Nestor Makhno
Nestor Ivanovitch Makhno (ukrainien : ĐĐ”ŃŃĐŸŃ ĐĐČĐ°ĐœĐŸĐČĐžŃ ĐĐ°Ń ĐœĐŸ), nĂ© le Ă GouliaĂŻ PoliĂ© (ou HouliaĂŻpole) â ville de l'ouĂŻezd d'Aleksandrovsk du gouvernement de Iekaterinoslav, alors situĂ©e dans l'Empire russe â et mort le dans le 20e arrondissement de Paris (France), est un communiste libertaire[1] d'origine cosaque zaporogue, fondateur de l'ArmĂ©e rĂ©volutionnaire insurrectionnelle ukrainienne, qui, aprĂšs la rĂ©volution d'Octobre et jusqu'en 1921, combat Ă la fois les « ArmĂ©es blanches » tsaristes contre-rĂ©volutionnaires et l'ArmĂ©e rouge bolchĂ©vique.
Nestor Makhno | |
Nestor Makhno en 1921. | |
Naissance | Gouliaï Polié (Empire russe) |
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DĂ©cĂšs | Paris 20e (France) |
Origine | Ukrainienne |
Type de militance | Action directe |
Cause défendue | Communisme libertaire |
En 1898, à l'ùge de dix ans, il quitte l'école pour aller travailler chez un paysan. Il y apprend l'injustice, l'humiliation puis la révolte.
En 1906, Ă l'Ăąge de dix-sept ans, et Ă la faveur de la rĂ©volution russe de 1905, Makhno rejoint un groupe anarchiste local et s'implique dans des activitĂ©s d'« expropriations » au cours desquelles un gendarme est tuĂ©. Il est arrĂȘtĂ©, puis condamnĂ© Ă mort en 1910. En raison de son jeune Ăąge, sa peine est commuĂ©e en peine Ă perpĂ©tuitĂ©. Il est Ă©galement condamnĂ© aux travaux forcĂ©s puis est transfĂ©rĂ© Ă la prison de la Boutyrka Ă Moscou qui accueille les prisonniers politiques[2].
LibĂ©rĂ© en 1917 aprĂšs la rĂ©volution de FĂ©vrier, il rentre Ă GouliaĂŻ PoliĂ© et participe Ă l'organisation des comitĂ©s autonomes de paysans et dâouvriers (soviets) et appelle Ă la collectivisation des terres et des usines.
En 1918, les armĂ©es austro-hongroise et allemande, puis nationaliste ukrainienne et enfin lâArmĂ©e des volontaires du gĂ©nĂ©ral DĂ©nikine et de Wrangel se livrent, successivement, au saccage de la rĂ©gion, voulant Ă©tablir leur propre pouvoir et rĂ©tablir les anciens propriĂ©taires. Makhno et ses compagnons parmi lesquels Maria Nikiforova organisent alors un mouvement de rĂ©sistance armĂ©e. Cet Ă©lan rĂ©volutionnaire est brisĂ© en mars 1918 par la signature du traitĂ© de Brest-Litovsk qui cĂšde l'Ukraine Ă l'Allemagne et Ă l'Autriche en Ă©change de la paix.
En 1919, les groupes de guérilla se transforment en une véritable armée, l'armée révolutionnaire insurrectionnelle ukrainienne (dite « Makhnovchtchina »), qui compte jusqu'à 50 000 hommes. Pour combattre les Armées blanches, il s'allie à l'Armée rouge qui se retourne finalement contre lui en 1920.
En 1921, vaincu, il fuit la Russie. ExpulsĂ© de plusieurs pays europĂ©ens, il s'installe finalement Ă Paris en 1925, oĂč il travaille comme ouvrier chez Renault Ă Boulogne-Billancourt.
En 1926, cherchant Ă tirer les leçons de la dĂ©faite, il rĂ©dige avec cinq autres anarchistes russes en exil un projet de « Plate-forme organisationnelle de lâunion gĂ©nĂ©rale des anarchistes » d'inspiration communiste libertaire. Voline et SĂ©bastien Faure s'y opposent et proposent, en rĂ©ponse, la synthĂšse anarchiste.
Il meurt le 25 juillet 1934 et est incinéré au cimetiÚre du PÚre-Lachaise en présence de centaines de personnes dont Voline qui prononce son éloge funÚbre.
Biographie
De l'enfance aux premiers combats
NĂ© Ă GouliaĂŻ PoliĂ©, Nestor Makhno est le cinquiĂšme fils dâune famille d'anciens serfs, paysans pauvres d'Ukraine orientale, berceau des cosaques zaporogues[1]. Son pĂšre meurt alors qu'il n'a que dix mois[3]. Son enfance est marquĂ©e par une grande misĂšre[4]. DĂšs l'Ăąge de sept ans, il travaille comme berger[5] - [6]. Ă huit ans, il va Ă l'Ă©cole l'hiver et travaille l'Ă©tĂ©. Il quitte dĂ©finitivement l'Ă©cole Ă douze ans et est ouvrier agricole Ă plein temps sur les terres de la noblesse et dans les fermes des koulaks, les paysans riches, souvent des colons allemands[3].
Il prend rapidement conscience de l'injustice dont les siens sont victimes. à l'ùge de treize ans, il assiste à une correction musclée donnée par ses jeunes maßtres à un garçon d'écurie. Il court alors chercher de l'aide auprÚs du premier garçon d'écurie, Batko Ivan, qui se rue sur les deux hommes. Tous les employés demandent alors leur compte auprÚs du propriétaire qui prend peur. Cette premiÚre révolte marque profondément le jeune Makhno[7].
Ă l'Ăąge de dix-sept ans, il travaille, d'abord comme apprenti peintre, puis comme ouvrier dans une fonderie[3].
Illégalisme révolutionnaire et condamnation à mort
Pendant la RĂ©volution russe de 1905, il est actif localement Ă HouliaĂŻpole (GouliaĂŻ-PoliĂ©), oĂč le rĂ©gime envoie un dĂ©tachement de gendarmes Ă cheval, qui rĂ©prime les rassemblements populaires, fouette ceux qui sont pris dans les rues et bat les prisonniers Ă coups de crosse[3].
à 16 ans, il rejoint l'« union des laboureurs pauvres »[8], un groupe de jeunes révolutionnaires qui se réclame du communisme libertaire[1] et s'oppose par l'action directe à la terreur gouvernementale, notamment aux moyens des « expropriations »[9] et de la redistribution de biens confisqués aux riches[8]. Comme nombre d'anarchistes de l'Empire russe[10], ils veulent répondre à la répression tsariste par la « Terreur noire »[11]. Ce groupe est animé par Waldemar Antoni. D'origine tchÚque, membre du « groupe des anarchistes-communistes d'Ekatérinoslav », il arrivé à Gouliaï-Polié aprÚs le « dimanche sanglant » du 9 janvier 1905[12], en apportant à ces jeunes faiblement cultivés les livres de Bakounine, Kropotkine et Proudhon ainsi que des livres de culture générale, dont l'astronomie qui les passionne[8] - [n 1]. En réaction aux succÚs de ce groupe, les koulaks et les pomiechtchiks (grands propriétaires fonciers) créent leur propre mouvement l'« Union des russes véritables », sous la direction du commissaire de police de la Russie tsariste. Ils se trouvent un bouc émissaire et guidés par leur slogan « tue le youpin, sauve la Russie » organisent des pogroms. l'Union des laboureurs pauvres combat ce mouvement et le détruit, « ce fut notre premiÚre victoire » note Makhno dans ses Mémoires[8].
Ă la fin 1906 et en 1907, la rĂ©pression s'abat sur le groupe. Makhno est arrĂȘtĂ© et accusĂ© d'assassinats politiques, mais libĂ©rĂ© faute de preuves. En 1908, Ă la suite de la dĂ©nonciation d'un informateur infiltrĂ© dans le groupe par la police, il est arrĂȘtĂ© et incarcĂ©rĂ©[3].
En mars 1910, Makhno et treize de ses camarades[11] sont jugés par un tribunal militaire. Il est condamné à la peine de mort par pendaison. En raison de son jeune ùge et des efforts de sa mÚre, la peine est commuée en réclusion à perpétuité[5] assortie de travaux forcés.
Il est incarcéré à la prison de Boutyrka, qui est, « à cette époque, une sorte d'université révolutionnaire »[14]. Il y étudie notamment Bakounine[15], Kropotkine et son concept de l'entraide. Il rencontre Piotr Archinov avec qui il parle beaucoup. En raison de son caractÚre peu conciliant, Makhno est réguliÚrement enchaßné et mis au cachot. Cette expérience explique sa haine des prisons et, plus tard, pendant la guerre civile, en entrant dans une ville nouvellement conquise, son premier geste est de libérer tous les prisonniers et de détruire la prison[3].
GrĂące Ă la rĂ©volution de FĂ©vrier, le 2 mars 1917, aprĂšs huit ans et huit mois de prison, Makhno est libĂ©rĂ© en mĂȘme temps que tous les autres prisonniers politiques.
Le soviet de HouliaĂŻpole et la socialisation des terres
Fin mars 1917, il retourne Ă HouliaĂŻpole oĂč il est bien accueilli. AprĂšs ses annĂ©es de prison, la souffrance, mais aussi l'Ă©tude, Makhno n'est plus un jeune militant inexpĂ©rimentĂ©, mais un anarchiste qui a Ă©prouvĂ© sa volontĂ© et forgĂ© des idĂ©es prĂ©cises sur la lutte rĂ©volutionnaire. TĂ©moin de l'attitude dominatrice des intellectuels[16], il ne croit pas en l'honnĂȘtetĂ© des hommes politiques[17]. Il retrouve ses anciens camarades et les convainc d'agir immĂ©diatement en organisant les paysans et les ouvriers. Favorisant la concertation et la conscientisation, au cours d'une multitude de rĂ©unions et d'Ă©lections furent discutĂ©s, entre autres, ce qu'Ă©taient une coopĂ©rative, une commune, une union, un dĂ©lĂ©guĂ©, le rĂŽle d'un soviet ou encore, ce que signifiait prendre les terres[8].
