des réseaux plus clandestins, qu'ils soient employés par des pédophiles à titre personnel, comme moyen d'échange, ou bien par le monde du crime organisé, à des fins de profit. Ces réseaux utilisent des moyens techniques de pointe en matiÚre de sécurité (VPN, systÚmes de proxies, chiffrement, réseaux parallÚles
) permettant des activités illégales comme la diffusion de matériel pédopornographique[104].

La pédopornographie est apparue dÚs les premiÚres années de l'internet civil (à ne pas confondre avec l'ARPANET à vocation militaire). Par exemple en avril 1994, alors qu'internet comptait 20 millions d'abonnés dans 160 pays, essentiellement des universitaires, fonctionnaires ou cadres, une base de données, disponible sur internet, de milliers de photos obscÚnes mettant en scÚne des enfants, parfois ùgés d'à peine deux ans, a été découverte dans un ordinateur au département de métallurgie de l'université de Birmingham en Angleterre. L'alerte a été donnée par des "pirates" informatiques américains spécialisés dans la traque à la pornographie[105].

Dans les annĂ©es 2000, des enquĂȘtes policiĂšres et journalistiques signalent que l'usage d'Internet permet Ă  des pĂ©dophiles de prendre contact avec des mineurs, notamment via les messageries instantanĂ©es et rĂ©seaux sociaux[106].

Tourisme sexuel pédophile

Les autorités et les médias portent une attention accrue au tourisme sexuel impliquant des enfants, grùce auquel des pédophiles réussissent à avoir des rapports avec des enfants dans des pays du tiers monde[107] - [108]. En 2007, une vaste opération lancée par Interpol permet l'arrestation de Christopher Paul Neil, un citoyen canadien ayant commis de nombreux abus sexuels sur mineurs en Asie du Sud-Est[109].

Légalité

La plupart des législations du monde condamnent comme un délit voire un crime les relations sexuelles avec un mineur civil n'ayant pas l'ùge de la majorité sexuelle (qui varie de 12 à 21 ans dans le monde, et en Europe de 13 à 18 ans) ; les relations entre mineurs, ou entre mineurs proches en ùge et ou maturité, ne sont en général pas concernées, ou sont tolérées. La pédopornographie est, quant à elle, interdite par la plupart des législations nationales.

Si les abus sexuels sur mineurs sont longtemps restĂ©s mĂ©connus ou sous-estimĂ©s dans les sociĂ©tĂ©s modernes, c'est en raison du silence qui les entourait. La nouveautĂ© tient au fait que, de nos jours, on Ă©coute les enfants parler des relations sexuelles qui peuvent leur ĂȘtre proposĂ©es ou imposĂ©es par les adultes. Longtemps, on crut que l'essentiel de ces rĂ©cits relevaient du fantasme. Dans la majoritĂ© des lĂ©gislations, la simple attirance sexuelle ainsi que les fantasmes ne sont pas rĂ©primĂ©s par la loi, car ils appartiennent au domaine de la pensĂ©e et du ressenti personnel. En revanche, dans la plupart des lĂ©gislations du monde l'acte sexuel entre un adulte et un enfant est illĂ©gal et sĂ©vĂšrement rĂ©primĂ© vis-Ă -vis de l'adulte, considĂ©rĂ© comme seul coupable et responsable. Contrairement aux lois sur l'agression sexuelle d'un adulte, l'absence de consentement de l'enfant n'est pas requise pour que l'infraction soit constituĂ©e : la relation sexuelle en elle-mĂȘme est illĂ©gale. La sĂ©paration entre ces deux formes de traitement de l'infraction sexuelle dans la loi est gĂ©nĂ©ralement fondĂ©e sur une limite d'Ăąge, appelĂ©e majoritĂ© sexuelle, qui diffĂšre en fonction des pays et des orientations sexuelles (la relation homosexuelle est souvent autorisĂ©e plus tardivement que l'hĂ©tĂ©rosexuelle).

