Anime
Un anime[1] - [2], ou animĂ©[2] (ăąăăĄ), Ă©galement appelĂ© parfois japanime[note 1] ou japanimation[note 2], dĂ©signe une sĂ©rie d'animation ou un film d'animation en provenance du Japon souvent adaptĂ© d'un manga. C'est le diminutif du mot animÄshon (ăąăăĄăŒă·ă§ăł), lui-mĂȘme transcription de l'anglais animation[1] - [2] - [3].
Animé
Alors que les toutes premiÚres animations japonaises connues datent de 1917[4] et qu'un bon nombre de dessins animés originaux sont produits durant les décennies suivantes, la caractéristique et le style anime se développent durant les années 1960 (notamment grùce aux travaux d'Osamu Tezuka) et se popularisent hors des frontiÚres du Japon durant les années 1970 et 1980.
L'animé, comme le manga, jouit d'une grande audience au Japon et est facilement reconnaissable dans le monde entier. Les distributeurs peuvent diffuser un animé par le biais de chaßnes télévisées, par vidéo, au cinéma ou encore en streaming.
Terminologie
Au Japon, le premier terme utilisĂ© pour dĂ©signer les Ćuvres d'animation est senga eiga (film dessinĂ©)[5] - [6], considĂ©rĂ© comme un genre particulier du cinĂ©ma, et non un art distinct[7]. Avec la popularisation du manga, le terme manga eiga (挫ç»æ ç») (film de manga) apparaĂźt dans les annĂ©es 1920 pour dĂ©signer une Ćuvre d'animation scĂ©narisĂ©e, tandis que senga eiga devient un terme technique dĂ©signant l'aspect graphique. DĆga eiga (film d'animation) est un des synonymes de manga eiga, apparu en 1937[5]. Le premier spĂ©cialiste japonais Ă distinguer clairement cinĂ©ma et animation est Taihei Imamura dans les annĂ©es 1940[8].
AprÚs la Seconde Guerre mondiale, l'apparition de séries télévisées à bas coût (Astro Boy (1963) étant la premiÚre) introduit un nouveau terme, terebi manga (manga télévisé), usité jusque dans les années 1980, en opposition à manga eiga désignant alors plutÎt le cinéma d'animation[9].
Le terme animÄshon, Ă©crit en katakana, apparaĂźt Ă©galement aprĂšs-guerre, dĂ©rivĂ© du mot anglais animation sous l'occupation amĂ©ricaine ou, selon une autre thĂ©orie, du français dessin animĂ©[10]. Son diminutif anime se diffuse dans les annĂ©es 1960 et 1970, supplantant dĂ©finitivement manga eiga et terebi manga dans la dĂ©cennie 1980[11] - [9]. Le terme reflĂšte essentiellement la profonde modification de la production d'animation aprĂšs-guerre portĂ©e par le studio TĆei animation, avec deux grands axes : les longues sĂ©ries tĂ©lĂ©visĂ©es commerciales Ă bas coĂ»t dont Astro Boy reste l'archĂ©type, et les longs-mĂ©trages d'animation sur le modĂšle de Disney[12]. Les changements relĂšvent aussi de l'appropriation de techniques d'animation modernes permettant une production massive, rapide et peu onĂ©reuse, comme la gĂ©nĂ©ralisation du celluloĂŻd et l'animation limitĂ©e[13]. Ainsi, lâanime se dĂ©finit aussi comme un marqueur temporel pour les spĂ©cialistes, dĂ©limitant l'avant et l'aprĂšs Astro Boy dans l'animation japonaise[12] - [14].
Au Japon, anime signifie animation au sens large, y compris étrangÚre, et couvre tous les supports (films, séries télévisées, OVA). En Occident, le terme anime désigne spécifiquement l'animation japonaise[15] - [5] - [16]. Les réalisateurs Isao Takahata et Hayao Miyazaki préfÚrent toutefois définir leurs longs métrages d'animation comme des manga eiga[17], en opposition aux anime télévisés de moins bonne facture[18].
Perception au Japon
Les anime sont trÚs populaires au Japon : en 2001, Le Voyage de Chihiro a battu le record de popularité dans ce pays, devançant le film Titanic[19] - [20]. De ce jour, le record a été battu par le film Demon Slayer: Le Train De L'infini.
Parmi les films qui rencontrent le succĂšs, on peut citer ceux issus du studio Ghibli, fondĂ© par Hayao Miyazaki et Isao Takahata, dont Le Voyage de Chihiro, Le ChĂąteau dans le ciel, Le ChĂąteau ambulant, Princesse MononokĂ© qui peuvent ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme les chefs-dâĆuvre du genre.
