Boulevard Montmartre
Le boulevard Montmartre est une voie située à la lisière des 2e et 9e arrondissements de Paris. Il fait partie des Grands Boulevards constitué, d'ouest en est, par les boulevards de la Madeleine, des Capucines, des Italiens, Montmartre, Poissonnière, Bonne-Nouvelle, Saint-Denis, Saint-Martin, du Temple, des Filles-du-Calvaire et Beaumarchais.
2e, 9e arrts Boulevard Montmartre
| ||
| ||
Situation | ||
---|---|---|
Arrondissements | 2e 9e | |
Quartiers | Vivienne Faubourg-Montmartre |
|
DĂ©but | 1, rue du Faubourg-Montmartre 169, rue Montmartre |
|
Fin | 112, rue de Richelieu 2, rue Drouot |
|
Morphologie | ||
Longueur | 215 m | |
Largeur | 35 m | |
Historique | ||
Création | Lettres patentes de juillet 1676 | |
DĂ©nomination | 2 mars 1864 | |
GĂ©ocodification | ||
Ville de Paris | 6441 | |
DGI | 6510 | |
GĂ©olocalisation sur la carte : Paris
| ||
Images sur Wikimedia Commons | ||
Situation et accès
Il est situé, du côté ouest, dans le prolongement du boulevard Haussmann et du boulevard des Italiens à partir du carrefour Richelieu-Drouot et prolonge le boulevard Poissonnière du côté est.
« Les Grands-Boulevards »
Origine du nom
Ce boulevard tire son nom de la proximité de l'ancienne porte Montmartre et pas à ce que son nom suggère, car il ne se trouve pas sur la colline de Montmartre.
Historique
Le boulevard Montmartre a été créé à la suite de la suppression décidée en 1679 de l'enceinte de Louis XIII devenue obsolète et tracé en avant de l'ancien rempart à travers des terrains agricoles non construits (jardins maraichers). Il fut formé en voirie en vertu de lettres patentes de juillet 1676 et terminé en 1705.
L'espace compris entre le boulevard et l'ancienne enceinte qui était située en arrière de l'actuelle rue Feydeau, ancienne rue des Fossés-Montmartre, s'urbanisa dès la fin du XVIIe siècle et début du XVIIIe siècle avec constructions d'hôtels particuliers, les terrains au nord à partir du milieu du XVIIIe siècle notamment avec l'édification de l'hôtel d'Augny.
En 1851 y est exposé le lingot d'or de la célèbre loterie des lingots d'or, qui défraya la chronique politique de l’époque.
Le 11 octobre 1914, durant la Première Guerre mondiale, le no 16 boulevard Montmartre est touché lors d'un raid effectué par des avions allemands[1].
Boulevard Montmartre au niveau du théâtre des Variétés et du passage des Panoramas, vers 1820, musée Carnavalet. Le boulevard Montmartre en 1822. Le boulevard Montmartre en 1870. Le Boulevard de Montmartre, Matinée de Printemps (Camille Pissarro, 1897).
Bâtiments remarquables et lieux de mémoire
- No 5 :
- Studios et laboratoires du photographe Léon Cremière (1831-1913), photographe de la maison de l'empereur Napoléon III[2], puis demeure du photographe Édouard Buguet lors de son arrestation en 1875.
- Cinéma Omnia Pathé, 250 places ; inaugurée le 14 décembre 1906, c'est la première salle Pathé[3].
- Sur le mur pignon en hauteur, publicité murale peinte « Bébé Cadum », dont l’original qui datait de 1919, a été refait à l'identique en 2009
- No 7 : théâtre des Variétés. La façade et le vestibule sont classés monuments historiques depuis le 30 septembre 1974[4].
- No 10 :
- musée Grévin. La salle de théâtre est inscrite aux monuments historiques depuis le 23 novembre 1964[5] ;
- en , Gioachino Rossini vint s'installer au 10, boulevard Montmartre. François-Adrien Boieldieu occupait l'appartement au-dessus de celui du compositeur italien.
- Nos 10-12 : passage Jouffroy. Le passage est inscrit aux monuments historiques depuis le [6]. À cette adresse se trouvait le marchand de tableaux et éditeur d'art Adolphe Goupil (1806-1893). Jusqu'en 1895 s'y trouvait le Théâtre-Miniature.
- No 12 : Petit-Casino, construit en 1893 sur l'ancien emplacement du Bazar oriental et du théâtre Séraphin, fin d'activité en 1948.
- Nos 11-13 : passage des Panoramas et galeries annexes (galeries Feydeau, Montmartre, Saint-Marc, galerie des Variétés, ancienne boutique Stern). Le passage et les galeries ont été inscrits aux monuments historiques en partie le et en partie le [7].
- No 14 : demeure de Caroline Rémy dite Line puis Séverine, secrétaire de Jules Vallès. Siège du journal La Libre Parole d'Édouard Drumont, de 1892 à 1900. La grande brasserie parisienne Maxéville occupait le rez-de-chaussée et le premier étage. Un célèbre charlatan anglais, le docteur McLaughlin, soignait les lumbagos de façon miraculeuse[8]. L'immeuble fut détruit en 1934 et reconstruit dans le style Art nouveau[9]. Dans les années 1990 y siègent les ambassades d'Estonie, de Lettonie et de Lituanie. De nos jours, un restaurant Hard Rock Cafe occupe le rez-de-chaussée[10].
- No 16 : hôtel de Mercy-Argenteau. La décoration du XVIIIe siècle du grand salon carré et le décor sculpté du XIXe siècle de l'ancienne salle à manger au premier étage de l'immeuble sont inscrits aux monuments historiques depuis le . Le bâtiment lui-même est inscrit depuis le [11].
- No 21 :
- maison de photographie Reutlinger ;
- le photographe Jean Reutlinger y est né en 1891.
- Angle du boulevard Montmartre et de la rue de Richelieu : emplacement du Café Frascati.
Publicité murale du savon Cadum situé au no 5 boulevard Montmartre L'hôtel de Mercy-Argenteau en travaux début 2010. Panneau Histoire de Paris
« Passage des Panoramas »Plan du quartier Feydeau dans l'ancien 2e arrondissement en 1834.
Notes, sources et références
- Exelsior du 8 janvier 1919 : Carte et liste officielles des bombes d'avions et de zeppelins lancées sur Paris et la banlieue et numérotées suivant leur ordre et leur date de chute
- https://www.musee-orsay.fr/fr/ressources/repertoire-artistes-personnalites/leon-cremiere-9841
- « Cinéma Omnia Pathé, 1913 - Vergue », sur vergue.com
- Notice no PA00086094, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Notice no PA00088993, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Notice no PA00088996, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Notice no PA00086090, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- RĂ©clame dans le journal L'Impartial, 1905.
- Entrefilet Gazette, « La maison de La Libre Parole », La Croix, 21 avril 1934.
- Olavi Nõmmik, « Historique des bâtiments de l'ambassade d'Estonie à Paris », sur est-emb.fr, (version du 12 mars 2018 sur Internet Archive).
- Notice no PA00088917, base Mérimée, ministère français de la Culture.
Bibliographie
- Sur l'hĂ´tel de Mercy-Argenteau
- Michel Gallet, Les Architectes parisiens du XVIIIe siècle : dictionnaire biographique et critique, Paris, Éditions Mengès, , 494 p. (ISBN 978-2-85620-370-5), p. 402.
- « Commission du Vieux Paris. Séance du 27 novembre 2008 » (consulté le ), p. 6.