Charles de Bourbon (1848-1909)
Charles VII (en espagnol : Carlos VII), nĂ© Carlos MarĂa de los Dolores Juan Isidro JosĂ© Francisco Quirino Antonio Miguel Gabriel Rafael le Ă Laibach et mort le Ă Varèse, connu par son titre de courtoisie de duc de Madrid, est l’aĂ®nĂ© des CapĂ©tiens et le chef de la maison de Bourbon, est le prĂ©tendant carliste au trĂ´ne d'Espagne de 1868 Ă 1909, et le prĂ©tendant lĂ©gitimiste au trĂ´ne de France sous le nom de « Charles XI » de 1887 Ă 1909. Contestant la lĂ©gitimitĂ© de la lignĂ©e de sa cousine, la reine Isabelle II, il profite des Ă©vĂ©nements de la rĂ©volution de 1868 pour revenir en Espagne et rĂ©clamer le trĂ´ne. L’instabilitĂ© politique et militaire lui permet de s’établir en Navarre oĂą il est proclamĂ© roi d’Espagne, dĂ©clenchant ainsi la Troisième Guerre de succession carliste en 1872, contre le gouvernement de Madrid et le nouveau roi AmĂ©dĂ©e Ier. Après l’abdication de ce dernier, Charles poursuit la guerre contre la Première RĂ©publique espagnole, proclamĂ©e en 1873, puis finalement contre Alphonse XII, proclamĂ© roi par le gĂ©nĂ©ral Arsenio MartĂnez-Campos AntĂłn Ă Sagonte (Valence) fin 1874. La guerre se termine en 1876 avec la conquĂŞte de la Navarre et de la capitale carliste, Estella, qui met ainsi un terme au règne de Charles VII, qui fuit vers la France.
Charles VII Carlos VII | ||
Portrait de Charles VII d’Espagne. | ||
Titre | ||
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Prétendant carliste au trône d'Espagne | ||
– (40 ans, 9 mois et 15 jours) |
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Prédécesseur | Jean de Bourbon, comte de Montizón | |
Successeur | Jacques de Bourbon, duc d'Anjou et de Madrid | |
Roi d'Espagne (seulement en Navarre) | ||
– (3 ans, 10 mois et 7 jours) |
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Prédécesseur | Isabelle II (reine) Francisco Serrano (chef de l'exécutif) |
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Successeur | Alphonse XII | |
Prétendant légitimiste aux trônes de France et de Navarre | ||
– (21 ans et 8 mois) |
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Prédécesseur | Jean de Bourbon, comte de Montizón | |
Successeur | Jacques de Bourbon, duc d'Anjou et de Madrid | |
Biographie | ||
Titre complet | Duc de Madrid Comte de La Alcarria |
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Dynastie | Maison de Bourbon (branche d’Espagne) | |
Nom de naissance | Carlos MarĂa de los Dolores Juan Isidro JosĂ© Francisco Quirino Antonio Miguel Gabriel Rafael de BorbĂłn y Austria-Este (en français : Charles Marie-des-Douleurs Jean Isidore Joseph François Quirin Antoine Michel Gabriel RaphaĂ«l de Bourbon) |
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Date de naissance | ||
Lieu de naissance | Laibach (Autriche) | |
Date de décès | ||
Lieu de décès | Varèse (Italie) | |
Père | Jean de Bourbon, comte de Montizón |
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Mère | Marie-Béatrice de Modène | |
Conjoint | Marguerite de Parme (1867-1893) Berthe de Rohan (1894-1909) |
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Enfants | Blanche de Bourbon Jacques de Bourbon Elvire de Bourbon BĂ©atrice de Bourbon Alice de Bourbon |
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HĂ©ritier | Jacques, duc d'Anjou et de Madrid | |
Religion | Catholicisme | |
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Monarques d’Espagne Prétendants au trône d’Espagne Prétendants au trône de France |
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Après la défaite définitive des forces carlistes et le retour de Charles en exil, le carlisme modifie sa nature insurrectionnelle et opte pour une action politique, se divisant ainsi en tendances où l'action dans l'État semble plus importante que la défense du parti du prétendant carliste.
Après un bref séjour en France et au Royaume-Uni, il s'est rendu aux États-Unis et au Mexique. À son retour en Europe, il s'installe à Paris, mais est expulsé dans les années 1880 après la mise en place de la loi d’exil contre les prétendants au trône de France, et finit par s'installer à Venise.
En 1879, il nomme Cândido Nocedal comme son représentant officiel en Espagne, mais sa politique engendre des désaccords et des divisions parmi les carlistes espagnols, obligeant Charles à reprendre personnellement la tête du mouvement après la mort de Nocedal, en 1885, jusqu'en 1890. Le roi déchu meurt en 1909, en Italie, laissant son unique fils, Jacques, reprendre la succession carliste, malgré l’affaiblissement du mouvement.
Charles VII a définitivement donné forme à l'idéologie conservatrice, ce qui en a fait le prince le plus important de toute la lignée carliste.
Un prince carliste
Premières années et famille
Fils aîné de Jean de Bourbon (1822-1887), infant d'Espagne déchu devenu comte de Montizón, et de son épouse la princesse Marie-Béatrice de Modène (1824-1906), fille de François IV, duc souverain de Modène, Charles de Bourbon voit le jour à Laibach, alors dans l'empire d'Autriche.
Son père, plus intéressé par les sciences que par la politique, prône des idées libérales très opposées à celles de sa mère. Il refuse que l'éducation de ses enfants soit confiée aux jésuites, ce qui entraîne la séparation des époux[1]. Jean s'installe à Brighton et son épouse et ses deux fils partagent leur vie entre Modène et Venise.
La comtesse de Montizon est la sœur cadette de la comtesse de Chambord. Aussi le comte de Chambord envoie-t-il une garde hongroise pour veiller sur sa belle-sœur et ses neveux, Charles et Alphonse[2]. Dans sa jeunesse, Charles de Bourbon bénéficie de l'attention appuyée du comte de Chambord qui pressent en lui une personnalité d'envergure, « taillée dans le bois dont on fait les grands rois[2] » ; il surveille son éducation, ses loisirs, ses lectures, ses fréquentations. Il lui apprend à nager, à se tenir à cheval et l'entretient de l'histoire et des devoirs qu'elle impose à leur dynastie commune.
Mariages et descendance
Le dans la chapelle du château de Frohsdorf, en Autriche, Charles de Bourbon épouse une nièce du comte de Chambord, Marguerite de Bourbon (1847-1893), princesse de Parme, fille aînée de Charles III (1823-1854), duc souverain de Parme, et de son épouse Louise d'Artois (1819-1864), petite-fille de France (petite-fille du roi Charles X).
De ce mariage naissent cinq enfants :
- Blanche de Bourbon (7 septembre 1868 à Graz - 25 octobre 1949 à Viareggio), mariée dans la chapelle du château de Frohsdorf le 24 octobre 1889 avec Léopold-Salvator de Habsbourg-Lorraine (1863-1931), archiduc d'Autriche, prince de Toscane[3], membre de la maison de Lorraine.
- Jacques de Bourbon (1870-1931), duc d'Anjou et de Madrid
- Elvire de Bourbon (es) (28 juillet 1871 - 9 décembre 1929 à Paris 16e), qui, de sa relation avec le peintre Filippo Folchi, a trois enfants, qui portent le nom de Bourbon.
- Béatrix de Bourbon (es) (21 mars 1874 à Pau - 1er novembre 1961 à Lucques), mariée à Venise le 27 février 1897 avec Fabrizio Massimo (1868-1944), prince de Roviano[Note 1].
- Alice de Bourbon (es) (29 juin 1876 à Pau - 20 janvier 1975), mariée à Venise le 26 avril 1897 avec le prince Frédéric de Schönburg Waldenburg (1872-1910), puis remariée avec le général Lino del Prete (1877-1956).
Devenu veuf, le duc de Madrid se remarie dans la chapelle de l'archevêché de Prague le 28 avril 1894 avec la princesse Marie-Berthe de Rohan-Rochefort (1868-1945), fille du prince Arthur de Rohan-Rochefort et de la comtesse Gabrielle de Waldstein-Wartenberg. Elle est issue d'une branche de la Maison de Rohan, d'origine française et implantée en Autriche depuis la Révolution française. Cette seconde union reste sans postérité.
Charles VII et le trône d’Espagne
Chef dynastique du camp carliste
Le père de Charles, Jean de Bourbon, héritier de la dynastie carliste, reconnut Isabelle II comme reine légitime d’Espagne, mais sa belle-mère Marie-Thérèse de Portugal protesta contre cette décision et publia en 1864 une Lettre aux Espagnols dans laquelle elle proclamait le fils de Jean, qui serait Charles VII pour les carlistes, l’héritier légitime des droits de la lignée carliste. La mère de Charles VII et épouse de Jean refusa dans un premier temps de soutenir cette idée, mais céda finalement devant les prétentions de son fils[4], qui commença à recevoir la visite de personnages carlistes importants (Marichalar, Algarra, Tristany, Mergeliza, etc.) et publia peu après un manifeste dans La Esperanza. Lors d’un entretien avec Vicente de la Hoz furent étudiés les moyens de réorganiser le parti carliste[5].
Cependant, face aux pressions révolutionnaire, Isabelle II destitua en 1865 le général Narváez pour le remplacer par le général O'Donell et, après s’y être opposé, finit par reconnaître le royaume d’Italie, ennemi de l’Église. Lors du débat qui eut lieu aux Cortès à cette occasion, Aparisi y Guijarro dit que cette reconnaissance supposait le divorce entre le trône et les éléments de la droite et que, étant donné que le trône s’opposait déjà aux libéraux révolutionnaires, la reine restait sans appuis. Il fit ensuite cette citation de Shakespeare que rappela des années plus tard Benito Pérez Galdós dans ses Episodios nacionales : « Adieu, femme d'York, reine des tristes infortunes ! »[6]. Trois ans plus tard éclaterait la révolution qui mettrait fin à son règne. Dans la dernière période de la monarchie isabelline, les dénommés « néo-catholiques — partisans de Cándido Nocedal — s’étaient réunis avec les carlistes dans la dénommée « Comunión monárquico-religiosa » » (« Communion monarchico-religieuse ») ou « Comunión católico-monárquica » (« Communion catholico-monarchique »)[7] - [8] - [9].
En 1866, le prétendant Charles VII écrivit à son père en se déclarant chef des carlistes. En 1868, il présida à Londres un conseil réunissant les principales figures du mouvement afin de le relancer, en mettant à profit la crise du régime monarchique. Les participants définirent un plan politique et administratif, s’accordèrent sur la conduite à tenir et préparèrent le manifeste adressé aux Espagnols que publierait l’année suivant le prétendant, qui prit le titre de duc de Madrid[4].
La chute d’Isabelle II
La crise qui affecte l’Espagne entraĂ®na la formation d'un nouveau gouvernement le avec le retour d'O'Donnell, Cánovas et Manuel Alonso MartĂnez au Ministère des Finances, en plus de quelques autres personnalitĂ©s marquantes. On approuva, entre autres mesures, une nouvelle loi qui permettait d'accroĂ®tre le corps Ă©lectoral de 400 000 membres, presque le double du nombre antĂ©rieur, et des Ă©lections aux Cortes furent convoquĂ©es. Cependant, avant mĂŞme qu'elles aient lieu, les progressistes annoncèrent leur non-participation. Dans ce contexte, Prim organisa le pronunciamiento de Villarejo de SalvanĂ©s, pour prendre le pouvoir par les armes, mais il Ă©choua en raison d'une planification insuffisante. De nouveau, l'attitude hostile des progressistes dĂ©plut Ă O'Donell, qui renforça le caractère autoritaire de son gouvernement, entraĂ®nant le soulèvement de la garnison de San Gil le , de nouveau organisĂ© par Prim, mais qui Ă©choua Ă nouveau et se solda par plus de soixante condamnations Ă mort.
O'Donnell se retira, épuisé, de la vie politique, et il fut remplacé en juillet par Narváez, qui annula pour les insurgés les peines qui n'avaient pas encore été exécutées, mais maintint la rigueur autoritaire : expulsions des chaires des républicains et krausistes, renforcement de la censure et contrôle de l'ordre public. À la mort de Narváez, l'autoritaire Luis González Bravo lui succéda, mais la révolution était déjà en marche et la fin de la monarchie arriva le avec la révolution de 1868, La Gloriosa, aux cris de "À bas les Bourbons ! Vive l'Espagne honnête!", tandis qu'Isabelle partait s'exiler en France et que commençait le Sexenio Democrático.
En 1869, le prétendant Charles publie un manifeste dans lequel il expose ses idées, parmi lesquelles celles de constituer des Cortès avec une structure traditionnelle et de promulguer une Constitution ou d'approuver une Charte, ainsi que de conduire une politique économique de style protectionniste. Dans son entourage, on retrouve des politiciens de droite derechistas, appelés spécialement les « catholiques ».