TrĂšs souvent, ils sont en rapport avec un manga : soit lâanime est basĂ© sur un manga Ă succĂšs, soit un manga est crĂ©Ă© Ă partir dâun anime populaire. Parfois, les deux sont crĂ©Ă©s en mĂȘme temps. Dâautres sĂ©ries, comme Medabots, ou plus rĂ©cemment Tokyo Demon Campus, sâinspirent de jeux vidĂ©o. Enfin, beaucoup dâanime sâinspirent Ă©galement de visual novels Ă succĂšs ; on peut ainsi citer Clannad, Fate/stay night, Ef: A Fairy Tale of the Two et Phantom of Inferno, qui se sont vus adaptĂ©s en anime Ă la suite de leur succĂšs commercial.
Présentation
Types dâanime
DiffĂ©rents types dâanime sont distinguĂ©s :
- SĂ©ries
- Elles sont diffusées à la télévision. Si la durée standard d'un épisode est généralement de 24 minutes environ, le nombre d'épisodes total est variable selon les époques.
- Dans les annĂ©es 1960, plusieurs sĂ©ries dâanime comptent 52 Ă©pisodes, comme Speed Racer, et jusqu'Ă 193 Ă©pisodes pour Astro Boy.
- Durant les années 1970, Gatchaman s'étalait sur 105 épisodes et Lupin III sur 24.
- à la fin des années 1980 au début des années 1990, plusieurs séries ont dépassé la centaine d'épisodes, comme Les Chevaliers du Zodiaque (145 épisodes), Sailor Moon (200 épisodes) ou Dragon Ball (291 épisodes).
- à partir du milieu des années 1990, le format en 26 minutes se répand et devient le plus conventionnel. Par exemple Neon Genesis Evangelion (26 épisodes), Cardcaptor Sakura (70 épisodes, 3 saisons) ou Kenshin le vagabond (95 épisodes, 4 saisons).
- De longues séries à succÚs (plusieurs centaines d'épisodes) voient le jour à partir du milieu des années 1990, avec Pokémon, Bleach, One Piece, Naruto, Fairy Tail ou encore Détective Conan.
- Films d'animation
- Destinés à sortir au cinéma, ils bénéficient des plus hauts budgets.
- Original video animation (OVA, anciennement orthographié OAV)
- Ce sont des animes produits directement pour la vente en vidéo (physique, aujourd'hui également numérique). Leur qualité technique est souvent meilleure que celle des séries, car les délais sont moins contraignants et le budget plus élevé (pour un public plus ciblé). Ce format permet également la production de programmes à public plus restreint (par exemple pour adultes, avec le Hentaï).
- Bien qu'aujourd'hui considĂ©rĂ©e comme dĂ©suĂšte au Japon, l'abrĂ©viation « OAV » continue parfois d'ĂȘtre utilisĂ©e Ă l'Ă©tranger (cf. Original video animation).
- Original net animation (ONA)
- Ces productions sont similaires aux OVA, mais spĂ©cifiquement destinĂ©es Ă ĂȘtre principalement diffusĂ©es sur Internet comme, par exemple Ă travers une plateforme payante par abonnement. Il est Ă noter que ces productions peuvent parfois bĂ©nĂ©ficier par la suite d'une diffusion vidĂ©o physique (Ă contrario des OVA dont le support physique est le mode de diffusion premier, parfois completĂ© par une diffusion numĂ©rique).
Lexique
Au fil du temps, certains termes (associés aussi au monde du cinéma, mais plus particuliÚrement issus de mots anglais) se sont introduits dans le jargon des amateurs d'anime :
- Filler : hors-série/hors du contexte du manga original ;
- Fleuve : un anime fleuve est un anime avec un épisode par semaine contrairement aux anime sortant par saisons. L'attente est moins longue mais la qualité graphique peut en pùtir ;
- Préquelle : épisode produit aprÚs mais concernant une histoire préalable (par ex. Cube Zero est sorti aprÚs Cube et Cube 2) ;
- SĂ©quelle : une suite ;
- Fansub : fait de traduire et de sous-titrer illégalement un épisode sorti au Japon mais pas encore dans son pays. Le fansub est populaire auprÚs des fans car il permet d'éviter d'attendre l'adaptation des épisodes et de visionner ces derniers en version originale. En effet, nombreux sont ceux qui préfÚrent les voix japonaises ;
- Simulcast : Similaire au fansub, le simulcast se différencie par une plateforme légale et un partenariat avec la société d'édition.
- Version Kai : Recoupage des Ă©pisodes sous forme de films d'1 Ă 2 heures pour ĂȘtre plus fidĂšle Ă l'histoire originale en virant les hors sĂ©ries, les gĂ©nĂ©riques et les temps de pauses.
