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Espéranto

L'espĂ©ranto est une langue construite[N 1] internationale utilisĂ©e comme langue vĂ©hiculaire par des personnes provenant d’au moins 120 pays[1] Ă  travers le monde, y compris comme langue maternelle. N’étant la langue officielle d’aucun État, l'espĂ©ranto vise Ă  Ă©tablir un pont neutre entre cultures ; certains locuteurs nomment « EspĂ©rantie » la zone linguistique formĂ©e des lieux gĂ©ographiques oĂč ils se trouvent. NĂ©cessitant un court apprentissage[N 2] pour ĂȘtre utilisable, l'espĂ©ranto est ainsi prĂ©sentĂ© comme solution efficace et Ă©conomiquement Ă©quitable au problĂšme de communication entre personnes de langues maternelles diffĂ©rentes[N 3].

Espéranto
Auteur Louis-Lazare Zamenhof
Date de création 1887
Région Drapeau de l'Espérantie Espérantie
(120 pays du monde[1])
Nombre de locuteurs 100 000[2] Ă  3 millions[3]
Nom des locuteurs espérantophones
Typologie ordre libre, agglutinante, accusative, à accent d'intensité
Catégorie langue auxiliaire internationale
Classification par famille
Codes de langue
IETF eo
ISO 639-1 eo
ISO 639-2 epo
ISO 639-3 epo
Étendue Langue individuelle
Type Langue construite
Linguasphere 51-AAB-da
Glottolog espe1235
Échantillon
Article premier de la Déclaration universelle des droits de l'homme (voir le texte en français)

Artikolo 1

Ĉiuj homoj estas denaske liberaj kaj egalaj laƭ digno kaj rajtoj. Ili posedas racion kaj konsciencon, kaj devus konduti unu al alia en spirito de frateco.
Carte
Image illustrative de l’article EspĂ©ranto
Nombre de membres d’associations d’espĂ©ranto
  • 1 Ă  9 membres
  • 10 Ă  49 membres
  • 50 Ă  99 membres
  • 100 Ă  199 membres
  • 200 Ă  499 membres
  • 500 Ă  1600 membres
  • [5]

FondĂ©e sur une grammaire rĂ©guliĂšre sans exception, l'espĂ©ranto est une langue globalement agglutinante oĂč les mots se combinent pour former un vocabulaire riche et prĂ©cis Ă  partir d'un nombre limitĂ© de racines lexicales et d’affixes. Ces particularitĂ©s la rendent aisĂ©ment adaptable aux exigences les plus variĂ©es et facilitent son apprentissage Ă  tout Ăąge. L’AcadĂ©mie d'espĂ©ranto contrĂŽle en particulier l'introduction de mots dĂ©coulant d'inventions ou de notions nouvelles et l’Association mondiale anationale publie le Plena Ilustrita Vortaro de Esperanto, dictionnaire tout en espĂ©ranto le plus vaste et reconnu internationalement.

C’est en 1887 que Louis-Lazare Zamenhof, sous le pseudonyme Doktoro Esperanto (Docteur « EspĂ©rant ») qui donnera par la suite son nom Ă  la langue, publie le projet Langue Internationale. La langue a connu un rapide dĂ©veloppement dĂšs les premiĂšres annĂ©es, donnant lieu Ă  des publications et des rencontres internationales. L'apparition des premiĂšres mĂ©thodes d'apprentissage en ligne au dĂ©but des annĂ©es 2000, puis de cours d'espĂ©ranto sur des sites d'apprentissage de masse comme sur Duolingo en 2015 suscitent un regain d’intĂ©rĂȘt pour l'espĂ©ranto.

L’Association universelle d’espĂ©ranto, fondĂ©e en 1908, est en relation officielle avec l’Organisation des Nations unies et l’UNESCO, qui a publiĂ© des recommandations en faveur de l’EspĂ©ranto en 1954 et 1985. L’espĂ©ranto a Ă©tĂ© l’une des langues officielles de l’AcadĂ©mie internationale des sciences de Saint-Marin[6], aujourd'hui disparue. L’universitĂ© LorĂĄnd Eötvös en Hongrie sanctionne son cursus universitaire d’enseignement de l’espĂ©ranto par un diplĂŽme reconnu par le cadre europĂ©en commun de rĂ©fĂ©rence pour les langues[7]. Plusieurs universitĂ©s proposent des cycles d’études espĂ©rantophones au BrĂ©sil, en Bulgarie, Pologne, Roumanie et Slovaquie[8].

DĂ©finition

Nom

Le pseudonyme « Doktoro Esperanto » (Docteur « EspĂ©rant »), utilisĂ© par Zamenhof pour prĂ©senter son projet, donne son nom Ă  la langue qu’il a crĂ©Ă©e.

Utilisation du mot espéranto en tant que métaphore

Le nom espĂ©ranto fonctionne comme un nom propre quand il dĂ©signe la langue mĂȘme, mais est parfois utilisĂ© comme nom commun (dans une sorte d'antonomase) pour reprĂ©senter une langue commune ou un moyen commun dans un domaine donnĂ© oĂč cette mise en commun ne va pas de soi. Cette utilisation du mot espĂ©ranto peut aussi bien ĂȘtre prise dans un sens positif que dans un sens nĂ©gatif ou pĂ©joratif.

Dans le domaine de l'informatique, Java fut qualifié d'« espéranto des langages de programmation »[9], en particulier à cause de sa simplicité et de son universalité (indépendance par rapport au systÚme d'exploitation), métaphore reprise pour XML, qualifié à son tour d'espéranto du systÚme d'information[10].

En Allemagne et en Autriche, les opposants à l'euro le décrivirent comme Esperantogeld ou EsperantowÀhrung (Geld = « argent » ; WÀhrung = « Monnaie »)[11], voulant dire par là qu'un tel projet international était, selon ces personnes, intrinsÚquement voué à l'échec.

Classification

En tant que langue construite, l'espéranto n'est généalogiquement rattaché à aucune famille de langues vivantes. Cependant, une part de sa grammaire et l'essentiel de son vocabulaire portent à le rattacher aux langues indo-européennes (bien souvent aux langues romanes). Ce groupe linguistique a constitué le répertoire de base à partir duquel Louis-Lazare Zamenhof a puisé les racines de la langue internationale.

Toutefois, la typologie morphologique de l'espéranto l'écarte significativement des langues indo-européennes, qui sont largement à dominante flexionnelle. En effet, il consiste en monÚmes invariables qui se combinent sans restriction, ce qui l'apparente aux langues isolantes comme le chinois. En espéranto, on dérive « mon » (mia), de « je » (mi) et « premier » (unua) de « un » (unu). Sa tendance à accumuler, sans en brouiller les limites, des morphÚmes porteurs d'un trait grammatical distinct le rapproche aussi des langues agglutinantes.

Histoire

Photographie de Louis-Lazare Zamenhof Ă  l'Ăąge de 20 ans (1879).
Langue Internationale, premier manuel d'apprentissage (Louis-Lazare Zamenhof, 1887, édition française).
Coupon Ă  retourner Ă  Zamenhof : « Je soussignĂ©, promets d’apprendre la langue internationale proposĂ©e par le docteur Esperanto, s’il se trouve que dix millions de personnes ont formulĂ© publiquement la mĂȘme promesse. »

L'idĂ©e d'une langue Ă©quitable pour la communication internationale germa Ă  BiaƂystok au cours des annĂ©es 1870, dans la tĂȘte d'un enfant juif polonais nommĂ© Louis-Lazare Zamenhof. Quelques annĂ©es plus tard, Ă  l'Ăąge de 19 ans, il Ă©baucha son premier projet qu'il prĂ©senta Ă  ses camarades de lycĂ©e. Ce n'est qu'aprĂšs ses Ă©tudes en ophtalmologie qu'il publia en langue russe, Ă  Varsovie, le 26 juillet 1887, l'ouvrage Langue Internationale, premier manuel d'apprentissage. Il fut suivi au cours des deux annĂ©es suivantes de versions dans plusieurs autres langues. Dans ce manuel, Zamenhof avait dĂ©fini ainsi le but de la Langue Internationale :

« Qu’on puisse l’apprendre, comme qui dirait, en passant [et] aussitĂŽt en profiter pour se faire comprendre des personnes de diffĂ©rentes nations, soit qu’elle trouve l’approbation universelle, soit qu’elle ne la trouve pas [et que l’on trouve] les moyens de surmonter l’indiffĂ©rence de la plupart des hommes, et de forcer les masses Ă  faire usage de la langue prĂ©sentĂ©e, comme d’une langue vivante, mais non pas uniquement Ă  l’aide du dictionnaire. ».

