Anarchie
Lâanarchie, ou sociĂ©tĂ© libertaire, est une sociĂ©tĂ© fondĂ©e sur la dĂ©mocratie directe sans systĂšme de pouvoir vertical tel qu'un gouvernement non soumis au peuple (les anarchistes prĂŽnent le mandat impĂ©ratif et le rĂ©fĂ©rendum d'initiative populaire), une Ă©conomie d'exploitation (refus de l'existence du salariat, des monopoles, des cartels, du capitalisme d'Ătat) ou une religion d'Ătat. C'est la situation dâun milieu social oĂč il nâexiste pas de rapports de pouvoir verticaux et qui est de ce fait dĂ©pourvu de classes sociales. Il existe toujours une organisation, un ordre et une loi, mais ces derniers Ă©manent directement du peuple et non d'une entitĂ© de domination distincte qui serait dotĂ©e d'un pouvoir de coercition hors de la sociĂ©tĂ© elle-mĂȘme.
Le « A » cerclé, dans deux styles différents, symbole[3] de l'anarchisme, indépendamment du courant concerné. |
Le terme anarchie provient du grec áŒÎœÎ±ÏÏία / anarkhia, composĂ© de an, prĂ©fixe privatif : absence de, et arkhĂȘ, commandement, pouvoir, autoritĂ©[4]. De nos jours, il est polysĂ©mique au point d'avoir des sens non seulement diffĂ©rents, mais absolument contradictoires[5]. EmployĂ© pĂ©jorativement par ses dĂ©tracteurs, il y est synonyme de dĂ©sordre social, ce qui est plus justement dĂ©signĂ© comme anomie. Ă l'opposĂ©, pour les anarchistes, l'anarchie est un but Ă atteindre dĂ©sirable et pratique.
En 1840, Pierre-Joseph Proudhon est le premier Ă se rĂ©clamer anarchiste[6] - [7], c'est-Ă -dire partisan de lâanarchie, entendu en son sens positif[8]. Ă l'origine, ne faisant que se rĂ©approprier l'insulte qui Ă©tait profĂ©rĂ©e Ă l'Ă©gard des rĂ©publicains de son Ă©poque : « La libertĂ© est anarchie, parce qu'elle n'admet pas le gouvernement de la volontĂ©, mais seulement l'autoritĂ© de la loi, c'est-Ă -dire de la nĂ©cessitĂ© »[9] - [10]. En 1987, Jacques Ellul prĂ©cise : « plus le pouvoir de l'Ătat et de la bureaucratie augmente, plus l'affirmation de l'anarchie est nĂ©cessaire, seule et derniĂšre dĂ©fense de l'individu, c'est-Ă -dire de l'Homme »[11].
Pour les anarchistes, lâanarchie est l'ordre social absolu[12], grĂące notamment Ă la socialisation des moyens de production : contrairement Ă la norme capitaliste de possessions privĂ©es, elle suggĂšre celle de possessions individuelles ne garantissant aucun droit de propriĂ©tĂ©, notamment celle touchant l'accumulation de biens non utilisĂ©s[13]. Cet ordre social s'appuie sur la libertĂ© politique organisĂ©e autour du mandatement impĂ©ratif, de l'autogestion, du fĂ©dĂ©ralisme libertaire et de la dĂ©mocratie directe. L'anarchie est donc organisĂ©e et structurĂ©e : c'est l'ordre moins le pouvoir[14].
En 1850, Anselme Bellegarrigue publie L'Anarchie, journal de l'ordre[15]. Pour ses partisans, lâanarchie est un systĂšme bien organisĂ© et structurĂ© : câest selon les mots dâĂlisĂ©e Reclus « la plus haute expression de lâordre »[16].
Anarchie et anomie
Sens courant
Le mot anarchie est souvent employé avec une connotation péjorative.
