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Théodore de Banville

Théodore Faullain de Banville, né le à Moulins (Allier) et mort le à Paris 6e arrondissement, est un poète, dramaturge et critique dramatique français.

Théodore de Banville
Théodore de Banville par Nadar.
Biographie
Naissance
Décès
SĂ©pulture
Nom de naissance
Étienne Jean Baptiste Claude Théodore Faullain de Banville
Nationalité
Formation
Activité
RĂ©dacteur Ă 
Autres informations
A travaillé pour
Mouvement
Genre artistique
Poésie
Ĺ’uvres principales
  • Odes funambulesques (1857)
  • Les ExilĂ©s (1867)
signature de Théodore de Banville
Signature
Plaque commémorative apposée sur le domicile parisien de Théodore de Banville au n° 10 de la rue de l'Éperon.
Vue de la sépulture au cimetière du Montparnasse

Célèbre pour les Odes funambulesques et Les Exilés, il est surnommé « le poète du bonheur »[1].

Ami de Victor Hugo, de Charles Baudelaire et de Théophile Gautier, il est considéré de son vivant comme l’un des plus éminents poètes de son époque.

Théodore de Banville unit dans son œuvre le romantisme et le parnasse, dont il fut l’un des précurseurs. Il professait un amour exclusif de la beauté et la limpidité universelle de l’acte poétique, s’opposant à la fois à la poésie réaliste et à la dégénérescence du romantisme[2], contre lesquels il affirmait sa foi en la pureté de la création artistique.

Biographie

Fils du lieutenant de vaisseau Claude Théodore Faullain de Banville et de Zélie Huet, Théodore de Banville a fait ses études au lycée Condorcet à partir de 1830. Encouragé par Victor Hugo et par Théophile Gautier, il se consacra à la poésie, et fréquenta les milieux littéraires parmi les plus anticonformistes. Il méprisait la poésie officielle et commerciale, fut l’adversaire résolu de la nouvelle poésie réaliste et l’ennemi de la dérive larmoyante du romantisme.

Théodore de Banville.

Il collabore aussi comme critique dramatique et chroniqueur littéraire aux journaux le Pouvoir (1850), puis le National (1869) ; il devient une figure très importante du monde littéraire et participe à la Revue fantaisiste (1861), où se retrouvent les poètes qui furent à l’origine du Parnasse et de tous les mouvements de ce siècle.

Il rencontre Marie-Élisabeth Rochegrosse (1828-1904)[3] en 1862 (ils se marieront treize ans plus tard, le ), et organise la première représentation de Gringoire en 1866. Il publie Les Exilés en 1867, recueil qu’il dédie à sa femme et qu’il considéra comme le meilleur de son œuvre. Il adopte son beau-fils, Georges-Antoine Rochegrosse, et contribue à la culture littéraire et artistique de celui qui deviendra un des peintres les plus en vue de la IIIe République.

Âgé de 16 ans, Arthur Rimbaud, initié à la poésie de son temps par la revue collective Le Parnasse contemporain, lui envoie une lettre (datée du ), en y joignant plusieurs poèmes (Ophélie, Sensation, Soleil et chair), dans l’espoir d'obtenir son appui auprès de l’éditeur Alphonse Lemerre. Banville répond à Rimbaud, mais les poèmes ne sont pas publiés.

En novembre 1871, Théodore de Banville héberge Arthur Rimbaud, mais dès le mois de mai, ce dernier dans ses lettres dites « du voyant » exprime sa différence et, en , dans son poème parodique Ce qu'on dit au poète à propos de fleurs, exprime une critique ouverte de la poétique de Banville.

En 1872, avec son Petit Traité de poésie française, Banville rompt avec le courant symboliste. Il publie presque une œuvre par an tout au long des années 1880, et meurt à Paris le , la veille de ses 68 ans, peu après la publication de son seul roman, Marcelle Rabe.

Théodore de Banville a particulièrement travaillé, dans son œuvre, les questions de forme poétique[4], et a joué avec toutes les richesses de la poésie française. Il lui a été reproché d'avoir manqué de sensibilité et d'imagination, mais son influence salutaire permit à de nombreux poètes de se dégager de la sensiblerie mièvre qui survivait au véritable romantisme.

Il est inhumé au cimetière du Montparnasse (13e division).

Le 2 septembre 1867, il a fait l'éloge de Baudelaire sur sa tombe au cimetière du Montparnasse (6e division), en présence de moins de cent personnes.

