Sibiu
Sibiu (/siËbiw/ ; en allemand : Hermannstadt ; en hongrois : Nagyszeben /ËnÉcsÉbÉn/ ; plus rarement Sabinia en latin[1], et historiquement en français SĂ©beste ou Ceben[2]) rappelant le nom des montagnes proches : Cibin, est le chef-lieu du judeÈ de Sibiu et, avec une population de 147 245 habitants[3] (2011) est une des plus grandes villes transylvaines. Elle est traversĂ©e par la petite riviĂšre Cibin, affluent de la riviĂšre Olt, elle-mĂȘme affluent du Danube.
Sibiu | |
HĂ©raldique |
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De haut en bas et de gauche à droite = L'HÎtel de ville ; l'église catholique ; la Tour du Conseil ; l'HÎtel Continental Forum Sibiu ; le Centre d'affaires ; le parc Sub Ariana ; l'aéroport ; l'hÎtel Imparatul Romanilor ; la cathédrale Sainte-Trinité ; le clocher de la cathédrale évangélique. | |
Administration | |
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Pays | Roumanie |
JudeÈ | Sibiu (chef-lieu) |
Maire Mandat |
Astrid Fodor depuis |
Code postal | 550003â550550 |
DĂ©mographie | |
Gentilé | Cibinien(ne) |
Population | 134 308 hab. () |
Densité | 1 110 hab./km2 |
GĂ©ographie | |
CoordonnĂ©es | 45° 48âČ nord, 24° 09âČ est |
Altitude | 415 m |
Superficie | 12 100 ha = 121 km2 |
Fuseau horaire | +02:00 (heure d'hiver) +03:00 (heure d'été) |
Localisation | |
Liens | |
Site web | https://www.sibiu.ro/ |
Fondée par des colons allemands au XIIe siÚcle, elle fut le centre culturel traditionnel des Saxons (ainsi qu'il est d'usage d'appeler les Allemands de Transylvanie) et demeura presque exclusivement allemande jusqu'au milieu du XIXe siÚcle ; ensuite, l'exode rural la peupla peu à peu de Roumains, jusqu'à devenir à majorité roumaine dans les années 1930. Comme toute la Roumanie, à laquelle elle est rattachée depuis le , Sibiu a subi les régimes dictatoriaux carliste, fasciste et communiste de à , mais connaßt à nouveau la démocratie depuis 1990.
Aujourd'hui, en particulier aprÚs l'exode massif des Saxons vers l'Allemagne, la ville est roumaine en trÚs grande majorité (plus de 95 %). Cependant, Klaus Iohannis, actuel président de la Roumanie et d'origine allemande, a été maire de la ville de 2000 à 2014, élu à de larges majorités sous l'étiquette du Forum démocratique des Allemands de Roumanie (FGDR).
La ville a une bonne santĂ© Ă©conomique. Le taux de chĂŽmage y est relativement bas, et la ville a su attirer de nombreux investisseurs Ă©trangers, surtout allemands et autrichiens. Sibiu est une plaque tournante logistique, vers oĂč convergent les principales voies de communication de Transylvanie ; de plus, la ville est desservie par un aĂ©roport international (SBZ), avec des liaisons quotidiennes avec Bucarest, l'Italie, l'Autriche et l'Allemagne.
PrĂ©servĂ©e autant des ravages de la guerre que des plans dâurbanisme de l'Ăšre CeauÈescu, elle a conservĂ© des Ă©poques gothique, Renaissance et baroque nombre de monuments de l'architecture religieuse, civile et militaire, ainsi qu'une multitude de demeures anciennes. Sa dĂ©signation comme Capitale europĂ©enne de la culture pour l'an 2007, conjointement avec Luxembourg, a incitĂ© la municipalitĂ© Ă mener une campagne de restauration et d'embellissement de grande ampleur. Ses monuments, alliĂ©s Ă la richesse de ses musĂ©es (particuliĂšrement la pinacothĂšque Brukenthal) et aux attraits de la rĂ©gion environnante, font de cette ville un centre touristique de premier ordre.
La vieille ville de Sibiu a été classée comme le « 8e endroit le plus idyllique d'Europe à vivre » par le magazine américain Forbes.
GĂ©ographie et climat
Sibiu est situĂ© prĂšs du centre gĂ©ographique de la Roumanie, dans le sud de la Transylvanie. PlacĂ© dans la dĂ©pression du Cibin qui est traversĂ©e par la riviĂšre homonyme, la ville se trouve Ă 20 km des montagnes de FÄgÄraÈ, Ă 12 km des montagnes de Cibin et Ă 15 km environ des montagnes Lotrului, qui bordent la dĂ©pression au sud-ouest. Au nord et Ă l'est, Sibiu confine au plateau des TĂąrnave, qui descend vers la vallĂ©e du Cibin par la colline GuÈteriÈei.
Le climat de Sibiu est tempéré-continental, avec une température de 8 à 9 °C. La moyenne multiannuelle des précipitations est de 662 l/m2 et il y a par an approximativement 120 jours de gel dur.
RepĂšres historiques
Dans lâancien SzĂĄszföld (cantons des Saxons transylvains), Sibiu Ă©tait le chef-lieu de la HermannstĂ€dter Stuhl (« chaire de Sibiu »), le plus important de ces cantons quant Ă la population et la superficie, sâĂ©tendant au sud jusquâĂ la chaĂźne des Carpates, et limitĂ© Ă l'est, au nord, et Ă l'Ouest, respectivement par les cantons de Nocrich/Leschkirch, de MediaÈ/Mediasch et de Miercurea Sibiului/ReuĂmarkt. Câest ici que convergeaient les principales routes commerciales de Transylvanie, y compris celle vers le sud, en direction de la Valachie, par le dĂ©filĂ© de la Tour rouge (en roumain : pasul Turnu RoÈu ; en allemand Roter-Turm-Pass). Cette localisation Ă un carrefour de voies de circulation, pour ĂȘtre bĂ©nĂ©fique au dĂ©veloppement de la ville, lui a cependant valu en mĂȘme temps de subir de façon rĂ©pĂ©tĂ©e au cours de son histoire de violents assauts, notamment de la part des Turcs ottomans.
DĂ©coupage
LâagglomĂ©ration se compose des zones et quartiers suivants :
- la Ville haute (OraÈul de Sus, en allemand Oberstadt) et la Ville basse (OraÈul de Jos, en allemand. Unterstadt), qui constituent ensemble la vieille ville;
- le Val dâor (Valea Aurie, en allemand Goldtal), Hippodrom I-IV, Vasile Aaron, PiaÈÄ Cluj (en allemand Konradwiese), Ètrand et Èiglari.
- les villages de TurniÈor (en allemand Neppendorf) et de GuÈteriÈa (en allemand Hammersdorf), devenus faubourgs, font partie Ă©galement de lâagglomĂ©ration urbaine.
Histoire
Faits internationaux
- 1671 : à cÎté de Sibiu on découvre le gaz méthane
- 1782 : le chimiste Franz Joseph MĂŒller dĂ©couvre le tellure
- 1795 : le plus ancien paratonnerre du sud-est de l'Europe est installé à Sibiu
- 1797 : Samuel Hahnemann crée le premier laboratoire d'homéopathie du monde
- 1852 : Telegraful romĂąn (ro) paraĂźt pour la premiĂšre fois ; il est aujourd'hui le plus ancien journal du sud-est de l'Europe
- 1896 : les premiĂšres lignes de courant Ă©lectrique de cette partie de l'Europe.
- 1945 : déportation en Russie de la majeure partie de la population d'origine allemande.
- 2007: Sibiu accueille le 3e Rassemblement ĆcumĂ©nique EuropĂ©en rĂ©unissant 2 500 dĂ©lĂ©guĂ©s des Ăglises catholique, orthodoxe et protestantes europĂ©ennes, Ă l'initiative de la ConfĂ©rence des Ăglises europĂ©ennes (KEK) et du Conseil des confĂ©rences Ă©piscopales d'Europe (CCEE, catholique) ; pour la premiĂšre fois, ce Rassemblement a lieu en terre de tradition orthodoxe. Signe de contribution Ă la construction europĂ©enne, il y a Ă©tĂ© dĂ©cidĂ© de rĂ©server la pĂ©riode du au pour cĂ©lĂ©brer un Temps pour la CrĂ©ation.
- 2014 : Sibiu accueille le CongrÚs Européen de Go, réunissant les meilleurs joueurs de nationalités européennes ainsi que des joueurs professionnels.
