La Vie parisienne
La Vie parisienne est un opéra bouffe de Jacques Offenbach, livret de Henri Meilhac et Ludovic Halévy, créé au théùtre du Palais-Royal le en cinq actes, puis en quatre actes le au théùtre des Variétés.
Genre | Opéra bouffe |
---|---|
Nbre d'actes | 5 (1866) puis 4 (1873) |
Musique | Jacques Offenbach |
Livret |
Henri Meilhac et Ludovic Halévy |
Langue originale |
français |
Dates de composition |
1866 |
Création |
Théùtre du Palais-Royal, Paris |
Versions successives
- Version de 1866 en 5 actes
- Version de 1873 en 4 actes
Personnages
- Gabrielle, gantiĂšre (soprano)
- Le Brésilien (ténor)
- Frick, bottier (ténor)
- Prosper, domestique (ténor)
- Le baron de Gondremarck, suédois (baryton)
- La baronne de Gondremarck, sa femme (soprano)
- MĂ©tella, demi-mondaine (mezzo)
- Bobinet, gandin (ténor ou baryton-Martin)
- Gardefeu, gandin (ténor)
- Pauline, femme de chambre (soprano)
- Urbain, domestique (baryton)
Airs
- Trio Jamais, foi de cicérone (Gardefeu, le Baron, la Baronne)
- Rondeau du Brésilien Je suis Brésilien, j'ai de l'or
- Duo et rondeau Entrez, jeune fille Ă l'Ćil bleu... Autrefois plus d'un amant (Gabrielle, Frick)
- Couplets Je veux m'en fourrer jusque-lĂ (le Baron)
- Rondeau de la lettre (MĂ©tella)
- Couplets Je suis veuve d'un colonel (Gabrielle et chĆur)
- Duo L'amour est une Ă©chelle immense (le Baron, Pauline)
- Final et galop Tout tourne, tout danse, Feu partout
- Final Par nos chansons et par nos cris, Oui, voilĂ la vie parisienne (tutti)
Prologue
Cette Ćuvre comprend plusieurs personnages, inspirĂ©s des nuits parisiennes de l'Ă©poque, qui vont rĂ©apparaĂźtre dans la piĂšce de 1866, ayant Ă©tĂ© auparavant Ă©voquĂ©s dans trois Ćuvres :
En 1862, Henri Meilhac et Ludovic Halévy présentent au théùtre du Vaudeville La clé de Métella, une comédie en un acte qui met en scÚne un dénommé Gontran aperçu par son amante dans la loge de Métella, une demi-mondaine[1].
LâannĂ©e suivante, en 1863, les mĂȘmes prĂ©sentent au thĂ©Ăątre du Palais Royal Le BrĂ©silien, une comĂ©die en un acte. Pour cette Ćuvre, Jacques Offenbach compose un duo entre un dĂ©nommĂ© Greluche â interprĂ©tĂ© par Jules Brasseur, crĂ©ateur du BrĂ©silien dans La Vie Parisienne â comĂ©dien se faisant passer pour un BrĂ©silien et un dĂ©nommĂ© Blancpartout â interprĂ©tĂ© par Gil-PĂ©rĂšs, crĂ©ateur de Bobinet[2].
En 1864, Meilhac et HalĂ©vy prĂ©sentent, dans ce mĂȘme thĂ©Ăątre, Le Photographe une comĂ©die-vaudeville en un acte. Lâaction se dĂ©roule chez Raoul de Gardefeu â interprĂ©tĂ© par Gil-PĂ©rĂšs, crĂ©ateur de Bobinet â qui joue le rĂŽle dâun photographe pour courtiser la baronne de Gourdakirsch alors que son Ă©poux, le colonel baron de Gourdakirsch â interprĂ©tĂ© par Lassouche, crĂ©ateur de Urbain â a jetĂ© son dĂ©volu sur MĂ©tella, elle-mĂȘme amante de Raoul de Gardefeu[3].
GenĂšse
LâĂ©criture
En , les deux premiers actes du livret de La Vie Parisienne sont prĂ©sentĂ©s aux directeurs du thĂ©Ăątre du Palais-Royal. Ludovic HalĂ©vy note alors : « le lendemain nous recevions force fĂ©licitations et force invitations dâachever rapidement la piĂšce. Les troisiĂšme et quatriĂšme actes se feront rapidement (âŠ) mais nous nâavons aucune idĂ©e du cinquiĂšme. »[4]
Le , Le MĂ©nestrel dĂ©voile que Jacques Offenbach prĂ©pare, pour lâautomne, en collaboration avec Henri Meilhac et Ludovic HalĂ©vy, La Vie Parisienne pour le thĂ©Ăątre du Palais-Royal[5]. Cette Ćuvre, prĂ©sentĂ©e sur une scĂšne habituĂ©e au vaudeville, qui est Ă lâĂ©poque une « piĂšce entremĂȘlĂ©e de couplets »[6], exige malgrĂ© tout une augmentation de « lâorchestre et des chĆurs du Palais-Royal ». Les rĂŽles principaux, Ă lâexception de celui de Zulma Bouffar, sont confiĂ©s Ă la troupe de ce thĂ©Ăątre[7].
Alors que la presse rapporte que « les morceaux [seront] moins longuement traitĂ©s ; mais [quâ]ils [seront] en plus grand nombre »[7], le compositeur ne se mĂ©nage pas « pour arriver, par gradation, Ă un grand effet » pour le finale de chaque acte. Il Ă©crit Ă ses librettistes le : « Je ne puis faire le finale [de lâacte III] que si vous me le mettez debout. AprĂšs lâensemble, donc, et avant la 1re chanson Ă boire, il me faut des dĂ©tails entre les artistes, comme : âQuel vin voulez-vous ?â, ou âQuel vin buvez-vous ?â[.] Tout le monde veut servir le baron. Pauline veut lui adresser des tendresses, etc., etc. Puis la chanson. AprĂšs le chĆur, il me faut Ă©galement des bredouillis pour arriver Ă la griserie. On peut boire Ă la santĂ© de tout le monde, tout en versant au baron toujours et sans cesse. »[8]
Les répétitions
Le livret est lu aux artistes le et la musique le lendemain. Le travail commence dÚs le et les répétitions du premier acte le [9].
