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Anime

Un anime[1] - [2], ou animĂ©[2] (ケニメ), Ă©galement appelĂ© parfois japanime[note 1] ou japanimation[note 2], dĂ©signe une sĂ©rie d'animation ou un film d'animation en provenance du Japon souvent adaptĂ© d'un manga. C'est le diminutif du mot animēshon (ă‚ąăƒ‹ăƒĄăƒŒă‚·ăƒ§ăƒł), lui-mĂȘme transcription de l'anglais animation[1] - [2] - [3].

Animé

Alors que les toutes premiÚres animations japonaises connues datent de 1917[4] et qu'un bon nombre de dessins animés originaux sont produits durant les décennies suivantes, la caractéristique et le style anime se développent durant les années 1960 (notamment grùce aux travaux d'Osamu Tezuka) et se popularisent hors des frontiÚres du Japon durant les années 1970 et 1980.

L'animé, comme le manga, jouit d'une grande audience au Japon et est facilement reconnaissable dans le monde entier. Les distributeurs peuvent diffuser un animé par le biais de chaßnes télévisées, par vidéo, au cinéma ou encore en streaming.

Terminologie

Au Japon, le premier terme utilisĂ© pour dĂ©signer les Ɠuvres d'animation est senga eiga (film dessinĂ©)[5] - [6], considĂ©rĂ© comme un genre particulier du cinĂ©ma, et non un art distinct[7]. Avec la popularisation du manga, le terme manga eiga (挫画映画) (film de manga) apparaĂźt dans les annĂ©es 1920 pour dĂ©signer une Ɠuvre d'animation scĂ©narisĂ©e, tandis que senga eiga devient un terme technique dĂ©signant l'aspect graphique. Dƍga eiga (film d'animation) est un des synonymes de manga eiga, apparu en 1937[5]. Le premier spĂ©cialiste japonais Ă  distinguer clairement cinĂ©ma et animation est Taihei Imamura dans les annĂ©es 1940[8].

AprÚs la Seconde Guerre mondiale, l'apparition de séries télévisées à bas coût (Astro Boy (1963) étant la premiÚre) introduit un nouveau terme, terebi manga (manga télévisé), usité jusque dans les années 1980, en opposition à manga eiga désignant alors plutÎt le cinéma d'animation[9].

Le terme animēshon, Ă©crit en katakana, apparaĂźt Ă©galement aprĂšs-guerre, dĂ©rivĂ© du mot anglais animation sous l'occupation amĂ©ricaine ou, selon une autre thĂ©orie, du français dessin animĂ©[10]. Son diminutif anime se diffuse dans les annĂ©es 1960 et 1970, supplantant dĂ©finitivement manga eiga et terebi manga dans la dĂ©cennie 1980[11] - [9]. Le terme reflĂšte essentiellement la profonde modification de la production d'animation aprĂšs-guerre portĂ©e par le studio Tƍei animation, avec deux grands axes : les longues sĂ©ries tĂ©lĂ©visĂ©es commerciales Ă  bas coĂ»t dont Astro Boy reste l'archĂ©type, et les longs-mĂ©trages d'animation sur le modĂšle de Disney[12]. Les changements relĂšvent aussi de l'appropriation de techniques d'animation modernes permettant une production massive, rapide et peu onĂ©reuse, comme la gĂ©nĂ©ralisation du celluloĂŻd et l'animation limitĂ©e[13]. Ainsi, l’anime se dĂ©finit aussi comme un marqueur temporel pour les spĂ©cialistes, dĂ©limitant l'avant et l'aprĂšs Astro Boy dans l'animation japonaise[12] - [14].

Au Japon, anime signifie animation au sens large, y compris étrangÚre, et couvre tous les supports (films, séries télévisées, OVA). En Occident, le terme anime désigne spécifiquement l'animation japonaise[15] - [5] - [16]. Les réalisateurs Isao Takahata et Hayao Miyazaki préfÚrent toutefois définir leurs longs métrages d'animation comme des manga eiga[17], en opposition aux anime télévisés de moins bonne facture[18].

Perception au Japon

Les anime sont trÚs populaires au Japon : en 2001, Le Voyage de Chihiro a battu le record de popularité dans ce pays, devançant le film Titanic[19] - [20]. De ce jour, le record a été battu par le film Demon Slayer: Le Train De L'infini.

