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Octave Mirbeau

Octave Mirbeau, né le à TréviÚres (Calvados) et mort le à Paris 8e, était un écrivain, critique d'art et journaliste français. Il connut une célébrité européenne et de grands succÚs populaires, tout en étant également apprécié et reconnu par les avant-gardes littéraires et artistiques[1].

Octave Mirbeau
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
Octave Mirbeau,
photographie de Charles Gerschel.
Nom de naissance Octave Henri Marie Mirbeau
Naissance
TréviÚres (Calvados, France)
DĂ©cĂšs
8e arrondissement de Paris
Activité principale
Distinctions
Auteur
Langue d’écriture Français
Mouvement Impressionnisme, expressionnisme
Genres
Roman, théùtre, critique d'art, conte, chronique journalistique

ƒuvres principales

Compléments

Journaliste influent et fort bien rĂ©munĂ©rĂ©, critique d’art dĂ©fenseur des avant-gardes, pamphlĂ©taire redoutĂ©, Octave Mirbeau Ă©tait aussi un romancier novateur, qui a contribuĂ© Ă  l'Ă©volution du genre romanesque, et un dramaturge, Ă  la fois classique et moderne, qui a triomphĂ© sur toutes les grandes scĂšnes du monde. Mais, aprĂšs sa mort, il traverse pendant un demi-siĂšcle une pĂ©riode de purgatoire. Il est visiblement trop dĂ©rangeant pour la classe dirigeante, tant sur le plan littĂ©raire et esthĂ©tique que sur le plan politique et social.

Inclassable sur un plan littéraire, il fait fi des étiquettes, des théories et des écoles, et il étend à tous les genres littéraires sa contestation radicale des institutions culturelles. Il est aussi politiquement incorrect, farouchement individualiste et libertaire. Il incarne ainsi une figure d'intellectuel critique, potentiellement subversif et « irrécupérable » selon l'expression utilisée par Jean-Paul Sartre dans sa piÚce de théùtre Les Mains sales (1948).

Guy de Maupassant lui a dédié sa nouvelle Aux champs (1882).

Biographie

Jeunesse

Contes de la chaumiÚre, illustrés par Jean-François Raffaëlli, 1894.

Petit-fils de notaires normands, Octave Mirbeau est le fils de Ladislas-François Mirbeau (1815-1900, officier de santĂ©) de RĂ©malard, dans le Perche et d'EugĂ©nie-Augustine Dubosq (1825-1870), fille de notaire trĂ©viĂ©rois[2]. AprĂšs une scolaritĂ© primaire chez les SƓurs de l'Éducation ChrĂ©tienne de RĂ©malard, le jeune Octave Mirbeau fait des Ă©tudes mĂ©diocres au collĂšge des jĂ©suites Saint-François-Xavier de Vannes[3], d'oĂč il est chassĂ© en 1863 dans des conditions plus que suspectes, qu'il Ă©voquera en 1890 dans son roman SĂ©bastien Roch[4].

AprĂšs son baccalaurĂ©at, il se demande s'il va s'orienter vers la mĂ©decine ou le droit. Il s'inscrit Ă  la FacultĂ© de Droit de Paris le 14 novembre 1866 mais suit les cours en dilettante et n'achĂšve pas ses Ă©tudes. Il rentre Ă  RĂ©malard, oĂč il travaille chez le notaire du village. MobilisĂ©, il subit la guerre de 1870 dans l'armĂ©e de la Loire, et l'expĂ©rience traumatisante de la dĂ©bĂącle lui inspirera plusieurs contes et des chapitres dĂ©mystificateurs du Calvaire et de SĂ©bastien Roch[5].

Pendant toutes ses années d'enfance, dont il a conservé des souvenirs de morne tristesse et d'ennui, son seul confident est son ami Alfred Bansard des Bois, à qui il adresse des lettres qui constituent à la fois un défouloir et un apprentissage littéraire[6].

En 1872, il « monte » Ă  Paris et fait ses dĂ©buts journalistiques dans le quotidien de l’Appel au peuple, nouveau nom du parti bonapartiste, L'Ordre de Paris, dirigĂ© par un client et voisin de son pĂšre, l'ancien dĂ©putĂ© de l'Orne Henri-Joseph DuguĂ© de La Fauconnerie, qui lui a offert l'occasion de fuir le destin notarial oĂč il se sentait enfermĂ© comme dans un cercueil. Il devient le secrĂ©taire particulier de DuguĂ© et se trouve donc, Ă  ce titre, chargĂ© d’écrire tout ce qui s'Ă©crit chez lui, notamment les brochures de propagande bonapartiste : Ă©pisode douloureux, dont il se souviendra amĂšrement dans son roman inachevĂ©, publiĂ© aprĂšs sa mort, Un gentilhomme.

Entrée en journalisme

Pendant une douzaine d’annĂ©es, Octave Mirbeau va donc faire « le domestique », en tant que secrĂ©taire particulier, et « le trottoir », comme il l’écrit des journalistes en gĂ©nĂ©ral, en tant que collaborateur Ă  gages de divers organes de presse : selon lui, en effet, « un journaliste se vend Ă  qui le paie[7] ».

Les Grimaces, 1883.

Ses chroniques ont paru successivement dans L'Ordre de Paris, organe officiel de l’Appel au Peuple, bonapartiste, jusqu’en 1877, puis dans L'AriĂ©geois, au service du baron Gaston de Verbigier de Saint-Paul, dĂ©putĂ© de l’AriĂšge, en 1877-1878, puis dans Le Gaulois, devenu monarchiste sous la direction d'Arthur Meyer (1880-1882).

En 1883, pendant trois mois, il dirige et rédige presque seul un biquotidien d'informations rapides, Paris-Midi Paris-Minuit. Puis, pendant six mois, il devient le rédacteur en chef pour le compte du banquier Edmond Joubert, vice-président de la Banque de Paris et des Pays-Bas des Grimaces, hebdomadaire attrape-tout, anti-opportuniste et antisémite (sur ce point, il a fait son auto-critique dÚs le 14 janvier 1885 dans La France).

Il entend y faire grimacer les puissants, dĂ©masquer leurs turpitudes et dĂ©voiler les scandales de la pseudo-RĂ©publique, oĂč, selon lui, une bande de « joyeux escarpes » crochĂštent impunĂ©ment les caisses de l’État. Paul Hervieu, qui, ainsi qu’Alfred Capus, collabore aux Grimaces sous le pseudonyme de Liris, devient son ami et son confident.

Au dĂ©but des annĂ©es 1880, Mirbeau fait aussi « le nĂšgre »[8] et ainsi produit une dizaine de volumes, publiĂ©s sous au moins deux pseudonymes (Alain Bauquenne et Forsan). Cela lui permet, non seulement de gagner convenablement sa vie, Ă  une Ă©poque oĂč il entretient une maĂźtresse dispendieuse, mais aussi et surtout de faire ses gammes et ses preuves, en attendant de pouvoir voler de ses propres ailes, signer sa copie et la vendre avantageusement[9]. En 1882, sous le pseudonyme de GardĂ©niac, il fait Ă©galement paraĂźtre dans Le Gaulois une sĂ©rie de Petits poĂšmes parisiens, oĂč il cite pour la premiĂšre fois un poĂšme souvent attribuĂ© Ă  Rimbaud, « Poison perdu »[10].

Grand tournant

Claude Monet, toile d’Auguste Renoir.

En 1884, pour se remettre et se « purger » d’une passion dĂ©vastatrice pour une femme galante, Judith Vinmer[11] – expĂ©rience qui lui inspirera son premier roman officiel, Le Calvaire –, Mirbeau fait retraite pendant sept mois Ă  Audierne, dans le FinistĂšre, et se ressource au contact des marins et paysans bretons.

C’est le grand tournant de 1884-1885 : de retour dans la presse parisienne, il commence, tardivement et difficilement, Ă  Ă©crire pour son propre compte et entame sa rĂ©demption par le verbe[12] : ce n’est pas un hasard si la suite projetĂ©e du Calvaire, jamais Ă©crite, devait prĂ©cisĂ©ment s'intituler La RĂ©demption.

DĂšs lors, il met sa plume au service de ses valeurs Ă©thiques et esthĂ©tiques et engage les grands combats Ă©thiques, politiques, artistiques et littĂ©raires qui donneront de lui l’image durable d’un justicier et d'un imprĂ©cateur. C’est Ă  la fin de 1884 que commence sa longue amitiĂ© pour les deux « grands dieux de [son] cƓur », Claude Monet et Auguste Rodin[13].

Consécration

EntrĂ© en littĂ©rature, Mirbeau poursuit dĂ©sormais une double carriĂšre de journaliste et d’écrivain. Chroniqueur, conteur et critique d’art influent, redoutĂ© et de mieux en mieux rĂ©munĂ©rĂ©, il collabore, successivement ou parallĂšlement, Ă  La France, au Gaulois, au Matin, Ă  Gil Blas, au Figaro, Ă  L'Écho de Paris, puis, pendant dix ans, Ă  partir de l’automne 1892, au Journal, oĂč il touche 350 francs par article (environ 1 400 euros), ce qui est tout Ă  fait considĂ©rable pour l’époque.

Le Calvaire, illustré par Pierre Georges Jeanniot (1901).

Outre ses chroniques, il y fait paraĂźtre de nombreux contes, dont il ne publie en volume qu’une petite partie : Lettres de ma chaumiĂšre (1885) – dont l’exergue est significatif de son engagement Ă©thique : « Ne hais personne, pas mĂȘme le mĂ©chant. Plains-le, car il ne connaĂźtra jamais la seule jouissance qui console de vivre : faire le bien » – et Contes de la chaumiĂšre (1894). La plupart de ces contes ne seront publiĂ©s qu’aprĂšs sa mort, en plusieurs volumes, et seront recueillis en 1990 dans ses Contes cruels (rĂ©Ă©ditions en 2000 et 2009).

ParallĂšlement, il entame sur le tard et sous son propre nom, une carriĂšre de romancier. Le Calvaire, qui paraĂźt en novembre 1886, lui vaut un succĂšs de scandale, notamment Ă  cause du deuxiĂšme chapitre dĂ©mystificateur sur la dĂ©bĂącle de l’armĂ©e de la Loire pendant la guerre de 1870 qui fait hurler les nationalistes et que Juliette Adam a refusĂ© de publier dans la Nouvelle revue (ce roman inspirera certains Ă©crivains comme Paul Bourget). Puis est publiĂ© L'AbbĂ© Jules (avril 1888), roman dostoĂŻevskien dont le hĂ©ros, Jules Dervelle, est un prĂȘtre rĂ©voltĂ©, dĂ©chirĂ© par ses contradictions et fauteur de scandales. SĂ©bastien Roch (mars 1890) porte sur un sujet tabou, le viol d’adolescents par des prĂȘtres, ce qui lui vaut une vĂ©ritable conspiration du silence. Ces Ɠuvres novatrices, en rupture avec les conventions du naturalisme, sont vivement apprĂ©ciĂ©es des connaisseurs et de l’avant-garde littĂ©raire, mais sont nĂ©gligĂ©es par une critique conformiste, effrayĂ©e par leurs audaces[14].