TrĂšs vite, l'espĂ©ranto rencontra un vif succĂšs, dĂ©passant mĂȘme les espĂ©rances de son initiateur. Le nombre de personnes qui apprirent la langue augmenta rapidement, au dĂ©part principalement dans la Russie impĂ©riale et en Europe de l'Est, ensuite en Europe occidentale et aux AmĂ©riques. L'espĂ©ranto pĂ©nĂ©tra au Japon Ă  la suite de la guerre russo-japonaise de 1904-1905. En Chine, les premiers cours furent donnĂ©s Ă  Shanghai dĂšs 1906 et Ă  Canton dĂšs 1908. Durant ces premiĂšres annĂ©es, l'espĂ©ranto fut essentiellement une langue Ă©crite, les Ă©changes se faisant essentiellement par correspondance et par l'intermĂ©diaire de pĂ©riodiques spĂ©cialisĂ©s.

Le premier congrĂšs mondial d’espĂ©ranto se dĂ©roula en 1905 Ă  Boulogne-sur-Mer. Ce premier congrĂšs marqua un tournant important pour l'espĂ©ranto. La langue qui Ă©tait jusqu'alors essentiellement Ă©crite fut dĂšs lors de plus en plus utilisĂ©e pour des Ă©changes directs, notamment lors de rencontres internationales et des congrĂšs qui se dĂ©roulent depuis chaque annĂ©e, mis Ă  part les interruptions dues aux deux guerres mondiales. C'est au cours du premier congrĂšs de 1905 que fut publiĂ© le Fundamento de Esperanto fixant les bases de la langue.

La PremiĂšre Guerre mondiale mit un frein au dĂ©veloppement de l'espĂ©ranto, qui reprit cependant au cours des annĂ©es 1920 dans l’enthousiasme gĂ©nĂ©rĂ© par les espoirs de paix issus de la crĂ©ation de la SociĂ©tĂ© des Nations. L’espĂ©ranto y est proposĂ© comme langue de travail : la proposition, soutenue par des pays tels que le Japon et la Perse, Ă©choue notamment Ă  cause du vĂ©to de la France[12], qui estime que la langue internationale est et doit ĂȘtre le français. Mais les annĂ©es 1930 avec la montĂ©e en puissance des rĂ©gimes totalitaires, puis la Seconde Guerre mondiale marquĂšrent un nouveau coup d'arrĂȘt au dĂ©veloppement de l'espĂ©ranto.

Malgré des conditions difficiles liées aux bouleversements politiques de l'aprÚs-guerre, l'apprentissage de l'espéranto a redémarré à partir des années 1950 essentiellement grùce à l'apparition de nombreuses associations et clubs d'espéranto. Au cours de cette deuxiÚme moitié du XXe siÚcle, les publications en espéranto connaissent un certain succÚs et les rencontres espérantophones se multiplient.

C'est surtout avec la généralisation d'Internet et à l'initiative de jeunes espérantophones que les années 2000 sont le début d'un renouveau de l'espéranto. Des méthodes d'apprentissage en ligne souvent gratuites sont apparues et de nouveaux usages se sont développés au travers des réseaux sociaux et des échanges directs.

Évolutions et dĂ©rivĂ©s de l'espĂ©ranto

DĂšs l'origine de l'espĂ©ranto, des propositions de rĂ©formes de la langue sont proposĂ©es, y compris par Zamenhof lui-mĂȘme. Cependant, la communautĂ© espĂ©rantophone fut toujours trĂšs rĂ©ticente Ă  de telles rĂ©formes et tous les projets Ă©chouĂšrent.

De fait, le projet de rĂ©forme le plus connu est celui qui fut prĂ©sentĂ© par Louis de Beaufront et Louis Couturat en 1908. À l'Ă©poque, il provoqua une crise au sein du mouvement espĂ©rantophone. Les partisans de ce projet quittĂšrent le mouvement pour crĂ©er une nouvelle langue construite : l'ido. Au xxie siĂšcle, l’ido ne compte que quelques centaines de locuteurs, mĂȘme si on trouve quelques sites en ido, dont WikipĂ©dia.

D'autres propositions de réforme d'ampleur plus limitée virent le jour ultérieurement notamment le riisme, mais n'obtinrent que des soutiens limités.

De fait, l'espéranto parlé aujourd'hui est trÚs proche de ce qu'il était à l'origine.

Sociolinguistique

Statut

EspĂ©ranto-France a lancĂ© une prĂ©paration Ă  une future Ă©preuve Ă©crite d'espĂ©ranto comme langue facultative au baccalaurĂ©at français et propose aux lycĂ©ens intĂ©ressĂ©s de passer un bac blanc d'espĂ©ranto. Le premier examen blanc de ce type a eu lieu le samedi [13] - [14] ; cependant la date d’introduction de l'espĂ©ranto dans la liste des langues facultatives au baccalaurĂ©at dĂ©pend d’une dĂ©cision du ministĂšre de l’Éducation nationale. Le , la directrice gĂ©nĂ©rale de l’enseignement scolaire Florence Robine prĂ©cise par une lettre[15] - [16] qu’« il est tout Ă  fait possible d’entreprendre, dans les Ă©tablissements oĂč l’enseignement de l’espĂ©ranto pourrait se dĂ©velopper, une dĂ©marche expĂ©rimentale Ă  l’échelle locale ».

L’espĂ©ranto a Ă©tĂ© l'une des langues officielles de l'AcadĂ©mie internationale des sciences de Saint-Marin (AIS) dont le but etait de favoriser l'utilisation de l'espĂ©ranto dans toutes les sciences. Parmi les universitĂ©s disposant de cycles d'Ă©tudes espĂ©rantophones[8], les plus rĂ©putĂ©es sont :

Concernant l’UniversitĂ© Adam-Mickiewicz de PoznaƄ, des cours d’interlinguistique sont dispensĂ©s depuis 1997 dans le cadre de la facultĂ© de philologie, et un cursus de trois ans en espĂ©ranto est proposĂ©. Il valide des crĂ©dits ECTS. C’est Ilona Koutny, membre de l’AcadĂ©mie d'espĂ©ranto, qui guide ce cursus.

À l'instar des autres langues, l’espĂ©ranto dispose de diplĂŽmes validant les acquis, mais seul l'institut des langues Ă©trangĂšres (ITK) de l'universitĂ© LorĂĄnd Eötvös (ELTE) dĂ©livre des diplĂŽmes d'État sur la base du cadre europĂ©en commun de rĂ©fĂ©rence pour les langues (CECRL) : niveaux B1, B2 et C1. Il est Ă  noter que parmi les trente langues proposĂ©es par ITK, l'espĂ©ranto se classe en 3e position par le nombre de candidats, aprĂšs l'anglais et l'allemand. De son cĂŽtĂ©, la Ligue internationale des enseignants d'espĂ©ranto (ILEI) agit pour la promotion de l’apprentissage et propose des ressources pĂ©dagogiques aux enseignants d’espĂ©ranto.