Parmi les films qui rencontrent le succĂšs, on peut citer ceux issus du studio Ghibli, fondĂ© par Hayao Miyazaki et Isao Takahata, dont Le Voyage de Chihiro, Le ChĂąteau dans le ciel, Le ChĂąteau ambulant, Princesse MononokĂ© qui peuvent ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme les chefs-d’Ɠuvre du genre.

TrĂšs souvent, ils sont en rapport avec un manga : soit l’anime est basĂ© sur un manga Ă  succĂšs, soit un manga est crĂ©Ă© Ă  partir d’un anime populaire. Parfois, les deux sont crĂ©Ă©s en mĂȘme temps. D’autres sĂ©ries, comme Medabots, ou plus rĂ©cemment Tokyo Demon Campus, s’inspirent de jeux vidĂ©o. Enfin, beaucoup d’anime s’inspirent Ă©galement de visual novels Ă  succĂšs ; on peut ainsi citer Clannad, Fate/stay night, Ef: A Fairy Tale of the Two et Phantom of Inferno, qui se sont vus adaptĂ©s en anime Ă  la suite de leur succĂšs commercial.

Présentation

Types d’anime

DiffĂ©rents types d’anime sont distinguĂ©s :

SĂ©ries
Elles sont diffusées à la télévision. Si la durée standard d'un épisode est généralement de 24 minutes environ, le nombre d'épisodes total est variable selon les époques.
Dans les annĂ©es 1960, plusieurs sĂ©ries d’anime comptent 52 Ă©pisodes, comme Speed Racer, et jusqu'Ă  193 Ă©pisodes pour Astro Boy.
Durant les années 1970, Gatchaman s'étalait sur 105 épisodes et Lupin III sur 24.
À la fin des annĂ©es 1980 au dĂ©but des annĂ©es 1990, plusieurs sĂ©ries ont dĂ©passĂ© la centaine d'Ă©pisodes, comme Les Chevaliers du Zodiaque (145 Ă©pisodes), Sailor Moon (200 Ă©pisodes) ou Dragon Ball (291 Ă©pisodes).
À partir du milieu des annĂ©es 1990, le format en 26 minutes se rĂ©pand et devient le plus conventionnel. Par exemple Neon Genesis Evangelion (26 Ă©pisodes), Cardcaptor Sakura (70 Ă©pisodes, 3 saisons) ou Kenshin le vagabond (95 Ă©pisodes, 4 saisons).
De longues séries à succÚs (plusieurs centaines d'épisodes) voient le jour à partir du milieu des années 1990, avec Pokémon, Bleach, One Piece, Naruto, Fairy Tail ou encore Détective Conan.
Films d'animation
Destinés à sortir au cinéma, ils bénéficient des plus hauts budgets.
Original video animation (OVA, anciennement orthographié OAV)
Ce sont des animes produits directement pour la vente en vidéo (physique, aujourd'hui également numérique). Leur qualité technique est souvent meilleure que celle des séries, car les délais sont moins contraignants et le budget plus élevé (pour un public plus ciblé). Ce format permet également la production de programmes à public plus restreint (par exemple pour adultes, avec le Hentaï).
Bien qu'aujourd'hui considĂ©rĂ©e comme dĂ©suĂšte au Japon, l'abrĂ©viation « OAV » continue parfois d'ĂȘtre utilisĂ©e Ă  l'Ă©tranger (cf. Original video animation).
Original net animation (ONA)
Ces productions sont similaires aux OVA, mais spĂ©cifiquement destinĂ©es Ă  ĂȘtre principalement diffusĂ©es sur Internet comme, par exemple Ă  travers une plateforme payante par abonnement. Il est Ă  noter que ces productions peuvent parfois bĂ©nĂ©ficier par la suite d'une diffusion vidĂ©o physique (Ă  contrario des OVA dont le support physique est le mode de diffusion premier, parfois completĂ© par une diffusion numĂ©rique).