C’est au cours de cette pĂ©riode qu’il entame une vie de couple avec Alice Regnault, une ancienne actrice de thĂ©Ăątre, qu’il Ă©pouse, honteusement et en catimini, Ă  Londres, le 25 mai 1887, aprĂšs deux ans et demi de vie commune. Mais Mirbeau ne se fait aucune illusion sur ses chances de jouir du bonheur conjugal, comme en tĂ©moigne une nouvelle au titre amĂšrement ironique, publiĂ©e au lendemain de son mariage, « Vers le bonheur ». « L’abĂźme » qui, selon lui, sĂ©pare Ă  tout jamais les deux sexes, les condamne irrĂ©mĂ©diablement Ă  de douloureux malentendus, Ă  l’incomprĂ©hension et Ă  la solitude. Cette expĂ©rience le poussera, vingt ans plus tard, Ă  interprĂ©ter Ă  sa façon les relations entre Balzac et Évelyne Hanska dans La Mort de Balzac (1907), sous-chapitres de La 628-E8, oĂč il ne cherchera pas Ă  Ă©tablir une impossible « vĂ©ritĂ© » historique et qui lui servira avant tout d’exutoire pour exhaler son amertume et ses frustrations.

Crise

Pendant les sept annĂ©es qui suivent (1887-1894), Mirbeau traverse une interminable crise morale, oĂč le sentiment de son impuissance Ă  se renouveler[15], sa remise en cause des formes littĂ©raires, notamment du genre romanesque, jugĂ© par trop vulgaire, et son pessimisme existentiel, qui confine au nihilisme, sont aggravĂ©s par une douloureuse crise conjugale qui perdure – et dont tĂ©moigne une longue nouvelle, MĂ©moire pour un avocat (1894). C’est au cours de cette pĂ©riode difficile qu’il s'engage dans le combat anarchiste[16] et qu’il dĂ©couvre Vincent van Gogh, Paul Gauguin et Camille Claudel, dont il proclame Ă  trois reprises le « gĂ©nie ». Il publie Ă©galement son roman Dans le ciel en feuilleton dans L'Écho de Paris (mais non en volume), et il rĂ©dige sa premiĂšre grande piĂšce, Les Mauvais bergers, tragĂ©die prolĂ©tarienne profondĂ©ment pessimiste, qui sera crĂ©Ă©e en dĂ©cembre 1897 par les deux plus grandes « stars » de la scĂšne de l’époque, Sarah Bernhardt et Lucien Guitry.

Triomphe

Octave Mirbeau photographié par Dornac, Nos contemporains chez eux.
SĂ©bastien Roch, tome III de la premiĂšre Ă©dition russe des Ɠuvres complĂštes de Mirbeau, 1908.

Au tournant du siĂšcle, aprĂšs l'Affaire Dreyfus, dans laquelle il s'engage passionnĂ©ment (il sera mĂȘme blessĂ©), Mirbeau remporte de grands succĂšs de ventes et de scandales avec Le Jardin des supplices (juin 1899) et Le Journal d'une femme de chambre (juillet 1900), et, Ă  degrĂ© moindre, avec Les Vingt et un Jours d'un neurasthĂ©nique (aoĂ»t 1901) ; puis il connaĂźt un triomphe mondial au thĂ©Ăątre avec Les affaires sont les affaires (1903), puis avec Le Foyer (1908), deux comĂ©dies de mƓurs au vitriol qu’il parvient, non sans mal, Ă  faire reprĂ©senter Ă  la ComĂ©die-Française, au terme de deux longues batailles. La 628-E8 connaĂźt Ă©galement un succĂšs de scandale en novembre 1907, Ă  cause, surtout, des sous-chapitres sur La Mort de Balzac. Ses Ɠuvres sont alors traduites en de nombreuses langues, et sa rĂ©putation et son audience ne font que croĂźtre dans toute l’Europe, tout particuliĂšrement en Russie, oĂč, bien avant la France, paraissent deux Ă©ditions de ses Ɠuvres complĂštes entre 1908 et 1912.

PersonnalitĂ© de premier plan, craint autant qu'admirĂ©, Ă  la fois marginal – par ses orientations esthĂ©tiques et par ses prises de position politiques radicales –, et au cƓur du systĂšme culturel dominant qu’il contribue Ă  dynamiter de l’intĂ©rieur, il est reconnu par ses pairs comme un maĂźtre : ainsi LĂ©on TolstoĂŻ voit-il en lui « le plus grand Ă©crivain français contemporain, et celui qui reprĂ©sente le mieux le gĂ©nie sĂ©culaire de la France[17] » ; StĂ©phane MallarmĂ© Ă©crit-il qu’il « sauvegarde certainement l’honneur de la presse en faisant que toujours y ait Ă©tĂ© parlĂ©, ne fĂ»t-ce qu’une fois, par lui, avec quel feu, de chaque Ɠuvre d’exception[18] » ; Georges Rodenbach voit-il en lui « Le Don Juan de l’IdĂ©al[19] » et Remy de Gourmont « le chef des Justes par qui sera sauvĂ©e la presse maudite[20] », cependant qu’Émile Zola salue, chez l’auteur du Journal d’une femme de chambre, « Le justicier qui a donnĂ© son cƓur aux misĂ©rables et aux souffrants de ce monde[21] ».

Demeures

Camille Pissarro, Jardin de Mirbeau aux Damps (1891).

AprÚs son mariage avec Alice Regnault, Mirbeau préfÚre quitter Paris et s'installe en Bretagne, à Kérisper, prÚs d'Auray. Il a aussi passé plusieurs hivers sur la CÎte d'Azur : ainsi, son roman Sébastien Roch fut commencé à Menton en novembre 1888.

Puis, du 3 aoĂ»t 1889 Ă  fĂ©vrier 1893, il a habitĂ© Les Damps, prĂšs de Pont-de-l'Arche, dans l’Eure, oĂč Camille Pissarro a laissĂ© quatre toiles de son jardin. Mais, se sentant trop Ă©loignĂ© de Paris, il dĂ©mĂ©nage Ă  CarriĂšres-sous-Poissy (Yvelines), oĂč il fait de son jardin une source d’émerveillement pour ses visiteurs. Devenu riche, il s’installe au 3, boulevard Delessert Ă  Paris, prĂšs du TrocadĂ©ro, puis se partage un temps entre son luxueux appartement de l’avenue du Bois (actuelle avenue Foch), oĂč il emmĂ©nage en novembre 1901, et le « chĂąteau » de Cormeilles-en-Vexin, achetĂ© en 1904 par sa femme Alice.

En 1909, il se fait construire la villa de « Cheverchemont » Ă  Triel-sur-Seine, oĂč il Ă©crit ses derniers livres, avant de revenir Ă  Paris pour se rapprocher de son mĂ©decin, le professeur Albert Robin.

Dans toutes ses demeures, Mirbeau a cultivĂ© passionnĂ©ment son jardin, rivalisant avec Claude Monet, a reçu abondamment ses nombreux amis – notamment Paul Hervieu, son ancien complice des Grimaces, les peintres Claude Monet et Camille Pissarro, le sculpteur Auguste Rodin, et le journaliste Jules Huret – et il a collectionnĂ© amoureusement les Ɠuvres d’art des artistes novateurs qu’il a contribuĂ© Ă  promouvoir[22].

Crépuscule

Octave Mirbeau en 1916.
SĂ©pulture au cimetiĂšre de Passy.

Les derniĂšres annĂ©es de la vie d’Octave Mirbeau sont dĂ©solantes : presque constamment malade, Ă  partir de 1908, il est dĂ©sormais incapable d’écrire : c’est son jeune ami et successeur LĂ©on Werth qui doit achever Dingo, qui paraĂźt en juin 1913.

La terrifiante boucherie de la PremiĂšre Guerre mondiale achĂšve de dĂ©sespĂ©rer un homme qui, malgrĂ© un pessimisme confinant souvent au nihilisme, n’a pourtant jamais cessĂ© de parier sur la raison de l’homme ni de miser sur l’amitiĂ© franco-allemande pour garantir la paix en Europe (voir notamment La 628-E8, 1907).

Il meurt le jour de son 69e anniversaire au no 1 de la rue Beaujon, dans le 8e arrondissement de Paris. Il repose au cimetiĂšre de Passy[23] (2e division), Ă  vingt mĂštres de Debussy (14e division).

Un jardin Octave-Mirbeau est inauguré dans le 16e arrondissement de Paris en 2016[24]. De nombreuses rues l'honorent en France.

ƒuvre

Combats politiques

Sur le plan politique, Mirbeau s’est ralliĂ© officiellement Ă  l'anarchisme en 1890. Mais, bien avant cette date, il Ă©tait dĂ©jĂ  rĂ©voltĂ© et rĂ©fractaire Ă  toutes les idĂ©ologies aliĂ©nantes, radicalement libertaire, farouchement individualiste, irrĂ©ductiblement pacifiste, rĂ©solument athĂ©e depuis son adolescence[25], anticlĂ©rical, antireligieux[26] et antimilitariste[27].

