Goshu le violoncelliste
Goshu le violoncelliste (ă»ăćŒŸăăźăŽăŒă·ă„, Serohiki no gĆshu, Ă prononcer « Gauche le violoncelliste ») est un long mĂ©trage d'animation d'Isao Takahata sorti au Japon en 1982.
Genres | Drame |
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RĂ©alisateur | |
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Scénariste |
Isao Takahata, d'aprĂšs l'Ćuvre de Kenji Miyazawa |
Studio dâanimation | Oh! Production |
Compositeur | |
Licence | (fr) LCJ, Les Films du Paradoxe |
Durée | 63 minutes |
Sortie |
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Le film a reçu le prix NoburĆ Ćfuji en 1982.
Synopsis
Goshu est un violoncelliste d'orchestre maladroit et timide, toujours rĂ©primandĂ© par son professeur. Il va ĂȘtre aidĂ© dans la prĂ©paration de son concert par la visite d'une succession d'animaux : un chat, un coucou, un tanuki et un mulot, chacun lui apportant des vertus telles que la patience, le goĂ»t de la communication et la rigueur. Le chat, provocateur, insolent et chapardeur, rĂ©vĂšle Ă Goshu sa facultĂ© d'exprimer sa colĂšre. L'oiseau chantant son fameux « coucou » sur deux notes est un modĂšle pour Goshu qui tentera de multiples variations sur cet air ; le tanuki approfondit l'enseignement du rythme avec son tambour. Enfin, la souris suppliera Goshu de jouer pour la guĂ©rison de son souriceau malade, ce qui sera l'occasion pour Goshu de faire montre de sa compassion et de sa gĂ©nĂ©rositĂ©. Ces animaux, dans leur comportement authentique, auront tous contribuĂ©, par l'Ă©change, Ă l'apprentissage intime du jeune hĂ©ros.
Fiche technique
- Producteur exécutif : Koichi Murata
- Animation : Oh! Production, Japon
- ScĂ©nariste : Isao Takahata, d'aprĂšs l'Ćuvre de Kenji Miyazawa[1]
- Compositeur : Michio Mamiya (Chasse au tigre en Inde, le Joyeux cocher)
- Autres musiques : Kenji Miyazawa (Chant du tour des Ă©toiles), Ludwig van Beethoven (Symphonie nÂșâŻ6), Jacques Offenbach (La Vie parisienne), chant traditionnel japonais
- Directeur artistique : Takamura Mukuo
Distribution
Voix originales
- Hideki Sasaki : Goshu
- Masashi Amenomori : le chef d'orchestre
- Fuyumi Shiraishi : le chat
- Kaneto Kimotsuki : le coucou
- Keiko Yokozawa : l'enfant souris
- Akiko Takamura : la mĂšre souris
Voix françaises
Note : Il existe deux doublages français, l'un réalisé par Les Films du Paradoxe pour le cinéma, la télévision et la réédition en DVD ; l'autre pour la premiÚre sortie DVD distribuée par LCJ.
Doublage Films du Paradoxe
- Christophe Lemoine : Goshu
- Henri Poirier : le chef d'orchestre
- Ăric Legrand : le chat
- Patrick Borg : le coucou
- Maël Davan-Soulas : le tanuki
- VĂ©ronique Soufflet : la mĂšre souris et son enfant
Doublage LCJ
- Yann Pichon : Goshu
- Philippe Dumond : le chef d'orchestre
- Coco Noël : le chat
- Emmanuel Fouquet : le coucou
Production
L'Ćuvre est une collaboration entre Isao Takahata et le studio Ă-Production, spĂ©cialisĂ© dans le format cours, qui souhaitait gagner en notoriĂ©tĂ© en donnant carte blanche Ă des animateurs[2]. RĂ©alisĂ© avec un budget limitĂ© et une Ă©quipe rĂ©duite, travaillant parfois bĂ©nĂ©volement, il aura fallu six ans pour concevoir le film[2].
Ćuvre d'origine
Ce film est l'adaptation d'une nouvelle tirée du recueil de contes Train de nuit dans la Voie lactée de Kenji Miyazawa[1]. Goshu se prononce « gauche » au Japon. On suppose que le jeune frÚre de Kenji Miyazawa a trouvé cette astuce linguistique qui a donné le titre du conte. Réticent à l'origine à donner les droits d'adaptation du conte, celui-ci se laisse convaincre par le producteur exécutif Koichi Murata[2].
