Communauté forale de Navarre
La communauté forale de Navarre (en espagnol : Comunidad Foral de Navarra, en basque : Nafarroako Foru Erkidegoa/Komunitatea) est l'une des dix-sept communautés autonomes espagnoles, dotée de l'autonomie depuis 1982. Elle est bordée au nord par la France (Pyrénées-Atlantiques), à l'est par l'Aragon (provinces de Huesca et de Saragosse), au sud par La Rioja et à l'ouest par le Pays basque (provinces du Guipuscoa et d'Alava). Elle n'est composée que d'une seule province : la province de Navarre, créée au XIXe siÚcle. Sa capitale est la ville de Pampelune. On y parle le castillan ainsi que le basque, co-officiel dans le tiers nord-ouest de la communauté.
Communauté forale de Navarre Comunidad Foral de Navarra (es) Nafarroako Foru Komunitatea (eu) | |
Armoiries |
Drapeau de la Navarre |
Administration | |
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Pays | Espagne |
Capitale | Pampelune |
Statut d'autonomie | 16 août 1982 |
SiÚges au Parlement | 5 députés 5 (4 élus et 1 désigné) sénateurs |
PrĂ©sident | MarĂa Chivite (PSOE) |
Pouvoir législatif | Parlement de Navarre |
ISO 3166-2:ES | ES-NC, ES-NA |
DĂ©mographie | |
Gentilé | Navarrais, Navarraise Navarro, navarra (en espagnol) Nafar (en basque) |
Population | 656 836 hab. (2020) |
Densité | 63 hab./km2 |
Rang | 15e rang (1,35 %) |
GĂ©ographie | |
CoordonnĂ©es | 42° 49âČ nord, 1° 39âČ ouest |
Superficie | 1 039 100 ha = 10 391 km2 |
Rang | 11e rang (2,2 %) |
Divers | |
Indicatif téléphonique | 848 - 948 |
Hymne | "Gorteen Ereserkia / Himno de las Cortes" "Hymne des courts" |
Liens | |
Site web | navarra.es |
GĂ©ographie
Relief et climat
La communautĂ© forale de Navarre est situĂ©e dans le nord de l'Espagne, et fait frontiĂšre avec la France â 163 km de frontiĂšres â. Elle peut ĂȘtre divisĂ©e du nord au sud en trois grandes zones gĂ©omorphologiques et climatiques : la zone montagnarde, la zone centrale et la Ribera.
La zone montagnarde
Elle est situĂ©e dans le nord de la communautĂ©, et s'Ă©tend sur l'extrĂ©mitĂ© est des monts basques (sous-ensemble du systĂšme cantabrique) et l'extrĂ©mitĂ© occidentale des PyrĂ©nĂ©es. Cette zone est limitĂ©e par les massifs d'Urbasa, d'AndĂa, de Sarvil, de PerdĂłn, d'AlĂĄiz, d'Izoco et de Leire.
La zone nord-ouest s'Ă©tend Ă cheval sur l'extrĂ©mitĂ© orientale des massifs basques (Cantabrie) et sur l'extrĂ©mitĂ© occidentale des PyrĂ©nĂ©es. Elle est appelĂ©e Navarre humide, en raison de son climat d'influence ocĂ©anique doux (tempĂ©ratures moyennes de 11 Ă 14,5 °C) et Ă la pluviomĂ©trie gĂ©nĂ©reuse (entre 1 400 mm et 2 500 mm de prĂ©cipitations annuelles). Le relief â irrĂ©gulier et accidentĂ© â se caractĂ©rise par la prĂ©sence de nombreuses vallĂ©es : Cinco Villas, Urumea, LeizarĂĄn, Araitz, BasaburĂșa Menor, Doneztebe/Santesteban, Bertizarana, Baztan, Burunda, Aranaz, Arakil, Larraun, BasaburĂșa Mayor, Imotz, Atez, Odieta, Ulzama et AnuĂ©.
Noter cependant que l'extrĂȘme pointe nord-ouest des PyrĂ©nĂ©es espagnoles se trouve non dans la communautĂ© autonome forale de Navarre mais dans la communautĂ© autonome du Pays basque : Hondarribia (Fontarrabie en français), qui occupe le cap du Figuier, fait partie de la province du Guipuscoa.