Faits roumains
- 1292 : premier hĂŽpital de la Roumanie actuelle
- 1380 : premiĂšre attestation d'une Ă©cole en Roumanie actuelle
- 1494 : on ouvre la premiĂšre pharmacie de Roumanie
- 1534 : premier moulin Ă papier de Roumanie
- 1544 : premier livre en langue roumaine édité à Sibiu en 1544
- 1817 : ouverture du musée Brukenthal, le premier de Roumanie actuelle
- 1859 : premier pont en fer de la Roumanie actuelle
- 1875 : premiĂšre fabrique de voitures de Transylvanie
- 1895 : ouverture du musée d'Histoire naturelle
- 1896 : premiĂšres centrales Ă©lectriques de la Roumanie actuelle
- 1928 : ouverture du premier jardin zoologique de Roumanie
- 1904 : Sibiu est la 2e ville d'Europe Ă introduire l'omnibus - un ancĂȘtre des trolleys.
- 1989 : Sibiu est la 2e ville de Roumanie Ă s'opposer au communisme
- 2007 : Capitale européenne de la culture
Les premiers colons allemands atteignirent la rĂ©gion en 1143 ; ils sâĂ©tablirent sur la colline dominant la riviĂšre Cibin, lâactuelle ville haute. La premiĂšre attestation Ă©crite dâune implantation humaine se trouve sur un document du Vatican (une charte de 1191 du pape CĂ©lestin III), sous le nom latin de praepositum Cibiniensem ; un prieurĂ© fut fondĂ©, et le nom latin de Villa Hermanni est attestĂ© Ă partir de 1223.
En 1241, la ville fut dĂ©truite lors de lâinvasion mongole, mais sâen rĂ©tablit promptement. Au XIVe siĂšcle, Hermannstadt Ă©volua en un important centre commercial. La citĂ© Ă©tait une des villes allemandes les plus importantes de Transylvanie, voire sans doute la plus importante, car en plus dâĂȘtre un centre commercial, administratif et ecclĂ©siastique, elle possĂ©dait aussi les fortifications les plus Ă©tendues de toute la Transylvanie.
Face Ă la menace turque, la ville fit Ă©lever trois enceintes de murailles (qui ont Ă©tĂ© partiellement conservĂ©es jusquâĂ aujourdâhui), avec des dizaines de tours et plusieurs grandes portes. Ă plusieurs reprises, Hermannstadt fut assiĂ©gĂ©e par les Turcs, mais rĂ©sista ; jamais les Turcs ne parvinrent Ă sâemparer de la ville, ce qui lui valut le surnom de « bastion de la ChrĂ©tientĂ© ».
Cependant, les armées, de passage ou assiégeant la ville, ne laissaient de ravager les terres environnantes. Une unique fois seulement, le souverain hongrois de Transylvanie, Gabriel Båthory, réussit, usant de stratagÚme, à occuper la ville, à la piller, et à reléguer hors des murailles tous les habitants allemands.
Dans les annĂ©es 1830, l'homme politique français Charles Lemercier de LongprĂ©, qui visita l'Europe centrale, Ă©crira Ă propos de la ville : « Hermanstadt occupe une position gracieuse sur la pente d'un coteau⊠PercĂ©e de rues fort larges, ornĂ©e d'une place vaste et presque rĂ©guliĂšre et d'une promenade bien ombragĂ©e, Hermanstadt serait classĂ©e parmi les jolies villes si ses rues Ă©taient mieux pavĂ©es et si l'alignement en Ă©tait entendu. Cette ville possĂšde un thĂ©Ăątre, une bibliothĂšque assez nombreuse et dans laquelle on s'est attachĂ© Ă rĂ©unir tous les ouvrages relatifs aux controverses religieuses de l'Allemagne, et un musĂ©e oĂč l'on trouve quelques tableaux mĂ©diocres de maĂźtres connus et quelques trĂšs bons ouvrages de peintres Ă peu prĂšs ignorĂ©s⊠». La ville renferme Ă©galement deux Ă©coles destinĂ©es aux fils des militaires de grades infĂ©rieurs, et « une maison d'orphelins fondĂ©e par Joseph II, dans laquelle quatre cents enfants des deux sexes sont trĂšs convenablement Ă©levĂ©s »[4].
Hermannstadt Ă©tait le centre politique des Saxons transylvains et siĂšge de la Universitas Saxonum, façon de parlement transylvanien, lequel jusquâen 1878 se chargea de dĂ©fendre les intĂ©rĂȘts des Saxons de Transylvanie et constituait le symbole de leur unitĂ© et de leur indĂ©pendance politiques.
La ville intra-muros fut purement allemande jusquâĂ la premiĂšre dĂ©cennie du XVIIIe siĂšcle. Ce nâest quâaprĂšs que la Transylvanie eut Ă©tĂ© rattachĂ©e Ă lâAutriche-Hongrie que les anciennes lois, selon lesquelles il Ă©tait interdit Ă dâautres nationalitĂ©s de sâĂ©tablir dans la citĂ©, furent abolies. Au XVIIIe siĂšcle, Hermannstadt pouvait sâenorgueillir dâĂȘtre, parmi les villes dâEurope raccordĂ©es au systĂšme postal, celle situĂ©e le plus Ă l'Est.
Ă lâissue de la PremiĂšre Guerre mondiale, la ville majoritairement peuplĂ©e dâAllemands et ayant Ă©tĂ© durant de longs siĂšcles sous tutelle politique hongroise ou autrichienne, fut incorporĂ©e en 1920 Ă la Roumanie par le traitĂ© de Trianon. La ville garda nĂ©anmoins son caractĂšre allemand et multiculturel. Dans le courant de la dĂ©cennie 1930 les Saxons transylvains perdirent la majoritĂ© absolue dans leur mĂ©tropole.
Contrairement aux autres chefs-lieux de judeÈe, Sibiu ne verra pas sous le rĂ©gime de Nicolae CeauÈescu son centre ancien dĂ©moli pour ĂȘtre remplacĂ© par les barres d'immeubles impersonnels en bĂ©ton de l'architecte Cezar LÄzÄrescu et de ses Ă©mules. En effet, le dirigeant local n'avait rien Ă prouver au dictateur communiste : c'Ă©tait son propre fils, Nicu CeauÈescu.
AprÚs le rétablissement de la démocratie et l'ouverture des frontiÚres, Sibiu retrouva ses liens traditionnels avec l'Europe centrale et connut un développement qui s'accéléra d'autant plus facilement aprÚs 2007 (intégration dans l'Union européenne).
Population
La population sâĂ©lĂšve actuellement Ă 147 245 habitants (2011).
18 % de la population est titulaire dâun diplĂŽme de lâenseignement supĂ©rieur.
Ăvolution dĂ©mographique
Année | Total | Roumains | Hongrois | Allemands |
---|---|---|---|---|
1850 | 12 765 | 2 089 | 977 | 8 790 |
1880 | 19 446 | 2 810 | 2 065 | 14 327 |
1890 | 21 465 | 4 581 | 3 199 | 13 148 |
1900 | 29 577 | 7 106 | 5 747 | 16 141 |
1910 | 33 489 | 8 824 | 7 252 | 16 832 |
1920 | 32 748 | 8 553 | 4 291 | 18 218 |
1930 | 49 345 | 19 006 | 6 782 | 22 045 |
1941 | 63 765 | 33 829 | 4 262 | 23 574 |
1948 | 60 602 | 37 371 | 5 060 | 16 359 |
1956 | 90 475 | 60 526 | 4 772 | 24 636 |
1966 | 109 515 | 78 548 | 5 124 | 25 387 |
1977 | 151 005 | 119 507 | 5 111 | 25 403 |
1992 | 169 610 | 158 863 | 4 163 | 5 605 |
2002 | 154 892 | 148 269 | 3 135 | 2 508 |
2011 | 147 245 | 131 414 | 2 131 | 1 481 |
Présence allemande
Au vivaient Ă Sibiu 1 464 Allemands de confession Ă©vangĂ©lique, ce qui porte Ă estimer le nombre total dâAllemands dans cette ville Ă quelque 2 000 personnes (soit 1,3 %, estimation haute).
En dĂ©pit des Ă©migrations massives qui avaient eu lieu depuis le milieu de la dĂ©cennie 1970, il subsistait encore Ă Sibiu, jusquâĂ la fin du rĂ©gime communiste en Roumanie, quelque 20 000 Saxons transylvains. Cependant, aprĂšs 1990, leur part relative dans la population de la ville baissa rapidement et constamment, jusquâĂ retomber, avec un taux de 1,6 % environ, en dessous de celui de la minoritĂ© hongroise. NĂ©anmoins, la ville est entre-temps redevenue officiellement bilingue ; plaques de noms de localitĂ© et renseignements touristiques sont libellĂ©s Ă la fois en roumain et en allemand ; et administrativement, la ville est aujourdâhui dĂ©signĂ©e par lâappellation bilingue Sibiu/Hermannstadt.