- Semi-hors serie : Filler qui fait quand meme avancer l'histoire
Historique
Les prĂ©mices du dessin animĂ© se trouvent dans les Pantomimes lumineuses d'Ămile Reynaud. Celles-ci sont projetĂ©es au musĂ©e GrĂ©vin Ă Paris Ă partir du , grĂące au ThĂ©Ăątre optique, appareil complexe qu'Ămile Reynaud a brevetĂ© en 1888. Plus tard, en 1908, Ămile Courtet, dit Ămile Cohl, sera considĂ©rĂ© comme l'inventeur et le pĂšre du dessin animĂ© cinĂ©matographique.
Lâhistoire des anime commence au dĂ©but du XXe siĂšcle, en 1917, faite par quelques pionniers suivant les traces des Occidentaux, en particulier de France. AprĂšs quelques expĂ©rimentations, une longue pĂ©riode suivit oĂč la production fut rĂ©duite Ă quelques courts mĂ©trages, quelques commandes de lâarmĂ©e ou des cinĂ©mas.
Avec la fin de la guerre, l'industrie cesse d'ĂȘtre anti-amĂ©ricaine et devient le deuxiĂšme producteur mondial aprĂšs les Ătats-Unis[21].
Dans les annĂ©es 1950 apparaĂźt la TĆei DĆga ou Toei Animation, le plus gros studio d'animation du Japon. Dans la mĂȘme dĂ©cennie, l'industrie japonaise se spĂ©cialise pour les deux marchĂ©s que sont l'export et le marchĂ© local[21].
Il fallut attendre 1963 pour qu'apparaisse Astro Boy, une sĂ©rie animĂ©e adaptĂ©e du manga dâOsamu Tezuka : Astro, le petit robot. C'est la premiĂšre grande sĂ©rie animĂ©e dotĂ©e de personnages rĂ©currents au sein dâune histoire suivie. Ou bien encore Le Roi LĂ©o (1965), premiĂšre sĂ©rie animĂ©e japonaise en couleur[22]. Tetsujin 28-gĆ se rendit Ă©galement cĂ©lĂšbre au Japon.
Les annĂ©es 1970 virent lâexplosion de grandes franchises comme Lupin III (1971-1972) et des sĂ©ries de mecha : Mazinger Z (1972-1974), Yamato (1974-1975), ou bien encore Mobile Suit Gundam (1979-1980). Les annĂ©es 1980 montrent un fort dĂ©veloppement du space opera. On regarde Macross (1982), lequel sera utilisĂ© par Harmony Gold pour crĂ©er son Robotech en 1985, Lamu de Mamoru Oshii (1984). Le studio Ghibli fait parler de lui avec Le ChĂąteau dans le ciel (1986), deux ans aprĂšs NausicaĂ€ de la vallĂ©e du vent (1984), tous deux de Hayao Miyazaki, et les otaku apparaissent. On voit Ă©galement Le Tombeau des lucioles (1987), Akira (1988) ou Kiki la petite sorciĂšre (1989). Les OAV apparaissent, le hentai Ă©galement.
Les annĂ©es 1990 sont marquĂ©es par plusieurs Ćuvres choc, trĂšs recherchĂ©es : Neon Genesis Evangelion dâHideaki Anno (1995) abordant des sujets philosophiques, Ghost in the Shell dâOshii (1995), Cowboy Bebop (1998) ou Serial experiments Lain (1998). La fin des annĂ©es 1990 et les annĂ©es 2000 voient un fort retour des Ćuvres commerciales, utilisant des schĂ©mas bien connus, visant essentiellement un public trĂšs jeune et ayant fait leurs preuves : PokĂ©mon, Yu-Gi-Oh! (1997), Digimon (1999), Beyblade (2001), ou encore Mahoromatic (2001).
Mais on assiste Ă©galement Ă une reconnaissance des anime Ă travers le monde : le chef-d'Ćuvre de l'animation Le Voyage de Chihiro reçut le 1er prix ex-ĂŠquo du Festival du film de Berlin 2002 et gagna lâOscar du meilleur film d'animation en 2003, et Ghost in the Shell 2: Innocence fut sĂ©lectionnĂ© pour le Festival de Cannes 2004.
RĂ©cemment les animes visent aussi une certaine rĂ©alitĂ©, notamment ceux ayant pour thĂšme principal le sport, du premier en 1984 (Jeanne et serge) jusqu'Ă aujourd'hui (HaikyĆ«, Yuri on Ice et autre).C'est l'un des types d'animes se rapprochant le plus de la rĂ©alitĂ© par certains aspects, par exemple par les noms des techniques et les sports reprĂ©sentĂ©s. On retrouve les aspects japonais primordiaux tels que le respect de la hiĂ©rarchie, de la discipline et le sens de l'effort. Tout cela est contre-balancĂ© par des clins d'Ćil comiques dans les moments sĂ©rieux.Avec le temps, ils ont pris de l'ampleur et sont devenus de plus en plus connus jusqu'Ă inciter des nouvelles vocations.