Le livret est dĂ©posĂ© Ă la Commission de Censure le . Elle demande, entre autres, la suppression de nombreuses phrases trop suggestives, un changement de nationalitĂ© pour le baron et la baronne de Grondremarck, qui de danois deviennent suĂ©dois, et la suppression dâun trio Ă lâacte III caricaturant le monde politique et militaire[10].
Les rĂ©pĂ©titions de lâacte V dĂ©butent le . Lâorchestre commence Ă rĂ©pĂ©ter dĂšs le [11].
Le , les librettistes décident de refaire les actes IV et V. Ils « ne nous ont pas donné au théùtre ce que nous en attendions. Il faut les refaire et nous les refaisons. »[12] note Ludovic Halévy dans ses carnets.
La presse sâinquiĂšte du rĂ©sultat : « Le maestrino est fort occupĂ© Ă transformer Hyacinthe, Gil-PĂ©rez, Priston, Lassouche et Mme Thierret, en chanteurs virtuoses. »[13]. Les rĂ©pĂ©titions sont difficiles, Ludovic HalĂ©vy note le : « Les rĂ©pĂ©titions de la Vie parisienne me rendent Ă peu prĂšs fou »[14]. Il expliquera aprĂšs la premiĂšre : « Les acteurs (âŠ) avaient condamnĂ©e » la piĂšce et sâexclamaient : « Ă quoi bon apprendre les deux derniers actes, il faudra baisser la toile au milieu du troisiĂšme acte, etc. »[15].
Seul Jacques Offenbach semble certain du succÚs, il écrit la veille de la premiÚre, à Hortense Schneider : « J'espÚre que tu useras plus d'une paire de gants en applaudissant les choses adorables que j'ai faites dans la Vie Parisienne. »[16]
Création
L'accueil
La premiĂšre a lieu le . Le MĂ©nestrel est conquis : « MM. Ludovic HalĂ©vy, Henri Meilhac et Offenbach ont brillamment gagnĂ© la premiĂšre bataille de leur campagne de 1867 »[17]. Les spectateurs ont prouvĂ© « par des bravos et des Ă©clats de rire, que cette parodie de âla vie parisienneâ ne pouvait mieux finir »[18] rapporte Le Figaro. Le rĂ©gisseur du thĂ©Ăątre conclut sa journĂ©e en notant sur le Journal de bord ces quelques mots : « La Vie parisienne a obtenu un grand succĂšs. »[19].
La musique
La musique est applaudie : « Multiplier les mĂ©lodies de courte dimension, les couler dans des rythmes saisissants dont la popularitĂ© sâempare, se prodiguer sans sâĂ©puiser, voilĂ lâart dâOffenbach »[18] ; « il y a lĂ trois quadrilles et une douzaine de valses, polkas, mazurkas tout prĂȘts pour le bal de lâOpĂ©ra : on va danser dessus tout lâhiver. »[17]. « La partition est certainement lâune des meilleures dâOffenbach »[20] note Ludovic HalĂ©vy.
La partition de La Vie Parisienne, Ă©ditĂ©e par Heu, paraĂźt fin [21], elle est dĂ©diĂ©e « Ă Monsieur Marcelin »[22], le crĂ©ateur de lâhebdomadaire Ă©ponyme fondĂ© en 1863 et dont Henri Meilhac et Ludovic HalĂ©vy sont, entre autres, les collaborateurs[23].
Le livret
Le livret est remarquĂ© pour sa modernitĂ© : il « est fait par des jeunes gens dont lâesprit et la gaietĂ© sont Ă la mode du dernier jour »[17]. Câest « une satire trĂšs fine, et, disons-le, dans la plus flagrante actualitĂ© ; elle va au but quâelle veut atteindre avec beaucoup de sens, beaucoup dâesprit, beaucoup dâĂ -propos. »[18] Seul l'acte IV nâest pas apprĂ©ciĂ© : « câest un vase dâeau glacĂ©e qui (âŠ) rejaillit sur les rieurs de la salle »[18] note Le Figaro.
Les créateurs
Une « lĂ©gende tenace (âŠ) veut que La Vie Parisienne ait Ă©tĂ© Ă©crite uniquement pour des âacteurs Ă voixâ, ce qui est manifestement exagĂ©rĂ© »[24]. Avec La Vie parisienne, Jacques Offenbach prĂ©sente un ouvrage lyrique dans un thĂ©Ăątre consacrĂ© au vaudeville â c'est-Ă -dire Ă la comĂ©die entrecoupĂ©e de passages chantĂ©s[25]. Si les interprĂštes, Ă l'exception de Zulma Bouffar que Jacques Offenbach a rĂ©ussi Ă faire engager par les directeurs du thĂ©Ăątre du Palais-Royal[26], « Ă©taient avant tout des comĂ©diens, ces derniers connaissaient parfaitement l'art du couplet et devait faire preuve de qualitĂ©s vocales certaines. »[27].
Zulma Bouffar qui joue le rĂŽle de Gabrielle « nâa pas moins dâaisance dans son jeu que dans son chant »[18], elle « est la prima-dona de cette musique endiablĂ©e »[17]. Le soir de la premiĂšre « on lui a redemandĂ© tous ses morceaux, mais elle nâa consenti Ă rĂ©pĂ©ter quâune tyrolienne quâelle chante adorablement. »[28]
Lâensemble de la troupe est saluĂ©e pour sa prestation et tout particuliĂšrement « Brasseur, passĂ© maĂźtre en imitations, [qui] fait un BrĂ©silien, un bottier, un major de table dâhĂŽte et un diplomate bĂšgue : quatre rĂŽles, quatre faciĂšs Ă mourir de rire »[18].
Les premiers remaniements
Quelques reprĂ©sentations aprĂšs la premiĂšre, Jacques Offenbach ajoute Ă lâacte III le couplet « Câest ainsi, moi, que je voudrais mourir » pour Urbain. MalgrĂ© le vif succĂšs, il le retira rapidement[29].
DâaprĂšs Jean-Christophe Keck, musicologue, lâĆuvre est « rapidement remaniĂ©e en quatre actes » pour attĂ©nuer certaines longueurs. Lâacte IV est mĂȘme abandonnĂ©[30], le Triolet de Gardefeu [no 4] est supprimĂ©[31], des coupes sont effectuĂ©es dans lâair du BrĂ©silien au Finale de lâacte I [no 6][32], dans le Duo de Gabrielle et Frick Ă lâacte II [no 7][32], dans le Finale de lâacte II [no 11][33], dans le Duo de Pauline et du baron [no 14], dans lâensemble [no 16], dans le Finale de lâacte III [no 17][34], dans lâentracte de lâacte V, dans le ChĆur et les couplets [no 21] et dans les Couplets et l'ensemble [no 23][35].
