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Échographie

L'Ă©chographie est une technique d'imagerie employant des ultrasons. Elle est utilisĂ©e de maniĂšre courante en mĂ©decine humaine et vĂ©tĂ©rinaire, mais peut aussi ĂȘtre employĂ©e en recherche et dans l'industrie.

Échographie d'un fƓtus de neuf semaines.

Terminologie

Le mot « Ă©chographie » provient de la nymphe Écho dans la mythologie grecque qui personnifiait ce phĂ©nomĂšne et d'une racine grecque GraphĂŽ (Ă©crire). Il se dĂ©finit donc comme Ă©tant « un Ă©crit par l'Ă©cho ». Le terme « Ă©chographie » dĂ©signe aussi bien l'acte mĂ©dical que l'image qui en dĂ©coule, abrĂ©gĂ© au fĂ©minin en « une Ă©cho ».

L'appareil permettant l'échographie est un « échographe ». Les appareils modernes comportent tous une fonction Doppler. C'est pourquoi on parle d'« échographie Doppler » (abrégée en « écho-doppler »).

Le médecin, le manipulateur en électroradiologie médicale, ou la sage femme qui pratique une échographie est un « échographiste ».

Histoire

L'Ă©chographie moderne est le fruit de plus de 200 ans de recherche scientifique multidisciplinaire, associant physiciens, mathĂ©maticiens, biologistes, mĂ©decins, Ă©lectroniciens et informaticiens. En effet, en 1828, Jean-Daniel Colladon, un physicien suisse, parvient Ă  dĂ©terminer la vitesse de propagation du son dans l’eau. Cette dĂ©couverte est essentielle dans le dĂ©veloppement de plusieurs outils reposant sur l’émission et la rĂ©ception d’ondes sonores. En 1838, un chercheur de l’universitĂ© de Virginie aux États-Unis, tente de cartographier les fonds marins grĂące Ă  un outil basĂ© sur cette mĂ©thode. Sa tentative est un Ă©chec, mais son idĂ©e inspire les inventeurs du sonar pendant l’entre-deux-guerres, qui disposent alors de moyens technologiques plus avancĂ©s[1].

Le sonar (acronyme issu de l’anglais « sound navigation and ranging ») est une technique dĂ©veloppĂ©e pour dĂ©tecter et localiser les objets sous l’eau. Un sonar Ă©met une impulsion sonore et reçoit l’écho qui est produit lorsque cette impulsion rencontre un objet. Le temps Ă©coulĂ© entre l'Ă©mission de l’impulsion sonore et la rĂ©ception de l'Ă©cho est mesurĂ©e, et, connaissant la vitesse de propagation du son dans l’eau, il est possible de dĂ©terminer la distance entre l’émetteur et l’objet. L’échographie moderne repose sur les mĂȘmes principes physiques que le sonar.

Les recherches sur un tel systĂšme sont catalysĂ©s, notamment par le naufrage du Titanic, la nĂ©cessitĂ© de cartographier les fonds marins pour le dĂ©ploiement des lignes tĂ©lĂ©graphiques et par la volontĂ© de dĂ©tecter les sous-marins ennemis lors de la PremiĂšre et la Seconde Guerre mondiale. Les industriels jouent Ă©galement un rĂŽle important dans l’amĂ©lioration de la prĂ©cision des dispositifs. En effet, les industriels s’intĂ©ressent Ă  cette technologie pour dĂ©tecter les dĂ©fauts de fabrication dans les carrosseries de voitures et les coques de bateaux. Leurs recherches permettent d’augmenter la frĂ©quence d’émission des impulsions sonores et de mesurer le temps plus prĂ©cisĂ©ment entre l’émission de l’onde et la rĂ©ception de l’écho[1].

Les premiĂšres expĂ©rimentations dans le domaine mĂ©dical datent de la fin des annĂ©es 1930, lorsque Karl Dussik, neurologue, et son frĂšre Friedrich Dussik, physicien, essayent d’utiliser les ultrasons pour diagnostiquer des tumeurs cĂ©rĂ©brales, mais sans succĂšs. Concernant l’utilisation de l’échographie dans le domaine mĂ©dical, les avancĂ©es majeures ont lieu dans les annĂ©es 1950. Le britannique John Wild s’intĂ©resse Ă  l’utilisation des ultrasons pour dĂ©tecter des tumeurs et des calculs, et publie la premiĂšre image Ă©chographique en deux dimensions en 1952. À Denver, Douglas Howry dĂ©veloppe un systĂšme, le Pan scanner, qui nĂ©cessite une immersion de la zone Ă©tudiĂ©e. Pendant ce temps, Ă  l’universitĂ© de Glasgow en Écosse, l’obstĂ©tricien Ian Donald modifie un Ă©chographe industriel conçu pour dĂ©tecter les dĂ©fauts dans les coques de bateaux. En 1958, il publie un article fondateur dans le domaine de l’échographie mĂ©dicale en gynĂ©cologie, contenant les premiĂšres images Ă©chographiques d’un foetus en deux dimensions. Depuis les avancĂ©es majeures des annĂ©es 1950, l’utilisation de l’échographie dans le domaine mĂ©dical s’est dĂ©veloppĂ©e considĂ©rablement, notamment grĂące aux avancĂ©es technologiques qui ont permis de rĂ©duire la taille et le coĂ»t des Ă©chographes tout en amĂ©liorant leur prĂ©cision[1].

Le matériel

Photographie d'un Ă©chographe. LĂ©gende : 1. Les sondes, 2. SystĂšme de visualisation, 3. Gel pour Ă©chographie, 4. Console de commande, 5. Console d'acquisition, 6. Imprimante

L'échographe est constitué des éléments suivants :

  • une sonde, permettant l'Ă©mission et la rĂ©ception d'ultrasons ;
  • un systĂšme informatique, transformant le dĂ©lai entre l'Ă©mission et la rĂ©ception de l'ultrason en image ;
  • une console de commande, permettant la saisie des donnĂ©es du patient et les diffĂ©rents rĂ©glages ;
  • un systĂšme de visualisation : le moniteur ;
  • un systĂšme d'enregistrement des donnĂ©es, soit de maniĂšre analogique (cassette vidĂ©o, impression papier), soit de maniĂšre numĂ©rique (format DICOM).

