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Boulevard Haussmann

Le boulevard Haussmann est une voie parisienne qui traverse les 8e et 9e arrondissements de Paris.

8e, 9e arrts
Boulevard Haussmann
Voir la photo.
Le boulevard Haussmann vu depuis la terrasse des Galeries Lafayette.
Voir la plaque.
Situation
Arrondissements 8e
9e
Quartiers Madeleine
Europe
Faubourg-du-Roule
Faubourg-Montmartre
Chaussée-d’Antin
DĂ©but 1, rue Drouot
2, boulevard des Italiens
Fin 202, rue du Faubourg-Saint-Honoré
Morphologie
Longueur 2 530 m
Largeur 30 et 33,60 m
Historique
Création Voir texte
DĂ©nomination 2 mars 1864
GĂ©ocodification
Ville de Paris 4437
DGI 4485
GĂ©olocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Boulevard Haussmann
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Situation et accès

Long de 2 530 m, le boulevard Haussmann traverse les quartiers de la Madeleine, de l'Europe, du Faubourg-du-Roule, du Faubourg-Montmartre et de la ChaussĂ©e-d’Antin situĂ©s dans les 9e et 8e arrondissements de Paris et relie, Ă  l’est, le carrefour du boulevard des Italiens et du boulevard Montmartre, oĂą est situĂ©e la station de mĂ©tro Richelieu-Drouot, Ă  l'avenue de Friedland qui le prolonge Ă  l’ouest.

Cette voie part du quartier des principaux sièges de banques, longe des grands magasins auxquels on associe souvent son nom aujourd'hui, puis traverse des quartiers comportant surtout des bureaux, mais toujours cossus.

Il fut édifié par une main-d'œuvre constituée en grande partie par des maçons de la Creuse.

Origine du nom

Le baron Haussmann en 1860.

Cette voie porte le nom du baron Georges Eugène Haussmann (1809-1891), administrateur et homme politique français et qui a dirigé les transformations de Paris sous le Second Empire en tant que préfet de la Seine.

Historique

L'angle de la rue du Havre et du boulevard Haussmann vers 1870, photographié par Charles Marville.

Dans le cadre de la transformation de Paris, le préfet Haussmann conçoit cet axe de grande circulation comme une voie diagonale reliant le premier cercle des Grands Boulevards à celui du mur des Fermiers généraux. Il doit, pour cela, ordonner la destruction de la maison dans laquelle il est né, à l'angle de la rue du Faubourg-Saint-Honoré.

Comme son prédécesseur Rambuteau, Haussmann voit son activité récompensée dès son vivant par l'attribution de son nom à l'une des principales voies dont il a ordonné le percement. Le boulevard n'est pourtant achevé que bien après sa mort. C'est seulement en 1926 que le boulevard Haussmann, après une vingtaine d'années de travaux, rejoint finalement le boulevard des Italiens, faisant disparaître le passage de l'Opéra où deux ans auparavant flânait un personnage du Paysan de Paris d'Aragon.

Ouverture des voies

L'achèvement du percement du boulevard Haussmann, en 1925.

Les sections E et F faisaient anciennement partie du boulevard Beaujon.