Logo du programme Erasmus+

La Commission europĂ©enne, par l'intermĂ©diaire de l'agence croate du programme Erasmus+, a dĂ©cidĂ© de soutenir financiĂšrement la crĂ©ation en une quinzaine de langues du programme « AccĂ©lĂ©rateur de multilinguisme »[17]. Dans ces ressources, gratuites et libres d’accĂšs, l’espĂ©ranto y est enseignĂ© Ă  des Ă©lĂšves d’environ neuf ans, dans le but de leur permettre un apprentissage plus rapide d’autres langues vivantes, du fait du caractĂšre propĂ©deutique de l’espĂ©ranto[18].

En Chine, l'enseignement de l'espéranto en vue de la préparation du baccalauréat a été autorisé au début de l'année 2018[19].

L'UNESCO a adoptĂ© plusieurs recommandations en faveur de l'espĂ©ranto. La premiĂšre a eu lieu le lors de la 8e confĂ©rence gĂ©nĂ©rale Ă  Montevideo (Uruguay). De plus, la revue Le Courrier de l'Unesco est disponible en espĂ©ranto depuis 2017[20]. En 1980, l’organisation mondiale du tourisme a soulignĂ© Ă  Manille[21] « l’importance de connaitre des langues, notamment celles Ă  vocation internationale comme l’espĂ©ranto ».

L'espĂ©ranto n'est la langue officielle d'aucun pays, mais il est la langue de travail de plusieurs associations Ă  but non lucratif, principalement des associations d'espĂ©ranto. La plus grande organisation d'espĂ©ranto est l'association universelle d’espĂ©ranto, qui est en relation officielle avec les Nations unies et l'UNESCO dans un rĂŽle consultatif[22] depuis 1998, ainsi que l'organisation mondiale des jeunes espĂ©rantophones depuis 2021[23].

Nombre de locuteurs

Selon les estimations du linguiste et espérantiste finlandais Jouko Lindstedt, le nombre d'espérantophones capable de réellement parler la langue serait de 100 000 (avec une marge d'erreur d'un demi-ordre de grandeur, soit entre 30 000 et 300 000 personnes)[2].

Toutefois, on peut affirmer en 2015 qu'il y a 120 pays[1] dans lesquels se trouvent des espĂ©rantophones.

Étant une langue construite, l'espĂ©ranto est gĂ©nĂ©ralement appris comme langue seconde, et trĂšs souvent en autodidacte par une mĂ©thode ou un cours en ligne. Il existe cependant un certain nombre d'espĂ©rantophones natifs. Le linguiste finlandais Jouko Lindstedt estime leur nombre Ă  1 000[24] - [25].

Jouko Lindstedt évalue par l'échelle suivante la capacité à parler l'espéranto dans la communauté espérantophone :

  • 1 000 personnes ont l'espĂ©ranto comme langue maternelle ;
  • 10 000 personnes parlent l'espĂ©ranto avec un niveau proche d'une langue maternelle ;
  • 100 000 personnes parlent couramment l'espĂ©ranto ;
  • 1 000 000 personnes comprennent l'espĂ©ranto et le parlent de façon occasionnelle ;
  • 10 000 000 personnes ont plus ou moins Ă©tudiĂ© l’espĂ©ranto au cours de leur vie[26].

Sidney S. Culbert, ancien professeur de psychologie de l'universitĂ© de Washington, espĂ©rantophone lui-mĂȘme, est arrivĂ©, en comptabilisant pendant vingt ans dans de nombreux pays les espĂ©rantophones Ă  l'aide d'une mĂ©thode par Ă©chantillonnage[27], Ă  une estimation de 1,6 million de personnes parlant l'espĂ©ranto avec un niveau professionnel. Ses travaux ne concernaient pas que l'espĂ©ranto et faisaient partie de sa liste d'estimation des langues parlĂ©es par plus d'un million de personnes, liste publiĂ©e annuellement dans le World Almanac and Book of Facts (en). Comme dans l'Almanach, toutes ses estimations Ă©taient arrondies au million le plus proche, c'est le nombre de deux millions d'espĂ©rantophones qui a Ă©tĂ© retenu et frĂ©quemment repris depuis. Culbert n'a jamais publiĂ© de rĂ©sultats intermĂ©diaires dĂ©taillĂ©s pour une rĂ©gion ou un pays particulier, ce qui rend difficile l'analyse de la pertinence de ses rĂ©sultats.

En juin 2023, environ 333 000 personnes sont inscrites au cours d'espĂ©ranto sur l'application Duolingo Ă  partir de l'anglais[28].

Apprentissage

Un livre d'étude pour apprenants confirmés (B1/B2).

L'apprentissage de l'espéranto repose en grande partie sur l'utilisation de méthodes autodidactes ou de cours traditionnels via des associations ou des clubs locaux. Toutefois, quelques établissements d'enseignement ont introduit des cours d'espéranto à leur programme.

Au dĂ©but des annĂ©es 2000, l'apparition de mĂ©thodes d'apprentissage en ligne de l'espĂ©ranto, souvent gratuites, les plus connues Ă©tant lernu! et Kurso de Esperanto (eo)[29], a permis de toucher un public nouveau, en particulier parmi les jeunes. Le , le site d’apprentissage de langues en ligne, Duolingo, met en ligne la version bĂȘta d'apprentissage de l'espĂ©ranto pour les anglophones et les hispanophones. En 2017, la mĂ©thode compte plus d’un million d’apprenants[30]. Une version pour francophones est disponible en version bĂȘta depuis . Le site de langues Memrise comporte plusieurs cours d’espĂ©ranto, dont l'un publiĂ© par l'association Esperanto-France. Viendront aussi des applications d’apprentissage pour tĂ©lĂ©phone portable, comme L’espĂ©ranto en 12 jours, une adaptation de la Zagreba metodo[31]. Enfin l’espĂ©ranto est prĂ©sent parmi les langues mises en place sur la plateforme de recueil d'Ă©chantillons de voix Common Voice, de Mozilla : la fonction Enregistrer permet de s’entraĂźner Ă  prononcer des phrases, puis de se rĂ©-Ă©couter, alors que la fonction Valider permet d'entendre d'autres locuteurs en espĂ©ranto[32].

Tests de niveaux et CECR

Les tests de niveaux en espéranto sont organisés suivant deux filiÚres :

Actuellement seul l'institut des langues de l'universitĂ© Eötvös LorĂĄnd (Budapest, Hongrie) dĂ©livre des diplĂŽmes officiels de connaissance de l'espĂ©ranto. Depuis 2009, ces diplĂŽmes sont fondĂ©s sur le cadre europĂ©en commun de rĂ©fĂ©rence pour les langues (CECR) et disponibles dans les niveaux B1, B2 et C1. PrĂšs de 2 000 personnes possĂšdent un tel diplĂŽme Ă  travers le monde : en 2017, environ 570 au niveau B1, 590 au B2 et 820 au C1[33].

La Ligue internationale des enseignants d'espĂ©ranto (ILEI) propose quant Ă  elle des examens qui testent non seulement la maĂźtrise de la langue, mais Ă©galement la connaissance de la culture vĂ©hiculĂ©e par l’espĂ©ranto : associations, principaux acteurs, EspĂ©rantie, etc.

IntĂ©rĂȘt pĂ©dagogique de l'espĂ©ranto

Ces études furent reprises et confirmées par d'autres études dans[34] le rapport remis au ministÚre italien de l'enseignement public (ministÚre de l'instruction), ainsi que dans le rapport Grin.

