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Boulevard des Italiens

Le boulevard des Italiens est une voie située à la lisière des 2e et 9e arrondissements de Paris.

2e, 9e arrts
Boulevard des Italiens
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Le boulevard des Italiens vu du boulevard Montmartre.
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Situation
Arrondissements 2e
9e
Quartiers Gaillon
Chaussée-d'Antin
DĂ©but Boulevard Montmartre
Fin Boulevard des Capucines
Morphologie
Longueur 390 m
Largeur 35 m
Historique
Ancien nom Boulevard Neuf
boulevard du DĂ©pĂ´t
boulevard Cerutti
boulevard de la Chaussée-d'Antin
boulevard de Gand
GĂ©ocodification
Ville de Paris 4687
DGI 4758
GĂ©olocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Boulevard des Italiens

Situation et accès

Il fait partie de la chaîne des Grands Boulevards constituée, d'ouest en est, par les boulevards de la Madeleine, des Capucines, des Italiens, Montmartre, Poissonnière, Bonne-Nouvelle, Saint-Denis, Saint-Martin, du Temple, des Filles-du-Calvaire et Beaumarchais.

Il est desservi par les stations de métro Opéra et Richelieu - Drouot.

Origine du nom

Il doit son nom au Théâtre-Italien, occupé aujourd'hui par l'Opéra-Comique, qui y fut construit en 1783.

Historique

Le boulevard a été créé après la suppression décidée en 1670 de l'enceinte de Louis XIII devenue obsolète, en avant du bastion 4 (« bastion de Gramont») de ce rempart, à travers des jardins maraichers. au début du XVIIIe siècle Il a été formé en vertu de lettres-patentes du mois de juillet 1676, sous le nom de « boulevard Neuf » avant de prendre le nom de « boulevard du Dépôt », jusqu'en 1783, en raison du dépôt du régiment des Gardes françaises construit en 1764 à l'angle de la rue de la Chaussée-d'Antin, par le colonel Louis Antoine de Gontaut-Biron en 1764[1].

L'espace entre le boulevard et l'ancien rempart qui était situé sur un tracé irrégulier entre l'angle de la rue de Richelieu et de l'actuelle rue Feydeau, ancienne rue des Fossés-Montmartre, et l'angle de la rue Louis-le-Grand et de l'avenue de l'Opéra, s'urbanisa à la fin du XVIIIe siècle au début du XVIIIe siècle, notamment avec la construction de plusieurs hôtels particuliers, notamment l'hôtel de Ménars, l'hôtel de Lorges, l'hôtel de Gramont, l'hôtel d'Antin, l'hôtel de Choiseul, l'hôtel de Lévis démolis à la fin du XVIIIe siècle ou au XIXe siècle dont les terrains ont été lotis avec percements de rues[2].

Appelé « boulevard Cerutti » sous la Révolution, du nom d’un hôtel du boulevard dans lequel s’était établi l'écrivain Joseph-Antoine Cerutti (1738-1792), il prit le nom, sous le Consulat et l'Empire, de « boulevard de la Comédie-Italienne » pour une partie et « boulevard d'Antin », ou « boulevard de la Chaussée d'Antin » pour l'autre partie[3].

Il fut également nommé « boulevard de Coblentz » ou « petit Coblence[4] » sous le Directoire, parce que s'y rassemblaient les émigrés royalistes de retour au pays après un long séjour dans la ville rhénane de Koblenz, puis de 1815 à 1828, « boulevard de Gand », sous la seconde Restauration, en souvenir de l'exil à Gand du roi Louis XVIII pendant les Cent-Jours, avant de prendre son nom actuel.

Tout au long du XIXe siècle, et jusqu'à la Grande Guerre de 1914-1918, le boulevard constitua le rendez-vous des élégantes et élégants parisiens. On vit s'y succéder les Incroyables et les Merveilleuses sous le Directoire, les gandins (d'après le « boulevard de Gand ») à la Restauration, les dandys sous Louis-Philippe Ier, les « lions » et les « lionnes » sous le Second Empire. Honoré de Balzac décrit comment l'arpenter avec la même élégance que Chateaubriand dans Théorie de la démarche (1833).

C'était la grande époque du Café de Paris, du Café Tortoni (qui inspira la mode du Café Tortoni de Buenos Aires), du Café Frascati, du Café Anglais, de la Maison Dorée…

À la suite de l'achèvement du boulevard Haussmann dans les années 1920, ces établissements disparurent pour être remplacés par des établissements financiers et autres.

  • Combats sur le boulevard en 1789.
    Combats sur le boulevard en 1789.
  • Le boulevard des Italiens et le CafĂ© Riche, vers 1890.
    Le boulevard des Italiens et le Café Riche, vers 1890.
  • Les encombrements du boulevard des Italiens au dĂ©but du XXe siècle.
    Les encombrements du boulevard des Italiens au début du XXe siècle.

