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Eugénie de Montijo

MarĂ­a Eugenia Ignacia Agustina de Palafox y Kirkpatrick, 19e comtesse de Teba — dite EugĂ©nie de Montijo — nĂ©e le Ă  Grenade (Espagne) et morte le Ă  Madrid (Espagne), est l'Ă©pouse de NapolĂ©on III, empereur des Français. À ce titre, elle porte le titre d'impĂ©ratrice des Français du au .

Eugénie de Montijo
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L'impératrice Eugénie
par Franz Xaver Winterhalter (1853).

Titres

Impératrice des Français

–
(17 ans, 7 mois et 6 jours)

Prédécesseur Marie-Louise d'Autriche (impératrice des Français)
Marie-Amélie de Bourbon-Siciles (reine des Français)
Successeur Abolition du titre

Régente de l'Empire français

–
(1 mois et 9 jours)

Prédécesseur Louis-Philippe d'Orléans (1830)
Successeur Suppression du titre
Biographie
Titulature 11e comtesse de Mora et grande d'Espagne
17e baronne de Quinto
18e marquise de Moya
19e comtesse de Teba
16e marquise d'Ardales
9e marquise d'Osera
9e comtesse d'Ablitas
Distinctions Ordre de la Reine Marie-Louise
Ordre de l'Empire britannique
Ordre de Notre-Dame de Guadalupe
Nom de naissance MarĂ­a Eugenia Ignacia Agustina de Palafox y Kirkpatrick[Note 1]
Naissance
Grenade (Espagne)
DĂ©cĂšs
Madrid (Espagne)
SĂ©pulture Abbaye Saint-Michel (Farnborough) (Angleterre)
PĂšre Cipriano de Palafox y Portocarrero
MÚre María Manuela Kirkpatrick de Grevignée
Conjoint Napoléon III
Enfant Louis-Napoléon Bonaparte
RĂ©sidence Palais des Tuileries
ChĂąteau de CompiĂšgne
ChĂąteau de Fontainebleau
Religion Catholique
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D'origine espagnole, elle rencontre le tout premier président de la République française, alors Louis-Napoléon Bonaparte, en 1849 et l'épouse en 1853, aprÚs qu'il a été proclamé empereur. AprÚs avoir rencontré une certaine difficulté à enfanter, elle donne naissance en 1856 à Louis-Napoléon Bonaparte, fils unique du couple impérial et héritier de l'Empire.

Les années 1870 sont difficiles pour Eugénie. Le régime disparaßt en effet à la suite de la guerre franco-prussienne de 1870-1871, puis elle voit successivement le décÚs de son époux en 1873 et de son fils unique en 1879. Réfugiée en exil au Royaume-Uni depuis la fin du Second Empire, elle meurt à 94 ans au palais de Liria à Madrid, dans son pays natal. Eugénie est inhumée dans la crypte impériale de l'abbaye Saint-Michel de Farnborough, en Angleterre, avec son époux et son fils.

En raison de la rĂ©gence qu'elle exerça au cours de la guerre de 1870, elle est la derniĂšre femme Ă  avoir gouvernĂ© la France avec les prĂ©rogatives d'un chef d'État[1] - [2].

Décédée en 1920, Eugénie de Montijo a connu la PremiÚre Guerre mondiale, la révolution russe, ou encore la création du cinéma.

Jeunesse

Naissance et famille

María Manuela KirkPatrick et ses deux filles Maria et Eugénie.

Eugénie est née à Grenade en Espagne le au 12 de la calle de Gracia[3]. Elle est la fille cadette du comte et de la comtesse de Teba.

Son pĂšre, don Cipriano de Palafox y Portocarrero (1784-1839), comte de Teba, frĂšre cadet du comte de Montijo — dont il reprend plus tard le titre — s'Ă©tait ralliĂ© Ă  la France sous le Premier Empire. Jeune officier d'artillerie, Ă  la tĂȘte des Ă©lĂšves de l'École polytechnique, il participa Ă  la bataille de Paris en 1814 et fut fait Grand d'Espagne en 1834.

Au regard du peuple espagnol, il est un « afrancesado », c'est-à-dire quelqu'un qui, pendant la guerre d'indépendance espagnole, a pris le parti de la France bonapartiste.

Sa mĂšre, MarĂ­a Manuela Kirkpatrick de Closeburn y de GrĂ©vignĂ©e[4] (1794-1879), une aristocrate d'origine Ă©cossaise et belge, est la fille de l'Écossais William Kirkpatrick, qui fut nommĂ© consul des États-Unis Ă  Malaga[5] - [6], et la niĂšce du comte Mathieu de Lesseps.

La famille Kirkpatrick fut admise dans la noblesse espagnole et était apparentée à la noblesse irlandaise de Closeburn.

La sƓur aĂźnĂ©e de la future impĂ©ratrice, MarĂ­a Francisca de Sales ( – ), connue sous le nom de Paca, hĂ©rita du titre de Montijo et d'autres titres familiaux ; elle Ă©pousa en 1849 le duc d'Albe, propriĂ©taire entre autres immenses biens, du palais de Liria Ă  Madrid, oĂč mourut l'ex-impĂ©ratrice soixante ans aprĂšs sa sƓur.

La future impĂ©ratrice et sa sƓur aĂźnĂ©e sont Ă©duquĂ©es dans le culte napolĂ©onien. Fuyant les remous des guerres carlistes, la comtesse de Montijo emmĂšne dĂšs 1834 ses deux filles en France, notamment dans la station balnĂ©aire de Biarritz, proche de la frontiĂšre espagnole. La future impĂ©ratrice en fait sa villĂ©giature aprĂšs y avoir sĂ©journĂ© deux mois en 1854 et NapolĂ©on III lui construit un palais[7].

EugĂ©nie, comtesse de Teba, est Ă©duquĂ©e Ă  Paris au couvent du SacrĂ©-CƓur, oĂč elle reçoit la formation traditionnelle de la noblesse de l'Ă©poque. Sa mĂšre, devenue veuve en 1839, confie l'instruction de ses deux jeunes filles, Paca et EugĂ©nie, Ă  Stendhal, qui leur enseigne l’histoire, essentiellement des anecdotes sur le rĂšgne de NapolĂ©on, qu'il a connu, et Ă  son grand ami MĂ©rimĂ©e, qui se charge du français[8] - [9] et qui reste d'ailleurs toute sa vie proche d'EugĂ©nie.

Le 14 février 1848, « Paca », qui en tant qu'aßnée a hérité des titres de son pÚre, épouse le duc d'Albe à Madrid.

Mariage avec Napoléon III

Rencontre

L'impératrice Eugénie.

En 1849, EugĂ©nie fait la connaissance de Louis-NapolĂ©on Bonaparte, prĂ©sident de la RĂ©publique française dans l'hĂŽtel de Mathilde Bonaparte, puis lors de rĂ©ceptions Ă  l'ÉlysĂ©e. DĂšs leur rencontre celui qui n'est alors que le « prince-prĂ©sident » est sĂ©duit. Le siĂšge qu'il entreprend auprĂšs d'EugĂ©nie dure deux ans, sa cour assidue lors de sĂ©jours au chĂąteau de CompiĂšgne Ă©tant Ă  l'origine de l'Ă©pisode du « trĂšfle de CompiĂšgne »[10].

Caricature sur les difficultés matrimoniales de Napoléon III dans l'Histoire tintamarresque de Napoléon III, Touchatout, 1877.

Les familiers du prĂ©sident (bientĂŽt empereur) sont au dĂ©but assez partagĂ©s envers la comtesse espagnole. Certains souhaitant que Louis-NapolĂ©on se lie avec une famille rĂ©gnante, comme autrefois NapolĂ©on Ier avec Marie-Louise. Par ailleurs, les souverains europĂ©ens, mĂȘme ceux apparentĂ©s Ă  la famille Bonaparte (comme les parents de la reine de Saxe, Caroline de Vasa), sont fort peu enclins Ă  donner une de leurs filles en mariage Ă  un empereur au trĂŽne mal assurĂ© et qu'ils regardent comme un parvenu pour ne pas dire un aventurier.

Le , un incident lors d'un bal aux Tuileries, oĂč la jeune Espagnole est traitĂ©e d'aventuriĂšre par l'Ă©pouse du ministre de l’Éducation Hippolyte Fortoul, prĂ©cipite la dĂ©cision de NapolĂ©on III de demander EugĂ©nie en mariage alors qu'il vient de mettre un terme Ă  sa relation avec Miss Howard[11].

Napoléon III et Eugénie.
Napoléon III, Eugénie et le prince impérial dans les années 1860

Aux Tuileries, dans sa communication[12] du devant le SĂ©nat, le Corps lĂ©gislatif et le Conseil d'État, l'Empereur dĂ©clare :

« Celle qui est devenue l'objet de ma prĂ©fĂ©rence est d'une naissance Ă©levĂ©e. Française par le cƓur, par l'Ă©ducation, par le souvenir du sang que versa son pĂšre pour la cause de l'Empire, elle a, comme Espagnole, l'avantage de ne pas avoir en France de famille Ă  laquelle il faille donner honneurs et dignitĂ©s. DouĂ©e de toutes les qualitĂ©s de l'Ăąme, elle sera l'ornement du trĂŽne, comme, au jour du danger, elle deviendrait un de ses courageux appuis. Catholique et pieuse, elle adressera au ciel les mĂȘmes priĂšres que moi pour le bonheur de la France ; gracieuse et bonne, elle fera revivre dans la mĂȘme position, j'en ai le ferme espoir, les vertus de l'ImpĂ©ratrice JosĂ©phine. [
] Je viens donc, Messieurs, dire Ă  la France : J'ai prĂ©fĂ©rĂ© une femme que j'aime et que je respecte, Ă  une femme inconnue dont l'alliance eĂ»t eu des avantages mĂȘlĂ©s de sacrifices. Sans tĂ©moigner de dĂ©dain pour personne, je cĂšde Ă  mon penchant, mais aprĂšs avoir consultĂ© ma raison et mes convictions. »

Cérémonie de mariage

L'acte du mariage civil est enregistrĂ© au palais des Tuileries dans la salle des MarĂ©chaux, le Ă  20 heures. Le mariage religieux suit Ă  Notre-Dame de Paris le . Pour cette occasion, l'Empereur signe 3 000 ordres de grĂące et fait savoir que toutes les dĂ©penses du mariage seraient imputĂ©es sur le budget de sa liste civile alors qu'EugĂ©nie refuse une parure de diamants offerte par la ville de Paris et demande que la somme correspondante soit consacrĂ©e Ă  la construction d'un orphelinat[13], qui sera Ă©difiĂ© sur l'emplacement de l’ancien marchĂ© Ă  fourrages du faubourg Saint-Antoine, dans le 12e arrondissement de Paris.