Lexique

Au fil du temps, certains termes (associés aussi au monde du cinéma, mais plus particuliÚrement issus de mots anglais) se sont introduits dans le jargon des amateurs d'anime :

  • Filler : hors-sĂ©rie/hors du contexte du manga original ;
  • Fleuve : un anime fleuve est un anime avec un Ă©pisode par semaine contrairement aux anime sortant par saisons. L'attente est moins longue mais la qualitĂ© graphique peut en pĂątir ;
  • PrĂ©quelle : Ă©pisode produit aprĂšs mais concernant une histoire prĂ©alable (par ex. Cube Zero est sorti aprĂšs Cube et Cube 2) ;
  • SĂ©quelle : une suite ;
  • Fansub : fait de traduire et de sous-titrer illĂ©galement un Ă©pisode sorti au Japon mais pas encore dans son pays. Le fansub est populaire auprĂšs des fans car il permet d'Ă©viter d'attendre l'adaptation des Ă©pisodes et de visionner ces derniers en version originale. En effet, nombreux sont ceux qui prĂ©fĂšrent les voix japonaises ;
  • Simulcast : Similaire au fansub, le simulcast se diffĂ©rencie par une plateforme lĂ©gale et un partenariat avec la sociĂ©tĂ© d'Ă©dition.
  • Version Kai : Recoupage des Ă©pisodes sous forme de films d'1 Ă  2 heures pour ĂȘtre plus fidĂšle Ă  l'histoire originale en virant les hors sĂ©ries, les gĂ©nĂ©riques et les temps de pauses.
  • Semi-hors serie : Filler qui fait quand meme avancer l'histoire

Historique

Capture d'écran du film de propagande Momotaro, le divin soldat de la mer (1945), premier long métrage d'animation japonais.

Les prĂ©mices du dessin animĂ© se trouvent dans les Pantomimes lumineuses d'Émile Reynaud. Celles-ci sont projetĂ©es au musĂ©e GrĂ©vin Ă  Paris Ă  partir du , grĂące au ThĂ©Ăątre optique, appareil complexe qu'Émile Reynaud a brevetĂ© en 1888. Plus tard, en 1908, Émile Courtet, dit Émile Cohl, sera considĂ©rĂ© comme l'inventeur et le pĂšre du dessin animĂ© cinĂ©matographique.

L’histoire des anime commence au dĂ©but du XXe siĂšcle, en 1917, faite par quelques pionniers suivant les traces des Occidentaux, en particulier de France. AprĂšs quelques expĂ©rimentations, une longue pĂ©riode suivit oĂč la production fut rĂ©duite Ă  quelques courts mĂ©trages, quelques commandes de l’armĂ©e ou des cinĂ©mas.

Avec la fin de la guerre, l'industrie cesse d'ĂȘtre anti-amĂ©ricaine et devient le deuxiĂšme producteur mondial aprĂšs les États-Unis[21].

Dans les annĂ©es 1950 apparaĂźt la Tƍei Dƍga ou Toei Animation, le plus gros studio d'animation du Japon. Dans la mĂȘme dĂ©cennie, l'industrie japonaise se spĂ©cialise pour les deux marchĂ©s que sont l'export et le marchĂ© local[21].

Il fallut attendre 1963 pour qu'apparaisse Astro Boy, une sĂ©rie animĂ©e adaptĂ©e du manga d’Osamu Tezuka : Astro, le petit robot. C'est la premiĂšre grande sĂ©rie animĂ©e dotĂ©e de personnages rĂ©currents au sein d’une histoire suivie. Ou bien encore Le Roi LĂ©o (1965), premiĂšre sĂ©rie animĂ©e japonaise en couleur[22]. Tetsujin 28-gƍ se rendit Ă©galement cĂ©lĂšbre au Japon.

Les annĂ©es 1970 virent l’explosion de grandes franchises comme Lupin III (1971-1972) et des sĂ©ries de mecha : Mazinger Z (1972-1974), Yamato (1974-1975), ou bien encore Mobile Suit Gundam (1979-1980). Les annĂ©es 1980 montrent un fort dĂ©veloppement du space opera. On regarde Macross (1982), lequel sera utilisĂ© par Harmony Gold pour crĂ©er son Robotech en 1985, Lamu de Mamoru Oshii (1984). Le studio Ghibli fait parler de lui avec Le ChĂąteau dans le ciel (1986), deux ans aprĂšs NausicaĂ€ de la vallĂ©e du vent (1984), tous deux de Hayao Miyazaki, et les otaku apparaissent. On voit Ă©galement Le Tombeau des lucioles (1987), Akira (1988) ou Kiki la petite sorciĂšre (1989). Les OAV apparaissent, le hentai Ă©galement.