Il s’est battu avec constance contre toutes les forces d’oppression, d’exploitation et d’aliĂ©nation : la famille et l’école « Ă©ducastratrices », l'Église catholique et les croyances religieuses (tout juste bonnes, selon lui, pour les pensionnaires de l’asile de Charenton), l’armĂ©e, les « Ăąmes de guerre »[28] et le bellicisme, la presse vĂ©nale et anesthĂ©siante, le capitalisme industriel et financier, qui permet aux gangsters et prĂ©dateurs des affaires de se partager les richesses du monde, les conquĂȘtes coloniales, qui transforment des continents entiers en jardins des supplices, et le systĂšme politique bourgeois, qui se prĂ©tend abusivement rĂ©publicain, alors qu’il ne fait qu’assurer la mainmise d'une minoritĂ© sur tout le pays, avec la bĂ©nĂ©diction des Ă©lecteurs moutonniers, « plus bĂȘtes que les bĂȘtes » : aussi appelle-t-il ses lecteurs Ă  faire la grĂšve des Ă©lecteurs : « Surtout, souviens-toi que l’homme qui sollicite tes suffrages est, de ce fait, un malhonnĂȘte homme, parce qu’en Ă©change de la situation et de la fortune oĂč tu le pousses, il te promet un tas de choses merveilleuses qu’il ne te donnera pas et qu’il n’est d’ailleurs pas en son pouvoir de te donner. [...] Les moutons vont Ă  l’abattoir. Ils ne disent rien, et ils n’espĂšrent rien. Mais du moins ils ne votent pas pour le boucher qui les tuera et pour le bourgeois qui les mangera. Plus bĂȘte que les bĂȘtes, plus moutonnier que les moutons, l’électeur nomme son boucher et choisit son bourgeois. Il a fait des RĂ©volutions pour conquĂ©rir ce droit. »[29]

PamphlĂ©taire efficace et d’autant plus redoutĂ©, Mirbeau met en Ɠuvre une ironie dĂ©mystificatrice, un humour noir dĂ©rangeant, voire pervers[30], et une rhĂ©torique de l'absurde, dans l'espoir d’obliger certains de ses lecteurs Ă  rĂ©agir et Ă  se poser des questions, mĂȘme s’il ne se fait guĂšre d’illusions sur la majoritĂ© de son lectorat. Il recourt volontiers Ă  l’interview imaginaire des puissants de ce monde, afin de mieux dĂ©voiler leur mĂ©diocritĂ© et leurs turpitudes. Une anthologie de ses articles a paru sous le titre de Combats politiques[31].

Combats Ă©thiques

J’Accuse, article d'Émile Zola paru dans L'Aurore le 13 janvier 1898.

Ardent dreyfusard, il s’engage avec passion dans le combat pour les valeurs cardinales du dreyfusisme, la VĂ©ritĂ© et la Justice (1898-1899). Il rĂ©dige le texte de la pĂ©tition des intellectuels, qui paraĂźt le 16 janvier 1898 ; il collabore Ă  L'Aurore d’aoĂ»t 1898 Ă  juin 1899 ; il participe Ă  de multiples rĂ©unions publiques Ă  Paris et en province, au risque, parfois, de se faire tabasser par les nationalistes et antisĂ©mites, comme Ă  Toulouse, en dĂ©cembre 1898, et Ă  Rouen, en fĂ©vrier 1899 ; et, le 8 aoĂ»t 1898, il paye de sa poche la grosse amende d’un montant de 7 555,25 francs (avec les frais du procĂšs), Ă  laquelle a Ă©tĂ© condamnĂ© Émile Zola pour son J'Accuse, paru le 13 janvier dans L'Aurore[32]. En aoĂ»t 1898 Ă©galement, dans L'Aurore, il tente de mobiliser les deux groupes sociaux dont l’union est la condition du succĂšs : d’une part, les intellectuels, qui « ont un grand devoir... celui de dĂ©fendre le patrimoine d’idĂ©es, de science, de dĂ©couvertes glorieuses, de beautĂ©, dont ils ont enrichi le pays, dont ils ont la garde et dont ils savent pourtant bien ce qu’il en reste quand les hordes barbares ont passĂ© quelque part !... »[33] ; d’autre part, les prolĂ©taires, qui se sentent peu concernĂ©s par le sort d’un officier appartenant Ă  la classe dominante : « L'injustice qui frappe un ĂȘtre vivant — fĂ»t-il ton ennemi — te frappe du mĂȘme coup. Par elle, l'HumanitĂ© est lĂ©sĂ©e en vous deux. Tu dois en poursuivre la rĂ©paration, sans relĂąche, l’imposer par ta volontĂ©, et, si on te la refuse, l’arracher par la force, au besoin. »[34]

Mirbeau incarne l'intellectuel Ă  qui « rien de ce qui est humain n’est Ă©tranger » (selon la citation du poĂšte latin TĂ©rence). Conscient de sa responsabilitĂ© de journaliste Ă©coutĂ© et d’écrivain prestigieux, il mĂšne avant tout un combat Ă©thique et, s'il s'engage dans les affaires de la citĂ©, c’est en toute indĂ©pendance Ă  l’égard des partis, en qui il n'a aucune confiance, et tout simplement parce qu’il ne peut supporter l’idĂ©e d’ĂȘtre complice, par son silence, comme tant d’autres par leur passivitĂ©, de tous les crimes qui sont perpĂ©trĂ©s Ă  travers le monde : « Je n’ai pas pris mon parti de la mĂ©chancetĂ© et de la laideur des hommes. J’enrage de les voir persister dans leurs erreurs monstrueuses, de se complaire Ă  leurs cruautĂ©s raffinĂ©es... Et je le dis », confie-t-il en 1910, alors que son Ă©tat de santĂ© le condamne Ă  une semi-retraite[35]. Son devoir est avant tout d’ĂȘtre lucide et de nous forcer Ă  voir, en nous inquiĂ©tant, ce que, aveugles volontaires, nous prĂ©fĂ©rons gĂ©nĂ©ralement Ă©viter de regarder en face, histoire de prĂ©server notre confort moral[36]. Telle est donc la mission humaniste de la littĂ©rature : « Aujourd’hui l’action doit se rĂ©fugier dans le livre. C’est dans le livre seul que, dĂ©gagĂ©e des contingences malsaines et multiples qui l’annihilent et l’étouffent, elle peut trouver le terrain propre Ă  la germination des idĂ©es qu’elle sĂšme. [
] Les idĂ©es demeurent et pullulent : semĂ©es, elles germent ; germĂ©es, elles fleurissent. Et l’humanitĂ© vient les cueillir, ces fleurs, pour en faire les gerbes de joie de son futur affranchissement. »[37]

Combats esthétiques

Van Gogh, Les Iris, toile achetée par Mirbeau en 1891.

ParallĂšlement, en tant que critique d’art influent et dotĂ© d’une espĂšce de prescience, il pourfend l’art acadĂ©mique des Édouard Detaille, Jean-Louis-Ernest Meissonier, Alexandre Cabanel et William Bouguereau, il tourne en ridicule le systĂšme des Salons, ces « bazars Ă  treize sous », ces « grandes foires aux mĂ©diocritĂ©s grouillantes et dĂ©corĂ©es »[38], et il bataille pour les grands artistes novateurs, longtemps moquĂ©s et mĂ©connus[39], parce que les sociĂ©tĂ©s, selon lui, ne sauraient tolĂ©rer le gĂ©nie : « Tout l'effort des collectivitĂ©s tend Ă  faire disparaĂźtre de l’humanitĂ© l'homme de gĂ©nie, parce qu’elles ne permettent pas qu’un homme puisse dĂ©passer de la tĂȘte un autre homme, et qu’elles ont dĂ©cidĂ© que toute supĂ©rioritĂ©, dans n’importe quel ordre, est, sinon un crime, du moins une monstruositĂ©, quelque chose d’absolument anti-social, un ferment d’anarchie. Honte et mort Ă  celui dont la taille est trop haute ! »[40]

Mirbeau se fait donc le chantre attitrĂ© d’Auguste Rodin, de Claude Monet et de Camille Pissarro ; il est l’admirateur de Paul CĂ©zanne, d’Edgar Degas et d’Auguste Renoir, le dĂ©fenseur d’EugĂšne CarriĂšre, de Paul Gauguin — qui, grĂące Ă  ses articles Ă©logieux, en fĂ©vrier 1891, peut payer son voyage Ă  Tahiti —, de FĂ©lix Vallotton, d’Édouard Vuillard et de Pierre Bonnard, le dĂ©couvreur de Maxime Maufra, de Constantin Meunier, de Vincent van Gogh, de Camille Claudel, dont il proclame Ă  trois reprises le « gĂ©nie », d’Aristide Maillol et de Maurice Utrillo. Ses articles sur l'art ont Ă©tĂ© recueillis dans les deux gros volumes de ses Combats esthĂ©tiques, parus Ă  la Librairie SĂ©guier en 1993.

Ardent défenseur et collectionneur de l'art de son temps

« [...] comme il sut choisir toujours les piÚces les plus franches, les plus aiguës, les plus révélatrices, nul ensemble réuni par aucun amateur n'a encore offert une image aussi caractéristique de l'effort contemporain. » (préface anonyme du catalogue de la vente de sa collection).

Afin de pouvoir transformer la villa de Triel-sur-Seine en un lieu de villĂ©giature pour les littĂ©rateurs et artistes « maltraitĂ©s par le sort », sa veuve dut vendre cette importante collection de Tableaux, aquarelles, pastels et dessins, par Paul CĂ©zanne (13 Ɠuvres, dont deux autoportraits), Bonnard, Cross, Daumier, Paul Gauguin, Vincent van Gogh (2 Ɠuvres, dont Le PĂšre Tanguy, 1887), Claude Monet, Berthe Morisot, Camille Pissarro, Renoir, Rodin (23 dessins), K.-X. Roussel, Seurat, Signac, Utrillo, FĂ©lix Vallotton (M. ThadĂ©e Natanson, 1897), Valtat, Vuillard, et des sculptures par Camille Claudel (un plĂątre), Aristide Maillol (10 plĂątres, terres cuites, bois et bronzes) et Rodin (11 plĂątres, marbres et bronzes, dont le buste de Victor Hugo et celui de l'Ă©crivain, qui peut ĂȘtre celui reproduit plus bas), fut mise aux enchĂšres publiques, le 24 fĂ©vrier 1919, Ă  la galerie Durand-Ruel, 16, rue Laffitte, Ă  Paris.

Si aucune de ses toiles de l'écrivain, peintre-amateur au talent reconnu par Monet, n'y figura, la note-préface du catalogue est illustrée de ses Hortensias et de La mer à Menton-Garavan, réalisés lors d'un de ses séjours à Menton.

Combats littéraires

Marguerite Audoux.

Il mĂšne aussi le bon combat pour des Ă©crivains Ă©galement novateurs : il lance notamment Maurice Maeterlinck en aoĂ»t 1890, par un article retentissant du Figaro[41], et Marguerite Audoux en 1910[42] ; il dĂ©fend et promeut Remy de Gourmont, Marcel Schwob, LĂ©on Bloy et Jules Renard, qu’il fait Ă©lire Ă  l’AcadĂ©mie Goncourt en 1907, en menaçant de dĂ©missionner[43] ; il vient en aide Ă  Alfred Jarry et Ă  Paul LĂ©autaud ; il admire inconditionnellement LĂ©on TolstoĂŻ et DostoĂŻevski, qui lui ont rĂ©vĂ©lĂ© les limites de l’art latin, fait de clartĂ© et de mesure ; il prend Ă  deux reprises la dĂ©fense d’Oscar Wilde condamnĂ© aux travaux forcĂ©s[44] ; et il contribue Ă  la rĂ©ception en France de Knut Hamsun[45] et d’Ibsen.