C'est l’architecte Jacques Hittorff qui sera chargĂ© de sa conception, il donne aux bĂątiments la forme d’un collier ; l'Ă©cole inaugurĂ©e le 28 dĂ©cembre 1856, prend le nom de maison EugĂšne-NapolĂ©on en l’honneur du jeune Louis-NapolĂ©on Bonaparte (1856-1879), nĂ© en 1856.

La lune de miel a lieu au parc de Villeneuve-l'Étang, Ă  Marnes-la-Coquette, au cƓur du domaine national de Saint-Cloud, domaine acquis par le futur Empereur ; quelques semaines plus tard, l'ImpĂ©ratrice est enceinte, mais perd l'enfant aprĂšs une chute de cheval.

Une nouvelle grossesse n'intervient que deux ans plus tard, au dĂ©but de l'Ă©tĂ© 1855. Louis NapolĂ©on, fils unique de NapolĂ©on III et d’EugĂ©nie, naĂźt le [14]. L’évĂ©nement est encore l’occasion pour NapolĂ©on III d’annoncer une nouvelle amnistie pour les proscrits du 2 dĂ©cembre, alors que 600 000 habitants de Paris (un Parisien sur deux) se cotisent pour offrir un cadeau Ă  l’ImpĂ©ratrice[15]. Le 17 au matin, une salve de cent un coups de canon annonce ce grand Ă©vĂ©nement au pays. L'Empereur a dĂ©cidĂ© qu'il serait parrain et l'ImpĂ©ratrice marraine de tous les enfants lĂ©gitimes nĂ©s en France en cette journĂ©e du , qui, au nombre de 3 000, furent pensionnĂ©s.

« L'ImpĂ©ratrice venait de remplir sa principale mission. Elle avait donnĂ© Ă  son Ă©poux un fils, et Ă  l'Empire un hĂ©ritier. L'enfant Ă©tait nĂ© un jour de triomphe, le jour des Rameaux
 Ce qui charmait surtout l'heureuse mĂšre, c'est que cet enfant si dĂ©sirĂ© Ă©tait non seulement un fils de France, mais un fils de l'Église et que, filleul du Pape, la bĂ©nĂ©diction du Saint-PĂšre planait sur son berceau[16]. »

Le 17 juillet suivant, l'Empereur rédige à PlombiÚres-les-Bains les dispositions concernant la régence[17], qu'il confie à l'Impératrice.

« (article 2) - Si l'Empereur mineur monte sur le TrÎne sans que l'Empereur son pÚre ait disposé, par acte rendu public avant son décÚs, de la Régence de l'Empire, l'Impératrice MÚre est Régente et a la garde de son fils mineur. »

Impératrice des Français

Personnalité d'Eugénie

L'impératrice Eugénie par Winterhalter (1854).

Elle est surnommĂ©e Badinguette par les opposants Ă  l'Empire (en rĂ©fĂ©rence au sobriquet donnĂ© au futur empereur Ă  la suite de sa cĂ©lĂšbre Ă©vasion du fort de Ham, avec le concours d'Henri Conneau, dĂ©guisĂ© avec la veste de travail d'un maçon qui portait le nom de Badinguet). Ces opposants prĂ©textent de son Ăąge avancĂ© de vingt-sept ans et de sa beautĂ© qui a fait tourner bien des tĂȘtes pour lui faire une mauvaise rĂ©putation. Victor Hugo ose mĂȘme Ă©crire : « l'Aigle Ă©pouse une cocotte » et une Ă©pigramme malveillante et anonyme a couru dans Paris :

« Montijo, plus belle que sage,
De l'Empereur comble les vƓux :
Ce soir s'il trouve un pucelage,
C'est que la belle en avait deux[18]
 »

L'impératrice Eugénie (1856).

D'une beauté éclatante, elle avait acquis une grande liberté d'allure, était passionnée et séductrice, voire provocante, avec retenue selon les canons de l'époque.

Son culte sentimental pour Marie-Antoinette est illustrĂ© par le portrait en robe « Ă  paniers » par Franz Xaver Winterhalter (92,7 x 73,7 cm, Metropolitan Museum of Art, New York) ; son peintre favori exĂ©cuta aussi en 1862 le portrait de sa sƓur la duchesse d'Albe, et son propre portrait qu'elle offrit Ă  son beau-frĂšre, qui fut placĂ© dans le « salon des Miniatures » du palais Liria Ă  Madrid, oĂč elle aimait se tenir.

Maxime Du Camp, dans ses Souvenirs d'un demi-siÚcle, la dépeint ainsi :

« L'Ă©croulement de l’Empire, l'affaissement de la France prouvent que NapolĂ©on III a commis bien des fautes ; la plus grave que l'on puisse lui reprocher, celle qui fut de consĂ©quence mortelle, c’est d’avoir Ă©pousĂ© EugĂ©nie de Montijo. Jamais crĂ©ature plus futile ne mit au service d’une ambition dĂ©sordonnĂ©e une plus mĂ©diocre intelligence. Elle exerça sur les mƓurs extĂ©rieures une influence dĂ©testable, elle eut sa camarilla, sa cour, ses partisans ; elle eut sa politique et poussa le pays dans des aventures dont elle Ă©tait incapable de calculer la portĂ©e, ni de prĂ©voir l’issue. Elle a Ă©tĂ© funeste, et sa beautĂ©, qui fut merveilleuse, ne l’absout pas. [
J]e dirais volontiers : “C'Ă©tait une Ă©cuyĂšre.” Il y avait autour d'elle comme un nuage de cold cream et de patchouli ; superstitieuse, superficielle, ne se dĂ©plaisant pas aux grivoiseries, toujours prĂ©occupĂ©e de l'impression qu'elle produisait, essayant des effets d'Ă©paules et de poitrine, les cheveux teints, le visage fardĂ©, les yeux bordĂ©s de noir, les lĂšvres frottĂ©es de rouge, il lui manquait, pour ĂȘtre dans son vrai milieu, la musique du cirque olympique, le petit galop du cheval martingalĂ©, le cerceau que l'on franchit d'un bond et le baiser envoyĂ© aux spectateurs sur le pommeau de la cravache. »

Le jeune Julien Viaud la vit passer un jour à Paris dans une voiture découverte et garda d'elle un souvenir ébloui. Devenu l'écrivain Pierre Loti, il l'évoque dans ses souvenirs.

Influence politique

Sur le plan politique, catholique ultramontaine, elle veut que la France soutienne le pape Pie IX par les armes (crĂ©ation du corps des zouaves pontificaux), alors que NapolĂ©on III Ă©tait favorable Ă  la libĂ©ralisation des autres États italiens. On prĂȘte Ă  l'empereur une boutade dans laquelle il qualifia l'impĂ©ratrice de lĂ©gitimiste, ce Ă  quoi elle aurait rĂ©pondu : « LĂ©gitimiste, moi ? Je ne suis pas si bĂȘte ! Sans doute j'ai toujours Ă©prouvĂ© du respect pour les Bourbons. Je n'aime pas les OrlĂ©ans. Ils ne reprĂ©sentent aucun principe. Je crois qu'on ne peut rĂ©gner que par une tradition sĂ©culaire ou par le vƓu Ă©clatant du pays »[19]. De fait, elle partageait l'essentiel de la doctrine bonapartiste[19] - [Note 2].

Portrait d'Eugénie commandé par Ismaïl Pacha à Gustave Le Gray en 1869, offert à l'impératrice lors de l'inauguration du canal de Suez.

Elle soutient contre les Anglais le projet français d'ouverture du canal de Suez, et en 1869 aprÚs un passage à Istanbul, une visite officielle qui a marqué les relations franco-turques pendant de longues années, elle alla l'inaugurer en personne avec les principaux monarques européens dont l'Empereur François-Joseph qui sera impressionné par sa beauté.

Le palais de Beylerbeyi, au bord du Bosphore, l'accueille pendant le séjour durant lequel elle visite, parmi tant d'autres lieux, le patriarcat arménien catholique et le lycée Saint-Benoßt.

Elle pousse Ă  l'invasion du Mexique, son entourage y voyant la perspective de l'Ă©mergence d'une grande monarchie catholique, modĂšle rĂ©gional capable de contrer la rĂ©publique protestante des États-Unis et, par effet de dominos, de procurer des trĂŽnes pour les princes europĂ©ens[21]. AprĂšs le refus d'Henri d'OrlĂ©ans (duc d'Aumale), candidat de l'empereur pour le futur trĂŽne mexicain, l'impĂ©ratrice propose quant Ă  elle Jean de Bourbon (comte de MontizĂłn)[22]. Mais celui-ci fait valoir, le , qu'il ne pourrait rĂ©gner sur le Mexique qu'en Ă©tant « appuyĂ© par les baĂŻonnettes Ă©trangĂšres », ce qu'il refuse absolument[23]. C'est finalement Ferdinand-Maximilien d'Autriche[24] (frĂšre de l'empereur François-Joseph Ier) qui accepte la couronne mexicaine, le . Cette aventure se solde par un dĂ©sastre.