Ĺ’uvre

Proses et poésies

Distique placé par Théodore de Banville au bas d'une lithographie de Manet :
FĂ©roce & rose, avec du feu dans sa prunelle,
Effronté, saoul, divin, c'est lui, Polichinelle
[5].
  • Les Cariatides, poĂ©sies, 1842
  • Querelle, poĂ©sie, Roses de NoĂ«l
  • Les Stalactites, poĂ©sies, 1846
  • Odelettes, poĂ©sies, 1856
  • Odes funambulesques et Le Sang de la Coupe, poĂ©sies, 1857. Ces recueils lui apportent la consĂ©cration et marquent une Ă©volution vers plus de souplesse et de charme.
  • Esquisses parisiennes, poĂ©sies, 1859
  • AmĂ©thystes, poĂ©sies, 1863
  • La Mer de Nice - Lettres Ă  un ami, Poulet-Malassis, 1865
  • Contributions au Parnasse contemporain, 1866, 1871, 1876
  • Les CamĂ©es parisiens, 1866 (en trois sĂ©ries indĂ©pendantes, parues sĂ©parĂ©ment, Ă  petit nombre, entre 1866 et 1873 chez RenĂ© Pincebourde)
  • Les ExilĂ©s, poĂ©sies, 1867
  • Nouvelles odes funambulesques, poĂ©sies, 1869
  • Idylles prussiennes, 1870-1871
  • Petit traitĂ© de poĂ©sie française, 1871. Texte Ă  partir duquel il se dĂ©tourne peu Ă  peu de la poĂ©sie contemporaine Ă  la suite d'un violent dĂ©saccord avec le symbolisme.
  • ThĂ©ophile Gautier, ode, 1872
  • Trente-six Ballades joyeuses, 1873
  • Rondels composĂ©s Ă  la manière de Charles d'OrlĂ©ans et Les Princesses, sonnets, 1874
  • Les Occidentales et Rimes dorĂ©es, 1875
  • Roses de NoĂ«l, 1878
  • Contes pour les Femmes, 1881
  • Contes fĂ©eriques, 1882
  • Mes souvenirs, 1882
  • Petites Études : La Lanterne magique, G. Charpentier, Ă©diteur, 1883
  • Nous tous, 1883
  • Contes hĂ©roĂŻques, 1884
  • Contes bourgeois, 1885
  • Lettres chimĂ©riques, 1885
  • Les Servantes, 1885.
  • Le Forgeron, poème, 1887
  • Madame Robert, contes, 1887
  • Les Belles PoupĂ©es, 1888
  • Marcelle Rabe, roman, 1891
  • Sonnailles et clochettes, 1891

Théâtre

Ĺ’uvres posthumes

  • Dans la fournaise, poĂ©sies, 1892
  • Critiques, 1917.

Édition

Banville s'est aussi occupé avec Asselineau de la troisième édition des Fleurs du mal de Baudelaire.

Hommages

Statue de Théodore de Banville à Moulins.
Théodore de Banville par André Gill, revue Les Hommes d'aujourd'hui no 63.
  • Moulins, sa ville natale, lui a dĂ©diĂ© une avenue, ainsi qu'un parc (près de la gare) oĂą trĂ´ne sa statue de bronze, Ĺ“uvre du sculpteur Jean Coulon. Le plus ancien lycĂ©e de la ville porte son nom.
  • Un square est dĂ©diĂ© Ă  ThĂ©odore de Banville dans le quartier du port de Nice, face Ă  la mer. Citation gravĂ©e dans la pierre du square : « Les villes ont leur destinĂ©e Ă©crite et le sort de Nice est de rĂ©gner sans partage parmi ces filles de la MĂ©diterranĂ©e qui sont vĂŞtues de flots transparents et de roses fleuries. »
  • Son buste, sculptĂ© par Jules Roulleau, est exposĂ© dans le jardin du Luxembourg, Ă  Paris.
  • Georges Brassens a mis en musique son poème Le Verger du roi Louis.
  • Sur son album Momente en 2012, le groupe autrichien L'Ă‚me Immortelle a mis en chanson L'Ă©tang Mâlo, poème tirĂ© des Stalactites.
  • Une rue du 17e arrondissement de Paris porte son nom, une autre rue Ă  Toulouse.
  • Une compagnie de théâtre porte le nom d'un de ses cĂ©lèbres poèmes : Le Saut du tremplin[6]., de

Poèmes mis en musique

  • Aimons nous et dormons, Le Rossignol, Les FĂ©es (1892) de Camille Saint-SaĂ«ns
  • Aimons nous et dormons, Dernier vĹ“u, L'air, La nuit, Le jour, La paix, La pĂŞche, Les Ă©toiles, L'automne, Le printemps, L'Ă©namourĂ©e de Reynaldo Hahn
  • Aimons nous, Caprice, Les Baisers, Nuit d'Ă©toiles, Pierrot, FĂŞte galante, Le Lilas, Les Roses, SĂ©rĂ©nade, Strophes d'Hymnis, ZĂ©phyr, de Claude Debussy Aimons nous, de Pierre de BrĂ©ville L'EnamourĂ©e, de Charles Gounod

Citations

  • « ThĂ©odore de Banville n'est pas prĂ©cisĂ©ment matĂ©rialiste ; il est lumineux. Sa poĂ©sie reprĂ©sente les heures heureuses. » Baudelaire, FusĂ©es, 9.