Tentative de changement dynastique, la RĂ©publique et le retour des carlistes
La révolution de 1868 qui détrôna Isabelle II et les six ans qui suivirent — qualifiés de « révolutionnaires » ou « démocratiques » — connurent une forte résurgence du carlisme, qui commença à participer à la vie politique parlementaire[10]. Défendant la monarchie traditionnelle et l’unité catholique) — qui serait supprimée par la Constitution de 1869 —, les dénommés néo-catholiques, anciens partisans d’Isabelle, s’intégrèrent définitivement dans le parti carliste, qui prit le nom de Communion catholico-monarchique[11] - [12]. La revitalisation de la cause légitimiste se manifesta à travers la création de titres de presse favorables aux carlisme dans une grande partie des provinces d'Espagne, par exemple à Madrid, La Regeneración, El Pensamiento Español et le satirique El Papelito — qui atteignit le surprenant tirage de 40 000 exemplaires —[13], outre le vétéran La Esperanza, et à Barcelone, La Convicción et le satirique Lo Mestre Titas, entre autres. Pour la première fois, des carlistes se présentèrent officiellement à des élections et obtinrent une vingtaine de sièges aux élections constituantes de 1869.
Le 30 juin de la même année, le prétendant publiait une lettre-manifeste — Lettre de Don Carlos à son frère Don Alfonso — dans laquelle il manifestait son aspiration à régner sur l’Espagne et à ne pas être simplement le chef d’un parti. Cette lettre, rédigée par Antonio Aparisi y Guijarro, qui deviendrait l'un des plus intimes collaborateurs du prétenant, fut reproduite par la presse carliste et diffusée en des milliers d’exemplaires[14]
Charles VII souhaita prendre ses distances avec l’idée d’obscurantisme et d’absolutisme qui était étroitement associée au carlisme et manifesta qu’il ne souhaitait pas revenir au passé, mais donner la liberté à l'Église et maintenir les concordats avec le Saint Siège annulés par le gouvernement révolutionnaire, sans revenir sur les désamortissements. De même, il souhaitait le maintien de l’unité catholique mais pas la restauration de l'Inquisition. Il prétendait un gouvernement authentiquement « espagnol », établi selon les « anciennes bases » — conformément à la pensée de Balmes —, avec une loi fondamentale et des Cortès représentatives — et non plus corporatives —, mais sans parti politique. Dans son programme, les municipalités et députations devaient jouir d’une large autonomie administrative, le droit de propriété devait être intangible et le travail devait être régulé — à travers un salaire minimum, ainsi qu’un système de retraite et d’assurance —. En ce qui concerne la liberté de pensée et d'expression, tout progrès scientifique ou culturel de l'étranger devait être accepté sans réserve, mais les frontières devaient être absolument fermées « à la propagande dissolvante, antisociale, criminelle ou hérétique ». D’après le traditionaliste Aparisi y Guijarro, avec ces idées de Don Carlos il était possible de faire une Constitution bien plus libérale et moins imparfaite que celles élaborée par Prim, Serrano et Topete. Cependant, selon l'historien catalan Artur Masriera (es), malgré le langage sincère, tolérant et séduisant du prétendant, ce programme ne connut qu’une modeste diffusion et les libéraux conservèrent leur image extrêmement négative du carlisme[15].
En aoĂ»t 1869 se produisait le premier soulèvement carliste en faveur de Charles VII (es), qui Ă©choua Ă cause de sa mauvaise organisation, Ă l’issue duquel fut fusillĂ©, entre autres, le maire de LĂ©on Pedro Balanzátegui. En octobre, le prĂ©tendant confia la direction politico-militaire du carlisme Ă RamĂłn Cabrera, qui dĂ©missionnerait en mars 1870 Ă cause de divergences avec lui et d’autres figures importantes du mouvement. Charles dĂ©cida alors d’assumer personnellement la direction du carlisme jusqu’à une confĂ©rence tenue Ă Vevey (en Suisse) le 18 avril oĂą il rĂ©unit les notables carlistes[4], crĂ©ant un comitĂ© central du parti qui agissait lĂ©galement en Espagne, la Communion catholico-monarchique, que prĂ©sidait le marquis de Villadarias et avec JoaquĂn MarĂa de MĂşzquiz comme secrĂ©taire, qui disposait de comitĂ©s locaux dans les municipalitĂ©s oĂą le carlisme Ă©tait implantĂ©. On organisa Ă©galement un rĂ©seau de casinos et de centres carlistes pour promouvoir les idĂ©es carlistes, stratĂ©gie qui fut couronnĂ©e de succès Ă©tant donnĂ© que le carlisme obtint 51 dĂ©putĂ©s au Congrès aux Ă©lections gĂ©nĂ©rales de 1871. Au cours de ces annĂ©es, la dĂ©nommĂ©e « partida de la porra (es) » (« milice de la massue »), groupe d’agitateurs au service du Parti progressiste, mènerait des actions violentes contre la presse et d’autres organisations favorables au carlisme.
En aoĂ»t 1870 eut lieu un nouveau soulèvement carliste dans les provinces basques (es) qui fut rapidement Ă©crasĂ©. En plus d’Aparisi, des penseurs comme Antonio Juan de VildĂłsola (es), Vicente de la Hoz, Gabino Tejado, Francisco Navarro Villoslada et Bienvenido ComĂn conseillèrent le prĂ©tendant carliste au cours du Sexenio Democrático[16].
Après la chute de la reine Isabelle II, et après la période de régence du général Serrano, le Parlement élit deux ans plus tard le prince Amédée de Savoie, fils cadet du roi d’Italie, comme roi d'Espagne sous le nom d'Amédée Ier.
La nomination d’Amédée de Savoie comme roi d’Espagne déplut grandement aux catholiques, qui le surnommèrent « hijo del carcelero del Papa » (« fils du gardien de prison du pape ») et le considéraient issu d’une maison usurpatrice affiliée au carbonarisme et à la Franc-maçonnerie[17].
Le début de la guerre et l’avènement de Charles VII
Voyant s'éloigner la possibilité de la restauration bourbonienne, dans chacune de ses deux branches, Charles déclenche en 1872 la troisième guerre carliste, d'abord contre le roi Amédée, puis contre la Première République espagnole, proclamée en 1873 après l'abdication du roi, puis finalement contre Alphonse XII, fils d'Isabelle II, proclamé roi en 1874.
Le , Charles franchit la frontière espagnole depuis la France et pénètre en Navarre par la Venta de Laputsagarra. L'accueil que lui réservent ses partisans revêt l'allure de celui qu'on doit à un chef d'État, ce qui lui permet d’obtenir le titre de roi et d’être reconnu par le Nord du pays comme le souverain légitime sous le nom de Charles VII. À seulement vingt-cinq ans, on croirait plus âgé ce colosse d'un mètre quatre-vingt-cinq[18]. Son épouse Marguerite, installée à Pau (oú naitront ses filles Béatrice et Alice), se dévoue pour créer les services sanitaires de l'armée carliste[18]. Le gouvernement carliste siège à Estella-Lizarra, en Navarre, et Charles y pose les bases d'un État organisé, avec une fonction publique, une police, une justice, un service postal, une monnaie, l'escudo, une école militaire et une université. Les populations locales encensent le roi Charles VII dont la réputation commence à se propager dans le reste de l'Espagne[19].
Poètes et écrivains glorifient celui en qui ils voient un maillon glorieux de l'Espagne éternelle, héritière de Récarède, de Pélage, du Cid et de Don Quichotte, mêlant souvenirs magnifiés de la Reconquête, épopée picaresque, espérance patriotique et ferveur religieuse[20]. Ainsi, l'écrivain Julio Nombela consacre au prétendant un recueil de poésies, El romancero de Carlos VII[21]. En France, le mouvement carliste cherche à recruter des troupes ; le comte Hilaire de Chardonnet se ruine pour financer le mouvement militaire et le comte de Foudras est condamné pour son entreprise de recrutement, de plus entachée d'escroquerie, par un jugement du tribunal correctionnel d'Amiens en 1873.
Deux Bourbons pour un trĂ´ne : alphonsistes contre carlistes
Le 22 aoĂ»t 1873, en pleine rĂ©volution cantonale après la proclamation de la RĂ©publique fĂ©dĂ©rale et seulement un mois après que Charles VII rentra en Espagne et donna l’impulsion Ă la troisième guerre carliste, se produisit un Ă©vènement dĂ©cisif dans la restauration alphonsine, lorsqu’Isabelle donna un soutien total Ă Cánovas, en dĂ©pit de l’antipathie qu’elle avait envers lui[22], et qu’elle le chargea de diriger la cause de la dynastie des Bourbon[23][24][25][26][27]La_decisiĂłn_de_encargar_a_Cánovas_la_direcciĂłn_de_la_polĂtica_conducente_a_la_restauraciĂłn,_fue_tomada_en_una_reuniĂłn_celebrada_en_ParĂs,_el_4_de_agosto_de_1873,_con_asistencia_de_Isabel_II,_el_prĂncipe_Alfonso_―de_vacaciones_en_la_capital_francesa―,_la_infanta_Isabel,_el_duque_de_Sesto,_el_marquĂ©s_de_Molins,_el_general_Reyna,_[[Alejandro_de_Castro_Casal|Alejandro_de_Castro]],_y_Jacinto_MarĂa_Ruiz,_posterior_[[marquisat_de_Grijalba|marquĂ©s_de_Grijalba]]._[…]_Cánovas,_que_se_encontraba_veraneando_en_[[Biarritz]],_acudiĂł_a_ParĂs_el_24_de_agosto._AllĂ,_en_presencia_del_prĂncipe_al_que_no_veĂa_desde_hacĂa_más_de_siete_años,_y_que_le_impresionĂł_muy_favorablemente_recibiĂł_sus_poderes''»._29-0">[28]. Comme l’a soulignĂ© Carlos DardĂ©,
« la lettre qui communiqua à Cánovas sa désignation — signée par Isabelle et par Alphonse, en accord avec la condition imposée par le politicien malaguègne — […] supposait l’approbation explicite de la conduite suivie par Cánovas dans la période révolutionnaire »[29]. Cánovas s’opposa à toute politique revanchiste et se montra « résolu à ne pas exclure ». « Je ne demanderai à celui qui viendra ce qu’il a été; il m suffira de savoir ce qu’il se propose d’être. Si nous arrivons un jour à mettre le prince Alphonse sur le trône, nous utiliserons tout ce qu’il y a d’utilisable dans le mouvement qui renversa la reine Isabelle. S’engager à rétablir ce qui est passé serait une faute grave et ses conséquences funestes nous affecteraient avant quiconque, la Monarchie et nous », écrivit-il[30]. Comme l’a noté José Varela Ortega, « Pour Cánovas la conciliation était la victoire ; le revanchisme, sa défaite politique et personnelle »[31].
