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Ophtalmologie

L’ophtalmologie est la branche de la médecine chargée du traitement des maladies de l’œil et de ses annexes. C’est une spécialité médico-chirurgicale. Le médecin spécialisé pratiquant l'ophtalmologie est appelé « ophtalmologiste » ou « ophtalmologue ».

Examen ophtalmologique.

Anatomie et physiologie oculaire

L’œil

Comme chez la plupart des mammifères, oiseaux, reptiles et poissons, l’œil humain est constitué d’un globe oculaire, formé de 3 enveloppes : la sclèro-cornée, l’uvée, et la rétine (de dehors en dedans).

Composition de l’œil.

Segment antérieur

  • La cornĂ©e, partie antĂ©rieure du globe oculaire, est une lentille transparente dont le rĂ´le est de capter et de focaliser la lumière sur la rĂ©tine. Elle est constituĂ©e, d’avant en arrière, de l’épithĂ©lium, de la membrane de Bowman, du stroma, de la membrane de Descemet et enfin de l’endothelium. Son diamètre moyen est de 12 mm.
  • L’uvĂ©e, composĂ©e de l’iris, muscle dĂ©limitant la pupille zone « virtuelle » situĂ©e au centre de l'iris, et permettant la modification de la luminositĂ© entrante, de la choroĂŻde et du corps ciliaire ;
  • Le cristallin, lentille biologique servant Ă  l’accommodation (« mise au point » sur l’objet Ă  visualiser permettant d’obtenir d’un point objet un point image focal sur la rĂ©tine) est reliĂ© au corps ciliaire par l’intermĂ©diaire de la zonule de Zinn, lentille qui, en s’opacifiant, occasionne la cataracte.
  • L’humeur aqueuse, situĂ©e entre la face postĂ©rieure de la cornĂ©e en avant et le cristallin en arrière. Elle est sĂ©crĂ©tĂ©e par le corps ciliaire.

Segment postérieur

  • La rĂ©tine, membrane regroupant des cellules nerveuses photorĂ©ceptrices appelĂ©es cĂ´nes ou des bâtonnets, servant Ă  la transformation de l’onde lumineuse en impulsions Ă©lectriques, pour traitement des images par le système nerveux ;
  • La choroĂŻde, membrane nourricière de la rĂ©tine et vĂ©ritable « Ă©ponge vasculaire » qui tapisse la face interne de l'Ĺ“il ;
  • La sclère, membrane blanche et opaque, très rĂ©sistante, qui forme le « blanc » de l'Ĺ“il ;
  • Le corps vitrĂ©, sorte de gel qui remplit la cavitĂ© situĂ©e en arrière du cristallin et en avant de la rĂ©tine.

Annexes de l’œil

  • L’orbite, cavitĂ© osseuse au rĂ´le de protection, recouverte d’une membrane fibro-Ă©lastique (la pĂ©riorbite).
  • Les muscles oculomoteurs, rĂ´le dans la mobilitĂ© du globe oculaire. Au nombre de 6 chez l’humain :
    • 4 muscles droits : droit supĂ©rieur, droit infĂ©rieur, droit interne (ou mĂ©dial) et droit externe (ou latĂ©ral) ;
    • 2 muscles obliques : grand oblique (ou oblique supĂ©rieur) et petit oblique (ou oblique infĂ©rieur).
  • La paupière, membrane permettant une isolation plus ou moins importante de la lumière, l’étalement du film de larmes et la protection de la cornĂ©e.
  • La glande lacrymale, situĂ©e en haut et en dehors. Elle secrète 40 % de nos larmes, le reste Ă©tant sĂ©crĂ©tĂ© par des glandes accessoires.

Examen ophtalmologique

Topographie cornéenne.
Une lampe à fente utilisée avec un microscope binoculaire permet d'examiner un oeil. Octobre 2019.

Un examen ophtalmologique complet comprend l’interrogatoire du malade, et un examen physique.