Le dictionnaire des synonymes de référence du Centre de recherches interlangues sur la signification en contexte de l'université de Caen Basse-Normandie indique que parmi les 9 synonymes les plus proches, 7 relÚvent du désordre (désordre, chaos, confusion, gùchis, trouble, émeute et pagaille) et deux des principes politiques de l'anarchisme (égalité et liberté)[17].
Cette proximitĂ© avec le champ lexical du dĂ©sordre tient, dans les discours politiques dominants, d'une nĂ©cessitĂ© positive du principe fondamental dâautoritĂ© : dans ce sens anarchie sert Ă dĂ©signer une situation de dĂ©sordre, de dĂ©sorganisation, de chaos, sur la base de lâhypothĂšse implicite que lâordre nĂ©cessiterait une hiĂ©rarchie. C'est ainsi que l'on trouve dĂ©jĂ dans le LittrĂ© (le mot est trĂšs peu usitĂ© avant le XVIIe siĂšcle) la dĂ©finition de lâanarchie comme « absence de gouvernement, et par suite dĂ©sordre et confusion »[18]. Par extension ce sont toutes les formes de trouble et de dĂ©sordre qui sont appelĂ©es anarchie ; câest cette façon dâemployer le mot qui prĂ©vaut dans lâusage courant, comme dans la plupart des dictionnaires.
En 1869, l'EncyclopĂ©die gĂ©nĂ©rale rĂ©digĂ©e sous la direction de Louis Asseline prĂ©cise : « Pour les uns, c'est l'absence de gouvernement, d'autoritĂ©, de principe, de rĂšgle, et par consĂ©quent c'est le dĂ©sordre dans les esprits et dans les faits. Pour les autres, c'est l'Ă©limination de l'autoritĂ© sous ses trois aspects politique, social et religieux, c'est la dissolution du gouvernement dans l'organisme naturel, c'est le contrat se substituant Ă la souverainetĂ©, l'arbitrage au pouvoir judiciaire, c'est le travail non pas organisĂ© par une force Ă©trangĂšre mais s'organisant lui-mĂȘme, c'est le culte disparaissant en tant que fonction sociale et devenant adĂ©quat aux manifestations individuelles de la libre conscience, ce sont les citoyens contractant librement non pas avec le gouvernement mais entre eux, c'est enfin la libertĂ©, c'est l'ordre[5]. »
Le poÚte Armand Robin (1912-1961) définit « l'anarchiste » comme celui qui est « purifié volontairement, par une révolution intérieure, de toute pensée et de tout comportement pouvant d'une façon quelconque impliquer domination sur d'autres consciences »[19].
Anomie
Le mot correct pour une situation de dĂ©sordre social, sans lois, sans rĂšgles, oĂč les diffĂ©rends se rĂ©gleraient par la seule violence physique (armĂ©e ou non), est lâanomie. Lâanomie, nĂ©ologisme durkheimien, est une dissolution des normes sociales, rĂšgles, lois et coutumes : cette situation peut ĂȘtre liĂ©e Ă une volontĂ© de domination rĂ©ciproque de plusieurs pouvoirs concurrents, Ă une rĂ©action de dĂ©sespoir (L'anarchie est la formulation politique du dĂ©sespoir, LĂ©o FerrĂ©[20]) face Ă une sociĂ©tĂ© moribonde.
Anomie (en grec áŒÎœÎżÎŒÎŻÎ±, anomia) a nĂ©anmoins un usage plus ancien, notamment dans le Nouveau Testament. Les exĂ©gĂštes lui donnent communĂ©ment un sens similaire Ă ceux d'iniquitĂ©, d'injustice et d'impiĂ©tĂ©[21].
RepĂšres historiques
De nombreux exemples historiques illustrent cette confusion avec l'anomie : il ne sâagit pas de situations qui puissent sâapparenter Ă lâanarchie au sens strict, auquel cas il nây aurait plus de pouvoir, ni dâautoritĂ©, mais dâune dĂ©sorganisation liĂ©e aux pouvoirs concurrents, dâune pĂ©riode politique troublĂ©e.