La reine lui concĂ©da Ă©galement les pleins pouvoirs afin de s’occuper de l’éducation du prince. Cánovas dĂ©cida que le moment Ă©tait venu qu’il cesse sa formation scolaire pour en entamer une militaire[32], dans l’objectif de faire de lui un « roi-soldat » car, comme il le dit dans une lettre destinĂ©e Ă Isabelle, « il faut donner Ă tous les militaires honnĂŞtes l’espoir que par la suite et aussitĂ´t que don Alfonso sera en Espagne, [l’ArmĂ©e] aura en lui un vĂ©ritable chef et que sous son commandement elle servira la Partie […] »[33]. Il tarda toutefois un an Ă atteindre cet objectif Ă cause de l’opposition que l’idĂ©e suscitait auprès du prĂ©cepteur du prince, Guillermo Morphy, qui souhait qu’il reste un an de plus au Theresianum afin qu’il achève de se former « moralement et physiquement »[34]. En octobre 1874, Cánovas envoya le prince, avec son accord — bien qu’Alphonse eĂ»t prĂ©fĂ©rĂ© aller dans une universitĂ© pour avoir une meilleure connaissance des questions de gouvernement en tant que futur roi constitutionnel —En_ella_[una_carta_enviada_a_su_madre_en_abril_de_1874]_muestra_Alfonso_XII_su_nunca_desmedido_afán_de_ser_un_rey_formado,_liberal_y_plenamente_constitucional._Es_precisamente_Ă©l_quien_le_propone_la_necesidad_de_una_formaciĂłn_universitaria…_las_razones_de_fondo_eran_“estudiar_detalladamente_en_este_tiempo_la_historia_y_la_literatura_española”,_pues_“no_se_puede_negar_que_para_mĂ_es_esencial_tambiĂ©n_estudiar_y_saber_quĂ©_son_Cortes,_quĂ©_es_ConstituciĂłn,_quĂ©_es_Gobierno,_etc…”''»._36-0">[35] et de sa mère, Ă l’AcadĂ©mie royale militaire de Sandhurst, au Royaume-Uni, car, ainsi qu’il l'expliqua dans une carte, « D. Alfonso vous ĂŞtre restĂ© trop longtemps en Autriche pour qu’il ne convienne pas dès que possible […] vous emmener dans un pays […] qui ait plus de traditions constitutionnelles »[36][37]. D’autre part, l'ancienne reine sembla assumer le projet canoviste selon lequel la restauration ne serait possible que si elle comptait avec l’appui de tous les groupes libĂ©raux, sans exclusions, Ă la diffĂ©rence de ce qui Ă©tait survenu durant son règne. C’est ce qu’elle lui assura dans une lettre : « Ton idĂ©e est mon idĂ©e et sans cette union de tous les partis Ă l’ombre de la bannière de mon fils, qui est la seule salvatrice de la partie, chacun conservant ses aspirations politiques, il n’y a pas d’avenir possible et la ruine de l’Espagne est inĂ©vitable »Su_situaciĂłn_personal_[la_de_la_ex_reina]_era_más_favorable_y_muy_distinta_a_la_de_su_reinado_y_primeros_años_de_exilio._La_separaciĂłn_de_su_marido_era_completa_y_Francisco_De_AsĂs,_silenciado_a_base_de_un_nuevo_y_sustancioso_convenio_econĂłmico,_habĂa_perdido_todo_su_poder…_Montpensier_estaba_desacreditado._MarĂa_Cristina_parecĂa_haber_agotado_ya,_definitivamente,_su_vida_polĂtica._La_muerte_del_[[duchĂ©_de_Riánsares|duque_de_Riánsares]]_[mari_de_Marie-Christine],_en_septiembre_de_1873,_eliminĂł_un_personaje_decisivo_del_funesto_coro_isabelino._[…]_Otras_“influencias_ilegĂtimas”_habĂan_tambiĂ©n_desaparecido._La_relaciĂłn_con_[[Carlos_Marfori]]_estaba_acabada._El_[[Antoine-Marie_Claret|padre_Claret]]_habĂa_muerto_en_1870_y_[[sor_Patrocinio]]_nunca_regresĂł_al_entono_real_tras_abandonar_precipitadamente_ParĂs_en_1871,_en_pleno_tumulto_de_la_[[Commune_de_Paris|Comuna]]''»._39-0">[38]. Son intervention fut dĂ©cisive pour l’acceptation du leadership de Cánovas par les anciens modĂ©rĂ©s de son règne[39].
D'anciens unionistes et même d’« anciens révolutionnaires » de 1868 « repentis », comme Francisco Romero Robledo, rejoignirent le groupe des canovistes originels[40][41]. Ils reçurent tous le soutien des élites sociales et économiques — singulièrement des milieux d’affaires catalan et madrilène, en particulier celui lié au commerce des colonies —, qui s’avéra décisif dans la consolidation des « alphonsins »[42]. Manuel Suárez Cortina a souligné que « l'identification entre révolution et démocratie, la crainte irradiée par la Commune parisienne et le fait décisif que le sexennat démocratique n'avait pas altéré substantiellement les fondements du pouvoir avaient stimulé la réorganisation des secteurs les plus enclins à liquider l'expérience démocratique. Ainsi, Armée, Église et les classes moyennes et élevées virent dans la figure d’Alphonse XII et la Restauration de la monarchie un nouvel ordre, plus adapté à la nouvelle réalité internationale et aux expectatives des classes conservatrices »[43].
Cánovas ne souhaitait pas que la restauration des Bourbon se produise à travers le classique pronunciamiento — il l’écrivit explicitement à un ami : « je ne voudrais pas que la Restauration de la Monarchie constitutionnelle légitime soit due à un coup de force »[44] —, bien qu’il maintînt des contacts assidus avec les commandements militairesLa_atracción_a_su_campo_de_los_mandos_del_Ejército_fue_una_de_las_preocupaciones_prioritarias_del_alfonsismo._Se_trataba_de_articular_los_dos_movimientos,_el_civil_y_el_militar,_para_que_en_el_momento_oportuno_cayera_como_fruta_madura._Por_ello_Cánovas_se_preocupó_de_ir_fortaleciendo_posiciones_en_los_mandos…_Cánovas_hiló_un_tejido_militar_preparado_para_complementar_la_estrategia_civil''»._46-0">[45], mais il tenait à ce qu’elle soit le résultat d’un large mouvement d'opinion[23]. « Cánovas entendait que la monarchie ne pouvait pas survenir uniquement par l'action militaire, mais elle devait mûrir par l'action politique, et c’est seulement subsidiairement que devait intervenir l'Armée, lorsque les travaux politiques seraient déjà développés »[46].
C’est ainsi que Cánovas justifia encore, dans deux lettres Ă©crites, l’une Ă l’ancienne reine Isabelle et l’autre au prince Alphonse, après le triomphe du coup d'État de PavĂa du 2 janvier 1874 dont certains gĂ©nĂ©raux liĂ©s au Parti modĂ©rĂ© avaient tentĂ© de profiter pour « se prononcer » en faveur du prince, pourquoi il avait tentĂ© avec succès de les en dissuader[47][48] : il fallait crĂ©er « beaucoup d’opinion en faveur d’Alphonse », avec « calme, sĂ©rĂ©nitĂ©, patience, aussi bien que de persĂ©vĂ©rance et d’énergie »[24]. En avril, il insista encore dans une nouvelle lettre envoyĂ©e Ă l’ancienne reine sur le fait qu’il fallait « prĂ©parer l’opinion largement et ensuite rester dans l’attente patiemment et en prĂ©vision d’une surprise, d’une explosion de l’opinion elle-mĂŞme, un coup peut-ĂŞtre impensĂ©, qu’il faudra mettre Ă profit rapidement pour ne pas qu’il soit gâchĂ© »[49].
Afin de gagner du soutien dans l’opinion, Cánovas encouragea la cĹ•eation de cercles alphonsins, qui s’étendirent dans tout le pays, et d’une presse favorable, en achetant peu Ă peu divers pĂ©riodiques dans la capitale — notamment La Época (es) — comme en province[50][51]. Comme l’a indiquĂ© Manuel Suárez Cortina, « rapidement ĂŞtre alphonsin fut Ă la mode : le clergĂ©, les femmes de la haute sociĂ©tĂ© et la bourgeoisie, et de larges secteurs de l'ArmĂ©e diffusèrent l’idĂ©al restaurateur d’une façon spĂ©cialement effective. Comme l’avait signalĂ© l'ambassadeur anglais, The Ladies Revolution[52] [litt. « La RĂ©volution des dames »], la prĂ©sence des femmes de classe moyenne et Ă©levĂ©e, et le travail des rĂ©unions nocturnes et des salons furent fondamentaux dans la diffusion et le triomphe du mouvement alphonsin »[53]Los_salones_de_la_aristocracia_eran_centros_de_conspiraciĂłn_polĂtica_y_difusiĂłn_de_la_causa._[...]_La_duquesa_de_la_Torre,_mujer_de_Serrano,_se_irritaba_porque_sus_fiestas_no_podĂan_rivalizar_con_las_de_los_conspiradores''»._55-0">[54]. Parmi les appuis que rencontra le projet canoviste, le groupe de pression hispano-cubain — le lobby esclavagiste menĂ© par le marquis de Manzanedo et dont faisait partie la reine mère Marie-Christine de Bourbon, propriĂ©taire d’un ingenio azucarero sur l’île —, très inquiet du projet d’abolition de l’esclavage et qui disposait d’un grand rĂ©seau de Cercles hispano-outremarins en Espagne et de casinos espagnols Ă Cuba et, surtout avait d’importantes relations avec l’ArmĂ©e fut fondamental[55][56]Gran_parte_de_los_generales_moderados_que_estaban_detrás_de_Sagunto_habĂan_sido_gobernadores_militares_o_civiles_en_[[La_Havane|La_Habana]]_y_mantenĂan_fuertes_lazos_polĂticos_y_econĂłmicos_con_la_isla:_Cheste,_Balmaseda,_Caballero_de_Rodas,_Zavala,_el_mismo_MartĂnez_Campos,_todos_asociaron_la_monarquĂa_con_el_hecho_de_garantizar_la_españolidad_de_la_isla_y_el_mantenimiento_de_la_mano_de_obra_esclavista,_base_de_la_economĂa_cubana''»._58-0">[57].
Avec l’instauration de la RĂ©publique unitaire prĂ©sidĂ©e par le gĂ©nĂ©ral Serrano après le triomphe du coup d'État de PavĂa du 2 janvier 1874, les initiatives conspiratrices en faveur d’une restauration bourbonnienne s’accĂ©lĂ©rèrent et se multiplièrent. Ceci Ă©tant, « le problème pour Cánovas n’était pas tant d’empĂŞcher l’intervention militaire que de la contrĂ´ler et la soumettre Ă son large projet restaurateur, conciliateur, non revanchiste »[58]. Pour ce faire il bĂ©nĂ©ficia de l’appui du gĂ©nĂ©ral Manuel GutiĂ©rrez de la Concha e Irigoyen, un militaire non liĂ© au Parti modĂ©rĂ©, et qui se trouvait au commandement de l'ArmĂ©e du Nord dĂ©ployĂ©e au Pays basque et en Navarre, bastions du carlisme. Le projet de Cánovas et de Concha Ă©tait de profiter de l’occasion de la fin de la troisième guerre carliste après la prise d’Estella — capitale de l’État carliste — pour proclamer le prince Alphonse roi d’Espagne, mais le gĂ©nĂ©ral Concha mourut dans l’ofensive et Estella rĂ©sista, si bien que le plan Ă©chouaUna_bala_perdida_matĂł_al_marquĂ©s_del_Duero_en_el_campo_de_batalla,_frustrando_la_operaciĂłn_militar_y_polĂtica''»_60-0">[59]El_designio_de_Cánovas_estaba_en_una_victoria_militar_de_Concha_en_el_frente_norte_que_facilitara_una_proclamaciĂłn_de_Alfonso_tras_derrotar_a_los_carlistas._La_liberaciĂłn_de_Bilbao_en_mayo_de_1874_apuntaba_en_esa_direcciĂłn,_pero_la_muerte_del_general_cuando_realizaba_una_inspecciĂłn_para_ocupar_Estella,_la_capital_del_carlismo,_truncĂł_ese_proyecto''»._61-0">[60]En_los_momentos_en_que_por_obra_de_este_general_[Concha],_y_mediante_un_plan_centrado_en_dos_acciones_―la_liberaciĂłn_de_Bilbao_y_la_toma_de_Estella―,_parecĂa_a_punto_de_cerrarse_la_guerra_carlista,_pensĂł_Cánovas_en_la_posibilidad_de_cimentar_la_restauraciĂłn_en_una_colaboraciĂłn_entre_la_polĂtica_―que_Ă©l_encauzaba,_mediante_su_eficacĂsima_acciĂłn_proselitista―_y_las_armas,_llevadas_al_triunfo_por_el_[[Manuel_GutiĂ©rrez_de_la_Concha_e_Irigoyen|marquĂ©s_del_Duero]],_que_era_''un_hombre_suyo''._Tanto_[[Melchor_Fernández_Almagro|Fernández_Almagro]]_como_[[Manuel_Espadas_Burgos|Espadas_Burgos]]_―los_historiadores_que_con_mayor_base_documental_han_abordado_el_tema―_hablan_de_un_plan_de_hubiera_significado_''adelantar_por_sorpresa''_lo_que_ocurrirĂa_en_diciembre_por_obra_de_[[Arsenio_MartĂnez_Campos|MartĂnez_Campos]]''»._62-0">[61][62]. En revanche, Cánovas n’avait pas confiance dans le gĂ©nĂ©ral MartĂnez Campos, qui dirigea finalement le pronunciamiento de Sagonte qui mit fin Ă la RĂ©publique, en raison de sa proximitĂ© avec le Parti modĂ©rĂ©, dont le projet diffĂ©rait de celui de Cánovas, comme l’illustrèrent les dĂ©buts de la Restauration[58]. D’autre part, la mort du gĂ©nĂ©ral Concha conforta Cánovas dans son idĂ©e que la restauration devait venir d’un mouvement gĂ©nĂ©ral de l’opinion, d’une mobilisation citoyenne qui culminerait dans la formation de nouvelles Cortès, comme il le fit savoir Ă l’ancienne reine Isabelle lorsqu'il lui rendit visite Ă Paris entre le 8 et le 14 aoĂ»t[63].