Il existe Ă©galement des lois rĂ©primant la simple incitation d'un enfant Ă  un acte sexuel. Par ailleurs, la production, consommation, Ă©change et simple dĂ©tention de matĂ©riel pornographique impliquant des enfants sont souvent interdits (pĂ©dopornographie visuelle). Dans certains pays, cette derniĂšre loi s'applique Ă©galement pour des Ɠuvres d'imagination (dessins, images virtuelles, etc.). Par exemple, l'article 163.1 du code criminel canadien interdit « toute reprĂ©sentation photographique, filmĂ©e, vidĂ©o ou autre, rĂ©alisĂ©e ou non par des moyens mĂ©caniques ou Ă©lectroniques »[110]. En France l'article 227-23 du code pĂ©nal incrimine « l'image ou la reprĂ©sentation d'un mineur lorsqu'elle possĂšde un caractĂšre pornographique »[111] : lato sensu cela s'applique Ă©galement Ă  des images imaginaires, telles que les lolicons ; les textes pĂ©dopornographiques ne sont en revanche pas interdits[112].

Eu égard à l'émotion importante que causent les affaires d'abus sexuels sur enfants dans la plupart des sociétés, mais aussi aux trÚs lourdes conséquences sur la santé à court, moyen et long terme des victimes[113], certaines législations adoptent des lois d'exception pour réprimer avec plus de force les infractions sexuelles concernant des mineurs.

Loi française

En droit français, Les termes utilisĂ©s pour dĂ©crire les crimes de relation sexuelle entre un majeur et un enfant sont « atteinte sexuelle sur mineur », « agression sexuelle » ou « viol ». Il existe aussi des infractions de « corruption de mineur » pour l'incitation de mineur Ă  des actes sexuels. En dessous de l'Ăąge de la majoritĂ© sexuelle l'infraction est automatique. Au-dessus de 15 ans et en dessous de 18 ans, le juge dĂ©cide si le mineur est en mesure de donner son consentement. L'Ăąge de la majoritĂ© sexuelle a Ă©voluĂ© Ă  travers le temps : 11 ans en 1832, 13 ans en 1863, 15 ans en 1945[114].

Par ailleurs, la nubilitĂ©, l'Ăąge lĂ©gal Ă  partir duquel le mariage est autorisĂ©, est de 18 ans pour filles et garçons depuis 2006[115], il Ă©tait de 15 ans pour les filles auparavant. La loi française n'Ă©tablit aucune relation particuliĂšre entre les dispositions concernant la majoritĂ© sexuelle et celles concernant le mariage. L'expression d'Ăąge nubile n'est plus utilisĂ©e par le Code civil.

Le viol est un crime, jugĂ© en cour d'assises, avec peine de prison Ă  partir de 10 ans et dĂ©lai de prescription exceptionnel de 30 ans Ă  partir de la majoritĂ© de la victime. Alors que les autres infractions citĂ©es sont des dĂ©lits, jugĂ©s devant les tribunaux correctionnels, avec peine de prison de 3 Ă  10 ans maximum et dĂ©lai de prescription exceptionnel de 10 ans Ă  20 ans aprĂšs la majoritĂ© de la victime. (Articles 7[116] et 8[117] du Code de procĂ©dure pĂ©nale.)

Les rÚgles de prescription définies dans le Code de procédure pénale sont trÚs compliquées à la suite des évolutions successives de la loi.