Le 29 mars 1917, une union professionnelle des ouvriers agricoles, l'Union des paysans[18], est fondée et les paysans refusent de payer le loyer aux propriétaires[5]. Makhno intervient également dans la grÚve victorieuse d'une usine appartenant à son ancien patron et dans l'organisation du syndicat local des charpentiers et des ouvriers métallurgistes dont il est nommé président[19].
Du 5 au 7 aoĂ»t, Ă GouliaĂŻ PoliĂ©, une assemblĂ©e rĂ©gionale dĂ©cide de rĂ©organiser les syndicats paysans en un soviet des dĂ©lĂ©guĂ©s, paysans et travailleurs[3]. Makhno recrute une petite troupe de paysans armĂ©s et entreprend dâexproprier les aristocrates locaux et de distribuer les terres aux paysans pauvres[19]. Mais le projet est retardĂ© par l'opposition des propriĂ©taires fonciers et des koulaks qui s'organisent et font appel aux autoritĂ©s provisoires de Moscou. Le 29 aoĂ»t, en urgence alors que le gĂ©nĂ©ral Kornilov tente de prendre le pouvoir Ă PĂ©trograd, le soviet de GouliaĂŻ PoliĂ© forme un ComitĂ© pour le salut de la rĂ©volution, dont Makhno est nommĂ© responsable. Le lendemain, ce comitĂ© dĂ©cide l'abolition des privilĂšges et de dĂ©sarmer les propriĂ©taires afin de prĂ©parer les expropriations et d'appliquer le dĂ©cret sur la terre tel qu'il avait Ă©tĂ© discutĂ© Ă GouliaĂŻ PoliĂ© pendant des mois[8].
Le 25 septembre, le congrÚs des soviets et organisations paysannes convoque les grands propriétaires et les koulaks, munis de leurs titres de propriété (terre, élevage et équipement), qui sont saisis. Un inventaire est dressé et partagé de façon égalitaire[5], y compris avec les anciens propriétaires. La propriété fonciÚre est transformée en propriété sociale. Le principe veut que personne ne possÚde plus de terre qu'il n'est capable de cultiver seul, sans recourir à des salariés[3]. Cette action d'expropriation et de redistribution des terres, réalisée dans la concertation, anticipe l'autre décret sur la terre promulgué le 26 octobre 1917 et que le parti bolchévique arrivé au pouvoir imposera de façon violente[8].
Makhno veut construire un nouvel ordre social « oĂč il n'y aurait ni esclavage, ni mensonge, ni honte, ni divinitĂ©s mĂ©prisables, ni chaĂźnes, oĂč l'on ne pourrait acheter ni l'amour, ni l'espace, oĂč il n'y aurait que la vĂ©ritĂ© et la sincĂ©ritĂ© des hommes »[20].
Sur un territoire de deux millions et demi d'habitants affranchi de tout pouvoir Ă©tatique, les insurgĂ©s forment des communes agraires autonomes dotĂ©es des organes d'une dĂ©mocratie directe : soviets libres et comitĂ©s de base[1]. Les terres, les usines et les ateliers sont expropriĂ©s avant d'ĂȘtre collectivisĂ©s et pour certains autogĂ©rĂ©s. Des communes sont crĂ©Ă©es sur la base du volontarisme, de l'Ă©galitĂ© et la solidaritĂ©[7].
DĂ©ception Ă Moscou
L'Ă©lan rĂ©volutionnaire ukrainien est brisĂ© en mars 1918 lorsque LĂ©nine signe le traitĂ© de Brest-Litovsk qui cĂšde l'Ukraine Ă l'Allemagne et Ă l'Autriche en Ă©change de la paix. L'Ukraine est occupĂ©e en moins de trois mois par les armĂ©es austro-allemandes. L'occupant fait revenir les propriĂ©taires et arrĂȘte les rĂ©volutionnaires.
Le congrÚs anarchiste de Taganrog, à la fin avril, décide d'organiser la guérilla par petites unités de cinq à dix combattants, de collecter des armes et de préparer un soulÚvement paysan généralisé. Il décide également l'envoi d'une délégation à Moscou, dont Makhno[3].
En juin 1918, Makhno est Ă Moscou pour « consulter quelques vieux militants anarchistes sur les mĂ©thodes et les tendances Ă suivre dans le travail libertaire rĂ©volutionnaire parmi les paysans de lâUkraine »[21]. Il rencontre Piotr Archinov et Pierre Kropotkine dont il dit « avoir beaucoup apprĂ©ciĂ© certains conseils »[21].
En avril, la TchĂ©ka inflige une sĂ©vĂšre dĂ©faite au mouvement libertaire en l'expulsant de ses locaux, interdisant ses publications et emprisonnant les militants[21]. Pour Makhno, venant d'une zone oĂč les libertĂ©s de parole et d'organisation sont toujours vivantes, la faiblesse des anarchistes moscovites est un choc. Moscou lui apparaĂźt comme « la capitale de la rĂ©volution de papier », ne produisant que des rĂ©solutions et des slogans vides tandis que le parti bolchĂ©vik installe une dictature par la force et la fraude[3].
Un peu par hasard[3], il rencontre LĂ©nine au Kremlin. L'entretien porte « sur trois points : la mentalitĂ© des paysans en Ukraine ; les perspectives immĂ©diates pour ce pays et la nĂ©cessitĂ© pour les bolcheviks de crĂ©er une armĂ©e rĂ©guliĂšre (ArmĂ©e rouge) ; le dĂ©saccord entre le bolchevisme et lâanarchisme. Sa conversation, tout en prĂ©sentant un certain intĂ©rĂȘt, fut trop brĂšve et superficielle pour apporter quelque chose de vraiment important »[21] (voir la section Citations).
Makhno retourne en Ukraine car il souhaite libérer Gouliaï Polié. En septembre 1918, il s'associe avec Fedir Shchus, ancien matelot dirigeant un petit détachement de résistants. Malgré leur faible nombre (une douzaine à peine), ils entrent dans la ville, tirent sur l'occupant, et déclenchent le soulÚvement des habitants. Le village est libéré, ce sera le début de l'organisation de la libération de l'Ukraine coordonnée par Makhno[8], il est désormais surnommé « batko » (petit pÚre) du fait de ses qualités de commandement militaire[10] - [22] et de l'affection populaire.
Les blancs, les rouges et l'Armée révolutionnaire insurrectionnelle ukrainienne
Un mois aprĂšs la RĂ©volution d'Octobre, l'arrivĂ©e au pouvoir des bolcheviks, qui ont comme mot d'ordre « la paix immĂ©diate », dĂ©bouche en dĂ©cembre sur l'armistice de Brest-Litovsk puis sur la paix signĂ©e en mars 1918. La Russie renonce Ă sa souverainetĂ© sur plusieurs territoires et reconnaĂźt l'indĂ©pendance de l'Ukraine « grenier Ă blĂ© et cĆur industriel de la Russie » qui est aussitĂŽt occupĂ©e par les armĂ©es austro-allemandes.
à cette occupation étrangÚre s'ajoute une guerre civile entre les bolchéviks et les Blancs de Dénikine. C'est dans ce cadre que se situe le soulÚvement initié par Makhno qui aprÚs avoir combattu les Allemands et les Blancs en Ukraine résiste au pouvoir centralisateur des bolchéviks[23].
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Slogan : « Mort Ă tous ceux qui s'opposent Ă la libertĂ© des travailleurs ! ». En 1918, fort de son succĂšs Ă GouliaĂŻ-PoliĂ©, sa rĂ©putation grandit. « BientĂŽt, Makhno devint le point de ralliement de tous les insurgĂ©s », Ă©crit Voline[24]. Makhno voit se rassembler autour de lui les autres dĂ©tachements de rĂ©sistants. En octobre, le plus important le rejoint, c'est celui du cheminot Viktor Belash, Makhno lui confie la responsabilitĂ© de fĂ©dĂ©rer cette armĂ©e composite[8] et d'en ĂȘtre le chef d'Ă©tat-major. Ainsi est crĂ©Ă©e l'ArmĂ©e rĂ©volutionnaire insurrectionnelle ukrainienne qui combat avec succĂšs les forces antisĂ©mites ukrainiennes de Petlioura ainsi que les armĂ©es blanches. L'armĂ©e insurrectionnelle paysanne pratique la tactique de la guĂ©rilla et est remarquablement mobile. Elle est organisĂ©e sur les bases, spĂ©cifiquement libertaires, du volontariat : tous les gradĂ©s sont Ă©lus par les soldats[25] et la discipline est librement consentie. Ces rĂšgles sont observĂ©es par tous[26].
AprÚs la victoire contre les Blancs, l'Armée rouge, qui a passé trois alliances tactiques temporaires avec Makhno[17], a désormais les mains libres et se retourne contre lui.
En août 1921, aprÚs des mois de combats acharnés contre les bolchéviques, Makhno quitte l'Ukraine et franchit la frontiÚre roumaine[27].
Pour les communistes libertaires, l'ArmĂ©e rĂ©volutionnaire insurrectionnelle ukrainienne est un symbole du combat pour un communisme non autoritaire. Sa dĂ©faite face Ă lâArmĂ©e rouge est celle du communisme non autoritaire face au communisme totalitaire Ă©tabli depuis 1918 par les Bolcheviques.