Caractéristiques
Les films d'animation japonais peuvent avoir des caractéristiques particuliÚres sur le public ciblé, sur les techniques de production parfois à bas coût ainsi que sur les questions de genre et de violence.
L'industrie japonaise de l'animation cible un public adulte lĂ oĂč en Occident l'industrie de l'animation cible un public enfantin[21].
L'industrie japonaise de l'animation bénéficie de technique de production à bas coût, tel que le faible nombre d'images par seconde, ou des plans fixes sur des personnages, qui permettent de réduire le nombre d'images à produire[21].
Ces bas coĂ»ts lui ont permis d'ĂȘtre compĂ©titive pour l'animation d'histoires occidentales. Mais d'autres films d'animations japonais se basent sur des concepts culturels diffĂ©rents[21].
Sur la question du genre, les films d'animation japonais comptent autant d'héroïnes féminines que de héros masculins, toutefois, ceux-ci sont trÚs genrés[21].
Sur la question de la violence, les films d'animation japonais ont, en France, eu la rĂ©putation de ne pas ĂȘtre adaptĂ©s aux Ă©missions pour la jeunesse, en raison de leur caractĂšre violent[21]. Cette question a Ă©tĂ© dĂ©fendue par des ministres comme SĂ©golĂšne Royal.
Fabrication
Non crédités
Du dĂ©but des annĂ©es 1980 jusquâaux annĂ©es 1990, les maisons de productions franco-amĂ©ricaines Saban et DiC ont eu tendance Ă supprimer les crĂ©dits des auteurs des sĂ©ries importĂ©es ou coproduites.
Ulysse 31, Jayce et les Conquérants de la lumiÚre, Les Mystérieuses Cités d'or sont autant de séries associées à des sociétés de productions occidentales. En réalité, elles étaient produites en collaboration avec des studios japonais tels que Studio Junio, Studio Pierrot ou TMS (Tokyo Movie Shinsha), et des réalisateurs et character designer tels que Shingo Araki ou Michi Himeno.
Adaptation
Japanimation
Le terme japanimation regroupe simplement la totalitĂ© de lâanimation japonaise. Ce terme fut crĂ©Ă© du fait de la spĂ©cificitĂ© de la production locale par rapport Ă celle du reste du monde. En effet, lĂ oĂč lâanimation occidentale est souvent considĂ©rĂ©e comme destinĂ©e aux enfants (en dehors dâĆuvres dâauteurs indĂ©pendants ou de quelques comĂ©dies satiriques comme Les Simpson ou Daria, pour citer les plus connues), lâanimation japonaise bĂ©nĂ©ficie dans ses sujets dâun traitement proche du cinĂ©ma en prises de vue rĂ©elle, abordant quasiment tous les genres, y compris la pornographie (hentai).
Arrivée en Europe
Dans les annĂ©es 1970 arrivent les premiĂšres sĂ©ries japonaises sur la premiĂšre chaĂźne de l'ORTF : Le Roi LĂ©o en 1972 et Le Prince Saphir en 1974. Par la suite, des sĂ©ries issues de collaborations entre compagnies europĂ©ennes et japonaises sont diffusĂ©es : Vic le Viking (1974 ; Wickie en allemand), Maya lâabeille (1975 ; Die Biene Maja en allemand) et Les Trois Mousquetaires (1981, Espagne).
Ă partir de Goldorak en et Candy en , diffusĂ©s tous deux dans RĂ©crĂ© A2 sur Antenne 2 et qui connurent un Ă©norme succĂšs, pulvĂ©risant tous les records dâaudience, lâanimation japonaise fit une entrĂ©e en force sur les chaĂźnes de tĂ©lĂ©vision françaises. Dâautres sĂ©ries japonaises cultes furent lancĂ©es en 1979 dans lâĂ©mission RĂ©crĂ© A2, dont Albator, le corsaire de lâespace en 1980 et Capitaine Flam en 1981 sur TF1. Une deuxiĂšme vague de sĂ©ries animĂ©es dĂ©ferlera avec Tom Sawyer, RĂ©mi sans famille et Cobra, qui marquĂšrent la pĂ©riode RĂ©crĂ© A2.
