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Café Anglais

Le Café Anglais est un ancien restaurant parisien, qui était situé à un angle du boulevard des Italiens, (à la hauteur du no 13) et de la rue de Marivaux (actuel no 13).

Café Anglais
Image illustrative de l’article Café Anglais
Le Café Anglais en 1910, peu de temps avant sa démolition.
Présentation
CoordonnĂ©es 48° 52′ 16,58″ nord, 2° 20′ 14,81″ est
Pays Drapeau de la France France
Ville Paris
Adresse 13, boulevard des Italiens
2e arrondissement de Paris
Fondation 1802
(Voir situation sur carte : 2e arrondissement de Paris)
Café Anglais
Café Anglais
GĂ©olocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Café Anglais
Café Anglais
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Café Anglais
Café Anglais

Historique

Son emplacement aujourd’hui.

À son ouverture, le Café Anglais était un restaurant fréquenté principalement par des cochers et des domestiques. Par la suite, des acteurs et actrices populaires y eurent également leurs habitudes. Il a été ouvert en 1802 par François Georges Delaunay (1768-1849), natif de Saint-Pierre-sur-Dives (Normandie), qui lui a donné ce nom en l'honneur du traité de paix d'Amiens signé cette année-là avec l’Angleterre. On y déjeunait « à la fourchette », on y mangeait à la carte, on y commandait les meilleurs vins de Bordeaux et de Bourgogne et l'« eau divine », de Saint-Pierre-sur-Dives ; on y dégustait le potage à la Cameroni. François Georges Delaunay y reste jusqu'en 1817. Son successeur, Pierre Chevreuil, propriétaire de l'immeuble et ami, le dirige ensuite jusqu'en 1827, date à laquelle Piette Louis Prosper Delaunay, fils de François Georges Delaunay, le dirige à son tour. Les Delaunay quittent définitivement le Café Anglais en 1836.

Alexandre Delhomme, d'origine bordelaise, devient propriétaire du Café Anglais en 1855, en l'achetant à un ancien notaire, Lourdin, successeur lui-même de Talabasse, qui avait été le collaborateur de Pierre Frédéric Borrel, propriétaire du Rocher de Cancale. Tout y sent la grande tradition du Rocher de Cancale. Alexandre Delhomme s'adjoint les services du chef bordelais Adolphe Dugléré[1] (1805-1884), qui en fit un des meilleurs restaurants de Paris. Dugléré est secondé par un autre Bordelais : Alcide Bontou[2].

Dugléré y créa le potage Germiny[3] — doublement capitaliste : puisqu’à l’oseille, et dédié au comte Germiny, gouverneur de la Banque de France — et les pommes Anna pour Anne Deslions, célèbre courtisane du Second Empire. Il composa aussi le menu du fameux dîner dit des Trois Empereurs, qui réunit à Paris le tsar Alexandre II, le tsarévitch Alexandre, le roi de Prusse Guillaume Ier et Bismarck, lors de l’Exposition universelle de 1867[4]. À la fin du Second Empire, le Café Anglais était le plus snob de tous les cafés et le plus couru dans toute l’Europe.

Bien que sa façade fût austère, l’intérieur était particulièrement décoré : boiseries d’acajou et de noyer, miroirs clinquants patinés à la feuille d’or, etc. Ses salons particuliers accueillaient une clientèle aisée accompagnée de « cocottes ». On comptait 22 salons et cabinets particuliers, dont le « Grand Seize », qui vit défiler les plus hautes personnalités parisiennes et étrangères.

Le restaurant disparut en 1913[5]. Il a Ă©tĂ© remplacĂ© par un immeuble signĂ© et datĂ© au-dessus de la porte d'entrĂ©e 13, rue de Marivaux : R. Lelievre, architecte DPLG, 1914-1915, dont le dĂ©cor sculptĂ© abondant a Ă©tĂ© qualifiĂ© de « parfaitement reprĂ©sentatif d'un second Art nouveau Â»[6].

Écrivains ayant fréquenté le Café Anglais

Dans la fiction

Sources et bibliographie

  • Luc Bihl-Willette, Des tavernes aux bistrots, histoire des cafĂ©s, Éditions L'Ă‚ge d'Homme, 1997, 321 p. (ISBN 2825107735).
  • David Michon, 24 heures de la vie d'un restaurant, Paris, 1867, PUF, octobre 2022.

Notes et références

  1. Paris-guide, par les principaux Ă©crivains et artistes de France, partie 2, p. 1549, 1867.
  2. A. Bourguignon, « Béarn, Gascogne, Pays Basque, Bigorre », La toque blanche,‎ (lire en ligne Accès libre)
  3. « Potage Germiny », sur Marie Claire (consulté le )
  4. « Dîner des Trois Empereurs le 4 juin 1867 », sur menus.free.fr (consulté le )
  5. Laurent Bromberger, « Le Café Anglais d'Adolphe Dugléré », sur Paris-Bistro, (consulté le )
  6. Bernard Landau, Claire Mono, Evelyne Lohr, Les grands boulevards, Action artistique de la Ville de Paris, 2000, p. 82
  7. Bihl-Willette, 1997, p. 95.
  8. Gustave Flaubert, L' Education Sentimentale, Garnier Flammarion, (lire en ligne), p. 234-236
  9. Paroles de la chanson Le Boulevard du crime.

Annexes

Article connexe

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