RĂ©alisations constructives
Selon La Voie vers la Liberté, organe du mouvement insurrectionnel[28] :
« La makhnovchtchina n'est pas l'anarchisme. L'armĂ©e makhnoviste n'est pas une armĂ©e anarchiste, elle n'est pas formĂ©e par des anarchistes. L'idĂ©al anarchiste de bonheur et d'Ă©galitĂ© gĂ©nĂ©rale ne peut ĂȘtre atteint Ă travers l'effort d'une armĂ©e, quelle qu'elle soit, mĂȘme si elle Ă©tait formĂ©e exclusivement par des anarchistes. L'armĂ©e rĂ©volutionnaire, dans le meilleur des cas, pourrait servir Ă la destruction du vieux rĂ©gime abhorrĂ©; pour le travail constructif, l'Ă©dification et la crĂ©ation, n'importe quelle armĂ©e, qui, logiquement, ne peut s'appuyer que sur la force et le commandement, serait complĂštement impuissante et mĂȘme nĂ©faste. Pour que la sociĂ©tĂ© anarchiste devienne possible, il est nĂ©cessaire que les ouvriers eux-mĂȘmes dans les usines et les entreprises, les paysans eux-mĂȘmes, dans leurs pays et leurs villages, se mettent Ă la construction de la sociĂ©tĂ© anti-autoritaire, n'attendant de nulle part des dĂ©crets-lois. Ni les armĂ©es anarchistes, ni les hĂ©ros isolĂ©s, ni les groupes, ni la ConfĂ©dĂ©ration anarchiste ne crĂ©eront une vie libre pour les ouvriers et les paysans. Seuls les travailleurs eux-mĂȘmes, par des efforts conscients, pourront construire leur bien-ĂȘtre, sans Ătat ni seigneurs. »
Communes libres
ParallÚlement à ses activités militaires, Makhno contribue à la création, sur une région de trois cents kilomÚtres de diamÚtre qui va de la mer Noire au Donbass[17], d'un embryon de société rurale libertaire fondée sur l'autogestion[29]. Durant plusieurs mois, les paysans ukrainiens eurent le sentiment de vivre - d'aprÚs les témoignages de l'époque - « sans aucun pouvoir politique »[29].
Des communes libres s'auto-organisent sur les bases de lâentraide matĂ©rielle et morale, et des principes non autoritaires et Ă©galitaires. Chaque commune est dotĂ©e dâune superficie de terre correspondant Ă ce que ses membres peuvent cultiver. MalgrĂ© une situation militaire difficile, trois congrĂšs rĂ©gionaux sont organisĂ©s le 23 janvier 1919, le 12 fĂ©vrier et le 10 avril 1920[30]. Ces congrĂšs, qui regroupent Ă la fois des dĂ©lĂ©guĂ©s, des paysans et des soldats, ont pour fonction de coordonner les efforts pour la rĂ©alisation rapide des objectifs Ă©conomiques et sociaux que se fixent les masses paysannes. Le troisiĂšme congrĂšs rassemble les dĂ©lĂ©guĂ©s de 72 districts reprĂ©sentant plus de 2 millions d'hommes et de femmes. Ă la fin de ce congrĂšs tombe une dĂ©pĂȘche, signĂ©e Pavel Dybenko, commandant de la division bolchĂ©vique : le congrĂšs est dĂ©clarĂ© contre-rĂ©volutionnaire et ses organisateurs hors la loi[8].
Makhno est partisan de Soviets de travail libres[29] qui contrairement aux Soviets politiques des bolchĂ©viks, sont des organes d'auto-gouvernement qui encouragent les libertĂ©s dâexpression, de parole, de presse et dâassociation[31].
Nabat
Par ailleurs, il développe des liens avec les forces militantes anarchistes qui se structurent.
La ConfĂ©dĂ©ration d'organisations anarchistes d'Ukraine est fondĂ©e en novembre 1918 Ă Koursk. Le programme de Nabat peut se rĂ©sumer par le rejet des groupes privilĂ©giĂ©s (non-travailleurs), la mĂ©fiance envers tous les partis, la nĂ©gation de toute dictature (principalement celle d'une organisation sur le peuple), la nĂ©gation du principe de l'Ătat, le rejet d'une pĂ©riode « transitoire » et l'auto-direction des travailleurs par des soviets libres.
En avril 1919, à Elizavetgrad, Nabat dénonce la mainmise des bolcheviks sur les soviets et l'organisation purement militariste de l'Armée rouge, elle se prononce pour une « armée de partisans révolutionnaires » du type Makhnovxhtchina[32].
Preuve de ces liens tissés entre Nabat et makhnovistes, en août 1919, Voline est nommé responsable du « Conseil militaire insurrectionnel » de la Makhnovchtchina[33].
Exil
Le , Makhno et 78 de ses partisans se rĂ©fugient en Roumanie, d'oĂč le commissaire du peuple aux Affaires Ă©trangĂšres d'URSS, Tchitcherine, tente vainement de le faire extrader et juger pour « activitĂ© terroriste » contre l'Ukraine.
« Il nâest plus le jeune rĂ©volutionnaire romantique de 1919. Il a vieilli et ressemble maintenant Ă un chef de guerre. Cette mĂ©tamorphose Ă contretemps ainsi quâune balafre laissent augurer de la difficultĂ© Ă sâintĂ©grer en terre inconnue, Ă une vie civile pacifique quâil nâa plus connue depuis 1906[17]. »
Il passe ensuite en Pologne oĂč il est incarcĂ©rĂ©, jugĂ© pour de prĂ©tendus forfaits accomplis en Ukraine contre les intĂ©rĂȘts de la Pologne, et acquittĂ©[21].
Il rejoint Dantzig et y est emprisonnĂ©. Il parvient Ă s'Ă©vader, avec lâaide de ses camarades, gagne Berlin avant de s'installer Ă Paris en 1925[21].
Synthétisme contre plateformisme
En juin 1926, Ă l'initiative de Nestor Makhno, Piotr Archinov et Ida Mett, le « Groupe des anarchistes russes Ă lâĂ©tranger » publie en russe la « Plate-forme organisationnelle de lâunion gĂ©nĂ©rale des anarchistes (projet) ». En octobre, Voline en termine la traduction et le texte paraĂźt en français aux Ă©ditions de la Librairie internationale[30].
La Plate-forme est composĂ©e de trois parties : une partie gĂ©nĂ©rale, sur le capitalisme et la stratĂ©gie pour le renverser ; une partie constructive, sur le projet communiste libertaire, et une partie organisationnelle, sur le mouvement anarchiste lui-mĂȘme[34].
La partie gĂ©nĂ©rale affirme que lâanarchisme nâest pas une « belle fantaisie ni une idĂ©e abstraite de philosophie », mais un mouvement rĂ©volutionnaire ouvrier. Elle propose une grille dâanalyse reposant sur le matĂ©rialisme et la lutte des classes comme moteur de lâhistoire. Dans une situation rĂ©volutionnaire, lâorganisation anarchiste doit proposer une orientation « dans tous les domaines de la rĂ©volution sociale ». Lâenjeu est de « relier la solution de ces problĂšmes Ă la conception gĂ©nĂ©rale du communisme libertaire ».
La partie constructive propose un projet de sociĂ©tĂ© transitoire. La production industrielle suit le modĂšle des soviets fĂ©dĂ©rĂ©s. Pour ce qui est de la consommation et de la question agraire, la Plate-forme se dĂ©marque du « communisme de guerre » de LĂ©nine, qui consista Ă spolier les campagnes pour nourrir les villes. Quant Ă la dĂ©fense de la rĂ©volution, le modĂšle est celui de la Makhnovchtchina : « caractĂšre de classe de lâarmĂ©e », « volontariat », « libre discipline », « soumission complĂšte de lâarmĂ©e rĂ©volutionnaire aux masses ouvriĂšres et paysannes ».
Pour finir, la partie organisationnelle propose quatre « principes fondamentaux » pour une organisation anarchiste : lâunitĂ© thĂ©orique, lâunitĂ© tactique, la responsabilitĂ© collective et le fĂ©dĂ©ralisme.
En 1927, il rencontre Alexandre Berkman[35].
En avril 1927, Voline et sept de ses amis publient un pamphlet de 40 pages « RĂ©ponse Ă la Plate-forme ». Le ton en est polĂ©mique, les auteurs accusent les plate-formistes d'avant-gardisme et de vouloir « bolcheviser » lâanarchisme[17]. Chaque point de la Plate-forme y est dĂ©cortiquĂ© et rĂ©futĂ©. Le caractĂšre de classe de lâanarchisme est niĂ©, lâanarchisme Ă©tant Ă©galement une conception « humanitaire et individuelle ». La partie constructive est comparĂ©e au « programme de transition » lĂ©niniste. Les principes organisationnels sont assimilĂ©s Ă de la discipline de caserne. MĂȘme la dĂ©fense de la rĂ©volution, inspirĂ©e de la Makhnovchtchina, est rĂ©prouvĂ©e. Les auteurs de la RĂ©ponse y voient la « crĂ©ation dâun centre politique dirigeant, dâune armĂ©e et dâune police se trouvant Ă la disposition de ce centre, ce qui signifie, au fond, lâinauguration dâune autoritĂ© politique transitoire de caractĂšre Ă©tatique »[36].
Quelques semaines plus tard, Piotr Archinov publie « La réponse aux confusionnistes de l'anarchisme »[37].