Cette facilitĂ© de l'espĂ©ranto fut constatĂ©e par Inazƍ Nitobe, membre de l’AcadĂ©mie ImpĂ©riale du Japon, homme de science, SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral adjoint de la SociĂ©tĂ© des Nations, qui avait participĂ© au congrĂšs mondial d’espĂ©ranto de Prague en 1921 pour se rendre compte par lui-mĂȘme de l’efficacitĂ© de cette langue. Dans un rapport intitulĂ© Esperanto as an International Auxiliary Language (L’espĂ©ranto comme langue auxiliaire internationale), publiĂ© en 1922, il avait Ă©crit : « On peut affirmer avec une certitude absolue que l’espĂ©ranto est de huit Ă  dix fois plus facile que n’importe quelle langue Ă©trangĂšre et qu’il est possible d’acquĂ©rir une parfaite Ă©locution sans quitter son propre pays. Ceci est en soi un rĂ©sultat trĂšs apprĂ©ciable. »[35].

Lorsque l'on a dĂ©jĂ  appris une langue Ă©trangĂšre, l'apprentissage d'une nouvelle langue Ă©trangĂšre est plus facile, d'oĂč l'intĂ©rĂȘt de commencer par une langue Ă©trangĂšre facile. Des Ă©tudes menĂ©es sur des Ă©chantillons comparatifs d'Ă©lĂšves ont montrĂ© que les Ă©lĂšves qui avaient d'abord Ă©tudiĂ© l'espĂ©ranto avant de passer Ă  l'Ă©tude d'une langue Ă©trangĂšre atteignaient un meilleur niveau, dans cette langue, que le groupe tĂ©moin qui pendant la mĂȘme durĂ©e n'avait Ă©tudiĂ© que cette langue Ă©trangĂšre.

Du point de vue de la graphie, l’espĂ©ranto fait partie des langues dites « transparentes » : comme pour le croate, le serbe, l'espagnol, l'italien, le slovĂšne ou le tchĂšque, la correspondance entre graphĂšmes et phonĂšmes est simple, stable et rĂ©guliĂšre. Une langue complĂštement transparente suit deux principes : Ă  un phonĂšme correspond une seule graphie ; Ă  une seule graphie correspond un seul phonĂšme. À l’opposĂ©, les langues dites « opaques » comme l'anglais ou « semi-opaques » comme le français ont des rĂšgles de correspondance grapho-phonĂ©mique complexes et irrĂ©guliĂšres[36].

Un dyslexique utilisant une langue « opaque » devient souvent dysorthographique. Il est prĂ©fĂ©rable de choisir l'apprentissage d’une langue transparente pour faciliter l'apprentissage des langues chez les enfants dyslexiques[37]. L'espĂ©ranto permettrait d'aider les dyslexiques en milieu scolaire[38].

D'autre part, l'espéranto peut aider grùce à sa construction signalant pour chaque mot un trait grammatical précis, à faire comprendre les liens entre la « fonction dans la phrase » et l'« orthographe grammaticale » de chaque mot.

Claude Piron qui fut pendant cinq ans traducteur-interprĂšte au siĂšge de l’ONU Ă  New York pour l’anglais, le chinois, l’espagnol et le russe : « Un cours d'espĂ©ranto organisĂ© dans une optique propĂ©deutique amĂ©liore considĂ©rablement le succĂšs des Ă©lĂšves dans l'Ă©tude des langues Ă©trangĂšres. [
] Il m'a dĂ©conditionnĂ© des habitudes arbitraires de ma langue maternelle sans que je doive me reconditionner d'emblĂ©e selon les habitudes arbitraires d'un peuple Ă©tranger, bref, il m'a donnĂ© une avance sur mes camarades que je n'ai jamais perdue[39] ».

Militantisme

80e congrĂšs de l'association mondiale anationale de 2007.

L'espĂ©ranto est soutenu par un rĂ©seau de militants regroupĂ©s dans de nombreuses associations. Au niveau international, ce rĂ©seau d'associations nationales et d'associations thĂ©matiques est fĂ©dĂ©rĂ© par l'association universelle d’espĂ©ranto.

L'ensemble des militants favorables Ă  l'espĂ©ranto est souvent dĂ©signĂ© comme Le mouvement espĂ©rantophone ou mĂȘme tout simplement Le mouvement espĂ©rantiste. Toutefois, cette appellation est trompeuse dans la mesure oĂč les espĂ©rantophones ne constituent pas un ensemble homogĂšne. Dans les faits, les motivations, les aspirations et les idĂ©es des espĂ©rantophones reflĂštent la diversitĂ© des opinions prĂ©sentes dans le monde. Il est Ă©galement Ă  noter que seule une minoritĂ© d’espĂ©rantophones sont membres d'associations d'espĂ©ranto.

De façon gĂ©nĂ©rale, l'essentiel du militantisme consiste Ă  promouvoir l'apprentissage de l'espĂ©ranto et son usage dans la communication internationale. La dĂ©fense de cet objectif s'appuie sur diffĂ©rentes Ă©tudes et rapports montrant les avantages de l’espĂ©ranto pour cet usage :

  • Ă©quitĂ© dans les Ă©changes, car aucun locuteur n'a l'avantage d'utiliser, voire d'imposer sa langue nationale, une forme de courtoisie pour assurer une neutralitĂ© linguistique maximale.
  • plus grande facilitĂ© d'apprentissage, comparĂ© aux autres langues ;
  • avantages Ă©conomiques, par rapport Ă  d'autres solutions comme le tout-anglais, comme le montre le rapport Grin.

Un exemple de cet objectif militant est l'apparition récente du mouvement Europe Démocratie Espéranto qui promeut l'usage de l'espéranto comme langue commune équitable en Europe en complément des langues officielles.

En , le ministĂšre français de l’Éducation nationale accepte que l’espĂ©ranto puisse ĂȘtre enseignĂ© Ă  titre expĂ©rimental. Cette dĂ©cision fait suite Ă  une demande de militants encouragĂ©s par le rĂ©sultat considĂ©rĂ© par ces mĂȘmes militants comme un succĂšs d'une pĂ©tition lancĂ©e par des associations pro-espĂ©ranto pour son ajout comme langue optionnelle au bac, qui avait recueilli 33 300 signatures[40], mais qui n'est de la part du ministĂšre, que l'application de dispositions gĂ©nĂ©rales concernant n'importe quelle langue.

En , une nouvelle pĂ©tition est lancĂ©e, cette fois-ci sur la plateforme officielle des pĂ©titions citoyennes de l’AssemblĂ©e nationale avec pour titre Encourager l’enseignement de la langue internationale espĂ©ranto[41].

Usage professionnel

Bien qu'il soit couramment utilisé dans un contexte associatif, l'usage de l'espéranto dans un contexte professionnel est jusqu'à présent resté relativement limité. On peut citer l'exemple de l'association Réinsertion et Espéranto qui de 1997 à 2008 forma et embaucha en CDI à Montpellier des jeunes chÎmeurs avec l'espéranto dans le cadre du dispositif Emplois-jeunes.

Afin d'encourager l'usage de l'espéranto, dans un contexte professionnel, quelques chefs d'entreprises se sont regroupés au sein d'une association, Entreprise-Esperanto[42] dont l'objectif est d'accompagner les entreprises ayant des besoins de communication internationale et qui souhaitent utiliser l'espéranto.

Vie culturelle

Évolution des usages de la langue

Carte des hébergements proposés par le Pasporta Servo en 2015.

L’espĂ©ranto a longtemps Ă©tĂ© une langue plus Ă©crite que parlĂ©e. DĂšs le dĂ©but, toutefois, son usage oral a Ă©tĂ© assurĂ© par les clubs d'espĂ©ranto, dissĂ©minĂ©s un peu partout en Europe, en Asie orientale et dans quelques pays d'AmĂ©rique. Les personnes intĂ©ressĂ©es s'y retrouvaient une fois par semaine ou par mois pour pratiquer la langue et accueillir des voyageurs Ă©trangers qui l'avaient apprise. Au dĂ©but du XXe siĂšcle sont apparus de nombreux Ă©crivains, hommes et femmes, poĂštes
, qui, ayant adoptĂ© l'espĂ©ranto comme langue de leurs Ă©crits, lui ont donnĂ© sa littĂ©rature. Dans la rĂ©sistance Ă  l'occupation japonaise, des artistes corĂ©ens, notamment des rĂ©alisateurs qui seront Ă  l'origine du cinĂ©ma nord-corĂ©en, choisissent ainsi de se regrouper en 1925 dans une association ayant choisi un nom en espĂ©ranto : la Korea Artista Proletaria Federacio (KAPF), ou Association corĂ©enne des artistes prolĂ©tariens.