L'impératrice prend aussi parti pour l'Autriche dans le conflit entre ce pays et la Prusse, ce qui fait le jeu du ministre-président de Prusse, le comte de Bismarck.

Enfin, elle est trois fois impératrice-régente de l'empire lors de la campagne d'Italie de l'empereur en 1859, de son voyage en Algérie en 1865, et en juillet 1870, aprÚs la déclaration de guerre et la capture de son mari par les Prussiens, essayant de gérer de son mieux la débùcle[25].

Les archives du ministÚre de la Maison de l'Empereur, sous Napoléon III, qui évoquent largement les interventions de l'impératrice Eugénie, notamment dans le domaine social et dans le domaine artistique, sont conservées aux Archives nationales dans la sous-série O/5[26].

Miracle de Lourdes

En 1858, le prince impĂ©rial Ă©tant malade, elle envoie une de ses dames d'honneur, l'amirale Bruat, quĂ©rir un peu d'eau rĂ©putĂ©e miraculeuse. À la suite de la guĂ©rison de leur fils, le prince impĂ©rial Louis NapolĂ©on, l'impĂ©ratrice EugĂ©nie convainc NapolĂ©on III de donner l'ordre de rĂ©ouverture de la grotte qui Ă©tait fermĂ©e aux pĂšlerins[27].

Protectrice des arts

L'impératrice en 1854.

Durant la pĂ©riode de l'Empire autoritaire et dans une moindre mesure dans les annĂ©es 1860, le domaine des arts et des lettres est soumis Ă  la censure. PrĂȘchĂ© par l'Église, le retour Ă  l'ordre moral, appuyĂ© par l'ImpĂ©ratrice EugĂ©nie, est l'une des prĂ©occupations du rĂ©gime.

Dans la vie culturelle de la cour et de la France, elle participe à la création du style Napoléon III (poirier noirci torsadé et incrustations de nacre
), basé essentiellement sur l'inspiration, voire la copie, des styles passés, soutient son vieil ami Mérimée, inspecteur général des monuments historiques, fait en 1853 sénateur, puis commandeur et grand officier de la Légion d'honneur, Winterhalter, Waldteufel, Offenbach


« Vers 1865, l'achĂšvement par Lefuel des salons de l'ImpĂ©ratrice aux Tuileries, dans le goĂ»t Louis XVI, crĂ©Ă© un courant marquĂ© en faveur du style Trianon [
] Le Louis XVI-ImpĂ©ratrice pĂ©nĂštre dans tous les intĂ©rieurs Ă©lĂ©gants. Pour la premiĂšre fois depuis la duchesse du Barry, une volontĂ© fĂ©minine impose ses prĂ©fĂ©rences mobiliĂšres [
] EugĂ©nie a vraiment la passion de Marie-Antoinette. Non seulement elle dĂ©pouille Ă  son usage personnel le Garde-Meuble et mĂȘme le musĂ©e du Louvre de leurs plus beaux meubles Louis XVI, mais elle en fait acheter sur sa cassette. Elle en meuble ses appartements privĂ©s aux Tuileries, Ă  Saint-Cloud, Ă  CompiĂšgne, oĂč les chefs-d'Ɠuvre d'Oeben, de Beneman, de Riesener, voisinent sans vergogne avec les confortables et les poufs capitonnĂ©s [
] elle commande Ă  ses Ă©bĂ©nistes des imitations qu'on pourrait qualifier d'admirables si des copies, mĂȘmes parfaites, pouvaient avoir valeur d'originaux. Georges GrohĂ© lui fournit les meilleures[28]. »

« Confondant » souvent le mobilier national avec ses biens personnels, elle en réclame aprÚs le passage de l'Empire à la République :

« À la crĂ©ation du Second Empire, les collections du Mobilier furent rattachĂ©es Ă  la Liste civile et de ce fait rĂ©sulta la fiction qu'elles appartenaient Ă  l'Empereur [
]. C'est ainsi que l'ImpĂ©ratrice, lors de la liquidation de la Liste civile, put revendiquer sept tapisseries du Don Quichotte, Ă  fond jaune, qui dĂ©coraient sa villa de Biarritz et qui lui furent abandonnĂ©es moyennant l'indemnitĂ© dĂ©risoire de cent francs chacune : elles se vendraient aujourd'hui cent mille francs piĂšce[29]. »

Dans son Journal d'un officier d'ordonnance / juillet 1870 - février 1871 (Paris, 1885) un certain Maurice d'Hérisson dit avoir « déménagé » une partie des appartements de l'Impératrice aux Tuileries en septembre 1870.

« À la suppression du musĂ©e des Souverains en 1873, des objets donnĂ©s par NapolĂ©on III furent revendiquĂ©s par la famille [
]. Les biens français du couple impĂ©rial ayant Ă©tĂ© mis sous sĂ©questre en septembre 1870 — objet d'un litige qui ne fut rĂ©glĂ© qu'en 1924 — il fut ensuite restituĂ© Ă  l'ex-impĂ©ratrice des tableaux et des sculptures dont une partie fut vendue Ă  Drouot dĂšs 1881, et un grand nombre d'autres, envoyĂ©es en Angleterre, furent aliĂ©nĂ©es aprĂšs sa mort en 1921, 1922 (tableaux) et 1927 (le contenu de Farnborough hill) »[30].

Un grand nombre d'Ɠuvres furent envoyĂ©es en Angleterre et aliĂ©nĂ©es aprĂšs sa mort ; quelques-unes avaient Ă©tĂ© donnĂ©es ou furent rachetĂ©es en 1881 par Firmin Rainbeaux, ancien Ă©cuyer de l'Empereur et qui lui ressemblait physiquement, Ă  qui Carpeaux avait offert en 1867 son buste en marbre[31]. Ils se retrouvĂšrent dans la vente aprĂšs dĂ©cĂšs de son fils FĂ©lix Ă  Drouot oĂč, le 22 octobre 1936, les musĂ©es nationaux mandatĂšrent Élie Fabius pour acquĂ©rir la suite de douze aquarelles de FortunĂ© et de Fournier reprĂ©sentant des vues intĂ©rieures des palais des Tuileries, Saint-Cloud et Fontainebleau, divers objets dus Ă  Biennais provenant de la reine Hortense, et des accessoires de sellerie
 Mais l'antiquaire ne put acheter qu'en 1937 le buste de NapolĂ©on III par Galbrunner d'aprĂšs Iselin qui fut exposĂ© dans la galerie d'Apollon du Louvre avant d'ĂȘtre restituĂ© Ă  son Ă©pouse, qui l'offrit Ă  Rainbeaux[32].

On cite l'échange verbal de 1869 entre Eugénie et l'architecte Charles Garnier présentant au couple impérial la maquette du nouvel opéra parisien :

« Mais cela ne ressemble à rien, Monsieur Garnier, cela n'a pas de style !

C'est du
 NapolĂ©on III, Madame[33] »

Eugénie et « la coquette »

EugĂ©nie de Montijo, apprĂ©ciant fortement le village proche du lieu de sa lune de miel avec NapolĂ©on III (parc de Villeneuve-l'Étang, territoire de la commune de Marnes-lĂšs-Saint-Cloud), baptisa la commune avec le qualificatif « la coquette » et supprima le qualificatif « lĂšs-Saint-Cloud ». D'ailleurs, l'Ă©glise du village a Ă©tĂ© construite en son honneur et baptisĂ©e en son nom.

La plage à Trouville, L'Impératrice Eugénie,
EugĂšne Boudin, 1863,
Glasgow, collection Burrell.

Elle-mĂȘme « coquette », elle lance la mode au Second Empire, abandonnant notamment la crinoline Ă  la fin des annĂ©es 1860 au profit de la tournure, sous l'influence de Charles Frederick Worth, couturier en faveur Ă  la cour. En matiĂšre d'accessoires, sa prĂ©fĂ©rence va Ă  la maison de luxe Maquet, oĂč elle se fournit en articles de maroquinerie, en plus d’y commander son papier Ă  lettres[34].

Place des femmes

Ses amitiés dans la mouvance saint-simonienne lui donnent l'occasion de faire avancer la cause des femmes. Elle est personnellement intervenue en faveur de Julie-Victoire Daubié pour la signature de son diplÎme du baccalauréat[35] ainsi que pour la remise de la Légion d'honneur à la peintre Rosa Bonheur[36]. Elle obtient que Madeleine BrÚs puisse s'inscrire en faculté de médecine.

Collections de bijoux

L'impĂ©ratrice EugĂ©nie parĂ©e d'un diadĂšme de perles, de bracelets et colliers, par Franz Xaver Winterhalter (musĂ©e d'Orsay). Entre 1855 et 1870, l’État commanda 400 versions de la version en pied de ce portrait d'apparat Ă  divers artistes afin d'orner les bĂątiments officiels. Le portrait original fut prĂ©sentĂ© lors de l'Exposition universelle de 1855 puis installĂ© au palais des Tuileries. Il a disparu lors du saccage des lieux durant la Commune de Paris (1871)[37]

L'ImpĂ©ratrice possĂ©dait une des plus importantes collections de bijoux de son temps ; Catherine Granger[30] rappelle que ses achats ont Ă©tĂ© globalement estimĂ©s Ă  l'Ă©norme somme de 3 600 000 francs, somme Ă  rapprocher des 200 000 francs consacrĂ©s Ă  l'achat d'Ɠuvres d'art pour sa collection personnelle.

Le bijoutier-joaillier américain, Charles Tiffany, qui avait déjà acquis les joyaux de la couronne de France acheta au gouvernement la majeure partie des bijoux de l'ex-impératrice[38] et les revendit aux dames de la haute société américaine.