NommĂ© membre de l’AcadĂ©mie Goncourt par la volontĂ© testamentaire d’Edmond de Goncourt, qu’il a plusieurs fois dĂ©fendu dans la presse, Mirbeau fait entendre sa voix et se bat avec ferveur, Ă  partir de 1903, pour de jeunes Ă©crivains originaux qu’il contribue Ă  promouvoir, mĂȘme s’ils n’obtiennent pas le prix Goncourt : Paul LĂ©autaud, Charles-Louis Philippe, Émile Guillaumin, Valery Larbaud, Marguerite Audoux, Neel Doff, Charles Vildrac et LĂ©on Werth[46].

Ses chroniques sur la littĂ©rature et le journalisme ont Ă©tĂ© recueillies en 2006 dans ses Combats littĂ©raires, L’Âge d’Homme, Lausanne.

Mirbeau romancier

« Beaucoup de pose. C'est le monsieur qui a trouvĂ© un ton et qui s'y maintient. On sent qu'il parlerait de la mĂȘme façon d'un saladier de fraises et de l'assassinat de toute une famille (...) mais une fameuse plume. Et puis, du sang, du nerf, de la gĂ©nĂ©rositĂ©. »

— Georges Clemenceau Ă  Jean Martet (M. Clemenceau peint par lui-mĂȘme, 1929).

Du prĂȘte-plume au roman autobiographique

Georges Jeanniot, illustration du chapitre II du Calvaire, 1901.

Mirbeau s’est d’abord avancĂ© masquĂ© et a publiĂ©, sous au moins deux pseudonymes, pour plusieurs commanditaires, une dizaine de romans Ă©crits comme nĂšgre (notamment L'ÉcuyĂšre[47], La MarĂ©chale[48], La Belle Madame Le Vassart[49], Dans la vieille rue[50] et La Duchesse Ghislaine[51]). Il y fait brillamment ses gammes, varie les modĂšles dont il s’inspire et inscrit ses rĂ©cits dans le cadre de romans-tragĂ©dies, oĂč le fatum prend la forme du dĂ©terminisme psychologique et socioculturel. Et, dĂ©jĂ , il trace un tableau au vitriol de ce « loup dĂ©vorant » qu’est « le monde », et de la « bonne sociĂ©tĂ© » qu’il abomine et dont il connaĂźt les dessous peu ragoĂ»tants pour l’avoir frĂ©quentĂ©e pendant une douzaine d’annĂ©es.

Il fait, dans le genre romanesque, des dĂ©buts officiels fracassants, sous son propre nom, avec un roman qui, publiĂ© chez Ollendorff, obtient un succĂšs de scandale, Le Calvaire (1886). Il s'y libĂšre par l’écriture des traumatismes de sa destructrice passion pour Judith Vinmer, rebaptisĂ©e Juliette Roux, et maĂźtresse du narrateur et antihĂ©ros Jean MintiĂ©. De surcroĂźt, dans le chapitre II, non publiĂ© par Juliette Adam, il dresse un tableau impitoyable de l’armĂ©e française pendant la guerre de 1870, qu’il a vĂ©cue, comme « moblot » (mobile), dans l’armĂ©e de la Loire.

En 1888, il publie, chez Ollendorff, L'AbbĂ© Jules, premier roman dostoĂŻevskien et prĂ©-freudien de notre littĂ©rature, vivement admirĂ© par LĂ©on TolstoĂŻ, Georges Rodenbach, Guy de Maupassant et ThĂ©odore de Banville, oĂč, dans le cadre percheron de son enfance, apparaissent deux personnages fascinants : l'abbĂ© Jules et le pĂšre Pamphile. Dans un troisiĂšme roman autobiographique, SĂ©bastien Roch (1890), il Ă©vacue un autre traumatisme : celui de son sĂ©jour chez les jĂ©suites de Vannes – « un enfer », Ă©crivait-il en 1862 Ă  son confident Alfred Bansard[52] – et des violences sexuelles qu’il pourrait bien y avoir subies, Ă  l’instar du personnage Ă©ponyme. Il transgresse ainsi un tabou qui a durĂ© encore plus d’un siĂšcle : le viol d’adolescents par des prĂȘtres[53].

Crise du roman

Vincent Van Gogh, Les Tournesols.

Il traverse alors une grave crise existentielle et littĂ©raire, au cours de laquelle il remet radicalement en cause le genre romanesque. Il publie nĂ©anmoins en feuilleton un extraordinaire roman, trĂšs noir, expressionniste et prĂ©-existentialiste avant la lettre, sur la souffrance de l'humaine condition et la tragĂ©die de l’artiste, Dans le ciel. Il y met en scĂšne un peintre, Lucien directement inspirĂ© de Van Gogh, dont, Ă  l’insu de sa pingre Ă©pouse, il vient d’acheter au pĂšre Tanguy, pour 600 francs, deux toiles (qui, revendues en 1987, seront alors les plus chĂšres au monde : Les Iris et Les Tournesols
)

Au lendemain de l’affaire Dreyfus, son pessimisme est encore renforcĂ©, et il publie deux romans fin-de-siĂšcle qui en tĂ©moignent. JugĂ©s « scandaleux » par les tartuffes et les « bien-pensants » de tout poil, ils n’en connaissent pas moins un Ă©norme succĂšs Ă  travers le monde (ils sont traduits dans plus d'une trentaine de langues et sont constamment rĂ©Ă©ditĂ©s dans tous les pays[54]) : d'abord, Le Jardin des supplices (1899), oĂč la distanciation gĂ©ographique et l’exotisme facilitent sa dĂ©nonciation, par le truchement de la fictive Clara, d’une prĂ©tendue civilisation reposant sur la culture du meurtre[55] ; ensuite, le Journal d'une femme de chambre (1900), oĂč, Ă  travers le regard d’une soubrette lucide, CĂ©lestine, il s’emploie Ă  dĂ©masquer les « honnĂȘtes gens », pires Ă  ses yeux que les « canailles »[56]. Il y met dĂ©jĂ  Ă  mal le genre romanesque, en pratiquant la technique du collage, et en transgressant les codes de la vraisemblance, de la crĂ©dibilitĂ© romanesque et des hypocrites biensĂ©ances. Les 21 jours d'un neurasthĂ©nique (1901) systĂ©matise le recours au collage et nous donne une vision grinçante des hommes et de la sociĂ©tĂ©, Ă  travers le regard d’un neurasthĂ©nique qui projette son mal-ĂȘtre sur un univers et une sociĂ©tĂ© bourgeoise prise de folie, oĂč rien ne rime Ă  rien et oĂč tout marche Ă  rebours de la justice et du bon sens, comme l'illustre notamment la mĂ©saventure de Jean Guenille.

Mise Ă  mort du roman

Balzac, 1918, premiÚre édition des chapitres sur la mort de Balzac supprimés in extremis de La 628-E8 en novembre 1907.

Octave Mirbeau achĂšve de mettre Ă  mort le vieux roman prĂ©tendument rĂ©aliste dans ses deux derniĂšres Ɠuvres narratives : La 628-E8 (1907), amputĂ©e in extremis de La Mort de Balzac, qui se prĂ©sente comme un rĂ©cit de voyage en automobile Ă  travers la Belgique, les Pays-Bas et l’Allemagne ; et Dingo (1913), achevĂ© par LĂ©on Werth (Mirbeau, malade, n’était plus capable d’écrire). Les hĂ©ros de ces deux rĂ©cits ne sont autres que sa propre automobile (la fameuse Charron immatriculĂ©e 628-E8) et son propre chien tendrement aimĂ©, Dingo, effectivement mort Ă  Veneux-Nadon en octobre 1901. Mirbeau renonce aux subterfuges des personnages romanesques et se met lui-mĂȘme en scĂšne en tant qu’écrivain, inaugurant ainsi une forme d’autofiction avant la lettre. Il renonce Ă  toute trame romanesque et Ă  toute composition, et obĂ©it seulement Ă  sa fantaisie.

Enfin, sans le moindre souci de rĂ©alisme, il multiplie les caricatures, les effets de grossissement et les « hĂ©naurmitĂ©s » pour mieux nous ouvrir les yeux. C’est ainsi qu’on peut comprendre le chapitre de La 628-E8 sur La Mort de Balzac, qui a fait scandale, et oĂč certains critiques, notamment Marcel Bouteron[57], ont voulu voir une vulgaire calomnie Ă  l’encontre de Mme Hanska, alors qu’il ne s’agit, pour le romancier, que d’exprimer sa propre gynĂ©cophobie et d’exorciser ses propres frustrations[58].

Par-dessus le roman codifié du XIXe siÚcle à prétentions réalistes, Mirbeau renoue avec la totale liberté des romanciers du passé, de Rabelais à Sterne, de CervantÚs à Diderot, et il annonce ceux du vingtiÚme siÚcle[59].

Une tragédie prolétarienne

Au thĂ©Ăątre, Mirbeau a fait ses dĂ©buts avec une tragĂ©die prolĂ©tarienne, Les Mauvais bergers, sur un sujet proche de celui du Germinal d’Émile Zola : l’éclosion d’une grĂšve ouvriĂšre et son Ă©crasement dans le sang. Elle a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e au thĂ©Ăątre de la Renaissance, le 15 dĂ©cembre 1897, par deux monstres sacrĂ©s de la scĂšne, Sarah Bernhardt, qui incarne la jeune pasionaria Madeleine, et Lucien Guitry, qui interprĂšte l'anarchiste Jean Roule. Mirbeau y proclame notamment le droit Ă  la beautĂ© pour tous[60]. Mais le pessimisme domine, confinant mĂȘme au nihilisme : au dĂ©nouement, ne subsiste aucun espoir de germinations futures. Mirbeau jugera sa piĂšce beaucoup trop dĂ©clamatoire et songera mĂȘme Ă  l’effacer de la liste de ses Ɠuvres. Mais des groupes anarchistes la traduiront et la reprĂ©senteront Ă  travers l’Europe.

Deux grandes comédies

En 1903, il connaĂźt un triomphe mondial, notamment en Allemagne et en Russie, avec une grande comĂ©die classique de mƓurs et de caractĂšres dans la tradition de MoliĂšre, qu’il a fait reprĂ©senter Ă  la ComĂ©die-Française au terme d’une longue bataille, marquĂ©e par la suppression du comitĂ© de lecture, en octobre 1901 : Les affaires sont les affaires, crĂ©Ă©e le 20 avril 1903. C’est lĂ  qu’apparaĂźt le personnage d’Isidore Lechat, archĂ©type du brasseur d’affaires moderne, produit d’un monde nouveau : il fait argent de tout, intervient sur tous les terrains, caresse de vastes projets et Ă©tend sans scrupules ses tentacules sur le monde. Mais la rĂ©volte de sa fille Germaine et la mort accidentelle de son fils rĂ©vĂšlent ses failles et les limites de sa puissance.