Le tout est disposĂ© sur un chariot mobile, permettant d'effectuer l'examen au chevet mĂȘme du patient.

Les besoins sont diffĂ©rents suivant l'organe Ă©tudiĂ©. Le plus exigeant est le cƓur, mobile par essence, qui exige une bonne dĂ©finition de l'image spatiale mais aussi temporelle. On retrouve donc une nouvelle gĂ©nĂ©ration d’échographes spĂ©cialisĂ©s sur l’analyse multidimensionnelle et dynamique du cƓur et de son fonctionnement (Ă©chocardiographe).

La sonde

Les premiĂšres Ă©tudes sur les ultrasons n'Ă©taient pas appliquĂ©es Ă  la mĂ©decine, mais visaient Ă  permettre la dĂ©tection des sous-marins Ă  l'occasion de la PremiĂšre Guerre mondiale. En 1951, deux britanniques, J.J. Wild (mĂ©decin) et J. Reid (Ă©lectronicien), prĂ©sentĂšrent Ă  la communautĂ© mĂ©dicale un nouvel appareil : l'Ă©chographe. Il Ă©tait destinĂ© Ă  la recherche des tumeurs cĂ©rĂ©brales mais fera carriĂšre dans l'obstĂ©trique. L'usage en obstĂ©trique date du dĂ©but des annĂ©es 1970 avec les appareils permettant de mesurer le pĂ©rimĂštre cranien et de capter les bruits du cƓur fƓtal (voir Effet Doppler).

L'Ă©lĂ©ment de base de l'Ă©chographie est gĂ©nĂ©ralement une cĂ©ramique piĂ©zoĂ©lectrique (PZT), situĂ©e dans la sonde, qui, soumise Ă  des impulsions Ă©lectriques, vibre gĂ©nĂ©rant des ultrasons. Les Ă©chos sont captĂ©s par cette mĂȘme cĂ©ramique, qui joue alors le rĂŽle de rĂ©cepteur : on parle alors de transducteur ultrasonore. Un Ă©chographe est muni d'une sonde Ă©chographique, nommĂ©e barrette Ă©chographique, pourvue Ă  l'origine de 64, 96 voire 128 transducteurs ultrasonores en ligne. Les sondes des Ă©chographes modernes possĂšdent aujourd'hui jusqu'Ă  960 Ă©lĂ©ments. En Ă©chographie cardiaque le nombre d'Ă©lĂ©ments est amenĂ© Ă  3 000 Ă©lĂ©ments. L'Ă©mission se fait de maniĂšre successive sur chaque transducteur.

Les ultrasons sont envoyés dans un périmÚtre délimité (souvent trapézoïdal), et les échos enregistrés sont des signatures des obstacles qu'ils ont rencontrés. L'échogénicité est la plus ou moins grande aptitude d'un tissu à rétrodiffuser les ultrasons.

La frĂ©quence des ultrasons peut ĂȘtre modulĂ©e : augmenter la frĂ©quence permet d'avoir un signal plus prĂ©cis (et donc une image plus fine) mais l'ultrason est alors rapidement amorti dans l'organisme examinĂ© et ne permet plus d'examiner les structures profondes. En pratique l'Ă©chographiste a, Ă  sa disposition, plusieurs sondes avec des frĂ©quences diffĂ©rentes :

  • 1,5 Ă  4,5 MHz en usage courant pour le secteur profond (abdomen et pelvis), avec une dĂ©finition de l'ordre de quelques millimĂštres ;
  • MHz pour les structures intermĂ©diaires (cƓur d'enfant par exemple), avec une rĂ©solution infĂ©rieure au millimĂštre ;
  • MHz pour l'exploration des petites structures assez proches de la peau (artĂšres ou veines) avec une rĂ©solution proche du dixiĂšme de millimĂštre ;
  • de 10 Ă  18 MHz plus par exemple pour l'Ă©tude, en recherche, de petits animaux, mais aussi, dans le domaine mĂ©dical, pour l'imagerie superficielle (visant les structures proches de la peau) ;
  • jusqu'Ă  50 MHz pour les appareils de biomicroscopie de l’Ɠil.

Cette résolution dépend aussi de la forme de la structure examinée : elle est bien meilleure si elle est perpendiculaire au faisceau d'ultrasons que si elle est parallÚle à ce dernier.

La frĂ©quence de rĂ©ception des signaux joue Ă©galement sur la qualitĂ© de l'image : en mode fondamental le transducteur dĂ©tecte les signaux de la mĂȘme frĂ©quence que celle de l'Ă©mission. En mode harmonique, il dĂ©tecte les signaux d'une frĂ©quence double (seconde harmonique) de celle de l'Ă©mission. L'avantage de ce dernier systĂšme est qu'il ne dĂ©tecte essentiellement que les Ă©chos revenant dans le mĂȘme sens que l'Ă©mission, Ă©cartant de fait les Ă©chos diffusĂ©s et rendant le signal beaucoup moins bruitĂ©. La dĂ©tection non linĂ©aire a une rĂ©ponse particuliĂšre, elle ne rĂ©agit pas aux premiers centimĂštres aprĂšs la sonde, ce qui permet de faciliter l'imagerie chez un patient en surpoids (dont la couche de graisse sous la peau complique le passage des ultrasons).

Le gel

Pour des raisons mĂ©caniques, on considĂšre que le contact entre la sonde et le ventre ne peut pas ĂȘtre parfait et qu'il existe donc une fine couche d'air entre ceux-ci.