Les annĂ©es 1990 sont marquĂ©es par plusieurs Ɠuvres choc, trĂšs recherchĂ©es : Neon Genesis Evangelion d’Hideaki Anno (1995) abordant des sujets philosophiques, Ghost in the Shell d’Oshii (1995), Cowboy Bebop (1998) ou Serial experiments Lain (1998). La fin des annĂ©es 1990 et les annĂ©es 2000 voient un fort retour des Ɠuvres commerciales, utilisant des schĂ©mas bien connus, visant essentiellement un public trĂšs jeune et ayant fait leurs preuves : PokĂ©mon, Yu-Gi-Oh! (1997), Digimon (1999), Beyblade (2001), ou encore Mahoromatic (2001).

Mais on assiste Ă©galement Ă  une reconnaissance des anime Ă  travers le monde : le chef-d'Ɠuvre de l'animation Le Voyage de Chihiro reçut le 1er prix ex-ĂŠquo du Festival du film de Berlin 2002 et gagna l’Oscar du meilleur film d'animation en 2003, et Ghost in the Shell 2: Innocence fut sĂ©lectionnĂ© pour le Festival de Cannes 2004.

RĂ©cemment les animes visent aussi une certaine rĂ©alitĂ©, notamment ceux ayant pour thĂšme principal le sport, du premier en 1984 (Jeanne et serge) jusqu'Ă  aujourd'hui (HaikyĆ«, Yuri on Ice et autre).C'est l'un des types d'animes se rapprochant le plus de la rĂ©alitĂ© par certains aspects, par exemple par les noms des techniques et les sports reprĂ©sentĂ©s. On retrouve les aspects japonais primordiaux tels que le respect de la hiĂ©rarchie, de la discipline et le sens de l'effort. Tout cela est contre-balancĂ© par des clins d'Ɠil comiques dans les moments sĂ©rieux.Avec le temps, ils ont pris de l'ampleur et sont devenus de plus en plus connus jusqu'Ă  inciter des nouvelles vocations.

Caractéristiques

Exemple de conception de personnage d'anime genré.

Les films d'animation japonais peuvent avoir des caractéristiques particuliÚres sur le public ciblé, sur les techniques de production parfois à bas coût ainsi que sur les questions de genre et de violence.

L'industrie japonaise de l'animation cible un public adulte lĂ  oĂč en Occident l'industrie de l'animation cible un public enfantin[21].

L'industrie japonaise de l'animation bénéficie de technique de production à bas coût, tel que le faible nombre d'images par seconde, ou des plans fixes sur des personnages, qui permettent de réduire le nombre d'images à produire[21].

Ces bas coĂ»ts lui ont permis d'ĂȘtre compĂ©titive pour l'animation d'histoires occidentales. Mais d'autres films d'animations japonais se basent sur des concepts culturels diffĂ©rents[21].

Sur la question du genre, les films d'animation japonais comptent autant d'héroïnes féminines que de héros masculins, toutefois, ceux-ci sont trÚs genrés[21].

Sur la question de la violence, les films d'animation japonais ont, en France, eu la rĂ©putation de ne pas ĂȘtre adaptĂ©s aux Ă©missions pour la jeunesse, en raison de leur caractĂšre violent[21]. Cette question a Ă©tĂ© dĂ©fendue par des ministres comme SĂ©golĂšne Royal.

Fabrication

Non crédités

Du dĂ©but des annĂ©es 1980 jusqu’aux annĂ©es 1990, les maisons de productions franco-amĂ©ricaines Saban et DiC ont eu tendance Ă  supprimer les crĂ©dits des auteurs des sĂ©ries importĂ©es ou coproduites.

Ulysse 31, Jayce et les Conquérants de la lumiÚre, Les Mystérieuses Cités d'or sont autant de séries associées à des sociétés de productions occidentales. En réalité, elles étaient produites en collaboration avec des studios japonais tels que Studio Junio, Studio Pierrot ou TMS (Tokyo Movie Shinsha), et des réalisateurs et character designer tels que Shingo Araki ou Michi Himeno.

Adaptation

Japanimation

Le terme japanimation regroupe simplement la totalitĂ© de l’animation japonaise. Ce terme fut crĂ©Ă© du fait de la spĂ©cificitĂ© de la production locale par rapport Ă  celle du reste du monde. En effet, lĂ  oĂč l’animation occidentale est souvent considĂ©rĂ©e comme destinĂ©e aux enfants (en dehors d’Ɠuvres d’auteurs indĂ©pendants ou de quelques comĂ©dies satiriques comme Les Simpson ou Daria, pour citer les plus connues), l’animation japonaise bĂ©nĂ©ficie dans ses sujets d’un traitement proche du cinĂ©ma en prises de vue rĂ©elle, abordant quasiment tous les genres, y compris la pornographie (hentai).