Notes et références

  1. Charles Baudelaire, dans la revue Fusées.
  2. On reprochait à l'époque à Alphonse de Lamartine d'engager le romantisme sur la voie de la mièvrerie.
  3. Marie-Élisabeth Rochegrosse, née Bourotte, est la mère du peintre Georges-Antoine Rochegrosse. Son premier mari, Jules Jean Baptiste Rochegrosse, meurt en 1874.
  4. Dans la préface de son Anthologie de la Poésie Française, Gide cite une phrase de Banville qui lui semble une définition parfaite de ce qu'est la poésie :« cette magie, qui consiste à éveiller des sensations à l'aide d'une combinaison de sons... cette sorcellerie grâce à laquelle des idées nous sont nécessairement communiquées, d'une manière certaine, par des mots qui cependant ne les expriment pas. »
  5. Histoire d'Édouard Manet et de son œuvre par Théodore Duret.
  6. Site de la compagnie.

Bibliographie

Éditions critiques
  • Ĺ’uvres poĂ©tiques complètes, Édition critique publiĂ©e sous la direction de Peter J. Edwards, Éditions HonorĂ© Champion, en 9 volumes :
    • Les Cariatides, textes Ă©tablis, notices, variantes et notes par Peter S. Hambly, prĂ©face Ă  l’édition critique par Edgard Pich, 2000 (ISBN 978-2-7453-0352-3)
    • Les Stalactites. Odelettes. Le sang de la coupe, Ă©dition critique par Eileen Souffrin-Le Breton, Peter S. Hambly, Rosemary Lloyd, 1996, (ISBN 978-2-85203-575-1)
    • Odes funambulesques, Ă©dition critique par Peter J. Edwards, 1995 (ISBN 978-2-85203-420-4)
    • Les ExilĂ©s. AmĂ©thystes. Les Princesses, Ă©dition critique par François Brunet et Eileen Souffrin-Le Breton 1994 (ISBN 978-2-85203-343-6)
    • Occidentales. Rimes dorĂ©es, textes Ă©tablis, notices, variantes et notes par Peter J. Edwards, 1998, TLMC 25, 560 p. (ISBN 978-2-85203-900-1)
    • Idylles prussiennes ; Trente-six ballades joyeuses ; Rondels ; Roses de NoĂ«l, Ă©dition critique par Ph. Andrès et R. Lloyd, 1999 (ISBN 978-2-7453-0102-4)
    • Nous tous. Sonnailles et clochettes, Ă©dition critique par Peter S. Hambly, 1997 (ISBN 978-2-85203-690-1)
    • Dans la Fournaise, texte Ă©tabli, notice, variante et notes par Peter S. Hambly, poèmes non recueillis et inĂ©dits, 2001 (ISBN 978-2-7453-0438-4)
    • ComplĂ©ments. Poèmes et manuscrits retrouvĂ©s, rĂ©ception critique de l'Ĺ“uvre poĂ©tique, texte Ă©tabli, variantes et notes par Peter J. Edwards et Peter S. Hambly, 2009 (ISBN 978-2-7453-1876-3)
  • Lettres Ă  Auguste Poulet-Malassis, Ă©tablissement du texte et annotation par Peter J. Edwards, avec la participation de Peter S. Hambly, introduction par Eileen Souffrin-Le Breton, Éditions HonorĂ© Champion, 2006 (ISBN 978-2-7453-1235-8)
  • Critique littĂ©raire, artistique et musicale choisie, Tome I : PoĂ©sie et poètes, beaux-arts, musique. Tome II : Romanciers, prosateurs, théâtre, prĂ©faces et lettres, choix de textes, introduction et notes par Peter J. Edwards et Peter S. Hambly, Éditions HonorĂ© Champion, 2003, 2 vol (ISBN 978-2-7453-0783-5)
Études
  • Philippe Andrès, ThĂ©odore de Banville. Un passeur dans le siècle, Éditions HonorĂ© Champion, 2009 (ISBN 978-2-7453-1816-9).
  • La biographie de Victor Barrucand
  • Raymond Lacroix, ThĂ©odore de Banville. Une famille pour un poète, Ă©d. Pottier, Moulins, 1990
  • Raymond Lacroix, La saga d'un Banville au XIXe siècle, Ă©d. Pottier -CSP, Creuzier-le Vieux, 2007
  • Philippe Andres, La femme et ses mĂ©tamorphoses dans l'Ĺ“uvre de ThĂ©odore de Banville, Éditions HonorĂ© Champion, 1994
  • Jean-Pierre Bertrand, « La poĂ©tique du fil : Odes funambulesques de ThĂ©odore de Banville », Études françaises, vol. 43, no 2, 2007, p. 73-83 (lire en ligne).
  • Barbara Bohac, « PoĂ©sie lyrique et caricature dans les Odes funambulesques de ThĂ©odore de Banville », Études françaises, vol. 51, n° 3, 2015, p. 27-52 (lire en ligne).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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