Les impĂ©dances acoustiques de l'air et de la peau (tissu biologique), mesurĂ©es en Pa⋅s/m, valent respectivement :

  • (Ă  20 °C)
  • (Ă  37 °C)

Elles permettent de calculer la valeur du coefficient de transmission T de l'interface air-peau :

Cette valeur est trÚs faible et engendre donc une atténuation du signal importante entre l'émission et la réception des ultrasons par la sonde. C'est pour remédier à ce problÚme que l'échographiste applique un gel, dont l'impédance acoustique est proche de celle de la peau, pour obtenir une atténuation plus faible.

Le traitement du signal

Photographie d'un simulateur d'Ă©chographie fƓtale.

L'électronique de l'échographe se charge d'amplifier et de traiter ces signaux afin de les convertir en signal vidéo. L'image se fait en niveaux de gris selon l'intensité de l'écho en retour.

Les différents tissus de l'organisme peuvent apparaßtre de diverses façons :

  • les liquides simples, dans lesquels il n'y a pas de particules en suspension laissent les sons les traverser. Sans Ă©cho (structures anĂ©chogĂšnes), ils apparaissent noirs sur l'Ă©cran ;
  • les liquides avec particules tels que le sang, le mucus, renvoient de petits Ă©chos. Ils apparaĂźtront donc dans les tons de gris, plus ou moins homogĂšnes ;
  • les structures solides, l'os par exemple, renvoient mieux les Ă©chos. On verra donc une forme blanche (hyperĂ©chogĂšne) avec une ombre derriĂšre (cĂŽne d'ombre). Une exception cependant : sur la voĂ»te crĂąnienne du nouveau-nĂ© la fontanelle trĂšs fine et perpendiculaire aux Ă©chos, en laisse passer et constitue mĂȘme une vĂ©ritable "fenĂȘtre" d'observation du cerveau sous-jacent (jusqu’à ce que les os fusionnent vers l'Ăąge de 2 ans). En 2017 une Ă©quipe francosuisse a montrĂ© qu’une petite sonde ultrasonique de 40 grammes et de la taille d’un domino, positionnĂ©e sur les fontanelles de six bĂ©bĂ©s en bonne santĂ© via une monture en silicone souple et capable d’enregistrement vidĂ©o EEG et d’imagerie ultrasonore en continu a Ă©tĂ© environ 50 fois plus sensibles Ă  la mesure du dĂ©bit sanguin que les ultrasons classiques, permettant un suivi non invasif d'une partie du systĂšme microvasculaire cĂ©rĂ©bral du nouveau-nĂ©[2].
    Ce nouvel outil d’échographie fonctionnelle, Ă  la maniĂšre d’une machine EEG distingue les deux phases du sommeil du bĂ©bĂ©. CombinĂ© Ă  l'EEG, cette sonde a dĂ©tectĂ© des convulsions chez deux nourrissons dont le cortex s'Ă©tait anormalement dĂ©veloppĂ©, montrant mĂȘme l’emplacement du cerveau d’oĂč les crises sont parties (en suivant les vagues d'augmentation du flux sanguin qui se produisent alors)[2]. Cette sonde ne peut actuellement que surveiller que la zone situĂ©e sous la fontanelle, mais elle bĂ©nĂ©ficie d’une haute rĂ©solution spatiotemporelle (200 Â”m pour l’échographie et 1 ms pour EEG). Et si les progrĂšs de la technique continuent Ă  progresser de la sorte, elle pourrait ĂȘtre bientĂŽt capable de dĂ©tecter une activitĂ© cĂ©rĂ©brale anormale ; par exemple en cas de septicĂ©mie prĂ©coce, d’infection de la circulation sanguine (cause de lĂ©sion cĂ©rĂ©brale)[2]. Cette technique intĂ©resse aussi la surveillance d’essais cliniques chez le bĂ©bĂ© ou les neuroscientifiques (par exemple pour l’étude de l'autisme[3] du saturnisme infantile... Parce que l’Imagerie par rĂ©sonance magnĂ©tique n’était pas adaptĂ©e aux bĂ©bĂ©s et notamment en cas d'urgence mĂ©dicale, cette technique pourrait permettre de mieux comprendre le dĂ©veloppement du cerveau aux premiers Ăąges de la vie [3].
  • les tissus mous sont plus ou moins Ă©chogĂšnes : le placenta est plus blanc que l'utĂ©rus, qui est plus blanc que les ovaires ;
  • le gaz et l'air, sont comme l'os, trĂšs blancs.

Les différents réglages

  • La puissance d'Ă©mission est rĂ©glable mais ne joue que peu dans la qualitĂ© de l'image. Il faut thĂ©oriquement utiliser la puissance minimale acceptable afin d'Ă©viter un Ă©chauffement des tissus examinĂ©s. En pratique courante ce risque est nĂ©gligeable.
  • La frĂ©quence d'Ă©mission peut ĂȘtre modifiĂ©e dans les limites des spĂ©cifications de la sonde.
  • Le gain Ă  la rĂ©ception peut ĂȘtre augmentĂ© ou diminuĂ© globalement ou de maniĂšre variable, suivant la profondeur de la zone explorĂ©e (TGC pour time gain compensation).
  • DiffĂ©rents filtres peuvent ĂȘtre rĂ©glĂ©s : compression

  • L'imagerie peut ĂȘtre basculĂ©e de mode fondamental en mode de seconde harmonique (abrĂ©gĂ© en mode harmonique) permettant d'avoir une meilleure dĂ©finition.
  • Le faisceau d'ultrasons peut ĂȘtre focalisĂ© (lentille acoustique par retard d'Ă©mission rĂ©glĂ© Ă©lectroniquement) Ă  une plus ou moins grande profondeur (ne joue que peu sur la qualitĂ© de l'image).
  • La zone d'intĂ©rĂȘt de l'organe explorĂ©e peut ĂȘtre Ă©largie, ou au contraire, rĂ©trĂ©cie. Dans ce dernier cas, l'image a une meilleure dĂ©finition.
  • La cadence d'acquisition (en anglais : frame rate) peut ĂȘtre rĂ©glĂ©e. Ce paramĂštre est peu important en cas d'organes fixes mais doit ĂȘtre sensiblement augmentĂ©e pour Ă©tudier la mobilitĂ© d'une structure (cƓur).