En 1928, SĂ©bastien Faure et Voline Ă©laborent la synthĂšse anarchiste qui vise Ă surmonter les divisions internes, tant thĂ©oriques quâorganisationnelles, du mouvement anarchiste[38]. Voline propose une synthĂšse des diffĂ©rents courants du mouvement existants Ă l'Ă©poque : communiste libertaire, anarcho-syndicaliste, individualiste. D'aprĂšs Voline, ces courants sont apparentĂ©s et proches les uns des autres, ils nâexistent qu'Ă cause dâun malentendu artificiel. Il faut donc faire une synthĂšse thĂ©orique et philosophique des doctrines sur lesquelles ils reposent, aprĂšs quoi on pourra en faire la fusion et envisager la structure et les formes prĂ©cises dâune organisation reprĂ©sentant ces trois tendances[39].
La controverse entre synthĂ©tistes et plateformistes se poursuit jusquâen 1931 : Ă lâaccusation de « bolchevisme » des uns, rĂ©pond celle de « dilettantisme » des autres.
Fin de vie dans la misĂšre
Arrivé à Paris en avril 1925, il est hébergé par des amis russes à Saint-Cloud, puis à Romainville. Sa famille s'installe, le 21 juin 1926, à Vincennes.
Physiquement diminuĂ©, atteint de tuberculose et couvert de cicatrices : « Son corps nâest que cicatrices et des morceaux de mitraille circulent sous sa peau », dit Louis Lecoin. En 1928, une intervention chirurgicale ne parvient pas Ă le soulager des morceaux de mitraille.
Ne supportant pas d'ĂȘtre longtemps debout, il est pourtant contraint de travailler pour survivre. Il sera un moment aide-fondeur Ă Vincennes, puis tourneur chez Renault Ă Boulogne-Billancourt[40], tandis que sa compagne travaille dans une usine de chaussures Ă Paris.
à Paris, Makhno retrouve Voline et d'autres exilés russes. Avec Piotr Archinov et Ida Mett, il forme le groupe Dielo Trouda.
Il entreprend la rĂ©daction de ses MĂ©moires avec lâaide dâIda Mett. Le premier tome, La RĂ©volution russe en Ukraine, paraĂźt en 1927. Ses MĂ©moires, dont le rĂ©cit s'arrĂȘte en 1918, restent inachevĂ©s.
Le 16 mai 1927, il fait l'objet d'un ordre d'expulsion, qui n'est pas exécuté grùce à l'intervention de Louis Lecoin, sous réserve qu'il respecte une stricte neutralité politique.
En juillet, il rencontre Buenaventura Durruti et Francisco Ascaso à qui il affirme que les conditions d'une révolution libertaire sont plus propices en Espagne qu'en Russie parce qu'il y existe un prolétariat et une paysannerie de tradition révolutionnaire et que les anarchistes espagnols ont un sens de l'organisation qui manquait en Russie : « C'est l'organisation qui assure la réussite en profondeur de toutes les révolutions »[3].
Il vit dans la misĂšre. LâUnion anarchiste communiste lance, le 6 avril 1929, dans Le Libertaire un appel à « une solidaritĂ© de longue haleine en faveur de Makhno ».
En 1929, avec sa famille, il est invité par le groupe anarchiste d'Aimargues dans le Gard. Galina Kouzmenko (1896-1978), sa compagne, et sa fille Lucie y restent un an.
Sa santĂ© se dĂ©grade, il est hospitalisĂ© le 16 mars 1934 Ă lâhĂŽpital Tenon, Ă Paris. Nestor Makhno meurt au matin du 25 juillet 1934. Le 28 juillet, il est incinĂ©rĂ© au cimetiĂšre du PĂšre-Lachaise, en prĂ©sence de plusieurs centaines de personnes, dont Voline qui prononce son Ă©loge funĂšbre. Ses cendres sont conservĂ©es au columbarium du PĂšre-Lachaise sous le no 6685[41] - [42].
Controverses
Accusation d'« antisémitisme »
En 1926, Makhno doit se défendre des accusations calomnieuses d'antisémitisme portées par le journal communiste L'Humanité et relayées par l'écrivain Joseph Kessel qui le dépeint en tyran antisémite dans sa nouvelle « Makhno et sa juive ». Intoxication des services secrets soviétiques ?
« [âŠ] tout, jusquâau nom des personnages, est recopiĂ© d'un Ă©crit publiĂ© par un officier blanc, Guerassimenko, accusĂ© dâespionnage en faveur des bolcheviks[24]. Kessel nâinvente quâun procĂ©dĂ© pour Ă©viter lâaccusation de plagiat : un des amis de lâauteur aurait entendu le rĂ©cit de la bouche dâun immigrĂ© russe, Ă lâissue dâune nuit fortement alcoolisĂ©e dans un bar de lâĂ©migration blanche Ă Paris⊠»[17]. »
Makhno rĂ©pond : « Toute tentative de pogrom ou de pillage fut chez nous Ă©touffĂ©e dans lâĆuf. Ceux qui se rendirent coupables de tels actes furent toujours fusillĂ©s sur les lieux mĂȘmes de leurs forfaits. »[43]
« Une diffamation particuliĂšrement ignoble fut lancĂ©e [âŠ] contre le mouvement makhnoviste en gĂ©nĂ©ral et contre Makhno personnellement. Elle est rĂ©pĂ©tĂ©e par de nombreux auteurs de tous camps et par des bavards de tout acabit. Les uns la rĂ©pandent intentionnellement. Dâautres [âŠ] la rĂ©pĂštent, sans avoir le scrupule de contrĂŽler les « on-dit » et dâexaminer les faits de plus prĂšs. [âŠ] Nous pourrions couvrir des dizaines de pages en apportant des preuves massives, irrĂ©futables, de la faussetĂ© de ces assertions [âŠ] raconter quelques actes de rĂ©pression spontanĂ©e exercĂ©e par Makhno lui-mĂȘme ou par dâautres makhnovistes, contre la moindre manifestation dâun esprit antisĂ©mite [âŠ]. Notons sommairement quelques vĂ©ritĂ©s essentielles :
- Un rĂŽle assez important fut tenu dans lâarmĂ©e makhnoviste par des rĂ©volutionnaires dâorigine juive ;
- Quelques membres de la Commission dâĂ©ducation et de propagande furent des Juifs ;
- Ă part les nombreux combattants juifs dans les diverses unitĂ©s de lâarmĂ©e, il y avait une batterie servie uniquement par des artilleurs juifs et un dĂ©tachement dâinfanterie juif ;
- Les colonies juives dâUkraine fournirent Ă lâarmĂ©e makhnoviste de nombreux volontaires ;
- Dâune façon gĂ©nĂ©rale, la population juive, trĂšs nombreuse en Ukraine, prenait une part active et fraternelle Ă toute lâactivitĂ© du mouvement. Les colonies agricoles juives, dissĂ©minĂ©es dans les districts de Marioupol, de Berdiansk, dâAlexandrovsk, etc., participaient aux assemblĂ©es rĂ©gionales des paysans, des ouvriers et des partisans ; ils envoyaient leurs dĂ©lĂ©guĂ©s au Conseil rĂ©volutionnaire militaire rĂ©gional ;
- Les Juifs riches et rĂ©actionnaires eurent certainement Ă souffrir de lâarmĂ©e makhnoviste, non pas en tant que Juifs, mais uniquement en tant que contre-rĂ©volutionnaires, de mĂȘme que les rĂ©actionnaires non Juifs. »
Pour l'historien Elias Tcherikover (1881-1943), spécialisé dans les recherches sur les persécutions et sur les pogroms en Russie[21] :
« [âŠ] sous rĂ©serve des tĂ©moignages exacts qui pourront mâarriver dans lâavenir : une armĂ©e est toujours une armĂ©e, quelle quâelle soit. Toute armĂ©e commet, fatalement, des actes blĂąmables et rĂ©prĂ©hensibles [âŠ] LâarmĂ©e makhnoviste ne fait pas exception Ă cette rĂšgle. Elle a commis, elle aussi, des actes rĂ©prĂ©hensibles [âŠ] Mais [âŠ] dans lâensemble, lâattitude de lâarmĂ©e de Makhno nâest pas Ă comparer avec celle des autres armĂ©es qui ont opĂ©rĂ© en Russie pendant les Ă©vĂ©nements de 1917-1921. Je puis vous certifier deux faits, dâune façon absolument formelle.
- Il est incontestable que parmi toutes ces armĂ©es, y compris lâArmĂ©e rouge, câest lâarmĂ©e de Makhno qui sâest comportĂ©e le mieux Ă lâĂ©gard de la population civile en gĂ©nĂ©ral et de la population juive en particulier. Jâai lĂ -dessus de nombreux tĂ©moignages irrĂ©futables. La proportion des plaintes justifiĂ©es contre lâarmĂ©e makhnoviste, en comparaison avec dâautres, est de peu dâimportance.
- Ne parlons pas des pogroms soi-disant organisĂ©s ou favorisĂ©s par Makhno lui-mĂȘme. Câest une calomnie ou une erreur. Rien de cela nâexiste. Quant Ă lâarmĂ©e makhnoviste comme telle, jâai eu des indications et des dĂ©nonciations prĂ©cises Ă ce sujet. Mais, jusquâĂ ce jour au moins, chaque fois que jâai voulu contrĂŽler les faits, jâai Ă©tĂ© obligĂ© de constater quâĂ la date indiquĂ©e aucun dĂ©tachement makhnoviste ne pouvait se trouver au lieu indiquĂ©, toute lâarmĂ©e se trouvant loin de lĂ . Cherchant des prĂ©cisions, jâĂ©tablissais ce fait, chaque fois, avec une certitude absolue : au lieu et Ă la date du pogrome, aucun dĂ©tachement makhnoviste nâopĂ©rait ni ne se trouvait dans les parages. Pas une fois je ne pus constater la prĂ©sence dâune unitĂ© makhnoviste Ă lâendroit oĂč un pogrom juif eut lieu. Par consĂ©quent le pogrom ne fut pas lâĆuvre des makhnovistes. »
De son cÎté, Paul Avrich écrit, à propos de l'antisémitisme présumé de Makhno, que tous les camps l'ont accusé de persécutions et de pogroms antisémites. Cependant, ces affirmations sont basées sur des rumeurs ou des calomnies et restent non prouvées[44]. Avrich note que nombre de militants d'origine juive, comme Voline et Aron Baron, ont été actifs dans la Commission culturelle-éducation. Mais la grande majorité des combattants d'origine juive, qui ont formé une partie significative de l'armée, se sont battus dans des détachements spécifiques d'artillerie ou d'infanterie aux cÎtés des Ukrainiens, des Russes et d'autres nationalités.