Une revue de langue allemande, la HermannstĂ€dter Zeitung, paraĂźt chaque semaine. Il existe des Ă©coles maternelles et primaires allemandes, ainsi quâun lycĂ©e allemand (le lycĂ©e Brukenthal), qui jouit dâune excellente rĂ©putation dans tout le pays, et permet de prĂ©parer en allemand un baccalaurĂ©at qui est reconnu Ă©galement par les universitĂ©s dâAllemagne. Il y a aussi le LycĂ©e pĂ©dagogique, centre de formation des futurs Ă©ducateurs et enseignants germanophones. Lâallemand est langue dâenseignement dans quatre Ă©tablissements dâenseignement supĂ©rieur (les Lyzeen), et Ă lâuniversitĂ© de la ville, certains cursus peuvent aussi ĂȘtre suivis en allemand. Y est implantĂ©e, par ailleurs, une facultĂ© allemande de thĂ©ologie Ă©vangĂ©lique, au sein de laquelle lâĂ©glise Ă©vangĂ©lique C.A. (c'est-Ă -dire se rĂ©clamant de la confession dâAugsbourg â Augsburger Bekenntnis, ou A.B., en allemand) de Roumanie forme ses prĂȘtres. Il convient de mentionner Ă©galement une AcadĂ©mie de lâĂ©glise Ă©vangĂ©lique C.A. Ă Neppendorf, une maison de retraite Ă©vangĂ©lique allemande (le Carl-Wolff-Altenheim), sans oublier une intense vie communautaire. Il existe aussi une maison dâĂ©dition privĂ©e (Hora Verlag), qui fait rĂ©guliĂšrement paraĂźtre de nouvelles publications en langue allemande, ainsi quâune imprimerie moderne (la Honterus-Druckerei), qui est aux mains de la minoritĂ© allemande, et dont les productions sont d'un haut niveau de qualitĂ©.
AprĂšs lâexode de la majoritĂ© des Saxons transylvaniens, tous objets dâimportance, que ce soient objets dâart, objets du culte, missels, registres, documents dâarchives, etc., ont Ă©tĂ© transfĂ©rĂ©s des communautĂ©s Ă©vangĂ©liques dissoutes et des villages abandonnĂ©s vers les salles dâarchives, dĂ©pĂŽts et bibliothĂšques Ă©piscopaux, et placĂ©s en lieu sĂ»r. Câest aujourdâhui le Centre culturel et de rencontre Friedrich Teutsch qui abrite les archives centrales de la minoritĂ© allemande; celles-ci comprennent une riche collection dâobjets et de documents historiques, composant un trĂ©sor dâune valeur inestimable, tenu Ă jour et archivĂ© depuis des annĂ©es, notamment grĂące au soutien financier de la fondation Volkswagen. Le mĂȘme lieu hĂ©berge Ă©galement le Landeskirchliches Museum der Evangelischen Kirche A.B. in RumĂ€nien, le musĂ©e de lâĂ©glise Ă©vangĂ©lique C.A. de Roumanie.
Enfin, le consistoire Ă©vangĂ©lique de la circonscription de Sibiu, autre institution importante de la minoritĂ© allemande, est Ă©tabli dans cette ville, de mĂȘme quây rĂ©side lâĂ©vĂȘque Ă©vangĂ©lique des Saxons transylvaniens, le docteur Christoph Klein, qui tient un rĂŽle considĂ©rable dans le processus dâintĂ©gration de la minoritĂ© allemande en Transylvanie.
Il convient aussi dâapprĂ©cier Ă sa juste valeur le fait que depuis lâan 2000 la ville soit de nouveau dirigĂ©e par un bourgmestre (maire) allemand, Klaus Iohannis. Celui-ci, fort populaire en raison de sa gestion rigoureuse et de son intĂ©gritĂ©, a Ă©tĂ© rĂ©Ă©lu en 2004 avec 88,7 % des suffrages. Le parti de la minoritĂ© allemande DFDR ayant obtenu la majoritĂ© au conseil municipal (et mĂȘme, depuis 2004, la majoritĂ© absolue), les Saxons restĂ©s Ă Sibiu sont Ă nouveau en situation dâexercer le pouvoir dans leur citĂ©. Ces circonstances sont invoquĂ©es, parmi dâautres, pour expliquer lâampleur des investissements directs en provenance de pays germanophones dont a bĂ©nĂ©ficiĂ© Sibiu ces derniĂšres annĂ©es.
« L'histoire et la culture des Allemands en Transylvanie constitue un pan de l'hĂ©ritage europĂ©en commun qu'il convient de prĂ©server et de transmettre, ici comme dans les pays oĂč la Seconde Guerre mondiale et ses consĂ©quences ont mis fin Ă une prĂ©sence allemande parfois sĂ©culaire. J'ai ces derniers temps beaucoup voyagĂ© entre Tartu, en Estonie, l'ancienne Dorpat, et TimiÈoara en Roumanie. Il est beau de voir Ă quel point les jeunes dĂ©mocraties de cette rĂ©gion considĂšrent l'hĂ©ritage culturel des Saxons de Transylvanie comme le leur et tentent de le faire vivre, en dĂ©pit des difficultĂ©s Ă©conomiques extrĂȘmes. »
â Discours prononcĂ© par GĂŒnter Verheugen, commissaire europĂ©en Ă l'Ă©largissement, Ă l'occasion de la fĂȘte des Saxons de Transylvanie, en 2001, Ă DinkelsbĂŒhl
Religions
La répartition des groupes confessionnels se présente comme suit :
- Orthodoxes (91,0 %)
- Catholiques romains (2 %)
- Gréco-catholiques (1,5 %)
- Luthériens (1 %)
- Réformés (1 %)
- Unitariens (0,5 %)
- Juifs (0,1 %)
Vie Ă©conomique
Sibiu est une des villes les plus prospĂšres de Roumanie, et aussi une ville oĂč les investissements Ă©trangers sont parmi les plus Ă©levĂ©s du pays. LâĂ©conomie de Sibiu a connu depuis le dĂ©but de la dĂ©cennie 2000 un essor ininterrompu, renforcĂ© encore par la croissance du tourisme, par les investissements immobiliers dans la vieille ville (les prix dans l'ancien y varient de 1 500 Ă 2 500 âŹ/m2[5]), et par les efforts qui ont Ă©tĂ© consentis en matiĂšre dâinfrastructures publiques (notamment grĂące au soutien de la BERD), trĂšs mal en point aprĂšs 40 ans de rĂ©gime communiste. Le taux de chĂŽmage, de 3,3 % environ, se situe nettement en dessous de la moyenne roumaine de 5â6 %.
Sibiu est un important centre de fabrication de composants automobiles, avec Bilstein-Compa, Takata, Continental, ou encore NTN-SNR Roulements pour les roulements Ă billes). Parmi les autres activitĂ©s prĂ©sentes Ă Sibiu, signalons la fabrication de composants mĂ©caniques et Ă©lectriques, le textile et lâindustrie agro-alimentaire.
Louis Vuitton possĂšde Ă©galement une usine qui y fabrique un dixiĂšme de sa production mondiale.
Les sociĂ©tĂ©s allemandes et autrichiennes sont les investisseurs les plus importants. Il semble que la personnalitĂ© et les origines allemandes du maire Klaus Iohannis aient contribuĂ© Ă cette forte prĂ©sence germanique. Parmi les plus grosses entreprises Ă©trangĂšres Ă©tablies dans la zone industrielle « Ouest », sise Ă proximitĂ© directe de lâaĂ©roport :
- Le groupe Bramac, fabricant autrichien de tuiles, qui a ouvert un atelier de production Ă Sibiu en , au terme de travaux de construction dâune durĂ©e de seulement neuf mois. De plus, le siĂšge de la firme a Ă©tĂ© transfĂ©rĂ© de BraÈov Ă Sibiu.
- La firme allemande Continental, qui a mis en service en juillet 2004 aprÚs 10 mois de chantier une nouvelle unité de production de dispositifs automatiques pour portiÚres de voiture. Ont été créés ainsi 216 postes de travail au total, dont 135 pour des ingénieurs en développement.
- La firme Marquardt, qui possĂšde Ă Sibiu, depuis 2006, une unitĂ© de finition, dâune superficie totalisant, pour la production et lâadministration, quelque 6 800 m2.
- La firme autrichienne Greiner-Gruppe, spĂ©cialisĂ©e dans les techniques dâemballage.
- Le groupe Siemens, prĂ©sente Ă Sibiu par ses trois filiales (Simea, Siemens Electrical Installation Technology, A&D Sykatek), oĂč sont fabriquĂ©s des composants Ă©lectromĂ©caniques, des Ă©lĂ©ments mĂ©talliques et des dispositifs Ă©lectroniques. L'entreprise allemande emploie en 2007 quelque 400 travailleurs Ă Sibiu. Plus de 800 postes de travail supplĂ©mentaires seront crĂ©Ă©s au cours des prochaines annĂ©es.
- La société ThyssenKrupp Bilstein Compa, emploie 1 800 travailleurs dans l'équipement automobile.