La console de commande est munie d'un clavier permettant d'entrer les identifiants du patient et les commentaires. Elle permet d'accéder aux différents modes d'échographie et de doppler, ainsi qu'au traitement et au stockage des images. Elle permet également d'effectuer des mesures (distance, surface
) et différents calculs.

Visualisation des images

Négatoscope pour visualiser les clichés dans hÎpital au Bénin
Négatoscope pour visualiser les clichés dans hÎpital au Bénin

Elle se fait par l'intermédiaire d'un écran.

Différents modes sont disponibles :

  • le plus courant est le mode BD (pour « bidimensionnel ») : il s'agit d'une reprĂ©sentation en coupe de l'organe Ă©tudiĂ©, le plan de celui-ci Ă©tant dĂ©terminĂ© par la position que donne l'examinateur Ă  la sonde ;
  • le mode TM (pour time motion en anglais, en français « temps-mouvement ») reprĂ©sente l'Ă©volution d'une ligne de tir (ordonnĂ©e) suivant le temps (abscisse). Ce mode permet d'Ă©valuer prĂ©cisĂ©ment les structures mobiles (ventricule gauche pour le cƓur, par exemple) et d'en Ă©valuer la taille. Cette derniĂšre dĂ©pend cependant Ă©troitement du choix de la ligne de tir et reste donc trĂšs examinateur-dĂ©pendant.

À ces images en niveau de gris, peuvent ĂȘtre associĂ©es des donnĂ©es du doppler en couleur. Parfois les Ă©chelles de couleurs peuvent ĂȘtre modifiĂ©es (apparence bleutĂ©e, ou autre) des nuances de gris pour une meilleure visualisation par l’opĂ©rateur.

Stockage et distribution des images

ThĂ©oriquement, les donnĂ©es Ă  stocker correspondent au film de la durĂ©e de l'examen (de quelques minutes Ă  plus d'une demi-heure) ce qui pose encore problĂšmes quant Ă  l'importance de la mĂ©moire nĂ©cessaire. En pratique ne sont conservĂ©es que des images fixes ou de courtes boucles d'images. Le format est souvent propriĂ©taire (avec un outil de conversion DICOM) ou fait de maniĂšre native en DICOM. Ce format, largement utilisĂ© dans le domaine de l'imagerie mĂ©dicale, permet de conserver dans un mĂȘme document l'identifiant du patient, l'image et les caractĂ©ristiques de l'acquisition de cette derniĂšre. Sur certains Ă©chographes, il est possible de sauvegarder les images au format JPEG une perte de qualitĂ© imperceptible.

De maniÚre simple, l'image sélectionnée est imprimée et jointe au compte rendu. Elle n'a dans ce cas qu'un rÎle d'illustration, la qualité de la reproduction ne permettant en aucun cas de réévaluer, par exemple, un diagnostic.

L'image peut ĂȘtre Ă©galement stockĂ©e de maniĂšre analogique sur une cassette vidĂ©o, entraĂźnant une dĂ©gradation sensible de la dĂ©finition, mais permettant de conserver suffisamment d'informations pour pouvoir en tirer des renseignements a posteriori.

La maniĂšre rĂ©cente, l'existence d'enregistreur de DVD en temps rĂ©el (en mĂȘme temps) que la rĂ©alisation de l'examen permet de numĂ©riser plusieurs heures d'examens.

Les images (ou boucles d'images) peuvent ĂȘtre transmises de maniĂšre numĂ©rique, soit par CDrom, soit par rĂ©seau informatique.

Le traitement informatisé de l'image

  • Par interpolation d'une boucle d'images, prise avec une cadence d'acquisition rapide, on peut simuler une ligne Tm courbe.
  • La reconnaissance automatisĂ©e des contours reste la pierre d'achoppement de l'Ă©chographie en 2005.
  • L'imagerie paramĂ©trique consiste Ă  coder chaque pixel suivant des paramĂštres calculĂ©s sur l'image (Ă©volution dans le temps, dĂ©phasage
). C'est un sujet encore en phase de recherche.
  • L'imagerie tridimensionnelle, jusqu'au dĂ©but de ce millĂ©naire, Ă©tait faite par superposition et interpolation de plusieurs images successives, faites suivant diffĂ©rents plans de coupe (soit de maniĂšre libre, soit Ă  l'aide d'une sonde rotative). Le procĂ©dĂ© est relativement aisĂ© pour les organes fixes mais beaucoup plus complexes pour les organes mobiles (superposition de boucles d'images et non plus d'images simples). Actuellement, certains Ă©chographes sont munis de sondes dotĂ©es de capteurs-Ă©metteurs, non plus disposĂ©es en ligne mais sous forme de matrice rectangulaire, permettant une acquisition tridimensionnelle directe. Les contraintes techniques et informatiques font cependant que l'image standard est alors sensiblement de moins bonne dĂ©finition, tant spatiale que temporelle, et que le volume de l'organe directement visualisable reste rĂ©duit en taille.