La presse de lâĂ©poque ne semble pas faire Ă©cho de ces modifications et on n'en connaĂźt donc pas les dates
SuccĂšs
Les prémices
Mi-dĂ©cembre, les recettes du thĂ©Ăątre se maintiennent toujours autour de 4 200 francs de recette par soir[36] : « les recettes dĂ©passent chaque soir quatre mille francs et il y a dix ou douze salles louĂ©es dâavance » sâĂ©tonne Ludovic HalĂ©vy[37].
Le prince de Galles qui passe une journĂ©e dĂ©but Ă Paris nâhĂ©site pas Ă aller entendre La Vie Parisienne[38].
Napoléon III et son épouse assistent à la 58e représentation le [39].
Début 1867, Jules Brasseur est remplacé par Jean Berthelier[40] qui obtient un grand succÚs lui aussi dans le rÎle[41]. Plus tard, « Hyancinthe, Zulma Bouffar, Mme Thierret et Mlle Honorine se font parfois remplacer pour des périodes plus ou moins longues tandis que [Jules] Brasseur est de retour le . »[42].
La 100e a lieu le [43]. Jacques Offenbach, Ludovic HalĂ©vy et Henri Meilhac invitent les troupes des thĂ©Ăątres du Palais-Royal, des VariĂ©tĂ©s et des Bouffes-Parisiens Ă dĂźner au restaurant Peterâs le jeudi [44].
Le triomphe de l'Exposition universelle
LâExposition universelle ouvre le sur le Champ-de-Mars. Quelques annĂ©es plus tard, le journaliste de L'Univers illustrĂ© se souviendra des visiteurs : « On eĂ»t dit que les phalanges dâĂ©trangers, dĂ©barquĂ©s des quatre points cardinaux, obĂ©issaient Ă une mĂȘme consigne. La Vie parisienne et la Grande-Duchesse, la Grande-Duchesse et la Vie parisienne, telles Ă©taient leurs premiĂšres prĂ©occupations, et ils nâĂ©taient tranquilles quâaprĂšs sâĂȘtre assurĂ© des places pour ces deux piĂšces en vogue. »[45] : « LâEurope entiĂšre Ă©tait Ă©blouie par la vision rutilante de la Vie Parisienne. »[46].
La 200e est fĂȘtĂ©e le [47]. Le , EugĂšne Labiche, dont la piĂšce doit remplacer la Vie Parisienne depuis longtemps, sâimpatiente : « Rien de nouveau au Palais-Royal. On annonce, tous les jours, les derniĂšres de La Vie parisienne, et (âŠ) on fait invariablement plus de 3 000 francs. »[48]
Le Tsar assiste avec ses deux fils à la 217e représentation le [49].
La Vie Parisienne quitte la scÚne du Palais-Royal le aprÚs 265 représentations[50]. Elle est reprise le [51] et atteint 293 représentations le [52], puis du 2 au pour atteindre 323 représentations[53].
Elle est montée dans plusieurs villes de province, comme Marseille[54], Rouen[55], Lille[56], Lyon[57], Nantes[58].
Ă lâĂ©tranger
La Vie Parisienne est crĂ©Ă©e Ă Bruxelles le dans une version en 4 actes[30]. Dans cette version, l'acte IV est composĂ© du Rondeau [no 18], des Couplets [no 19], et de la Reprise de lâensemble [no 19 bis] prĂ©cĂ©dĂ©s des numĂ©ros 21, 22, 22 bis et 23 et suivis par les numĂ©ros 24 et 25[59].
La Vie Parisienne est donnĂ© Ă Vienne le [60] dans une version en 4 actes et 5 tableaux. Pour cette version le Triolet de lâacte I [no 4] est supprimĂ©. Lâacte IV comporte deux tableaux : un premier tableau avec le Rondeau [no 18] et le Final [no 20] seulement et un deuxiĂšme qui reprend les numĂ©ros de lâacte V de la version parisienne[59]. Comme Ă son habitude pour les crĂ©ations viennoises, Jacques Offenbach enrichit lâorchestration : il ajoute « deux trombones (âŠ), deux cors (âŠ), un second hautbois, un second basson et une partie de percussions supplĂ©mentaires »[61]. Il se dĂ©place Ă Vienne pour cette crĂ©ation, mais malade, il ne peut pas conduire la premiĂšre reprĂ©sentation[39]. Dans une dĂ©pĂȘche tĂ©lĂ©graphique, le directeur du Carltheater Ă©crit : « SuccĂšs sans prĂ©cĂ©dent. Plusieurs rappels Ă chaque acte. Final troisiĂšme furore. Chanson Ă boire trois fois. »[62].
La Vie Parisienne est crĂ©Ă©e Ă Berlin en [63] oĂč elle reste Ă lâaffiche plus de 200 reprĂ©sentations[64].
1873, deuxiĂšme version parisienne
Projets
En , le thĂ©Ăątre du Palais-Royal cĂšde ses droits sur La Vie Parisienne au thĂ©Ăątre des VariĂ©tĂ©s ; Hortense Schneider est dâailleurs pressentie pour reprendre le rĂŽle de la baronne de Gondremarck[67]. Offenbach compose pour elle lâair de MĂ©tella [no 2][68]. Mais malgrĂ© son insistance et celle de Ludovic HalĂ©vy qui lui Ă©crit : « Tu jouerais MĂ©tella, les deux rondos⊠Tu ferais, je crois, un effet du diable avec la lettre, et tu gagnerais ton argent en ayant beaucoup de succĂšs et peu de fatigue », la diva ne se joint pas au projet[39].
La Vie Parisienne est effectivement reprise le au théùtre des Variétés. Seule Zulma Bouffar, et dans une moindre mesure Jean Berthelier, reprennent leurs rÎles[69].