La plupart d'entre eux ont ensuite appartenu Ă  AimĂ©e de Heeren[39] - [40], qui collectionnait des bijoux et s'intĂ©ressait en mĂȘme temps Ă  la vie de l'ImpĂ©ratrice.

Les deux femmes furent considĂ©rĂ©es comme les « reines de Biarritz » car elles passĂšrent l'Ă©tĂ© sur la cĂŽte basque, l'ImpĂ©ratrice dans la « villa EugĂ©nie », aujourd'hui hĂŽtel du Palais que lui fit construire NapolĂ©on III en 1854 — Ă©difice reconstruit et agrandi en 1903, dont le plan est en forme de « E » majuscule — AimĂ©e de Heeren sĂ©journa elle dans la villa « La Roseraie ».

Afin de faire face aux premiĂšres nĂ©cessitĂ©s de leur exil Ă  Londres, les souverains organisent une vente de bijoux chez Christie's, le , au 8 King Street, Ă  Londres[41], oĂč une foule de curieux se presse, car les journaux ont annoncĂ© la vente, depuis plusieurs semaines (le catalogue prĂ©cise « une partie de magnifiques joyaux appartenant Ă  une dame de qualitĂ© », mais le nom de la propriĂ©taire est sur toutes les lĂšvres). La vente comprend 123 lots : diadĂšmes, colliers, bracelets, Ă©ventails prĂ©cieux[42]. Parmi les piĂšces figurent deux rangs de grosses perles fines et surtout un extraordinaire ensemble en diamants et Ă©meraudes[43]. L'ensemble produisit 1 125 000 francs de l'Ă©poque[44].

Napoléon III avait reçu en cadeau de son oncle Joseph Bonaparte une magnifique perle dite la perle Pérégrine[Note 3]. Le couple royal la vend à James Hamilton, marquis et futur duc d'Abercorn, qui l'offre à sa femme Louisa[45] - [Note 4].

L'ImpĂ©ratrice EugĂ©nie dĂ©tenait une collection d'Ă©meraudes colombiennes et, compte tenu de leur exceptionnelle qualitĂ©, il est probable qu'une partie des 25 Ă©meraudes vendues[Note 5] se soient retrouvĂ©es dans la collection de bijoux Donnersmarck. En effet, l'industriel allemand le prince Guido Henckel von Donnersmarck commande (vers 1900), probablement au joaillier parisien Chaumet, un superbe diadĂšme pour sa femme la princesse Katharina, composĂ© de 11 Ă©meraudes colombiennes exceptionnellement rares, en forme de goutte et pesant plus de 500 carats[46].

Le musĂ©e du Louvre Ɠuvre depuis plusieurs annĂ©es pour tenter de rassembler les joyaux de la couronne de France, avec l'aide de la SociĂ©tĂ© des amis du Louvre[47], depuis la vente par l’État des bijoux de la couronne, du 12 au [48], et expose :

  • la broche reliquaire, « agrafe rocaille » (85 diamants montĂ©s sur argent dorĂ©), qui avait Ă©tĂ© adjugĂ©e aux joailliers FrĂ©dĂ©ric Bapst et Alfred Bapst, puis attribuĂ©e au musĂ©e[49] ;
  • depuis 1973, la paire de bracelets de la duchesse d'AngoulĂȘme (achetĂ©e 42 000 francs par Charles Tiffany, Ă  la vente de 1887) a Ă©tĂ© lĂ©guĂ©e au Louvre par un grand collectionneur, Claude Menier[50] ;
  • depuis 1988, la couronne (2 490 diamants et 56 Ă©meraudes, montĂ©s sur or), rĂ©alisĂ©e en 1855 par le joaillier Alexandre-Gabriel Lemonnier (de) (joaillier officiel de la couronne)[51]. La couronne avait Ă©chappĂ© Ă  la vente de 1887 (estimĂ©e Ă  40 597 francs) et a Ă©tĂ© donnĂ©e au Louvre, par M. Roberto Polo ;
  • depuis 1992, le diadĂšme (en argent doublĂ© or, 212 perles d'Orient et 1 998 diamants) rĂ©alisĂ© en 1853 par Alexandre-Gabriel Lemonnier et qui appartenait auparavant Ă  un ami d'AimĂ©e de Heeren, le prince von Thurn und Taxis, possesseur par hĂ©ritage d'un trĂšs important patrimoine artistique (diadĂšme achetĂ© 78 100 francs, Ă  la vente de 1887). La SociĂ©tĂ© des Amis du Louvre a pu l'acheter en vente publique, pour le Louvre[52] ;
  • en 2001, la parure en or et mosaĂŻques romaines, rĂ©alisĂ©e en 1810 pour l'ImpĂ©ratrice Marie-Louise, par le joaillier François-RĂ©gnault Nitot, joaillier de l’Empereur NapolĂ©on Ier (parure achetĂ©e 6 200 francs, Ă  la vente de 1887). La SociĂ©tĂ© des Amis du Louvre a pu l'acheter en vente publique, pour le Louvre[53] ;
  • en 2002, a pu ĂȘtre rachetĂ©, lors d'une vente publique organisĂ©e par les comtes de Durham, le diadĂšme de la duchesse d'AngoulĂȘme (40 Ă©meraudes et 1 031 diamants) rĂ©alisĂ© en 1819 par les joailliers Christophe-FrĂ©dĂ©ric Bapst et Jacques-Evrard Bapst (joailliers de la couronne), avec le concours du dessinateur Steiffert (diadĂšme achetĂ© 45 900 francs par le collectionneur anglais). Il complĂ©tait une parure d'Ă©meraudes et de diamants crĂ©Ă©e par le joaillier Paul-Nicolas MeniĂšre en 1814[54] - [Note 6] ;
  • en 2008, a pu ĂȘtre rachetĂ© le grand nƓud de corsage en diamants rĂ©alisĂ© en 1855 par le joaillier parisien François Kramer (joaillier personnel de l'ImpĂ©ratrice)[55]. Le bijou, achetĂ© Ă  la vente de 1887 par le joaillier Émile Schlesinger, Ă©tait restĂ© dans la famille Astor depuis plus de cent ans[56] - [Note 7] ;
  • en 2015, a pu ĂȘtre rachetĂ©e la broche d'Ă©paule, rĂ©alisĂ©e en 1855 par le joaillier parisien François Kramer[57]. La broche est entrĂ©e dans les collections du Louvre le .
  • Bijoux de l'ImpĂ©ratrice EugĂ©nie
  • DiadĂšme de la duchesse d'AngoulĂȘme (1819),par Christophe-FrĂ©dĂ©ric Bapst et Jacques-Evrard Bapst,musĂ©e du Louvre, Paris.
    DiadĂšme de la duchesse d'AngoulĂȘme (1819),
    par Christophe-Frédéric Bapst et Jacques-Evrard Bapst,
    musée du Louvre, Paris.
  • DiadĂšme (1853), par Alexandre-Gabriel Lemonnier, musĂ©e du Louvre, Paris.
    DiadÚme (1853), par Alexandre-Gabriel Lemonnier, musée du Louvre, Paris.
  • Couronne (1855), par Alexandre-Gabriel Lemonnier, musĂ©e du Louvre, Paris.
    Couronne (1855), par Alexandre-Gabriel Lemonnier, musée du Louvre, Paris.
  • La perle RĂ©gente (ou perle NapolĂ©on), fut achetĂ©e en 1811 par NapolĂ©on au joaillier François Regnault-Nitot, pour ĂȘtre offerte Ă  sa nouvelle Ă©pouse, Marie-Louise, comme la piĂšce maĂźtresse d'un diadĂšme de perles, qui Ă©tait le principal composant d'une parure de perles complĂšte. Figurant parmi les joyaux de la Couronne de France, elle se transmit d'impĂ©ratrice Ă  reine et de reine Ă  impĂ©ratrice. En 1853, Ă  la demande de l'ImpĂ©ratrice EugĂ©nie, elle fut montĂ©e en broche au milieu d'un feuillage de brillants et de perles, bijou qu'elle porta pendant plusieurs annĂ©es[58]. Le bijou sera vendu en , Ă  Pierre-Karl FabergĂ© (joaillier de la couronne de Russie). Celui-ci, le revendra au prince Nicolas Borisovitch Youssoupoff, oĂč avec la rĂ©volution russe, la trace de la perle sera perdue dans la tourmente de l'histoire, durant plus d'un demi-siĂšcle. Elle rĂ©apparaĂźtra, lors d'une vente aux enchĂšres, le , chez Christie's, Ă  GenĂšve, puis dans une nouvelle vente aux enchĂšres en 2005, oĂč elle sera vendue pour un montant de 2,5 millions de dollars[59].
  • Deux Ă©meraudes rectangulaires, pesant respectivement 17,97 carats et 15,99 carats, ont Ă©tĂ© vendues par Christie's, Ă  GenĂšve, le , pour un montant de 372 372 dollars. Ces deux Ă©meraudes colombiennes, qui avaient appartenu Ă  l'ImpĂ©ratrice EugĂ©nie, furent lĂ©guĂ©es, en 1920, Ă  sa filleule, Victoire-EugĂ©nie de Battenberg, reine consort d'Espagne. Celle-ci, exilĂ©e Ă  Lausanne, en 1931, avait vendu les pierres, aux enchĂšres, en [60].
  • Une autre broche (devant-de-corsage), dite « broche feuilles de groseillier », commandĂ©e par l'ImpĂ©ratrice EugĂ©nie, au joaillier Alfred Bapst, et fabriquĂ©e en 1855, a Ă©tĂ© vendue aux enchĂšres, Ă  GenĂšve, chez Christie's, le , pour un montant de 2 365 700 dollars[61] - [Note 8].
  • Depuis , le bijoutier amĂ©ricain Siegelson, expose une paire de boucles d'oreilles, diamants et perles en forme de gouttes, ayant appartenu Ă  l'ImpĂ©ratrice EugĂ©nie. Ce sont probablement, les boucles d'oreilles qui apparaissent sur le tableau, peint en 1854, par Franz Xaver Winterhalter, oĂč l'on voit de profil, l'ImpĂ©ratrice EugĂ©nie. La valeur des bijoux est estimĂ©e Ă  10 millions de dollars[62] - [63] - [Note 9].