Par ailleurs, le Comité central de l'organisation sioniste Merkaz qui a réguliÚrement rendu compte des pogroms organisés par les Blancs, les nationalistes ou l'Armée rouge, n'a jamais porté la moindre accusation contre Makhno. Aujourd'hui, l'Encyclopaedia Judaica lui rend justice[45].
La réalisatrice HélÚne Chùtelain précise : « La légende construite par la propagande soviétique en fait un anarchiste-bandit-antisémite contre-révolutionnaire ; pour ceux de Gouliaïpolié, il défend au contraire la liberté et les pauvres, et les journaux makhnovistes montrent qu'il a aussi défendu les Juifs »[46].
Relations entre les makhnovistes et les colons mennonites
Les communautés allemandes et mennonites en Ukraine considéraient Makhno comme un instigateur de banditisme paramilitaire contre des fermiers innocents, et un « monstre inhumain dont le chemin est littéralement trempé de sang »[47]. Il est constamment désigné comme un terroriste ou un bandit dans la littérature mennonite.
à l'ùge de 11 ans, Makhno avait commencé à travailler comme bouvier sur le domaine Janzen à Silberfeld. C'est ici qu'il a commencé à développer une haine pour les classes dirigeantes. Dans ses Mémoires, il écrit :
« Ă cette Ă©poque, je commençais Ă Ă©prouver de la colĂšre, de l'envie et mĂȘme de la haine envers le propriĂ©taire [Janzen] et surtout envers ses enfants - ces jeunes fainĂ©ants qui me dĂ©passaient souvent bien soignĂ©s et sains. J'Ă©tais sale et habillĂ© de chiffons, pieds nus et je puais le fumier aprĂšs avoir nettoyĂ© l'Ă©table des veaux[48]. »
Makhno a travaillé aussi à l'usine Kroeger appartenant à un mennonite à Gouliaï-Polié.
Tout au long de la guerre civile, Mahkno et ses troupes ont attaqué de nombreuses colonies et propriétés allemandes et mennonites dans l'oblast de Katerynoslav. Les grandes propriétés rurales des mennonites étaient des cibles importantes en raison de leur richesse et de la proximité de Gouliaï-Polié[49]. La colonie de Schönfeld, adjacente à la région de Gouliaï-Polié, était unique en ce sens qu'elle se composait principalement de propriétés mennonites à travers une vaste zone. Les colonies mennonites étaient visées par Makhno car, en tant que propriétaires de fermes et de domaines prospÚres, elles étaient considérées comme des koulaks - des fermiers aisés qui exploitaient le travail de la paysannerie environnante, principalement ukrainienne. Les Ukrainiens étaient traditionnellement engagés par les mennonites riches comme domestiques et ouvriers agricoles.
Alors que leurs croyances religieuses ne leur permettaient pas de servir dans l'armée du tsar, de nombreux mennonites avaient aidé l'effort de guerre russe en accomplissant un service national dans des rÎles non combattants, notamment dans les unités forestiÚres et médicales. Les origines allemandes des mennonites ont également servi à enflammer des sentiments négatifs pendant la période de la révolution, car de nombreux makhnovistes avaient des familles qui avaient souffert sous l'occupation germano-austro-hongroise en 1918. Le propre frÚre de Makhno, Emelian - un ancien combattant de guerre handicapé - a été assassiné et la maison de sa mÚre a été brûlée par les occupants allemands.
Les mennonites eux-mĂȘmes, dĂ©pouillĂ©s de leurs richesses et de leurs biens pendant la rĂ©volution, embrassĂšrent l'occupant qui promettait de les rĂ©tablir en tant que propriĂ©taires terriens. Des mennonites ont accompagnĂ© des dĂ©tachements punitifs contre la paysannerie, ce qui a grandement contribuĂ© Ă l'amertume croissante entre mennonites et Ukrainiens. En octobre 1918, les forces austro-hongroises et les « colons allemands » incendiĂšrent le village pro-makhnoviste de Bolche-NikholaĂŻevka et assassinĂšrent beaucoup de ses habitants. Makhno a rĂ©pondu par une violente campagne de reprĂ©sailles contre les colonies et les domaines allemands / mennonites. En mĂȘme temps, Makhno exprimait son opposition au massacre aveugle des colons et Ă©tablissait des « rĂšgles de base » pour l'occupation des colonies[50].
Ă l'hiver 1918-1919, la plupart des habitants de la colonie de Schönfeld s'Ă©taient rĂ©fugiĂ©s dans la relative sĂ©curitĂ© de la colonie de Molotschna. Sous l'occupation allemande, les mennonites avaient Ă©tĂ© encouragĂ©s Ă former des unitĂ©s d'autodĂ©fense (Selbstschutz). Les jeunes mennonites Ă©taient entraĂźnĂ©s et armĂ©s sous la surveillance d'officiers allemands. Rompant avec prĂšs de quatre siĂšcles de pacifisme, l'approbation tacite du Selbstschutz fut donnĂ©e par la direction mennonite Ă la confĂ©rence de Lichtenau [30 juin-2 juillet 1918][51]. DestinĂ© exclusivement Ă la dĂ©fense de la colonie, avec l'arrivĂ©e de l'ArmĂ©e des volontaires du gĂ©nĂ©ral blanc Anton DĂ©nikine, le Selbstschutz fut progressivement entraĂźnĂ© dans des opĂ©rations offensives contre Makhno. Plus tard pendant la guerre civile, des mennonites ont Ă©galement formĂ© des bataillons ethniques au sein de l'ArmĂ©e blanche. Le Selbstschutz a d'abord rĂ©ussi Ă protĂ©ger leurs communautĂ©s contre les partisans de Makhno, mais il a Ă©tĂ© dĂ©bordĂ© une fois que les anarchistes se sont alliĂ©s avec l'ArmĂ©e rouge, qui Ă©tait entrĂ©e en Ukraine en fĂ©vrier 1919[52]. Les mennonites de la colonie de Molotschna Ă©taient sous occupation makhnoviste-rouge commune jusqu'Ă ce que les Blancs franchissent le front sud en mai 1919. AprĂšs l'attaque dĂ©vastatrice de Makhno sur l'arriĂšre-garde de Denikine en septembre-octobre 1919, les colonies mennonites se retrouvent sous occupation makhnoviste. L'annĂ©e 1919 a vu le plus grand nombre de mennonites tuĂ©s - environ 827 ou 67 % de tous les dĂ©cĂšs de la guerre civile mennonite. La grande majoritĂ© d'entre elles s'est produite entre octobre et dĂ©cembre. Pendant cette pĂ©riode, d'importants massacres ont eu lieu Ă Eichenfeld (Yazykovo), Blumenort (Molotschna), Steinfeld, Ebenfeld (Borozenko) et MĂŒnsterberg (Zagradovka) alors qu'ils Ă©taient sous le contrĂŽle administratif des makhnovistes. La colonie de Chortitza a Ă©galement subi un grand nombre de morts et de vols.
MalgrĂ© le dĂ©bat et l'enquĂȘte en cours sur la culpabilitĂ© personnelle de Makhno dans les massacres, il n'y a actuellement aucune preuve qu'il ait Ă©tĂ© prĂ©sent ou qu'il ait sanctionnĂ© ces actions. Selon les recherches de Peter Letkemann, 3 336 mennonites russes, soit trois pour cent de leur population totale, sont morts entre 1914 et 1923. Quatre-vingt-seize pour cent de ces dĂ©cĂšs sont survenus en Ukraine[52].
Accusation de « banditisme »
« Pour Trotski, il est clair que le rĂ©tablissement du front ukrainien dĂ©pend « de la suppression de lâanarcho-rĂ©publique indĂ©pendante de GouliaĂŻ-PolĂ©, de lâĂ©tablissement de lâunitĂ© du pouvoir soviĂ©tique, de lâunitĂ© de lâarmĂ©e. Cette « Realpolitik » de centralisation Ă©tait difficile Ă diffuser Ă cause de la popularitĂ© de Makhno. Ce problĂšme fut rĂ©solu grĂące Ă une innovation terminologique. Le « banditisme » devient la dĂ©signation de tous les groupes armĂ©s autonomes. PlutĂŽt que de troupes irrĂ©guliĂšres, les autoritĂ©s soviĂ©tiques parlent de « bandes », et donc de « bandits ». Or, comme en français, le mot suggĂšre moins le membre dâune bande quâun brigand, un voleur, voire un assassin. LâĂ©crasement de ces bandes est ainsi lĂ©gitimĂ© sans que cela prenne un caractĂšre politique[17]. »
Et Voline de poursuivre :
« Il va de soi, enfin, que les bolcheviks connaissaient parfaitement la diffĂ©rence entre le mouvement insurrectionnel et les bandes armĂ©es sans foi ni morale. Mais cette confusion servait Ă merveille leurs desseins et, en « hommes dâĂtat expĂ©rimentĂ©s », ils lâexploitaient dans leur intĂ©rĂȘt[21]. »
Une prétendue disparition de ses Mémoires
Dans son livre Souvenirs sur Nestor Makhno, Ida Mett Ă©crit : « Galina Kouzmenko [âŠ] AprĂšs la mort de Makhno, elle est devenue la femme de Voline et ensemble avec ce dernier, elle avait commis la plus grande saletĂ© morale : tous deux, ils ont dĂ©robĂ© d'en dessous l'oreiller mortuaire de Makhno son journal intime et l'ont fait disparaĂźtre. Or, ce journal, Makhno l'avait Ă©crit durant toute sa vie en Ă©migration et y donnait son avis sur ses camarades d'idĂ©e et sur leur activitĂ©. »[53].