Ainsi, les historiens désignent par Anarchie militaire la période de 235 à 284 durant laquelle l'Empire romain subit la premiÚre grande crise de son histoire[22].
The Anarchy dĂ©finit la guerre civile anglaise qui oppose deux concurrents au pouvoir, Mathilde l'Emperesse et Ătienne de Blois entre 1135 et 1154.
Durant la PremiÚre Révolution anglaise (1642-1651), le mouvement des Niveleurs est stigmatisé par ses détracteurs comme « Switzerising anarchists »[23].
Lors de la Révolution française, pour Camille Desmoulins en 1789, « despotisme, anarchie, ou droit du plus fort, sont synonymes et emportent l'idée de l'absence des lois »[24]. Tandis que pour le girondin, Jacques Pierre Brissot, la ligne des Enragés, qui revendiquent l'égalité civique, politique mais aussi sociale, mÚne à l'« anarchie »[25].
Utilisation péjorative du terme
Bien souvent, le terme « anarchie » est utilisé pour décrire le chaos, les guerres civiles et les situations de désordre social.
Les anarchistes rejettent en gĂ©nĂ©ral cette conception courante de l'anarchie utilisĂ©e par les mĂ©dias et les pouvoirs politiques interprĂ©tĂ©e comme lâabsence dâordre, de rĂšgles et de structures organisĂ©es, bref : le chaos de lâanomie sociale. Pour eux, l'ordre naĂźt de la libertĂ©, tandis que les pouvoirs engendrent le dĂ©sordre. Certains anarchistes useront du terme « acratie » (du grec « kratos », le pouvoir), donc littĂ©ralement « absence de pouvoir », plutĂŽt que du terme « anarchie » qui leur semble devenu ambigu. De mĂȘme, certains anarchistes auront plutĂŽt tendance Ă utiliser le terme de « libertaire », inventĂ© par Joseph DĂ©jacque, en 1857, pour affirmer le caractĂšre Ă©galitaire et social de l'anarchisme naissant[26].
Par ailleurs, l'utilisation pĂ©jorative du terme provient des actions de certains anarchistes au tournant des XIXe et XXe siĂšcle en Europe. Ă cette Ă©poque, les illĂ©galistes qui ignorent les « lois » considĂ©rĂ©es comme illĂ©gitimes et les partisans de la propagande par le fait mettent en Ćuvre des moyens, y compris violents, dans le but de hĂąter l'avĂšnement de l'anarchie. ConcrĂštement, ces anarchistes illĂ©galistes escroquent, volent et tuent au nom de leur idĂ©al, avec comme victimes des puissants (prĂ©sidents, rois, princes, ministres, riches, compagnies dâassurances, etc.) ou des serviteurs de lâĂtat (juges, douaniers, policiers, etc.). Quelle quâait Ă©tĂ© lâimportance rĂ©elle de ce courant, il a Ă©normĂ©ment frappĂ© les esprits. Ces actions provoquent la mise en place des lois anti-anarchistes (« lois scĂ©lĂ©rates ») Ă la fin du XIXe siĂšcle dans de nombreux pays et stigmatisent lâensemble des anarchistes, tandis que les termes « anarchiste » ou « Ravachol » deviennent des injures.
Lâusage du terme libertaire se rĂ©pand en France avec lâinterdiction des mots de lâanarchie, pour des raisons sociales et juridiques (ĂȘtre lâauteur de « propagande anarchiste » est restĂ© passible de prison jusquâen 1992[27]).