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire

La Maison Dorée, avec le Café Tortoni à gauche et le Café Riche à droite (vers 1900).
  • No 9 : le 25 fĂ©vrier 1954, Ă  la suite du braquage d'un bureau de change au 39, rue Vivienne, Jacques Fesch trouve refuge au cinquième Ă©tage du bâtiment du 9, boulevard des Italiens. Alors qu'il tente de quitter les lieux, il est reconnu par un badaud et blesse mortellement le gardien de la paix Jean-Baptiste Vergne dans la cour de l'immeuble.
  • No 13, Ă  l'angle de la rue de Marivaux : emplacement du CafĂ© Anglais (1802-1913), cĂ©lèbre restaurant du Second Empire, remplacĂ© par un immeuble signĂ© et datĂ© au-dessus de la porte d'entrĂ©e du 13, rue de Marivaux R. Lelievre, architecte DPLG, 1914-1915. L'abondant dĂ©cor floral sculptĂ© a Ă©tĂ© qualifiĂ© de second Art nouveau[6].
No 15 : la Librairie nouvelle dans les années 1870.
  • No 15 : emplacement de l'ancienne Librairie nouvelle dirigĂ©e par Achille Bourdilliat, Ă©diteur d'estampes et imprimeur, qui y fonde en 1857 Le Monde illustrĂ© Journal hebdomadaire[7].
    Le cinĂ©ma Marivaux y ouvre en 1919. Il disposait d'une salle de 1 200 places accueillant des exclusivitĂ©s qui pouvaient, avec quelques autres grands cinĂ©ma de Paris, faire le succès d'un film. Il est repris par PathĂ© puis par Parafrance (appartenant aux frères Jo et Samy Siritzky), sa grande salle Ă©tant restructurĂ©e en 1976 pour former un complexe de trois salles, sous le pavillon Paramount Marivaux. Parafrance fait faillite en 1984 et de nombreux cinĂ©mas du circuit sont dĂ©mantelĂ©s. Une quatrième salle ouvre en 1988. L'une compte 490 places et les autres 475, 100 et 90. Le Marivaux est repris par les frères Stevens mais ferme en 1992. Il est remplacĂ© par un restaurant[8]. AntĂ©rieurement emplacement de l'hĂ´tel de LĂ©vis, siège de l'ambassade de Russie dans les annĂ©es 1780.
  • No 16 : siège de la BNP Paribas, de style Art dĂ©co, construit de 1926 Ă  1933 pour la Banque nationale du commerce et de l'industrie par Joseph Marrast et Charles Letrosne. Le bâtiment est aujourd’hui en rĂ©novation. Ancien emplacement du CafĂ© Riche (1791).
  • No 19[9] : le siège central du CrĂ©dit lyonnais construit de 1876 Ă  1913 dans le style haussmannien Ă  l'emplacement de l'hĂ´tel de Boufflers, sur lequel avait Ă©tĂ© pratiquĂ©e la galerie de Fer qui conduisait du boulevard Ă  la rue de Choiseul. Le passage, incendiĂ© en 1828, avait Ă©tĂ© reconstruit l'annĂ©e suivante, en fer. C'est lĂ  que furent fait les premiers essais d'Ă©clairage par le gaz.
  • No 20 : emplacement du restaurant de luxe de la Maison DorĂ©e (1839-1841). On y trouve Ă  sa place des bureaux de BNP Paribas, conçus par l'architecte Pierre Dufau, qui a conservĂ© la façade originale Ă  la suite de l'annulation du permis de construire par Maurice Druon, ministre de la Culture, sous la pression d'une association de quartier.
  • No 22 : emplacement du CafĂ© Tortoni.
  • No 25 : Ă  cette adresse s'installe en 1856 le photographe Ferdinand Mulnier.
  • No 26 : emplacement du CafĂ© de Bade[10].
  • No 27 : ancien siège des Ă©ditions musicales Enoch, fondĂ©es en 1853 ; en dĂ©cembre 1906 ouvre ici, Ă  l'emplacement d'un ancien cafĂ©, le Calisaya[11], l'exploitation du KinĂ©ma Théâtre Gab-ka, dont le nom fait rĂ©fĂ©rence Ă  son fondateur Gabriel Kaiser[12]. Ă€ partir de l'automne 1918, l'Ă©tablissement devient un cabaret, La BoĂ®te Ă  Fursy. Il redevient un cinĂ©ma sous le nouveau nom de CinĂ©ma des Boulevards, puis de Corso-OpĂ©ra Ă  la fin de l'annĂ©e 1923[13]. En 1937, l'atelier de photographie de Gaston Paris Ă©tait Ă  l'adresse[14].
  • No 28 : emplacement du théâtre des Fantaisies Ollier (dit aussi des « Fantaisies parisiennes » et « Folies-Ollier »). La salle accueillit le théâtre des NouveautĂ©s (1878-1911), initialement sous la direction de Jules Brasseur, qui le cĂ©da Ă  Henri Micheau en 1890. La rue des Italiens fut percĂ©e en 1911, entraĂ®nant la dĂ©molition du théâtre et interrompant le succès de la comĂ©die de Georges Feydeau, Champignol malgrĂ© lui, qui en Ă©tait Ă  la 1 032 e reprĂ©sentation[15].
  • No 29 : emplacement des Bains chinois, construits dans le genre pagode par l'architecte Nicolas Lenoir, en 1787. Ils abritaient, outre des bains, un restaurant, un cafĂ© et un magasin de mode. Gracchus Babeuf en fit son centre de ralliement pour la prĂ©paration de sa conspiration de 1795. Ils furent dĂ©truits en 1853[16].
  • No 31 : ancien emplacement du Salon PathĂ©, ouvert le par Charles PathĂ© pour prĂ©senter ses nouveaux films aux forains et aux directeurs de salle[12].
  • No 36 : immeuble construit en 1929 par Michel Roux-Spitz. Le rez-de-chaussĂ©e servait de hall d'exposition aux voitures Ford[17]. C'est aujourd'hui un restaurant Quick[18].
  • No 38 : emplacement, Ă  l'extrĂ©mitĂ© ouest du boulevard des Italiens faisant ici angle avec la rue de la ChaussĂ©e-d'Antin (no 2), d'une des anciennes casernes des Gardes françaises. Dite « dĂ©pĂ´t des Gardes françaises », cette caserne, Ă©tablie par le colonel duc de Biron en 1764, fut dĂ©molie en 1792. Le , un dĂ©tachement des Gardes françaises avait dĂ» intervenir pour sauver son colonel, M. Duchâtelet, de l'effervescence populaire[19]. Un immeuble de style nĂ©o-classique est construit en 1793 Ă  cet emplacement. Cet immeuble a Ă©tĂ© rĂ©novĂ© en 2013.
  • Le CafĂ© Foy, dit « de la ChaussĂ©e d'Antin » (Ă  ne pas confondre avec celui du Palais-Royal), ultĂ©rieurement restaurant Maison Paillard, s'installa dans l'immeuble qui remplaça la caserne.
En 1885, le maître-verrier Jacques-Philippe Imberton (né en 1846), ouvrit ici un magasin en plus de son atelier des 19-21, rue de Rochechouart.