Ă€ la diffĂ©rence du Parti modĂ©rĂ©, qui prĂ©tendait revenir Ă la situation antĂ©rieure Ă la rĂ©volution de 1868, Cánovas Ă©tait convaincu que la rĂ©ussite de la monarchie Ă©tait conditionnĂ©e Ă son ouverture Ă toutes les options conservatrices et libĂ©rales, sans que le rĂ©gime soit liĂ© Ă un parti dĂ©terminĂ©, comme cela s’était produit avec les modĂ©rĂ©s au cours du règne d’Isabelle II. Pour celui qui serait frĂ©quemment qualifiĂ© de « artĂfice » (l’« artisan » ou l’« architecte ») de la Restauration, les frontières des forces qui avaient leur place dans la nouvelle rĂ©publique Ă©taient le carlisme, Ă droite, et le rĂ©publicanisme Ă gauche[26][64][65].
Vers la fin de la guerre
Bien que Cánovas ne souhaitât pas que la Restauration fĂ»t la consĂ©quence d’un pronunciamiento militaire, aux premières heures du matin du 29 dĂ©cembre 1874, le gĂ©nĂ©ral Arsenio MartĂnez Campos lança un pronunciamiento Ă Sagonte — près de Valence — en faveur de la restauration de la monarchie des Bourbon en la personne du jeune Alphonse de Bourbon, qu’il proclama nouveau roi d’Espagne, donnant le signal qui Ă©tait attendu dans les casernes et les salons aristocratiques[25][66][67][25].
Le pronunciamiento Ă©tait soutenu par les gĂ©nĂ©raux liĂ©s au Parti modĂ©rĂ©, menĂ©s par le comte de Valmaseda, Ă qui le Manifeste de Sandhurst avait dĂ©plu et dont la publication accĂ©lĂ©ra les prĂ©paratifs du coup. Valmaseda, qui avait Ă©tĂ© capitaine gĂ©nĂ©ral de Cuba et dont le chef d’État major durant son mandat avait Ă©tĂ© MartĂnez Campos, bĂ©nĂ©ficia de l’appui du groupe de pression hispano-cubain qui avait intĂ©rĂŞt Ă mantenir le status quo de la colonie — c'est-Ă -dire le système esclavagiste — et inquiet que la guerre de Cuba ne puisse dĂ©river sur « un second HaĂŻti, dont l’humanitĂ© dĂ©tourne le regard horrifiĂ©e », comme cela Ă©tait dit dans un manifeste de la noblesse espagnole[68].
Étant donnĂ© les effectifs rĂ©duits qu'Ă©tait parvenu Ă rĂ©unir MartĂnez Campos — environ 1 800 hommes —, « car aucune autre force n’était formellement impliquĂ©e »[69], le pronunciamiento ne put rĂ©ussir que grâce au soutien dĂ©cisif que lui apporta le gĂ©nĂ©ral « septembrino » JoaquĂn Jovellar, commandant en chef de l'ArmĂ©e du Centre dĂ©ployĂ©e pour combattre les carlistes[70][71]. Jovellar envoya au ministre de la Guerre un tĂ©lĂ©gramme affirmant « qu'un sentiment Ă©levĂ© de patriotisme, inspirĂ© par le bien public et la nĂ©cessitĂ© de conserver une ArmĂ©e unie pour faire face Ă la guerre civile et empĂŞcher la reproduction de l'anarchie, le poussait Ă accepter le mouvement et Ă se mettre Ă sa tĂŞte »[72]. MartĂnez Campos envoya un autre tĂ©lĂ©gramme au ministre de la Guerre et au prĂ©sident du gouvernement leur demandant d'accepter la nouvelle situation, seule capable de « libĂ©rer le pays de l’anarchie et de la guerre civile »[73].
Le gouvernement présidé par le constitutionnaliste Práxedes Mateo Sagasta se montra prêt à faire face aux « rebelles » et dans la nuit du 30 décembre il se mit en contact télégraphique avec le président du Pouvoir exécutif de la République, le général Serrano, qui se trouvait à Tudela (ou Miranda del Ebro)[74], à la tête de l'Armée du Nord qui allait lancer une grande offensive contre les carlistes. Cependant Serrano l’informa qu’il disposait de très peu de forces loyales prêtes à se rendre à Madrid, après que fut connue la décision du général Jovellar de soutenir le pronunciamiento. Dans le dernier télégramme — l’échange de message dura une heure et demi —, le général Serrano lui dit : « Le patriotisme m’interdit de laisser se former trois gouvernements en Espagne [le votre, l’alphonsin et le carliste] ». Il traversa ensuite la frontière avec le France[74]La_actitud_de_Jovellar_y_el_Ejército_del_Centro,_de_un_lado,_y_la_“neutralidad_activa”_del_capitán_general_de_Madrid,_Primo_de_Rivera,_obligaron_al_gobierno_de_Sagasta_a_reconsiderar_su_intención_de_resistir_el_golpe''»._76-0">[75][76].
Presque simultanément, le capitaine général de Madrid, Fernando Primo de Rivera, un autre général « septembrino » qui à l’origine était resté loyal au gouvernement, communiqua à Sagasta : « je me vois dans la sensible nécessité de vous manifester que la garnison de Madrid s’associe au mouvement de l’Armée du Centre, et qu’un nouveau gouvernement va être constitué » — à ce moment les troupes avaient déjà occupé les points stratégiques de la capitale et entouraient le siège du ministère de la Guerre où se trouvait réuni l’exécutif —. En réponse, le président du gouvernement lui livra le pouvoir le 30 décembre à 23 h, marquant le triomphe du pronunciamiento[74]La_actitud_de_Jovellar_y_el_Ejército_del_Centro,_de_un_lado,_y_la_“neutralidad_activa”_del_capitán_general_de_Madrid,_Primo_de_Rivera,_obligaron_al_gobierno_de_Sagasta_a_reconsiderar_su_intención_de_resistir_el_golpe''»._76-1">[75][76].
Le nouveau roi Alphonse XII arriva Ă Barcelone le samedi 9 janvier 1875 en provenance de Marseille, oĂą il avait voyagĂ© depuis Paris le 6 — avant de partir, il avait rĂ©uni le personnel de l’ambassade d’Espagne en l’assurant que son intention Ă©tait d’« ĂŞtre le roi de tous les Espagnols » —Todo_habĂa_sido_tan_precipitado_e_inesperado_que_el_nuevo_rey_carecĂa_de_uniforme_del_EjĂ©rcito_español,_por_lo_que_fue_necesario_confeccionarle_uno_con_urgencia._El_conde_BenalĂşa,_de_la_misma_edad_y_proporciones_que_Alfonso,_sirviĂł_de_modelo_en_Madrid._El_uniforme_de_capitán_general_le_fue_entregado_antes_de_embarcarse_para_España._El_rey_quiso_que_su_entrada_se_efectuase_por_Barcelona…''»._78-0">[77]. Le gĂ©nĂ©ral MartĂnez Campos — qui avait menĂ© le pronunciamiento de Sagonte et qui venait d’être nommĂ© capitaine gĂ©nĂ©ral de la Catalogne — monta Ă bord de la frĂ©gate Navas de Tolosa (es), navire de la Marine espagnole qui avait emmenĂ© le prince afin de le saluer. Il parcourut ensuite les rues de Barcelone sous les acclamations de la foule. En rĂ©ponse au discours de bienvenue du maire de la ville, le JoaquĂn MarĂa de Sentmenat y de Villalonga, marquis de Sentmenat et de Ciutadilla, le nouveau roi affirma qu’il considĂ©rait « comme l'une de ses plus grandes gloires le titre de comte de Barcelone » : de ce noble et laborieux pays que j’aime tant depuis que j’ai appris son histoire}}. Par la suite fut cĂ©lĂ©brĂ© un Te Deum solennel dans la cathĂ©drale de la ville, suivie d’une soirĂ©e de gala au grand théâtre du Liceu. Le roi tĂ©lĂ©graphia Ă sa mère : « Ma mère : la reception que l’on m’a faite Ă Barcelone excède mes attentes, elle excèderait tes dĂ©sirs […] ». Le dimanche 10 janvier, en fin de journĂ©e, le roi partit dans la mĂŞme frĂ©gate pour Valence et depuis lĂ , après un bref sĂ©jour au cours duquel il assista Ă de nouvelles manifestations d’enthousiasme populaire, il se dirigea en train vers Madrid oĂą il arriva le 14 janvier[78]. Son entrĂ©e dans la capitale fut une qualifiĂ©e d’apothĂ©ose par les chroniques de l'Ă©poque[79]El_Alfonso_XII_que_los_madrileños_vieron_desfilar_sobre_un_brioso_corcel_en_la_luminosa_mañana_del_14_de_enero_de_1875,_por_las_engalanadas_calles_de_la_coronada_villa,_era_un_joven_gallardo_y_de_porte_gentil…_El_grabado_de_''[[La_IlustraciĂłn_Española_y_Americana]]''_que_recoge_el_paso_de_la_comitiva_regia_bajo_un_arco_de_triunfo,_a_la_altura_de_las_Calatravas,_en_la_[[calle_de_Alcalá]],_es_buen_testimonio_de_la_entusiasta_acogida_popular…»''._81-0">[80]. Cependant, plusieurs auteurs notent que son arrivĂ©e est accueillie avec une relative indiffĂ©rence dans l'opinion[81] - [82] - «_
Ă€ peine arrivĂ© Ă Madrid, Alphonse XII confirma le gouvernement que Cánovas avait formĂ© en son nom le 31 dĂ©cembre. Celui-ci avait pris soin d’intĂ©grer dans l’exĂ©cutif d’autres personnes que ses seuls partisans, comme Pedro SalaverrĂa au Budget ou le marquis de Molins Ă la Marine, mais aussi deux hommes politiques importants du sexennat dĂ©mocratique, Francisco Romero Robledo Ă la GobernaciĂłn — Ă©quivalent du ministère de l’IntĂ©rieur moderne —, et Adelardo LĂłpez de Ayala Ă l’Outre-mer, ainsi qu’un militaire qui reprĂ©senterait les gĂ©nĂ©raux qui avaient soutenu le pronunciamiento, le « septembrino » Jovellar, qui occupa le portefeuille de la Guerre. Son objectif Ă©tait de faire une « politique libĂ©rale, mais conservatrice » et d’éviter de cĂ©der devant les « principes dĂ©mocratiques », sans toutefois ĂŞtre dominĂ© par la « rĂ©action » que reprĂ©sentaient les carlistes, alors que la guerre civile contre ces derniers n’était pas terminĂ©e. Il inclut Ă©galement un membre du Parti modĂ©rĂ©, le marquis de Orovio, qui fut Ă la tĂŞte du ministère de Fomento[84][85][86]. Cánovas ne proposa aucun portefeuille Ă MartĂnez Campos ni Ă son principal soutien, le comte de Valmaseda, tous deux liĂ©s au Parti modĂ©rĂ©. Il nomma le premier capitaine gĂ©nĂ©ral de Catalogne et le second capitaine gĂ©nĂ©ral de Cuba, les Ă©loignant ainsi de MadridLos_recelos_entre_el_polĂtico_malagueño_[Cánovas]_y_el_general_[MartĂnez_Campos]_se_mantuvieron_durante_años,_protagonizando_un_conocido_debate_en_el_Senado_en_1880,_donde_uno_y_otro_disputaban_la_preeminencia_de_la_acciĂłn_militar_y_la_civil_en_el_triunfo_de_la_monarquĂa_restaurada''»._88-0">[87][88][86][89]. De nombreux modĂ©rĂ©s rejetèrent l’offre de participer au gouvernement lorsqu’ils apprirent que des « septembrinos » en feraient partie et que Cánovas leur confirma qu’il ne pensait pas rĂ©tablir la Constitution de 1845. L’un des modĂ©rĂ©s les plus importants, Claudio Moyano, lui dit qu’il considĂ©rait la collaboration comme impossible « Ă©tant donnĂ© le chemin que je prĂ©sume que vous allez suivre »[90]No_deben_subestimarse_los_recuerdos_particularmente_desagradables_que_a_los_Moderados_traĂan_los_nombres_de_algunos_de_los_ministros_escogidos_por_Cánovas._Jovellar,_ministro_de_la_Guerra,_era_conocido_por_haber_tomado_"parte_principal"_en_la_RevoluciĂłn_de_1868..._Ayala,_ministro_de_Ultramar,_era_autor_de_la_proclama_revolucionaria_de_1868_"en_que_la_reputaciĂłn_pĂşblica_y_privada_de_la_Reina_resultaba_vejada_fuera_de_toda_medida"._Romero_Robledo,_ministro_de_la_GobernaciĂłn,_habĂa_firmado_aquel_famoso_documento_en_que_se_"declaraba_la_dinastĂa_de_BorbĂłn_abolida_para_siempre"_y_acuñado_la_frase_de_que_"España_quedaba_para_siempre_libre_de_la_espĂşrea_raza_de_los_Borbones"''»._92-0">[91].
