Shotacon
Au Japon, le mot shotacon (ă·ă§ăżăłăł, shotakon) dĂ©signe l'attirance d'un homme ou d'une femme pour un garçon jeune ou de petite taille. Ce mot est un terme de Wasei-eigo (mot japonais formĂ© au Japon Ă partir de termes d'origine anglaise, mais pouvant comme celui-ci comporter des termes d'origine japonaise) et a Ă©tĂ© construit par la contraction de ShĆtarĆ (æŁć€Șé) et de complex, ShĆtarĆ Ă©tant le nom gĂ©nĂ©rique de beaucoup de jeunes adolescents dans les animes, et notamment celui du hĂ©ros de Tetsujin 28-gĆ.
Au Japon, le shotacon est plutÎt un phénomÚne social. Il est traité dans de nombreux supports comme dans les romans, les nouvelles, les animes, les mangas, etc.
Formes de représentation
Le shotacon, tout comme son homologue, le lolicon ou aussi loli, est une production artistique dont le contenu est généralement réservés aux adultes. Le shotacon n'est par contre pas obligatoirement pornographique et peut mettre en scÚne une relation sentimentale et/ou amoureuse sans qu'il y ait de sexualité. Une production est désignée par le terme shota dÚs qu'un personnage juvénile masculin est présenté dans un contexte sensuel ou sentimental.
Il existe deux principaux courants dans le shotacon :
- le Yaoi Shota, shota homosexuel, dans lequel les relations ont lieu entre un homme et un jeune garçon, mais aussi entre garçons ;
- le Straight Shota, shota hétérosexuel, dans lequel les relations ont lieu entre une femme adulte et un jeune garçon.
Aspects législatifs, le shotacon et la pédopornographie
Lorsque le shotacon se manifeste dans des mangas ou les animes Ă caractĂšre pornographique, il est condamnĂ© dans certains pays en tant qu'Ćuvre pĂ©do-pornographique[1] - [2]. Comme pour toutes les Ćuvres dites « virtuelles », la pertinence de son interdiction pose un problĂšme entre la libertĂ© d'expression et la perversitĂ© d'une Ćuvre avant tout fictive. La Cour suprĂȘme des Ătats-Unis a pointĂ© du doigt ce problĂšme en censurant l'interdiction de ce type d'Ćuvres en 2002[1].
En France, le shotacon dans les mangas ou les animes est condamnĂ© aux termes de l'article 227-23[3] du code pĂ©nal. Ce type dâĆuvres figuratives a Ă©tĂ© sans ambiguĂŻtĂ© condamnĂ© grĂące Ă l'ajout en 1998 du terme reprĂ©sentation dans cet article[1]. MĂȘme « le fait de consulter habituellement un service de communication au public en ligne [âŠ] » ou de dĂ©tenir [âŠ] la reprĂ©sentation d'un mineur [âŠ] [qui] prĂ©sente un caractĂšre pornographique », donc des shotacon, est puni de « deux ans d'emprisonnement et 30 000 euros d'amende »[3]. Cependant aucune condamnation n'a Ă©tĂ© prononcĂ©e concernant un cas de possession ou de consultation de ce type d'image.
Au Canada, l'apparition de l'alinĂ©a b) de l'article 163 (1)[4] du code criminel en 2005 condamne dĂ©sormais sans ambigĂŒitĂ© les mangas et les animes de type shotacon [2]. En effet, ce type dâĆuvres correspond Ă une « histoire illustrĂ©e de crime[4] » visĂ©e par cet article.
Le Japon, pays source des shotacon, a une législation différente des autres pays, car il interdit les shotacon avec de vrais enfants - par exemple dans des films - mais permet les shotacon lorsque les personnages sont fictifs[2]. Plusieurs associations de protection de l'enfance s'élÚvent contre de telles lois[5].
Notes et références
- Lefranc 2008, p. 827
- Zanghellini 2009, p. 159
- Code pénal, article 227-23
- Code criminel, article 163
- Harold Thibault, « Le Japon enfin décidé à lutter contre la pornographie infantile », sur Aujourd'hui le Japon, .
Bibliographie
- Aleardo Zanghellini, « Article Underage Sex and Romance in Japanese Homoerotic Manga and Anime », Social Legal Studies, vol. 18, no 2,â , p. 159-177 (lire en ligne)
- (en) David Lefranc, « De la reprĂ©sentation pornographique de l'enfance dans un dessin animĂ© », Recueil Dalloz,â
- France. « Code pénal », art. 227-23 [lire en ligne (page consultée le 18 juin 2012)]
- Canada. « Code criminel », art. 163 [lire en ligne (page consultée le 10 décembre 2012)]