En 1908, au terme d’une nouvelle bataille judiciaire et mĂ©diatique, qu’il remporte de haute lutte contre Jules Claretie, l'administrateur de la Maison de MoliĂšre, il fait de nouveau reprĂ©senter Ă  la ComĂ©die-Française une piĂšce Ă  scandale, cosignĂ©e par son ami ThadĂ©e Natanson, Le Foyer. À travers le cas du Foyer gĂ©rĂ© par le baron J. G. Courtin, il y pourfend une nouvelle fois la prĂ©tendue charitĂ©, qui n’est qu’un juteux business[61], et transgresse un nouveau tabou : l’exploitation Ă©conomique et sexuelle d’adolescentes dans un foyer prĂ©tendument « charitable », avec la complicitĂ© du gouvernement rĂ©publicain, qui prĂ©fĂšre Ă©touffer le scandale[62].

Farces et moralités

Mirbeau a aussi fait jouer six petites piĂšces en un acte, recueillies sous le titre de Farces et moralitĂ©s (1904) : tout en se situant dans la continuitĂ© des moralitĂ©s mĂ©diĂ©vales Ă  intentions pĂ©dagogiques et moralisatrices, il anticipe le thĂ©Ăątre de Bertolt Brecht, de Marcel AymĂ©, de Harold Pinter et d’EugĂšne Ionesco[63] Il y subvertit les normes sociales, il dĂ©mystifie la loi et il porte la contestation au niveau du langage, qui contribue notamment Ă  assurer la domination de la bourgeoisie (il tourne notamment en dĂ©rision le discours des politiciens et le langage de l’amour[64]).

Contradictions

Octave Mirbeau Ă©tait un homme, un Ă©crivain et un intellectuel engagĂ© pĂ©tri de contradictions[65], qui lui ont valu bien des critiques, mais qui sont constitutives de son humanitĂ© en mĂȘme temps que le produit de la diversitĂ© de ses exigences.

Sensibilité et détachement

DotĂ© d’une extrĂȘme sensibilitĂ©, qui lui vaut d’éprouver d’intenses satisfactions d’ordre esthĂ©tique, par exemple, il est du mĂȘme coup exposĂ© de plein fouet aux souffrances et dĂ©ceptions en tous genres que rĂ©serve la vie. Aussi passe-t-il par des pĂ©riodes contemplatives, devant des parterres de fleurs ou des Ɠuvres d’art oĂč il trouve un refuge loin du monde des hommes et aspire-t-il Ă  une philosophie du dĂ©tachement, qui rappelle l'ataraxie des sages stoĂŻciens et oĂč certains commentateurs ont voulu voir une forme d'Ă©lan mystique[66], ce qui l’amĂšne aussi Ă  s’intĂ©resser au Nirvana des bouddhistes (ce n’est Ă©videmment pas un hasard s’il signe du pseudonyme de Nirvana les sept premiĂšres Lettres de l'Inde de 1885). Mais, Ă  l’instar de l’abbĂ© Jules, du roman homonyme, il est fort en peine de juguler les Ă©lans de son cƓur.

DĂ©sespoir et engagement

Mirbeau a toujours fait preuve d’une luciditĂ© impitoyable, et radicalement matĂ©rialiste, et il n’a cessĂ© de dĂ©noncer tous les opiums du peuple et toutes les illusions qui interdisent aux hommes de « regarder MĂ©duse en face » et de se voir tels qu’ils sont, dans toute leur horreur[67].

Et pourtant ce dĂ©sespĂ©rĂ© n’a jamais cessĂ© d’espĂ©rer et de lutter pour se rapprocher de l’idĂ©al entrevu, comme si les hommes Ă©taient amendables, comme si l’organisation sociale pouvait ĂȘtre rĂ©ellement amĂ©liorĂ©e. Le pessimisme radical de sa raison est toujours contrebalancĂ© par l’optimisme de sa volontĂ©.

Idéalisme et réalisme

Farouchement libertaire, et fonciĂšrement hostile Ă  toutes les formes de pouvoir, Mirbeau a toujours refusĂ© la forme et ne s’est ralliĂ© Ă  aucun groupe anarchiste. Mais l’affaire Dreyfus lui a fait comprendre la nĂ©cessitĂ© de faire des compromis et de passer des alliances, fĂ»t-ce avec des politiciens bourgeois naguĂšre vilipendĂ©s et des socialistes honnis, pour avoir quelques chances de remporter des victoires, fussent-elles provisoires. D’autre part, son anarchisme est problĂ©matique, puisque l’absence d’État et la totale libertĂ© laissĂ©e aux individus ne pourraient qu’assurer le triomphe des prĂ©dateurs sans scrupules, tels qu’Isidore Lechat, dans Les affaires sont les affaires. Aussi a-t-il fini par faire un bout de route avec JaurĂšs et par accepter de collaborer Ă  L’HumanitĂ© Ă  ses dĂ©buts, dans l'espoir de « rĂ©duire l'État Ă  son minimum de malfaisance »[68].

Un écrivain réfractaire à la littérature

Enfin, Mirbeau est un Ă©crivain paradoxal, qui a Ă©crit Ă©normĂ©ment, tout en se prĂ©tendant frappĂ© d’impuissance, et qui a contestĂ© le principe mĂȘme de la littĂ©rature, faite de mots et vĂ©hicule de mensonges[69], en mĂȘme temps que tous les genres littĂ©raires. Journaliste, il n’a cessĂ© de vilipender la presse vĂ©nale, accusĂ©e de dĂ©sinformation, de crĂ©tinisation des masses, voire de chantage[70]. Critique d’art, il s’est toujours moquĂ© des professionnels de la critique, ratĂ©s misonĂ©istes, aussi inutiles que des ramasseurs de crottin de chevaux de bois, et il a martelĂ© qu’une Ɠuvre d’art ne s’explique pas, mais doit s’admirer en silence. Romancier, il a dĂ©noncĂ© la vulgaritĂ© et les conventions d’un genre qui avait fait son temps. Dramaturge, il a proclamĂ© la mort du thĂ©Ăątre. Et pourtant, professionnel de la plume et intellectuel engagĂ©, il n’a cessĂ© d’écrire pour clamer sa colĂšre ou ses enthousiasmes.

Postérité

Buste de Mirbeau par Rodin.

Mirbeau n’a jamais Ă©tĂ© oubliĂ© et n’a jamais cessĂ© d’ĂȘtre publiĂ©, mais on l’a souvent mal lu, Ă  travers de trompeuses grilles de lecture (par exemple, nombre de critiques et d’historiens de la littĂ©rature l’ont embrigadĂ© bien malgrĂ© lui parmi les naturalistes), ou bien on a voulu voir dans plusieurs de ses romans des Ɠuvres Ă©rotiques, comme en tĂ©moignent nombre de couvertures de ses innombrables traductions. On a aussi eu fĂącheusement tendance Ă  rĂ©duire son immense production aux trois titres les plus emblĂ©matiques de son Ɠuvre littĂ©raire.

Politiquement incorrect, socialement irrĂ©cupĂ©rable et littĂ©rairement inclassable, il a traversĂ©, aprĂšs sa mort, une longue pĂ©riode d’incomprĂ©hension de la part des auteurs de manuels et d’histoires littĂ©raires ; et le faux « Testament politique », rĂ©digĂ© par Gustave HervĂ© et publiĂ© cinq jours aprĂšs sa mort par sa veuve abusive, Alice Regnault, a contribuĂ© Ă  brouiller durablement son image[71].

Depuis vingt ans, grĂące au dĂ©veloppement des Ă©tudes mirbelliennes (parution de sa biographie, nombreuses dĂ©couvertes de textes insoupçonnĂ©s, publication de trĂšs nombreux inĂ©dits, fondation de la SociĂ©tĂ© Octave Mirbeau, crĂ©ation des Cahiers Octave Mirbeau, organisation de nombreux colloques internationaux et interdisciplinaires (sept entre 1991 et 2007), constitution d’un Fonds Octave Mirbeau Ă  la BibliothĂšque Universitaire d’Angers, ouverture de deux sites web consacrĂ©s Ă  Mirbeau, mise en ligne de la plus grande partie de ses Ă©crits), on le dĂ©couvre sous un jour nouveau, on le lit sans idĂ©es prĂ©conçues ni Ă©tiquettes rĂ©ductrices, on publie la totalitĂ© de son Ɠuvre, dont des pans entiers Ă©taient mĂ©connus ou ignorĂ©s, voire totalement insoupçonnĂ©s (ses romans Ă©crits comme nĂšgre, par exemple), et on commence tardivement Ă  prendre la mesure de son tempĂ©rament d’exception, de son originalitĂ© d’écrivain et du rĂŽle Ă©minent qu’il a jouĂ© sur la scĂšne politique, littĂ©raire et artistique de la Belle Époque, ainsi que dans l’évolution des genres littĂ©raires.

De la Société Octave Mirbeau aux Amis d'Octave Mirbeau

En novembre 1993 a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e la SociĂ©tĂ© Octave Mirbeau[72], prĂ©sidĂ©e par Pierre Michel, qui a son siĂšge Ă  Angers. Elle publie tous les ans les Cahiers Octave Mirbeau. Elle a constituĂ© un Fonds Mirbeau Ă  la BibliothĂšque Universitaire d'Angers[73], organisĂ© trois colloques internationaux, crĂ©Ă© un site Internet et un portail Internet multilingue, coĂ©ditĂ© plusieurs volumes de textes et Ɠuvres de Mirbeau, notamment son ƒuvre romanesque et sa Correspondance gĂ©nĂ©rale, et Ă©ditĂ© ou mis en ligne elle-mĂȘme plusieurs Ă©tudes sur Mirbeau. Elle a Ă©galement mis en ligne, Ă  l'automne 2010, un Dictionnaire Octave Mirbeau[74], qui est paru en volume chez L'Âge d'Homme, en coĂ©dition avec la SociĂ©tĂ© Octave Mirbeau, en fĂ©vrier 2011[75]. Un bilan des activitĂ©s de la SociĂ©tĂ© Octave Mirbeau a Ă©tĂ© tirĂ© par son prĂ©sident, Ă  l'occasion du vingtiĂšme anniversaire de sa crĂ©ation[76].