Quelques jours après son entrĂ©e Ă Madrid, Alphonse XII se rendit front nord de la guerre carliste, assumant le rĂ´le de « roi-soldat » que Cánovas lui avait assignĂ©. Ă€ Peralta (Navarre), il fit aux carlistes un appel Ă la paix (« Avant de dĂ©ployer mon drapeau dans les batailles, je veux me prĂ©senter devant vous avec un rameau d'olivier ») mais il les assura Ă©galement qu’il n’allait pas « tolĂ©rer le moins du monde une guerre inutile telle que vous soutenez contre le reste de la nation » et « qu’ils n’avaient pas de motifs pour la poursuivre » (« si vous accourez ici aux armes mus par la foi monarchique voyez en moi le reprĂ©tentant lĂ©gitime d’une dynastie qui fut avec vous extrĂŞmement loyelle jusqu’à sa chute passagère. Si cela a Ă©tĂ© la foi religieuse qui a mis les armes dans vos mains, en moi vous avez dores et dĂ©jĂ le roi catholique comme ces ancĂŞtre. Je Ă la vĂ©ritĂ© aussi, et je serai, un roi constitutionnel, mais vous, qui avez tant d’amour pour vos libertĂ©s vĂ©nĂ©rĂ©es, pouvez-vous abriter le mauvais dĂ©sir de priver de leurs lĂ©gitimes et accoutumĂ©es libertĂ©s les autres Espagnols ? »). Toutefois la « proclamation de Peralta » n’eut aucun Ă©cho au sein des rangs carlistesLos_carlistas..._hicieron_oĂdos_sordos_al_llamamiento_del_nuevo_rey,_Alfonso_XII,_de_respetar_los_Fueros_si_deponĂan_las_armas''»_93-0">[92] — la guerre durerait encore un an — et avant de revenir Ă la capitale il passa par Logroño oĂą il salua le gĂ©nĂ©ral progressiste Baldomero Espartero, tout un symbole de l’ouverture Ă toutes les familles libĂ©rales de la nouvelle monarchie[93][94]. Le roi l’avait dĂ©jĂ manifestĂ© Ă peine rentrĂ© en Espagne, il rĂ©pondit avec fermetĂ© Ă l’allocution de l’archevĂŞque de Valence qui l’avait averti qu’il montait « sur le trĂ´ne auguste des RĂ©carèdes et Ferdinands » : « Mon souhait est de donner la paix, la justice, la vĂ©ritable libertĂ© Ă tous, absolument tous les Espagnols, car je ne viens pas pour ĂŞtre roi d’un parti mais de l'Espagne entière »[95]. PrĂ©cisĂ©ment, au sujet de son rĂ´le comme monarque constitutionnel Cánovas commenta en privĂ©[96] :
« Je suis enthousiasmé par le roi. Nous nous sommes compris : il est franc, noble et loyal, et il porte, malgré sa jeunesse, dans l’âme l’amère expérience que confère l’émigration. Ceux d’entre nous qui fûmes des ministres avec sa mère, nous pouvons apprécier la différence. Dans ce règne il n’y aura pas de camarillas ni de favoritismes, et si le pays sait choisir un Parlement digne, il exercera sa souveraineté sans trouble. »
Le roi resta au front de la guerre deux semaines. En une occasion il courut un grave danger et Ă son retour Ă Madrid, oĂą il fit son entrĂ©e le 13 fĂ©vrier, il fit quelques gestes en faveur des « rĂ©volutionnaires de septembre », comme la dĂ©coration qu’il attribua au docteur Pedro González de Velasco — un homme de gauche —, l’entretien qu'il eut avec le gĂ©nĂ©ral Francisco Serrano, dernier chef de l’État de la Première RĂ©publique, ou le banquet qu’il donna au palais, oĂą il invita les dirigeants du Parti constitutionnel, y compris son leader Práxedes Mateo Sagasta, dernier prĂ©sident du gouvernement de la RĂ©publique[97]. Serrano comme Sagasta se montrère favorables Ă une collaboration avec la monarchie restaurĂ©e, particulièrement pour « vaincre l'ennemi de la libertĂ© » (le carlisme)[98]. De fait le 5 janvier, quelques jours seulement après le pronunciamiento de MartĂnez Campos, un Ă©ditorial de La Iberia, journal des constitutionnalistes, avait affirmĂ© que le Parti constitutionnel, « la plus authentique reprĂ©sentation de la rĂ©volution de Septembre », « maintient la dĂ©fense de la Constitution espagnole de 1869, mais se montre disposĂ© Ă collaborer avec le nouveau rĂ©gime pour vaincre le carlisme et mettre fin Ă l’insurrection cubaine »[99]. Dans un discours prononcĂ© un an après devant les Cortès, Alphonse XII reconnut le travail rĂ©alisĂ© par les constitutionnalistes « avant mon avènement au trĂ´ne pour rĂ©organiser le pays, en lui donnant les moyens avec lesquels dominer la guerre civile carliste, la flibusterie cubaine et l’anarchie intĂ©rieure »[100].
Cependant, la guerre se termine en 1876 avec la perte d'Estella, la capitale carliste, le 19 février, et par la fuite du prétendant vers la France, le 1er mars où dans le plus grand secret, il séjourne au château du Vernay chez l'un de ses soutiens, le comte de Chardonnet. Il y eut quelques tentatives postérieures, en profitant du mécontentement lié à la perte des dernières possessions d'outre-mer en 1898, mais qui n'eurent pas de succès.
Le carlisme en exil
De roi déchu à prétendant exilé
La défaite militaire de 1876 affaiblit considérablement son potentiel mais ne signifia pas sa désapparition. En mars 1876, l’ex-roi Charles VII publia à Pau un manifeste dans lequel il persistait dans son attitude combattive, à l’issue duquel il dut quitter la France. Il passa par l’Angleterre et réalisa plusieurs voyages en Amérique, en Europe, en Afrique et en Asie, Il s’installa finalement à Venise au Palazzo Loredan dell'Ambasciatore que sa mère lui offrit en 1881. Au cours de cette période il réorganisa son parti et chargea de nouveau sa direction à Cándido Nocedal, qu’il désigna comme son délégué une fois la guerre terminée[101].
En 1879, Nocedal réforma le carlisme en mettant en avant son caractère catholique et en s’appuyant sur un réseau de titres de presse favorables qui menèrent une politique très agressive, ce qui l’opposa avec des secteurs carlistes partisans d’Union catholique (es), dirigée par Alejandro Pidal — d’où leur surnom de pidalistas —, qui regroupait d’anciens éléments modérés du carlisme qui n'avaient pas souhaité intégrer le Parti conservateur d’Antonio Cánovas del Castillo. Le roi Alphonse XII tenta d’attirer à lui les masses carlistes et conservatrices, en affirmant : « [je serai] catholique comme mes ancêtres et libéral comme mon siècle ». Cette tendance s’incarna dans le « pidalisme », qui revendiquait l'unité catholique sur le plan religieux. Ce mouvement eut comme organe d’expression officiel La Unión et fut dirigé par les frères Luis et Alejandro Pidal, qui fonda la revue La España Católica[101].
L’affirmation politique du parti carliste
Depuis le journal El Siglo Futuro, fondé par Cándido et Ramón Nocedal, les carlistes firent campagne contre la Constitution de 1876, affirmant que les catholiques libéraux — les « métis », comme ils les appelèrent — était une aberration monstrueuse, que le libéralisme était incompatible avec le catholicisme et constituait « la synthèse de toutes les erreurs et hérésies » ; selon eux les catholiques ne pouvait militer que dans le parti diamétralement opposé, le carlisme. Avec ces postulats et en s'appuyant sur le Syllabus de Pie IX, ils attirèrent le vote de la grande majorité du clergé et de nombreux catholiques[101].
Le fils de Pedro de la Hoz, Vicente de la Hoz y Liniers, et son beau-frère Antonio Juan de Vildósola fondèrent le journal La Fé, continuateur de La Esperanza. En 1881 La Fé accueillit favorablement l'idée de collaborer avec les catholiques libéraux dans l’Union catholique, ce qui entraîna une opposition avec El Siglo Futuro. L'un des objectifs de l’Union catholique était de faire en sorte que Nocedal la reconnaisse et qu’il rejoigne son mouvement. Le refus de Nocedal déclencha d’importantes polémiques. La Fé en vint à affirmer que Nocedal représentait « le « néo-catholicisme » ingéré dans le vieux parti carliste pour le dominer et le dénaturer ». Début 1884, Alejandro Pidal fut nommé ministre du Fomento dans un gouvernement présidé par Cánovas, ce qui conforta dans leur position Nocedal et les carlistes intransigeants, qui dirent que ce fait supposait l'acceptation par Pidal du libéralisme politique[101].
Après la mort de Cándido Nocedal en 1885 on s’attendit Ă ce que son fils RamĂłn soit dĂ©signĂ© son successeur mais Don Carlos prĂ©fĂ©ra assumer lui-mĂŞme la direction du parti. Au motif de la naissance d’Alphonse XIII en 1886, il publia un manifeste aux Espagnols revendiquant la Couronne espagnole. Peu de temps après il fit un second voyage en AmĂ©rique du Sud et donna une nouvelle organisation Ă son parti, divisant l’Espagne en quatre grandes circonscriptions et nommant le chef de chacune d’entre elles — LeĂłn MartĂnez FortĂşn, Juan MarĂa Maestre, Francisco Cavero et le marquis de Valdespina —, lui confĂ©rant un certaine structure militaire (comme l'Ă©taient tous les chefs). C’est Ă la mĂŞme Ă©poque que fut fondĂ©e Ă Madrid la première organisation de jeunesse carliste (Juventud Carlista), prĂ©sidĂ©e par Reynaldo Brea, qui fut rapidement suivie de nombreuses autres[101].
Depuis El Siglo Futuro, RamĂłn Nocedal, insatisfait du rĂ´le secondaire auquel il se trouvait rĂ©lĂ©guĂ©, ne cessait d'attaquer La FĂ©, qui reprĂ©sentait la tendance belliqueuse du parti carliste. Les appels Ă la paix de ses partisans de Charles VII ne furent pas Ă©coutĂ©s. En 1888, le dirigeant carliste catalan Luis MarĂa de Llauder publia El pensamiento del Duque de Madrid (« La pensĂ©e du duc de Madrid »), qui exposait la position du prĂ©tendant par rapport aux vifs dĂ©bats qui secouaient la presse carliste. Nocedal manifesta son opposition Ă cette publication, soutenant dans El Siglo Futuro que dans la communion traditionaliste « Dieu » venait en premier, puis la « Patrie » et seulement en dernier le « Roi », en accord avec la cĂ©lèbre devise, donnant Ă entendre que Charles de Bourbon commandait ou soutenait des choses contraires Ă la religion et Ă la patrie[102].
Indigné, le prétendant expulsa Nocedal du parti, qui affirma plus tard que Don Carlos s’était libéralisé. Félix Sardá y Salvany combattit point par point El pensamiento et à la fin juillet 1888 El Siglo Futuro publia un manifeste — Manifiesto de Burgos, « Manifeste de Burgos » —, reproduit dans de nombreux quotidiens de provinces, présentant le programme du nouveau Parti intégriste, qui soutenait « la vérité catholique intègre »[102] et entre autres choses le rétablissement de l’Inquisition.
Afin de disposer d’un organe de presse fidèle, le prétendant carliste fonda à Madrid par l’intermédiaire de Llauder El Correo Español. Début 1890 il nomma le marquis de Cerralbo son délégué dans toute l'Espagne, qui améliora l’organisation du parti, nommant des chefs et des comités régionaux et provinciaux, et fondant de nombreux cercles et groupes de jeunesse. Sa nomination coïncida avec le début des congrès catholiques et la naissance du catholicisme politique militant, sans anti-dynastisme d’aucune sort, si bien que la position des carlistes pratiquèrent généralement l'abstention à ce sujet. Ne souhaitant pas renoncer au légitimisme, ils soutenaient que le triomphe total de l'Église ne pourrait être obtenu qu’à travers celui de Charles VII et se montrèrent très intransigeants, en opposant à la posture du « moindre mal » celle du « plus grand bien »[102].
Jusqu’alors le carlisme avait été le seul parti régionaliste organisé en Espagne, sans attaquer l’unité nationale — « centralisation politique, décentralisation administrative » —. La décentralisation administrative supposait la reconnaissance des fors des différentes régions d’Espagne sur les plans social, civil, budgétaire et administratif. En 1891 fut fondée en Catalogne l'Unió Catalanista, non affiliée au carliste et indifférente au principe religieux, qui élabora les Bases de Manresa. Ce projet incarnait un autonomisme qui allait au-delà de ce que défendaient les carlistes, en vertu duquel la Catalogne devait devenir un État à l’intérieur de l’État espagnol. Les carlistes restèrent à l’écart de cette tendance, qui allait contre son programme espagnoliste, mais ils menèrent la campagne en faveur des fors au Pays basque et en Navarre[102].