Acuité visuelle

L’acuité visuelle est le terme qui désigne la mesure de l’angle de résolution minimum. L’acuité visuelle normale est de 10/10 à chaque œil.

On utilise des échelles de test pour réaliser des mesures subjectives de l’acuité visuelle, notamment :

  • l'Ă©chelle Monoyer : test en vision de loin qui utilise des lettres de l’alphabet latin (vision 3 Ă  5 m) ;
  • l'Ă©chelle Armaignac et l'Ă©chelle Landolt : pour les illettrĂ©s (vision Ă  m), avec des figures gĂ©omĂ©triques ;
  • l'Ă©chelle Pigassou : avec des dessins, pour les enfants (vision Ă  2,5 m) ;
  • Échelle Parinaud : test en vision de près qui utilise des textes en langue française de taille dĂ©croissante, lus Ă  une trentaine de centimètres des yeux
  • l'Ă©chelle Rossano-Weiss : test en vision de près qui utilise des images ;
  • l'Ă©chelle ETDRS : Ă©chelle de rĂ©fĂ©rence pour les Ă©tudes et le suivi des patients souffrant de DMLA ou d'Ĺ“dème maculaire diabĂ©tique.

La mesure de l’acuité visuelle s’effectue en pratique avec une étude de la vision de près et de loin, sans correction puis avec.

Champ visuel

Il peut être estimé au doigt, et sera évalué au mieux à l’aide de méthodes instrumentales par campimétrie ou périmétrie.

Les deux sortes de champ visuel utilisées sont :

  • le champ visuel automatisĂ© : Humphrey ou Octopus ;
  • le champ visuel manuel : Goldmann.

Examen du segment antérieur

Il est effectué à l’aide d’une lampe à fente (en) ou d'un biomicroscope. Le biomicroscope est une lampe à fente contenant un système de grossissement. C’est un examen indolore et non invasif permettant d’étudier la cornée, le cristallin et le tiers antérieur du corps vitré. Il comporte aussi un examen de l’angle entre l'iris et la cornée avec un gonioscope (en)[1].

Mesure de la tension oculaire

Examen systématiquement effectué, il permet de dépister ou de suivre un glaucome (aigu ou chronique). La tension oculaire moyenne (c’est-à-dire la pression régnant dans l’œil) doit être comprise entre 9 et 21 mmHg, mais cette valeur doit être pondérée par celle de l’épaisseur cornéenne centrale (pachymétrie) et la résistance de la cornée (hystérésie).

Examen du segment postérieur

C’est l’examen du fond d'œil, que l’on réalise après l’administration d’un collyre mydriatique (faisant dilater la pupille) ou sans dilatation. On visualise ainsi de façon directe ou indirecte (selon le matériel employé) la rétine et ses composants : papille (lieu de naissance du nerf optique), macula (zone de la rétine responsable de la vision précise), veines, artères, rétine périphérique, ainsi que le vitré.