- La firme Wienerberger, premier fabricant mondial de briques, opĂšre Ă Sibiu depuis la reprise et la modernisation dâune briqueterie existante. La firme a annoncĂ© en 2004 vouloir investir 9 millions dâeuros dans ce site de production.
- Le distributeur Metro, a ouvert un grand supermarché de gros (Metro Cash and Carry).
En outre, la ville hĂ©berge un grand nombre de filiales de diverses autres entreprises allemandes et autrichiennes (BauMax, Plus, Raiffeisen Bank, HVB, etc.), et est le siĂšge du Deutscher Wirtschaftsclub SiebenbĂŒrgen (DWS), association de droit roumain, fondĂ©e en 1998 Ă Sibiu, visant Ă promouvoir les relations commerciales entre l'Allemagne et la Roumanie, et Ă laquelle sont affiliĂ©es plus de 70 entreprises (sit. 2005).
Enfin, la ville abrite la deuxiĂšme plus grande bourse de valeurs du pays, aprĂšs celle de Bucarest.
RĂ©partition de lâemploi par secteur Ă©conomique
- Industrie - 40 %
- Commerce - 17 %
- Construction - 8 %
- Santé - 8 %
- Transport - 7 %
- Enseignement - 5 %
- Autres services - 15 %
Politique
Bien que les Allemands ne reprĂ©sentent plus que 2 % de la population de Sibiu, Klaus Iohannis, l'ancien prĂ©sident du Forum dĂ©mocratique des Allemands de Roumanie (FDGR) et actuel prĂ©sident de la Roumanie, est maire de la ville de 2000 Ă 2014, faisant de lui le premier maire allemand d'une ville roumaine depuis la Seconde Guerre mondiale. De plus, il est toujours Ă©lu avec d'importants scores (69,18 % en 2000, 88,7 % en 2004, 83,3 % en 2008 et 78,2 % en 2012). Enfin, le FDGR dĂ©tient depuis 2004 la majoritĂ© absolue au conseil municipal de la ville. Le , sa premiĂšre adjointe Astrid Fodor Ă©galement membre du FDGR et soutenue par le PNL, le remplace Ă la tĂȘte de la ville.
Parti | Conseillers | Statut | |
---|---|---|---|
Forum démocratique des Allemands de Roumanie (FDGR) | 12 | Majorité | |
Parti national libéral (PNL) | 5 | Majorité | |
Parti social-démocrate (PSD) | 6 | Opposition |
Voies de communication
Liaisons aériennes
La ville dispose dâun aĂ©roport, situĂ© sur la route de Alba Iulia, et dâoĂč partent des vols directs Ă destination de Vienne, de Munich, de Stuttgart, de DĂŒsseldorf, et de plusieurs villes italiennes et roumaines. DĂ©but 2006, la dĂ©cision fut prise conjointement par la municipalitĂ© de Sibiu et par le conseil de district de Sibiu de considĂ©rablement agrandir lâaĂ©roport. Lâadministration du district nâa cessĂ© depuis lors de propulser Ă©nergiquement ce projet de dĂ©veloppement de lâaĂ©roport, avec le soutien notamment de la Banque europĂ©enne d'investissement. Celle-ci a octroyĂ© un crĂ©dit de 40 millions dâeuros pour lâallongement de la piste dâenvol, le renforcement de la sĂ©curitĂ©, la construction dâun terminal et lâaugmentation du nombre de places de stationnement[7].
Transports en commun
Le rĂ©seau de transport public de Sibiu est composĂ© de 20 lignes de bus exploitĂ©es par la compagnie de transport locale, Tursib, gĂ©rĂ©e par la municipalitĂ©. Il existe 3 lignes de bus principales, les lignes 1, 2 et 5, oĂč les stations sont desservies toutes les 10 minutes. Les lignes 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18 ont une frĂ©quence d'un dĂ©part toutes les 20 minutes.
La sociĂ©tĂ© de transport possĂšde un parc de 84 autobus, 4 minibus, ainsi que de 3 tramways pour desservir RÄÈinari. Les transports en commun reprĂ©sentent 41 % des dĂ©placements effectuĂ©s dans la ville de Sibiu.
Liaisons ferroviaires
Le raccordement de Sibiu au rĂ©seau ferroviaire apparaĂźt moins favorable. La voie ferrĂ©e reliant VinÈu de Jos Ă BraÈov, qui dessert aussi la ville de Sibiu, nâest pas Ă©lectrifiĂ©e, pas davantage que la liaison Sibiu â MediaÈ.
Jadis, une ligne ferroviaire Ă voie Ă©troite (la Wusch) reliait Sibiu Ă SighiÈoara par la vallĂ©e du HĂąrtibaciu (Valea HĂąrtibaciului, en allemand Harbachtal). Cependant, aprĂšs une pĂ©riode oĂč, Ă partir des annĂ©es 1960, le service nâĂ©tait dĂ©jĂ plus assurĂ© par ce tortillard au-delĂ de la ville dâAgnita, les Chemins de Fer roumains (CFR) prirent finalement la dĂ©cision dâen cesser tout Ă fait lâexploitation.
Un tramway fait plusieurs fois par jour le trajet de 8 km entre Sibiu et RÄÈinari, petite localitĂ© situĂ©e au pied des Carpates. Cette ligne est appelĂ©e familiĂšrement « Fromage express », par allusion Ă lâactivitĂ© professionnelle de beaucoup des habitants de la MÄrginimea Sibiului (nom quâon pourrait, un peu librement, traduire par « arriĂšre-pays de Sibiu »), rĂ©gion au sud-ouest de Sibiu, dans laquelle se trouve RÄÈinari. Il existe par ailleurs, pour remplacer le rĂ©seau de trams, supprimĂ© en 1983, plusieurs lignes de trolleybus, notamment Ă destination de lâaĂ©roport.
RĂ©seau routier
GrĂące aux autoroutes europĂ©ennes E68 (Route nationale 1) et E81 (route nationale 7), Sibiu est bien raccordĂ© au rĂ©seau routier international. Venant de la direction de Deva, Ă l'Ouest, ces autoroutes traversent lâagglomĂ©ration de Sibiu pour se sĂ©parer, au sud de la ville, en deux branches, lâune prenant la direction est vers BraÈov (EâŻ68/N1), et lâautre se dirigeant vers le sud, Ă travers les Carpates mĂ©ridionales, par le col de la Tour rouge, pour desservir la Valachie et Bucarest (EâŻ81/N7). Une autre liaison routiĂšre importante est la nationale 14 vers le Nord, en direction de MediaÈ et de SighiÈoara. Une large rocade autoroutiĂšre, appelĂ©e Ă sâinsĂ©rer ensuite dans lâaxe autoroutier A1, a Ă©tĂ© ouverte au trafic le [8]. Des voies express fortement sollicitĂ©es par une circulation de transit de plus en plus intense relient la ceinture pĂ©riphĂ©rique de Sibiu Ă FÄgÄraÈ (en direction de BraÈov) et Ă Deva (en direction de Arad et de la Hongrie, par la vallĂ©e de la riviĂšre MureÈ).
Monuments historiques
La ville de Sibiu et ses environs sont assurĂ©ment parmi les lieux les plus visitĂ©s de toute la Roumanie. Elle est, Ă juste titre, considĂ©rĂ©e comme une des villes historiques les plus belles et les mieux prĂ©servĂ©es, non seulement de toute la Roumanie, mais aussi dâEurope. La vieille citĂ© fortifiĂ©e de Hermannstadt fut Ă©pargnĂ©e par la Seconde Guerre mondiale, et, miraculeusement, Ă©chappa aux malencontreuses interventions urbanistiques du rĂ©gime de CeauÈescu (sans doute Ă©tait-elle jugĂ©e trop petite pour servir de vitrine du communisme, et de plus, le fils du ConducÄtor, Nicolae 'Nicu' CeauÈescu, avait des responsabilitĂ©s dans la ville et aimait Ă y sĂ©journer)[9]. Sibiu offre, sur une superficie totale ne dĂ©passant pas les 80 hectares, une riche palette de monuments de lâarchitecture mĂ©diĂ©vale, Renaissance et baroque, et a su conserver lâesprit et lâatmosphĂšre des siĂšcles rĂ©volus. Le centre historique est depuis 2004 en instance de reconnaissance par lâUNESCO au titre de patrimoine mondial.
Sibiu peut se prĂ©valoir dâun ensemble de musĂ©es de grand intĂ©rĂȘt, organisĂ©s en une douzaine dâinstitutions, qui soit dĂ©tiennent des collections dâart et de peinture, soit se consacrent aux arts dĂ©coratifs, Ă lâarchĂ©ologie, Ă lâanthropologie, Ă lâhistoire, Ă lâarchĂ©ologie industrielle, Ă lâhistoire des arts et mĂ©tiers, ou aux sciences naturelles.