Les dernières années du carlisme
Ă€ partir de 1890, le marquis de Cerralbo fut Ă la tĂŞte du carlisme, qu’il reconstruisit comme un parti de masses centrĂ©e sur des assemblĂ©es locales nommĂ©es « CĂrculos » (« Cercles »), dont plusieurs centaines furent fondĂ©s dans toute l’Espagne, rassemblant plus de 30 000 associĂ©s en 1896. Ces assemblĂ©es furent imitĂ©es par d’autres forces politiques. En plus d’une activitĂ© politique, elles rĂ©alisaient des actions sociales, ce qui amena le carlisme Ă une opposition active au système politique de la Restauration. Le parti carliste obtint 5 dĂ©putĂ©s en 1891. 7 en 1893, 10 em 1896, 6 en 1898, 2 en 1899. Aux Ă©lections de 1907, les candidats carlistes se prĂ©sentèrent dans la coalition Solidaritat Catalana, avec les rĂ©gionalistes, les intĂ©gristes et les rĂ©publicains nationalistes et fĂ©dĂ©raux.
À partir de 1903, Juan Vázquez de Mella, directeur d’El Correo Español, devint le leader parlementaire et principal idéologue du carlisme, avec une importante influence sur la pensée traditionaliste espagnole. Il fut le principal rédacteur en 1897 de la dénommée «Acta de Loredán», mise à jour programmatique du traditionalisme[103]
Lorsqu’éclata la guerre hispano-américaine en 1898, don Carlos ordonna depuis Bruxelles aux carlistes de ne rien faire qui puisse compromettre le succès de l'Espagne et aux chargés de défendre la souveraineté espagnole sur Cuba et les Philippines d’y contribuer de toutes leurs forces. Il en vint à menacer formellement d’une nouvelle guerre civile si on ne luttait pas pour défendre l’honneur national et dit qu’il ne pourrait assumer la responsabilité historique de la perte de Cuba. Nombreux étaient ceux qui pensaient que la perte des colonies produirait en Espagne une révolution qui renverserait la dynastie, comme c’était arrivé en France avec la perte de l’Alsace et de la Lorraine en Guerre de 1870. Pour cette raison, après la signature du traité de Paris, considéré comme un déshonneur national, l’opinion générale était que les carlistes allaient se lancer dans une nouvelle guerre, profitant du mécontentement au sein de l'Armée et du peuple[102].
Il y eut des prĂ©parations en vue d’un soulèvement et quelques gĂ©nĂ©raux et unitĂ©s militaires eurent des contacts avec les carlistes, mais le gouvernement fut informĂ© de la conspiration, le gĂ©nĂ©ral Weyler s’en retira et les puissances europĂ©ennes manifestèrent leur opposition au mouvement, si bien qu’il Ă©choua finalement[104]. Le marquis de Cerralbo quitta le pays, prĂ©senta sa dĂ©mission et fut remplacĂ© en dĂ©cembre 1899 par MatĂas Barrio y Mier. Les jeunesses carlistes attribuèrent l’échec du soulèvement Ă l’opposition de Marie-Berthe de Rohan, deuxième Ă©pouse du prĂ©tendant, dont on dit qu’elle l’avait retenu lorsqu’il Ă©tait parti vers l’Espagne[105]. Certains carlistes que l’occasion qui se prĂ©sentait Ă©tait la meilleure occasion pour le triomphe de leur cause et tentèrent de rĂ©aliser le soulèvement sans l'autorisation des principaux chefs du mouvement.Salvador Soliva ourdit une conspiration Ă Barcelone, qui Ă©choua Ă cause du manque de rĂ©serve et d’organisation de ses auteurs, et en octobre 1900 eut lieu un soulèvement (es) Ă Badalone, au cours duquel 60 hommesattaquèrent sans succès la caserne de la Garde civile. Il y eut Ă©galement des tentatives d’insurrection Ă Igualada, Berga et Piera, et hors de le Catalogne Ă Jijona et dans la province de JaĂ©n, qui furent dĂ©faites rapidement. Cette tentative avortĂ©e amena une crise dans le carlisme et motiva une rĂ©ponse rĂ©pressive du gouvernement, qui interdit toute la presse carliste pendant plusieurs mois et ferma tous ses cercles[105].
MatĂas Barrio y Mier, professeur Ă l’universitĂ© centrale et dĂ©putĂ© pour Cervera de Pisuerga, parvint Ă rĂ©concilier le marquis de Cerralbo et Juan Vázquez de Mella avec Don Carlos, qui se traduisit dans la candidature de Vázquez de Mella pour Barcelone.
La politique anticléricale du gouvernement et sa persécution des ordres religieux permit un certain regain du carlisme, qui s'allia avec l’intégrisme — mettant fin à l’affrontement entre les deux formations traditionalistes — et même avec les partisans de Silvela afin de combattre les projets du gouvernement libéral José Canalejas, qui s’était proposé d’imiter Waldeck-Rousseau, alors que la presse libérale disait « il n’y a pas de véritable libéralisme sans anticléricalisme ». Au même moment le catalanisme progressait dans les urnes et un nationalisme basque sécessioniste faisait son apparition, auquel les carlistes s’opposèrent dans un premier temps[105].
En Catalogne, le républicain Alejandro Lerroux se présentait, avec le soutien officieux des gouvernements, comme comme le garde-fou contre le catalanisme. Contre lui se constitua la coalition Solidaritat Catalana, qui trouva son origine dans le rejet de la Ley de Jurisdicciones, qui plaçait sous juridiction militaire les offenses faites oralement ou par écrit à la patrie ou à l'Armée[105].
Parmi les carlistes catalans, la question de l'alliance avec les catalanistes suscitait des opinions variĂ©es. Une partie considĂ©rait qu’une telle union Ă©tait contraire aux principes, Ă l’histoire et au caractère du parti carliste, particulièrement en tenant compte de la tendance anti-religieuse de certains Ă©lĂ©ments de la coalition. Cependant, El Correo Catalán et quelques politiciens carlistes comme Pedro Llosas BadĂa, firent en sorte que l’on laissât libertĂ© aux carlistes de rejoindre ou non le mouvement selon l'avis du chef rĂ©gional carliste de Catalogne, JosĂ© Erasmo de Janer, après avoir consultĂ© Don Carlos, qui s’était montrĂ© contraire Ă la coalition dans un premier temps[105].
Grâce au succès électoral de Solidaritat Catalana, les carlistes obtinrent 9 députés au Congrès, ce qui suscita un grand enthousiasme dans les rangs traditionalistes, où l’en en vint à croire que la coalition mettrait fin au régime et faciliterait le triomphe du prétendant. Cependant, dans le reste de l'Espagne, l'opinion des carlistes resta opposée à cette compromission des partisans locaux[105].
Le 17 juillet 1909, le prétendant carliste mourait à Varèse, coïncidant avec la Semaine tragique de Barcelone qui supposa la fin de Solidaritat Catalana, et à l’occasion de laquelle les carlistes se mirent du côté du gouvernement conservateur Maura, qui s'opposait aux projets anticléricaux des libéraux[105].
Prétendant au trône de France
La succession du comte de Chambord
Manifeste du 3 octobre 1868 : « J’entends également maintenir par cet acte tous mes droits au trône d’Espagne et mes droits éventuels au trône de France si la branche aînée représentée aujourd’hui par mon auguste oncle Henri V, que Dieu garde, venait à disparaître ». Au décès de son père le , Charles de Bourbon devient l'aîné des descendants d'Hugues Capet, de saint Louis, d'Henri IV et de Louis XIV. Les légitimistes français le reconnaissent alors comme roi de France et de Navarre sous le nom de Charles XI.
Le , le duc de Madrid assiste à la messe de la Saint-Henri, fête patronale de son oncle le comte de Chambord (prétendant légitimiste au trône de France). Le retentissement donné à cet événement vaut à Charles de Bourbon d'être expulsé[106] - [107] du territoire de la République (par arrêté d'Ernest Constans, ministre de l'Intérieur et des Cultes, et de son sous-secrétaire d'État, Armand Fallières — futur président de la République —, en date du ) et à une trentaine de jeunes saint-cyriens qui se sont rendus à cette messe, d'être exclus[108] - [109] de leur école militaire (par décision ministérielle du général Farre, ministre de la Guerre).
Dans une lettre privée envoyée le 3 septembre 1883, il notifie « la force des liens indissolubles » qui l'attache à l'Espagne, affirmant : « C'est à elle seule que j'appartiens et je lui appartiendrai toujours ».
Dans une lettre écrite à sa tante, la comtesse de Chambord, le 24 octobre 1883, Don Carlos évoque l’attitude des d’Orléans : « (…) Ils ont bien démontré leur perfidie en essayant de convertir le pardon chrétien que mon oncle Henri V leur a si généreusement accordé en une reconnaissance de droits qui n’ont jamais existé et que, par conséquent, mon oncle ne reconnaissait pas lorsqu’il leur concédait la place qu’il leur revient dans la famille, c’est-à -dire la dernière (…) ».
Charles et le parti légitimiste
Le 11 juin 1889, il charge son représentant en France, Joseph du Bourg, en obéissance aux demandes transmises par Marguerite-Marie Alacoque, de déposer en la cité du Sacré-Cœur, Paray-le-Monial, un document officiel consacrant sa personne et la France au Sacré-Cœur.
Il écrit parfois à ses partisans, comme le 14 septembre 1888, réunis à Sainte-Anne d’Auray : « Il n’y a que deux politiques en présence dans l’histoire contemporaine : le droit traditionnel et le droit populaire. Entre ces deux pôles, le monde politique s’agite. Au milieu, il n’y a que des royautés qui abdiquent, des usurpations ou des dictatures. Que des Princes de ma famille aient l’usurpation triomphante, soit. Un jour viendra où eux-mêmes ou leurs descendants béniront ma mémoire. Je leur aurai gardé inviolable le droit des Bourbons dont je suis le chef, droit qui ne s’éteindra qu’avec le dernier rejeton de la race issue de Louis XIV ».
Le 23 mai 1892, il proteste auprès du comte de Paris contre l’emploi que celui-ci fait des pleines armes de France, c’est-à -dire sans la brisure des cadets constitué par le lambel à trois pendants des Orléans.
Le prétendant entre en conflit avec son représentant, le prince de Valori[110] en 1892 et le mouvement légitimiste connaît une première scission quand certains se rallient à la branche des ducs de Séville.
Le Journal de Paris accepte le ralliement prôné par Léon XIII et cesse d’être un soutien au légitimisme.
Charles, suivant lui-même les consignes du pape, refuse de nommer un nouveau représentant en France et le mouvement légitimiste s’en trouve une nouvelle fois affecté par une crise de confiance.
Il faut attendre 1896 pour que le prétendant accepte de nommer un nouveau représentant, en la personne du comte Urbain de Maillé de La Tour-Landry[111] (1848-1915). Ce dernier réorganise le mouvement légitimiste en un Conseil central des comités légitimistes qui allait exister jusqu’en 1914.
En 1896, à l’occasion du 1400e anniversaire du baptême de Clovis, le Prince adressait un message aux catholiques français dans lequel il déclarait notamment : « L’avenir de la France est entre vos mains. Sachez donc vous affranchir du joug maçonnique et satanique, en revenant franchement et avec l’ardeur qui vous caractérise, à la vraie tradition chrétienne et nationale dont, par ma naissance, c’est-à -dire par la volonté de Dieu, je suis le SEUL REPRESENTANT LEGITIME ».
Épuisement politique du légitimisme
Mais les actions politiques du prince Charles se font de plus en plus rares. La dernière survient lors de la crise liée à la séparation de l'Église et de l'État. Le 12 mars 1906, Charles condamne la loi de séparation et déclare lors d’un manifeste : « Comme l’aîné de la race de nos rois et successeur salique, par droit de primogéniture de mon oncle Henri V, je ne puis rester plus longtemps spectateur impassible des attentats qui se commettent contre la religion, et aussi Sa Sainteté Pie X. J’élève la voix pour repousser de toutes les forces de mon âme de chrétien et de Bourbon, la loi de séparation. Catholiques français, l’avenir de la France est entre vos mains, sachez donc vous affranchir d’un joug maçonnique et satanique, en revenant franchement et avec l’ardeur qui vous caractérise, à la vraie tradition chrétienne et nationale dont, par ma naissance, c’est-à -dire par la volonté de Dieu, je suis le seul représentant légitime ».
Peu de temps avant sa mort survenue le 18 juillet 1909, Don Carlos de Bourbon avait rappelé ses devoirs envers la France dans une déclaration reprise dans son testament politique et parue dans L’Univers du 23 juillet suivant :
« Bien que l’Espagne ait été le culte de ma vie, je ne peux oublier que ma naissance m’impose des devoirs envers la France, berceau de ma famille. C’est en vertu de ses devoirs que je maintiens intacts les DROITS qui, comme CHEF et AINE de ma Maison, m’incombent ».