Guerre franco-prussienne

Le prince Léopold de Hohenzollern-Sigmaringen, petit-fils de la grande-duchesse de Bade Stéphanie de Beauharnais, était un cousin de l'Empereur mais aussi un prince prussien.

Les tensions avec la Prusse resurgissent à propos de la succession d'Espagne quand le prince Léopold de Hohenzollern dont le frÚre a été élu prince souverain de Roumanie en 1866, se porte candidat le au trÎne d'Espagne, vacant depuis deux ans[64].

Un Hohenzollern sur le trÎne espagnol placerait la France dans une situation d'encerclement similaire à celui que le pays avait vécu à l'époque de Charles Quint. Cette candidature provoque des inquiétudes dans toutes les chancelleries européennes. En dépit du retrait de la candidature du prince le , ce qui constitue sur le moment un succÚs de la diplomatie française[65], le gouvernement de Napoléon III, pressé par les belliqueux de tous bords (la presse de Paris, une partie de la Cour, les oppositions de droite et de gauche[66]), exige un engagement écrit de renonciation définitive et une garantie de bonne conduite de la part du roi Guillaume Ier.

Le roi de Prusse confirme la renonciation de son cousin sans se soumettre Ă  l'exigence française. Cependant, pour Bismarck, une guerre contre la France est le meilleur moyen de parachever l'unification allemande. La version dĂ©daigneuse qu'il fait transcrire dans la dĂ©pĂȘche d'Ems de la rĂ©ponse polie qu'avait faite Guillaume de Prusse confine au soufflet diplomatique pour la France, d'autant plus qu'elle est diffusĂ©e Ă  toutes les chancelleries europĂ©ennes[67].

Tandis que la passion anti-française issue du premier empire français embrase les diffĂ©rents royaumes, grands-duchĂ©s et principautĂ©s allemands, la presse et la foule parisiennes rĂ©clament la guerre[66]. Bien que tous deux personnellement favorables Ă  la paix et Ă  l'organisation d'un congrĂšs pour rĂ©gler le diffĂ©rend, Ollivier et NapolĂ©on III, qui ont finalement obtenu de leur ambassadeur la version exacte de ce qui s'Ă©tait passĂ© Ă  Ems, se laissent dĂ©passer par les partisans de la guerre, dont l'ImpĂ©ratrice EugĂ©nie, mais aussi de ceux qui veulent une revanche sur l'empire libĂ©ral[68]. Les deux hommes finissent par se laisser entraĂźner contre leur conviction profonde[69]. MĂȘme s'il est de nature pacifique[68], NapolĂ©on III est cependant affaibli par ses Ă©checs internationaux antĂ©rieurs et a besoin d'un succĂšs de prestige[68] avant de laisser le trĂŽne Ă  son fils. Il n'ose pas contrarier l'opinion majoritairement belliciste, exprimĂ©e au sein du gouvernement et au parlement, y compris chez les rĂ©publicains[70], dĂ©cidĂ©s Ă  en dĂ©coudre avec la Prusse, alors que quelques semaines plus tĂŽt il avait hĂ©sitĂ© Ă  s'opposer Ă  la dĂ©cision d'Ollivier de rĂ©duire le contingent militaire, et ce malgrĂ© les avertissements lucides de Thiers[64].

Le cimetiĂšre de Saint Privat par Alphonse de Neuville.
Napoléon III lors de la bataille de Sedan par le peintre allemand Wilhelm Camphausen.
Napoléon III et Otto von Bismarck, aprÚs la défaite de Sedan, entrevue avec Bismarck à Donchery 1870 (peinture de 1878).

La guerre est déclarée le ; quand Napoléon III vint l'annoncer à ses proches se trouvant au chùteau de Bagatelle à Paris, devant la joie manifestée par son épouse dansant avec son fils, leur ami le richissime collectionneur marquis d'Hertford aurait dit : « Cette femme nous mÚne à la ruine ! »

De fait, l'armĂ©e prussienne a d'ores et dĂ©jĂ  l'avantage en hommes (plus du double par rapport Ă  l'armĂ©e française), en matĂ©riels (le canon Krupp) et mĂȘme en stratĂ©gie, celle-ci ayant Ă©tĂ© Ă©laborĂ©e dĂšs 1866[67].

Les premiers revers d'août 1870 sont imputés à Napoléon III et à Ollivier, ce qui fournit à la Chambre l'occasion de renverser le Premier ministre à une écrasante majorité, le , laissant l'Empereur seul sur la ligne de front, qu'elle soit politique ou militaire.

Pendant que NapolĂ©on III cherche « la mort sur le champ de bataille »[71], l'impĂ©ratrice, rĂ©gente, nomme le bonapartiste autoritaire Cousin-Montauban, comte de Palikao, Ă  la tĂȘte du gouvernement. Sous la pression de sa femme NapolĂ©on III renonce Ă  se replier sur Paris et marche vers Metz au secours du marĂ©chal Bazaine encerclĂ©[72].

Ses troupes sont elles-mĂȘmes alors encerclĂ©es Ă  Sedan ; le 2 septembre, n'ayant pu trouver la mort au milieu de ses hommes, NapolĂ©on III dĂ©pose les armes au terme de la bataille de Sedan et tente de nĂ©gocier les clauses de la capitulation avec Bismarck prĂšs du village de Donchery. Le lendemain l'Empereur, dĂ©sormais prisonnier, se rend en Belgique Ă  Bouillon. Il prend ensuite le train pour ĂȘtre internĂ© au chĂąteau Wilhelmshöhe Ă  Cassel en Allemagne[73].

Chute du Second Empire

Le 4 septembre, la foule envahit le palais Bourbon tandis que l'Impératrice se réfugie chez le docteur Thomas W. Evans, son dentiste américain, qui organise sa fuite vers l'Angleterre[74]. Le gouverneur de Paris, Louis Jules Trochu, reste passif et le régime impérial ne trouve guÚre de défenseurs, les soutiens traditionnels qu'étaient l'armée et la paysannerie étant trop loin, le traumatisme lié à la capitulation et à la captivité de l'Empereur trop important et la pression populaire à Paris et dans les grandes villes trop forte[75].

Des députés (dont Léon Gambetta et Jules Simon) se rendent à l'hÎtel de ville de Paris et y proclament la République ; un gouvernement provisoire qui prend le nom de Gouvernement de la Défense nationale est alors formé[76].

AprĂšs la chute de l'Empire

Lettre du roi de Prusse

Napoléon III en 1870.

Le , l'ex-impératrice, réfugiée en Angleterre, écrit au roi de Prusse Guillaume Ier en tentant de l'amener à renoncer à annexer ce qui deviendra l'Alsace-Moselle ; dÚs le 26, le souverain allemand répond par un refus[77].

« Madame,

J'ai revu la lettre que Votre Majesté a bien voulu m'adresser et qui a évoqué des souvenirs du passé que je ne puis me rappeler sans regrets !
Personne plus que moi ne déplore le sang versé dans cette guerre qui, Votre Majesté le sait bien, n'a pas été provoquée par moi.
Depuis le commencement des hostilitĂ©s ma prĂ©occupation constante a Ă©tĂ© de ne rien nĂ©gliger pour rendre Ă  l'Europe les bienfaits de la paix, si les moyens m'en Ă©taient offerts par la France. L'entente aurait Ă©tĂ© facile tant que l'Empereur NapolĂ©on s'Ă©tait cru autorisĂ© Ă  traiter et mon gouvernement n'a mĂȘme pas refusĂ© d'entendre les propositions de Jules Favre et de lui offrir les moyens de rendre la paix Ă  la France. Lorsque Ă  FerriĂšre des nĂ©gociations parurent ĂȘtre entamĂ©es au nom de Votre MajestĂ©, on leur a fait un accueil empressĂ© et toutes les facilitĂ©s furent accordĂ©es au MarĂ©chal Bazaine pour se mettre en relation avec Votre MajestĂ©, et quand le gĂ©nĂ©ral Boyer vint ici il Ă©tait possible encore d'arriver Ă  un arrangement si les conditions prĂ©alables pouvaient ĂȘtre remplies sans dĂ©lai. Mais le temps s'est Ă©coulĂ© sans que les garanties indispensables pour entrer en nĂ©gociations eussent Ă©tĂ© donnĂ©es.
J'aime mon pays comme vous, Madame, vous aimez le vĂŽtre, et par consĂ©quent je comprends les amertumes qui remplissent le cƓur de Votre MajestĂ© et j'y compatis bien sincĂšrement. Mais, aprĂšs avoir fait d'immenses sacrifices pour sa dĂ©fense, l'Allemagne veut ĂȘtre assurĂ©e que la guerre prochaine la trouvera mieux prĂ©parĂ©e Ă  repousser l'agression sur laquelle nous pouvons compter aussitĂŽt que la France aura rĂ©parĂ© ses forces et trouvĂ© des alliĂ©s. C'est cette considĂ©ration seule, et non le dĂ©sir d'agrandir une patrie dont le territoire est assez grand, qui me force Ă  insister sur des cessions de territoires, qui n'ont d'autre but que de reculer le point de dĂ©part des armĂ©es françaises qui, Ă  l'avenir, viendront nous attaquer.
Je ne puis juger si Votre Majesté était autorisée à accepter au nom de la France les conditions que demande l'Allemagne, mais je crois qu'en le faisant Elle aurait épargné à sa patrie bien des maux et l'aurait préservée de l'anarchie qui aujourd'hui menace une nation dont l'Empereur pendant vingt ans avait réussi à développer la prospérité.
Veuillez croire, Madame, aux sentiments avec lesquels je suis de Votre Majesté le bon frÚre
Guillaume
Versailles, le 26 octobre 1870[77] »

47 ans plus tard, en 1917, sous l'influence des États-Unis, les AlliĂ©s firent savoir Ă  la France qu'il n'Ă©tait pas question de lui restituer de façon inconditionnelle l'Alsace-Lorraine qu'ils considĂ©raient comme un territoire allemand[78] - [79].