Absence de commandement comme but des anarchistes
Anarchistes face Ă lâanarchie-anomie
Les anarchistes rejettent en gĂ©nĂ©ral la conception courante de lâanarchie (utilisĂ©e dans le langage courant, par les mĂ©dias et les pouvoirs politiques). Pour eux, au contraire, lâordre naĂźt de la libertĂ©, tandis que les pouvoirs engendrent le dĂ©sordre (voir termes historiques). Certains anarchistes useront du terme acratie, du grec ÎșÏÎŹÏÎżÏ / krĂĄtos (le pouvoir) donc littĂ©ralement « absence de pouvoir », plutĂŽt que du terme « anarchie », dâĂ©tymologie grecque lui aussi, qui leur semble devenu ambigu, porteur dâun aspect positif mais dâune trop grande connotation nĂ©gative pour pouvoir ĂȘtre employĂ© comme synonyme dâun objectif dĂ©sirable. De mĂȘme, certains anarchistes auront plutĂŽt tendance Ă utiliser le terme de « libertaires » pour se dĂ©signer, ou indiffĂ©remment ceux de « fĂ©dĂ©ralistes », « anti-Ă©tatistes » ou « anti-autoritaires ».
Il est arrivĂ© Ă Bakounine lui-mĂȘme dâutiliser « anarchie » au sens de dĂ©sordre, et lâon retrouve cette acception dans les Ă©crits du ComitĂ© central de lâInternationale genevoise. Ces formulations ne se retrouvent toutefois plus chez les anarchistes actuels.
Société libertaire
Cependant, les anarchistes utilisent encore le terme, porteur dâune histoire indissociable dâautres notions qui sây rattachent comme lâanarchisme ou lâanarchie positive de Proudhon (qui est dâailleurs le premier Ă donner un sens prĂ©cis au mot anarchie, utilisĂ© auparavant en guise dâinsulte dans les milieux politiques sans avoir jamais Ă©tĂ© vĂ©ritablement dĂ©fini).
Lâanarchie aux yeux des anarchistes nâest pas un chaos, mais la situation harmonieuse rĂ©sultant de lâabolition de lâĂtat et de toutes les formes de lâexploitation de lâhumain par lâhumain, « c'est l'ordre sans le pouvoir », « la plus haute expression de l'ordre » (ĂlisĂ©e Reclus). FondĂ©e sur lâĂ©galitĂ© entre les individus, lâassociation libre, bien souvent la fĂ©dĂ©ration et lâautogestion, voire pour certains le collectivisme, lâanarchie est donc organisĂ©e, structurĂ©e, sans admettre pour autant, aux yeux des anarchistes anticapitalistes, de principe de supĂ©rioritĂ© quelconque de l'organisation sur l'individu. Au dĂ©but du XXIe siĂšcle, ces principes rejoignent les valeurs propulsĂ©es par l'Internet : confiance et autonomie, et que certains libĂ©raux suggĂšrent d'appliquer aux entreprises et aux administrations[28].
On peut noter que chez tous les anarchistes la qualitĂ© indispensable est la responsabilitĂ© individuelle (associĂ©e au droit naturel) qui permet dâagir dans lâintĂ©rĂȘt personnel sans pour autant attenter Ă la libertĂ© des autres. Les seuls mandatĂ©s le sont, par volontarisme et sans durĂ©e prĂ©cise, dans un but et sur un mandat prĂ©cis, et il nâexiste ainsi nulle forme de domination ni de gouvernement.
Expériences historiques (bref aperçu)
En périodes révolutionnaires
En France :
- Les « EnragĂ©s » pendant la RĂ©volution française, dont Jean-François Varlet qui s'opposaient au principe jacobin du pouvoir de l'Ătat et proposaient une premiĂšre forme de communisme.
- Durant la Commune de Paris (qui est tout autant revendiquĂ©e par les socialistes et les communistes que par les anarchistes) en 1871 dont Louise Michel, Nathalie Lemel, Ălie et ĂlisĂ©e Reclus, EugĂšne Varlin, Gustave Lefrançais, EugĂšne Pottier, Charles Ledroit, Jules Montels, François-Charles Ostyn, Jean-Louis Pindy[29].
En Espagne :
- En 1873, la RĂ©volution Cantonale pendant la premiĂšre RĂ©publique espagnole eut une forte influence sur le mouvement anarchiste espagnol.