À son décès, le à l'hôtel Excelsior de Varèse, en Lombardie, le mouvement légitimiste est en déliquescence et il n’y a plus aucun député légitimiste au Parlement. Charles est inhumé à Trieste, dans la cathédrale Saint-Just.
DĂ©corations
Ordres dynastiques français et espagnols
En qualité de chef de la maison de Bourbon et prétendant légitimiste au trône de France, et comme prétendant carliste au trône d’Espagne, Charles de Bourbon revendiquait la grande maîtrise des ordres dynastiques traditionnels.
Ordres dynastiques français
Comme prétendant légitimiste au trône de France, il revendiquait la grande maîtrise des ordres suivants :
- 13e grand-maître de l'ordre du Saint-Esprit (1887) (disputé)
- 20e grand-maître de l'ordre de Saint-Michel (1887) (disputé)
- 10e grand-maître de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis (1887) (disputé)
Ordres dynastiques espagnols
Comme prétendant carliste au trône d'Espagne, il revendiquait la grande maîtrise des ordres suivants :
- Grand-Maître de l'Ordre de la Toison d'or (1868)
- Grand-Maître de l'Ordre de Charles III d'Espagne (1868)
- Grand-Maître de l'ordre royal et militaire de Saint-Herménégilde (1868)
- Grand-maître de l'ordre royal et militaire de Saint-Ferdinand (1868)
Ordres sous la protection du roi d'Espagne
- Grand-maître de l'ordre de Santiago (1868).
- Grand-maître de l'ordre de Montesa (1868).
- Grand-maître de l'ordre d'Alcantara (1868).
- Grand-maître de l'ordre de Calatrava (1868).
Annexes
Notes
- La princesse Béatrice héritera du château de Frohsdorf à la mort de son frère en 1931.
Références
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- Daniel de Montplaisir, Louis XX, petit-fils du roi Soleil, Ă©d. Jacob-Duvernet, juin 2011, p. 200.
- Lors de la Troisième guerre d'indépendance italienne (1866), l'empire d'Autriche dut reconnaître le royaume d'Italie, désavouant ipso facto Ferdinand IV comme grand-duc légitime de Toscane. Le 20 décembre 1866, Ferdinand IV et ses fils réintégrèrent la maison impériale d'Autriche. Alors que Ferdinand était autorisé à garder son fons honorum à vie, ses héritiers ne purent plus porter que le titre d’archiduc d’Autriche, et non plus celui de prince de Toscane. Le dernier souverain de Toscane abdiqua ensuite ses droits dynastiques au grand-duché en 1870 au profit de François-Joseph Ier d'Autriche. À la mort en exil en 1908 du grand-duc titulaire, l'empereur François-Joseph interdit à ses héritiers de prendre les titres de grand-duc ou de prince de Toscane. Cf. Silva Tarouca, Adler, Vienne, 1954, p. 165, et Annuario della nobiltà italiana, XXXIIe édition, 2014, partie I.
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- Montero 1997, p. 6.
- Vilches 2001, p. 403.
- Villares 2009, p. 8.
- Suárez Cortina 2006, p. 76-77.
- Burdiel 2010, p. 832.
- La_decisiĂłn_de_encargar_a_Cánovas_la_direcciĂłn_de_la_polĂtica_conducente_a_la_restauraciĂłn,_fue_tomada_en_una_reuniĂłn_celebrada_en_ParĂs,_el_4_de_agosto_de_1873,_con_asistencia_de_Isabel_II,_el_prĂncipe_Alfonso_―de_vacaciones_en_la_capital_francesa―,_la_infanta_Isabel,_el_duque_de_Sesto,_el_marquĂ©s_de_Molins,_el_general_Reyna,_[[Alejandro_de_Castro_Casal|Alejandro_de_Castro]],_y_Jacinto_MarĂa_Ruiz,_posterior_[[marquisat_de_Grijalba|marquĂ©s_de_Grijalba]]._[…]_Cánovas,_que_se_encontraba_veraneando_en_[[Biarritz]],_acudiĂł_a_ParĂs_el_24_de_agosto._AllĂ,_en_presencia_del_prĂncipe_al_que_no_veĂa_desde_hacĂa_más_de_siete_años,_y_que_le_impresionĂł_muy_favorablemente_recibiĂł_sus_poderes''».-29" class="mw-reference-text">DardĂ© 2021, p. 89; 91. «La decisiĂłn de encargar a Cánovas la direcciĂłn de la polĂtica conducente a la restauraciĂłn, fue tomada en una reuniĂłn celebrada en ParĂs, el 4 de agosto de 1873, con asistencia de Isabel II, el prĂncipe Alfonso ―de vacaciones en la capital francesa―, la infanta Isabel, el duque de Sesto, el marquĂ©s de Molins, el general Reyna, Alejandro de Castro, y Jacinto MarĂa Ruiz, posterior marquĂ©s de Grijalba. […] Cánovas, que se encontraba veraneando en Biarritz, acudiĂł a ParĂs el 24 de agosto. AllĂ, en presencia del prĂncipe al que no veĂa desde hacĂa más de siete años, y que le impresionĂł muy favorablemente recibiĂł sus poderes».
- Dardé 2021, p. 90-91.
- Varela Ortega 2001, p. 38-39.
- Varela Ortega 2001, p. 39.
- Dardé 2021, p. 102.
- Dardé 2003, p. 53.
- Dardé 2021, p. 102-4.
- En_ella_[una_carta_enviada_a_su_madre_en_abril_de_1874]_muestra_Alfonso_XII_su_nunca_desmedido_afán_de_ser_un_rey_formado,_liberal_y_plenamente_constitucional._Es_precisamente_Ă©l_quien_le_propone_la_necesidad_de_una_formaciĂłn_universitaria…_las_razones_de_fondo_eran_“estudiar_detalladamente_en_este_tiempo_la_historia_y_la_literatura_española”,_pues_“no_se_puede_negar_que_para_mĂ_es_esencial_tambiĂ©n_estudiar_y_saber_quĂ©_son_Cortes,_quĂ©_es_ConstituciĂłn,_quĂ©_es_Gobierno,_etc…”''».-36" class="mw-reference-text">Lario 2003, p. 25-26. «En ella [una carta enviada a su madre en abril de 1874] muestra Alfonso XII su nunca desmedido afán de ser un rey formado, liberal y plenamente constitucional. Es precisamente Ă©l quien le propone la necesidad de una formaciĂłn universitaria… las razones de fondo eran “estudiar detalladamente en este tiempo la historia y la literatura española”, pues “no se puede negar que para mĂ es esencial tambiĂ©n estudiar y saber quĂ© son Cortes, quĂ© es ConstituciĂłn, quĂ© es Gobierno, etc…”».
- Espadas Burgos 1974, p. 26-28.
- Burdiel 2010, p. 834. «[Isabel II] accediĂł a que don Alfonso cambiase el muy conservador ambiente de la monarquĂa austro-hĂşngara por el mucho más constitucional y moderno de la Inglaterra victoriana».
- Su_situaciĂłn_personal_[la_de_la_ex_reina]_era_más_favorable_y_muy_distinta_a_la_de_su_reinado_y_primeros_años_de_exilio._La_separaciĂłn_de_su_marido_era_completa_y_Francisco_De_AsĂs,_silenciado_a_base_de_un_nuevo_y_sustancioso_convenio_econĂłmico,_habĂa_perdido_todo_su_poder…_Montpensier_estaba_desacreditado._MarĂa_Cristina_parecĂa_haber_agotado_ya,_definitivamente,_su_vida_polĂtica._La_muerte_del_[[duchĂ©_de_Riánsares|duque_de_Riánsares]]_[mari_de_Marie-Christine],_en_septiembre_de_1873,_eliminĂł_un_personaje_decisivo_del_funesto_coro_isabelino._[…]_Otras_“influencias_ilegĂtimas”_habĂan_tambiĂ©n_desaparecido._La_relaciĂłn_con_[[Carlos_Marfori]]_estaba_acabada._El_[[Antoine-Marie_Claret|padre_Claret]]_habĂa_muerto_en_1870_y_[[sor_Patrocinio]]_nunca_regresĂł_al_entono_real_tras_abandonar_precipitadamente_ParĂs_en_1871,_en_pleno_tumulto_de_la_[[Commune_de_Paris|Comuna]]''».-39" class="mw-reference-text">Burdiel 2010, p. 834-835. «Su situaciĂłn personal [la de la ex reina] era más favorable y muy distinta a la de su reinado y primeros años de exilio. La separaciĂłn de su marido era completa y Francisco De AsĂs, silenciado a base de un nuevo y sustancioso convenio econĂłmico, habĂa perdido todo su poder… Montpensier estaba desacreditado. MarĂa Cristina parecĂa haber agotado ya, definitivamente, su vida polĂtica. La muerte del duque de Riánsares [mari de Marie-Christine], en septiembre de 1873, eliminĂł un personaje decisivo del funesto coro isabelino. […] Otras “influencias ilegĂtimas” habĂan tambiĂ©n desaparecido. La relaciĂłn con Carlos Marfori estaba acabada. El padre Claret habĂa muerto en 1870 y sor Patrocinio nunca regresĂł al entono real tras abandonar precipitadamente ParĂs en 1871, en pleno tumulto de la Comuna».
- Burdiel 2010, p. 836.
- Dardé 1996, p. 18-20.
- Villares 2009, p. 15-16; 18-19.
- Villares 2009, p. 16-18.
- Suárez Cortina 2006, p. 74.
- Varela Ortega 2001, p. 54.
- La_atracción_a_su_campo_de_los_mandos_del_Ejército_fue_una_de_las_preocupaciones_prioritarias_del_alfonsismo._Se_trataba_de_articular_los_dos_movimientos,_el_civil_y_el_militar,_para_que_en_el_momento_oportuno_cayera_como_fruta_madura._Por_ello_Cánovas_se_preocupó_de_ir_fortaleciendo_posiciones_en_los_mandos…_Cánovas_hiló_un_tejido_militar_preparado_para_complementar_la_estrategia_civil''».-46" class="mw-reference-text">Suárez Cortina 2006, p. 78. «La atracción a su campo de los mandos del Ejército fue una de las preocupaciones prioritarias del alfonsismo. Se trataba de articular los dos movimientos, el civil y el militar, para que en el momento oportuno cayera como fruta madura. Por ello Cánovas se preocupó de ir fortaleciendo posiciones en los mandos… Cánovas hiló un tejido militar preparado para complementar la estrategia civil».
- Suárez Cortina 2006, p. 78-79.
- Suárez Cortina 2006, p. 79.
- Seco Serrano 2007, p. 57.
- Dardé 2021, p. 100.
- Suárez Cortina 2006, p. 76; 78.
- Varela Ortega 2001, p. 41-42.
- Il s’agit également du titre du chapitre introductif de Varela Ortega 2001.
- Suárez Cortina 2006, p. 78.
- Los_salones_de_la_aristocracia_eran_centros_de_conspiraciĂłn_polĂtica_y_difusiĂłn_de_la_causa._[...]_La_duquesa_de_la_Torre,_mujer_de_Serrano,_se_irritaba_porque_sus_fiestas_no_podĂan_rivalizar_con_las_de_los_conspiradores''».-55" class="mw-reference-text">Varela Ortega 2001, p. 42. «Los salones de la aristocracia eran centros de conspiraciĂłn polĂtica y difusiĂłn de la causa. [...] La duquesa de la Torre, mujer de Serrano, se irritaba porque sus fiestas no podĂan rivalizar con las de los conspiradores».
- Suárez Cortina 2006, p. 80-81.
- Montero 1997, p. 6-7.
- Gran_parte_de_los_generales_moderados_que_estaban_detrás_de_Sagunto_habĂan_sido_gobernadores_militares_o_civiles_en_[[La_Havane|La_Habana]]_y_mantenĂan_fuertes_lazos_polĂticos_y_econĂłmicos_con_la_isla:_Cheste,_Balmaseda,_Caballero_de_Rodas,_Zavala,_el_mismo_MartĂnez_Campos,_todos_asociaron_la_monarquĂa_con_el_hecho_de_garantizar_la_españolidad_de_la_isla_y_el_mantenimiento_de_la_mano_de_obra_esclavista,_base_de_la_economĂa_cubana''».-58" class="mw-reference-text">Suárez Cortina 2006, p. 81. «Gran parte de los generales moderados que estaban detrás de Sagunto habĂan sido gobernadores militares o civiles en La Habana y mantenĂan fuertes lazos polĂticos y econĂłmicos con la isla: Cheste, Balmaseda, Caballero de Rodas, Zavala, el mismo MartĂnez Campos, todos asociaron la monarquĂa con el hecho de garantizar la españolidad de la isla y el mantenimiento de la mano de obra esclavista, base de la economĂa cubana».
- Montero 1997, p. 7.