C'est alors que l'ex-impératrice écrivit[80] à Clemenceau pour lui apprendre l'existence de cette lettre, qu'elle lui céda en 1918 par l'entremise d'Arthur Hugenschmidt[81].

Exil au Royaume-Uni

L'Impératrice Eugénie en 1880.

AprÚs la chute de l'Empire, elle devance son époux encore prisonnier en Allemagne pour louer Camden Place, à Chislehurst en Angleterre. C'est dans cette demeure que Napoléon III meurt le . Trois ans aprÚs, sa veuve laisse la direction du parti bonapartiste à Rouher, et se consacre à l'éducation de son fils, assisté de son précepteur Augustin Filon[82].

Le prince impĂ©rial Louis NapolĂ©on Bonaparte est cadet, en Angleterre, de l'AcadĂ©mie royale militaire de Woolwich, puis versĂ© dans un corps de cavalerie Ă  destination de l'Afrique du Sud oĂč il est tuĂ© par les Zoulous le Ă  Ulundi dans le Natal, lors d'une patrouille dans le bush ; une stĂšle commĂ©morative y fut posĂ©e sur ordre de la reine Victoria. Le prince est enseveli dans l'uniforme anglais.

Un an aprÚs, Eugénie fait un pÚlerinage au Zoulouland ; elle voyage incognito sous son nom habituel de « comtesse de Pierrefonds ».

Elle s'installe en 1885 Ă  Farnborough Hill, dans le Hampshire.

« Un grand parc qui monte ; immenses prairies et trĂšs beaux arbres : Ă  un tournant d'allĂ©e on aperçoit la maison trĂšs nombreuse et variĂ©e avec beaucoup de toits pointus [
] dans une sorte de jardin d'hiver, la grande statue du Prince impĂ©rial par Carpeaux avec le chien Nero (dont la nombreuse descendance est dans le chenil), maison peuplĂ©e de tant de gloires, de splendeurs, tous les portraits silencieux, toutes ces reliques, ces meubles, ces objets qui ont Ă©tĂ© associĂ©s Ă  ces gloires et Ă  ces splendeurs, et qui maintenant ne sont plus que des souvenirs. »

— Lucien Daudet, Dans l'ombre de l'impĂ©ratrice EugĂ©nie, 1935[83].

PrĂšs de sa nouvelle demeure, EugĂ©nie fonde en 1881 l'abbaye Saint-Michel (St Michael's Abbey) de Farnborough, Ɠuvre de l'architecte français Hippolyte Destailleur conçue comme un lieu de priĂšre et un mausolĂ©e impĂ©rial. Les dĂ©pouilles de NapolĂ©on III et du prince impĂ©rial Louis-NapolĂ©on sont transfĂ©rĂ©es, depuis Chislehurst, dans la crypte de l'Ă©glise abbatiale de Saint-Michel.

Quand elle séjourne à Londres, Eugénie séjourne au Brown's Hotel[84].

EugĂ©nie en compagnie de l'ImpĂ©ratrice Élisabeth d'Autriche dite Sissi et de son Ă©poux l'Empereur François-Joseph au cap Martin.

En 1892, afin de disposer de sa propre rĂ©sidence au cap Martin et ne plus y ĂȘtre l'invitĂ©e quasi permanente de l'ImpĂ©ratrice Élisabeth d'Autriche (plus connue sous le surnom de « Sissi »), elle fait construire la villa Cyrnos par Hans-Georg Tersling[85].

Durant l'affaire Dreyfus, elle est dreyfusarde convaincue, à l'encontre des bonapartistes français, qui croyaient tous à la trahison et honnissaient les « complices du traßtre »[86].

En 1904 elle donne au musée Carnavalet le berceau qui avait été offert par la ville de Paris au prince impérial à sa naissance, dessiné par Victor Baltard et réalisé par les frÚres Grohé et la maison Froment-Meurice (1856). AprÚs sa rencontre en 1911 avec Jean Ajalbert, conservateur du musée de La Malmaison, elle cÚde également des aquarelles et vues du chùteau par Auguste Garneray.

En 1906, ùgée de 80 ans, elle fut la marraine de la princesse Victoria de Battenberg, petite-fille de la reine Victoria du Royaume-Uni, lorsqu'elle est baptisée dans la religion catholique romaine pour pouvoir épouser le roi Alphonse XIII d'Espagne.

Bien qu'en retrait de la vie politique, et malgré son ùge avancé, elle reste d'une grande curiosité pour son temps et la modernité. Ainsi le , vivement intéressée par les essais du pionnier de l'aviation Samuel Franklin Cody, elle assiste à la présentation de son appareil sur un champ d'aviation, le Laffan's Plain[87], situé à Farnborough, non loin du domaine de l'Impératrice.

  • Samuel Franklin Cody (manteau clair) montre Ă  l'ancienne impĂ©ratrice (juste Ă  sa gauche, visage cachĂ©) des dĂ©tails de son appareil.
  • Autre vue de Samuel Franklin Cody (son manteau prĂ©sente des taches de graisse mĂ©canique) et de l'ancienne impĂ©ratrice (au centre), entourĂ©s par la foule, lors de la prĂ©sentation de l'appareil dont on n'aperçoit ici qu'une partie de la structure.

Visitant, vers 1910, son ancienne rĂ©sidence du chĂąteau de CompiĂšgne devenu musĂ©e, l'ex-impĂ©ratrice octogĂ©naire s'arrĂȘte prĂšs d'une fenĂȘtre, se met Ă  pleurer et ressent un malaise en se remĂ©morant cette Ă©poque ; le guide l'interpelle pour continuer la visite : personne ne remarque qu'il s'agit de l'ex-impĂ©ratrice des Français ; seul un homme la reconnaĂźt et lui apporte un verre d'eau[88].

Plus tard, en 1914, voulant cueillir une fleur d'un des parterres du jardin des Tuileries, oĂč elle a longtemps habitĂ©, elle se fit sermonner par le gardien qui ne l'avait pas reconnue[89].

Mort et funérailles

Tombe de l'impératrice, de son époux et de leur fils.

Ayant survĂ©cu prĂšs d'un demi-siĂšcle Ă  son mari et Ă  son fils unique, elle mourut Ă  94 ans, le 11 juillet 1920, au palais de Liria Ă  Madrid — qui conserve encore le portrait du jeune prince impĂ©rial sur la terrasse de Saint-Cloud par Winterhalter (1864), ayant ornĂ© le bureau de Farnborough Hill et rachetĂ© Ă  l'une des ventes de juillet 1927 par ses neveux, ducs d'Albe. IncendiĂ© lors de la guerre civile espagnole de 1936, le palais fut reconstruit aprĂšs 1955 par Cayetana Fitz-James Stuart, la fille unique du 17e duc.

La veuve du dernier monarque français laissait comme hĂ©ritiers le prince Victor NapolĂ©on, chef de la maison impĂ©riale, titulaire d'un majorat liĂ© Ă  ce titre et nouveau dĂ©tenteur de ses biens anglais, sa fille aĂźnĂ©e la princesse Marie-Clotilde pour ce qui restait en France du patrimoine de la famille impĂ©riale (encore en litige avec l'État), le duc d'Albe et la duchesse de TamamĂšs.

Elle est inhumée dans la crypte impériale de la chapelle néo-gothique de l'abbaye Saint-Michel de Farnborough, avec son époux et son fils. Le roi britannique George V a assisté à son requiem[90]

Lors de ses obsÚques, la République française est représentée symboliquement par un attaché d'ambassade en poste à Madrid, Robert Chapsal et un drapeau français est placé sur le cercueil ; l'abbé de Saint-Michel l'enlÚve pour le remplacer par le drapeau anglais, et déclare : « Maintenant, reposez en paix, Votre Majesté »[91].

Depuis la fin du XXe siĂšcle, est ponctuellement Ă©voquĂ© par diffĂ©rentes personnalitĂ©s françaises, le rapatriement de la dĂ©pouille de NapolĂ©on III et donc aussi celles de l'impĂ©ratrice et du prince impĂ©rial mais sans que ces demandes n'aient jamais eu l'approbation des descendants de la famille impĂ©riale, ni aient Ă©tĂ© portĂ©es ou soutenues par l'État français.

Un héritage dispersé

L'impératrice Eugénie en 1920.

La volontĂ© de l'ex-impĂ©ratrice de transmettre Ă  des Bonaparte sa derniĂšre demeure anglaise et son mobilier ne fut pas respectĂ©e, car dĂšs 1921 et 1922 deux ventes de tableaux anciens et modernes de ses collections furent organisĂ©es Ă  Londres par Christie's, et Ă  la suite de la mort en 1926 de Victor NapolĂ©on laissant deux enfants mineurs, sa veuve, nĂ©e ClĂ©mentine de Belgique, dut se sĂ©parer par deux ventes organisĂ©es en juillet 1927 par la maison londonienne Hampton, le contenu de Farnborough Hill sur place, aprĂšs que Joseph Duveen eut « prĂ©levĂ© » Ă  son profit (et pour un prix restĂ© secret) Le PĂȘcheur napolitain[92] et Jeune Fille Ă  la coquille, cĂ©lĂ©brissimes marbres de Carpeaux[93].