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire

17 boulevard Haussmann, siège de la société Danone.
No 102.
  • No 102 : Marcel Proust (1871-1922) a emmĂ©nagĂ© dans cet immeuble après la mort de ses parents, le , dans un grand appartement de six pièces au deuxième Ă©tage entre rue et cour oĂą il voyait « le triomphe du mauvais goĂ»t bourgeois[13] ». Il y vĂ©cut jusqu'en 1919 et y Ă©crivit Ă€ la recherche du temps perdu. L'immeuble appartenait Ă  son grand-oncle, Louis Weil. Ă€ la mort de son oncle le , Mme Proust en avait hĂ©ritĂ© pour moitiĂ©, l'autre moitiĂ© revenant Ă  son frère, l'avouĂ© Denis-Georges Weil. Après la mort des deux cohĂ©ritiers, l'immeuble appartint pour une moitiĂ© Ă  Marcel et Robert Proust et pour l'autre moitiĂ© Ă  la veuve de Denis-Georges Weil, nĂ©e AmĂ©lie Oulman et leur fille Adèle. L'appartement louĂ© par Marcel Proust appartenait Ă  AmĂ©lie Oulman. Le , l'immeuble fut vendu aux enchères. AmĂ©lie Oulman le racheta entièrement et proposa Ă  Marcel Proust d'acheter l'appartement qu'il occupait, mais ce dernier dĂ©clina l'offre et prĂ©fĂ©ra conclure un bail de quinze mois le . Il trouvait Ă  l'appartement de nombreux dĂ©sagrĂ©ments : le pollen des marronniers devant sa fenĂŞtre qui lui donnait des crises d'asthme, la proximitĂ© des grands magasins et de la gare Saint-Lazare, le bruit du boulevard[14]. Pour se prĂ©munir contre le bruit, en septembre 1910, il fit clouer sur les murs de sa chambre d'Ă©paisses plaques d'Ă©corce de liège brut, sur les conseils d'Anna de Noailles. L'architecte Louis Parent dirigea l'amĂ©nagement. Proust installa dans sa chambre les meubles de la chambre de sa mère plutĂ´t que les siens[15]. En janvier 1919, AmĂ©lie Weil revendit l'immeuble, sans prĂ©venir son neveu, Ă  la SociĂ©tĂ© NancĂ©ienne Varin-Bernier qui congĂ©dia tous les locataires pour amĂ©nager des bureaux et une agence bancaire. La banque a fait reconstituer et ouvert au public en 1996 la chambre de Marcel Proust[16], privĂ©e de son mobilier qui se trouve au musĂ©e Carnavalet[17]. PrĂ©sence d'une plaque commĂ©morative.
  • No 103 : lĂ©gation de Bulgarie dans les annĂ©es 1900[18].
Ă€ cette adresse se trouvait aussi la galerie Alfred Daber (galerie d'art).
  • No 107 : façade ornĂ©e de bas-reliefs (1864) par AimĂ© Millet (1819-1891).
  • No 117 : hĂ´tel particulier du Dr LabbĂ©, membre de l'Institut (en 1910)[11]. Style nĂ©o-Renaissance.
  • No 121 : le circassien Charles Franconi y est mort en 1910[11]. Siège parisien de la banque Lazard.

Grandes banques

Siège de la Société générale au no 29.

Bâtiments détruits

  • No 173 : en 1910, le marquis de Rochegude signale Ă  cette adresse : « HĂ´tel du XVIIIe siècle (s'ouvre 186, rue du Faubourg-Saint-HonorĂ©). Cet hĂ´tel ancien constitue un intĂ©ressant anachronisme sur le boulevard moderne (propriĂ©tĂ© de M. Lorin.)[23]. »

Chanson

« Ça s'passe boul'vard Haussmann à cinq heures » sont les premières paroles de la chanson, sortie en 1988, Ultra moderne solitude, écrite et interprétée par Alain Souchon et composée par Laurent Voulzy.

« J'ai mis tout le premier album dans l'tos-ma, vue large comme sur le boulevard d'Haussmann » est la première rime du morceau aaa écrit par Nekfeu (ft. Alpha Wann).

« Bien sûr on me klaxonne, sur Haussmann à l'envers » est la première phrase du morceau Haussmann à l'envers écrit par Clio.

Tournage

Une bonne partie du film Ascenseur pour l'échafaud (1958), de Louis Malle, se déroule boulevard Haussmann, à hauteur de la rue de Courcelles. Une scène en voiture de La Mémoire dans la peau (2002), film de Doug Liman, est aussi tournée sur le boulevard.

Habitants renommés

Boulevard Haussmann, sous la neige,
Gustave Caillebotte, 1880-1881,
musée du château de Flers.