En fait, l'usage oral de la langue, de la simple conversation Ă  la musique, s'est surtout dĂ©veloppĂ© lorsque les voyages sont devenus plus accessibles et que les rencontres internationales espĂ©rantophones se sont multipliĂ©es. La mise en place de services d'hĂ©bergement chez l'habitant, comme le Pasporta Servo, et l'apparition de l'enregistrement sonore sur cassette, de mĂȘme que les programmes de conversation tĂ©lĂ©phonique par ordinateur (voix sur IP), ont contribuĂ© Ă  faire progresser l'utilisation orale de la langue. Avec l'Internet, l'espĂ©ranto a trouvĂ© un nouveau vecteur de communication, tant pour la langue Ă©crite que pour la langue parlĂ©e[43]. Il est Ă  noter que la version de WikipĂ©dia en espĂ©ranto a dĂ©passĂ© le cap de 275 000 articles le [44]. Amikumu[45], une application mobile gratuite destinĂ©e Ă  faciliter les contacts entre espĂ©rantophones est lancĂ©e le .

Il faut également noter qu'avec l'accroissement du nombre de locuteurs, l'espéranto est devenu la langue maternelle d'enfants issus de couples espérantophones.

En dĂ©fendant son idĂ©e Ă  travers l’Europe, le Docteur Zamenhof s'est attirĂ© la sympathie de nombreuses personnalitĂ©s politiques, telles que Gandhi ainsi que la communautĂ© internationale du BahaĂŻsme.

Littérature

Service de librairie lors d'un congrĂšs (Reykjavik - 2013).

La littĂ©rature en espĂ©ranto se compose Ă  la fois d'Ɠuvres originales et d'Ɠuvres traduites. Quelques ouvrages originaux :

Parmi les Ɠuvres traduites, on trouve des ouvrages aussi divers que Le Petit Prince, la Bible, le Coran, le Manifeste du parti communiste, une biographie du peintre Camille Pissarro par son fils Ludovic-Rodo.

La majoritĂ© des ventes d'ouvrages en espĂ©ranto est rĂ©alisĂ©e par les associations espĂ©rantophones. L'une des plus importantes librairies d'ouvrages en espĂ©ranto est le libro-servo de l’association universelle d’espĂ©ranto, qui compte plus de 6 000 rĂ©fĂ©rences[46].

Presse

Il existe de nombreuses publications originales en espéranto. Parmi les plus connues, on trouve :

À cĂŽtĂ© de la presse papier, on trouve un certain nombre de sites de presse uniquement disponibles en version Ă©lectronique. Les plus connus sont :

Deux revues paraissent en France et en français : Le Monde de l'Espéranto et Espéranto info.

Musique

La musique espérantophone est presque aussi ancienne que l'espéranto. La Espero, qui deviendra l'hymne du mouvement espérantophone, a été écrit par Zamenhof, peu aprÚs la publication du premier manuel, Langue Internationale, paru en 1887.

La musique espĂ©rantophone a suivi les Ă©volutions technologiques, avec l’apparition des premiers vinyles dans les annĂ©es 1960, puis l'apparition des musiques rock dans les annĂ©es 1980, puis des disques compacts dans les annĂ©es 1990 et enfin des formats Ă©lectroniques tĂ©lĂ©chargeables via Internet depuis les annĂ©es 2000.

Actuellement les musiciens espĂ©rantistes les plus connus sont JoMo (Jean-Marc Leclercq) de France, Martin Wiese de SuĂšde, Jonny M d’Allemagne, Kim J. Henriksen du Danemark, ÄŽomart et NataƝa du Kazakhstan et de Russie, Georgo Handzlik de Pologne, les groupes Kajto dont les membres principaux sont nĂ©erlandais, Dolchamar de Finlande, La Pafklik (eo) de France, La Perdita Generacio de SuĂšde.

La musique espérantophone est naturellement mise en scÚne lors des différentes rencontres internationales[47].

Radio

Les premiĂšres Ă©missions de radio en EspĂ©ranto datent de 1922 et furent Ă©mises Ă  Newark Ce lien renvoie vers une page d'homonymie (États-Unis) et Londres (Royaume-Uni). En 2012, les Ă©missions sont principalement des podcasts, mais certaines radios diffusent une Ă©mission hebdomadaire comme Radio Havana Cuba, ou Radio libertaire Ă  Paris.

La premiÚre radio diffusant entiÚrement en espéranto, Muzaiko, est apparue le . Elle émet sur Internet grùce à la technologie de lecture en continu. Son programme se compose de musique espérantophone, d'interviews, et d'informations généralistes[48].

Radioamateurs

Sur les bandes radioamateurs l'espéranto est utilisé aux fréquences[49] :

Cinéma

L'essentiel des films tournés originellement en espéranto sont des courts métrages.

Seuls trois longs métrages ont été tournés directement en espéranto :

Plusieurs films ont par ailleurs été doublés ou sous-titrés en espéranto[47].

Dans le film de Charlie Chaplin, Le Dictateur, les plaques des magasins du ghetto juif sont en espéranto, catalogué comme « langue juive internationale » par Hitler dans Mein Kampf[50].

Il est aussi possible d'entendre de l'espéranto dans la version originale du film Bienvenue à Gattaca. En effet, les haut-parleurs de l'entreprise dans laquelle travaille le protagoniste de l'histoire font les annonces d'abord en espéranto puis en anglais[50].

La musique du générique de fin du film d'animation japonais Patéma et le monde inversé est en espéranto et est chantée par Estelle Micheau.

Dans le feuilleton français Ovni(s), l'un des personnages principaux, Véra Clouseau, connaßt l'espéranto. Dans l'épisode 10 de la saison 2, une partie des dialogues de l'épisode sont en espéranto.

Fundamento de Esperanto, publié en 1905.

Phonologie et Ă©criture

L'espĂ©ranto possĂšde vingt-huit phonĂšmes : cinq voyelles et vingt-trois consonnes. Ils sont transcrits au moyen d'un alphabet de vingt-huit lettres : vingt-deux lettres de l'alphabet latin (q, w, x et y ne sont pas utilisĂ©s, sauf dans les expressions mathĂ©matiques), et six lettres utilisant deux diacritiques (accent circonflexe et brĂšve), propres Ă  l'espĂ©ranto : ĉ, ĝ, Ä„, Ä”, Ɲ, Ć­. L'orthographe est parfaitement transparente : chaque lettre reprĂ©sente invariablement et exclusivement un seul phonĂšme.

En plus de leur rĂŽle premier de transcription, les lettres diacritĂ©es rappellent en espĂ©ranto l’orthographe ou la prononciation d’autres langues. Par exemple, poƝto « poste », rappelle graphiquement et phonĂ©tiquement le mot poĆĄta du tchĂšque, du slovaque, du slovĂšne, du serbo-croate, mais aussi par la graphie les mots français, anglais, nĂ©erlandais, allemand poste, post, post, Post, et par le son le bulgare ĐżĐŸŃ‰Đ° (prononcĂ© ['pɔʃtɐ]). L'espĂ©ranto aboutit souvent ainsi Ă  un juste milieu rappelant plusieurs langues sources : ainsi ĝardeno [dÍĄÊ’arˈdeno] rappelle le français jardin, l'allemand Garten, le nĂ©erlandais gaarden, l'italien giardino et l'anglais garden.