Examens complémentaires en ophtalmologie

  • Angiographie Ă  la fluorescĂ©ine et au vert d’indocyanine
  • Échographie oculaire
  • Radiographie de l’orbite (dans le cas des pathologies traumatiques, ou de certaines tumeurs)
  • Scanner orbitaire et rĂ©tro-orbitaire
  • ÉlectrorĂ©tinogramme
  • Électro-oculogramme
  • Potentiels Ă©voquĂ©s visuels
  • OCT (tomographie Ă  cohĂ©rence optique) : technologie mise au point par le MIT dans les annĂ©es 1990 et dĂ©veloppĂ© et diffusĂ© dans les applications cliniques surtout au dĂ©but des annĂ©es 2000, cet examen permet de reconstituer informatiquement des coupes microscopiques de la rĂ©tine. Ses deux indications principales sont l'Ă©tude des atteintes de la macula et le dĂ©pistage et la surveillance des glaucomes en permettant la mesure du capital de fibres optiques rĂ©siduelles chez un individu (capital qui dĂ©croit naturellement avec l'âge mais qui dĂ©croĂ®t Ă  grande vitesse chez les personnes atteintes d'un glaucome)
  • Microscopie spĂ©culaire : cet examen permet de mesurer le capital des cellules endothĂ©liales cornĂ©ennes (ces cellules, non renouvelables, tapissent la face postĂ©rieure ou interne de la cornĂ©e Ă  laquelle elles assurent une transparence normale en rĂ©glant l'hydratation de la cornĂ©e)
  • ORA (hystĂ©rĂ©sie)
  • Topographie cornĂ©enne : analyse informatique de la surface cornĂ©enne, elle rĂ©alise de vĂ©ritables courbes de niveau de la surface ou de la face postĂ©rieure de la cornĂ©e : son utilisation est indiquĂ©e dans certaines affections de la cornĂ©e, dans l'adaptation de lentilles de contact et dans la chirurgie rĂ©fractive).
  • PachymĂ©trie cornĂ©enne
  • BiomĂ©trie
  • PolarimĂ©trie laser des fibres optiques (GDX)

Appareils de mesure

RĂ©fracteur.
  • RĂ©fracteur : simulateur de lunettes pour la mesure subjective de la rĂ©fraction.
  • Tonomètre : mesure de la pression de l’œil.
  • Pachymètre : mesure de l’épaisseur cornĂ©enne.
  • Frontofocomètre : mesure de puissance des verres correcteurs.
  • KĂ©ratomètre : mesure du rayon de courbure de la cornĂ©e.
  • AutorĂ©fractomètre : mesure objective de la rĂ©fraction.

Pathologies ophtalmologiques

Pathologies du segment antérieur

Pathologies de la rétine

Pathologies de la paupière

Glaucomes

Étudiant en médecine effectuant un examen ophtalmologique à l'Institut de technologie et d'études supérieures de Monterrey.

Troubles de la réfraction

Les troubles de la réfraction sont dus à une anomalie du système optique formé par la cornée, le cristallin et la rétine. Dans un œil normal, le point focal de l’ensemble cornée-cristallin est situé sur la rétine. En vision de près, le pouvoir d’accommodation du cristallin (qui se bombe), permet d’avancer le point focal devant la rétine pour conserver une concentration sur la rétine des rayons lumineux qui ne sont plus parallèles mais divergents.

  • Myopie : le point focal est situĂ© devant la rĂ©tine. Les objets lointains apparaissent flous.
  • HypermĂ©tropie : le point focal est situĂ© derrière la rĂ©tine. L’hypermĂ©trope est obligĂ© d’accommoder en permanence pour avancer le point focal, les objets proches apparaissent flous quand les capacitĂ©s d’accommodation sont dĂ©passĂ©es.
  • Astigmatisme : les rayons lumineux sont focalisĂ©s en deux foyers distincts sur la rĂ©tine. Ceci est gĂ©nĂ©ralement causĂ© par une irrĂ©gularitĂ© de la cornĂ©e qui entraĂ®ne un dĂ©faut de stigmatisme.
  • Presbytie : diminution du pouvoir d’accommodation du cristallin due au vieillissement. Les objets proches apparaissent flous car le cristallin n’est plus capable d’accommoder suffisamment. Ils peuvent ĂŞtre corrigĂ©s par le port de verres correcteurs ou par une intervention chirurgicale.

Troubles de la vision binoculaire et strabisme

Les troubles de la vision binoculaire sont nombreux. Il s’agit de difficultés à superposer les images de l’œil droit et de l'œil gauche. Cette difficulté peut engendrer, entre autres, des maux de tête, des fatigues visuelles avec une mauvaise endurance visuelle limitant les activités visuelles comme la lecture, une diplopie (vision double) et dans certains cas aboutir au strabisme. Les strabismes sont des troubles de la vision binoculaire plus avancés, la fusion des images n’est plus possible et les axes visuels sont déviés.