Michel Ragon, dans son roman La mémoire des vaincus met en scÚne cette situation[54] : « Ils ont trouvé le manuscrit sous l'oreiller du mort et l'ont brûlé ». Cette version est cependant peu plausible, Makhno ayant abandonné la rédaction de son autobiographie en 1927.
Citations
Rencontre avec LĂ©nine
En juin 1918, Makhno rencontre LĂ©nine au Kremlin. Il rend compte de cet entretien dans ses MĂ©moires :
« « Je vous considĂšre, camarade, comme un homme ayant le sens des rĂ©alitĂ©s et des nĂ©cessitĂ©s de notre Ă©poque. Sâil y avait en Russie ne fĂ»t-ce quâun tiers dâanarchistes tels que vous, nous, communistes, serions prĂȘts Ă marcher avec eux Ă certaines conditions et Ă travailler en commun dans lâintĂ©rĂȘt de lâorganisation libre des producteurs. » Ă cet instant, je sentis sourdre en moi un sentiment de profonde estime pour LĂ©nine, alors que rĂ©cemment encore jâavais la conviction quâil Ă©tait responsable de lâanĂ©antissement des organisations anarchistes de Moscou, ce qui avait Ă©tĂ© le signal de lâĂ©crasement de celles-ci dans beaucoup dâautres villes. Et dans mon for intĂ©rieur, jâeus honte de moi-mĂȘme. [âŠ] « Nous connaissons les anarchistes aussi bien que vous. Pour la plupart, ils nâont aucune notion du prĂ©sent, ou en tout cas, ils sâen soucient trĂšs peu ; or le prĂ©sent est si grave que nây pas penser ou ne pas prendre position dâune maniĂšre positive vis-Ă -vis de lui est pour un rĂ©volutionnaire plus quâhonteux. La majeure partie des anarchistes a leurs pensĂ©es tournĂ©es vers lâavenir et lui consacrent leurs Ă©crits, sans chercher Ă comprendre le prĂ©sent : et cela aussi nous sĂ©pare dâeux. [âŠ] Oui, oui, les anarchistes sont forts par les idĂ©es quâils se font de lâavenir dans le prĂ©sent, ils nâont pas les pieds sur terre ; leur attitude est lamentable et cela parce que leur fanatisme dĂ©pourvu de contenu fait quâils sont sans liens rĂ©els avec cet avenir. »[55] »
En guise de bilan
Abel Paz rapporte l'entretien avec Buenaventura Durruti et Francisco Ascaso en 1927, oĂč Makhno revient sur l'expĂ©rience ukrainienne :
« Notre commune agraire Ă©tait la cellule vivante, Ă©conomique et politique de notre systĂšme social. Ces communautĂ©s n'Ă©taient pas basĂ©es sur l'Ă©goĂŻsme individuel mais reposaient sur des principes de solidaritĂ© communautaire, locale et rĂ©gionale. Ainsi, de la mĂȘme maniĂšre que les membres d'une communautĂ© se sentaient solidaires entre eux, les communautĂ©s se fĂ©dĂ©raient entre elles. Notre pratique, en Ukraine, dĂ©montra que le problĂšme paysan avait des solutions diffĂ©rentes de celles qu'imposait le bolchevisme. Si notre pratique s'Ă©tait Ă©tendue au reste du pays, on n'aurait pas vu se crĂ©er la nĂ©faste division entre la campagne et la ville, on aurait Ă©vitĂ© les annĂ©es de famine et de luttes inutiles entre paysans et ouvriers. Et, ce qui est plus important, la rĂ©volution aurait crĂ» et se serait dĂ©veloppĂ©e selon des voies trĂšs diffĂ©rentes. On a dit, contre notre systĂšme que, s'il a pu se soutenir, c'Ă©tait parce qu'il se basait sur des assises seulement paysannes. Ce n'est pas vrai. Nos communautĂ©s Ă©taient mixtes, agricoles-industrielles et mĂȘme quelques-unes d'entre elles seulement industrielles. Tous, nous Ă©tions Ă la fois combattants et travailleurs. L'assemblĂ©e populaire Ă©tait l'organisme dĂ©terminant et, dans la vie militaire, c'Ă©tait le ComitĂ© de guerre composĂ© par les dĂ©lĂ©guĂ©s de tous les dĂ©tachements guĂ©rilleros. Il s'agissait, en somme, de faire participer tout le monde Ă l'Ćuvre collective, d'empĂȘcher la naissance d'une caste dirigeante qui monopolise le pouvoir. Et nous l'avons obtenu. Parce que nous avons rĂ©ussi et que nous Ă©tions un dĂ©menti aux pratiques bureaucratiques bolcheviques, Trotsky, trahissant le pacte entre l'Ukraine et le pouvoir bolchevique, envoya l'ArmĂ©e rouge pour nous combattre. »
La « Makhnovchtchina »
Selon Alexandre Skirda[56], c'est le mouvement de masse conduit, entre autres par Nestor Makhno, qui a Ă©tĂ© nommĂ© Makhnovchtchina (en cyrillique ĐĐ°Ń ĐœĐŸĐČŃĐžĐœĐ°) et non simplement l'armĂ©e insurrectionnelle. Ce « terme dont le suffixe amplificateur [« -chtchina (-ŃĐžĐœĐ°) » â dĂ©signant un groupe, mouvement ou une idĂ©ologie â] peut ĂȘtre semi-pĂ©joratif en russe » provient de la propagande bolchĂ©viks[57] et servait Ă calomnier Ă la fois le « chef » des armĂ©es mais aussi l'ensemble du mouvement insurrectionnel ukrainien. Il fut nĂ©anmoins utilisĂ© par les insurgĂ©s dont Nestor Makhno Ă©tait le « premier de cordĂ©e » (celui qui allait en premier au combat) avant de l'ĂȘtre par les historiens du mouvement ou ceux de la Russie soviĂ©tique.
En français, on retrouve ce terme sous diverses orthographes : Makhnovchtchina, Makhnovschina ou Makhnovtchina. Il peut désigner selon l'auteur, soit le mouvement libertaire soit l'armée insurrectionnelle soit les deux à la fois.
Hommages
Makhnovchtchina
La chanson Makhnovchtchina[58] a Ă©tĂ© Ă©crite en lâhonneur de l'armĂ©e rĂ©volutionnaire insurrectionnelle ukrainienne par le parolier français Ătienne Roda-Gil sur la musique du chant soviĂ©tique Les Partisans.
En raison des multiples variations de traductions en français, cette chanson s'écrit de trois maniÚres différentes :
- Makhnovchtchina[59]. Elle est présente, avec cette orthographe, sur un album live de René Binamé ;
- Makhnovschina[60]. Elle est présente, avec cette orthographe, sur l'album 71-86-21-36[61] de René Binamé (paroles modifiées) ainsi que sur l'album de 1994, Pour en finir avec le travail[62] (réédité en 2008 sous le nom Les chansons radicales de mai 68) ;
- Makhnovtchina[63]. Elle figure, avec cette orthographe, sur le Split Bérurier Noir/Haine Brigade[64], sur l'album Contrechants⊠de ma mémoire[65] de Serge Utgé-Royo. Elle figure également sur les albums des groupes Barikad et Muckrackers et est chantée par l'espérantiste JoMo.
Paroles
Refrain
Makhnovchtchina, Makhnovchtchina
Tes drapeaux sont noirs dans le vent
Ils sont noirs de notre peine
Ils sont rouges de notre sang
Couplet 1
Par les monts et par les plaines
Dans la neige et dans le vent
A travers toute l'Ukraine
Se levaient nos partisans
Couplet 2
Au printemps les traités de Lénine
Ont livré l'Ukraine aux Allemands
A l'automne la Makhnovchtchina
Les avait jetés au vent
Couplet 3
L'armée blanche de Denikine
Est entrée en Ukraine en chantant
Mais bientĂŽt la Makhnovchtchina
L'a dispersée dans le vent
Couplet 4
Makhnovchtchina, Makhnovchtchina
Armée noire de nos partisans
Qui combattait en Ukraine
Contre les rouges et les blancs
Couplet 5
Makhnovchtchina, Makhnovchtchina
Armée noire de nos partisans
Qui voulait chasser d'Ukraine
A jamais tous les tyrans
Autres chansons
Plusieurs chansons en langue russe font rĂ©fĂ©rence Ă Makhno ; au moins deux portent le titre de Bat'ka Makhno (ĐĐ°ŃŃĐșĐ° ĐĐ°Ń ĐœĐŸ, « Petit pĂšre Makhno »), l'une interprĂ©tĂ©e notamment par le groupe LioubĂš, l'autre par le groupe Kontra (Valery Goguine).
Bandes dessinées
Entre 2019 et 2021, Les Humanoïdes associés éditent la bande dessinée Le vent des libertaires[66], librement inspirée de la vie de Nestor Makhno. Elle existe en deux tomes séparés ou en un volume unique (intégrale).
Entre 2020 et 2021, Bruno Loth et les Ă©ditions La boĂźte Ă bulles publient les deux volumes de l'ouvrage Viva l'anarchie ! : la rencontre entre Makhno et Durruti[67] - [68] qui retrace la rencontre entre Buenaventura Durruti et Nestor Makhno.