La langue comporte un accent tonique toujours situé sur l'avant-derniÚre syllabe des mots. Le systÚme vocalique comporte cinq timbres : a e i o u, correspondant aux valeurs du français ù é i Î ou, comme dans de nombreuses langues, sans distinction de quantité.

Fichier audio
Extraits du discours de Zamenhof en 1905

Le cadre sonore ci-aprÚs, permet d'écouter un court extrait du discours de Zamenhof prononcé lors du premier congrÚs mondial d'espéranto en 1905 à Boulogne-sur-Mer. Cet extrait lu par Claude Piron a été enregistré lors de la rencontre commémorative de 2005 à Boulogne-sur-Mer. Ces extraits sont reproduits et traduits dans la page de description du fichier.

Les lettres diacritĂ©es peuvent poser quelques problĂšmes typographiques Ă  l'imprimerie ou l'informatique (plus particuliĂšrement avec les systĂšmes informatiques anciens). Pour les francophones, le clavier BÉPO et la variante Xorg du clavier AZERTY permettent d’accĂ©der de façon native aux caractĂšres accentuĂ©s de l'espĂ©ranto. Des logiciels peuvent Ă©galement ĂȘtre installĂ©s pour faciliter la frappe des six lettres diacritĂ©es[N 4].

Grammaire

Le Plena Manlibro de Esperanta Gramatiko, ouvrage de grammaire propre Ă  l’espĂ©ranto.

La grammaire de l'espĂ©ranto se fonde sur seize principes Ă©noncĂ©s dans le Fundamento de Esperanto, adoptĂ© comme rĂ©fĂ©rence intangible au premier congrĂšs mondial d’espĂ©ranto de Boulogne-sur-Mer en 1905. Ils ne constituent cependant qu'un cadre dans lequel ont Ă©tĂ© progressivement dĂ©gagĂ©es des rĂšgles plus dĂ©taillĂ©es.

Chaque radical peut recevoir des morphĂšmes invariables signalant chacun un trait grammatical prĂ©cis : —o pour les substantifs, —a pour les adjectifs, —e pour les adverbes dĂ©rivĂ©s, —j pour le pluriel et —n pour le cas accusatif.

La rĂ©gularitĂ© de la langue permet d’en expliquer la grammaire de façon aisĂ©e sans avoir recours Ă  la terminologie technique habituelle, parfois difficile pour certains nĂ©ophytes. L’ouvrage Plena Manlibro de Esperanta Gramatiko propose ainsi un panorama complet de la grammaire espĂ©rantophone sans vocabulaire complexe.

Conjugaison

Les verbes se caractĂ©risent par une sĂ©rie de seulement six dĂ©sinences ou finales dĂ©tachables invariables qui forment une conjugaison, avec, mĂȘlant des valeurs temporelles pour l'indicatif et modales : —i pour l'infinitif, —is pour le passĂ©, —as pour le prĂ©sent, —os pour le futur, —us pour le conditionnel, —u pour le volitif. Ces terminaisons sont les mĂȘmes pour toutes les personnes et tous les verbes.

Corrélatifs

L'espéranto utilise également comme déterminants un ensemble de pronoms-adjectifs assemblés systématiquement à partir d'une initiale et d'une finale caractéristiques :

D'autres finales produisent des adverbes circonstanciels : -e (lieu), -am (temps), -el (maniĂšre), -al (cause), -om (quantitĂ©). Les mots formĂ©s sur ces bases sont dĂ©signĂ©s collectivement comme corrĂ©latifs ou (en espĂ©ranto mĂȘme) tabel-vortoj[N 5].

Par exemple :

  • kiu signifie « qui » ou « quel » ;
  • ĉiu signifie « chacun » ou « chaque » ;
  • neniu signifie « personne » ou « aucun » ;
  • iam signifie « Ă  un moment » ;
  • ĉiam signifie « toujours » ;
  • neniam signifie « jamais ».

Particules invariables

L'espĂ©ranto recourt Ă©galement Ă  diverses particules invariables dans l'organisation de la phrase : il s'agit de conjonctions de coordination (kaj « et », aĆ­ « ou », do « donc », sed « mais » ) ou de subordination (ke « que », ĉar « parce que », dum « pendant que », se « si » ) qui prĂ©cisent les rapports entre propositions, et des adverbes simples Ă  valeur spatiale, temporelle, logique ou modale. Par exemple, ne marque la nĂ©gation, et ĉu marque l'interrogation globale.

Syntaxe de phrase

L'ordre des mots est relativement libre en espĂ©ranto : grĂące Ă  la marque -n du complĂ©ment d'objet (accusatif), toutes les constructions (SOV, VSO, OSV, etc.) sont acceptĂ©es ; l’ordre le plus frĂ©quent est toutefois sujet-verbe-objet suivi du complĂ©ment circonstanciel. L'usage d'autres dispositions est courant notamment en cas de mise en relief afin de placer l'Ă©lĂ©ment le plus important en dĂ©but de phrase. Il existe cependant certaines rĂšgles et tendances bien Ă©tablies[51] :

  • l'article dĂ©fini se place au dĂ©but du groupe nominal ;
  • l'adjectif prĂ©cĂšde gĂ©nĂ©ralement le substantif ;
  • les prĂ©positions se placent au dĂ©but du groupe prĂ©positionnel ;
  • les adverbes prĂ©cĂšdent gĂ©nĂ©ralement l'expression qu'ils modifient ;
  • les conjonctions prĂ©cĂšdent la proposition qu'elles introduisent.

D'une maniÚre générale, on peut dire que l'ordre des syntagmes est libre mais que la disposition des morphÚmes à l'intérieur d'un syntagme est fixée par l'usage.

Certaines tendances expressives peuvent sembler peu communes par rapport à l'usage du français :

  • les prĂ©positions sont volontiers prĂ©fixĂ©es au verbe, produisant des doublets entre formulation intransitive avec groupe prĂ©positionnel et formulation transitive Ă  verbe prĂ©fixĂ© : Ni diskutos pri la afero ~ Ni pridiskutos la aferon. « Nous discuterons de l'affaire. » (Tous les verbes Ă  prĂ©position prĂ©fixĂ©e ne forment cependant pas doublet : par exemple, altiri « attirer » diffĂšre de tiri al « tirer Ă  ».) ;
  • un syntagme peut facilement se condenser en mot composĂ© : Knabo kun bluaj okuloj. ~ Bluokula knabo. « Un garçon aux yeux bleus. » ;
  • l'emploi de l'adverbe dĂ©rivĂ© (issu de l'usage poĂ©tique) est trĂšs Ă©tendu dans la langue courante (orale comme Ă©crite).

Du fait de l'absence de restriction sur la combinaison des monĂšmes, une mĂȘme phrase peut se formuler de multiples façons :

  • mi enigis ĉion en la komputilon. ~ Mi enkomputiligis ĉion. ~ Mi ĉion enkomputiligis. « J'ai tout introduit dans l'ordinateur. » ;
  • mi iros al la hotelo per biciklo. ~ Mi alhotelos bicikle. ~ Mi biciklos hotelen. « J'irai Ă  l'hĂŽtel Ă  vĂ©lo. » ;
  • mi iros al la kongreso per aĆ­to. ~ Mi alkongresos aĆ­te. ~ Mi aĆ­tos kongresen. « J'irai au congrĂšs en voiture. » ;
  • ni estas de la sama opinio. ~ Ni havas la saman opinion ~ Ni samopinias. « Nous sommes du mĂȘme avis. ».

L'espéranto peut ainsi alternativement se montrer synthétique ou analytique.

Lexique

Dictionnaire.