Arrivée en Europe

Dans les annĂ©es 1970 arrivent les premiĂšres sĂ©ries japonaises sur la premiĂšre chaĂźne de l'ORTF : Le Roi LĂ©o en 1972 et Le Prince Saphir en 1974. Par la suite, des sĂ©ries issues de collaborations entre compagnies europĂ©ennes et japonaises sont diffusĂ©es : Vic le Viking (1974 ; Wickie en allemand), Maya l’abeille (1975 ; Die Biene Maja en allemand) et Les Trois Mousquetaires (1981, Espagne).

À partir de Goldorak en et Candy en , diffusĂ©s tous deux dans RĂ©crĂ© A2 sur Antenne 2 et qui connurent un Ă©norme succĂšs, pulvĂ©risant tous les records d’audience, l’animation japonaise fit une entrĂ©e en force sur les chaĂźnes de tĂ©lĂ©vision françaises. D’autres sĂ©ries japonaises cultes furent lancĂ©es en 1979 dans l’émission RĂ©crĂ© A2, dont Albator, le corsaire de l’espace en 1980 et Capitaine Flam en 1981 sur TF1. Une deuxiĂšme vague de sĂ©ries animĂ©es dĂ©ferlera avec Tom Sawyer, RĂ©mi sans famille et Cobra, qui marquĂšrent la pĂ©riode RĂ©crĂ© A2.

Au dĂ©but des annĂ©es 1980, s'inspirant de ce style graphique de film d'animation, des Français produisirent diverses sĂ©ries avec succĂšs en s’entourant d’équipes japonaises. Ainsi, Jean Chalopin crĂ©a des sĂ©ries comme Ulysse 31 en 1981, puis Les MystĂ©rieuses CitĂ©s d’or en 1982, et Inspecteur Gadget Ă©galement en 1982. En fait, de trĂšs nombreuses sĂ©ries japonaises sortirent aprĂšs 1980, mais le genre fut alors noyĂ© dans le flot de l’animation enfantine, les tĂ©lĂ©visions opĂ©rant une sĂ©lection drastique dans la production japonaise.

En France

Avec l’arrivĂ©e des chaĂźnes privĂ©es, Ă  la suite de la dĂ©rĂ©glementation de 1986 et la privatisation de TF1 en 1987, la jeunesse devient un enjeu de sensibilisation, et de vĂ©ritables unitĂ©s d’émissions jeunesse sont mises sur pied comme le cĂ©lĂšbre Club DorothĂ©e d’AB Productions sur TF1. Ces unitĂ©s jeunesse trouvent dans la production japonaise un flot important de sĂ©ries, qui plus est, Ă  bas prix. Par ailleurs, la concurrence nouvelle et exacerbĂ©e entraĂźne une recherche de l’émotion et du dynamisme qui trouvera un cadre idĂ©al dans la japanimation, et amĂšnera petit Ă  petit Ă  certaines dĂ©rives.

En 1988, alors que la chaĂźne La Cinq importe Olive et Tom, TF1 rĂ©plique le [23] avec Les Chevaliers du Zodiaque, sĂ©rie qui deviendra le symbole de l’époque, prĂ©cĂ©dĂ©e le par la sĂ©rie Dragon Ball. Celle-ci ne connaĂźtra vraiment le succĂšs que plus tard, dans son second volet, Dragon Ball Z (1990), qui dĂ©clenchera une nouvelle vague d’inconditionnels, grands consommateurs de produits dĂ©rivĂ©s. Cherry Miel, une sĂ©rie contemporaine de Goldorak, a dĂ» attendre quinze ans avant sa diffusion française.

Ces sĂ©ries ont souvent Ă©tĂ© dĂ©criĂ©es pour leur violence. En fait, elles n’étaient pas destinĂ©es au public auquel elles ont Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©es (entraĂźnant d’ailleurs une censure, rendant certains Ă©pisodes incomprĂ©hensibles). En effet, au Japon, il y a une trĂšs grande segmentation du manga : les combats de Ken le Survivant n’ont rien Ă  voir avec la candeur ou l’humour de Juliette je t'aime, Lamu, Dr Slump, Le CollĂšge fou, fou, fou ou Une vie nouvelle. Autres sĂ©ries phares : Nicky Larson, Ranma Âœ et Sailor Moon, qui auront un impact similaire Ă  Dragon Ball Z.