Publications
Archives
- (fr+en) The Nestor Makhno archives : Nombreux textes Ă©crits par Nestor Makhno.
- Texte collectif : Projet de Plate-forme organisationnelle de lâunion gĂ©nĂ©rale des anarchistes, 1926, texte intĂ©gral.
Ouvrages
- Mémoires [seul paru]. Fac-similé de l'édition originale, 1927 : mars 1917 - avril 1918, Paris, Ressouvenances, , 360 p. (ISBN 2-84505-027-5).
- Mémoires et écrits : 1917-1932 (trad. Alexandre Skirda), Paris, Ivrea, , 558 p. (ISBN 978-2-8518-4286-2, présentation en ligne).
- Ćuvres de Nestor Makhno, Ăditions la BibliothĂšque Digitale, 2013, notice, (ISBN 9791021303133).
- Nestor Makhno (trad. Alexandre Skirda), La Lutte contre lâĂtat et autres rĂ©cits : 1925-1932, Jean-Pierre Ducret, , 145 p.
- L'anarchisme et notre époque : suivi du « Manifeste de l'armée insurrectionnelle d'Ukraine » et autres textes, L'Esprit du temps, , 145 p. (ISBN 978-2847955354)[69]. Recueil précédé (préface) de la nécrologie que Lucille Pelletier, militante anarchiste française écrivit en 1934 dans la revue libertaire, La Révotution prolétarienne, en hommage à Nestor Makhno.
Sur Makhno
- Souvenirs sur Nestor Makhno, Ida Mett, Paris, Allia, 2022, 48 p.
Articles
- Mon entretien avec Lénine, juin 1918, texte intégral.
- La Cause du travail, 1925-1932, texte intégral.
- Le Grand Octobre en Ukraine, Dielo Trouda, no 29, octobre 1927, texte intégral.
- La Makhnovchtchina et l'antisémitisme, Dielo Trouda, no 30-31, novembre-décembre 1927, texte intégral.
- Aux juifs de tous pays - La Makhnovchtchina et lâAntisĂ©mitisme, Dielo Trouda, no 30-31, novembre-dĂ©cembre 1927, texte intĂ©gral.
Notes et références
Notes
- Zouïtchenko, membre actif, raconte : « Nous avions des leçons presque tous les jours, au cours desquelles Antoni nous faisait faire connaissance avec les travaux de Proudhon, Stirner, Bakounine, Kropotkine, avec l'économie politique, l'histoire culturelle et l'histoire générale, l'astronomie, les origines de la terre et de la vie, les origines de l'homme, etc. On faisait la critique de la réforme agraire de Stolypine qui détruisait ce qui restait des obchtchinis. Nous nous sentions proches des slogans « A bas l'autocratie » et « Le Travail régnera sur le monde » et n'avions aucun doute quant à leur justesse[13]. »
Références
- Makhno 2010.
- (en) « Nestor Makhno », sur Spartacus Educational (consulté le )
- Makhno, Nestor, 1889-1934, libcom, texte intégral
- L'ĂphĂ©mĂ©ride anarchiste : notice biographique
- Pascal Nurnberg, Ukraine 1917/1923 : Nestor Makhno et l'Armée insurrectionnelle d'Ukraine, Le Monde libertaire, été 1972, p. 17-19, texte intégral.
- (en) « Nestor Makhno: the man and the myth », sur libcom.org (consulté le )
- Skirda 2005.
- HĂ©lĂšne ChĂątelain film documentaire Nestor Makhno, un paysan dâUkraine
- Michel Ragon 2008.
- CĂ©dric Gras, Anthracite (Roman), Paris, Stock, , 335 p. (ISBN 978-2-234-07978-6), p. 28,135
- Malcolm Menzies, Makhno, une Ă©popĂ©e: le soulĂšvement anarchiste en Ukraine, 1918-1921, Ăditions Belfond, 1972, page 25.
- Les routes de Nestor Makhno, p. 31.
- Les routes de Nestor Makhno, p. 32.
- Ida Mett 1998, p. 9.
- Frank Mintz, BrÚves réflexions sur la théorie et la pratique bakouniniennes Makhno Nestor Mémoires et écrits 1917-1932 (présenté et traduit du russe par Alexandre Skirda), 10 avril 2010, page 5.
- MĂ©moires et Ă©crits, 1917-1932, Ăditions Ivrea, 2009, p. 58-59, citĂ© par Frank Mintz, BrĂšves rĂ©flexions sur la thĂ©orie et la pratique bakouniniennes Makhno Nestor MĂ©moires et Ă©crits 1917-1932 (prĂ©sentĂ© et traduit du russe par Alexandre Skirda), 10 avril 2010, page 5.
- Ăric Aunoble, La figure de Nestor Makhno, ou les tribulations d'un hĂ©ros rĂ©volutionnaire, in Korine Amacher, Le Retour des hĂ©ros. La reconstitution des mythologies nationales Ă l'heure du postcommunisme, Ăditions Academia-Bruylant, 2010, texte intĂ©gral.
- Yves Ternon, Makhno, la rĂ©volte anarchiste, Bruxelles, Ăditions Complexe, 1981.
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- Daniel Guérin, Ni Dieu ni Maßtre - Anthologie de l'anarchisme, tome II, La Découverte, 1999, p. 186-187.
- L'ĂphĂ©mĂ©ride anarchiste : texte intĂ©gral.
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- Claire Auzias, MĂ©moires libertaires : Lyon 1919-1939, L'Harmattan, 2000, page 185.
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- (en) J. B. Toews, ed., The Mennonites in Russia From 1917 to 1930: Selected Documents Winnipeg, MB: Christian Press, p. 395â448
- (en) Lawrence Klippenstein, [www.nbuv.gov.ua/portal/Soc_Gum/Pni/2007/07lktvao.pdf "The Selbstschutz: A Mennonite Army in Ukraine, 1918â1919"]
- Texte intégral.
- Ragon MĂ©m. 1989. Lire en ligne
- Mon entretien avec Lénine, juin 1918, texte intégral.
- Skirda 2005, p. 9.
- Cette formulation dépréciative est notamment utilisée par Trotski pour titre de l'article de juin 1919 du journal officiel Izvestia dénigrant cette armée comme « un ramassis de bandits, assassins, pillards, petits propriétaires, contre-révolutionnaires ».
- « Pour en finir avec le travail - La Makhnovchtchina » [vidéo], sur YouTube (consulté le ).
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- Serge Utgé-Royo 2012.
- Le vent des libertaires 2021.
- Viva l'anarchie ! Vol. 1 2020.
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- « Lâanarchisme et notre Ă©poque » (Recension), sur monde-libertaire.fr, (consultĂ© le )
Annexes
: documents utilisés comme source pour écrire cet article.
Bibliographie
- (fr+en) Les archives Nestor Makhno : Textes sur Nestor Makhno et la Makhnovischina par Voline, Ida Mett, Piotr Archinov etc.
- Viktor BĂ©lach et Alexandre BĂ©lach (trad. du russe par François Wagenere, prĂ©f. Alexandre Gulyayev), Les routes de Nestor Makhno : Manuscrit du chef d'Ă©tat-major de l'ArmĂ©e RĂ©volutionnaire Insurrectionnelle d'Ukraine [« ĐĐŸŃĐŸĐłĐž ĐĐ”ŃŃĐŸŃĐ° ĐĐ°Ń ĐœĐŸ »], Ăditions Acratie,â , 845 p. (ISBN 978-2-909899-72-5)
Travaux universitaires
- Ăric Aunoble, La figure de Nestor Makhno, ou les tribulations d'un hĂ©ros rĂ©volutionnaire, in Korine Amacher, Le Retour des hĂ©ros. La reconstitution des mythologies nationales Ă l'heure du postcommunisme, Ăditions Academia-Bruylant, 2010, texte intĂ©gral.
- HélÚne Chùtelain, « Nestor Makhno. Les images et les mots », in Cinéma engagé, cinéma enragé, L'homme Et La Société (revue internationale de recherche et de synthÚse en sciences sociales) no 127-128, L'Harmattan, 1998 (lire en ligne).
- Dandois B.. L'Anarchisme ici et lĂ , hier et aujourd'hui, in Le Mouvement social, Revue belge de philologie et d'histoire, 1976, vol. 54, no 2, p. 736 persee.fr.
- Ferro Marc. Alexandre Skirda, Nestor Makhno, le Cosaque de l'anarchie, Annales. Ăconomies, SociĂ©tĂ©s, Civilisations, 1985, vol. 40, no 4, p. 855 persee.fr.
- Index des publications recensĂ©es. In: Annales. Ăconomies, SociĂ©tĂ©s, Civilisations. 40e annĂ©e, N. 6, 1985. p. 21-27 persee.fr.
- Loez André. Mayer A .J., Les furies. Violence, vengeance, terreur aux temps de la Révolution française et de la Révolution russe. In: Politix. Vol. 15, no 60. QuatriÚme trimestre 2002. p. 233-238 persee.fr.
- Ouvrages reçus en 2003-2004. In: Revue des études slaves, Tome 75, fascicule 3-4, 2004. p. 633-649 persee.fr.
- Stites Richard. Utopias of time, space, and life in the Russian Revolution. In: Revue des Ă©tudes slaves, Tome 56, fascicule 1, 1984. L'utopie dans le monde slave. p. 141-154 persee.fr.
Essais
- Piotr Archinov, La Makhnovchtchina : L'Insurrection RĂ©volutionnaire en Ukraine de 1918 a 1921, Spartacus, (1re Ă©d. 1924), 256 p. (ISBN 978-2-9029-6362-1).
- Claire Auzias, MĂ©moires libertaires : Lyon 1919-1939, L'harmattan, 2000.