Les différents types d'appareils

  • Les appareils standards, bien que disposĂ©s sur des chariots Ă  roulettes, sont destinĂ©s plutĂŽt Ă  ĂȘtre utilisĂ©s en poste fixe. Ils peuvent ĂȘtre connectĂ©s Ă  un rĂ©seau, Ă  une imprimante externe. Leur coĂ»t s'Ă©chelonne entre 50 000 et plus de 150 000 €.
  • Des appareils plus petits sont conçus pour ĂȘtre utilisĂ© au lit du patient. L'Ă©cran plat est de moindre qualitĂ© et ils ne disposent pas toujours de toutes les fonctionnalitĂ©s. Ils fonctionnent sur secteur. Leur prix est infĂ©rieur Ă  100 000 €.
  • Des Ă©chographes de la taille et du poids d'un PC portable ont Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ©s. Ils ont le grand avantage d'ĂȘtre autonomes pour leur alimentation.
  • Depuis 2004, les Ă©chographes ultra-portables ont fait leur apparition, de la taille d'un smartphone, permettant d’ĂȘtre trĂšs aisĂ©ment transportĂ©s, Ă  la main ou dans la poche, avec une autonomie trĂšs modĂ©rĂ©e (trois ou quatre examens) mais avec un stockage sur carte SD rendant possible une rĂ©cupĂ©ration aisĂ©e des donnĂ©es. Ils sont dotĂ©s de l’imagerie bidimensionnelle et du Doppler couleur.

Avantages et inconvénients de l'échographie

Avantages

  • RĂ©alisĂ©e par un professionnel[4], l'Ă©chographie dans un but mĂ©dical est quasiment sans danger : c'est la seule technique permettant d'avoir une image du fƓtus avec une bonne innocuitĂ©. Il n' y a pas d'allergie ni de contre-indication Ă  cet examen ;
  • elle est indolore pour le patient. Elle ne nĂ©cessite, sauf exceptions, ni hospitalisation, ni anesthĂ©sie. Elle peut ĂȘtre rĂ©pĂ©tĂ©e sans problĂšme ;
  • l'Ă©chographie est une technique d'imagerie mĂ©dicale relativement peu coĂ»teuse : elle ne nĂ©cessite qu'un appareil et le prix des consommables peut ĂȘtre nĂ©gligeable. L'examen est rĂ©alisĂ© avec une seule personne (mĂ©decin, sage-femme, voire manipulateur MERMEA dans certains pays, comme en France ou aux États-Unis) ;
  • l'Ă©chographe peut ĂȘtre, dans ce genre de configuration, fixe ou mobile, permettant de rĂ©aliser l'examen au lit mĂȘme d'un patient, dans une unitĂ© de rĂ©animation par exemple ;
  • s'il est effectuĂ© par un mĂ©decin ou une sage femme, le rĂ©sultat est immĂ©diat ;
  • elle n’utilise pas de procĂ©dĂ© d’imagerie basĂ© sur les rayons X, et, par consĂ©quent, est non irradiante.
  • c'est une des seules techniques d'imagerie en temps rĂ©el, avec laquelle on peut toujours complĂ©ter l'interrogatoire et l'examen clinique du patient en cours d'examen. Elle permet une grande prĂ©cision diagnostique en des mains expertes et permet d'utiliser plusieurs modalitĂ©s pour prĂ©ciser une anomalie : 2D, 3D, 4D, reconstructions planaires, Ă©chographie de contraste, doppler pulsĂ© ou couleur, Ă©lastographie, manƓuvres dynamiques, voire sur les toutes nouvelles machines des mesures avancĂ©es et une visualisation amĂ©liorĂ©e du cƓur.
  • lorsque l'Ă©chogĂ©nicitĂ© et la distance Ă  l'organe le permettent, l'Ă©chographie possĂšde dans certains cas une rĂ©solution spatiale supĂ©rieure au scanner et Ă  l'IRM.
  • l'Ă©chographie permet de rĂ©vĂ©ler le sexe du fƓtus avant sa naissance. Toutefois, certains hĂŽpitaux anglais ne le rĂ©vĂšlent pas aux parents, cela n'Ă©tant pas considĂ©rĂ© comme ayant un intĂ©rĂȘt mĂ©dical[5]. En Inde ou en Chine, pour Ă©viter les avortements sĂ©lectifs basĂ©s sur le sexe, il est interdit de rĂ©vĂ©ler le sexe du fƓtus aux parents.

Inconvénients

  • Selon l'Agence française de sĂ©curitĂ© sanitaire des produits de santĂ©, l'Ă©chographie non mĂ©dicale, qui expose le fƓtus aux ultrasons en continu dans un but esthĂ©tique, prĂ©sente un risque pour celui-ci[6] ;
  • l'image manque parfois de nettetĂ©, jusqu'Ă  ĂȘtre parfois inexploitable : c'est le problĂšme de l'Ă©chogĂ©nicitĂ©, faible en particulier en cas d'obĂ©sitĂ© ;
  • l'examen, et donc ses rĂ©sultats, sont fonction de l'examinateur : les mesures et la qualitĂ© des images dĂ©pendent beaucoup de la position de la sonde (plan de coupe), et donc, de l'habiletĂ© et de la compĂ©tence de l'examinateur. Ce positionnement manuel de la sonde varie d'un examen Ă  l'autre et n'est pas connu a priori, ce qui rend complexe toute rĂ©interprĂ©tation de l'examen et tout recalage avec une autre modalitĂ© d'imagerie mĂ©dicale. Autrement dit, en cas de doute ou de discussion, l'examen doit ĂȘtre refait en totalitĂ©, idĂ©alement par un autre examinateur ;
  • le principal bruit qui vient perturber les images ultrasonores est le speckle (« tavelure » en français) ou « granularitĂ© » (car l'image donne l'impression d'ĂȘtre formĂ©e de grains). Ce bruit est dĂ» au fait que l'imagerie ultrasonore est une technique d'imagerie cohĂ©rente, ce qui autorise les interfĂ©rences entre les ondes et donc cet aspect granuleux de l'image. Les rĂ©flexions sur les nombreuses petites « impuretĂ©s » dans le milieu de propagation interfĂšrent entre elles. À noter que l'importance du speckle est liĂ© Ă  la densitĂ© de ces impuretĂ©s (rugositĂ© du matĂ©riau), il peut donc ĂȘtre vecteur d'informations.