La SociĂ©tĂ© Octave Mirbeau a commencĂ© Ă  prĂ©parer la commĂ©moration internationale du centiĂšme anniversaire de la mort de Mirbeau, en 2017. Elle devrait donner lieu, en France et Ă  l'Ă©tranger, Ă  toutes sortes d'initiatives les plus diverses[77]. À cette fin, elle a contactĂ© de nombreuses institutions et collectivitĂ©s ; elle a constituĂ© et mis en ligne un dossier prĂ©sentant l'Ă©crivain et la SociĂ©tĂ© Mirbeau[78] ; elle a obtenu le haut patronage de l'AcadĂ©mie Goncourt, celui de l'AcadĂ©mie des sciences et celui de l’AcadĂ©mie Royale de Langue et de LittĂ©rature Françaises de Belgique, ainsi que le soutien du MinistĂšre de la Culture et de CommĂ©morations nationales ; et elle a appelĂ© de nombreuses personnalitĂ©s, de l'universitĂ©, de la littĂ©rature, du thĂ©Ăątre et des beaux-arts, originaires de trente pays diffĂ©rents, Ă  apporter leur parrainage[79].

L’annĂ©e Mirbeau a compris cinq ou six colloques universitaires, en France et Ă  l’étranger, de nombreuses publications et traductions nouvelles, quantitĂ© de reprĂ©sentations thĂ©Ăątrales (crĂ©ations ou reprises), plusieurs films, des lectures et des confĂ©rences, des expositions, etc.[80]. Malheureusement, le MusĂ©e d’Orsay, oĂč sont pourtant exposĂ©es les Ɠuvres des grands crĂ©ateurs chantĂ©s et imposĂ©s par Octave Mirbeau, et notamment celles du legs Caillebotte, acceptĂ©es par l’État grĂące Ă  un dĂ©cisif article de Mirbeau dans Le Journal [81], ne participera pas Ă  l'hommage international rendu au grand critique d’art[82].

En avril 2019, Ă  la suite d’une grave crise interne, Pierre Michel quitte la SociĂ©tĂ© Octave Mirbeau qu’il a fondĂ©e un quart de siĂšcle plus tĂŽt[83] et fonde l’association internationale des Amis d’Octave Mirbeau, qui entend poursuivre la mission de l’ancienne SociĂ©tĂ© Mirbeau[84]. Elle publie une nouvelle revue annuelle, internationale et somptueusement illustrĂ©e, Octave Mirbeau – Études et actualitĂ©s, dont les deux premiers numĂ©ros ont paru en mars 2020 et mars 2021[85].

Prix Octave Mirbeau

Il existe deux « Prix Octave Mirbeau » :

  • L'un est un prix scientifique, de biologie vĂ©gĂ©tale, dĂ©cernĂ© tous les quatre ans par l'AcadĂ©mie des Sciences, lĂ©gataire des archives de Mirbeau par sa veuve Alice Regnault ; son montant est de 1 500 €[86].
  • L’autre est un prix littĂ©raire crĂ©Ă© en 2004 et dĂ©cernĂ© chaque annĂ©e par la commune de TrĂ©viĂšres, ville natale de l’écrivain ; il rĂ©compense un roman dĂ©signĂ© parmi des ouvrages proposĂ©s par des auteurs participant au festival et traitant peu ou prou de la Normandie[87].

ƒuvres

Romans

Un gentilhomme, Flammarion, 1920.

Théùtre

RĂ©cits, contes et nouvelles

La Pipe de cidre, Flammarion, 1919

Textes de critique

  • MaĂźtres modernes. La salon de 1885, Baschet, 1885
  • AndrĂ© Wilder, Fondation Bernheim, 1904
Un homme sensible, 1919, et Le petit gardeur de vaches, 1922

Textes politiques et sociaux

  • La GrĂšve des Ă©lecteurs (1902).
  • Les Grimaces et quelques autres chroniques, Flammarion (1928)
  • Combats politiques, SĂ©guier (1990)
  • Combats pour l’enfant, Ivan Davy (1990)
  • L'Affaire Dreyfus, SĂ©guier (1991)
  • Lettres de l'Inde, L'Échoppe (1991)
  • Paris dĂ©shabillĂ©, L'Échoppe (1991)
  • Petits poĂšmes parisiens, À l'Ă©cart (1994)
  • L’Amour de la femme vĂ©nale, Indigo-CĂŽtĂ© femmes (1994)
  • Chroniques du Diable, Presses Universitaires de Besançon (1995)
  • Chroniques ariĂ©geoises, L'Agasse (1998)
  • Dreyfusard !, AndrĂ© Versaille, Bruxelles (2009)
  • Interpellations, Le Passager clandestin (2011)
  • BeautĂ© des fleurs, pourriture et loi du meurtre, Éditions Plume de Carotte, Toulouse (juin 2017)
  • Écrits de “L'HumanitĂ©â€ 1904-1910, Éditions d'Ores et dĂ©jĂ  (octobre 2017)