Les autres sculptures de Carpeaux atteignirent des prix Ă©levĂ©s, mais la sagacitĂ© d'Élie Fabius, associĂ© Ă  ses collĂšgues Martin Bacri et LĂ©on Bourdier, permit le retour en France d’Ɠuvres emblĂ©matiques, dont Le Prince impĂ©rial et son chien Nero[94], le « meuble serre-bijoux » de l'ImpĂ©ratrice par Charon frĂšres et Rivart (vers 1855, musĂ©e national du chĂąteau de CompiĂšgne) et plusieurs meubles de GrohĂ©, qui font l'objet en 1928, avec des objets acquis Ă  cette house sale par d'autres enchĂ©risseurs, d'une exposition-vente inĂ©dite au pavillon Osiris de La Malmaison, organisĂ©e par ce trio de marchands[95].

La collection de « peintures, sculptures, gravures, meubles et objets divers, manuscrits, souvenirs » (dont le jeu de petits chevaux de Mlle de Montijo) des derniers Bonaparte à avoir régné - constituée par le Docteur et Mme Gerrand, fut exposée au public sous le nom de « musée de l'Impératrice » à Pierrefonds, et donné en 1950 à la ville de CompiÚgne[96].

Postérité

Filmographie

Gale Sondergaard incarne l'impératrice Eugénie dans Juarez en 1939.

En 1937, elle est jouée par Raymonde Allain dans le film Les Perles de la couronne réalisé par Sacha Guitry.

En 1939, elle est incarnée par Gale Sondergaard dans le film Juarez réalisé par William Dieterle.

Le film Violettes impériales de Richard Pottier, sorti en 1952, fait référence à la rencontre d'Eugénie et de Napoléon III. Eugénie y est incarnée par l'actrice Simone ValÚre.

Elle est incarnée par Lucienne Legrand dans le film La Castiglione (1954) de Georges Combret, aux cÎtés de Paul Meurisse incarnant Napoléon III.

Documentaire

En 2010, un documentaire-fiction, intitulé Eugénie, la derniÚre impératrice, lui est consacré dans le cadre de l'émission Secrets d'Histoire, présentée par Stéphane Bern[97].

L’émission revient sur son rĂšgne jusqu'Ă  son exil en Angleterre aprĂšs la dĂ©faite contre la Prusse. Le documentaire revient Ă©galement sur son amitiĂ© avec la reine Victoria, les travaux d'Haussmann et de Garnier Ă  Paris qu’elle supervisa ainsi que sur l’inauguration du canal de Suez[98].

Autres hommages

Le yacht EugĂ©nie, commandĂ© par marchĂ© du Ă  Schneider, directeur des forges du Creusot, est acquis en 1863 pour la somme de 160 000 francs.

L'Impératrice fait de Biarritz sa villégiature. Napoléon III y fait construire en 1854 la villa Eugénie, l'actuel hÎtel du Palais ; le bùtiment initial brûle le , et est reconstruit dans l'esprit d'antan, mais en plus grand.

La station thermale d'Eugénie-les-Bains dans les Landes, créée en 1861, tient son nom de l'Impératrice. Les eaux Saint-Loubouer, une des sources qui composera la nouvelle station sous le nom de « source Saint-Loubouer Impératrice », profitent ainsi de la notoriété qu'apportait l'Impératrice aux stations thermales des Pyrénées voisines[99].

Elle a donnĂ© son nom au riz Ă  l'impĂ©ratrice, dessert fait de riz au lait avec des fruits confits, mais aussi Ă  l’archipel de l'impĂ©ratrice EugĂ©nie, dans le golfe de Pierre-le-Grand au nord-ouest de la mer du Japon. Ces Ăźles relĂšvent de la ville de Vladivostok.

Plusieurs variétés de plantes portent le nom de l'impératrice, comme la fraise Empress Eugénia, obtenue par le docteur Knewett d'Isleworth[100] ou la cerise Impératrice Eugénie obtenue par M. Varenne[101] - [102].

Lors d'une de ses expéditions au Gabon, l'explorateur Paul Belloni du Chaillu découvre dans le Sud du pays dans la localité de Fougamou des chutes qu'il nomme en son honneur « chutes de l'Impératrice Eugénie ».

La comptine L'Empereur, sa femme et le petit prince fait référence à Napoléon III, à l'Impératrice Eugénie et au prince impérial[103].

La planÚte mineure (45) Eugénie a été nommée en son honneur.

Le jardin de l'Impératrice-Eugénie, à Paris, est nommé en sa mémoire[104].

Galerie

Notes et références

Notes

  1. Magazine NapolĂ©on III, no 4 (4e trimestre 2008), article « Elle ne s’appelait pas EugĂ©nie de Montijo » (pp. 58 Ă  63) de Jean-Claude Lachnitt (historien).
    Noms successifs : Eugénie de Palafox y Portocarrero (1826-1839) ; Eugénie de Palafox y Portocarrero, comtesse de Teba (1839-1920) ; Eugénie de Palafox y Portocarrero, impératrice des Français (1853-1870).
  2. L'impératrice avait du cÎté maternel, un cousin issu de germains qui était un fervent légitimiste : le général Edward Kirkpatrick (1841-1925), qui fit partie de l'état-major du prétendant carliste au trÎne d'Espagne (Charles de Bourbon, dit Charles VII). Il publia en 1907, un essai historico-politique de plus de trois cents pages pour défendre les droits des Bourbons au trÎne de France, contre les prétentions des Orléans : général Edward Kirkpatrick de Closeburn, Les Renonciations des Bourbons et la succession d'Espagne (BNF 30682867). La mÚre de l'impératrice, María Manuela Kirkpatrick, était une cousine germaine[20] de Harris W. Kirkpatrick (natif de Litchfield, Connecticut), le pÚre du général.
  3. « pérégrin » (pérégrine) est un adjectif français rare qui signifie « voyageur, nomade », cf. Wiktionnaire:pérégrin.
  4. La perle PĂ©rĂ©grina, reste dans la famille Hamilton jusqu'en 1969, date Ă  laquelle elle est vendue aux enchĂšres chez Sotheby's, oĂč elle est acquise par l'acteur Richard Burton pour la somme de 37 000 USD. En , la perle Peregrina est vendue, en tant que partie de la collection d'Elizabeth Taylor, chez Christie's Ă  New York, montĂ©e sur le collier de diamants crĂ©Ă© par Cartier, pour un montant record, frais inclus, de 11,8 millions de dollars, soit plus de 300 fois, le montant payĂ© par Richard Burton, en 1969.
  5. Une copie annotĂ©e du catalogue de vente est conservĂ©e au Victoria and Albert Museum, Ă  Londres, oĂč l'acheteur de chaque lot a Ă©tĂ© identifiĂ©.
  6. L’émeraude centrale du diadĂšme, qui est entourĂ©e de 18 brillants, pĂšse 15,93 carats.
  7. Le retour du grand nƓud de corsage en France, a Ă©tĂ© rendu possible par la SociĂ©tĂ© des Amis du Louvre, grĂące Ă  une contribution exceptionnelle de 5 millions d’euros provenant des legs des docteurs Michel Rouffet et de son Ă©pouse. La vente initiale aux enchĂšres, ayant Ă©tĂ© annulĂ©e par une dĂ©cision d'un tribunal, la vente a pu se conclure sur la base d'une nĂ©gociation de grĂ© Ă  grĂ© avec le vendeur (estimation de 6,72 millions d'euros).
  8. La broche devant-de-corsage, vendue, appartenait Ă  une parure complĂšte, qui comprenait deux autres piĂšces : une guirlande, portĂ©e comme un collier, et un tour-de-corsage, portĂ© directement sur le vĂȘtement.
  9. Les perles avaient été acquises par le millionnaire américain George Crocker, le fils d'un magnat du chemin de fer. Les perles aient été ensuite acquises par une autre famille d'un riche industriel américain. Leur derniÚre apparition en public avait été enregistrée, à un bal de débutantes en 1941.