  • Loi du 08/04/1958 : crime ⇒ 10 ans aprĂšs les faits ; dĂ©lit ⇒ 3 ans aprĂšs les faits
  • Loi du 10/07/1989 : crime par personne ayant autoritĂ© ⇒ 10 ans aprĂšs la majoritĂ© de la victime
  • Loi du 04/02/1995 : dĂ©lit par personne ayant autoritĂ© ⇒ 3 ans aprĂšs la majoritĂ© de la victime
  • Loi du 17/06/1998 : crime par personne n'ayant pas autoritĂ© ⇒ 10 ans aprĂšs la majoritĂ© de la victime ; dĂ©lit sur mineur de moins de 15 ans par personne ayant autoritĂ© (222-30 & 227-26) ⇒ 10 ans aprĂšs la majoritĂ© de la victime ; dĂ©lit (cas gĂ©nĂ©ral) ⇒ 3 ans aprĂšs la majoritĂ© de la victime
  • Loi du 09/03/2004 : crime et dĂ©lit (Code pĂ©nal 222-30 & 227-26) ⇒ 20 ans aprĂšs la majoritĂ© de la victime article 7 du Code de procĂ©dure pĂ©nale) ; dĂ©lit ⇒ 10 ans aprĂšs la majoritĂ© article 8 du Code de procĂ©dure pĂ©nale)
  • Loi du 05/08/2013 : dĂ©lit sur mineur moins de 15 ans (Code pĂ©nal 222-29-1)15⇒ 20 ans aprĂšs la majoritĂ© de la victime
  • Loi du 03/08/2018 : crime sur mineur ⇒ 30 ans aprĂšs la majoritĂ© de la victime

Les délais de prescription sont immédiatement applicables aux infractions commises avant l'entrée en vigueur de la loi, dÚs lors que la prescription n'est pas encore acquise (article 50 de la loi du 10/07/1989). Ce qui signifie que ces lois sur la prescription s'appliquent sur des actes antérieurs à chacune des lois dÚs lors que les actes n'étaient pas déjà prescrits (cas exceptionnel de rétroactivité de la loi pénale). Le calcul de la date de prescription devient alors trÚs complexe dans certains cas. (Voir l'outil de prescription et le tableau de prescription[118] - [119].)

La production, diffusion et dĂ©tention d'images pornographiques impliquant des mineurs de 18 ans sont illĂ©gales en France. L'article 227-23 du Code pĂ©nal du [120] parle de « l'image ou la reprĂ©sentation d'un mineur ». L'arrĂȘt de la Cour de cassation du [121] prĂ©cise qu'il s'agit de toute « reprĂ©sentation d'un mineur », que ce soit « la reprĂ©sentation picturale, photographique ou cinĂ©matographique d'un enfant », comme prĂ©cĂ©demment, aussi bien que « d'images non rĂ©elles reprĂ©sentant un mineur imaginaire, c'est-Ă -dire des dessins, ou mĂȘme des images rĂ©sultant de la transformation d'une image rĂ©elle ». Depuis la loi du , est aussi punie de « consulter habituellement » un service diffusant une telle image, mĂȘme sans conservation.

La jurisprudence a depuis fixĂ© quelques exceptions, afin de protĂ©ger certains objets d'art ou historiques : peintures explicites datant de la GrĂšce antique, Ɠuvres d'art, etc.. Enfin, plusieurs exceptions lĂ©gislatives existent pour les crimes ou dĂ©lits de nature sexuelle concernant les enfants : possibilitĂ© de poursuivre en France un citoyen français pour des crimes ou dĂ©lits sexuels sur mineurs commis Ă  l'Ă©tranger (par exemple dans le cadre du tourisme sexuel impliquant des enfants), levĂ©e du secret professionnel en cas de connaissance d'une infraction, inscription spĂ©cifique dans un fichier d'empreintes gĂ©nĂ©tiques sur condamnation ou simple mise en examen, prescription courant Ă  partir de la majoritĂ© de la victime, obligation de soins une fois la peine de prison purgĂ©e, dĂ©tention dans un centre socio-mĂ©dico-judiciaire une fois la peine purgĂ©e, pour une durĂ©e d'un an reconductible, si la probable dangerositĂ© du criminel est dĂ©crĂ©tĂ©e[122].