- Normand Baillargeon, L'ordre moins le pouvoir. Histoire et actualitĂ© de l'anarchisme, Ăditions Agone, 2001 & 2008, Lux Ăditeur 2004.
- Ettore Cinnella, Makhno et la rĂ©volution ukrainienne (1917-1921), suivi de Quarante jours Ă GouliaĂŻ-PoliĂ©, de Galina A. Kouzmenko (compagne de Nestor Makhno), Ăditions Atelier de crĂ©ation libertaire, 2003, notice, (ISBN 2-905691-84-0).
- (en) Colin Darch, Nestor Makhno and rural anarchism in Ukraine, 1917-1921, Londres, Pluto Press, , xi, 238 (ISBN 9780745338873, OCLC 1151917529).
- Yves Frémion (texte et scénario) (ill. Volny), Les orgasmes de l'histoire : 3000 ans d'insurrections spontanées, Encre, coll. « Atelier du possible (animé par André Bercoff) », , 213 p. (ISBN 978-2-8641-8099-9).
- Emma Goldman, L'ĂpopĂ©e d'une anarchiste. New York 1886 - Moscou 1920, Ăditions Complexe, 2001.
- Joseph Kessel, Makhno et sa juive, Paris, Gallimard, coll. « Folio », , 98 p. (ISBN 978-2-0704-2207-4).
- Malcolm Menzies (trad. Michel Chrestien, prĂ©f. Felip Equy), Makhno : Une Ă©popĂ©e, Paris, L'ĂchappĂ©e, (1re Ă©d. 1972), 247 p. (ISBN 978-2-3730-9024-6).
- Ida Mett, Souvenirs sur nestor Makhno, Paris, Ăditions Allia, , 26 p. (ISBN 978-2-9042-3502-3).
- Michel Ragon, La mĂ©moire des vaincus, Paris, Ăditions Albin Michel, , 476 p. (ISBN 978-2-2260-3914-9).
- Michel Ragon, Dictionnaire de l'anarchie, Paris, Ăditions Albin Michel, , 666 p. (ISBN 978-2-2261-8698-0).
- Alexandre Skirda, Autonomie individuelle et force collective : Les anarchistes et l'organisation de Proudhon à nos jours, A.S., , 365 p. (ISBN 978-2-9502-1300-6) avec, entre autres, un texte de Piotr Archinov, La réponse aux confusionnistes de l'anarchisme (Paris, 1927)
- Alexandre Skirda, Nestor Makhno : Le cosaque libertaire (1888-1934) & La guerre civile en Ukraine (1917-1921), Ăditions de Paris, (ISBN 978-2-8462-1071-3).
- Alexandre Skirda, Les anarchistes russes, les soviets et la rĂ©volution de 1917, Ăditions Spartacus, , 250 p. (ISBN 979-1-0941-0628-0).
- Alexandre Skirda, Kronstadt 1921 : Soviets libres contre dictature de parti, Ăditions Spartacus, (1re Ă©d. 1971), 376 p. (ISBN 979-1-0941-0620-4).
- Alexandre Skirda, Nestor Makhno : La lutte pour les soviets libres en Ukraine, Ăditions Spartacus, , 498 p. (ISBN 979-1-0941-0636-5).
- Voline, La révolution inconnue (1917-1921), Tops H. Trinquier (réimpr. 2007) (1re éd. 1947), 700 p. (ISBN 978-2-9123-3959-1).
- Voline (préf. Charles Jacquier), La révolution russe : Histoire critique et vécue, Libertaria, , 228 p. (ISBN 978-2-3772-9004-8). Contient également l'article Le fascisme rouge.
Articles
- Agor@ : notice biographique.
- Ăric Aunoble, « Makhno Ă©tait lâun des milliers de dirigeants dâinsurrections locales », sur comptoir.org, .
- Russie : La RĂ©volution russe et la Makhnovtchina, Fondation Pierre Besnard, 2012, Articles.
- Vincent Deyveaux, Les Cosaques de la liberté : l'expérience de l'anarchisme de Nestor Makhno en Ukraine, Vouloir, 12 février 2010, texte intégral.
- Guy Konopnicki, Nestor Makhno, un anarchiste d'Ukraine contre les blancs et les rouges, Marianne, 21 juillet 2017, [lire en ligne].
- Frank Mintz, Lâanarcho-syndicalisme et la rĂ©volution russe, ConfĂ©dĂ©ration nationale du travail, Bureau rĂ©gional rĂ©gion Parisienne, 2004, texte intĂ©gral.
- Frank Mintz, BrÚves réflexions sur la théorie et la pratique bakouniniennes Makhno Nestor Mémoires et écrits 1917-1932 (présenté et traduit du russe par Alexandre Skirda), 10 avril 2010, texte intégral.
- Pascal Nurnberg, Ukraine 1917/1923 : Nestor Makhno et l'Armée insurrectionnelle d'Ukraine, Le Monde libertaire, été 1972, p. 17-19, texte intégral.
Bandes dessinées
- Philippe Thirault (scĂ©nario), Roberto Zaghi (dessin) et Annelise SauvĂȘtre (couleur) (postface Yves FrĂ©mion), Le vent des libertaires - IntĂ©grale, Paris, Les HumanoĂŻdes associĂ©s, , 120 p. (ISBN 978-2-7316-4125-7, prĂ©sentation en ligne).
- Bruno Loth (dessin et scénario), Viva l'anarchie ! : La rencontre entre Makhno et Durruti, vol. 1, Paris, La Boßte à bulles, , 80 p. (ISBN 978-2-8495-3316-1).
- Bruno Loth (dessin et scénario), Viva l'anarchie ! : La rencontre entre Makhno et Durruti, vol. 2, Paris, La Boßte à bulles, , 112 p. (ISBN 978-2-8495-3377-2).
- François Hombourger, Makhno, lâUkraine libertaire (Tome 1 : 1918-1921, 72 p. ; Tome 2 : 1920-1934, 72 p.), bande dessinĂ©e, 2003, Ăditions Libertaires et Ăditions du Monde libertaire.
- Nestor Makhno - La Bouche de Fer no 1 - Lire en ligne.
Film documentaire
- HĂ©lĂšne ChĂątelain, Nestor Makhno, un paysan dâUkraine, Arte, 58 minutes, 1996, voir en ligne. En 2010, Nestor Makhno, un paysan dâUkraine est prĂ©sentĂ© Ă la CinĂ©mathĂšque française dans le cadre de la carte blanche de Jean-Pierre Bastid sur le thĂšme Anarchie et CinĂ©ma.
Série télévisée
- Les Neuf Vies de Nestor Makhno est une série télévisée russe en 12 épisodes tournée en 2007 par le réalisateur Nikolaï Kaptan. La série traite des principaux évÚnements de la vie de Nestor Makhno tout en modifiant certains passages pour donner un caractÚre romancé au film.
Ămission radiophonique
- Eric Aunoble, Makhno, le paysan anarchiste d'Ukraine, France Inter, 8 novembre 2017, Ă©couter en ligne.
Makhnovchtchina
- EPM, Les chansons radicales de mai 68, . Piste no 3. DurĂ©e : 4:14. Auteurs : Ătienne Roda-Gil (paroles), Jacques Marchais (musique), Michel Devis (chant).
- Voir (en) Les chansons radicales de mai 68 sur Discogs.
- PremiÚre édition : Pour en finir avec le travail : Chansons du prolétariat révolutionnaire - vol. 1. Les éditions musicales du grand soir. 1972.
- Réédité en 1994 sous le nom Pour en finir avec le travail.
- Présentation en ligne sur le site Traces situationnistes.
- Ăcoute en ligne : [vidĂ©o] Jacques Marchais, Vanessa Hachloum, La Maknovtchina sur YouTube, (consultĂ© le ).
- Bérurier Noir / Haine Brigade, Split. Disque de soutien à la revue anarchiste « Noir et Rouge », Toxic grafity, . Piste no 1. Durée : 2:51.
- Voir (en) BĂ©rurier Noir / Haine Brigade, Disque de soutien Ă la revue anarchiste « Noir et Rouge » sur Discogs (liste des versions d'une mĂȘme Ćuvre).
- Ăcoute en ligne : [vidĂ©o] BĂ©rurier Noir, La Maknovtchina sur YouTube, (consultĂ© le )
- Serge UtgĂ©-Royo, Contrechants⊠de ma mĂ©moire, Ădito Musiques, .
- Voir (en) Serge UtgĂ©-royo, Contrechants⊠de ma mĂ©moire sur Discogs (liste des versions d'une mĂȘme Ćuvre)
- René Binamé, 71-86-21-36, Archives De La Zone Mondiale, Aredje, MALOKA, . Piste no 4. Durée : 3:56.
- Voir (en) RenĂ© BinamĂ©, 71-86-61-36 sur Discogs (liste des versions d'une mĂȘme Ćuvre).
Folklore cosaque
- Chanson populaire Luba, Bratsy, Luba.
Iconographie
- Flavio Costantini, The anarchist art of Flavio Costantini, en ligne.
Articles connexes
- Armée révolutionnaire insurrectionnelle ukrainienne (Makhnovchtchina) - Ukraine libertaire
- Film documentaire Nestor Makhno, un paysan dâUkraine
- Guerre civile russe - RĂ©volution russe
- RĂ©volte de Kronstadt - Bataille de Peregonovka
- Anarchisme - Communisme libertaire - Plateformisme - SynthĂšse anarchiste - Nabat
- Anarchisme par zone géographique
- Voline - Piotr Archinov - Ida Mett - Nicolas Faucier - Marie Goldsmith - Sacha Schapiro - René Lochu - Fedir Shchus
- Cosaques - Cosaque zaporogues
Liens externes
- Ressource relative Ă la vie publique :
- Ressource relative Ă la musique :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Site Internet russe sur Nestor Makhno