Adaptations
Pour cette reprise, lâacte IV « a Ă©tĂ© coupĂ© ; le rĂŽle de Mme de Quimperkaradec (âŠ) a disparu ; un morceau inĂ©dit [no 2] a Ă©tĂ© ajoutĂ© par lâinĂ©puisable et cĂ©lĂšbre maestro Offenbach »[45]. Il rĂ©orchestre le triolet de Gardefeu [no 4] â quâil avait supprimĂ© et qu'il supprime de nouveau[31] â ainsi que lâair de MĂ©tella de lâacte V [no 22]. Il ajoute dans le final de lâacte III un air pour le baron de Gondremarck « OhĂ©, lâamiral, ta fĂȘte est charmante »[39].
Jacques Offenbach transpose le couplet du Baron [no 8] pour sâadapter Ă la tessiture de son interprĂšte JosĂ© Dupuis[33].
Le souvenir cuisant de la Guerre franco-allemande de 1870 oblige les librettistes à supprimer les références germaniques : dans le Finale de l'acte II [no 11], les bottiers et gantiÚres ne sont plus des Allemands et Gabrielle chante désormais sa tyrolienne en français.
Accueil
Si lâĆuvre est saluĂ©e pour son succĂšs lĂ©gitime et grĂące auquel les acteurs « ont entraĂźnĂ© le public dans la sarabande de gaietĂ© Ă©chevelĂ©e qui traverse les quatre actes de la piĂšce »[45], elle a malgrĂ© tout lâamertume dâune Ă©poque rĂ©volue : « Peut-ĂȘtre nâĂ©tait-il pas urgent de la reprendre ? » sâinterroge Le Temps[70].
Comme Ă la crĂ©ation, « câest Mlle Zulma Bouffar qui, Ă elle seule, a soutenu la piĂšce, et en a rappelĂ© les beaux jours. »[69]. Les artistes sont trĂšs comparĂ©s avec leurs prĂ©dĂ©cesseurs, et beaucoup sont regrettĂ©s Ă lâexemple de « Mlle DevĂ©ria [qui] a mĂȘme Ă©tĂ© chahutĂ©e dans ce cĂ©lĂšbre rondeau de la lettre de MĂ©tella que chantait si spirituellement Mlle Honorine. »[69].
MalgrĂ© cela, Le MĂ©nestrel prĂ©voit une « reprise (âŠ) fructueuse »[71], Le Temps parie sur une « cent cinquantiĂšme reprĂ©sentation »[72] et L'Univers IllustrĂ© parle d'un « large regain de vogue »[73].
Argument
Lâhistoire se passe Ă Paris, au milieu du XIXe siĂšcle.
Acte I
[Version de 1866. La gare du chemin de fer de lâOuest rive gauche.]
[Version de 1873. La salle dâattente de la gare du chemin de fer de lâOuest rive droite.]
Raoul de Gardefeu et Bobinet, deux rivaux, attendent sĂ©parĂ©ment leur maĂźtresse MĂ©tella. Elle arrive au bras de son nouvel amant Gontran. Les deux hommes, que « la trahison de Blanche Taupier [âŠ] sĂ©para », se rĂ©concilient et dĂ©cident dâaller vers « les femmes du monde » qui « se plaignent dâĂȘtre dĂ©laissĂ©es par les jeunes gens Ă la mode⊠».
Tandis que Bobinet part Ă la conquĂȘte du cĆur de la comtesse Diane de la Roche-Trompette, Raoul de Gardefeu rencontre Joseph, son ancien domestique, dĂ©sormais « guide⊠cicerone⊠attachĂ© au Grand-HĂŽtel⊠». Joseph attend « un baron suĂ©dois accompagnĂ© de sa femme » qui vient dĂ©couvrir « les beautĂ©s de la capitale ». Raoul de Gardefeu a lâidĂ©e de se substituer Ă Joseph pour pouvoir faire la cour Ă cette « femme du monde » : il accueille donc le baron et la baronne de Gondremarck et leur promet de leur faire visiter « la ville splendide ».
[Version de 1866. Raoul de Gardefeu avait reçu de Joseph une lettre Ă lâattention de la baronne de Gondremarck. Il la lui confie : il sâagit dâune invitation de madame de Folle-Verdure qui les invite Ă dĂźner, deux jours plus tard, chez sa tante madame de Quimper-Karadec.]
Une nouvelle fournĂ©e de voyageurs descend dâun train et envahit la gare. Parmi eux, un BrĂ©silien qui revient Ă Paris en sâexclamant : « Et je viens pour que tu me voles / Tout ce que lĂ -bas jâai volĂ© ! ».
Acte II
Un salon chez Gardefeu.
Alors quâAlphonse, le domestique de Raoul de Gardefeu, attend son maĂźtre, Frick, le bottier, demande en mariage Gabrielle, la gantiĂšre, quâil vient de rencontrer dans lâescalier.
Raoul de Gardefeu explique aux SuĂ©dois que le « Grand-HĂŽtel Ă©tant plein, lâadministration a dĂ» acheter une foule de petits hĂŽtels pour y loger les voyageurs. » Le baron confie Ă Raoul de Gardefeu une lettre de recommandation Ă porter Ă MĂ©tella. Ă la demande du baron qui ne souhaite pas « dĂźner en tĂȘte-Ă -tĂȘte avec la baronne », Raoul de Gardefeu accepte dâorganiser une table dâhĂŽte.
Il propose à Frick et à Gabrielle de venir dßner avec leurs amis en leur suggérant de prendre les noms de leurs clients et clientes !
Bobinet propose Ă Raoul de Gardefeu qui cherche Ă Ă©loigner le baron de Gondremarck, dâorganiser chez sa tante, le lendemain, « une fĂȘte de nuit dans lâhĂŽtel de Quimper-Karadec en lâhonneur [du] SuĂ©dois ».
Raoul de Gardefeu confie à Métella, venue lui « donner une explication », la lettre de recommandation du baron de Gondremarck.
Des bottiers et des gantiĂšres envahissent le salon de Raoul de Gardefeu. Gabrielle prend le rĂŽle de madame de Sainte-Amaranthe, veuve dâun colonel, et Frick celui dâĂdouard, le major de la table dâhĂŽte. Le baron de Gondremarck remarque que les convives « ne sont pas distinguĂ©s », [Version de 1866. En effet, leur français est mĂȘlĂ© dâallemand], mais que peut-il attendre de mieux en payant seulement cent sous son sĂ©jour ?