Correspondance

ƒuvres d’Octave Mirbeau en ligne

Notes et références

  1. « Les affaires sont les affaires ; tirade du gros René Mirbeau, Octave », sur BibliothÚques spécialisées de la Ville de Paris (consulté le )
  2. Pierre Michel et Jean-François Nivet, Octave Mirbeau, l'imprĂ©cateur au cƓur fidĂšle : biographie, Librairie SĂ©guier, , p. 22.
  3. Pierre Michel, Les combats d'Octave Mirbeau, Presses Universitaires du Franche-Comté, , p. 329.
  4. Le jeune Mirbeau a Ă©tĂ© expulsĂ© du collĂšge Ă  quelques semaines seulement Ă  deux mois la fin de l’annĂ©e scolaire et sous prĂ©texte de mauvaises notes. Dans SĂ©bastien Roch, le hĂ©ros Ă©ponyme est sĂ©duit et violĂ© par son maĂźtre d’études, le pĂšre de Kern, qui le fait ensuite chasser, par peur d’ĂȘtre dĂ©noncĂ©, sous prĂ©texte de relations « contre nature » avec son camarade Bolorec, d'oĂč la question posĂ©e par ses biographes : ne serait-il pas arrivĂ© le mĂȘme traumatisme Ă  Mirbeau, dont le maĂźtre d’études Ă©tait le pĂšre Stanislas du Lac, qui fera par la suite une belle carriĂšre de prĂ©dicateur et qu'il retrouvera, dans le camp adverse, pendant l'affaire Dreyfus ? Sur cet Ă©pisode, voir Pierre Michel et Jean-François Nivet, Octave Mirbeau, l’imprĂ©cateur au cƓur fidĂšle, SĂ©guier, 1990, p. 42-46 ; et l'article de Pierre Michel, « Octave Mirbeau et Stanislas du Lac », dans les Cahiers Octave Mirbeau, no 5, 1998, p. 129-145.
  5. Pierre Michel et Jean-François Nivet, Octave Mirbeau, l'imprĂ©cateur au cƓur fidĂšle : biographie, Librairie SĂ©guier, , p. 75.
  6. Voir ses Lettres Ă  Alfred Bansard, publiĂ©es par Pierre Michel, Éditions du Limon, 1989. Elles ont ensuite Ă©tĂ© recueillies dans le premier volume de sa Correspondance gĂ©nĂ©rale, L'Âge d'Homme, 1903.
  7. Dans Les Grimaces du 29 septembre 1883.
  8. Sur cette expérience amÚre, voir en particulier un de ses tout premiers contes, « Un raté », Paris-Journal, 19 juin 1882.
  9. Cinq de ces volumes ont Ă©tĂ© publiĂ©s en annexe de l'ƒuvre romanesque de Mirbeau, chez Buchet/Chastel, 200-2001, et sont aussi accessibles sur Internet, sur le « site des Éditions du Boucher »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?), dĂ©cembre 2003. Voir aussi Pierre Michel, « Quelques rĂ©flexions sur la nĂ©gritude », Cahiers Octave Mirbeau, no 12, 2005, p. 4-34, et Octave Mirbeau et la nĂ©gritude.
  10. Mirbeau cite Ă©galement un vers inĂ©dit de Rimbaud dĂšs 1883 dans « La SƓur de charitĂ© » et un autre vers de Rimbaud, totalement inconnu par ailleurs, dans une chronique du 23 fĂ©vrier 1885, « Les Enfants pauvres ». Voir l'article d'Arnaud Wajdzik, Ouest-France, 13 mars 2009.
  11. Et non Vimmer, comme on l'a cru longtemps sur la base des échos de la presse spécialisée dépouillée par Owen Morgan, pour son article Judith Vimmer / Juliette Roux », Cahiers Octave Mirbeau, n° 17, 2010, pp. 173-175. Judith Vinmer est née le 3 mars 1858 à Saint-Quentin, comme l'atteste son acte de naissance aux Archives départementales de l'Aisne (n° 169, à cette date).
  12. Il continue néanmoins à faire le nÚgre pendant plus d'un an encore, et fait notamment paraßtre en 1885, dans Le Gaulois, de pseudo-Lettres de l'Inde, rédigées pour le compte d'un politicien opportuniste, François Deloncle, envoyé en mission en Inde par Jules Ferry
  13. Voir Correspondance avec Rodin, Le Lérot, 1988, Correspondance avec Monet, Le Lérot, 1990, Combats esthétiques, 2 vol., Séguier, 1993, et Correspondance générale.
  14. Sur l’accueil de ces trois romans, souvent qualifiĂ©s d’autobiographiques, voir Pierre Michel et Jean-François Nivet, Octave Mirbeau, l'imprĂ©cateur au cƓur fidĂšle, SĂ©guier, 1990, p. 287-301, 350-355 et 406-409.
  15. C'est aprĂšs avoir dĂ©couvert Maurice Maeterlinck qu'il fait paraĂźtre, dans L'Écho de Paris, une sĂ©rie de Dialogues tristes, qui se ressentent de l'influence du poĂšte belge.
  16. Voir Pierre Michel, «L'itinĂ©raire politique d’Octave Mirbeau, Europe, mars 1899, p. 96-109, et Octave Mirbeau, Combats politiques, Librairie SĂ©guier, 1990.
  17. CitĂ© par EugĂšne SĂ©menoff, dans le Mercure de France de septembre 1903. TolstoĂŻ admire tout particuliĂšrement Le Journal d'une femme de chambre et Les affaires sont les affaires, dont Mirbeau lui a envoyĂ© un exemplaire de luxe ornĂ© d’un envoi admiratif.
  18. StĂ©phane MallarmĂ©, ƒuvres complĂštes, PlĂ©iade, p. 329, et Correspondance, Gallimard, t. IV, p. 127.
  19. Georges Rodenbach, « M. Octave Mirbeau », Le Figaro, 14 dĂ©cembre 1897 (article insĂ©rĂ© dans L’Élite, Fasquelle, 1899).
  20. Lettre de Remy de Gourmont à Octave Mirbeau du 18 mai 1891, Imprimerie gourmontienne n° 1, 2000.
  21. Émile Zola, Correspondance, C.N.R.S., t. X, p. 169.
  22. Voir « Les demeures d’Octave Mirbeau ».
  23. Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Les Éditions de minuit, septiĂšme Ă©dition, 1963, t. 2 (« L-Z »), « Rue des RĂ©servoirs », p. 336-337.
  24. « Jardin Octave-Mirbeau », sur paris.fr (consulté le ).
  25. « Si Dieu existait, comme le croit vraiment cet Ă©trange animal d’Edison qui s’imagine l’avoir dĂ©couvert dans le pĂŽle nĂ©gatif, pourquoi les hommes auraient-ils d’inutiles et inallaitables mamelles ? », « ? », L'Écho de Paris, 25 aoĂ»t 1890.
  26. « Je n’ai qu’une haine au cƓur, mais elle est profonde et vivace : la haine de l’éducation religieuse. [
] Est-ce que, sous prĂ©texte de libertĂ©, on permet aux gens de jeter du poison dans les sources ? » (« RĂ©ponse Ă  une enquĂȘte sur l'Ă©ducation », La Revue blanche, 1er juin 1902 : Combats pour l’enfant, Ivan Davy, 1990, p. 165)
  27. « L'apologie – non pas mĂȘme de la Force, qui peut avoir sa beautĂ© –, mais de toutes les violences criminelles, voilĂ  de quoi se compose uniquement l’éducation militaire
 [
] La caserne ne fabrique pas que des assassins ; elle fabrique – ce qui est pire, peut-ĂȘtre, au point de vue social – des dĂ©classĂ©s. Au sortir de la caserne, les jeunes soldats, en qui l’on s’est acharnĂ© Ă  dĂ©truire toutes les facultĂ©s normales, tous les sentiments moyens, ne savent plus que faire, ne veulent plus rien faire, ne peuvent plus rien faire. C’est qu’en rĂ©alitĂ© ils sont maintenant inaptes Ă  la vie civile
 » (PrĂ©face Ă  Un an de caserne, L’Aurore, 9 juillet 1901 ; Combats littĂ©raires, L’Âge d'Homme, 2006, p. 524-5.)
  28. « Âmes de guerre » est le titre de deux de ses articles parus dans l'HumanitĂ© en 1904.
  29. Son article, intitulĂ© « La GrĂšve des Ă©lecteurs », a paru dans Le Figaro le 28 novembre 1888 et a Ă©tĂ© diffusĂ© par les groupes anarchistes Ă  des centaines de milliers d’exemplaires Ă  travers l’Europe (souvent avec PrĂ©lude, paru le 14 juillet 1889) ; il est accessible en plusieurs langues sur Internet et sur Wikisource
  30. MaziÚres Frédéric, Le concept d'humour pervers chez Sade. Une analyse psychobiographique, Paris, L'Harmattan, (ISBN 978-2-343-11184-1), pp. 319-328 (conclusion)
  31. Librairie SĂ©guier, 1990.
  32. Voir la lettre de Mirbeau à Ernest Vaughan, directeur de L'Aurore, datée du 8 août 1898, in Cahiers Octave Mirbeau, no 16, 2009, p. 213-214.
  33. « Trop tard ! », L’Aurore, 2 aoĂ»t 1898.
  34. « À un prolĂ©taire », L’Aurore, 8 aoĂ»t 1898.
  35. Interview de Mirbeau par Louis Nazzi, ComƓdia, 25 fĂ©vrier 1910.
  36. Voir Pierre Michel, LuciditĂ©, dĂ©sespoir et Ă©criture, Presses de l’UniversitĂ© d’Angers - SociĂ©tĂ© Octave Mirbeau, 2001
  37. « Clemenceau », Le Journal, 11 mars 1895.
  38. « Notes sur l’art - Éva GonzalĂšs », La France, 17 janvier 1885 (recueilli dans ses Combats esthĂ©tiques, SĂ©guier, 1993, tome I, p. 104).
  39. Voir notamment son premier article sur « Claude Monet », dans La France du 21 novembre 1884 : « Que pensera-t-on de nous, plus tard, quand on se dira que tous ceux qui furent de grands artistes et qui porteront, dans la postĂ©ritĂ©, la gloire de ce demi-siĂšcle, ont Ă©tĂ© insultĂ©s, vilipendĂ©s, pis encore, plaisantĂ©s ?... Les Ɠuvres d’art, qui font naĂźtre l’émotion et le recueillement au fond des Ăąmes naĂŻves, ne nous inspirent Ă  nous, nation spirituelle, que des calembours, et nous passons devant ces Ɠuvres, ne leur laissant de notre passage qu’une sottise lancĂ©e sur un jet de salive. »
  40. « Au conseil municipal », Le Journal, 12 juillet 1899 (Combats esthétiques, t. II, p. 228).
  41. « Maurice Maeterlinck », Le Figaro, 24 août 1890.
  42. Voir la préface de Mirbeau à Marie-Claire, Fasquelle, 1910 (Combats littéraitres, p. 596-598).
  43. Voir Pierre Michel, « Octave Mirbeau et Jules Renard », dans Jules Renard, un homme de lettres, vol. 2, septembre 2001, p. 37-41
  44. Voir l'article de Pierre Michel, « Octave Mirbeau et Oscar Wilde ».
  45. Voir « Knut Hamsun », Le Journal, 19 mars 1895.
  46. Voir Pierre Michel, Octave Mirbeau et LĂ©on Werth, 2006.
  47. L'Écuyùre, Le Boucher, (lire en ligne)
  48. La Maréchale, Le Boucher, (lire en ligne)
  49. La Belle Madame Le Vassart, Le Boucher, (lire en ligne)
  50. Dans la vieille rue, Le Boucher, (lire en ligne)
  51. La Duchesse Ghislaine, Le Boucher, (lire en ligne)
  52. Voir sa Correspondance gĂ©nĂ©rale, L’Âge d’Homme, 2003, t. I, p. 45.
  53. Voir Octave Mirbeau, Correspondance gĂ©nĂ©rale, L’Âge d’Homme, 2003, t. I, p. 45-47, et Pierre Michel et Jean-François Nivet, Octave Mirbeau, l’imprĂ©cateur au cƓur fidĂšle, p. 33-46.
  54. En 2012, il s’avĂšre que des Ɠuvres de Mirbeau ont Ă©tĂ© publiĂ©es dans trente-cinq pays diffĂ©rents et traduites dans trente-sept langues, y compris le kotava
 Pour plus de dĂ©tails, voir Pierre Michel, Bibliographie d'Octave Mirbeau, SociĂ©tĂ© Octave Mirbeau.
  55. « Le meurtre est la base mĂȘme de nos institutions sociales, par consĂ©quent la nĂ©cessitĂ© la plus impĂ©rieuse de la vie civilisĂ©e... S’il n'y avait plus de meurtre, il n'y aurait plus de gouvernements d’aucune sorte, par ce fait admirable que le crime en gĂ©nĂ©ral, le meurtre en particulier sont, non seulement leur excuse, mais leur unique raison d’ĂȘtre... » (Frontispice du Jardin des supplices, Éditions du Boucher, 2003, p. 40).
  56. « Si infĂąmes que soient les canailles, ils ne le sont jamais autant que les honnĂȘtes gens », Le Journal d’une femme de chambre, chapitre IX (Éditions du Boucher, 2003, p. 184).
  57. Voir Marcel Bouteron, « Apologie pour Mme Hanska », La Revue des deux mondes, 15 décembre 1924.
  58. Voir la prĂ©face de Pierre Michel Ă  La 628-E8, p. 27-28 : « Aux yeux de Mirbeau, peu importe que l’anecdote soit controuvĂ©e, pour peu qu’elle permette de mettre en lumiĂšre des vĂ©ritĂ©s qui lui sont chĂšres et que l’on tient trop souvent sous le boisseau des prĂ©jugĂ©s et du politiquement correct. En l’occurrence, il s’agit de la guerre des sexes et de l’abĂźme d’incomprĂ©hension qui les sĂ©pare (les Balzac reviennent d’Ukraine “mariĂ©s et ennemis” pour s’ĂȘtre dupĂ©s l’un l’autre) ; [...] et de la parentĂ© Ă©troite qui lie le sexe et la mort, l’amour et la destruction, l’instinct gĂ©nĂ©sique et la pourriture, et qui a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© illustrĂ©e dans Le Jardin des supplices et Le Journal d'une femme de chambre. On pourrait ajouter encore que, Ă  travers Mme Hanska, il rĂšgle certainement ses comptes, une nouvelle fois avec son incomprĂ©hensive Ă©pouse, l’ex-thĂ©Ăątreuse Alice Regnault, comme s’il subodorait par anticipation les plus ignominieuses trahisons de sa mĂ©moire qu’elle ne manquera pas de multiplier, au lendemain de sa mort. »
  59. Voir Pierre Michel, « Octave Mirbeau romancier », notamment p. 25 et p. 33.
  60. « Si pauvre qu’il soit, un homme ne vit pas que de pain. Il a droit, comme les riches, Ă  la beautĂ© », Les Mauvais bergers, acte III, scĂšne 5 (EurĂ©dit, 2003, p. 99.)
  61. DĂšs l’automne 1884, Mirbeau a menĂ© campagne contre la “charitĂ©â€ dans les colonnes de La France et du Gaulois, Ă©crivant notamment : « La charitĂ© est devenue l’exploiteuse des misĂšres, les saltimbanques battent la grosse caisse sur la peau des victimes » (« Les FĂȘtes de charitĂ© », Le Gaulois, 6 octobre 1884).
  62. Voir l’édition critique du Foyer dans le tome III du ThĂ©Ăątre complet de Mirbeau, EurĂ©dit, 2003.
  63. Voir Pierre Michel, « Octave Mirbeau, EugĂšne Ionesco et le thĂ©Ăątre de l’absurde », Cahiers Octave Mirbeau, no 13, 2006, p. 159-170.
  64. Voir l’édition critique des Farces et moralitĂ©s dans le tome IV du ThĂ©Ăątre complet de Mirbeau, EurĂ©dit, 2003, et Pierre Michel, « Les Farces et moralitĂ©s », dans les Actes du colloque Octave Mirbeau d’Angers, Presses de l’UniversitĂ© d’Angers, 1992, p. 379-392.
  65. Voir Pierre Michel, « Octave Mirbeau : les contradictions d'un écrivain anarchiste ».
  66. Voir l'article de Fabienne Massiani « Les Ă©tats mystiques dans l'Ɠuvre d'Octave Mirbeau », paru dans les Cahiers Octave Mirbeau, n° 16, mars 2009, pp. 34-38.
  67. Voir Pierre Michel, Lucidité, désespoir et écriture, Société Octave Mirbeau, 2001.
  68. Voir « Les Littérateurs et l'Anarchie », Le Gaulois, 25 février 1894
  69. C'est ainsi qu'il Ă©crit Ă  Claude Monet, en juillet 1890 : « La littĂ©rature m'embĂȘte au-delĂ  de tout. J'arrive Ă  cette conviction qu'il n'y a rien de plus vide, rien de plus bĂȘte, rien de plus parfaitement abject que la littĂ©rature » (Correspondance gĂ©nĂ©rale, tome II, p. 262).
  70. Voir « Le Chantage », Les Grimaces, 29 septembre 1883.
  71. Ce faux testament a Ă©tĂ© publiĂ© en annexe de ses Combats politiques, ainsi que le texte de LĂ©on Werth dĂ©montrant qu’il s’agit d’un faux.
  72. Site officiel de la Société Octave Mirbeau
  73. Voir le catalogue du Fonds Mirbeau.
  74. Yannick Lemarié et Pierre Michel, « Dictionnaire Octave Mirbeau : présentation générale », sur mirbeau.asso.fr, (consulté le )
  75. Voir la présentation du Dictionnaire sur le site de l'éditeur
  76. Voir « Vingt ans déjà ! ».
  77. Voir les activités qui étaient envisagées en décembre 2013.
  78. Voir le dossier CommĂ©moration du centiĂšme anniversaire de la mort d’Octave Mirbeau.
  79. Voir le Comité international de parrainage à la date du 9 juillet 2016.
  80. Voir le calendrier provisoire des festivités mirbelliennes
  81. Octave Mirbeau, « Le Legs Caillebotte et l'État », Le Journal, 24 dĂ©cembre 1894.
  82. « Octave Mirbeau n'ira pas au Musée d'Orsay.
  83. « Pourquoi je quitte la Société Octave Mirbeau ».
  84. Voir l'introduction de Pierre Michel au premier numéro de la nouvelle revue.
  85. Voir, sur Fabula, la Table des matiÚres du n° 1 et celle du n° 2.
  86. . Voir le site du CIRS et le site de l’AcadĂ©mie des Sciences.
  87. Voir la liste des lauréats sur le site des prix littéraires ou sur le site de TréviÚres.