Les vallĂ©es pyrĂ©nĂ©ennes composent les paysages du nord-est de la Navarre. Cette zone prĂ©sente des reliefs plus homogĂšnes, le long de la chaĂźne pyrĂ©nĂ©enne, d'oĂč s'Ă©chappent des vallĂ©es perpendiculaires Ă l'axe du massif : vallĂ©es de l'Arga, de l'Erro, d'Arce, d'Aezkoa, d'AlmiradĂo de NavascuĂ©s, de Salazar et de Roncal. L'altitude y croĂźt d'ouest en est (1 459 mĂštres Ă l'Adi, 2 436 mĂštres Ă la Mesa de los Tres Reyes). Le climat est ainsi de type continental humide et froid au nord, dĂ©rivant vers un climat mĂ©diterranĂ©en froid vers le sud et le bassin de Pampelune. On y enregistre des tempĂ©ratures moyennes de 7 Ă 12 °C, et des prĂ©cipitations moyennes comprises entre 900 mm et 2 200 mm.
Au sud de ces deux sous-ensembles, s'étendent les vallées pré-pyrénéennes, dans la continuation de la canal de Berdun en Aragon. Ces vallées sont au nombre de deux : celle de Pampelune et celle de Lumbier-Aoiz. On y trouve un climat de transition entre le climat méditerranéen froid et le climat méditerranéen doux, avec des températures moyennes de 10 à 13 °C, et une pluviométrie oscillant entre 700 et 1 400 mm.
La zone centrale
La zone centrale est une zone de transition entre la Ribera et la zone de montagne, dont on retrouve certains éléments.
La moyenne Navarre orientale (comprise entre la riviÚre Arga et la frontiÚre aragonaise) est constituée d'une alternance de plaines et de reliefs peu marqués s'adossant à des montagnes douces épousant certains cours d'eau. Le climat est d'influence méditerranéenne (températures moyennes de 12,5 à 14 °C, précipitations de 450 à 750 mm).
La région dite de Tierra Estella s'étend entre la moyenne Navarre orientale et l'Alava. Il s'agit d'un ensemble de vallées, de plaines et de montagnes trÚs hétérogÚne déployé autour de Tudela. Le climat y est océanique au nord (1 100 à 1 500 mm de précipitations, températures échelonnées entre 9 et 11 °C) et méditerranéen au sud (500 à 800 mm de précipitations, pour des températures comprises entre 11,5 et 13,5 °C).
La Ribera
La Ribera dĂ©signe la partie sud de la Navarre, qui annonce dĂ©jĂ les plateaux secs de Castille. La distinction qui est souvent faite entre Ribera Tudelana (autour de Tudela) et Ribera Estellesa (autour de Estella) est due davantage Ă des critĂšres culturels que gĂ©ographiques, les diffĂ©rences physiques entre ces deux contrĂ©es Ă©tant trĂšs minces. La Ribera se caractĂ©rise par un relief trĂšs accidentĂ© et peu Ă©levĂ© (crĂȘtes, fossĂ©s, plateaux, etc.). Le climat y est de type mĂ©diterranĂ©en continental, marquĂ© par des Ă©tĂ©s secs, des vents soutenus, de forts contrastes thermiques annuels, et un rĂ©gime pluviomĂ©trique de faible intensitĂ© (moins de 500 mm de prĂ©cipitations annuelles). La vallĂ©e de l'Ăbre apporte les recours hydrauliques nĂ©cessaires au dĂ©veloppement de l'agriculture, grĂące notamment Ă l'irrigation.
Hydrographie et végétation
La zone nord de la Navarre est traversĂ©e par de trĂšs nombreux cours d'eau dont le dĂ©bit puissant et rĂ©gulier est assurĂ©e par des conditions climatiques idoines. Ces riviĂšres se divisent en deux versants: le versant cantabrique et le versant mĂ©diterranĂ©en. Celles du versant cantabrique se jettent dans le golfe de Gascogne (Nive, Nivelle, Bidassoa, Urumea, LeizarĂĄn, Araxes...). Celles du versant mĂ©diterranĂ©en rejoignent l'Ăbre ou ses affluents (Arga, Arakil, Larraun, Ultzama, etc.) et la mer MĂ©diterranĂ©e. Il n'est donc pas Ă©tonnant de voir dans cette rĂ©gion une alternance d'Ă©paisses forĂȘts de chĂȘnes, sapins, pins sylvestres, hĂȘtres, chĂątaigniers, de grandes prairies et pĂąturages, mais aussi de landes.