Effets secondaires de l'Ă©chographie

Les ultrasons, dans le cadre de leur utilisation en Ă©chographie, n'ont jamais rĂ©vĂ©lĂ© de consĂ©quences nĂ©fastes chez l'humain[7]. Dans l'immense majoritĂ© des Ă©tudes, seuls des effets biologiques nĂ©gligeables ont Ă©tĂ© observĂ©s, aucun effet pathologique n'en dĂ©coulant. Une Ă©tude amĂ©ricaine a montrĂ© que l'Ă©chographie, dans certaines conditions, perturberait le dĂ©veloppement cĂ©rĂ©bral du fƓtus de souris[8]. Des Ă©tudes sont en cours pour Ă©valuer ce risque chez l'humain.

RĂ©alisation d'un examen Ă©chographique standard

Suivant l'organe examinĂ©, le patient doit ĂȘtre Ă  jeun ou non. Il est allongĂ© sur une table d'examen et la sonde, recouverte d'un gel, est posĂ©e directement sur la peau en regard de la structure Ă  visualiser.

Techniques particuliĂšres de l'Ă©chographie

Échographie gynĂ©cologique et obstĂ©tricale

L'Ă©chographie diagnostique apparaĂźt dans les annĂ©es 1950 pour le cƓur et le sein. En 1957, deux Britanniques, l'ingĂ©nieur Tom Brown et le gynĂ©cologue Ian Donald (en), inventent la premiĂšre sonde Ă©chographique[9].

Dans le cadre de la surveillance mĂ©dicale de la grossesse, une Ă©chographie permet d'obtenir une image monochrome d'un fƓtus Ă  l'intĂ©rieur du ventre de sa mĂšre. Bien que ce soit l'utilisation la plus connue de l'Ă©chographie, on utilise Ă©galement cette technologie pour la dĂ©tection des troubles d'organes internes (calculs, kystes, cancers).

Au QuĂ©bec, depuis 2004, certaines cliniques de procrĂ©ation et de suivi de grossesse offrent un service d'Ă©chographie en 3 dimensions qui permet une vision plus globale du fƓtus.

Échographie souvenir non mĂ©dicale

L'Ă©chographie dite « de convenance », de plaisir ou affective est un service fourni par certaines entreprises permettant de visualiser le fƓtus, Ă©ventuellement en image tridimensionnelle, permettant aux parents de se constituer un enregistrement vidĂ©o souvenir. L'examen est fait alors hors cadre mĂ©dical.

En , Jacques Lansac, en tant que prĂ©sident du CollĂšge national des gynĂ©cologues et obstĂ©triciens français (CNGOF) et de la Commission nationale d'Ă©chographie obstĂ©tricale et fƓtale, a vivement protestĂ© contre les offres commerciales de ce type qui peuvent conduire le fƓtus Ă  une exposition aux ultrasons durant une trentaine de minutes parfois, avec un faisceau qui « se focalise sur la face et les organes gĂ©nitaux », conduisant Ă  une exposition « trĂšs diffĂ©rente » de l'Ă©chographie mĂ©dicale qui dĂ©place le faisceau pour une exposition plus brĂšve de chaque zone. Selon lui, « Les effets thermiques et mĂ©caniques des ultrasons ne sont pas forcĂ©ment anodins », notamment pour le cerveau et l'Ɠil[10]. La mĂȘme mise en garde est formulĂ©e en Belgique en par l'ONE[11].

Échographie en vue de la sĂ©lection des garçons

Dans certains pays comme l'Inde, des échographes portables sont utilisés pour déterminer le sexe des enfants à naßtre, ce qui a comme conséquence un nombre important d'avortements et un déséquilibre du ratio garçons/filles à la naissance[12].

Échographie vasculaire

L'examen est toujours couplé au doppler permettant d'analyser les flux sanguins.

Il existe des sondes fines pouvant ĂȘtre introduites directement dans le vaisseau Ă  examiner — artĂšre coronaire par exemple — et permettant l'analyse prĂ©cise des parois de celui-ci. On parle alors d’échographie endovasculaire.

Échographie cardiaque (ou Ă©chocardiographie)

L'examen du cƓur comporte des difficultĂ©s car il est :

  • mobile ;
  • insĂ©rĂ© dans la cage thoracique, au contact des poumons, ces deux structures (air et os) empĂȘchant la transmission des ultrasons.

Échographie avec produit de contraste

L’échographie de contraste est celle qui utilise un produit de contraste[13]. Le produit de contraste composĂ© de microbulles est injectĂ© dans la circulation sanguine par voie intraveineuse au moment de l’examen Ă©chographique du patient. Tel que dĂ©couvert par le docteur Raymond Gramiak en 1968[14], les microbulles du produit de contraste sont trĂšs rĂ©flĂ©chissantes aux ultrasons pendant l'examen Ă©chographique; permettant ainsi d’imager la vascularisation sanguine des organes Ă  des fins diagnostiques. Un usage clinique rĂ©pandu de l'Ă©chographie de contraste est la dĂ©tection de la tumeur mĂ©tastatique dont la prise de contraste (Ă©volution temporelle de la concentration du produit de contraste dans le sang) est plus rapide que celle du tissu biologique sain entourant la tumeur[15]. Il existe aussi des applications en Ă©chocardiographie de contraste[16] pour obtenir une meilleure dĂ©linĂ©ation de la paroi ventriculaire dans l’image Ă©chographique, constituant une aide supplĂ©mentaire dans l’évaluation du dĂ©ficit contractile du cƓur Ă  la suite d'un infarctus du myocarde. Enfin, des applications en perfusion quantitative[17] (mesure relative du flux sanguin[18]) Ă©mergent pour le suivi thĂ©rapeutique pharmacologique du cancer, mĂ©thodologie Ă©laborĂ©e par le docteur Nathalie Lassau en 2011[19] permettant d'identifier au plus tĂŽt la rĂ©ponse du patient au traitement anti-cancĂ©reux afin d'orienter au mieux la conduite thĂ©rapeutique[20].