Au dĂ©but des annĂ©es 1980, s'inspirant de ce style graphique de film d'animation, des Français produisirent diverses sĂ©ries avec succĂšs en sâentourant dâĂ©quipes japonaises. Ainsi, Jean Chalopin crĂ©a des sĂ©ries comme Ulysse 31 en 1981, puis Les MystĂ©rieuses CitĂ©s dâor en 1982, et Inspecteur Gadget Ă©galement en 1982. En fait, de trĂšs nombreuses sĂ©ries japonaises sortirent aprĂšs 1980, mais le genre fut alors noyĂ© dans le flot de lâanimation enfantine, les tĂ©lĂ©visions opĂ©rant une sĂ©lection drastique dans la production japonaise.
En France
Avec lâarrivĂ©e des chaĂźnes privĂ©es, Ă la suite de la dĂ©rĂ©glementation de 1986 et la privatisation de TF1 en 1987, la jeunesse devient un enjeu de sensibilisation, et de vĂ©ritables unitĂ©s dâĂ©missions jeunesse sont mises sur pied comme le cĂ©lĂšbre Club DorothĂ©e dâAB Productions sur TF1. Ces unitĂ©s jeunesse trouvent dans la production japonaise un flot important de sĂ©ries, qui plus est, Ă bas prix. Par ailleurs, la concurrence nouvelle et exacerbĂ©e entraĂźne une recherche de lâĂ©motion et du dynamisme qui trouvera un cadre idĂ©al dans la japanimation, et amĂšnera petit Ă petit Ă certaines dĂ©rives.
En 1988, alors que la chaĂźne La Cinq importe Olive et Tom, TF1 rĂ©plique le [23] avec Les Chevaliers du Zodiaque, sĂ©rie qui deviendra le symbole de lâĂ©poque, prĂ©cĂ©dĂ©e le par la sĂ©rie Dragon Ball. Celle-ci ne connaĂźtra vraiment le succĂšs que plus tard, dans son second volet, Dragon Ball Z (1990), qui dĂ©clenchera une nouvelle vague dâinconditionnels, grands consommateurs de produits dĂ©rivĂ©s. Cherry Miel, une sĂ©rie contemporaine de Goldorak, a dĂ» attendre quinze ans avant sa diffusion française.
Ces sĂ©ries ont souvent Ă©tĂ© dĂ©criĂ©es pour leur violence. En fait, elles nâĂ©taient pas destinĂ©es au public auquel elles ont Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©es (entraĂźnant dâailleurs une censure, rendant certains Ă©pisodes incomprĂ©hensibles). En effet, au Japon, il y a une trĂšs grande segmentation du manga : les combats de Ken le Survivant nâont rien Ă voir avec la candeur ou lâhumour de Juliette je t'aime, Lamu, Dr Slump, Le CollĂšge fou, fou, fou ou Une vie nouvelle. Autres sĂ©ries phares : Nicky Larson, Ranma Âœ et Sailor Moon, qui auront un impact similaire Ă Dragon Ball Z.
La rĂ©ception critique de l'animation japonaise en France a connu un tournant au cours des annĂ©es 1990 avec la sortie sur les Ă©crans de films comme Le Tombeau des lucioles dâIsao Takahata et Perfect Blue de Satoshi Kon. Le festival Nouvelles images du Japon, organisĂ© par le Forum des images Ă partir de 1999, a contribuĂ© Ă la reconnaissance dâauteurs majeurs comme Hayao Miyazaki, Isao Takahata, Satoshi Kon, Koji Yamamura qui ont Ă©tĂ©, parmi d'autres, les invitĂ©s de cette manifestation trĂšs suivie par le public et la presse.
Le mot « anime » entre dans lâĂ©dition 2014 du dictionnaire Le Petit Larousse[24] et les mots « anime » et « animĂ© » dans l'Ă©dition 2021 du Petit Robert[25].
Aujourd'hui, peu de chaßnes diffusent des anime ; on peut noter la chaßne J-One et Game One qui diffusent activement en J+1[26] plus de 60 anime au , les spectateurs d'anime francophones, qui souhaitent regarder plus que ce que propose la télévision, se tournent vers des sites internet de diffusion en ligne (VOD) comme Netflix, Crunchyroll, ADN ou Wakanim[27] qui propose un catalogue bien plus fourni que la télévision[28].
En Chine
La diffusion d'anime japonais en Chine dĂ©bute avec Astro, le petit robot dans les annĂ©es 1980, mais ne se dĂ©veloppe rĂ©ellement que dans les annĂ©es 2000 avec des anime pour enfants : Doraemon, IkkyĂ»-san, DĂ©tective Conan, Crayon Shin-chan ou encore Chibi Maruko-chan[29]. Depuis 2006, la diffusion de dessins animĂ©s dâorigine Ă©trangĂšre aux heures de grande Ă©coute est interdite, ce qui a favorisĂ© le dĂ©veloppement d'un marchĂ© parallĂšle, ainsi que de la vente en ligne[29].