RĂ©alisation
La production du film dĂ©bute en 1975 avec une Ă©quipe de trente personne. Ă l'Ă©poque, le film devait ĂȘtre une collaboration entre Isoa Takahata et Hayao Miyazaki mais ce dernier dĂ©cline la proposition, estimant qu'un seul metteur en scĂšne serait nĂ©cessaire[2]. En 1976 et 1977, la production du film s'arrĂȘte ponctuellement lorsque Takahata doit rĂ©aliser des sĂ©ries d'animation pour la tĂ©lĂ©vision, telles que Heidi ou Marco. C'est Ă cette Ă©poque que le compositeur Michio Mamiya enregistre la musique du film[2].
En 1978, décision est prise que tous les décors et arriÚres plans du films seront faits sous forme de peinture, afin de conserver les nuances de couleurs du conte de Miyazawa. La tache est confiée à Takamura Mukuo[2].
Diffusion
Diffusion japonaise
Le film est projetĂ© en avant-premiĂšre le Ă la maison de la culture de Hanamaki. DiffusĂ© au Japon en 1981, il remporte l'annĂ©e suivante le prix prix NoburĆ Ćfuji[2]. Il est rĂ©guliĂšrement prĂ©sentĂ© dans les Ă©coles de musique au Japon, comme exemple pour les jeunes Ă©lĂšves.
Diffusion française
AprÚs plusieurs années de tractations, le film est diffusé de façon confidentielle (19 copies) par Les Films du Paradoxe le en version doublé afin de toucher un public plus jeune. Toutefois, le film avait déjà été sorti deux mois auparavant par l'éditeur LCJ en VHS et DVD avec un doublage différent.
Diffusion belge
En Belgique, le film a été distribué par Le Parc Distribution[3].
Analyse du film
L'aspect didactique de la fable passe par la douceur et la fantaisie. L'exĂ©cution de la 6e symphonie de Beethoven sur fond de dĂ©cor champĂȘtre renvoie Ă son nom de symphonie pastorale. Ce film fond en une seule Ćuvre le cinĂ©ma d'animation ââŻle traitement pictural des personnages est Ă la gouache et les dĂ©cors sont traitĂ©s au lavis et Ă l'aquarelleâŻâ le conte et la musique classique.
Isao Takahata en livre une interprétation personnelle :
« Gauche, ce violoncelliste maladroit, nous rappelle nos souvenirs de jeunesse, marquĂ©s par le repli sur soi et un complexe d'infĂ©rioritĂ©, doublĂ©s d'une sensibilitĂ© exacerbĂ©e, d'une fiertĂ© chatouilleuse, et d'autre part il est un reflet des jeunes gens que l'on voit aujourd'hui, souffrant d'une timiditĂ© maladive Ă l'Ă©gard d'autrui... Ici, les animaux assurent Ă Gauche le rĂŽle inestimable d'une ouverture chaleureuse de tout son ĂȘtre intĂ©rieur⊠vu que la musique est l'arme absolue pour relier le cĆur des hommes entre eux⊠C'est une Ćuvre sur la jeunesse, c'est pourquoi nous souhaitons et espĂ©rons vivement que les Ă©coliers, collĂ©giens et lycĂ©ens, et les jeunes gens qui luttent durement pour s'Ă©loigner de leurs parents, c'est-Ă -dire conquĂ©rir leur autonomie, voudront le voir Ă©galement. »
Notes et références
- Oriane Sidre, « Impact et influence de l'écrivain Kenji Miyazawa sur la production animée japonaise, de 1949 à 2019 », sur theses.fr,
- « Goshu le violoncelliste : Création du film », Buta Connection (consulté le )
- « Le Parc Distribution », sur www.leparcdistribution.be (consulté le )
Voir aussi
Bibliographie
- Xavier Kawa-Topor et Ilan Nguyen, Gauche le Violoncelliste d'Isao Takahata, édition Les Enfants de cinéma, collection "Carnets de notes sur...", 2000, 40 p.
Liens externes
- Ressources relatives Ă l'audiovisuel :
- Goshu le violoncelliste sur Buta-Connection.net