Au Mexique :
- Le , le Parti libéral mexicain d'obédience anarchiste planifie l'invasion du territoire de Basse-Californie du Nord, pour en faire une base opérationnelle du PLM dans la guerre révolutionnaire. Le parti déclare alors la création de la « république socialiste de Basse-Californie ». De février à , il prend le contrÎle, notamment grùce aux frÚres Flores Magón et avec l'aide d'une centaine d'internationalistes armés membres du syndicat Industrial Workers of the World (Travailleurs Industriels du monde), de la majeure partie du district nord du territoire de Basse Californie, notamment des bourgades de Tijuana (100 habitants), Mexicali (300 habitants), et Tecate. Les magonistes incitent le peuple à prendre possession collectivement de la terre, à créer des coopératives et à refuser l'établissement d'un nouveau gouvernement. Durant cinq mois, ils vont faire vivre la Commune de Basse-Californie : expérience de communisme libertaire avec abolition de la propriété, travail collectif de la terre, formation de groupes de producteurs, etc.
Aux Etats-Unies et au Canada :
- En 1914, le mouvement Ghadar (en), animé par l'anarchiste Lala Har Dayal (en), qui développe une idée de société anarchiste enracinée dans les écrits védiques.
En Ukraine :
- Pendant la RĂ©volution russe, Nestor Makhno conduit la Makhnovchina pendant trois ans (1918-1921), une armĂ©e anarchiste de guĂ©rilla organisĂ©e sur la base du volontariat, et qui comptera jusqu'Ă 100 000 combattants ayant pour objectif de protĂ©ger le nouveau modĂšle rĂ©volutionnaire libertaire mise en place dans le sud de l'Ukraine. Cette derniĂšre combattit avec succĂšs les armĂ©es blanches au cĂŽtĂ© de l'armĂ©e rouge, avant d'ĂȘtre trahie par LĂ©nine et Trotsky qui se retournĂšrent contre elle. Article complet : ArmĂ©e rĂ©volutionnaire insurrectionnelle ukrainienne.
En Russie :
- La pensée libertaire était fortement présente lors de la Révolte de Kronstadt () et plus généralement dans les Soviets jusqu'à leur mise au pas par le parti bolchevique.
En BaviĂšre :
- En 1919, les anarchistes Gustav Landauer et Erich MĂŒsham participent activement Ă la rĂ©publique des conseils de BaviĂšre.
En Mandchourie :
- En , sous l'impulsion de Kim Jwa-jin et de la Fédération Anarchiste Coréenne en Mandchourie, se forme une administration à Shimmin (une des trois provinces mandchouriennes). Organisée en tant qu'Association du Peuple Coréen en Mandchourie (APCM), elle se présente comme « un systÚme indépendant autogouverné et coopératif des coréens qui rassemblent tout leur pouvoir pour sauver notre nation en luttant contre le Japon ». La structure était fédérale allant des assemblées de villages jusqu'à des conférences de districts et de zones. L'association générale mit en place des départements exécutifs pour s'occuper de l'agriculture, de l'éducation, de la propagande, des finances, des affaires militaires, de la santé publique, de la jeunesse et des affaires générales.
En Espagne :
- Lors de la rĂ©volution espagnole de 1936-1938, des rĂ©gions entiĂšres (Catalogne, Andalousie, Levant, Aragon) se soulevĂšrent contre le coup d'Ătat franquiste, et, par l'impulsion du prolĂ©tariat armĂ© et organisĂ© en milices rĂ©volutionnaires sous l'Ă©gide de la CNT et de la FAI, instaurĂšrent un rĂ©gime politique et Ă©conomique communiste libertaire. La ville de Barcelone, oĂč l'anarchisme se trouve particuliĂšrement bien implantĂ©, deviendra alors le symbole de la rĂ©volution, avec des centaines d'usines, de transports, de restaurants, dâhĂŽpitaux, dâhĂŽtels, ou d'autres entreprises collectivisĂ©es passant au modĂšle autogestionnaire. Plusieurs colonnes de combattants anarchistes seront Ă©galement formĂ©es pour partir au front, la plus cĂ©lĂšbre sera la Colonne Durruti qui regroupa 6 000 volontaires. Cette expĂ©rience reste Ă ce jour la plus importante mise en place d'un systĂšme politique libertaire Ă grande Ă©chelle. Article complet : rĂ©volution espagnole.