La ville est situĂ©e Ă proximitĂ© des monts FÄgÄraÈ, paradis des randonneurs, et de la populaire station de sports dâhiver de PÄltiniÈ. De plus, elle se trouve au cĆur des anciennes communautĂ©s saxonnes de Transylvanie, connues entre autres pour leurs Ă©glises fortifiĂ©es (en allemand, Wehrkirchen).
La ville basse
La ville basse (OraÈul de jos, en allemand Unterstadt), qui correspond Ă la zone entre la riviĂšre Cibin Ă l'Ouest et le bord dâun plateau en contre-haut Ă l'Est, sâest dĂ©veloppĂ©e parallĂšlement avec la premiĂšre enceinte fortifiĂ©e. Celle-ci, sacrifiĂ©e au dĂ©veloppement industriel et Ă lâurbanisme moderne Ă la fin du XIXe siĂšcle, nâa laissĂ© dans la ville basse aucun vestige visible. Seules deux tours de fortification subsistent aujourdâhui, mais elles appartiennent Ă la quatriĂšme enceinte (voir ci-dessous), et furent Ă©difiĂ©es au milieu du XVIe siĂšcle.
De façon un peu inattendue pour une citĂ© mĂ©diĂ©vale, les rues apparaissent plutĂŽt longues et larges, alternant avec de petites places. Les maisons Ă deux Ă©tages et Ă vaste toiture, dâune architecture assez rustique, dotĂ©es dâun portail donnant accĂšs Ă une cour intĂ©rieure, sont caractĂ©ristiques de ce quartier. Cependant, la ville basse comprend 18 bĂątiments ayant conservĂ© des Ă©lĂ©ments mĂ©diĂ©vaux du XVe au XVIIe siĂšcle ; ces bĂątiments sont pour la plupart situĂ©s dans les rues du 9-Mai (strada 9 mai) et dâOcna (strada Ocnei).
La strada 9 mai, la plus ancienne des rues de la ville, anciennement Elisabethgasse, possÚde 7 immeubles classés monument historique, le plus important desquels est sis au no 43, une maison du XVIe siÚcle.
La place Dragoner, Ă lâintersection de la rue du 9-Mai et de la rue d'Ocna, peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme le centre de la ville basse ; jusquâen 1976 se dressait en son milieu un Ă©difice baroque et nĂ©o-classique, de 1800, qui autrefois hĂ©bergeait le siĂšge des dragons autrichiens.
La strada Ocnei, autre artĂšre importante de la vieille ville, qui part de la porte dâOcna (PoartÄ Ocnei), au Nord, et dĂ©bouche dans la Petite Place, aligne plusieurs maisons anciennes: celle sise au no 3, anciennement auberge de lâAgneau blanc (Mielul Alb), date du XVe siĂšcle, quoique remaniĂ©e ultĂ©rieurement ; celle portant le no 22, datant des XIVeâââXVe siĂšcles, est une des maisons les plus anciennes de Sibiu.
Le pittoresque Pasajul Aurarilor (passage des Orpailleurs, Fingerlingsstiege), qui fait la jonction entre la PiaÈÄ Aurarilor (place des OrfĂšvres, nommĂ©e Fingerlingsplatz jusquâen 1947) et la Petite Place (PiaÈÄ MicÄ, en allemand Kleiner Ring) et se termine par un escalier, est un des lieux les plus romantiques de Sibiu. Il est bordĂ© de plusieurs maisons du XVIe siĂšcle. Dans la cour de lâimmeuble no 5 (XVIeâââXVIIIe siĂšcle) on peut observer un fragment de muraille de la troisiĂšme enceinte de fortification (v. ci-dessous); en face, Ă gauche, se trouve la partie infĂ©rieure dâune tour de fortification (XIIIe siĂšcle) qui appartenait Ă la deuxiĂšme enceinte, et que quelques maisons sur la Petite Place ont Ă©galement intĂ©grĂ©e.
On trouve dâautres maisons anciennes sur la strada NouÄ (rue Neuve, en allemand Neugasse), oĂč a Ă©tĂ© conservĂ© le groupe de maisons anciennes le plus homogĂšne de la ville, et sur la strada Turnului (rue de la Tour), oĂč les immeubles ont conservĂ©, en dĂ©pit de changements subis par leurs façades au XIXe siĂšcle, leur volumĂ©trie dâorigine.
La PiaÈÄ Armelor est dominĂ©e par le bĂątiment de lâarsenal, dont lâexistence est attestĂ©e pour la premiĂšre fois en 1427, et qui fit fonction, tour Ă tour, dâauberge, dâarsenal et de caserne militaire. La partie la plus ancienne est cĂŽtĂ© Nord ; au Nord-Ouest a Ă©tĂ© intĂ©grĂ©e une tour de fortification de 1457 ayant fait partie de la quatriĂšme enceinte.
Dans la strada Azilului (rue de lâAsile, Spitalsgasse) se dressent lâĂ©glise de lâAsile (BisericÄ Azilului, allemand Spitalskirche) et lâhospice de vieillards (Azilul de bÄtrĂąni), mentionnĂ©s pour la premiĂšre fois dans une charte de 1292, lorsque lâĂ©glise de lâOrdre du Saint-Esprit entreprit de fonder ici le premier hospice pour malades et nĂ©cessiteux de Sibiu/Hermannstadt. Lâactuelle Ă©glise de lâAsile, dont la premiĂšre mention remonte Ă 1292, fut Ă©rigĂ©e sur les fondations dâune Ă©glise romane, est un Ă©difice composite gothique et baroque, rĂ©sultat de remaniements sâĂ©chelonnant sur plusieurs siĂšcles, jusquâen 1760, date Ă laquelle elle fut transformĂ©e en Ă©glise Ă nef unique. Elle est dotĂ©e dâun petit clocher en bois. Par un long passage voĂ»tĂ© lâon parvient Ă une cour intĂ©rieure quâenserre un vestige du tronçon sud de la haute muraille de fortification.
La ville haute
La ville haute (OraÈul de sus, en allemand Oberstadt) est depuis lâĂ©poque moderne le centre nĂ©vralgique de Sibiu, et en concentre la plupart des monuments et curiositĂ©s. Elle sâarticule autour de ses trois places historiques; la PiaÈÄ Huet (littĂ©ralement « la toute petite place », la plus ancienne), la Petite Place, et la Grande Place, dâailleurs fort peu Ă©loignĂ©es les unes des autres.
La Grand Place
La Grand Place (PiaÈa Mare, allemand GroĂer Ring) est, comme son nom lâindique, la plus vaste des places de la ville, et en est le point central depuis le XVIe siĂšcle. Mesurant 142 mĂštres de long et 93 de large, elle est du reste une des plus grandes de toute la Transylvanie.
Les flancs sud et est de la place sont occupĂ©s par des maisons Ă deux ou trois Ă©tages, dont les combles sont percĂ©s de lucarnes en forme dâamande avec en leur centre de petites fenĂȘtres, qui les font ressembler Ă des yeux, dâoĂč leur nom de « yeux de Sibiu » ou « yeux de la ville » (ochii oraÈului). La plupart de ces maisons datent du XVIIe au XIXe siĂšcle et sont de style baroque.
Ă lâangle Nord-Ouest de la place se dresse le palais Brukenthal, un des monuments baroques les plus importants de Roumanie. ĂrigĂ© entre 1777 et 1787, il servit de rĂ©sidence principale au gouverneur de Transylvanie, Samuel von Brukenthal. Actuellement, il hĂ©berge la majeure partie du fonds du musĂ©e national Brukenthal (fondĂ© en 1817), le reste des collections Ă©tant dispersĂ© sur plusieurs autres sites.
LâĂ©glise catholique (dite aussi «église des JĂ©suites», car câest lĂ quâautrefois les jĂ©suites de Sibiu avaient leur rĂ©sidence et collĂšge se dresse, flanquĂ©e de ses dĂ©pendances, du cĂŽtĂ© Nord de la place. Cette Ă©glise baroque, Ă nef carrĂ©e, Ă©difiĂ©e par les JĂ©suites aprĂšs la conquĂȘte de la Transylvanie par lâAutriche, fut consacrĂ©e en 1733. Le campanile Ă lâOuest, achevĂ© en 1738, est en fait dĂ©tachĂ© de la nef. Ă lâintĂ©rieur, les pilastres qui supportent les travĂ©es surprennent par leur caractĂšre massif. Elle fut restaurĂ©e dans les annĂ©es 1971 Ă 1975, les peintures entre 1977 et 1978.
Le bĂątiment nĂ©o-rococo Ă lâangle ouest de la place fut Ă©difiĂ© en 1906 pour ĂȘtre le siĂšge de la Grundkreditbank. Il fut fortement controversĂ© en son temps, car venant sâintercaler entre deux autres Ă©difices importants datant de la pĂ©riode baroque: lâĂ©glise catholique et le palais Brukenthal. Depuis , aprĂšs des travaux de restauration qui ont durĂ© cinq ans, il fait office dâhĂŽtel de ville et abrite au rez-de-chaussĂ©e Ă©galement lâoffice de tourisme. Il prĂ©sente la forme dâun fer Ă cheval, enserrant une cour intĂ©rieure couverte, et est localisĂ© de maniĂšre Ă jouxter toutes les trois places historiques Ă la fois.