La rĂ©ception critique de l'animation japonaise en France a connu un tournant au cours des annĂ©es 1990 avec la sortie sur les Ă©crans de films comme Le Tombeau des lucioles d’Isao Takahata et Perfect Blue de Satoshi Kon. Le festival Nouvelles images du Japon, organisĂ© par le Forum des images Ă  partir de 1999, a contribuĂ© Ă  la reconnaissance d’auteurs majeurs comme Hayao Miyazaki, Isao Takahata, Satoshi Kon, Koji Yamamura qui ont Ă©tĂ©, parmi d'autres, les invitĂ©s de cette manifestation trĂšs suivie par le public et la presse.

Le mot « anime » entre dans l’édition 2014 du dictionnaire Le Petit Larousse[24] et les mots « anime » et « animĂ© » dans l'Ă©dition 2021 du Petit Robert[25].

Aujourd'hui, peu de chaĂźnes diffusent des anime ; on peut noter la chaĂźne J-One et Game One qui diffusent activement en J+1[26] plus de 60 anime au , les spectateurs d'anime francophones, qui souhaitent regarder plus que ce que propose la tĂ©lĂ©vision, se tournent vers des sites internet de diffusion en ligne (VOD) comme Netflix, Crunchyroll, ADN ou Wakanim[27] qui propose un catalogue bien plus fourni que la tĂ©lĂ©vision[28].

En Chine

La diffusion d'anime japonais en Chine dĂ©bute avec Astro, le petit robot dans les annĂ©es 1980, mais ne se dĂ©veloppe rĂ©ellement que dans les annĂ©es 2000 avec des anime pour enfants : Doraemon, IkkyĂ»-san, DĂ©tective Conan, Crayon Shin-chan ou encore Chibi Maruko-chan[29]. Depuis 2006, la diffusion de dessins animĂ©s d’origine Ă©trangĂšre aux heures de grande Ă©coute est interdite, ce qui a favorisĂ© le dĂ©veloppement d'un marchĂ© parallĂšle, ainsi que de la vente en ligne[29].

Principaux réalisateurs

Les principaux réalisateurs des anime sont :

Principaux studios de production

Seiyƫ

Les Seiyƫ sont les comédien(ne)s spécialisé(e)s dans le doublage des anime. Ils sont, au Japon, considérés comme de véritables stars et sont trÚs populaires, par contraste avec le métier de comédien de doublage en Occident.

Compositeurs de musique pour anime

Les musiques d’anime, appelĂ©es anison (pour anime song), sont souvent Ă©ditĂ©es en CD sĂ©parĂ©s, singles et albums, Ă  destination des fans des sĂ©ries. Certaines musiques sont parvenues en tĂȘte du classement Oricon (l’équivalent du Top 50), tel que Hare hare yukai, ending de Suzumiya Haruhi no yĆ«utsu. Les artistes font aussi parfois des CD regroupant toutes les anison qu’ils ont pu faire.

La plupart des musiques d’anime sont tirĂ©es d'un titre ou d'un album d'un groupe de Jpop ou Jrock du moment, sollicitĂ© au dĂ©part par les studios d'animation : les morceaux prĂ©sentĂ©s sont souvent plus courts, voire lĂ©gĂšrement modifiĂ©s, par rapport aux morceaux originaux (citons par exemple le titre Tough Boy de TOMCAT, gĂ©nĂ©rique de dĂ©but de l’anime Hokuto no Ken saison 2. Le succĂšs, pour ces groupes, dĂ©pend bien Ă©videmment de celui de la sĂ©rie, mais est gĂ©nĂ©ralement au rendez-vous au moins Ă  court terme, bĂ©nĂ©ficiant ainsi d'une publicitĂ© inespĂ©rĂ©e. Les anime utilisent donc souvent des gens de talent et, parfois, en dĂ©couvrent, comme Asian Kung-Fu Generation (rĂ©vĂ©lĂ© par Fullmetal Alchemist) ou Orange Range.

Parmi les principaux compositeurs de ces musiques, on peut citer :

Notes et références

Notes

  1. Aussi écrit « japanimé » avec un accent aigu pour indiquer la prononciation.
  2. Mot-valise composé de « Japon » et « animation ».

