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Café Frascati

Le Café Frascati est un ancien café parisien.

Un salon du Café Frascati, en 1800
Le boulevard Montmartre et le Café Frascati, en 1822, par Christophe Civeton.

Historique

Il est fondé en 1789 à l'angle du boulevard Montmartre et de la rue de Richelieu sous le nom de Jardins de Frascati. Racheté, en , par un glacier napolitain du nom de Garchi[1], celui-ci le rebaptisa Café Frascati.

Réservé surtout aux hommes et aux femmes galantes, tout comme le Café Tortoni, l'établissement était à la fois une maison de jeu, un restaurant et un traiteur-pâtissier réputé pour ses glaces. C'était un lieu agréable, car il possédait aussi un jardin[2].

Plusieurs propriétaires succédèrent à Garchi. En 1846, le Café Frascati fut acquis par Borel, le propriétaire du Rocher de Cancale ; ce café a été démoli en 1857.

Description des lieux

Un voyageur anglais décrit ainsi les lieux en 1802 : « L'entrée ressemble à celle de la maison de quelque grand seigneur ; le rez-de-chaussée se divise en élégants salons, splendidement éclairés et ornés de miroirs. Ces salons s'ouvrent sur un jardin rempli d'orangers et d'acacias illuminés, avec des grottes, des temples, des allées féériques ; le joyeux effet des lampes de couleurs, ainsi que l'entrain général font penser aux contes des Mille et une nuits[3]. »

Vers la mĂŞme Ă©poque, un autre voyageur anglais Ă©crit :

« Un escalier mène Ă  un beau vestibule, et de lĂ  Ă  une salle entourĂ©e de glaces et dĂ©corĂ©e de festons de fleurs artificielles. Ă€ l'extrĂ©mitĂ© s'Ă©lève une belle statue de la VĂ©nus de MĂ©dicis. Auprès de cette statue s'ouvre une arcade donnant accès Ă  une suite de six magnifiques pièces superbement dorĂ©es, garnies Ă©galement de glaces et de lustres de cristal taillĂ© en diamants, qui brillaient comme autant de petites cascades Ă©tincelantes. Chaque chambre Ă©tait comme un foyer de lumière ; l'on y prenait des glaces ou du cafĂ©. On communiquait d'une pièce Ă  l'autre par des arcades ou des portes Ă  deux battants ornĂ©es de glaces. Le jardin, petit, mais disposĂ© avec art, se compose de trois allĂ©es bordĂ©es d'orangers, d'acacias et de vases de roses ; Ă  l'extrĂ©mitĂ© s'Ă©lèvent une tour dressĂ©e sur un rocher, des temples et des ponts rustiques ; de chaque cĂ´tĂ©, de petits berceaux en labyrinthe. Une terrasse s'Ă©tend le long du boulevard, dont elle commande l'aspect ; elle est bordĂ©e de beaux vases de fleurs et se termine Ă  chaque extrĂ©mitĂ© par des sortes d'avenues dĂ©corĂ©es de miroirs. LĂ , dans le cours d'une heure, l'Ă©tranger, partagĂ© entre la surprise et l'admiration, peut voir près de trois mille femmes les plus belles et les plus distinguĂ©es de Paris, dont les joues ne sont plus dĂ©sormais dĂ©figurĂ©es sous les ravages du rouge, et qui, par l'harmonie et la grâce de leur extĂ©rieur, le porteraient Ă  croire que les plus aimables figures de la Grèce, dans son Ă©poque la plus brillante, revivent et se meuvent devant ses yeux[4]. »

Postérité littéraire

Le Café Frascati est passé à la postérité grâce à la littérature où il est très souvent cité.

Alexandre Dumas le décrit dans Georges[5] : c'est le lieu où le riche mulâtre vient jouer des sommes folles, éblouir le Tout-Paris et braver le racisme.

Dans La Comédie humaine de Balzac, le Café Frascati de Paris est cité 12 fois, et le Café Frascati de Rome deux fois, dans Sarrasine. Dans La Fausse Maîtresse[6], il est dépeint comme un endroit où il faut se montrer ; dans Illusions perdues[7], c'est un enfer de jeu et de débauche, mais aussi un haut lieu de gastronomie où la lorette Florine vient commander des mets pour ses grands repas. On le retrouve encore dans La Fille aux yeux d'or[8], Les Employés ou la Femme supérieure[9], Splendeurs et misères des courtisanes[10].

La religieuse

Selon Gaëlle Jan, sur le site plurielle.fr, ce café serait le créateur, en 1856, de la religieuse, célèbre pâtisserie au chocolat ou au café[11]. en Le mémorial historique et géographique de la pâtisserie : contenant 2800 recettes de pâtisserie, glaces & liqueurs by Lacam, Pierre, 1836-page 171 Café Frascati et la religieuse [12].

Bibliographie

Notes et références

  1. André Castelot, L'Histoire à table, Plon, Paris, 1972, p. 297.
  2. René Héron de Villefosse, Histoire et Géographie gourmande de Paris, Éditions de Paris, 1956, p. 56-61.
  3. John Dean Paul, Journal d'un voyage à Paris au mois d'août 1802, traduit et annoté, pour la Société d'histoire contemporaine, par Paul Lacombe, A. Picard, Paris, 1913, p. 49-50.
  4. John Carr, Les Anglais en France après la paix d'Amiens. Impressions de voyage, étude, traduction et notes par Albert Babeau, E. Plon, Nourrit, Paris, 1898, p. 181-182.
  5. Folio Gallimard, no 567, Paris, 2002, p. 110-111 (ISBN 2070365670).
  6. Édition Furne, t. I, p. 351.
  7. Furne, t. VIII, p. 355, 360, 376, 392, 507.
  8. Furne, t. IX, p. 287.
  9. Furne, t. XI, p. 207.
  10. Furne, t. XI, p. 337.
  11. Article de Gaëlle Jan, sur plurielles.fr.
  12. https://archive.org/details/b28054234/page/170/mode/2up?q=+Frascati+

Liens externes

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