Acte III
Le grand salon de lâhĂŽtel de Quimper-Karadec.
Sous la direction de Bobinet, tous les domestiques sâactivent pour recevoir le baron. Celui-ci fait connaissance avec Urbain, le gĂ©nĂ©ral Malaga de Porto-Rico, avec Prosper, le prince AdhĂ©mar de Manchabal, et enfin avec Pauline, madame lâamirale. Le baron est sĂ©duit par cette Parisienne « coquettes, dĂ©pensiĂšres⊠toquĂ©es⊠». Les autres invitĂ©s, câest-Ă -dire les niĂšces du concierge, font leur entrĂ©e : madame la vicomtesse de la PĂ©piniĂšre, madame la baronne de la Haute-Venue, madame la marquise de la Farandole, et enfin, lâamiral, Bobinet, qui a « fini par entrer dans [son] uniforme ». Les invitĂ©s renvoient les domestiques absents car « quand il y a des domestiques, on est obligĂ© de se tenir⊠» et font boire le baron de Gondremarck pour le retenir.
Acte IV
Un salon chez Gardefeu.
La baronne de Gondremarck revient des Italiens. Raoul de Gardefeu a pris soin dâĂ©loigner son domestique et la femme de chambre de la baronne. Mais on frappe Ă la porte, câest mesdames de Folle-Verdure et de Quimper-Karadec, qui sont revenus « de la campagne quelques jours plus tĂŽt », et insistent pour voir la baronne de Gondremarck. Cette derniĂšre a reçu quelques minutes plus tĂŽt une lettre de MĂ©tella lâavertissant « que cet homme qu[âelle a] trouvĂ© Ă la gare, et qui sâest fait passer pour un guide, nâest autre que le brillant vicomte Raoul de Gardefeu ! ». Raoul de Gardefeu, qui est allĂ© trouver deux chambres au Grand-HĂŽtel, renvoie les nouvelles venues. Il se retrouve seul avec madame de Quimper-Karadec qui a Ă©changĂ© sa place avec la baronne ! Dâabord glacĂ© par cette surprise, il reprend contenance. Alors que madame de Quimper-Karadec sâarme de pincettes, Bobinet et le baron de Gondremarck, expulsĂ© par la police de lâhĂŽtel de Quimper-Karadec, arrivent Ă propos.
Acte V
Un salon dans un restaurant.
[Version de 1866. Urbain, qui a Ă©tĂ© renvoyĂ© par madame de Quimper-Karadec, et qui est dĂ©sormais maĂźtre dâhĂŽtel, donne quelques instructions Ă ses garçons de cafĂ© avant la fĂȘte donnĂ© par un BrĂ©silien.]
[Version de 1873. Le maĂźtre dâhĂŽtel donne quelques instructions Ă ses garçons de cafĂ© avant la fĂȘte donnĂ© par un BrĂ©silien.]
Le baron de Gondremarck courtise MĂ©tella sans succĂšs.
[Version de 1866. Elle lui présente trois femmes masquées, sa propre épouse et mesdames de Quimper-Karadec et de Folle-Verdure.]
[Version de 1873. Elle lui présente une femme masquée, sa propre épouse.]
En effet elle vient de se souvenir du nom du « jeune homme » quâelle a « aimĂ© Ă la folie » : il sâagit de Raoul de Gardefeu quâelle va rejoindre.
VexĂ©, le baron de Gondremarck provoque en duel Raoul de Gardefeu. Bobinet, le tĂ©moin de Raoul de Gardefeu, le dĂ©fend : « mon ami vous trouve Ă la gare⊠Il se dit ! voilĂ un malheureux Ă©tranger qui va ĂȘtre bernĂ©, volĂ©, pillé⊠Il vous emmĂšne chez lui, il vous loge, il vous hĂ©berge⊠il vous fait faire ma connaissance !⊠et vous vous plaignez ? ». Le baron acquiesce et sâexcuse : « Je nâavais pas considĂ©rĂ© la question Ă ce point de vue. ». Il demande pardon Ă son Ă©pouse.
[Version de 1873. Raoul de Gardefeu comprend que MĂ©tella lâaime⊠et Bobinet dĂ©cide lui aussi de se remettre Ă lâaimer. MĂ©tella sâenthousiasme : « Excellente, cette idĂ©e-lĂ ! »]
Le BrĂ©silien sâĂ©crie : « Eh bien ! puisque tout est arrangĂ©, allons souper. Du bruit du champagne pendant toute la nuit, buvons et chantons. ».
Distribution
Personnage | Tessiture[74] | Créateur 1866 | Créateur 1873 |
---|---|---|---|
Le Brésilien | ténor | Jules Brasseur | Jean Berthelier |
Frick | |||
Prosper | |||
Le baron de Gondremarck | baryton | Hyacinthe | José Dupuis |
Bobinet | ténor ou baryton-Martin | Gil-PérÚs | Pierre-EugÚne Grenier |
Raoul de Gardefeu | ténor | Priston | Cooper |
Urbain | baryton | Lassouche | Baron |
Joseph | rÎle parlé | Martal | Mussay |
Alphonse | rÎle parlé | Ferdinand | Bordier |
Gontran | ténor ou baryton-Martin | ? | Coste |
Alfred | baryton | â | LĂ©once |
Un employĂ© | rĂŽle parlĂ© | â | Millaux |
Gabrielle | soprano léger | Zulma Bouffar | Zulma Bouffar |
La baronne de Gondremarck | soprano | CĂ©line Montaland | J. Grandville |
Métella | mezzo-soprano | Honorine | Devéria, Anna Van Ghell[75] |
Mme de Quimper-Karadec | Desclausas | FĂ©licia Thierret | â |
Pauline | soprano léger | Elmire Paurelle | Berthall |
Mme de Folle-Verdure | soprano | LĂ©ontine Massin | â |
LĂ©onie | soprano | BĂ©dard | A. Schneider |
Louise | soprano | Breton | Estelle Lavigne |
Clara | soprano | Henry | Milia |
Caroline | soprano | â | Julia H. |
Julie | soprano | â | Magne |
Augustine | soprano | â | Maria |
Charlotte | soprano | â | V. Klein |
Albertine | soprano | â | Pauline |
Partition
La Vie parisienne a fait l'objet de nombreuses versions du vivant d'Offenbach. On peut citer la création en 5 actes à Paris le , la création bruxelloise en 4 actes le , la création viennoise en 4 actes et 5 tableaux le et la deuxiÚme création parisienne en 4 actes le . Dans son édition critique, Jean-Christophe Keck note « Les découvertes faites tout au long de nos travaux prouvent que, pour ce compositeur, une partition est loin de demeurer lettre morte, figée une fois pour toutes, puisqu'il y apporte des modifications de maniÚre incessante. Lui seul est d'ailleurs habilité à le faire. ».