Dans la zone centrale les cours d'eau sont moins nombreux, mais la plupart d'entre eux descendant des montagnes, ils prĂ©sentent un dĂ©bit rĂ©gulier et puissant, les principaux d'entre eux sont l'Ega et l'Urederra. La vĂ©gĂ©tation rĂ©pond au climat plus sec : moins de forĂȘts de hĂȘtres, de chĂȘnes et de sapins, mais des massifs mixtes de chĂȘnes rouvres et chĂȘnes verts alternant avec la garrigue.
La Ribera, plus sĂšche, prĂ©sente une vĂ©gĂ©tation trĂšs mĂ©diterranĂ©enne. Les forĂȘts y sont absentes et la garrigue rĂšgne en maĂźtre.
DĂ©mographie
La population de la Navarre s'Ă©lĂšve Ă 636 142 habitants (), contre un peu plus de 500 000 en 1980. L'augmentation de la population a Ă©tĂ© rapide et soutenue â quoiqu'en deçà de la moyenne nationale de l'Espagne â, mais n'a pas Ă©tĂ© Ă©gale sur tout le territoire de la communautĂ©. Ainsi, les grands centres urbains â au premier rang desquels Pampelune â ont vu s'accroĂźtre leur population, tandis que les vallĂ©es pyrĂ©nĂ©ennes et la zone centrale continuent Ă perdre des habitants.
Aujourd'hui donc, la majeure partie de la population est installée dans l'agglomération pamplonaise et dans la Ribera. 42,3 % de la population réside dans des villes de plus de 20 000 habitants (Pampelune, Tudela, Barañåin), et 39,2 % dans des communes de 2 000 à 20 000 habitants. Le reste se répartissant dans les villages à la population inférieure à 2 000 habitants.
La Navarre ne doit pas sa vitalité démographique à son solde naturel, mais à l'immigration, phénomÚne ayant tendance à s'accentuer dans toute l'Espagne. En 2006, les étrangers représentent ainsi 9,1 % de la population navarraise. Communauté riche et prospÚre, la Navarre attire les migrants, qui s'établissent en priorité dans la région de la Ribera.
Histoire
Intégration à la Couronne de Castille
En 1512, Ferdinand d'Aragon, assurant la rĂ©gence de Castille selon les vĆux de sa femme Isabelle, dĂ©cĂ©dĂ©e en 1504, avance d'obscurs liens familiaux pour s'emparer plus ou moins lĂ©galement du royaume de Navarre, au grand dam de la famille gasconne des Albret, titulaire lĂ©gitime du trĂŽne. L'intervention de François Ier permet de maintenir la Basse-Navarre (juridiction de Saint-Jean-Pied-de-Port) dans le patrimoine des Albret, et donc dans la mouvance française.
La Navarre historique se retrouve définitivement séparée en deux entités, malgré les tentatives de François Ier pour reprendre la partie péninsulaire de la Navarre.
La Haute-Navarre (ou Navarre péninsulaire, l'actuelle communauté forale) est intégrée à la Couronne de Castille, tout en conservant son statut de royaume, et, de ce fait, un trÚs haut degré d'autonomie vis-à -vis du pouvoir central. Cette autonomie sera remise en cause une premiÚre fois avec l'arrivée sur le trÎne d'Espagne des Bourbons, lesquels, venant du trÚs centralisateur royaume de France, tentent d'appliquer de maniÚre minimale le modÚle français en Espagne.
Le 30 novembre 1833, le régime libéral en place procÚde au découpage de l'Espagne en 48 provinces, sur le modÚle des départements français. La Navarre perd son statut de royaume, et est constituée en province, avec pour capitale Pampelune. Une loi de 1839 vient cependant confirmer ses fors, qui seront abolis en 1876-77, marquant la fin du processus centralisateur.
RĂ©publique, guerre d'Espagne et dictature
La Navarre reste trÚs conservatrice sous la République proclamée en 1931. Lors du soulÚvement nationaliste de 1936, elle est le lieu d'exaction de martyrs politiques célÚbres, comme la jeune navarraise Maravillas Lamberto[1]. La Navarre se verra toutefois récompensée par le général Franco pour son soutien lors de la Guerre civile de 1936-1939. Le dictateur lui octroie un rétablissement, certes limité, de son régime foral.
Ăconomie
Tendances générales
La Navarre a été traditionnellement perçue comme une petite région agraire au faible développement économique, et ce, en dépit de la proximité des industries basques.