Principaux réalisateurs
Les principaux réalisateurs des anime sont :
- Hideaki Anno (Neon Genesis Evangelion, Nadia, le secret de l'eau bleue, Gunbuster).
- Hirohiko Araki (JoJo's Bizarre Adventure : Phantom Blood , Battle Tendancy , Stardust Crusaders , Diamond is Unbreakable , Golden Wind , Stone Ocean , Steel Ball Run , JoJolion).
- Osamu Dezaki (Ashita no Joe, Ganba no BĆken, RĂ©mi sans famille, La Rose de Versailles, Space Adventure Cobra).
- Mamoru Hosoda (Digimon, Notre jeu de guerre!, La TraversĂ©e du temps, Summer Wars, Les Enfants loups, Ame et Yuki, Le Garçon et la BĂȘte).
- Makoto Shinkai (La Tour au-delĂ des nuages, 5 centimĂštres par seconde, Voyage vers Agartha, The Garden of Words, Your Name).
- Kunihiko Ikuhara (Sailor Moon: les Fleurs maléfiques, Utena, la fillette révolutionnaire, Mawaru Penguindrum).
- Yoshiaki Kawajiri (Manie Manie - segment Le Coureur, Wicked City, Demon City Shinjuku, Midnight Eye Goku, Cyber City Oedo 808, Ninja scroll, Vampire Hunter D: Bloodlust).
- ShĆji Kawamori (Macross, Vision d'Escaflowne, Earth Girl Arjuna, Sousei no Aquarion).
- Satoshi Kon (Perfect Blue, Millennium Actress, Tokyo Godfathers, Paprika et la série Paranoia Agent).
- Leiji Matsumoto (Galaxy Express 999, Capitaine Albator, Yamato, Queen Emeraldas, Gun Frontier, Interstella 5555 avec Daft Punk).
- Hayao Miyazaki (Le Chùteau de Cagliostro, NausicaÀ de la vallée du vent, Le Chùteau dans le ciel, Mon voisin Totoro, Kiki la petite sorciÚre, Porco Rosso, Princesse Mononoké, le Voyage de Chihiro, Le Chùteau ambulant).
- Daisuke Nishio (Dragon Ball, Dragon Ball Z, Pretty Cure (2004-2006)).
- Kenji Kamiyama (Ghost in the Shell: Stand Alone Complex, Seirei no moribito, Eden of the East).
- Mamoru Oshii (Ghost in the Shell, Patlabor, L'Ćuf de l'ange, Ghost in the Shell 2: Innocence, The Sky Crawlers).
- Katsuhiro Ćtomo (Manie Manie - segment Stopper le travail!, Akira, Steamboy).
- RintarĆ (Galaxy Express 999, Manie Manie - segment Labyrinthe, Metropolis).
- Jun'ichi SatĆ (Sailor Moon, Junkers Come Here, Magical DorĂ©mi, Kaleido Star).
- Isao Takahata (Goshu le violoncelliste, Le Tombeau des lucioles, Omohide poro poro, Pompoko, Mes voisins les Yamada, Kié la petite peste).
- Osamu Tezuka (Tableaux d'une exposition, La LĂ©gende de la forĂȘt).
- Yoshiyuki Tomino (YĆ«sha Raideen, Mobile Suit Gundam, Space Runaway Ideon).
- ShinichirĆ Watanabe (Cowboy Bebop, Samurai champloo, Animatrix, Macross Plus).
- Shigeyasu Yamauchi (Tenkai-hen JosĆ: Overture, Casshern Sins, A Town Where You Live).
- Taiji Yabushita (1903-1986).
- ZenjirĆ Yamamoto (1898-1981).
- Tetsuro Araki (Death Note, Highschool of the Dead, L'Attaque des Titans).
- Tatsuo Yoshida (Speed Racer, Gatchaman).
- Yasuomi Umetsu (Domination nakite, Mezzo Forte, Wizard Barristers).
- Masami Kurumada (Saint Seiya).
Principaux studios de production
- 4 °C
- A-1 Pictures
- Aniplex
- Artland
- Bee Train
- Bones
- Deen
- Gainax
- Ghibli
- Gonzo Digimation
- J. C. Staff
- Kyoto Animation
- Madhouse
- MAPPA (studio)
- Mushi Production
- Nippon Animation
- P.A. Works
- Pierrot
- Production I.G
- Satelight
- Shaft
- Sunrise
- Tatsunoko Production
- Tezuka Productions
- TĆei animation
- Trigger
- Ufotable
- Wit Studio
- Xebec
Seiyƫ
Les Seiyƫ sont les comédien(ne)s spécialisé(e)s dans le doublage des anime. Ils sont, au Japon, considérés comme de véritables stars et sont trÚs populaires, par contraste avec le métier de comédien de doublage en Occident.