Le tableau ci-dessous, Ă©tabli d'aprĂšs lâĂ©dition critique Offenbach Edition Keck Ă©ditĂ©e par Boosey & Hawkes[76], rĂ©sume les diffĂ©rences principales entre les deux versions parisiennes. Pour plus de dĂ©tails, se rĂ©fĂ©rer Ă l'Ă©dition qui comporte aussi la version bruxelloise.
N° | Titre | 1866 | 1873 | |
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Ouverture | âą | âą | ||
1 | Introduction | « Nous sommes employĂ©s de la ligne de lâOuest » | âą | c |
2 | ChĆur et scĂšne | « Le ciel est noir » | âą | m |
3 | Couplets | « Elles sont tristes les marquises » | ⹠| ⹠|
4 | Triolet | « Ce que câest pourtant que la vie » | âą[77] | âą |
5 | Trio | « Jamais, foi de cicérone » | ⹠| ⹠|
6 | Final | « à Paris nous arrivons en masse » | ⹠| c |
Rondo du brĂ©silien | « Je suis BrĂ©silien, jâai de lâor » | |||
Ensemble final | « La vapeur nous amÚne » | |||
Entracte du 2e acte | âą | âą | ||
7 | Duo | « Entrez ! entrez, jeune fille Ă lâĆil bleu ! » | âą | c |
8 | Couplets | « Dans cette ville toute pleine de plaisirs » | ⹠| m |
9 | Rondeau | « Vous souvient-il, ma belle » | ⹠| |
10 | Couplets | « Pour découper adroitement » | ⹠| |
11 | Final | « Nous entrons dans cette demeure » | ⹠| c |
Couplets | « Je suis veuve dâun colonel » | |||
Air tyrolien | « On nâest vânu mâinviter » | |||
Entracte du 3e acte | âą | âą | ||
12 | Introduction | « Il faut nous dĂ©pĂȘcher vite » | âą | âą |
13 | Septuor | « Donc je puis me fier à vous » | ⹠| ⹠|
14 | Duo | « Lâamour, câest une Ă©chelle immense » | âą | c |
15 | Couplets | « On va courir, on va sortir » | ⹠| ⹠|
16 | Ensemble | « Votre habit a craqué dans le dos » | ⹠| c |
17 | Final | « Soupons, soupons, câest le moment » | âą | c |
Final suite | « Tout tourne, tout danse » | ⹠| m | |
Galop final | « Feu partout, lùchez tout » | ⹠| m | |
Air | « OhĂ© ! Lâamiral ! Ta fĂȘte est charmante » | âą | ||
Entracte du 4e acte | âą | |||
18 | Rondeau | « Je suis encor tout éblouie » | ⹠| |
19 | Couplets | « Quoi, ces messieurs pourraient, ma chÚre » | ⹠| |
19bis | Reprise de lâensemble | « Vengeons-nous ! il faut nous venger » | âą | |
20 | Final | « Tout tourne, tout danse » | ⹠| |
Entracte du 5e acte | âą | m | ||
21 | ChĆur et couplets | « Bien bichonnĂ©s et bien rasĂ©s » | âą | m |
22 | Rondeau | « Câest ici lâendroit redoutĂ© des mĂšres » | âą | âą[78] |
22bis | MĂ©lodrame | âą | ||
23 | Couplets et ensemble | « Je te connais ! â Tu me connais » | âą | |
24 | ChĆur et duo | « En avant, les jeunes filles » | âą | âą |
24bis | MĂ©lodrame | âą | âą | |
25 | Final | « Par nos chansons et par nos cris » | ⹠| m |
LĂ©gende :
âą | Figure dans la version |
c | Avec coupure |
m | Avec modification (nouvelle version) |
Costumes
- Costume du Baron de Gondremarck par Draner (1866)
- Costume de Bobinet Ă l'acte III par Draner (1866)
- Costume du Général Malaga de Porto-Rico par Draner (1866)
- Costume du Major par Draner (1866)
- Costume du Prince Adhémar de Manchabal par Draner (1866)
- Costume du Brésilien par Draner (1866)
- Costume du Brésilien par Draner (1866)
Citations et emprunts
- En arrivant à Paris, la baronne de Gondremarck demande, dans le no 5, à rencontrer les artistes à la mode : « Je veux, moi, dans la capitale / Voir les divas qui font fureur, / Voir la Patti dans don Pasquale, Et Thérésa dans le Sapeur ! ». Elle souhaite entendre Adelina Patti dans Don Pasquale, un opéra bouffe de Gaetano Donizetti créé à Paris en 1843, et Thérésa interpréter la chanson Rien n'est sacré pour un sapeur créée à l'Alcazar d'hiver en 1864.
- Dans le Finale de l'acte I [no 6], le BrĂ©silien demande Ă ĂȘtre conduit au chĂąteau d'AsniĂšres, lieu de fĂȘte du Second Empire : « Ă moi, les nuits de Paris / Qu'on me mĂšne au bal d'AsniĂšres. ».
- Dans le Finale de lâacte II [no 11], les auteurs citent un couplet de Michel et Christine de EugĂšne Scribe et Henri Dupin crĂ©Ă© en 1821.
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- Pour le Finale de l'acte II [no 11], Jacques Offenbach dit avoir « pris â paroles et musique â (âŠ) une tyrolienne qui est aussi connue en Allemagne, que lâair Jâai du bon tabac en France. »[79]
- Dans son rondeau [no 22], Métella fait référence au Café Anglais en disant « Les brillants viveurs sont mal à leur aise, / Et dans le grand Seize / On voudrait du thé ! ». Le Grand Seize était un des salons de ce restaurant. à noter que les librettistes indiquent que l'action de l'acte V se déroule dans « Un salon dans un restaurant », rien n'indique qu'il s'agit du Café Anglais.