Références

  1. « anime », dictionnaire Larousse (consulté le ).
  2. Collectif, Le Petit Robert de la langue française 2021, Paris, Dictionnaires Le Robert, , 2880 p. (ISBN 9782321015536, BNF 46567988), « anime ou animé ».
  3. (en) « Anime - Anime News Network », sur Anime News Network (consulté le ).
  4. (en) « Old anime discovered, restored. », sur yomiuri.co.jp (version du 17 avril 2008 sur Internet Archive).
  5. Hu 2010, p. 101-103
  6. Yamaguchi et Watanabe 1977, p. 12-13
  7. (en) Daisuke Miyao, « Before anime : animation and the Pure Film Movement in pre-war Japan », Japan Forum, vol. 14, no 2,‎ , p. 191-209
  8. (en) Mark Driscoll, « From kino-eye to anime-eye/ai : the filmed and the animated in Imamura Taihei's media theory », Japan Forum, vol. 14, no 2,‎ , p. 269-296
  9. Ilan NguyĂȘn, « Une rĂ©trospective sur « l'Ăąge d'or » du dessin animĂ© au Japon », Ebisu, no 24,‎ , p. 163-171 (lire en ligne)
  10. (en) Richard W. Kroon, A/V A to Z : An Encyclopedic Dictionary of Media, Entertainment and Other Audiovisual Terms, McFarland, , 772 p. (ISBN 978-0-7864-5740-3, lire en ligne), p. 48
  11. Yamaguchi et Watanabe 1977, p. 91
  12. (en) Marc Steinberg, « Immobile Sections and Trans-Series Movement: Astroboy and the Emergence of Anime », Animation, vol. 1, no 2,‎ , p. 190-206
  13. (en) Thomas Lamarre, « From animation to anime: drawing movements and moving drawings », Japan Forum, vol. 14, no 2,‎ , p. 329-367
  14. (ja) Nobuyuki Tsugata, æ—„æœŹă‚ąăƒ‹ăƒĄăƒŒă‚·ăƒ§ăƒłăźćŠ› : 85ćčŽăźæ­ŽćČをèČ«ă2ă€ăźè»ž (« La force de l'animation japonaise : deux axes Ă  travers 85 ans d'histoire »), NTT shuppan,‎ (ISBN 978-4-7571-0123-4), p. 20
  15. (en) André Roy, Dictionnaire général du cinéma : Du cinématographe à Internet, Les Editions Fides, , 517 p. (ISBN 978-2-7621-2787-4, présentation en ligne), p. 18
  16. Clements et McCarthy 2006, p. 30
  17. Adrien Gombeaud (sous la direction d'), Dictionnaire du cinéma asiatique, Nouveau monde (éditions), , 640 p. (ISBN 978-2-84736-359-3), Anime page23-26 (par Jasper Sharp)
  18. (en) Thomas LaMarre, The Anime Machine : A Media Theory of Animation : Culture and Image-Building, University of Minnesota Press, , 385 p. (ISBN 978-0-8166-5154-2), p. 42-43, 186-187
  19. (ja) http://www.kogyotsushin.com/archives/alltime/
  20. JĂ©rĂŽme Fenoglio, « La derniĂšre prophĂ©tie de Miyazaki », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  21. « Quelques repĂšres sur l’animation japonaise : histoire et reprĂ©sentation des femmes / Le cinĂ©ma est politique », sur lecinemaestpolitique.fr (consultĂ© le ).
  22. Le Retour du roi LĂ©o (ă‚žăƒŁăƒłă‚°ăƒ«ć€§ćž, Jungle Taitei) (52 Ă©pisodes)
  23. Club DorothĂ©e sur L’Internaute.
  24. « Mots nouveaux du Petit Larousse 2014 / Club d’orthographe de Grenoble », sur orthogrenoble.net (consultĂ© le ).
  25. Alice Develey et Claire Conruyt, « «TĂ©lĂ©travailler», «sexto», «R.I.P.»... Les nouveaux mots du Petit Robert 2021 », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  26. J+1 : L'épisode est diffusé un jour aprÚs la diffusion au Japon en VOST.
  27. « Catalogue disponible sur l'abonnement », sur Wakanim.TV (consulté le )
  28. « Wakanim, Crunchyroll ou ADN, que choisir ? - Hayamatsu », sur www.hayamatsu.fr (consulté le )
  29. Sayuri Kobayashi, « Beijing pris de fiÚvre pour le manga japonais », Nippon.com, 20 août 2012.

Annexes

Articles connexes

Bibliographie

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