Sources lexicales

Au mĂȘme titre que la majoritĂ© des langues europĂ©ennes dont le français qui tirent leurs racines en partie du latin et du grec et qui empruntent Ă  l’anglais ou Ă  d’autres langues, l’espĂ©ranto est une langue construite a posteriori : elle tire ses bases lexicales de langues existantes. Les principales sources sont, par importance dĂ©croissante[52] :

Les mots provenant d'autres langues dĂ©signent surtout des rĂ©alitĂ©s culturelles spĂ©cifiques : boaco « renne » (du same), jogo « yoga » (du sanskrit), haƝioj « baguettes (pour manger) » (du japonais), etc.

Les morphÚmes grammaticaux doivent beaucoup au latin et dans une moindre mesure au grec ancien. Une trÚs petite partie selon certains est construite a priori sans référence évidente à des langues existantes. Pour d'autres, il s'agit d'éléments profondément remaniés rappelant ceux de langues préexistantes, comme la série des corrélatifs.

Zamenhof a suivi diverses mĂ©thodes pour adapter ses sources lexicales Ă  l'espĂ©ranto : adaptation phonĂ©tique orthographique, Ă  partir de la prononciation (ex. : trotuaro du français trottoir) ou Ă  partir de la forme Ă©crite (ex. : birdo de l’anglais bird « oiseau »). Lorsque plusieurs de ses sources comportaient des mots proches par la forme et le sens, Zamenhof a souvent crĂ©Ă© un moyen terme (ex. : ĉefo « chef »).

Le vocabulaire de l'espĂ©ranto Ă©tait construit Ă  partir d'environ 1800 radicaux dans le Fundamento de Esperanto de 1905. En 2002, aprĂšs un siĂšcle d'usage, le plus grand dictionnaire monolingue en espĂ©ranto (Plena Ilustrita Vortaro de Esperanto), en comprend 16 780 correspondant au moins Ă  46 890 Ă©lĂ©ments lexicaux. Ce nombre continue Ă  augmenter notamment avec le vocabulaire technique spĂ©cialisĂ© davantage pris en compte.

Formation des mots

La formation des mots espĂ©ranto est traditionnellement dĂ©crite en termes de dĂ©rivation lexicale par affixes et de composition. Cette distinction est cependant relative, dans la mesure oĂč les « affixes » sont susceptibles de s’employer aussi comme radicaux indĂ©pendants : ainsi le diminutif -et- forme l’adjectif eta « petit (avec idĂ©e de faiblesse) », le collectif -ar- forme le nom aro « groupe », le causatif -ig- forme le verbe igi « faire, rendre », etc.

Les deux principes essentiels de formation des mots sont :

  • l’invariabilitĂ© des radicaux : contrairement Ă  ce qui peut se passer par exemple en français, en anglais, en allemand
 la dĂ©rivation ne provoque aucune altĂ©ration interne des monĂšmes : vidi « voir », vido « vue », nevidebla « invisible »
  • l’ordre de composition oĂč l’élĂ©ment dĂ©terminant prĂ©cĂšde le dĂ©terminĂ© : kanto-birdo « oiseau chanteur » et birdo-kanto « chant d’oiseau », vel-Ɲipo « bateau Ă  voile, voilier » et Ɲip-velo « voile de bateau », cent-jaro « centenaire (= centiĂšme annĂ©e) » et jar-cento « siĂšcle (= centaine d’annĂ©es) ». Pour l'initiation Ă  la langue, Zamenhof recommandait de sĂ©parer par un petit tiret les diffĂ©rents radicaux, mais dans l'Ă©criture courante, ces petits tirets sont ensuite supprimĂ©s.

En thĂ©orie, il n’existe pas d’autre limite que sĂ©mantique Ă  la combinatoire des radicaux. Il en rĂ©sulte un certain schĂ©matisme qui aboutit Ă  la formation systĂ©matique de longues sĂ©ries sur le mĂȘme modĂšle, parfois sans Ă©quivalent direct dans d’autres langues. Par exemple :

  • Ă  cĂŽtĂ© de sam-land-ano « compatriote », littĂ©ralement membre du mĂȘme pays, et sam-klas-ano « camarade de classe », il existe sam-ide-ano « partisan du mĂȘme idĂ©al » et sam-aĝ-ulo « personne du mĂȘme Ăąge »
  • pour exprimer le fait de prendre une couleur, le français possĂšde « rougir, jaunir, verdir, bleuir, blanchir, brunir, noircir ». L’espĂ©ranto possĂšde comme Ă©quivalents respectifs ruĝ-iĝi, flaviĝi, verdiĝi, bluiĝi, blankiĝi, bruniĝi, nigriĝi mais le procĂ©dĂ© y est illimitĂ© : griziĝi « devenir gris », oranĝiĝi « devenir orange », etc.
  • il est possible de former le contraire de n’importe quelle notion par le prĂ©fixe trĂšs frĂ©quent mal- : ĝoja « gai » ~ malĝoja « triste », helpi « aider » ~ malhelpi « gĂȘner », multe « beaucoup » ~ malmulte « peu », etc.[N 6]

Ce schĂ©matisme a pour effet de diminuer le nombre de radicaux nĂ©cessaires Ă  l’expression au profit de dĂ©rivĂ©s, rĂ©duisant ainsi la composante immotivĂ©e du lexique. Le procĂ©dĂ© pouvant parfois paraĂźtre lourd, la langue littĂ©raire a cependant introduit quelques radicaux alternatifs Ă  titre de variantes stylistiques : par exemple olda « vieux » peut doubler maljuna (formĂ© sur juna « jeune ») ou malnova (formĂ© sur nova « neuf, nouveau »). L’usage courant tend cependant Ă  prĂ©fĂ©rer les dĂ©rivĂ©s[53] - [54] - [55].

Le systĂšme de dĂ©rivation s’adapte aisĂ©ment aux besoins en mots nouveaux. Ainsi, du mot reto (« rĂ©seau, filet »), on a extrait le radical ret- pour former tout un ensemble de mots liĂ©s Ă  Internet : retadreso (« adresse de courriel »), retpirato (« pirate informatique »), etc.

Exemples

Phrases simples

Le tableau ci-dessous présente quelques mots et phrases ainsi que leurs transcriptions en alphabet phonétique international :

FrançaisEspérantoIPA
Salut, bonjour[sa.ˈlu.ton]
Oui[ˈjes]
Non[ˈne]
Bonsoir[ˈbo.nan ves.ˈpe.ron]
Bonne nuit[ˈbo.nan ˈnok.ton]
Au revoir[ˈdʒis (la) re.ˈvi.do]
Comment vous appelez-vous ?[ˈki.o ˌes.tas ˌvi.a ˈno.mo]
Je m’appelle Marc.[ˌmi.a ˈno.mo ˌes.tas ˈmar.ko]
Comment allez-vous ?[ˈki.el vi ˈfar.tas]
Je vais bien.[mi ˈfar.tas ˈbo.ne]
Parlez-vous espĂ©ranto ?[ˈtʃu vi pa.ˈro.las ˌes.pe.ˈran.te]
Je ne vous comprends pas.[mi ˌne kom.ˈpre.nas ˌvin]
Bien[ˈbo.ne]
Merci[ˈdan.kon]
De rien[ˌne.dan.ˈkin.de]
S’il vous plaüt[bon.ˈvo.lu]
Pardon, excusez-moi[par.ˈdo.nu ˈmin]
À vos souhaits ![ˈsa.non]
Félicitations[ɥra.ˈtu.lon]
Je t’aime.[mi ˈa.mas ˌvin]
Une biùre, s’il vous plaüt.[ˈu.nu bi.ˈe.ron, mi ˈpe.tas]
OĂč sont les toilettes ?[ˈki.e ˈes.tas ˈla ˌne.tse.ˈse.jo]
Qu’est-ce que c’est ?[ˈki.o ˌes.tas ˈti.o]
C’est un chien.[ˈti.o ˌes.tas ˈhun.do]
Je suis dĂ©butant en espĂ©ranto.[mi ˈes.tas ˌko.men.ˈtsan.to de ˌes.pe.ˈran.to]

Texte analysé en constituants

Fichier audio
Texte analysé
Lastaj vortoj
Des difficultés à utiliser ces médias ?
Des difficultés à utiliser ces médias ?
Des difficultés à utiliser ces médias ?