- Au dernier acte, en hommage à Wolfgang Amadeus Mozart, Jacques Offenbach cite, 3 tons plus haut, l'entrée des masques du Finale de l'acte I [no 15] de Don Giovanni. Ce mélodrame [no 22 bis] accompagne l'entrée masquée de Madame de Quimper-Quaradec, de la Baronne de Gondremarck et Madame de Folle-Verdure.
Postérité et emprunts
- En 1868, un an aprĂšs la crĂ©ation de La Vie parisienne, sur la mĂȘme scĂšne du thĂ©Ăątre du Palais-Royal, Ludovic HalĂ©vy, Henri Meilhac et Jacques Offenbach crĂ©ent l'opĂ©ra bouffe Le ChĂąteau Ă Toto. On y retrouve les membres des familles La PĂ©piniĂšre et La Roche-Trompette ainsi que Blanche Taupier[80].
- Ă la suite de son voyage aux Ătats-Unis, en 1875, Offenbach Ă©crira dans ses Notes d'un musicien en voyage : « Mes collaborateurs Meilhac et HalĂ©vy disent dans la Vie parisienne quâil nây a que les Parisiennes qui savent sortir Ă pied. Ils nâont pas vu les AmĂ©ricaines allant, venant, trottinant, se garant des voitures, relevant leurs robes dâun geste coquet et dĂ©couvrant des jambes exquises avec un art tout particulier. »
- à la scÚne VIII de l'acte II de la deuxiÚme version de La Vie parisienne, une domestique prend le rÎle de la baronne de La Butte-Jonvel. La fille du baron de La Butte-Jonvel donne son nom à l'opéra-comique La Créole que Jacques Offenbach créera en 1875 sur un livret d'Albert Millaud[81].
- En 2013, la compagnie Moukden ThĂ©Ăątre rĂ©alise Paris nous appartient, spectacle sur le Grand Paris, mĂȘlant des extraits de La Vie parisienne Ă des matĂ©riaux documentaires contemporains[82], adaptation et montage d'Eve Gollac et Olivier Coulon-Jablonka, mise en scĂšne Olivier Coulon-Jablonka.
Reprises
Parmi les reprises parisiennes, il y a eu notamment :
- cinq reprises au ThĂ©Ăątre des VariĂ©tĂ©s (en 1892, 1896, 1904, 1911 et 1913) avec des interprĂštes qui avaient pour nom Mlle MĂ©aly, Germaine Gallois, Albert Brasseur, Baron, Ăve LavalliĂšre, AmĂ©lie DiĂ©terle, Anna Tariol-BaugĂ© et mĂȘme Mistinguett (1911) ;
- deux reprises au thĂ©Ăątre Mogador, en 1931 avec Jane Marnac, FĂ©lix Oudart, Jeanne Saint-Bonnet, DaniĂšle BrĂ©gis et Henry-Laverne avec plus de 300 reprĂ©sentations[83], puis une autre en 1934 avec la mĂȘme distribution[84].
- une au Palais-Royal en 1958 par la compagnie Renaud-Barrault. Elle a fait date dans lâhistoire de lâopĂ©rette, car elle fut donnĂ©e plus par des comĂ©diens chantant que des chanteurs jouant : la mise en scĂšne Ă©tait de Jean-Louis Barrault, et les interprĂštes Ă©taient Simone ValĂšre, Suzy Delair, Madeleine Renaud, Pierre Bertin, Jean-Pierre Granval, Jean Desailly, Jean ParĂ©dĂšs, Georges Aminel ;
- une à l'Opéra Comique en 1974 avec Nicole Broissin, Jacques Mareuil, Henri Guy, Michel Caron et Danielle Millet ;
- une pour la réouverture du théùtre du Chùtelet en 1981, mise en scÚne d'Yves Robert, adaptation de Frantz Salieri, orchestration de Laurent Petitgirard , avec Michel Caron ;
- une au théùtre de Paris en 1985 avec Gabriel Bacquier et Jane Rhodes ;
- une à l'Opéra Comique en 1990 avec Gabriel Bacquier ;
- une à la Comédie-Française en 1997 et 1998, coadaptée par Xavier Maurel et Daniel Mesguich et mise en scÚne par ce dernier, avec une trÚs grande partie de la troupe ;
- une Ă Bercy en 1997 ;
- une en 2002, 2004 et 2005 au théùtre national de l'Opéra-Comique, mise en scÚne de JérÎme Savary ;
- une au théùtre du Trianon par l'orchestre de Bernard Thomas, mise en scÚne Gilbert Lemasson ;
- une à l'Opéra de Lyon en 2007 et 2009 mise en scÚne contemporaine par Laurent Pelly.
- une au Théùtre Antoine en . Adaptation et mise en scÚne Alain Sachs. Orchestration et direction musicale Patrice Peyriéras.
- Au ThĂ©Ăątre des Champs-ĂlysĂ©es, en dĂ©cembre 2021-Janvier 2022. Mis en scĂšne par Christian Lacroix (Ă©galement aux dĂ©cors et Costumes), Direction musicale de Romain Dumas.
Notes et références
- La clé de Métella, Ludovic Halévy et Henri Meilhac, Calmann-Lévy
- Le Brésilien, Ludovic Halévy et Henri Meilhac, Calmann-Lévy
- Le Photographe in Théùtre de Meilhac et Halévy VIII, Calmann-Lévy
- Carnets, Ludovic Halévy, Calmann-Lévy, p. 68, 23 novembre [1865]
- Le Ménestrel, dimanche 4 février 1866
- Grand dictionnaire universel du XIXe siĂšcle, Pierre Larousse, 1876, tome 15 p. 810
- Le Ménestrel, dimanche 12 août 1866
- Correspondance avec Meilhac et Havély, Jacques Offenbach, Séguier, p. 108
- Jacques Offenbach, Jean-Claude Yon, Gallimard 2000, p. 331
- La Vie parisienne â Livrets de Censure (1866/1873), Boosey & Hawkes â Bote & Bock
- Jacques Offenbach, Jean-Claude Yon, Gallimard 2000, p. 333
- Carnets, Ludovic Halévy, Calmann-Lévy, p. 130, 12 octobre 1866
- Le MĂ©nestrel, dimanche 14 octobre 1866
- Carnets, Ludovic Halévy, Calmann-Lévy, pp. 131-132, 20 octobre 1866
- Carnets, Ludovic Halévy, Calmann-Lévy, pp. 131-132, 4 novembre 1866
- in Offenbach, sa vie, son Ćuvre, AndrĂ© Martinet, pp. 116-117
- Le MĂ©nestrel, dimanche 4 novembre 1866
- Le Figaro, samedi 4 novembre 1866
- in Jacques Offenbach, Jean-Claude Yon, Gallimard 2000, p. 338
- Carnets, Ludovic Halévy, Calmann-Lévy, pp. 131-132, 10 novembre 1866
- Le Figaro, samedi 24 novembre 1866
- La Vie Parisienne, opéra bouffe en cinq actes, partition piano et chant, E. Heu éditeur
- Jacques Offenbach, Jean-Claude Yon, Gallimard 2000, p. 334
- Offenbach, Robert Pourvoyeur, Seuil, p. 134
- Jean-Claude Yon, Jacques Offenbach, Gallimard 2000, page 708 note 77.