Ă cĂŽtĂ© de lâĂ©glise des JĂ©suites sâĂ©lance la tour du Conseil (Turnul Sfatului, en allemand Ratturm ou Ratsturm). ĂrigĂ©e au XIVe siĂšcle, et mentionnĂ©e pour la premiĂšre fois dans un document de 1370, cette tour blanche est un des monuments les plus connus de la ville, et un de ses symboles. On y entre par une petite porte, laquelle donne accĂšs Ă un escalier en colimaçon permettant de gravir la tour jusquâaux Ă©tages supĂ©rieurs ; ainsi peut-on, Ă lâavant-dernier Ă©tage, observer lâhorloge et, au dernier Ă©tage, amĂ©nagĂ© en salle panoramique, bĂ©nĂ©ficier dâune vue plongeante sur le centre historique. La naissance de cette tour coĂŻncide probablement avec la construction de la deuxiĂšme muraille dâenceinte, c'est-Ă -dire quâelle a dĂ» avoir lieu entre 1224 et 1241. Sans doute intĂ©grĂ©e dans une porte de cette deuxiĂšme enceinte, et ne comportant Ă lâorigine que quatre Ă©tages, la tour fut ensuite remaniĂ©e plusieurs fois au fil des siĂšcles. Dans sa forme actuelle, la tour sâĂ©lĂšve sur sept Ă©tages, se rĂ©trĂ©cissant lĂ©gĂšrement dâĂ©tage en Ă©tage. Sur la partie sud de la tour se trouvent encastrĂ©s des bas-reliefs reprĂ©sentant deux lions, dont on suppose quâils faisaient partie de la tour primitive du XIIIe siĂšcle. La tour fut utilisĂ©e de diffĂ©rentes façons : elle servit successivement dâentrepĂŽt Ă grains, de tour de surveillance des incendies, de prison, et de musĂ©e de sciences naturelles au milieu du XVIIIe siĂšcle. Entre 1962 et 1998, elle abrita le dĂ©partement mĂ©diĂ©val du musĂ©e Brukenthal.
Sa dĂ©nomination de tour du Conseil fait rĂ©fĂ©rence Ă lâĂ©difice qui lui est contigu, anciennement hĂŽtel de ville, oĂč avaient coutume de se rĂ©unir les membres du conseil municipal, ainsi que l'atteste un document de 1324. Sa forme actuelle est la rĂ©sultante de plusieurs phases de construction, lors desquelles il fut rehaussĂ© et incorporĂ© dans tout un ensemble dâimmeubles; de la construction originelle ne subsiste que le noyau central jusquâau premier Ă©tage. Sous le bĂątiment a Ă©tĂ© amĂ©nagĂ© un passage entre la Grande Place et la Petite Place.
Parmi les demeures patriciennes de la Grand Place, il convient de citer :
Tout Ă cĂŽtĂ© du palais Brukenthal se trouve la Maison bleue (en allemand Blaues Stadthaus, dĂ©nomination datant de lâannĂ©e 1819), demeure baroque du XVIIIe siĂšcle, ayant pour trait particulier de porter, peintes sur une de ses façades, les anciennes armoiries de la ville de Sibiu. LâĂ©difice fut entre 1858 et 1862 le siĂšge de la SociĂ©tĂ© des Sciences naturelles (Gesellschaft fĂŒr Naturwissenschaften) et de lâAcadĂ©mie de Droit (Rechtsakademie), et est actuellement utilisĂ© par le musĂ©e Brukenthal, qui y a transportĂ© son Bureau du Patrimoine culturel national, son atelier de restauration, son administration, sa comptabilitĂ©, etc. Le principal corps de bĂątiment est pourvu, au rez-de-chaussĂ©e, dâune maçonnerie en briques dâune respectable Ă©paisseur, savoir 120 cm.
La maison Haller (casa Haller, en allemand Hallerhaus), qui aux alentours de 1475 Ă©tait propriĂ©tĂ© de Hyronimus Schneider, changea plusieurs fois de propriĂ©taire, avant que Petrus Haller en fĂźt lâacquisition en 1537 et la maintĂźnt dans sa famille pendant 354 ans. Cette demeure, de style gothique primitif, fut alors transformĂ©e par son nouveau propriĂ©taire pour prendre son aspect renaissance actuel. La porte cochĂšre est dĂ©limitĂ©e par deux colonnes Ă chapiteau corinthien, qui soutiennent un arc plein cintre, portant les armoiries de Petrus Haller Ă son sommet, et surmontĂ© dâun fronton Ă mĂ©daillon. Dans la cour est visible la tour dâhabitation, qui a Ă©tĂ© gardĂ©e de lâĂ©difice gothique originel.
La maison Lutsch (Casa Lutsch, allemand Lutschhaus) est aujourdâhui le siĂšge du parti politique Forum dĂ©mocratique des Allemands de Roumanie (FDGR).
La Petite Place
La Petite Place (PiaÈÄ MicÄ, Kleiner Ring, en allemand) est, ainsi que son nom lâindique, de taille plus petite, et aussi de forme plus oblongue. Une autre caractĂ©ristique la signale: la ligne incurvĂ©e (convexe) de sa face Nord et est â ligne hĂ©ritĂ©e des contours de la deuxiĂšme enceinte, ce en quoi elle se distingue de la Grande Place, dont le plan est Ă peu prĂšs rectangulaire. Au demeurant, son rĂŽle dans la vie citadine actuelle est, en regard de la Grande Place, beaucoup moindre. Les bĂątiments de la Petite Place ne sont pas pourvus, Ă une exception prĂšs, de ces porches massifs, typiques de la Grande Place ou de la rue Balcescu (Str. Balcescu ou Heltauergasse); ce qui caractĂ©rise les maisons de la Petite Place sont les galeries voĂ»tĂ©es du rez-de-chaussĂ©e, ouvertes vers la place et surmontĂ©es dâarcs plein-cintre. Sous ces voĂ»tes Ă©taient autrefois exposĂ©es les marchandises fabriquĂ©es par les artisans qui avaient dans ces maisons leur atelier. Les bĂątiments de cette place, dâassez haute taille, sont pour certains dotĂ©s Ă©galement de ces lucarnes en forme dâamande connues sous le nom dâ« yeux de Sibiu ».
DâĂ©troits passages Ă©tablissent la communication entre la place et les deux autres places et les rues avoisinantes. La principale voie dâaccĂšs Ă la place, pour qui vient de la Ville basse, est la rue Ocnei (BurgenstraĂe), laquelle divise la place en deux. Avant de dĂ©boucher dans la place, la rue passe sous le pont des Mensonges (Podul Minciunilor, allem. LĂŒgenbrĂŒcke), le premier pont en Roumanie Ă avoir Ă©tĂ© construit en fonte, et lequel, selon la lĂ©gende, devrait sâeffondrer aussitĂŽt quâun menteur lâemprunterait. Le pont fut construit aprĂšs quâeut Ă©tĂ© dĂ©moli un groupe de maisons qui sâĂ©tendait presque jusquâĂ la Tour du Conseil et aprĂšs quâeut Ă©tĂ© percĂ©e la voie dâaccĂšs carrossable venant de la Ville basse (aprĂšs 1851). Le pont fut achevĂ© en 1859 et inaugurĂ© en 1860. Quatre traverses mĂ©talliques recourbĂ©es et dĂ©corĂ©es de rosettes constituent les Ă©lĂ©ments porteurs du pont; au-dessus, des sortes de cerceaux en fer forgĂ© tiennent lieu de tympans. Sur un de ces cerceaux figure le nom du constructeur du pont, « Fredericus HĂŒtte ». CĂŽtĂ© sud, les cerceaux les plus grands portent le blason de la ville de Sibiu, et cĂŽtĂ© Nord, les inscriptions « 1859 » et « Friedrichs HĂŒtte » ; les plus petits sont ornĂ©s de rinceaux ou de motifs gĂ©omĂ©triques de style nĂ©ogothique. Les quatre piliers de pierre du pont, de robuste construction, portent des rĂ©verbĂšres de fonte. Les deux garde-fous mĂ©talliques sont subdivisĂ©s en huit parties comportant chacune une rosace. Un escalier, le Burgerstiege, parallĂšle Ă la Strada Ocnei (Burgergasse), descend du pont des Mensonges vers la ville basse.