Pour plus d’informations sur les strabismes, consulter l’article « strabisme ».

Troubles de la vision des couleurs

  • Dysfonctionnement d'un des types de cĂ´nes : daltonisme
  • Dysfonctionnement de deux types de cĂ´nes, notamment le monochromatisme au bleu, anciennement appelĂ© achromatopsie incomplète
  • Dysfonctionnement des trois types de cĂ´nes : achromatopsie, absence totale de vision des couleurs.

Le test d’Ishihara est un test de la vision des couleurs qui utilise des dessins (chiffres, motifs) faits avec des taches de couleur. Ce test permet de déceler les dyschromatopties (défaut de vision des couleurs).

Chirurgie

Économie

Produits d'ophtalmologie

Le marché du matériel ophtalmologique (produits chirurgicaux, médicaments pour les maladies de l'œil, gouttes oculaires, solutions pour lentilles de contact) se montait à 19 milliards de dollars en 2006 (en France?)[2].

Le marché du matériel ophtalmologique se répartissait comme suit en 2006[2] :

Histoire de l’ophtalmologie

Histoire

Quarante-cinq globes oculaires représentant une variété de pathologies.
Quarante-cinq globes oculaires représentant une variété de pathologies. Ensemble conservé au Musée Dupuytren.

L’ophtalmologie, en raison de l’importance de l’œil dans la perception humaine et du rôle de l’œil dans l’esthétisme du visage, est une science très ancienne. Plusieurs techniques se sont développées dans de nombreux endroits du monde de façon indépendante, Chine, Japon, Amérique centrale, Europe, Égypte et Inde depuis l’Antiquité.

Un des documents les plus anciens parlant d'ophtalmologie et d'obstétrique est le papyrus de Carlsberg. Il date, pour sa partie la plus ancienne du IIe millénaire av. J.-C.. L'ophtalmie était autrefois considérée comme une maladie contagieuse que l'on contractait par contact visuel[3].

Marie Colinet, l'épouse de Wilhelm Fabricius Hildanus (1560-1634) utilise pour la première fois un aimant pour extraire des fragments métalliques de l’œil[4].

En France en 2018, la cour des comptes) confirme un « goulet d'étranglement » dans le secteur de l'ophtalmologie, profession "mal répartis sur le territoire", et caractérisée par des délais d'attente de rendez-vous s'allongeant, alors que six Français sur dix portent des lunettes ou des lentilles. le problème devrait s'aggraver jusqu'en 2030[5]. La cour a estimé à 1,7 milliard d'euros/an le coût des soins de ville d'ophtalmologie et d'orthoptie, cout qui croît de 3,4 % par an en moyenne à cause d'un nombre croissant d'actes et surtout à cause de dépassements d'honoraires ; « Les orthoptistes devraient pouvoir diagnostiquer et traiter les troubles de la vision, et les opticiens lunetiers ceux de la réfraction (...)et faire suivre les cas pathologiques aux ophtalmologues » qui dans une zone où les dépassements d'honoraires sont importants, devraient s'engager à un contrat de maîtrise tarifaire[5]. Un complément de formation serait alors nécessaire pour les orthoptistes [5].

Ophtalmologistes célèbres

Notes et références

  1. Luc Dettwiller, Les instruments d'optique, Étude théorique expérimentale et pratique, Ellipse, 2e édition, 2002.
  2. Les Échos, mardi 8 avril 2008, page 23 et La Tribune, mardi 8 avril, page 4.
  3. Platon, Phèdre [détail des éditions] [lire en ligne] (255 d-e) ; De l'Abstinence de Porphyre de Tyr (Livre I, 28).
  4. (en) Sex/Machine: Readings in Culture, Gender, and Technology, p. 24.
  5. les échos (2018) Santé : la Cour des comptes attend plus de prévention par Solveig Godeluck - 04/10/2018

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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