En Italie :
- Durant la guerre 1939-45 en Italie, création par des résistants d'une république libertaire prÚs de Carrare.
En périodes non révolutionnaires
- Au BrĂ©sil, en 1891, dans le ParanĂĄ, crĂ©ation de la ColĂŽnia CecĂlia.
- Au Paraguay, en 1896, Création de la coopérative Cosme.
- Au Mexique, en 1881, création de la métropole socialiste d'Occident.
- En Espagne, fin du XIXe siÚcle, création de La Escuela moderna par Francisco Ferrer.
- En France, fin XIXe siÚcle et début XXe siÚcle, création de diverses colonies libertaires (Colonie libertaire de Ciorfoli, La ClairiÚre de Vaux, Libertaire-Plage, L'Essai, etc.).
- En France, en 1880, création de l'orphelinat de Cempuis, et, en 1904, de l'école libre La Ruche (prÚs de Rambouillet).
- En France, en 1982, crĂ©ation du lycĂ©e autogĂ©rĂ© de Paris sous le ministre de l'Ăducation nationale Alain Savary.
Notes et références
- « Non, le "A" entourĂ© d'un cercle, toujours anarchiste, n'a jamais Ă©tĂ© un symbole d'extrĂȘme-droite », sur France Culture, (consultĂ© le )
- « Non, le "A" entourĂ© d'un cercle, toujours anarchiste, n'a jamais Ă©tĂ© un symbole d'extrĂȘme-droite », sur France Culture, (consultĂ© le )
- « Non, le "A" entourĂ© d'un cercle, toujours anarchiste, n'a jamais Ă©tĂ© un symbole d'extrĂȘme-droite », sur France Culture, (consultĂ© le )
- Catherine Malabou, Au voleur ! Anarchisme et philosophie, Paris, PUF, , 408 p. (ISBN 978-2-13-082544-9)
- A. Rang, Anarchie, Encyclopédie générale, dir. Louis Asseline, volume 2, 1869, p. 142-144.
- Guy Hermet, Bertrand Badie, Pierre Birnbaum et Philippe Braud, Dictionnaire de la science politique et des institutions politiques, Armand Colin, , 320 p. (ISBN 978-2-200-25624-1, lire en ligne)
- (en) EncyclopĂŠdia Britannica : I am an anarchist et Property is theft!.
- Michael Paraire, Proudhon, fondateur de lâanarchisme ?, Alternative libertaire, no 180, janvier 2009, texte intĂ©gral.
- Encyclopédie Universalis : Pierre-Joseph Proudhon.
- Maurice Barbier, Le mal politique : les critiques du pouvoir et de l'Ătat, Paris, Ăditions L'Harmattan, , 179 p. (ISBN 2-7384-5770-3 et 9782738457707, lire en ligne), p. 113
- Jacques Ellul, Anarchie et Christianisme, Atelier de création libertaire, 1988, page 27.
- « Oui, lâanarchie câest lâordre ; car, le gouvernement câest la guerre civile », Anselme Bellegarrigue, « Le gouvernement câest la guerre civile & Le pouvoir câest lâennemi du peuple », sur partage-le.com, .
- Ely, Richard et al. 'Property and Contract in Their Relations to the Distribution of Wealth' The Macmillan Company (1914).
- Pierre Kropotkine, « L'ordre », sur panarchy.org, .
- Raoul Vaneigem, Anselme Bellegarrigue, EncyclopĂŠdia Universalis, lire en ligne.
- ĂlisĂ©e Reclus, DĂ©veloppement de la libertĂ© dans le monde,
- Centre de recherches interlangues sur la signification en contexte, UFR des Sciences de l'Homme, Département des Sciences du langage, Université de Caen Basse-Normandie, « CRISCO - Dictionnaire des synonymes : anarchie », sur crisco.unicaen.fr (consulté le ).