Compositeurs de musique pour anime
Les musiques dâanime, appelĂ©es anison (pour anime song), sont souvent Ă©ditĂ©es en CD sĂ©parĂ©s, singles et albums, Ă destination des fans des sĂ©ries. Certaines musiques sont parvenues en tĂȘte du classement Oricon (lâĂ©quivalent du Top 50), tel que Hare hare yukai, ending de Suzumiya Haruhi no yĆ«utsu. Les artistes font aussi parfois des CD regroupant toutes les anison quâils ont pu faire.
La plupart des musiques dâanime sont tirĂ©es d'un titre ou d'un album d'un groupe de Jpop ou Jrock du moment, sollicitĂ© au dĂ©part par les studios d'animation : les morceaux prĂ©sentĂ©s sont souvent plus courts, voire lĂ©gĂšrement modifiĂ©s, par rapport aux morceaux originaux (citons par exemple le titre Tough Boy de TOMCAT, gĂ©nĂ©rique de dĂ©but de lâanime Hokuto no Ken saison 2. Le succĂšs, pour ces groupes, dĂ©pend bien Ă©videmment de celui de la sĂ©rie, mais est gĂ©nĂ©ralement au rendez-vous au moins Ă court terme, bĂ©nĂ©ficiant ainsi d'une publicitĂ© inespĂ©rĂ©e. Les anime utilisent donc souvent des gens de talent et, parfois, en dĂ©couvrent, comme Asian Kung-Fu Generation (rĂ©vĂ©lĂ© par Fullmetal Alchemist) ou Orange Range.
Parmi les principaux compositeurs de ces musiques, on peut citer :
Notes et références
Notes
- Aussi écrit « japanimé » avec un accent aigu pour indiquer la prononciation.
- Mot-valise composé de « Japon » et « animation ».
Références
- « anime », dictionnaire Larousse (consulté le ).
- Collectif, Le Petit Robert de la langue française 2021, Paris, Dictionnaires Le Robert, , 2880 p. (ISBN 9782321015536, BNF 46567988), « anime ou animé ».
- (en) « Anime - Anime News Network », sur Anime News Network (consulté le ).
- (en) « Old anime discovered, restored. », sur yomiuri.co.jp (version du 17 avril 2008 sur Internet Archive).
- Hu 2010, p. 101-103
- Yamaguchi et Watanabe 1977, p. 12-13
- (en) Daisuke Miyao, « Before anime : animation and the Pure Film Movement in pre-war Japan », Japan Forum, vol. 14, no 2,â , p. 191-209
- (en) Mark Driscoll, « From kino-eye to anime-eye/ai : the filmed and the animated in Imamura Taihei's media theory », Japan Forum, vol. 14, no 2,â , p. 269-296
- Ilan NguyĂȘn, « Une rĂ©trospective sur « l'Ăąge d'or » du dessin animĂ© au Japon », Ebisu, no 24,â , p. 163-171 (lire en ligne)
- (en) Richard W. Kroon, A/V A to Z : An Encyclopedic Dictionary of Media, Entertainment and Other Audiovisual Terms, McFarland, , 772 p. (ISBN 978-0-7864-5740-3, lire en ligne), p. 48
- Yamaguchi et Watanabe 1977, p. 91
- (en) Marc Steinberg, « Immobile Sections and Trans-Series Movement: Astroboy and the Emergence of Anime », Animation, vol. 1, no 2,â , p. 190-206
- (en) Thomas Lamarre, « From animation to anime: drawing movements and moving drawings », Japan Forum, vol. 14, no 2,â , p. 329-367
- (ja) Nobuyuki Tsugata, æ„æŹăąăăĄăŒă·ă§ăłăźć : 85ćčŽăźæŽćČăèČ«ă2ă€ăźè»ž (« La force de l'animation japonaise : deux axes Ă travers 85 ans d'histoire »), NTT shuppan,â (ISBN 978-4-7571-0123-4), p. 20
- (en) André Roy, Dictionnaire général du cinéma : Du cinématographe à Internet, Les Editions Fides, , 517 p. (ISBN 978-2-7621-2787-4, présentation en ligne), p. 18
- Clements et McCarthy 2006, p. 30
- Adrien Gombeaud (sous la direction d'), Dictionnaire du cinéma asiatique, Nouveau monde (éditions), , 640 p. (ISBN 978-2-84736-359-3), Anime page23-26 (par Jasper Sharp)
- (en) Thomas LaMarre, The Anime Machine : A Media Theory of Animation : Culture and Image-Building, University of Minnesota Press, , 385 p. (ISBN 978-0-8166-5154-2), p. 42-43, 186-187
- (ja) http://www.kogyotsushin.com/archives/alltime/
- JĂ©rĂŽme Fenoglio, « La derniĂšre prophĂ©tie de Miyazaki », Le Monde,â (lire en ligne).