Notes et références

  1. « France-Navigation – Une épopée rouge (2/5) », sur Site Internet du P.C.F.
  2. « L'Ange vert (Message heureux) », www.annees30.com.
  3. Jean-Marc Cambon, « L'hôtel Commodore se veut “intelligent” », www.leparisien.fr, 6 juillet 1998.
  4. Bernard Génies et Jean-Gabriel Fredet, « Le casse de Hitler. À la recherche des chefs-d'œuvre volés aux Juifs », Le Nouvel Observateur, no 2575, semaine du 13 mars 2014, p. 64-77.
  5. Vente Christie's Ă  14 306 000 dollars (116,5 Ă— 89,5 cm), cf. (en) « L'Homme au balcon, boulevard Haussmann », vente Christie's, Rockfeller Plaza, 8 mai 2000, New York.
  6. « Vue de l'immeuble », www.flickr.com.
  7. Annuaire diplomatique et consulaire de la République française, Berger-Levrault, 1907, p. 456.
  8. Christine Salles, Paulilles. La conception d'un territoire-outil. 1870-1911, mémoire de master II, Castaner-Munoz Esteban (dir.), Université de Perpignan Via Domitia, Perpignan, 2009.
  9. Bruno Fuligni (dir.), Dans les archives inédites des services secrets, Paris, Folio, (ISBN 978-2070448371)
  10. Catalogue : Paris, Gougy, Giraud-Badin, 1928-1929, 3 tomes en 2 vol. gr. in-8, VII-592 p., 482 p. et 88 p. (index).
  11. Rochegude, op. cit., p. 58.
  12. « Legaciones y Oficinas de Pasaportes », La Semaine à Paris, 21 novembre 1924, p. IV, sur Gallica.
  13. Cité par Henri Raczymow, Le Paris retrouvé de Marcel Proust, Paris, Parigramme, 2005, p. 70. Il écrit à Mme Catusse, vieille amie de sa mère : « Ce n'est même pas démodé dans le sens charmant du mot » (ibidem).
  14. Il écrit à Mme Catusse : « Je n'ai pas pu me décider à aller habiter, sans transition, dans une maison que Maman n'aurait pas connue et j'ai sous-loué pour cette année l'ancien appartement de mon oncle, dans la maison du 102, boulevard Haussmann, où j'allais quelquefois dîner avec Maman, où j'ai vu mourir mon oncle dans la chambre qui sera la mienne, mais dont, sans ces souvenirs, les décorations dorées sur une muraille couleur chair, la poussière du quartier, le bruit incessant et jusqu'aux arbres appuyés contre la fenêtre répondent évidemment fort peu à l'appartement que je cherchais ! » (Raczymow, op. cit., p. 71-73).
  15. Un lit de cuivre, un bureau, une bibliothèque, deux fauteuils, un paravent, un tapis, une paire de candélabres, un portrait du docteur Adrien Proust par Louise Brouarel, un jade offert par Anna de Noailles, une canne offerte par le marquis d'Albufera, une table de chevet, un plumier, un encrier, une lampe, un miroir.
  16. L'inauguration officielle du « salon de Marcel Proust » eut lieu le . Une convention de partenariat fut alors signée entre la banque SNVB et l'Association des amis de Marcel Proust, présidée par Maurice Schumann (Raczymow, op. cit., p. 77).
  17. William Friedkin, « À la recherche de La Recherche », Vanity Fair, no 51, octobre 2017, p. 58-60.
  18. Annuaire diplomatique et consulaire de la République française, Berger-Levrault, 1907, p. 453.
  19. Élisabeth de Clermont-Tonnerre, Mémoires. [1], Au temps des équipages, Paris, B. Grasset, 1928.
  20. Margaux Krehl, « Récit : Les « Kardashian parisiennes » de la fin du XIXe siècle qui ont inspiré Proust », sur Vanity Fair, (consulté le ).
  21. Gaudéric Grauby-Vermeil, « Le SPECTRE de James Bond », franceinter.fr, 30 octobre 2015.
  22. Affiche de l'exposition, collection du musée d'art et d'histoire Louis-Senlecq à l'Isle-Adam, reproduite dans le catalogue collectif, Double je Jacques Henri Lartigue, peintre et photographe, 1915-1939, Somogy éditions d'art, musée d'art et d'histoire Louis Senlecq, 2010, 176 p. (ISBN 978-2-7572-0347-7), p. 128.
  23. Rochegude, op. cit., p. 59.
  24. Annuaire diplomatique et consulaire de la République française, Berger-Levrault, 1907, p. 467.

Annexes

Liens externes

Bibliographie

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