La akcento estas sur la antaƭlasta silabo. La kernon de la silabo formas vokalo. Vokaloj ludas grandan rolon en la ritmo de la parolo. Substantivoj finas per -o, adjektivoj per -a. La signo de la pluralo estas -j. La pluralo de « lasta vorto » estas « lastaj vortoj ».

« -o » = substantifs
« -a » = adjectifs
« -j » = pluriel
« -n » = accusatif

Traduction : L'accent tonique est sur l'avant-derniĂšre syllabe. Le cƓur de la syllabe est formĂ© par une voyelle. Les voyelles jouent un grand rĂŽle dans le rythme de la parole. Les substantifs finissent par -o, les adjectifs par -a. La marque du pluriel est -j. Le pluriel de « lasta vorto » (« dernier mot ») est « lastaj vortoj ».

Notes et références

Notes

  1. Rem. "Au lieu de crĂ©er, Zamenhof a dĂ©gagĂ© des langues europĂ©ennes les Ă©lĂ©ments communs de vocabulaire et de structure qu'elles renferment", Antoine Meillet, “Les langues dans l'Europe nouvelle“, p. 277.
  2. « AprĂšs une demi-heure je pouvais parler plus l'espĂ©ranto que le japonais, que j'avais Ă©tudiĂ© pendant quatre ans dans l’école secondaire » dans Richard Delamore (eo), « Kiel la esperantistoj povas denove avangardi? », Kontakto 277 (2017:1), p. 20, TEJO.
  3. Le rapport Grin rĂ©digĂ© en 2005 met en lumiĂšre les coĂ»ts Ă©conomiques en lien avec l’utilisation d’une langue internationale comme l’espĂ©ranto. Rapport sur le site de la documentation française
  4. Amiketo est un logiciel pour taper les lettres accentuĂ©es de l’espĂ©ranto, pour Windows, Mac OS et Linux.
  5. Littéralement « mots de tableau », d'aprÚs la forme sous laquelle sont souvent présentés ces outils grammaticaux.
  6. Voir aussi Négation (linguistique)#En espéranto.

Références

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  53. Janton 1994, p. 85 et Joguin 2001, p. 260.
  54. Création de termes (vortfarado).
  55. Quelques problĂšmes de la traduction.

Annexes

Bibliographie

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Ouvrages généraux

  • Pierre Janton, L’EspĂ©ranto, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Que sais-je ? », , 4e Ă©d. (ISBN 978-2-13-042569-4). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article.
  • Jacques Joguin, Parlons espĂ©ranto : La Langue internationale, Paris, L'Harmattan, coll. « Parlons
 », , 2e Ă©d., 303 p. (ISBN 2-7475-0355-0). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article.
  • Georges Kersaudy, Langues sans frontiĂšres : À la DĂ©couverte des langues de l'Europe, Paris, Autrement, (ISBN 978-2-7467-0125-0).
  • Michel Malherbe, « L'EspĂ©ranto », dans Les Langages de l'humanitĂ© : Une EncyclopĂ©die des 3 000 langues parlĂ©es dans le monde, Paris, R. Laffont, coll. « Bouquins », (ISBN 978-2-221-05947-0), p. 809-817
  • Lionel Dupuy, Jules Verne espĂ©rantiste ! : Une Langue universelle pour une Ɠuvre atemporelle, Paris, SAT Amikaro, , 98 p.

Historique

  • RenĂ© Centassi et Henri Masson, L'Homme qui a dĂ©fiĂ© Babel, Paris, Ramsay, coll. « Le livre des mots », , 398 p. (ISBN 978-2-84114-114-2)
    Biographie de l'initiateur de l'espéranto. On y trouve également quelques notions de grammaire.
  • Louis Couturat et LĂ©opold Leau, Histoire de la langue universelle, Paris, Hachette, , 2e Ă©d. (1re Ă©d. 1903) (lire en ligne [PDF]).
    Traité présentant plusieurs dizaines de langues construites ou d'idées à leur sujet, de Descartes à Peano. Introduit la distinction entre systÚmes a priori, systÚmes mixtes et systÚmes a posteriori. La reproduction en fac-simile publiée par G. Olms, coll. « Documenta Semiotica », Hildesheim, New York, 2001, (ISBN 978-3-487-06885-5) contient aussi celle de la suite de cet ouvrage, Les nouvelles langues internationales (dont l'édition originale non datée fut publiée à compte d'auteur), avec un appendice bibliographique par Reinhard Haupenthal.
  • François Lo Jacomo, LibertĂ© ou autoritĂ© dans l'Ă©volution de l'espĂ©ranto (ThĂšse de 3e cycle en linguistique soutenue Ă  l'universitĂ© Paris-V sous la direction d'AndrĂ© Martinet), , 384 p. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article.
  • Xavier Vanandruel, Dirk Dumon, Gassy Marin, Tour du vieux monde d'un anarchiste espĂ©rantiste : 1928-1938, Artisans-Voyageurs, coll. « Les GĂ©onautes », 2017, prĂ©sentation en ligne.

Dictionnaires, apprentissage

  • (eo) directions Gaston Waringhien 1970, 2000, Bertilo Wennergren 2020, Plena Ilustrita Vortaro de Esperanto, Paris, SAT, 2005, 2020, 1268 p. (ISBN 2-9502432-8-2)
  • (fr + eo) Dictionnaire Pratique Français-EspĂ©ranto Esperanto-Français, Paris, SAT-Amikaro, , ~520 (ISBN 978-2-9525753-6-2).
  • Le cours de Z. Mraihy et Th. Saladin est divisĂ© en trois tomes :
    • Zohra Mraihy et Thierry Saladin, L'EspĂ©ranto, t. 1 : L'essentiel, Vichy, Aedis, coll. « Petit guide », (ISBN 978-2-84259-263-9).
    • Zohra Mraihy et Thierry Saladin, L'EspĂ©ranto, t. 2 : La conversation, Vichy, Aedis, coll. « Petit guide », (ISBN 2-84259-264-6).
    • Zohra Mraihy et Thierry Saladin, L'EspĂ©ranto, t. 3 : L'imagier, Vichy, Aedis, coll. « Petit guide », (ISBN 2-84259-326-X).
  • Cours rationnel et complet d'espĂ©ranto, Paris, SAT-Amikaro, .
  • Jean Thierry, L'EspĂ©ranto sans peine, Assimil, .
  • RenĂ©e Triolle, EspĂ©ranto Express, Paris, Dauphin, (ISBN 978-2-7163-1310-0).

Langue internationale auxiliaire neutre

  • AndrĂ© Cherpillod, L'EspĂ©ranto, une valeur culturelle, une valeur pĂ©dagogique, Courgenard, La BlanchetiĂšre, .
  • AndrĂ© Cherpillod, L'EspĂ©ranto de A Ă  Z, Courgenard, La BlanchetiĂšre, .
  • Mark Fettes (trad. de l'anglais), Quelle langue pour l'Europe ? : L'Europe subira-t-elle toujours la malĂ©diction de Babel ? [« Europe's Babylon: towards a single European language? »], Rotterdam, UEA, coll. « Documents sur l'espĂ©ranto » (no 26), (lire en ligne).
    Analyse linguistique, culturelle et politique de différents candidats au rang de langue internationale, de l'anglais à l'espéranto en passant par l'anglais basic et l'interlingua. Prix Maxwell 1990.
  • Yvonne Lassagne-Sicard, Que vive la langue française et que vive l'espĂ©ranto ! : une langue pour la France, le français : une langue pour le monde, l'espĂ©ranto, Paris, Arcam, , 255 p. (ISBN 978-2-86476-386-4).

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