- Jacques Offenbach, Jean-Claude Yon, Gallimard 2000, p. 337
- Rapport critique de l'édition critique de La Vie parisienne, Offenbach Edition Keck éditée par Boosey & Hawkes, p. 3
- La France musicale, 4 novembre 1866, in Jacques Offenbach, Jean-Claude Yon, Gallimard 2000, p. 338
- Rapport critique de l'édition critique de La Vie parisienne, Offenbach Edition Keck éditée par Boosey & Hawkes, p. 20
- Rapport critique de l'édition critique de La Vie parisienne, Offenbach Edition Keck éditée par Boosey & Hawkes, p. 9
- Rapport critique de l'édition critique de La Vie parisienne, Offenbach Edition Keck éditée par Boosey & Hawkes, p. 24
- Rapport critique de l'édition critique de La Vie parisienne, Offenbach Edition Keck éditée par Boosey & Hawkes, p. 25
- Rapport critique de l'édition critique de La Vie parisienne, Offenbach Edition Keck éditée par Boosey & Hawkes, p. 26
- Rapport critique de l'édition critique de La Vie parisienne, Offenbach Edition Keck éditée par Boosey & Hawkes, p. 27
- Rapport critique de l'édition critique de La Vie parisienne, Offenbach Edition Keck éditée par Boosey & Hawkes, p. 29
- Le Figaro, mercredi 12 décembre 1866
- Carnets, Ludovic Halévy, Calmann-Lévy, pp. 131-132, 10 novembre [1866]
- Le Figaro, lundi 10 décembre 1866
- Rapport critique de l'édition critique de La Vie parisienne, Offenbach Edition Keck éditée par Boosey & Hawkes, p. 21
- Le Figaro, dimanche 13 janvier 1867
- Le Figaro, dimanche 10 février 1867
- Jacques Offenbach, Jean-Claude Yon, Gallimard 2000, p. 710
- Le Figaro, 8 février 1867
- Le Figaro, 17 février 1867
- L'Univers illustré, 4 octobre 1873
- Jacques Offenbach, S. Kracauer, Bernard Grasset
- Carnets, Ludovic Halévy, Calmann-Lévy, p. 163, 20 mai [1867]
- In Jacques Offenbach, Jean-Claude Yon, Gallimard 2000, p. 349
- Carnets, Ludovic Halévy, Calmann-Lévy, p. 165, 6 juin [1867]
- Le Figaro, vendredi 26 juillet 1867
- Le Figaro, mardi 10 mars 1868
- Le Figaro, jeudi 23 avril 1868
- Jacques Offenbach, Jean-Claude Yon, Gallimard 2000, p. 388
- Le Figaro, lundi 4 novembre 1867
- Le Figaro, lundi 4 février 1867
- Le Figaro, mardi 5 février 1867
- Jacques Offenbach, Jean-Claude Yon, Gallimard 2000, p. 340
- Le Figaro, lundi 6 janvier 1868
- Rapport critique de l'édition critique de La Vie parisienne, Offenbach Edition Keck éditée par Boosey & Hawkes, p. 7
- Jacques Offenbach, Jean-Claude Yon, Gallimard 2000, p. 341
- Rapport critique de l'édition critique de La Vie parisienne, Offenbach Edition Keck éditée par Boosey & Hawkes, p. 11
- Le Figaro, samedi 2 février 1867
- Le MĂ©nestrel, dimanche 28 juillet 1867
- Jacques Offenbach, Jean-Claude Yon, Gallimard 2000, p. 376
- Le Figaro, mercredi 25 mars 1868
- La Vie Parisienne, words by Henry Meilhac and Ludovic Halevy, music by Jacques Offenbach, as performed for the first time in America under the direction of . Grau, John A. Gray & Green, 1869
- Le Figaro, mercredi 27 mars 1872
- Rapport critique de l'édition critique de La Vie parisienne, Offenbach Edition Keck éditée par Boosey & Hawkes, p. 23
- Le Temps, lundi 29 septembre 1873
- Le temps, lundi 29 septembre 1873
- Le MĂ©nestrel, dimanche 21 septembre 1873
- Le Temps, Lundi 29 septembre 1873
- L'Univers illustré, 4 octobre 1873
- D'aprĂšs lâĂ©dition critique Offenbach Edition Keck Ă©ditĂ©e par Boosey & Hawkes, page 6. Les nombreux dĂ©tails et remarques sur les tessitures n'ont pas Ă©tĂ© rapportĂ©s ici.
- Le Figaro, 3 novembre 1873 sur Gallica
- RĂ©f. M202519899
- Supprimé durant les premiÚres représentations
- Deux versions successives
- Le Figaro, jeudi 13 décembre 1866
- Le Chùteau à Toto, Ludovic Halévy et Henri Meilhac, Michel Lévy frÚres 1868
- La Créole, Albert Millaud, Michel Lévy frÚres 1875, p. 39
- « âParis nous appartientâ : le Moukden-ThĂ©Ăątre se moque gentiment de la capitale Ă©ternelle », sur TĂ©lĂ©rama (consultĂ© le )
- Comoedia du 24 novembre 1931 sur Gallica
- Comoedia du 25 août 1934 sur Gallica
Liens externes
- Ressources relatives Ă la musique :
- Ressource relative au spectacle :
- La Revue La Vie Parisienne (http://revuelvp.free.fr)
- [PDF] Le livret original
- Notice sur le site de l'ANAO