Schéma de principe de l'imagerie par amétrique des signatures vasculaires.

Parmi les techniques de l'Ă©chographie de contraste utilisĂ©es par les radiologues en pratique clinique, se distingue la mĂ©thode d’imagerie paramĂ©trique des signatures vasculaires[21] inventĂ©e par le docteur Nicolas Rognin en 2010[22]. Cette mĂ©thode a Ă©tĂ© conçue comme un outil d’aide au diagnostic du cancer, facilitant la caractĂ©risation d’une tumeur suspecte (dĂ©finir si elle est bĂ©nigne ou maligne) dans un organe. D’un point de vue fonctionnel, la mĂ©thode analyse informatiquement[23] - [24] une sĂ©rie temporelle d’images (enregistrement numĂ©rique vidĂ©o en temps rĂ©el des images Ă©chographiques de contraste pendant l'examen). Deux Ă©tapes successives de traitement du signal sont appliquĂ©es Ă  chaque pixel dans la tumeur, comme suit :

  1. calcul de la signature vasculaire (c'est-à-dire de la différence de prise de contraste avec le tissu sain entourant la tumeur) ;
  2. classification automatique de la signature vasculaire calculée en un paramÚtre, ce dernier prenant l'une des quatre couleurs suivantes :
    • verte pour l'hypervascularisation continue (prise de contraste supĂ©rieure Ă  celle du tissu sain),
    • bleue pour l'hypovascularisation continue (prise de contraste infĂ©rieure Ă  celle du tissu sain),
    • rouge pour l'hypervascularisation rapide (prise de contraste avant celle du tissu sain) ou
    • jaune pour l'hypovascularisation rapide (prise de contraste aprĂšs celle du tissu sain).

Une fois le traitement du signal de chaque pixel de la tumeur terminĂ©, la carte spatiale en couleur du paramĂštre est affichĂ©e sur l’écran d’un ordinateur ; synthĂ©tisant ainsi l’ensemble de l’information vasculaire en une seule et mĂȘme image appelĂ©e « image paramĂ©trique » (voir la derniĂšre figure de l’article de presse[25] comme illustration d’images paramĂ©triques en clinique). Cette image paramĂ©trique est ensuite interprĂ©tĂ©e par le radiologue sur la base de la couleur prĂ©dominante dans la tumeur : le rouge indiquant une suspicion de malignitĂ© (risque de cancer), le vert ou le jaune une forte probabilitĂ© de bĂ©nignitĂ©. Dans le premier cas (suspicion de tumeur maligne), le radiologue prescrit une biopsie pour confirmer son diagnostic ou un scanner Ă  rayons X pour une seconde opinion. Dans le deuxiĂšme cas (quasi-certitude de tumeur bĂ©nigne), seulement une surveillance dans les mois qui suivent est nĂ©cessaire avec un nouvel examen d’échographie de contraste. L’avantage clinique de la mĂ©thode d'imagerie paramĂ©trique des signatures vasculaires consiste en ce qu'elle permet d'Ă©viter la biopsie — procĂ©dure invasive risquĂ©e — systĂ©matique des tumeurs bĂ©nignes ou l'examen de scanner Ă  rayons X exposant le patient Ă  une dose d'irradiation. L’efficacitĂ© de la mĂ©thode a Ă©tĂ© Ă©valuĂ©e positivement chez l’homme pour la caractĂ©risation des tumeurs dans le foie[26]. Dans l'avenir la mĂ©thode pourrait ĂȘtre appliquĂ©e dans le cadre du dĂ©pistage du cancer de tout type d’organes, par exemple celui du sein[27] ou de la prostate).

Échographie molĂ©culaire

L’avenir de l’échographie de contraste est dans l’imagerie molĂ©culaire. L’application clinique envisagĂ©e de l'Ă©chographie molĂ©culaire est la dĂ©tection prĂ©coce du cancer Ă  l’aide d’un produit de contraste Ă©chographique dit ciblant. Originellement conçu par le docteur Alexander Klibanov en 1997[28] - [29], un tel produit est composĂ© de microbulles ciblantes en mesure de s’attacher aux microvaisseaux sanguins des tumeurs malignes. Ce mĂ©canisme d’attachement Ă  la paroi intĂ©rieure des microvaisseaux repose sur un ciblage spĂ©cifique de l’expression biomolĂ©culaire du cancer (par exemple les biomolĂ©cules participant Ă  la nĂ©oangiogĂ©nĂšse[30] - [31] ou l’inflammation[32] se trouvent surexprimĂ©es en cas de cancer). Il en rĂ©sulte une accumulation consĂ©quente des microbulles ciblantes dans la tumeur maligne, facilitant alors sa localisation prĂ©cise dans l’image Ă©chographique de contraste. En 2013, un tout premier essai clinique exploratoire Ă  Amsterdam aux Pays-Bas a Ă©tĂ© complĂ©tĂ© chez l'homme pour le cas du cancer de la prostate par le docteur Hessel Wijkstra[33].

En Ă©chographie molĂ©culaire, la technique de la pression de radiation acoustique est applicable avec une sonde d’échographe pour littĂ©ralement pousser les microbulles ciblantes sur la paroi intĂ©rieure des microvaisseaux, premiĂšre fois dĂ©montrĂ©e par le docteur Paul Dayton en 1999[34]. Cette technique se traduit par une maximisation de l’accumulation des microbulles dans la tumeur par une plus grande interaction de ces derniĂšres avec les biomolĂ©cules cancĂ©reuses Ă  cibler. Au stade de la recherche scientifique prĂ©-clinique, cette technique est implĂ©mentĂ©e et validĂ©e en Ă©chographie bidimensionnelle[35] et tridimensionnelle[36] - [37].