Voir aussi

Livres

  • Reginald Carr, Anarchism in France - The Case of Octave Mirbeau, Manchester, 1977, 190 pages (en anglais)
  • Pierre Michel et Jean-François Nivet, Octave Mirbeau, l'imprĂ©cateur au cƓur fidĂšle, biographie, Librairie SĂ©guier, Paris, 1990, 1020 pages.
  • Claude Herzfeld, La Figure de MĂ©duse dans l’Ɠuvre d’Octave Mirbeau, Librairie Nizet, Paris, 1992, 107 pages.
  • Pierre Michel (sous la direction de), Octave Mirbeau, Actes du colloque d’Angers, Presses Universitaires d’Angers, 1992, 500 pages.
  • Pierre Michel (sous la direction de) : Colloque Octave Mirbeau, Éditions du Demi-Cercle, Paris, 1994, 132 pages grand format.
  • Pierre Michel, Les Combats d’Octave Mirbeau, Annales littĂ©raires de l'UniversitĂ© de Besançon, 1995, 387 pages.
  • Christopher Lloyd, Mirbeau’s fictions, Durham University Press, 1996, 114 pages (en anglais).
  • Laurence Tartreau-Zeller, Octave Mirbeau, une critique du cƓur, Presses du Septentrion, 1999, 759 pages.
  • Pierre Michel, LuciditĂ©, dĂ©sespoir et Ă©criture, Presses de l’universitĂ© d’Angers – SociĂ©tĂ© Octave Mirbeau, 2001, 87 pages.
  • Claude Herzfeld, Le Monde imaginaire d’Octave Mirbeau, SociĂ©tĂ© Octave Mirbeau, Angers, 2001, 99 pages.
  • Samuel Lair, Mirbeau et le mythe de la nature, Presses Universitaires de Rennes, 2004, 361 pages.
  • Pierre Michel (sous la direction de), Un moderne : Octave Mirbeau, EurĂ©dit, Cazaubon, 2004, 294 pages.
  • Max Coiffait, Le Perche vu par Mirbeau et rĂ©ciproquement, L’Étrave, 2006, 224 pages.
  • Robert Ziegler, The Nothing Machine : The Fiction of Octave Mirbeau, Rodopi, Amsterdam – New York, septembre 2007, 250 pages (en anglais).
  • Kinda Mubaideen et Lolo, Un aller simple pour l'Octavie, SociĂ©tĂ© Octave Mirbeau, Angers, septembre 2007, 62 pages.
  • Pierre Michel, Octave Mirbeau, Les Acharnistes, 2007, 32 pages (rĂ©Ă©dition SociĂ©tĂ© Octave Mirbeau, 2014).
  • GĂ©rard Poulouin et Laure Himy (sous la direction de), Octave Mirbeau, passions et anathĂšmes, Actes du colloque de Cerisy, Presses universitaires de Caen, janvier 2008.
  • Samuel Lair, Octave Mirbeau l'iconoclaste, L'Harmattan, 2008, 334 pages.
  • Claude Herzfeld, Octave Mirbeau – Aspects de la vie et de l’Ɠuvre, L’Harmattan, 2008, 346 pages.
  • ÉlĂ©onore Reverzy et Guy Ducrey (sous la direction de), L'Europe en automobile. Octave Mirbeau Ă©crivain voyageur, Presses Universitaires de Strasbourg, 2009, 320 pages.
  • Yannick LemariĂ© et Pierre Michel (sous la direction de), Dictionnaire Octave Mirbeau, Lausanne, L'Âge d'Homme, fĂ©vrier 2011, 1 200 pages.
  • Dominique Bussillet, Mirbeau, Zola et les Impressionnistes, Éditions Cahiers du Temps, Cabourg, mars 2013, 111 pages.
  • Anita StaroƄ, L'Art romanesque d'Octave Mirbeau. ThĂšmes et techniques, Wydawnictwo Uniwersytetu Ɓódzkiego, ƁódĆș 2013, 298 pages.
  • Robert Ziegler, Octave Mirbeau's Fictions of the Transcendental, University of Delaware Press, 2015, 213 pages (en anglais).
  • Dominique Bussillet, Octave Mirbeau – La force de la vie, Éditions Cahiers du Temps, Cabourg, juillet 2016, 160 pages.
  • Elena Fornero-Sandrone, Mirbeau et AdĂšs – Une amitiĂ© littĂ©raire Ă  Triel, Triel, mĂ©moire et histoire, mars 2017, 34 pages.
  • Alain (Georges) Leduc, Octave Mirbeau, le gentleman-vitrioleur, Les Éditions libertaires, avril 2017, 240 pages.
  • Gilles Candar, Octave Mirbeau, un compagnonnage jaurĂ©sien, Éditions d'Ores et dĂ©jĂ , octobre 2017.
  • Meamar Tirenifi, Octave Mirbeau, une Ă©criture novatrice, Éditions Universitaires EuropĂ©ennes, fĂ©vrier 2018, 51 pages.
  • Samuel Lair (sous la direction de), Octave Mirbeau et la Bretagne, Actes du colloque de Morlaix, L'Harmattan, fĂ©vrier 2018, 231 pages.
  • Pierre Michel et Lola BermĂșdez (sous la direction de), Octave Mirbeau en toutes langues, SociĂ©tĂ© Octave Mirbeau, 2018, 232 pages.
  • Pierre Michel, Octave Mirbeau in italiano, SociĂ©tĂ© Octave Mirbeau, 111 pages.
  • Ida Merello (sous la direction de), Octave Mirbeau : une conscience au tournant du siĂšcle, Studi francesi, n° 185, Ă©tĂ© 2018.
  • Marie-Bernard Bat, Pierre Glaudes et Émilie Sermadiras, Les Paradoxes d'Octave Mirbeau, Classiques Garnier, dĂ©cembre 2018, 335 pages.
  • Claude Barouh, Octave Mirbeau – Les annĂ©es Cheverchemont, Triel, MĂ©moire et histoire, mars 2019, 68 pages grand format.

Revues

  • Les Cahiers d'aujourd'hui, numĂ©ro spĂ©cial Octave Mirbeau, no 9, 1922, 78 pages.
  • Cahiers naturalistes, numĂ©ro spĂ©cial Octave Mirbeau, sous la direction de Pierre Michel et Jean-François Nivet, 1990, 100 pages.
  • L'Orne littĂ©raire, numĂ©ro spĂ©cial Octave Mirbeau, sous la direction de Pierre Michel, 1992, 105 pages.
  • Comment devenir un homme, Cahiers du Nouveau ThĂ©Ăątre d'Angers, no 34, Angers, octobre 1995, 48 pages.
  • Europe, numĂ©ro Octave Mirbeau, sous la direction de Pierre Michel, mars 1999, 100 pages.
  • Autour de VallĂšs, numĂ©ro spĂ©cial VallĂšs - Mirbeau, journalisme et littĂ©rature, sous la direction de Marie-Françoise Melmoux-Montaubin, 2001, 317 pages.
  • Octave Mirbeau, romancier, dramaturge et critique, n° spĂ©cial de LittĂ©ratures, no 64, sous la direction de Pierre Glaudes, Presses Universitaires du Mirail, avril 2012, 262 pages.
  • Émile Zola, Octave Mirbeau and Naturalism, Excavatio, AIZEN, n° XXX, 2018 (comporte la premiĂšre partie des Actes du colloque Mirbeau-Zola de Debrecen, Hongrie, juin 2017, sous la direction d'Anna Gural-Migdal).
  • Octave Mirbeau : une conscience au tournant du siĂšcle, Studi francesi, n° 185, Ă©tĂ© 2018 (sous la direction d'ida Merello).
  • Octave Mirbeau, enfant terrible de la Belle Époque, in Lendemains – Études comparĂ©es sur la France, revue franco-allemande, Narr Francke Attempto Verlag, n° 170-171, fĂ©vrier 2019, pp. 240–352.
  • Cahiers Octave Mirbeau, 1994-2019, 26 numĂ©ros parus, environ 9 600 pages.
  • Octave Mirbeau-Études et actualites, n° 1, mars 2020, 450 pages et n° 2, mars 2021, 480 pages (Ă  commander aux Amis d'Octave Mirbeau, 10 bis rue AndrĂ© Gautier, 49000 - Angers).

ThĂšses

  • Elise Fontvieille Gorrez, L’aliĂ©nation dans les romans d’Octave Mirbeau (1886-1913), thĂšse en LittĂ©rature, UniversitĂ© Rennes 2, 2018 [lire en ligne]

Conférence

Citations

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