Loi suisse

En Suisse, la lĂ©gislation a Ă©tĂ© nettement durcie par une loi d' intĂ©grĂ©e dans l'article 197 du Code pĂ©nal[123]. DĂ©sormais, le tĂ©lĂ©chargement sur un ordinateur et la copie de clichĂ©s illicites, sur divers supports informatiques, peuvent ĂȘtre assimilĂ©s Ă  des cas de fabrication dĂ©jĂ  rĂ©primĂ©s sous l'ancien droit, et s'ils sont obtenus depuis un site Ă©tranger, ils constituent Ă©galement un acte d'importation pouvant ĂȘtre sanctionnĂ©. En revanche, une simple consultation non conservĂ©e ne serait pas directement sanctionnĂ©e.

ArrĂȘt 6P.117/2004 et 6S.311/2004 du .

En 2008, une premiĂšre initiative Ă©manant de l'association « Marche Blanche » prĂ©sidĂ©e par Christine Bussat aboutit, en , Ă  l'obtention de 111'681 signatures valables. Objectif visĂ© : « l'imprescriptibilitĂ© des actes de pornographie enfantine ». L'initiative est acceptĂ©e par 51,9% des votants[124]. ConsĂ©quences : depuis le , la rĂ©glementation concernant les actes pĂ©dophiles se durcit. Ainsi, bien que la majoritĂ© est fixĂ©e Ă  18 ans, les actes sexuels commis sur des victimes de moins de 12 ans, "incapables de discernement", seront dĂ©sormais soumis Ă  l'imprescriptibilitĂ© et pourront ĂȘtre punis Ă  vie[124].

Réglementation européenne

  • DĂ©cision-cadre 2004/68/JAI du Conseil du relative Ă  la lutte contre l'exploitation sexuelle des enfants et la pĂ©dopornographie[125].
  • Directive 2011/92/UE du Parlement europĂ©en et du Conseil du relative Ă  la lutte contre les abus sexuels et l’exploitation sexuelle des enfants, ainsi que la pĂ©dopornographie, remplaçant la prĂ©cĂ©dente[126].

Loi américaine

Aux États-Unis, un diagnostic de pĂ©dophilie, si fait par un expert[127], peut ĂȘtre considĂ©rĂ© Ă©tant liĂ© au risque de rĂ©cidivisme d'un dĂ©linquant sexuel contre les enfants[128], et donc peut ĂȘtre considĂ©rĂ© en tant que circonstance aggravante lorsqu'un prĂ©venu est accusĂ© de crime contre un enfant[129]. Professeur au Rutgers Law School, Margo Kaplan Ă©crit : « Le trouble pĂ©dophilique peut mĂȘme provoquer plus de condamnation que d'autres genres de troubles sexuels ; en State v. Lottie, par exemple, un juge a justifiĂ© son imposition d'une condamnation plus sĂ©vĂšre en distinguant le trouble du dĂ©fendeur de l'addiction sexuelle simple. Les tribunaux utilisent le trouble pĂ©dophilique pour prolonger les condamnations sur la base des soucis concernant la protection et la dissuasion, non sur la base d'ĂȘtre mĂ©ritant le blĂąme »[130].

Loi canadienne

Clare MacMartin et Linda Wood, professeurs de l'University of Guelph, remarque qu'au Canada, le diagnostic peut « rĂ©duire l'agentivitĂ© des dĂ©linquants dont la conduite dĂ©viante peut ĂȘtre attribuĂ©e Ă  leur trouble sous-jacent. En ce sens, les juges ont pu, et quelquefois ont fait, traiter un diagnostic de pĂ©dophilie comme une circonstance attĂ©nuante »[131].

ƒuvres en rapport avec la pĂ©dophilie

Illustration de La Grande Danse macabre des vifs, par Martin Van Maele.
Légende : « Et délivrez-nous du mùle, ainsi soit-il. »

Photographie, illustration, arts plastiques

Manao Tupapau (L'esprit des morts veille), 1892.
La peinture représente la compagne tahitienne de Paul Gauguin, Tehura, ùgée de treize ans.