Ă droite de ce pont sâĂ©lĂšve ce qui peut passer pour un autre symbole de la ville, la « Maison des Arts » (Casa Artelor, allem. Haus der KĂŒnste), Ă©difice attestĂ© dans une charte dĂšs 1370, appartenant Ă la corporation des bouchers dâabord, aux drapiers ensuite. Il fit au XVIIIe siĂšcle office dâentrepĂŽt Ă grains, et tint lieu durant une brĂšve pĂ©riode en 1765 de salle de thĂ©Ăątre. La façade principale est rythmĂ©e par une arcade rĂ©guliĂšre de 8 arches en plein-cintre, qui reposent sur des colonnes en briques, massives et sâĂ©largissant vers le bas, et auxquelles rĂ©pondent huit fenĂȘtres au premier Ă©tage (et cinq « yeux » dans la toiture). Sur la façade est apposĂ©e, au centre dâun mĂ©daillon rond, un bas-relief reprĂ©sentant les armes de la ville en date de 1787, annĂ©e dâune restauration; pour le reste, hormis lâencadrement des fenĂȘtres et la corniche, aucun Ă©lĂ©ment dĂ©coratif ne vient briser la sobriĂ©tĂ© de cet Ă©difice. Le rez-de-chaussĂ©e se compose de onze salles semi-cylindriques voĂ»tĂ©es, destinĂ©es Ă lâorigine au commerce et accessibles par la galerie. LâĂ©tage est occupĂ© par une seule et grande salle percĂ©e de fenĂȘtres sur ses quatre faces.
La Maison rouge sise Ă gauche du pont est la « maison de Luxembourg », bĂątiment de style baroque Ă quatre Ă©tages, anciennement siĂšge de la guilde des orfĂšvres, aujourdâhui amĂ©nagĂ© en auberge.
Le flanc Nord de la Petite Place est dominĂ© Ă gauche par la maison portant le numĂ©ro 11, dĂ©nommĂ©e de nos jours « Casa Hermes », mais originellement GewerbevereinsgebĂ€ude. Elle fut Ă©rigĂ©e entre 1865 et 1867 comme siĂšge administratif du Gewerbeverein (qu'on pourrait traduire par chambre de commerce et d'industrie), et hĂ©berge maintenant le musĂ©e dâethnologie Franz Binder, lequel fut ouvert en 1990 et fait partie de l'ensemble musĂ©al ASTRA.
La place Huet
La place se situe sur lâemplacement de la premiĂšre enceinte fortifiĂ©e de Sibiu/Hermannstadt. La place Ă proprement parler remonte Ă la fin du XIIe siĂšcle, lâexistence dâune prĂ©vĂŽtĂ© en lâan 1191 reprĂ©sentant en effet un point de repĂšre ante quem pour la datation du pĂ©rimĂštre de la place actuelle. Les bĂątiments purent ĂȘtre construits sur la ligne de la premiĂšre enceinte dĂšs lors que ces ouvrages de fortification eurent Ă©tĂ© privĂ©s de leur utilitĂ© pratique, c'est-Ă -dire au dĂ©but de la seconde moitiĂ© du XIVe siĂšcle, aprĂšs quâeut Ă©tĂ© achevĂ©e la muraille englobant lâensemble de la ville haute (troisiĂšme enceinte). Les bĂątiments situĂ©s aux alentours de la cathĂ©drale Ă©vangĂ©lique, parmi lesquels bon nombre sont dâimportants tĂ©moins culturels, furent construits entre le XVe et le XVIIIe siĂšcle. Les plus importants sont la maison paroissiale, la Sagturm et le lycĂ©e Brukenthal.
La place cependant est dominĂ©e par la cathĂ©drale Ă©vangĂ©lique (allemand Evangelische Stadtpfarrkirche), construite au XIVe siĂšcle en lieu et place dâune Ă©glise romane antĂ©rieure. Elle se compose dâun chĆur polygonal Ă trois travĂ©es, flanquĂ© au Nord par une sacristie ; lui font suite, vers lâOuest, un transept puis une nef centrale et deux nefs latĂ©rales ; plus Ă lâOuest encore sâĂ©lance le massif clocher, enserrĂ© dans un narthex, lequel se compose Ă©galement de trois nefs. La partie la plus ancienne de lâĂ©difice est le chĆur, mentionnĂ© dans un document de 1371.
Ă lâorigine, lâĂ©glise Ă©tait une basilique gothique avec transept et sacristie, dont les nefs latĂ©rales nâĂ©taient que moitiĂ© aussi hautes que la nef centrale. Lors dâune deuxiĂšme phase de construction en 1424, la nef centrale fut exhaussĂ©e et les nefs latĂ©rales Ă©largies. En 1448, lâon procĂ©da Ă un agrandissement cĂŽtĂ© ouest, par lâadjonction dâun narthex, connu sous le nom de ferula. En lâan 1474 et suivants, lâon entreprit subitement de remanier profondĂ©ment le flanc sud de lâĂ©glise, aprĂšs quâil eut Ă©tĂ© dĂ©cidĂ© de transformer lâĂ©glise en une Ă©glise-halle (Hallenkirche), c'est-Ă -dire de faire en sorte que la nef centrale et les nefs latĂ©rales soient de mĂȘme hauteur. Seuls les murs extĂ©rieurs sud, cependant, furent rehaussĂ©s, ce qui rendit lâĂ©glise asymĂ©trique et donna lieu, cĂŽtĂ© sud, Ă la crĂ©ation dâune galerie courant du narthex au transept.
Le clocher fut achevĂ© en 1494. SâĂ©levant sur sept Ă©tages et atteignant une hauteur de 73,34 m, il est la tour la plus haute de Transylvanie, et quand on arrive Ă Sibiu, de quelque direction que lâon vienne, câest toujours sa silhouette que lâon aperçoit en premier. Il est dotĂ© en outre de quatre clochetons dâangle, ce qui est le signe que la ville jouissait du droit de haute justice.
La cathĂ©drale est le siĂšge de lâĂ©vĂȘque de lâĂ©glise nationale Ă©vangĂ©lique C.A. de Roumanie.
LâĂ©glise renferme par ailleurs une grande richesse en objets mobiliers et Ćuvres dâart: autels, orgue de Sauer, peintures (dont une grande fresque de Johannes von Rosenau), fonts baptismaux, statues de bois, etc.
Sur le cĂŽtĂ© est de la place se dresse la maison paroissiale (casa parohiale, en allemand Pfarrhaus, littĂ©ralement 'presbytĂšre'), dotĂ© dâun remarquable portail de pierre de style gothique dâAndreas Lapicida, comprenant dans sa partie supĂ©rieure une table rectangulaire qui porte son Ă©cusson (un lion dressĂ© sur ses pattes de derriĂšre sortant dâune couronne et tenant une croix) et, dans les quatre angles, les effigies du saint tutĂ©laire, de Jean Baptiste, de lâempereur FrĂ©dĂ©ric et du pape Alexandre VI Borgia. Dans la partie supĂ©rieure de la table figure une inscription latine, encadrĂ©e dâune moulure qui annonce la Renaissance. La cave voĂ»tĂ©e du presbytĂšre date du dĂ©but du XVe siĂšcle.
Du cĂŽtĂ© ouest de la place se trouve le lycĂ©e Brukenthal, sur lâemplacement dâune ancienne Ă©cole du XVe siĂšcle.
Ailleurs dans la ville haute
Lâancien hĂŽtel de ville (primÄria veche, en allemand altes Rathaus, dĂ©nommĂ© aussi maison Altemberger), commencĂ© Ă la fin du XVe siĂšcle, est le plus grand ensemble gothique de Roumanie. LâhĂŽtel particulier construit par le bourgmestre (maire) Thomas Altemberger en constitue le noyau initial; le bĂątiment sous sa forme actuelle fut rĂ©alisĂ© en plusieurs Ă©tapes successives, la partie cĂŽtĂ© rue datant du XVIIIe siĂšcle, et la face ouest de la cour datant des alentours de 1500; la partie la plus ancienne est la tour dâhabitation Ă quatre niveaux, laquelle remonte Ă 1470. TransformĂ© en hĂŽtel de ville en 1549, lâĂ©difice a Ă©tĂ© utilisĂ© comme tel jusquâen 1948, et abrite aujourdâhui le musĂ©e dâHistoire (Muzeul de Istorie, voir ci-dessous).
La communautĂ© rĂ©formĂ©e, ayant obtenu en 1783 lâautorisation dâĂ©difier un lieu de culte propre, entreprit donc de construire son Ă©glise rĂ©formĂ©e (bisericÄ reformatÄ), dâaprĂšs les plans de lâarchitecte Samuel Krempels. InaugurĂ©e en 1786, lâĂ©glise, dâaspect plutĂŽt sobre, prĂ©sente une Ă©troite façade qui se signale dâabord par un portail simple Ă encadrement de pierre, ensuite par quatre pilastres soutenant un entablement constituĂ© dâune architrave, dâune frise avec triglyphes et mĂ©topes, et dâune corniche Ă denticules. Au-dessus du fronton enfin se dresse un svelte clocher surmontĂ© dâune flĂšche. LâintĂ©rieur, de facture Ă©galement fort sobre â sobriĂ©tĂ© imposĂ©e par les prĂ©ceptes de la religion â offre lâimage dâune Ă©glise-halle avec abside, couverte dâune voĂ»te semi-cylindrique. Les parois sont ornĂ©es seulement de pilastres doublĂ©s supportant un entablement identique Ă celui de lâextĂ©rieur.