- « Quelques repĂšres sur lâanimation japonaise : histoire et reprĂ©sentation des femmes / Le cinĂ©ma est politique », sur lecinemaestpolitique.fr (consultĂ© le ).
- Le Retour du roi LĂ©o (ăžăŁăłă°ă«ć€§ćž, Jungle Taitei) (52 Ă©pisodes)
- Club DorothĂ©e sur LâInternaute.
- « Mots nouveaux du Petit Larousse 2014 / Club dâorthographe de Grenoble », sur orthogrenoble.net (consultĂ© le ).
- Alice Develey et Claire Conruyt, « «TĂ©lĂ©travailler», «sexto», «R.I.P.»... Les nouveaux mots du Petit Robert 2021 », Le Figaro,â (lire en ligne, consultĂ© le ).
- J+1 : L'épisode est diffusé un jour aprÚs la diffusion au Japon en VOST.
- « Catalogue disponible sur l'abonnement », sur Wakanim.TV (consulté le )
- « Wakanim, Crunchyroll ou ADN, que choisir ? - Hayamatsu », sur www.hayamatsu.fr (consulté le )
- Sayuri Kobayashi, « Beijing pris de fiÚvre pour le manga japonais », Nippon.com, 20 août 2012.
Annexes
Articles connexes
- Manga
- Glossaire de l'anime et du manga
- Anime music video
- Animation
- Technique d'animation
- Animation en volume
- Brickfilm
- Pixilation
- Histoire du cinéma d'animation
- Liste des longs métrages d'animation
- Liste des longs métrages d'animation réalisés en images de synthÚse
- Liste de personnalités du cinéma d'animation
- Liste de sociétés d'animation
- Dessin animé
- Cartoon
- Cellulo
- Animation par ordinateur
- Image de synthĂšse
- 2D numérique
- Animation 3D
- Logiciel de modélisation 3D
- Mapping vidéo
- Capture de mouvement
- SynthĂšse d'image
- Animation procédurale
- Glossaire du cinéma
Bibliographie
- (ja) Katsunori Yamaguchi et Yasushi Watanabe, æ„æŹăąăăĄăŒă·ă§ăłæ ç»ćČ (« L'histoire de l'animation japonaise »), YĆ«bunsha,â (OCLC 29036272)
- Jean-Pierre Pagliano, "Le Japon et son cinéma d'animation", Positif, n°447,
- (en) Susan Jolliffe Napier, Anime from Akira to Howl's moving castle : Experiencing contemporary Japanese, Palgrave Macmillan, , 355 p. (ISBN 978-1-4039-7052-7)
- (en) Jonathan Clements et Helen McCarthy, The anime encyclopedia : A guide to Japanese animation since 1917, Stone Bridge Press, , 2e Ă©d., 867 p. (ISBN 978-1-933330-10-5)
- Xavier Kawa-Topor et Ilan NguyĂȘn, « ModernitĂ© de l'animation japonaise. Nouvelles images, nouvelles chimĂšres », dans Ludovic Graillat, De Tron Ă Matrix: RĂ©flexions sur un cinĂ©ma d'un genre nouveau, CinĂ©mathĂšque de Toulouse, CRDP Midi-PyrĂ©nĂ©es, (ISBN 9782865650460)
- (en) Tze-Yue G. Hu, Frames of Anime : Culture and Image-Building, Hong Kong University Press, , 256 p. (ISBN 978-962-20-9098-9, présentation en ligne)
- Brigitte Koyama-Richard, L'Animation japonaise : du rouleau peint aux Pokémon, Flammarion, , 245 p. (ISBN 978-2-08-122787-3)
- Marie Pruvost-Delaspre, « III. Pour une histoire homonymique et toponymique de lâanimĂ© », dans Nathalie Bittinger (dir.), Les cinĂ©mas dâAsie : Nouveaux regards, Presses universitaires de Strasbourg, (ISBN 9791034404704, lire en ligne), p. 43-52
- 100 films d'animation japonais, Ynnis Ăditions, , 208 p. (ISBN 978-2-37697-022-4)
Liens externes
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Ressource relative à la littérature :
- (en) Encyclopédie spécialisée sur le site d'Anime News Network