Références

  1. « Chatou : un cafĂ© causerie sur l’impĂ©ratrice EugĂ©nie », sur leparisien.fr, .
  2. Louis Badinguet, L'ImpĂ©rial Socialiste, Massot Éditions, , 83 p. (ISBN 979-10-97160-01-2, lire en ligne), p. 44.
  3. GeneviĂšve Chauvel, Inoubliable EugĂ©nie, Éd. Pygmalion, 1998, p. 17 et sv.
  4. (en) généalogie Kirkpatrick of Closeburn - "Blue Book", , 71 p. (lire en ligne), p. 68
  5. (en) Colin Carlin, William Kirkpatrick of Målaga, consul, trader and entrepreneur, and grandfather of the Empress Eugénie, Glasgow, The Grimsay Press, (ISBN 9781845300715)
  6. « William Kirkpatrick consolide encore sa position Ă  Malaga en y devenant, au dĂ©but de l’annĂ©e 1800, consul des États-Unis, ce qui ne sera pas une sinĂ©cure en cette pĂ©riode agitĂ©e, bien qu’il reprĂ©sente un pays neutre. Il n’a pas pour autant renoncĂ© Ă  sa nationalitĂ© britannique (...) » (extrait du compte rendu de Ghislain de Diesbach dans Napoleonica, La Revue 2011/2, N° 11, pages 213 Ă  219).
  7. Sylvie Santini, « Dans la tĂȘte de l'impĂ©ratrice EugĂ©nie », sur Paris Match, .
  8. « Pierre Pellissier, « Stendhal et Mérimée » », sur www.associationamisstendhal.org (consulté le ).
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  13. Milza 2006, p. 295-296.
  14. Son médecin accoucheur est le docteur Henri Conneau.
  15. Milza 2006, p. 296-297.
  16. Arthur-LĂ©on Imbert de Saint-Amand, La Cour du Second Empire (1856-1858), Paris, Édouard Dentu, 1898.
  17. Moniteur universel, .
  18. EugÚne de Mirecourt, Les femmes galantes des Napoléons Tome I, p. 215, Jules Abelsdorf, Berlin 1862.
  19. Raphaël Dargent, L'impératrice Eugénie : l'obsession de l'honneur (BNF 45404641), lire en ligne.
  20. Baroness de Closenurn (en) [sic] Will Be A Visitor In Santa Cruz Soon : Santa Cruz Sentinel (en), 15 mars 1930, p. 8, lire en ligne.
  21. « Yves Bruley, « Le rĂȘve mexicain de NapolĂ©on III vire au cauchemar » »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?), sur www.historia.fr, Historia.
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  23. Sara Ann Frahm, La cruz y el compĂĄs : masonerĂ­a y tolerancia religiosa en MĂ©xico, Bloomington, Ediciones Palibrio, 2015 (OCLC 928611497), lire en ligne
  24. Emmanuel Domenech, JuĂĄrez et Maximilien : histoire du Mexique, A. Lacroix, Verboeckhoven et Cie, 1868, t. III, p. 142-143, lire en ligne. DĂšs le mois de dĂ©cembre 1863 (op. cit., p. 154), l'« empereur Ă©lu » (comme l'appelaient en juillet les membres de la rĂ©gence) ne signera plus que Maximilien, mĂȘme si l'ancien prĂ©sident Ă  vie Santa-Anna parle encore de « notre empereur Ferdinand Maximilien » dans une lettre en avril 1864 (op. cit., p. 164-165).
  25. Jean ÉtĂšvenaux, « Revue du Souvenir NapolĂ©onien », Les trois rĂ©gences d'EugĂ©nie, no 492,‎ juillet-aoĂ»t-septembre 2012, p. 12 (lire en ligne).
  26. Voir la salle des inventaires virtuelle des Archives nationales « Archives nationales »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?), sur www.archives-nationales.culture.gouv.fr.
  27. Patrick Sbalchiero, Apparitions Ă  Lourdes, Presses du ChĂątelet, , 170 p. (ISBN 978-2-84592-473-4, lire en ligne).
  28. Henri Clouzot, Le style Louis-Philippe - NapolĂ©on III, Larousse, 1939, pp. 38 et 39 – archives personnelles.
  29. Fernand Calmettes, « Les tapisseries du Mobilier National », La Revue de l'art ancien et moderne, no 68, 10/11/1902 p. 378 – arch. pers.
  30. Catherine Granger, L'Empereur et les arts : la Liste Civile de NapolĂ©on III, École des Chartes, .
  31. Coll. Fabius frĂšres en 2011.
  32. MusĂ©e d'Orsay – cf. Olivier Gabet, Élie Fabius, un marchand entre deux Empires, Skira Flammarion, 2011, p. 115 et suiv.
  33. « L’OpĂ©ra de Charles Garnier », sur www.musee-orsay.fr (consultĂ© le ).
  34. « Le quartier de la Paix hier et aujourd'hui », La Renaissance de l’Art Français et des Industries du Luxe,‎ , p. 297.
  35. Julie-Victoire Daubié premiÚre bacheliÚre en 1861.
  36. Rosa Bonheur, premiĂšre femme artiste Ă  recevoir la LĂ©gion d'Honneur en 1865 de ses mains.
  37. NapolĂ©on III et l’impĂ©ratrice EugĂ©nie : leurs portraits d’apparat par F.-X. Winterhalter, Centre national des arts plastiques.
  38. Stuart Greespan, « Histoire d'une lĂ©gende », Vogue DĂ©coration no 11, septembre 1987, p. 162-163 – reproduisant une de ses broches en Ă©meraude, diamants et perles devant son Ă©crin.
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  71. Anceau 2008, p. 562.
  72. Sur le parcours de Napoléon III entre Metz et Sedan et la marche de l'armée de secours, voir Daniel Hochedez, « La guerre franco-allemande et l'occupation en Argonne (1870-1871) », revue Horizons d'Argonne, no 87, juin 2010, [lire en ligne].
  73. Anceau 2008, p. 527 et 532-533.
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  75. Anceau 2008, p. 532.
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  77. La lettre de Guillaume Ier d'Allemagne.
  78. Jean Jacques Becker, 1917 en Europe : l'annĂ©e impossible, Éditions Complexe, 1er janvier 1997, p. 137 et sqq.
  79. Joseph Reinach : Le rÎle de l'impératrice Eugénie en septembre et octobre 1870.
  80. Cette lettre est conservée aux Archives nationales.
  81. G. Lacour-Gayet, L'Impératrice Eugénie, Morancé, Paris, 1925, p. 83 lire sur Gallica.
  82. Pierre-Augustin Filon, Souvenirs sur l'impératrice Eugénie, Calmann-Lévy, 1889 (rééd. 1920), 336 p.
    Souvenirs sur l'Impératrice Eugénie sur Gallica.
  83. Cité par Olivier Gabet dans Un marchand entre deux empires, Elie Fabius et le monde de l'art (Skira/Flammarion, 2011, p. 65, avec reprod. d'une photo du bureau de Farnborough Hill par Mniszech, vers 1910).
  84. « L'impératrice Eugénie dans l'histoire du Brown's Hotel », sur www.palacehotelsoftheworld.com (consulté le ).
  85. Michel Steve, Hans Georg Tersling, architecte de la Cîte d’Azur, S.A.H.M.-Serre, 1990 (ISBN 2-86410-144-0).
  86. Selon LĂ©on Blum, Souvenirs sur l'Affaire, Gallimard, 1935, p. 114-116.
  87. Ce modeste champs d'aviation évolue et devient le Farnborough Airfield, un des hauts lieux de l'aéronautique anglaise.
  88. Émission Secrets d'histoire, « EugĂ©nie, la derniĂšre impĂ©ratrice », diffusĂ©e le 4 aoĂ»t 2010 sur France 2.
  89. « Aventure d'une ex-impĂ©ratrice », La Patrie (MontrĂ©al), 15 juillet 1914 « Aventure d'une ex-impĂ©ratrice »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?), sur collections.banq.qc.ca.
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  91. Émission Secrets d'Histoire, « EugĂ©nie, la derniĂšre impĂ©ratrice », diffusĂ©e le 4 aoĂ»t 2010 sur France 2.
  92. National Gallery de Washington depuis 1943.
  93. Idem.
  94. Marbre, 1865, Paris, musée d'Orsay ; exposé vers 1927 au chùteau de La Malmaison, puis donné en 1930 avec d'autres importants souvenirs impériaux par Marguerite Deutsch de La Meurthe au musée du Louvre.
  95. Gabet, op. cit., p. 68 et 70.
  96. Cf. la sĂ©rie de 10 cartes postales dans une pochette intitulĂ©e Documents sur l'ImpĂ©ratrice EugĂ©nie Comtesse de Pierrefonds sur le Prince ImpĂ©rial et la famille impĂ©riale – Paris, Ă©dit. Bi-Oxyne, s.d. – arch. pers.
  97. Angélique Boilet, « Secrets d'Histoire sur les traces de l'impératrice Eugénie », sur Le Monde,
  98. « Secrets d'Histoire : Eugénie, la derniÚre impératrice », sur Le Figaro (consulté le )
  99. Anne de Beaupuy, Charles Corta : le Landais qui servit deux empereurs, Claude Gay, Ă©d. L'Harmattan, 2009
  100. Bulletin de la Société pomologique de Londres, juillet 1856.
  101. Société nationale d'horticulture de France, 1854.
  102. AliĂ©nor Samuel-HervĂ©, « Les anciennes variĂ©tĂ©s horticoles ‘ImpĂ©ratrice EugĂ©nie’ », sur graines.hypotheses.org (consultĂ© le )
  103. Voir « La Plume et le Rouleau », sur laplumeetlerouleau.over-blog.com (consulté le )
  104. « Jardin de l'Impératrice Eugénie », sur www.paris.fr

Voir aussi

Bibliographie

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  • Maurice PalĂ©ologue, Les entretiens de l'impĂ©ratrice EugĂ©nie, Plon, 1928.
  • Octave Aubry, L'ImpĂ©ratrice EugĂ©nie (1931), L'ImpĂ©ratrice EugĂ©nie et sa cour (1932), Les DerniĂšres AnnĂ©es de l'impĂ©ratrice EugĂ©nie (1933).
  • Lucien Daudet, Dans l'ombre de l'ImpĂ©ratrice EugĂ©nie, Gallimard, 1935.
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  • Jean Autin, L'ImpĂ©ratrice EugĂšnie : ou l'empire d'une femme, Paris, Fayard, , 1re Ă©d., 420 p. (ISBN 978-2-213-02456-1, prĂ©sentation en ligne).
  • Jean des Cars, EugĂ©nie, la derniĂšre impĂ©ratrice, Perrin, 1997.
  • EugĂšne Rouyer, Les Appartements de S. M. l'ImpĂ©ratrice au Palais des Tuileries, DĂ©corĂ©s par M. Lefuel, architecte de l'Empereur. Le Libraire Polytechnique, J. Baudry, 1867, Classeur d'estampes.
    Les Appartements de S. M. l'Impératrice sur Gallica.
  • Philippe Cougrand, Le Voyage Ă  Itelezi, Bordeaux, Pleine Page Éditeur, 2009.
  • Jean Tulard (dir.), Dictionnaire du Second Empire, Paris, Ă©d. Fayard, 1995.
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  • Pierre Milza, NapolĂ©on III, Perrin collection « Tempus », .
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  • Maxime Michelet, L'impĂ©ratrice EugĂ©nie, une vie politique, Le Cerf, 2020.
  • Laure Chabanne et Gilles Grandjean, L'impĂ©ratrice EugĂ©nie, Flammarion, 2020.
  • Étienne Chilot, La derniĂšre souveraine. L'impĂ©ratrice EugĂ©nie (1826-1920), Ă©ditions Le Charmoiset, 2020.

Articles connexes

Liens externes

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