- Dictionnaire de la langue française (Littré) : anarchie.
- Armand Robin (postface Françoise Morvan), La fausse parole, Cognac, Le Temps qu'il fait, coll. « Multigraphies » (no 4), (OCLC 13220752)
- Thierry Maricourt, Histoire de la littĂ©rature libertaire en France, Paris, Ăditions Albin Michel, , 491 p. (ISBN 2-226-04026-9 et 9782226040268, OCLC 22500307), p. 131
- Dictionnaire grec-français du Nouveau Testament (ABU)
- Quelques officiers de l'armée, La Belgique militaire, volume 1, Bureau de la Revue Militaire et de la Marine, 1835, page 235.
- (en) EncyclopĂŠdia Britannica : Anarchism.
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- (en) The Britannica Guide to Political Science and Social Movements That Changed the Modern World, Britannica Educational Publishing, 2009, page 180.
- Guillaume Thuillet, Le systÚme idéal, Books on Demand, (ISBN 978-2-8106-1447-9 et 2810614474), p. 19
- Loi no 92-1336 du 16 décembre 1992 relative à l'entrée en vigueur du nouveau code pénal et à la modification de certaines dispositions de droit pénal et de procédure pénale rendue nécessaire par cette entrée en vigueur, lire en ligne.
- Pierre Pezziardi, Serge Soudoplatoff et Xavier Quérat-Hément, Pour la croissance, la débureaucratisation par la confiance, Paris, Fondapol, Fondation pour l'innovation politique, , 47 p. (ISBN 978-2-36408-046-1 et 2364080460, lire en ligne)
- Maurice Joyeux, La Commune de Paris et les anarchistes, Le Monde libertaire, no 1630, 7-13 avril 2011, lire en ligne.
Annexes
Bibliographie
Sur le sens dâ « anarchie » :
- Sébastien Faure, Anarchie, Encyclopédie anarchiste, 1925-1934, lire en ligne.
- MikhaĂŻl Bakounine, Ătatisme et anarchie, 1873, notice Larousse.
- Max Nettlau, Bibliographie de l'Anarchie, prĂ©face d'ĂlisĂ©e Reclus, Temps nouveaux (Bruxelles) - Stock (Paris), 1897, lire en ligne.
- Jean Maitron, Le mouvement anarchiste en France
- Daniel Colson, Petit lexique philosophique de lâanarchisme : de Proudhon Ă Deleuze
- Pierre Clastres, La sociĂ©tĂ© contre lâĂtat
- Pierre Kropotkine, L'Anarchie, sa philosophie, son idéal, La morale anarchiste
- Murray Rothbard, LâĂ©thique de la libertĂ©
- Pierre Joseph Proudhon, La philosophie de la misĂšre
- Pierre Joseph Proudhon, Quâest-ce que la propriĂ©tĂ© ? Ou recherches sur le principe du droit et du gouvernement
- Daniel Guérin, Ni Dieu ni Maßtre, anthologie historique du mouvement anarchiste
- George Orwell, Hommage Ă la Catalogne
- Max Stirner, L'Unique et sa propriété
- Thierry LĂ©vy, PlutĂŽt la mort que l'injustice : au temps des procĂšs anarchistes, Paris, Ed. Odile Jacob, , 276 p. (ISBN 978-2-7381-1831-8, OCLC 690786315).
- Henry David Thoreau La désobéissance civile.
- Henry David Thoreau La vie sans principe.
- Normand Baillargeon, L'ordre moins le pouvoir. Histoire et actualitĂ© de l'anarchisme, Ăditions Agone, 2001 & 2008, Lux Ăditeur, 2004.
- Alain Pessin, Anarchie et anomie, Réfractions, no 1, Libertés imaginées, hiver 1997, texte intégral.