Échographie de l'appareil locomoteur

L'échographie permet une analyse détaillée des muscles, des tendons, des ligaments et des nerfs périphériques (en complément du bilan radiographique standard).

Échographie per-opĂ©ratoire

La sonde peut ĂȘtre posĂ©e sur la peau ou directement en contact de l'organe. Dans ce dernier cas, la sonde est recouverte d'une gaine de protection adaptĂ©e et marquĂ©e CE et stĂ©rile.

Échographie endoscopique

AppelĂ©e aussi ultrason endoscopique ou Ă©choendoscopie, elle emploie une source d’ultrasons au bout d’un endoscope reliĂ© Ă  un Ă©chographe pour obtenir des images des organes internes de la poitrine et de l'abdomen. Elle peut ĂȘtre utilisĂ©e pour visualiser la paroi de ces organes ou pour examiner les structures adjacentes.

Elle s'applique le plus souvent sur le tractus digestif supĂ©rieur et sur le systĂšme respiratoire. La sonde est introduite dans le vagin, l'anus ou par la bouche la procĂ©dure ressemble Ă  celle de l'endoscopie, et peut ĂȘtre complĂ©tĂ© par une biopsie guidĂ©e par l'imagerie Ă©chographique.

Élastographie

Il existe aujourd'hui deux modes principaux pour évaluer l'élasticité des tissus avec l'élastographie.

Élastographie par compression manuelle

Technique permettant l'étude de l'élasticité des tissus pour détecter des cancers notamment utilisée en sénologie. Technique commercialisée par Hitachi Medical Systems depuis 2002[38] et par Siemens depuis 2005[39].

Elle consiste avec la sonde d'échographie à appliquer de légÚres pressions afin de soumettre les tissus sous-jacents à une légÚre contrainte. Ces tissus vont se déformer sous l'effet de la contrainte, plus le tissu est élastique plus il se déforme, plus le tissu est rigide moins il se déforme. Cette mesure réalisée en temps réel permet d'évaluer simplement la rigidité relative des lésions et dans une certaine mesure leur malignité.

Élastographie par impulsion ultrasonore

Dans ce cas la sonde Ă©chographique Ă©met une onde focalisĂ©e (impulsion ultrasonore) permettant de dĂ©placer trĂšs lĂ©gĂšrement les tissus. L'image est alors fabriquĂ©e de façon identique Ă  l'imagerie d'Ă©lasticitĂ© par compression manuelle. Cependant comme l'impulsion ultrasonore est parfaitement calibrĂ©e, l'image obtenue est plus reproductible. De mĂȘme il est Ă©galement possible d'Ă©valuer quantitativement la rigiditĂ© tissulaire en mesurant la vitesse de l'onde de cisaillement gĂ©nĂ©rĂ©e par l'impulsion ultrasonore. Avec cette mesure il est possible d'Ă©valuer le degrĂ© de fibrose hĂ©patique, Ă©vitant le plus souvent de prescrire au patient une biopsie du foie (procĂ©dure invasive avec risque de complications).

Solutions Ă©lastographiques

L'industrie active dans l'Ă©chographie (General Electric, Philips, Siemens, Toshiba, etc.) offre des solutions utilisant l'imagerie d'Ă©lasticitĂ© par compression manuelle et impulsion ultrasonore. À noter que la sociĂ©tĂ© Supersonic Imagine (française) est historiquement prĂ©curseur en termes d’innovation avec son systĂšme d'Ă©lastographie quantitative.

Échographie d'urgence pour les victimes de traumatismes

L'Ă©chographie peut ĂȘtre utilisĂ©e en mĂ©decine d'urgence. L'Ă©chographie de certains organes — cƓur et abdomen — permet de dĂ©tecter la prĂ©sence de fluides « libres », ce qui, dans le contexte d'un traumatisme, indique en gĂ©nĂ©ral une hĂ©morragie. Cette mĂ©thode, appelĂ©e FAST en anglais (Focused assessment with sonography for trauma (en)), est moins invasive que le lavage pĂ©ritonĂ©al ; elle revient moins cher que la tomographie X et n'expose pas le patient aux radiations[40]. Cette mĂ©thode a Ă©tĂ© testĂ©e en 1999 par l'armĂ©e britannique durant la guerre du Kosovo[41].

On peut également inclure l'examen des poumons, avec la méthode dite eFAST (extended FAST), pour détecter la présence d'un pneumothorax.

Échographie haute frĂ©quence

L'Ă©chographie haute frĂ©quence est une application de l'Ă©chographie qui utilise des ultrasons dont la frĂ©quence est supĂ©rieure Ă  20 MHz. BasĂ©e sur le mĂȘme principe de fonctionnement que l'Ă©chographie conventionnelle, elle permet nĂ©anmoins d'obtenir une meilleure rĂ©solution d'image mais avec une faible profondeur de pĂ©nĂ©tration.

Des applications existent dans le domaine médical mais, à l'heure actuelle, cette technique est surtout utilisée dans l'exploration vétérinaire du petit animal (souris notamment).

Notes et références

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  2. Charlie Demene, Jérome Baranger, Miguel Bernal, Catherine Delanoe, Stéphane Auvin, Valérie Biran, Marianne Alison, Jérome Mairesse, Elisabeth Harribaud, Mathieu Pernot, Mickael Tanter & Olivier Baud (2017), Functional ultrasound imaging of brain activity in human newborns | Science Translational Medicine |11 Oct 2017| Vol. 9, Issue 411 | DOI: 10.1126/scitranslmed.aah6756 | résumé
  3. Underwood E (2017), Utrasonic probe could detect stroke, brain damage in young babies, Science news ; publiée le 11 octobre 2017 |doi: 10.1126 / science.aaq1830
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Voir aussi

Articles connexes

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