Paul Hervieu
Paul Hervieu, né le à Neuilly-sur-Seine et mort le en son domicile dans le 16e arrondissement de Paris[1], est un romancier et auteur dramatique français.
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(Ă 58 ans) 16e arrondissement de Paris |
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Biographie
Issu d'une famille bourgeoise, il se destine tout d’abord au barreau, devient avocat et fréquente un moment les milieux politiques. Il obtient en 1881 un poste d’attaché d’ambassade à Mexico, qu’il ne conserve pas longtemps. Intéressé surtout par la littérature, il se consacre principalement à l’écriture, tout en fréquentant des salons littéraires et mondains, tels ceux de Madame de Pierrebourg, qui fut sa maîtresse, et de Madame Émile Straus, où il côtoie des écrivains, Marcel Proust, Paul Bourget, Henri Meilhac, Ludovic Halévy, Guy de Maupassant ; des aristocrates, la Princesse Mathilde, le Prince Georges Bibesco ; des comédiens comme Réjane ou Lucien Guitry et des artistes comme Edgar Degas.
En 1883, commence sa longue amitié avec Octave Mirbeau, dont il devient le confident. Il collabore cette année-là , sous le pseudonyme de Liris, à l'éphémère revue que fonde son nouvel ami et à laquelle collaborent également Alfred Capus et Étienne Grosclaude, Les Grimaces, hebdomadaire satirique et de combat anti-opportuniste, mais aussi antisémite, destiné selon Mirbeau « à faire grimacer tout ce faux monde de brigands impunis de la finance ». Pourtant, à l'instar de Mirbeau, qui fera partie des intellectuels dreyfusistes les plus engagés, Hervieu sera dreyfusard, ce qui lui vaudra un échec lors de sa première candidature académique. Il cofonde avec Gustave de Malherbe la maison d'édition La Librairie moderne.
Préoccupé par les problèmes sociaux de son époque, il les expose dans des romans psychologiques et mondains, à la manière de Paul Bourget, et dans des pièces de théâtre, volontiers moralisatrices. Voulant analyser rigoureusement une situation et en montrer les conséquences inéluctables, il met en scène des personnages qui se conduisent avec une logique extrême, sans la moindre humanité, attentifs uniquement au sentiment du devoir et aux conventions sociales. Cette rigidité amène à des dénouements dramatiques qui paraissent outranciers aujourd’hui. L'intrigue se déroule dans des milieux aristocratiques ou mondains : la femme adultère dans L'Énigme et dans Le Réveil, le remariage d’une femme divorcée dans Le Dédale, et le soin dû aux enfants, quelles qu’en soient les conséquences, dans La Course du flambeau.
« Je ne crois pas qu'il ait jamais un mot de pitié pour les souffrances physiques ou morales qu'il dépeint avec une inflexible vigueur. [...] C'est par l'intensité seule de ses descriptions ou de ses analyses qu'il trahit son émotion et qu'il provoque la nôtre. Tel il était dans ses livres, tel il était aussi dans sa vie[2] »
— Edmond Estève, Paul Hervieu, conteur, moraliste et dramaturge.
Il succéda en 1900 à Édouard Pailleron au fauteuil 12 de l'Académie française. Edmond de Goncourt disait de lui : « Le petit Hervieu a une voix curieuse, c'est comme la voix lointaine d'un somnambule que son endormeur ferait parler. »[3]
Il est inhumé au cimetière de Passy (Paris)[4] auprès de sa compagne Mme de Pierrebourg, en littérature Claude Ferval.
Ĺ’uvres
Romans et nouvelles
- Diogène le Chien, nouvelles (1882) lire en ligne sur Gallica
- La Bêtise parisienne : Choses de l'amour, Insinuations psychologiques, Curieux usages, Croquis, du Costume féminin. (1882) Texte en ligne.
- Les Yeux verts et les yeux bleus, nouvelles (1886) Texte en ligne.
- L'Alpe homicide, nouvelles (1886).
- L'Inconnu (1887) Texte en ligne
- Deux Plaisanteries : Histoire d'un duel, Aux Affaires étrangères (1888).
- Flirt (1890) Texte en ligne.
- L'Exorcisée (1891), illustrations d'après les aquarelles de Antony Troncet[5].
- Peints par eux-mĂŞmes, roman par lettres (1893) Texte en ligne.
- Œuvres : Diogène le Chien, l'Esquimau, Argile de femme, Une scène de collège, Krab, la Matrone adultère, Attentat à la pudeur, Guignol, Prologue de l'Incendie de Sodome, Peints par eux-mêmes (2 volumes, 1894-1898).
- L'Armature, roman (1895) Texte en ligne
- Le Petit Duc. Figures falotes et figures sombres (1896) Texte en ligne.
- Nuit étrange, 1900, Paris-Noël.
- « Adalbert et M. Beunasse » (ill. J. Simont), L'Illustration,‎ , p. 28-29 (lire en ligne).
- Le Bienheureux du Val de Pralognan (1921).
Théâtre
- Les paroles restent, comédie dramatique en trois actes, Paris, Théâtre du Vaudeville, .
- Point de lendemain, adaptation en un acte et deux tableaux du conte de Vivant Denon, Paris, Cercle de l'Union artistique, ; Paris, Théâtre Parisien, .
- Les Tenailles, pièce en 3 actes, Paris, Théâtre-Français, .
- La Loi de l'homme, comédie en 3 actes, Paris, Comédie-Française, .
- La Course du flambeau, comédie en 4 actes, Paris, Théâtre du Vaudeville, .
- L'Énigme, pièce en deux actes, Paris, Comédie-Française, Texte en ligne.
- Théroigne de Méricourt, pièce en 6 actes, Paris, Théâtre Sarah Bernhardt, . Texte en ligne.
- Le Dédale, pièce en 5 actes, en prose, Paris, Théâtre-Français, .
- Le Réveil, pièce en 3 actes, Paris, Comédie-Française, Texte en ligne.
- Modestie, comédie en un acte, Londres, mai 1908.; Paris, Comédie-Française, .
- Connais-toi, pièce en 3 actes, Paris, Comédie-Française, .
- Bagatelle, comédie en 3 actes, Paris, Comédie-Française, .
- Le destin est maître, pièce en 2 actes, Paris, Théâtre de la Porte-Saint-Martin, .
- Théâtre : I. La Loi de l'homme. Les Tenailles. Les paroles restent. II. L'Énigme. Point de lendemain. La Course du flambeau ; III. Le Dédale. Théroigne de Méricourt. IV. Le Réveil. Modestie. Connais-toi (4 volumes, 1900-1909).
Notes et références
- Archives de Paris 16e, acte de décès no 2150, vue 14/31.
- Edmond Estève, Paul Hervieu, conteur, moraliste et dramaturge, Paris, Nancy, Berger-Levrault, coll. « Annales de l'Est », , 150 p. page 15
- Edmond de Goncourt, Journal, 12 juin 1887.
- Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Les Éditions de minuit, septième édition, 1963, t. 2 (« L-Z »), « Rue des Réservoirs », p. 336-337.
- Bnf. catalogue
Article connexe
- Prix Paul-Hervieu
- Recueils de pièces complètes, Modern-Théâtre, Arthème Fayard
Liens externes
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- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Paul Hervieu, Argile de femme, Alphonse Lemerre, Paris, 1894.
- Nouvelles en ligne sur la Bibliothèque électronique de Lisieux.