- Una_bala_perdida_matĂł_al_marquĂ©s_del_Duero_en_el_campo_de_batalla,_frustrando_la_operaciĂłn_militar_y_polĂtica''»-60" class="mw-reference-text">DardĂ© 2021, p. 101. «Una bala perdida matĂł al marquĂ©s del Duero en el campo de batalla, frustrando la operaciĂłn militar y polĂtica»
- El_designio_de_Cánovas_estaba_en_una_victoria_militar_de_Concha_en_el_frente_norte_que_facilitara_una_proclamación_de_Alfonso_tras_derrotar_a_los_carlistas._La_liberación_de_Bilbao_en_mayo_de_1874_apuntaba_en_esa_dirección,_pero_la_muerte_del_general_cuando_realizaba_una_inspección_para_ocupar_Estella,_la_capital_del_carlismo,_truncó_ese_proyecto''».-61" class="mw-reference-text">Suárez Cortina 2006, p. 79-80. «El designio de Cánovas estaba en una victoria militar de Concha en el frente norte que facilitara una proclamación de Alfonso tras derrotar a los carlistas. La liberación de Bilbao en mayo de 1874 apuntaba en esa dirección, pero la muerte del general cuando realizaba una inspección para ocupar Estella, la capital del carlismo, truncó ese proyecto».
- En_los_momentos_en_que_por_obra_de_este_general_[Concha],_y_mediante_un_plan_centrado_en_dos_acciones_―la_liberaciĂłn_de_Bilbao_y_la_toma_de_Estella―,_parecĂa_a_punto_de_cerrarse_la_guerra_carlista,_pensĂł_Cánovas_en_la_posibilidad_de_cimentar_la_restauraciĂłn_en_una_colaboraciĂłn_entre_la_polĂtica_―que_Ă©l_encauzaba,_mediante_su_eficacĂsima_acciĂłn_proselitista―_y_las_armas,_llevadas_al_triunfo_por_el_[[Manuel_GutiĂ©rrez_de_la_Concha_e_Irigoyen|marquĂ©s_del_Duero]],_que_era_''un_hombre_suyo''._Tanto_[[Melchor_Fernández_Almagro|Fernández_Almagro]]_como_[[Manuel_Espadas_Burgos|Espadas_Burgos]]_―los_historiadores_que_con_mayor_base_documental_han_abordado_el_tema―_hablan_de_un_plan_de_hubiera_significado_''adelantar_por_sorpresa''_lo_que_ocurrirĂa_en_diciembre_por_obra_de_[[Arsenio_MartĂnez_Campos|MartĂnez_Campos]]''».-62" class="mw-reference-text">Seco Serrano 2007, p. 58. «En los momentos en que por obra de este general [Concha], y mediante un plan centrado en dos acciones ―la liberaciĂłn de Bilbao y la toma de Estella―, parecĂa a punto de cerrarse la guerra carlista, pensĂł Cánovas en la posibilidad de cimentar la restauraciĂłn en una colaboraciĂłn entre la polĂtica ―que Ă©l encauzaba, mediante su eficacĂsima acciĂłn proselitista― y las armas, llevadas al triunfo por el marquĂ©s del Duero, que era un hombre suyo. Tanto Fernández Almagro como Espadas Burgos ―los historiadores que con mayor base documental han abordado el tema― hablan de un plan de hubiera significado adelantar por sorpresa lo que ocurrirĂa en diciembre por obra de MartĂnez Campos».
- Varela Ortega 2001, p. 48-50.
- Seco Serrano 2007, p. 61, 67.
- C’est ce qu’il expliqua par exemple dans une carte adressĂ©e au comte de Torres Cabrera : « Mi propĂłsito es que nadie deje de ser alfonsino por antecedentes y escrĂşpulo polĂtico, y para esto hacen falta dos centros [alfonsinos], cuando menos, en cada pueblo; uno más conservador donde quepan hasta los que la impaciencia ha hecho carlistas cuando vean que el carlismo es la más lenta y difĂcil de las soluciones; y otro más liberal donde puedan acogerse todos los desengañados de la revoluciĂłn. SĂłlo de esta manera puede formarse el ancho molde que una dinastĂa necesita para hacer sĂłlida y fecunda la instituciĂłn monárquica. »
- Suárez Cortina 2006, p. 77.
- Seco Serrano 2007, p. 67-68.
- Varela Ortega 2001, p. 64.
- Seco Serrano 2007, p. 71-76.
- Dardé 2021, p. 118.
- Varela Ortega 2001, p. 69-71.
- Seco Serrano 2007, p. 77-78; 81-82.
- Varela Ortega 2001, p. 69.
- Varela Ortega 2001, p. 71-72.
- Seco Serrano 2007, p. 79; 81.
- La_actitud_de_Jovellar_y_el_Ejército_del_Centro,_de_un_lado,_y_la_“neutralidad_activa”_del_capitán_general_de_Madrid,_Primo_de_Rivera,_obligaron_al_gobierno_de_Sagasta_a_reconsiderar_su_intención_de_resistir_el_golpe''».-76" class="mw-reference-text">Suárez Cortina 2006, p. 82. «La actitud de Jovellar y el Ejército del Centro, de un lado, y la “neutralidad activa” del capitán general de Madrid, Primo de Rivera, obligaron al gobierno de Sagasta a reconsiderar su intención de resistir el golpe».
- Varela Ortega 2001, p. 72-93.
- Todo_habĂa_sido_tan_precipitado_e_inesperado_que_el_nuevo_rey_carecĂa_de_uniforme_del_EjĂ©rcito_español,_por_lo_que_fue_necesario_confeccionarle_uno_con_urgencia._El_conde_BenalĂşa,_de_la_misma_edad_y_proporciones_que_Alfonso,_sirviĂł_de_modelo_en_Madrid._El_uniforme_de_capitán_general_le_fue_entregado_antes_de_embarcarse_para_España._El_rey_quiso_que_su_entrada_se_efectuase_por_Barcelona…''».-78" class="mw-reference-text">DardĂ© 2021, p. 120-121. «Todo habĂa sido tan precipitado e inesperado que el nuevo rey carecĂa de uniforme del EjĂ©rcito español, por lo que fue necesario confeccionarle uno con urgencia. El conde BenalĂşa, de la misma edad y proporciones que Alfonso, sirviĂł de modelo en Madrid. El uniforme de capitán general le fue entregado antes de embarcarse para España. El rey quiso que su entrada se efectuase por Barcelona…».
- Seco Serrano 2007, p. 87-91.
- Villares 2009, p. 10-13.
- El_Alfonso_XII_que_los_madrileños_vieron_desfilar_sobre_un_brioso_corcel_en_la_luminosa_mañana_del_14_de_enero_de_1875,_por_las_engalanadas_calles_de_la_coronada_villa,_era_un_joven_gallardo_y_de_porte_gentil…_El_grabado_de_''[[La_Ilustración_Española_y_Americana]]''_que_recoge_el_paso_de_la_comitiva_regia_bajo_un_arco_de_triunfo,_a_la_altura_de_las_Calatravas,_en_la_[[calle_de_Alcalá]],_es_buen_testimonio_de_la_entusiasta_acogida_popular…»''.-81" class="mw-reference-text">Seco Serrano 2007, p. 93. «El Alfonso XII que los madrileños vieron desfilar sobre un brioso corcel en la luminosa mañana del 14 de enero de 1875, por las engalanadas calles de la coronada villa, era un joven gallardo y de porte gentil… El grabado de La Ilustración Española y Americana que recoge el paso de la comitiva regia bajo un arco de triunfo, a la altura de las Calatravas, en la calle de Alcalá, es buen testimonio de la entusiasta acogida popular…».
- PĂ©rez 1996, p. 609.
- Beyrie et Bennassar 1992, p. 703.
- «_
la_RestauraciĂłn,_no_obstante,_estaba_lejos_de_despertar_grandes_entusiasmos._Lo_que_más_destacaron_diversos_observadores_imparciales_fue_precisamente_lo_contrario,_la_indiferencia_con_que_la_mayorĂa_de_los_españoles_acogiĂł_tanto_la_caĂda_de_las_anteriores_instituciones_como_la_instauraciĂłn_del_nuevo_rĂ©gimen _»-84" class="mw-reference-text">DardĂ© 2021, p. 121-122. « la RestauraciĂłn, no obstante, estaba lejos de despertar grandes entusiasmos. Lo que más destacaron diversos observadores imparciales fue precisamente lo contrario, la indiferencia con que la mayorĂa de los españoles acogiĂł tanto la caĂda de las anteriores instituciones como la instauraciĂłn del nuevo rĂ©gimen » - Villares 2009, p. 24-25.
- Seco Serrano 2007, p. 86.
- Jover 1981, p. 285.
- Los_recelos_entre_el_polĂtico_malagueño_[Cánovas]_y_el_general_[MartĂnez_Campos]_se_mantuvieron_durante_años,_protagonizando_un_conocido_debate_en_el_Senado_en_1880,_donde_uno_y_otro_disputaban_la_preeminencia_de_la_acciĂłn_militar_y_la_civil_en_el_triunfo_de_la_monarquĂa_restaurada''».-88" class="mw-reference-text">Suárez Cortina 2006, p. 82-83. «Los recelos entre el polĂtico malagueño [Cánovas] y el general [MartĂnez Campos] se mantuvieron durante años, protagonizando un conocido debate en el Senado en 1880, donde uno y otro disputaban la preeminencia de la acciĂłn militar y la civil en el triunfo de la monarquĂa restaurada».
- Seco Serrano 2007, p. 108-109.
- Varela Ortega 2001, p. 105-106.
- GĂłmez Ochoa 2003, p. 68.
- No_deben_subestimarse_los_recuerdos_particularmente_desagradables_que_a_los_Moderados_traĂan_los_nombres_de_algunos_de_los_ministros_escogidos_por_Cánovas._Jovellar,_ministro_de_la_Guerra,_era_conocido_por_haber_tomado_"parte_principal"_en_la_RevoluciĂłn_de_1868..._Ayala,_ministro_de_Ultramar,_era_autor_de_la_proclama_revolucionaria_de_1868_"en_que_la_reputaciĂłn_pĂşblica_y_privada_de_la_Reina_resultaba_vejada_fuera_de_toda_medida"._Romero_Robledo,_ministro_de_la_GobernaciĂłn,_habĂa_firmado_aquel_famoso_documento_en_que_se_"declaraba_la_dinastĂa_de_BorbĂłn_abolida_para_siempre"_y_acuñado_la_frase_de_que_"España_quedaba_para_siempre_libre_de_la_espĂşrea_raza_de_los_Borbones"''».-92" class="mw-reference-text">Varela Ortega 2001, p. 118. «No deben subestimarse los recuerdos particularmente desagradables que a los Moderados traĂan los nombres de algunos de los ministros escogidos por Cánovas. Jovellar, ministro de la Guerra, era conocido por haber tomado "parte principal" en la RevoluciĂłn de 1868... Ayala, ministro de Ultramar, era autor de la proclama revolucionaria de 1868 "en que la reputaciĂłn pĂşblica y privada de la Reina resultaba vejada fuera de toda medida". Romero Robledo, ministro de la GobernaciĂłn, habĂa firmado aquel famoso documento en que se "declaraba la dinastĂa de BorbĂłn abolida para siempre" y acuñado la frase de que "España quedaba para siempre libre de la espĂşrea raza de los Borbones"».
- Los_carlistas..._hicieron_oĂdos_sordos_al_llamamiento_del_nuevo_rey,_Alfonso_XII,_de_respetar_los_Fueros_si_deponĂan_las_armas''»-93" class="mw-reference-text">De la Granja, Beramendi et Anguera 2001, p. 38. «Los carlistas... hicieron oĂdos sordos al llamamiento del nuevo rey, Alfonso XII, de respetar los Fueros si deponĂan las armas»
- Seco Serrano 2007, p. 94-96.
- Dardé 2021, p. 123-124.
- Varela Ortega 2001, p. 121.
- Seco Serrano 2007, p. 94.
- Dardé 2021, p. 124-125.
- Dardé 2021, p. 126.
- Jover 1981, p. 335.
- Jover 1981, p. 335-336.
- Espasa 1928, p. 502.
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- (es) Eduardo González Calleja, La razĂłn de la fuerza: orden pĂşblico, subversiĂłn y violencia polĂtica en la España de la RestauraciĂłn (1875-1917), Txalaparta, (ISBN 84-00-07778-4, lire en ligne), p. 191
- Espasa 1928, p. 504.
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- Tous les journaux blâment sévèrement la mesure prise par le général Farre : article du journal suisse La Liberté du .
- Henri François de Valori, né à Aix-en-Provence le 17 février 1831 et mort à Nice le 18 février 1898.
- Urbain Armand de Maillé [de La Tour Landry], né à Vernantes le 5 juin 1848 et mort à Longué le 13 mai 1915.
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