- Michel Weber, Ăduquer (Ă ) l'anarchie essai sur les consĂ©quences de la praxis philosophique, Louvain-la-Neuve, Ăditions Chromatika, , 238 p. (ISBN 978-2-930517-03-2, OCLC 494535887, prĂ©sentation en ligne, lire en ligne).
- Gaetano Manfredonia, Histoire mondiale de l'anarchie, Ăditions Textuel & Arte Ă©ditions, 2014.
- Emmanuel Mounier, Anarchie et Personnalisme, 1937, extraits en ligne.
- Serge Audier, Anarchie vaincra (sur le papier), Le Monde, , lire en ligne (Texte complet).
- Daniel Colson, Proudhon et lâanarchie, Atelier de crĂ©ation libertaire, 2017, (ISBN 978-2-35104-100-0), prĂ©sentation Ă©diteur.
- Luc Spirlet, L'anarchie : un idéal de société, Alternative Libertaire, n°207, , [lire en ligne].
- Thibault Isabel, Pierre-Joseph Proudhon, L'anarchie sans le désordre, éditions Autrement, 2017, préface de Michel Onfray, (ISBN 978-2-7467-4545-2), présentation de l'éditeur.
- FrĂ©dĂ©ric Goldbronn, Frank Mintz, Quand lâEspagne rĂ©volutionnaire vivait en anarchie, Le Monde diplomatique, , [lire en ligne].
Livre pour enfants
- John Seven, illustrations Jana Christy, Vive l'anarchie !, Graine 2, 2013, (ISBN 291753785X), (OCLC 859444694), note critique.
Vidéos
- Aurélie Marcireau, L'histoire mondiale de l'Anarchie, LCP, , voir en ligne.
- SĂ©rie documentaire Ni Dieu ni maĂźtre, une histoire de l'anarchisme de TancrĂšde Ramonet, Temps noir, Arte France (2016)
- Le documentaire "Vivre l'utopie" de Juan Gamero (sorti en 1997). Documentaire et témoignages sur la société anarchiste en Espagne (Catalogne et Aragon) de 1936 à 1939. voir en ligne.
- Denise Glaser, Léo Ferré sur l'anarchie, Discorama, Institut national de l'audiovisuel, , voir en ligne.
- https://www.youtube.com/watch?v=2HcVZm_4qAI&ab_channel=KQENTERTAINMENT
Radio
- Jean Lebrun, Philippe Pelletier, Les anarchistes : le moment terroriste, et aprĂšs ?, France Inter, , Ă©couter en ligne.
Sources
- DAUZAT, Pierre-Emmanuel (Traducteur); D'AUZAC DE LAMARTINE, Evelyne (Traducteur); NOZICK, Robert, Anarchie Ătat et utopie, Presses Universitaires de France, 1988, 443 p., rĂ©sumĂ© en ligne.
- Marc Deleplace, L'anarchie de Mably Ă Proudhon 1750-1850, ENS Fontenay / St-Cloud, 2002, lire en ligne.
- Jacques Monférier, Symbolisme et anarchie, Revue d'Histoire littéraire de la France, Presses Universitaires de France, 65e année, no 2, 1965, p. 233-238, lire en ligne.
- Miguel Abensour, "DĂ©mocratie sauvage" et "Principe d'anarchie", Revue europĂ©enne des sciences sociales, Librairie Droz, T. 31, No. 97, La dĂ©mocratie: une et multiple: Xe colloque annuel du Groupe d'Ătude "Pratiques Sociales et ThĂ©ories", 1993, p. 225-241, lire en ligne.
- Véronique Bergen, Winshluss, L'anarchie - Théories et pratiques libertaires, Le Lombard, Coll. La petite bédéthÚque savoirs, (ISBN 978-2-8036-7578-4), 88 pp., 2019, présentation éditeur.
Articles connexes
Liens externes
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Encyclopédie anarchiste
- Site bibliographique des ouvrages anarchistes
- A-infos
- La page "Anarchi(sm)e" d'infokiosques.net
- Alain Pessin, Anarchie et anomie, RĂ©fractions, 1997.