Depuis le Programme de promotion industrielle lancĂ© par l'administration forale en 1964, la rĂ©gion a toutefois connu un dĂ©veloppement spectaculaire, confirmĂ© par les nouvelles compĂ©tences dĂ©volues par l'Ătat lors de la Transition espagnole (Constitution de 1978 et Statut d'Autonomie de 1982). Les pouvoirs publics navarrais, profitant de l'excellente position gĂ©ographique de la Navarre (sur les axes MĂ©diterranĂ©e-Atlantique et France-Espagne) et de l'autonomie fiscale, ont su dĂ©velopper les infrastructures et encourager la crĂ©ation et l'implantation d'entreprises, dans les domaines de l'industrie et des services notamment. Le dĂ©veloppement d'un excellent service public d'Ă©ducation et de recherche a nettement contribuĂ© Ă renforcer cette tendance.
La population navarraise Ă©tait jusque dans les annĂ©es soixante employĂ©e pour moitiĂ© dans le secteur agricole. Ce chiffre a pu ĂȘtre ramenĂ© autour de 6 %, tandis que la part de l'emploi industriel dans la population active tourne dĂ©sormais autour de 32 %. Le taux de chĂŽmage s'y Ă©tablit dĂ©sormais Ă 5,7 % de la population active, un des chiffres les plus bas de toute l'Union europĂ©enne. En 2004, le PIB par habitant atteint 23 156 euros, tandis que le taux de croissance s'Ă©tablit Ă 3,4 % annuels. Cette croissance est soutenue par un commerce extĂ©rieur dynamique.
L'agriculture
L'activitĂ© agricole reste trĂšs bien implantĂ©e en Navarre. La CommunautĂ© forale dispose en effet d'une variĂ©tĂ© de climats et de paysages permettant une grande diversitĂ© dans la production. Le nord â montagnard et humide, marquĂ© par des paysages de forĂȘts et de prairies â est trĂšs fortement tournĂ© vers le pastoralisme. L'Ă©levage bovin, mais surtout ovin y est trĂšs dĂ©veloppĂ©, ainsi que la culture du maĂŻs. Les productions de la zone centrale de la Navarre sont davantage orientĂ©es vers les cultures cĂ©rĂ©aliĂšres, fourragĂšres et fruitiĂšres. La zone sud de la Ribera possĂšde de nombreuses surfaces viticoles, mais aussi maraĂźchĂšres.
Grùce à cette diversité, la communauté a su se tourner vers une agriculture dont elle commercialise des produits protégés par une appellation d'origine (Denominación de Origen).
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L'industrie
L'industrie navarraise, caractĂ©risĂ©e par de nombreuses petites et moyennes entreprises, est trĂšs nettement localisĂ©e dans deux zones : la vallĂ©e de l'Ăbre et la rĂ©gion de Pampelune. FormĂ©e de nombreuses entreprises autochtones, l'industrie locale compte Ă©galement sur la prĂ©sence de grands groupes industriels nationaux, europĂ©ens et internationaux.
Deux activités ressortent par leur importance : l'automobile et les biens d'équipement. L'industrie agroalimentaire joue également un rÎle important dans cet ensemble. C'est en grande partie grùce au secteur industriel que la Navarre a pu faire croßtre son niveau de vie, et l'industrie continue à exercer un poids non négligeable dans l'économie forale, par sa capacité à exporter et par sa haute valeur ajoutée due à un niveau technologique trÚs élevé.
Le secteur tertiaire
Un des faits significatifs des vingt derniĂšres annĂ©es a Ă©tĂ© la montĂ©e en puissance du secteur des services dans l'Ă©conomie navarraise. Le secteur reprĂ©sente Ă l'heure actuelle plus de la moitiĂ© des emplois et du PIB de la CommunautĂ©. Le tourisme (chemins de Saint-Jacques, tourisme vert, fĂȘtes de San FermĂn, etc.), les services aux entreprises, l'immobilier notamment contribuent Ă la vitalitĂ© du secteur.
Organisation politique et administrative
L'organisation juridico-administrative actuelle de la Navarre est directement issue de la Transition démocratique espagnole ayant suivi la mort de Franco. Durant les années 1975 à 1982 sont adoptés les deux textes qui régissent aujourd'hui le fonctionnement de la Communauté : la Constitution espagnole de 1978 et le statut d'autonomie de 1982.