Dans les arts

Galerie

  • Emplacement du CafĂ© Anglais.
    Emplacement du Café Anglais.
  • Siège de BNP-Paribas, avec la façade de la Maison DorĂ©e.
    Siège de BNP-Paribas, avec la façade de la Maison Dorée.
  • Siège du CrĂ©dit lyonnais.
    Siège du Crédit lyonnais.
  • Le Palais Berlitz.
    Le Palais Berlitz.

Notes et références

  1. Pierre-Joseph-Spiridion Dufey et Antony Béraud, « Boulevard des Italiens », Dictionnaire historique de Paris, Librairie nationale et étrangère, 1825, p. 365.
  2. Anne-Marie Châtelet, Michaël Darin, Claire Monod, Les grands boulevards : un parcours d'innovation et de modernité, Paris, Action artistique de la Ville de Paris, , 239 p. (ISBN 2-913246-07-9), p. 43-46
  3. Charles Lefeuve, Histoire de Paris rue par rue, maison par maison.
  4. Entre la rue d'Artois (rue Laffitte) et la rue de la Grange-Batelière (rue Drouot).
  5. Ressources de la Bibliothèque nationale
  6. Bernard Landau, Claire Mono, Evelyne Lohr, Les grands boulevards, Action artistique de la Ville de Paris, 2000, p. 82
  7. A. P. Martial, Boulevard des Italiens : Librairie Nouvelle, 1877, estampe (en ligne).
  8. « Ancien cinéma Marivaux à Paris », salles-cinema.fr, 12 mai 2015.
  9. Nos 17 Ă  21.
  10. Alain Rustenholz, Les Traversées de Paris, Evreux, Parigramme, , 647 p. (ISBN 2-84096-400-7), p. 187.
  11. « Affiche - 27 boulevard des Italiens. Calisaya, american & english bar. », sur Gallica, 1896-19.. (consulté le )
  12. La Naissance de l'industrie du cinéma. Chronique du cinéma, Éditions Chronique, n.p., vol. 2 (lire en ligne).
  13. Philippe Célérier, « Ciné-Façades: Rio-Opéra (Paris 2ème) », sur Ciné-Façades, (consulté le )
  14. Modèle:Titre=Exposition internationale des arts et des techniques dans la vie moderne. Paris, 1937 Vol.I Liste des exposants catalogue officiel. Tome II. Catalogue des lieux.
  15. Paris pittoresque, no 3, Le Crapouillot, no 57 (dans la numérotation de la première série d'après-guerre), juillet 1962, p. 16.
  16. Jacques Hillairet, Connaissance du Vieux Paris, Paris, Éditions Princesse, , 255 p. (ISBN 2-85961-019-7), p. 264.
  17. Béatrice de Rochebouët, « Paris, reine indétronable de l'Art déco », Le Figaroscope, semaine du 16 au 22 octobre 2013, p. 4-6.
  18. Hélène Hatte et Frédéric Tran, Paris, 300 façades pour les curieux, Paris, Christine Bonneton, , 191 p. (ISBN 978-2-86253-262-2, OCLC 46590004).
  19. « Le boulevard des Italiens », paris-pittoresque.com.
  20. Paris, Paris, Éditions Michelin, coll. « Guide vert », (ISBN 2-06-700352-6).

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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