Accueil🇫🇷Chercher

Jules Delafosse

Jules-Victor Delafosse, né le à Pont-Farcy et mort le à Paris, est un homme politique français.

Jules Delafosse
Illustration.
Fonctions
Député de la circonscription de Vire
–
Prédécesseur Arsène Picard
Successeur Émile Chenel
Député de la circonscription de Vire
–
Prédécesseur Émile Chenel
Successeur Camille Cautru
Biographie
Nom de naissance Jules-Victor Delafosse
Date de naissance
Lieu de naissance Pont-Farcy (Calvados)
Date de décès
Lieu de décès 8e arrondissement de Paris
Nationalité française
Parti politique bonapartiste

Le journaliste

Après ses études à Vire, Delafosse fut reçu licencié ès-lettres à la Faculté des lettres de Paris. Après avoir sillonné l’Europe, il passa le siège de Paris dans la garde nationale. Entré au Journal de Paris en 1871, il remplaça Weiss au Paris-Journal après le . En 1876, il fut l’un des fondateurs, avec Albert Duruy, du journal bonapartiste La Nation qui fusionna avec L'Ordre, dont il resta l’un des rédacteurs principaux. À la disparition de cette dernière publication, il lança l’Ami de l’ordre à Caen.

Le politicien

Son entrĂ©e en politique aux Ă©lections du , dans l’arrondissement de Vire, sous l’étiquette bonapartiste, se solda par un Ă©chec lorsqu'il ne rĂ©unit que 3 692 voix contre 7 477 Ă  son adversaire rĂ©publicain, Arsène Picard. Ă€ nouveau candidat officiel et bonapartiste, le , il battit, cette fois, Arsène Picard par 8 504 voix, contre 8 403 mais, cette Ă©lection ayant Ă©tĂ© invalidĂ©e par la Chambre, il fut dĂ©finitivement rĂ©Ă©lu, Ă  l’issue d’un nouveau suffrage, le , par 8 464 voix contre 8 198. SiĂ©geant au sein du groupe de l’Appel au peuple, il en devint bientĂ´t un de ceux dont la parole faisant le plus autoritĂ©, surtout sur les questions de politique extĂ©rieure, et spĂ©cialement en , lorsqu'il condamna l'empressement avec lequel Freycinet s’était exprimĂ© en faveur d’une neutralitĂ© absolue dans la guerre de Trente Jours opposant le royaume de Grèce Ă  l'Empire ottoman.

Reconduit, le , par 8 760 voix sur 17 297 votants et 20 843 inscrits, contre 8 317 au candidat rĂ©publicain, Victor HĂ©bert, il reprocha, le , son animadversion envers la Turquie au ministre des affaires Ă©trangères. Parmi ses autres interventions, on compte celle du 1er juin au sujet de la question Ă©gyptienne, celle de juillet dans la discussion touchant au protectorat Ă  Tunis. Le , il attaqua l’expĂ©dition de Chine et il critiqua, le , le dĂ©menti administrĂ© par le gouvernement Ă  BourĂ©e dans ses pourparlers avec l’Empire du Milieu. Le , il s’en prit au cabinet Ferry sur la rĂ©serve dont il faisait preuve envers l’Angleterre sur la matière de l’invasion de l’Égypte et dĂ©sapprouva ardemment, en novembre, les hĂ©sitations et les tromperies du cabinet sur le sujet du Tonkin. Le , il interrogea le premier le cabinet sur l’affaire de Lang-Son et demanda le que le ministère fĂ»t mis en accusation. Au cours du dĂ©bat sur cette proposition, il attaqua, le , l’ancienne majoritĂ© qui « a permis au cabinet, habile Ă  exploiter son dĂ©vouement et sa complaisance, de tout oser impunĂ©ment contre la patrie et contre la loi. » Delafosse fut Ă©lu, sur la liste conservatrice du Calvados, le 1er sur 7, avec 53 054 voix sur 89 064 votants et 117 207 inscrits aux Ă©lections du . Le suivant, il s’opposa, aux fonds supplĂ©mentaires requis sollicitĂ©s pour le Tonkin, et ne cessa de se plaindre en toute circonstance de la politique coloniale.

Le putschiste

Lorsque le nom de Delafosse fut associé, en , aux ouvertures de putsch qui, selon Francis Laur, auraient été faites au général Boulanger, par quatre-vingt-quatorze généraux d’un côté, et par une délégation de la droite d'autre part, ce dernier ne fit aucune difficulté à admettre l’entretien qu’il avait eu en privé avec le général, après l’affaire Schnæbelé du : « Si le général comprit, dit-il, que je préférais une dictature militaire, à défaut d’un régime plus régulier, au parlementarisme, je ne conteste pas qu’il ait eu raison. » Comme journaliste, Delafosse soutenait, dans le journal le Matin, auquel il collaborait régulièrement, les mêmes opinions qu’à l’Assemblée. Il a été membre du comité des Douze chargé de la direction politique de la droite parlementaire. Dans la dernière session de la législature, le , il s’abstint sur le sujet de la restauration du scrutin d’arrondissement et il se prononça en faveur de l’ajournement sine die de la réforme de la Constitution, contre les poursuites contre trois députés adhérents à la Ligue des patriotes, contre le projet de loi Lisbonne limitant la liberté de la presse, contre les poursuites contre le général Boulanger. En , il lutta à la tribune contre la proposition de loi organisant le Sénat en haute cour de justice pour juger le général Boulanger.

En 1895, il est candidat à l'Académie française[1].

Il meurt le et est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (33e division).

Delafosse était chevalier de la Légion d’honneur.

Publications

  • Le procès du , 1875.
  • Hommes et choses, 1888.
  • Ă€ travers la politique, 1889.
  • Études et Portraits 1894.
  • Vingt ans au Parlement, 1898.
  • Figures contemporaines, 1899.
  • ThĂ©orie de l’Ordre, 1901.
  • Psychologie du dĂ©putĂ©, 1904.
  • La France au dehors, 1908.
  • Portraits d’hier et d’aujourd’hui, 1913.

Notes et références

  1. Paul Aron, « Les candidatures de Zola à l'Académie française : une obstination significative », Les Cahiers naturalistes, no 91,‎ , p. 283 (lire en ligne).

Sources

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.