Constitution de la Communauté forale
Durant la Transition dĂ©mocratique (1975-1978), la Navarre se constitue seule en communautĂ© autonome, refusant de se joindre aux trois provinces basques voisines, qui souhaitent former avec elle une seule et mĂȘme communautĂ©. NĂ©anmoins, une disposition transitoire de la Constitution espagnole prĂ©voit que, dans le futur, ce rapprochement pourra se faire en cas d'entente et d'accord mutuels.
Fondé sur le régime foral, le statut d'autonomie de la Navarre est consacré par la « loi organique de réintégration et d'amélioration du régime foral » (en espagnol : Ley Orgånica de Reintegración y Amejoramiento del Régimen Foral de Navarra, dite LORAFNA ou Amejoramiento). Bien qu'il donne au territoire le nom de « Communauté forale de Navarre », celui-ci constitue bien une communauté autonome au sens de la Constitution de .
DĂ©coupage administratif
La Communauté forale de Navarre se compose de 272 communes, réparties en :
- cinq merindades ;
- dix-neuf comarques ;
- cinq circonscriptions judiciaires (partidos judiciales) ;
- trois zones linguistiques.
Institutions
Dotée de statuts particuliers, la Navarre ne bénéficie pas de toutes les compétences accordées aux nationalités reconnues comme historiques (nacionalidades históricas), c'est-à -dire les communautés dotées d'une identité collective, linguistique et culturelle différente du reste de l'Espagne et ayant revendiqué leur spécificité et leur droit à l'autonomie au sein du pays avant la IIe République (il s'agit de la Catalogne, de la Galice, de la Communauté autonome du Pays basque, et de l'Andalousie, qui ne se désigne cependant pas comme telle dans son statut d'autonomie).
La Navarre dispose cependant d'un niveau d'autonomie trĂšs Ă©levĂ©, grĂące Ă son droit foral historique. En plus de jouir d'institutions propres comme toute communautĂ© espagnole (Gobierno Foral, Parlamento Foral, etc.) et d'exercer les compĂ©tences prĂ©vues par la Constitution, la Navarre dispose de sa propre force de police (la PolicĂa Foral, qui agit en collaboration avec la Garde civile et la Police Nationale espagnole), de deux langues officielles (le castillan dans toute la communautĂ© et le basque dans la moitiĂ© nord, selon des rĂšgles fixĂ©es par la Ley Foral del Vascuence de 1986, Loi forale sur la langue basque), et surtout, de pouvoirs exclusifs en matiĂšre fiscale, privilĂšge qu'elle partage avec les trois provinces basques.
Alors que dans toutes les communautĂ©s autonomes espagnoles, c'est l'Ătat central qui calcule le montant de l'impĂŽt et le rĂ©colte pour son compte et celui des communautĂ©s autonomes (auxquelles l'Ătat reverse la part correspondante), en Navarre, cette prĂ©rogative appartient au Gouvernement foral. Celui-ci a tous pouvoirs sur l'administration fiscale, qui lui est d'ailleurs propre. Selon un fonctionnement prĂ©cis dĂ©terminĂ© en accord avec l'Ătat, la communautĂ© prĂ©lĂšve et gĂšre le fruit de l'impĂŽt (Ă l'exception de la TVA et des droits de douane extra-communautaires, perçus par Madrid) puis reverse une quote-part au Gouvernement central de Madrid. Ce systĂšme est appelĂ© Convenio EconĂłmico.
Compétences linguistiques
La CommunautĂ© forale de Navarre possĂšde deux langues officielles. Le castillan est la langue commune Ă toute l'Espagne et doit ĂȘtre connue par tous les citoyens. L'autre, le basque, n'est officielle que dans la CommunautĂ© autonome basque et en Navarre. Une loi (la Ley foral 18/1986, de 15 de diciembre del vascuence ou Loi forale sur la langue basque du 15 dĂ©cembre 1986[2]) assure sa dĂ©fense et dĂ©termine trois zones, pour autant de statuts diffĂ©rents de la langue basque, et de son utilisation dans la vie publique.
Dans l'ensemble de la Navarre, 2,1 % de la population est bilingue, 7 % ont pour langue maternelle le basque et 88,9 % le castillan. Selon la quatriĂšme enquĂȘte sociolinguistique de 2006, on observe une augmentation de 2,3 % du nombre de locuteurs basques depuis le dĂ©but des annĂ©es 1990 et un soutien de 37,7 % des Navarrais aux politiques de promotion du basque.