David Hamilton avec ses photos Ă©rotiques de jeunes filles pubĂšres dans les annĂ©es 1970 peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme « pĂ©dophile », si l'on donne Ă  ce terme un sens trĂšs extensif incluant le dĂ©sir suscitĂ© par le corps des adolescents. Mais dans ce sens, le terme d'hĂ©bĂ©philie semble plus adaptĂ©[11].

Dans les annĂ©es 1970, la photographe Irina Ionesco a publiĂ© de nombreuses photos de sa fille Eva — rĂ©alisĂ©es alors que celle-ci avait entre quatre et douze ans — dans des poses Ă©rotiques, voire pornographiques. En 2012, Eva Ionesco a obtenu la condamnation de sa mĂšre pour « atteinte au droit Ă  l’image et Ă  la vie privĂ©e »[132].

PĂ©dophilie chez les animaux

On retrouverait des comportements pédophiles chez les bonobos[133].

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], l’initiation pratique sexuelle des adolescents et des enfants par un adulte [
], en admettant mĂȘme que ce partenaire ne soit pas incestueux, encore plus si cet adulte est confirmĂ© en Ăąge et en prestance, est toujours un traumatisme psychologique profond”. Elle dĂ©fend une position sur la majoritĂ© sexuelle distincte de la loi existante et de la volontĂ© des pĂ©dophiles, en demandant “qu’on dĂ©crĂšte, les enfants ayant Ă©tĂ© instruits, l’ñge de la responsabilitĂ© sexuelle deux ans aprĂšs la pubertĂ© pour chaque citoyenne ou citoyen adolescent (rĂšgles, spermogenĂšse)”. Elle souhaite Ă©galement que “la loi [fasse] un dĂ©lit de tout acte visant au plaisir d’un individu aux dĂ©pens d’un autre qui n’est pas clairement et dĂ©libĂ©rĂ©ment d’accord” » in Jean BĂ©rard, « Chapitre 6 / MajoritĂ© sexuelle et consentement des mineurs », dans La justice en procĂšs : Les mouvements de contestation face au systĂšme pĂ©nal (1968-1983), Paris, Presses de Sciences Po, (ISBN 978-2-7246-1272-1, lire en ligne), p. 207.
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  112. On trouve chez Sade (Les cent vingt jours de Sodome, etc.), LouĂżs (Manuel de civilitĂ© pour les petites filles Ă  l'usage des maisons d'Ă©ducation, Trois filles de leur mĂšre, etc.), Tony Duvert (Quand mourut Jonathan, etc.) des descriptions explicites d'actes sexuels impliquant filles et garçons impubĂšres. La polĂ©mique a Ă©tĂ© dĂ©clenchĂ©e en 2002 avec la parution de Rose bonbon de Nicolas Jones-Gorlin, mais le livre n'a pas Ă©tĂ© interdit. Des sites internet (comme « histoires taboues ») qui proposent au grand jour des rĂ©cits de ce genre n'appartenant pas au domaine de la littĂ©rature consacrĂ©e ne semblent pas non plus susceptibles d'ĂȘtre interdits.
  113. Stop au dĂ©ni - EnquĂȘte IVSEA 2015
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Voir aussi

Bibliographie

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  • GĂ©rard Leclerc, L'Église face Ă  la pĂ©dophilie, Paris, L'ƒuvre, 2010.
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  • GĂ©rard Lopez, Enfants violĂ©s et violentĂ©s : Le scandale ignorĂ©, Éditions Dunod, 2013.
  • Pierre Verdrager, L'enfant interdit : Comment la pĂ©dophilie est devenue scandaleuse, Paris, Armand Colin, , 344 p. (ISBN 978-2-200-28710-8, prĂ©sentation en ligne).
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Articles connexes

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