Dans le détail, la Navarre est linguistiquement divisée en trois zones dans lesquelles se répartissent les cent soixante-douze communes :
- soixante-quatre communes constituent la zone bascophone, oĂč le castillan et le basque ont un statut de coofficialitĂ©. Leur nom en castillan sont :
- Abaurrea Alta, Abaurrea Baja, Alsasua, AnuĂ©, Araiz, Aranaz, Arano, Araquil, Arbizu, Areso, Aria, Arive, Arruazu, Atez (2017), BacĂĄicoa, BasaburĂșa Mayor, BaztĂĄn, Beinza-Labayen, Bertiz-Arana, Betelu, Burguete, Ciordia, DonamarĂa, Echalar, Echarri Aranaz, Elgorriaga, Erasun, Ergoyena, Erro, EsterĂbar, Ezcurra, Garayoa, Garralda, Goizueta, Huarte-Araquil, Imoz, Irañeta, Ituren, Iturmendi, Lacunza, Lanz, LarrĂĄun, Leiza, Lesaca, Oiz, OlazagutĂa, Orbaiceta, Orbara, Roncesvalles, SaldĂas, Santesteban, Sumbilla, Ulzama, Urdax, UrdiĂĄin, Urroz de Santesteban, Valcarlos, Vera de Bidasoa, Villanueva de AĂ©zcoa, Yanci, Zubieta y Zugarramurdi ;
- Quatre-vingt-dix-huit communes[3] constituent la zone mixte oĂč des services bilingues sont prĂ©vus Ă lâintention des locuteurs basques. Leur nom en castillan sont :
- AbĂĄrzuza, AnsoĂĄin, Aoiz, Arce, Barañåin, Burgui, Burlada, Ciriza, Cendea de Cizur, Echarri, Echauri, EgĂŒĂ©s, EzcĂĄroz, Esparza de Salazar, Estella, Ezcabarte, Garde, Goñi, GĂŒesa, GuesĂĄlaz, Huarte, Isaba, Iza, Izalzu, Jaurrieta, Juslapeña, LezĂĄun, LizoĂĄin, OchagavĂa, Odieta, OlĂĄibar, Olza, Ollo, Oronz, Oroz-Betelu, Pamplona, Puente la Reina, Roncal, Salinas de Oro, SarriĂ©s, Urzainqui, UztĂĄrroz, VidĂĄngoz, Vidaurreta, Villava, Yerri, Zabalza y Zizur Mayor ;
- En 2017, quarante-quatre localités sont rajoutées à la zone mixte et une dans la zone bascophone (Atez)[4].
- AbĂĄigar, AdiĂłs, AllĂn, AmĂ©scoa Baja, AncĂn, Anorbe, Aranarache, Arellano, Artazu, Bargota,BeriĂĄin, Biurrun-Olcoz, Cabredo, Cirauqui, Dicastillo, EnĂ©riz, Eulate, GalluĂ©s, GarĂnoain,Izagaondoa, Larraona, Leoz, Lerga, LĂłnguida, MendigorrĂa, Metauten, Mirafuentes, Murieta, Obanos, Oibar, Olite-Erriberri, Oteiza, Pueyo, SangĂŒesa-Zangoza, Tafalla, Tiebas-Muruarte de Reta, Tirapu, UjuĂ©-Uxue, UnzuĂ©, UrraĂșl Bajo, Urroz-Villa, Villatuerta et ZĂșñiga[5].
- cent-dix communes sont dans la « zone non-bascophone » oĂč seul le castillan est langue officielle :
- ce sont toutes les autres communes, principalement au sud-est de la communauté forale. Elles constituent la majorité du territoire.
Notes et références
- « Maravillas Lamberto, la niña violada y asesinada por falangistas, jamås serå olvidada en Pamplona », sur www.publico.es
- Ley Foral 18/86, de 15 de diciembre de 1986, del Vascuence. Régulation de son usage et de son officialisation. En français sur le site de L'aménagement linguistique dans le monde.
- La langue basque coofficialisée dans quatre communes de Navarre le (Aranguren, Belascoain, Galar et Noain sont désormais dans la zone mixte, ce qui permet d'intégrer l'ensemble de la comarca (canton) de Iruñea-Pamplona (Pampelune) en zone mixte.).
- (eu) 40.000 herritar, eremu ez-euskaldunetik mistora sur Berria).
- (eu) Eremu ez-euskalduna txikitze bidean, Euskalerria Irratia, .