Construite en 1474 Ă proximitĂ© de la porte du sel (PoartÄ Sarii, en allemand Salztor, porte de la deuxiĂšme enceinte), lâĂ©glise des Ursulines appartint Ă un couvent dominicain jusquâen 1543, annĂ©e oĂč elle passa aux mains des LuthĂ©riens, la majeure partie de la population saxonne de Transylvanie ayant alors en effet, Ă la suite de la RĂ©forme, adoptĂ© la religion protestante. LâextĂ©rieur de lâĂ©glise prĂ©sente de nombreux Ă©lĂ©ments gothiques, en particulier le portail principal (niche avec lâeffigie polychrome de sainte Ursule), les fenĂȘtres et les colonnes. LâintĂ©rieur, gothique Ă lâorigine, fut transformĂ© en intĂ©rieur baroque aprĂšs la reprise de lâĂ©difice par des religieuses ursulines, arrivĂ©es lĂ de Bratislava en 1733. Ces mĂȘmes religieuses fondĂšrent aussi une Ă©cole de filles et Ă©rigĂšrent prĂšs de lâĂ©glise un couvent Ă façade baroque, devenu le collĂšge pĂ©dagogique Andrei-Saguna. LâĂ©glise fut nationalisĂ©e en 1948, mais depuis 1992 sây cĂ©lĂšbrent les offices de lâĂglise grecque-catholique roumaine.
La monumentale cathĂ©drale orthodoxe put voir le jour grĂące aux fonds collectĂ©s dĂšs 1858 par celui qui en conçut lâidĂ©e, Andrei Èaguna, Ă©vĂȘque et â Ă partir de 1864 â archevĂȘque mĂ©tropolitain de l'Ăglise orthodoxe roumaine de Transylvanie. Lâempereur autrichien François-Joseph Ier lui-mĂȘme et le gouverneur de la Transylvanie furent les premiers donateurs. Construite entre 1902 et 1906 sur lâemplacement dâune modeste Ă©glise plus ancienne, qui dut ĂȘtre dĂ©molie, en mĂȘme temps que quelques maisons qui se trouvaient sur les parcelles acquises Ă cette fin, lâĂ©difice prĂ©sente un plan centrĂ©, avec un jeu de volumes sâorganisant autour de lâespace central de la nef couvert dâune coupole sur pendentifs (ce dernier terme Ă©tant Ă entendre comme: quartiers de voĂ»te soutenant une coupole). La nef est flanquĂ©e de volumes hĂ©misphĂ©riques et de quatre tours â deux petites, de coupe octogonale, Ă lâarriĂšre, et deux plus grandes, encadrant le portail dâentrĂ©e, de coupe carrĂ©e Ă la base, mais devenant octogonales Ă hauteur des cloches, et couronnĂ©es de deux bulbes superposĂ©s et sĂ©parĂ©s par un lanternon. LâentrĂ©e est constituĂ©e de trois arcades plein-cintre avec chapiteaux. DerriĂšre et au-dessus de ces arcades se dresse, entre les deux grandes tours, un fronton en demi-cercle, percĂ© dâune fenĂȘtre de mĂȘme forme, et dĂ©corĂ© de mĂ©daillons circulaires en mosaĂŻque reprĂ©sentant le Christ et les quatre Ă©vangĂ©listes.
Les matĂ©riaux choisis pour lâextĂ©rieur â briques pressĂ©es bichromes pour le parement, et cuivre pour les toits â concourent Ă©galement Ă dĂ©terminer lâexpression architecturale. Aux Ă©lĂ©ments architecturaux de lâĂ©difice font Ă©cho les piliers des grilles dâentrĂ©e.
LâintĂ©rieur rejoint la tradition byzantine et frappe le visiteur par lâampleur de la nef. Les pendentifs, peints Ă lâeffigie des quatre Ă©vangĂ©listes, la peinture sur lâintrados de la coupole reprĂ©sentant le Christ pantocrator entourĂ© dâanges, ainsi quâune partie des panneaux, sculptĂ©s dans le bois et dorĂ©s, de lâiconostase sont de la main dâOctavian Smighelschi (1866-1922, nĂ© Ă Ludus) et dâArtur Coulin (1869-1912), peintre formĂ© Ă Sibiu.
Ailleurs dans la ville
La chapelle Sainte-Croix (Capela Sfintei Cruci, situĂ©e dans le quartier de la gare) et son crucifix ont une histoire remarquable. Ă lâemplacement de cette chapelle se trouvait autrefois un couvent dominicain de la premiĂšre moitiĂ© du XIIIe siĂšcle. Lâhistoire du crucifix commence en 1417, lorsque lâartiste autrichien Peter Lantregen sculpte, dans un mĂȘme bloc de pierre, le calvaire monumental reprĂ©sentant JĂ©sus sur la croix entre Marie et lâapĂŽtre Jean. La croix, haute de 7,30 mĂštres, se trouvait probablement au-dessus de lâautel de lâĂ©glise des Dominicains. Le siĂšge de Sibiu/Hermannstadt par les Hongrois au XVIIe siĂšcle a poussĂ© la municipalitĂ© de Sibiu Ă dĂ©molir lâĂ©glise, afin de ne laisser aux assiĂ©geants aucun point dâappui possible, lâĂ©glise Ă©tant en effet sise Ă proximitĂ©, et en dehors, des murailles de dĂ©fense de la ville. ParallĂšlement, les dominicains construisirent Ă lâintĂ©rieur des murs un nouveau monastĂšre avec Ă©glise, lâactuelle Ă©glise des Ursulines. Le crucifix resta enseveli sous les dĂ©combres et les gravats pendant 24 ans. Ă partir de 1683, aprĂšs que, sur ordre de la municipalitĂ©, lâon eut dĂ©blayĂ© les gravats et dĂ©gagĂ© le crucifix monolithique, fut Ă©difiĂ©e autour du crucifix, au cours des deux siĂšcles suivants, la chapelle telle quâelle apparaĂźt aujourdâhui.
LâĂ©glise dĂźn GroapÄ (BisericÄ Din GroapÄ, littĂ©ralement 'dans la fosse'), une des premiĂšres Ă©glises orthodoxes de Sibiu, fut construite entre 1788 -1789, grĂące au financement de la pieuse veuve Stana Hagi Petru Luca. LâĂ©difice dut cependant ĂȘtre rĂ©novĂ© peu aprĂšs par ses descendants, entre 1802 et 1803, aprĂšs quâil eut Ă©tĂ© gravement endommagĂ© par le tremblement de terre du . En rĂ©sulta un Ă©difice singulier, petite Ă©glise Ă nef unique, dotĂ©e, Ă son extrĂ©mitĂ© ouest, dâune tour Ă trois niveaux. Les façades sont plutĂŽt dĂ©pouillĂ©es, des pilastres Ă chapiteau dorique en constituant les seuls Ă©lĂ©ments dĂ©coratifs (le parement de briques apparentes, pas trĂšs heureuses esthĂ©tiquement, qui en couvre lâextĂ©rieur a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© aprĂšs 1990). Ă lâintĂ©rieur, oĂč rĂšgne une mĂȘme sobriĂ©tĂ©, se remarquent, appliquĂ©s Ă la balustrade de la tribune, les portraits peints Ă lâhuile des trois fondateurs de lâĂ©glise : Hagi Constantin Popp, Stana Petru Luca et Pauna Constantin. Au dĂ©but des annĂ©es 1960, Nicolae Brana (1905-1986), peintre roumain originaire dâun village des environs de Sibiu, fut chargĂ© de redĂ©corer lâintĂ©rieur de lâĂ©glise ; il crĂ©a Ă cet effet quelques Ćuvres monumentales, notamment un Christ pantocrator et un Chemin de croix.
Dans le cimetiĂšre jouxtant lâĂ©glise reposent, outre ses trois fondateurs dĂ©jĂ citĂ©s, plusieurs personnalitĂ©s marquantes du monde religieux roumain du XIXe siĂšcle : Vasile Moga (1774-1845), le premier archevĂȘque roumain-orthodoxe de Transylvanie, le mĂ©tropolitain Miron Romanul (1874-1898), Ion Metianu, archevĂȘque de Transylvanie entre 1875 et 1898, et mĂ©tropolitain de 1898 Ă 1916, Moise Fulea, directeur de lâĂ©cole roumaine nationale de Transylvanie, le poĂšte, journaliste et pĂ©dagogue Zaharia Boiu (1836-1903), et lâĂ©crivain Ioan Codru Dragusanu (1812-1884).
LâĂ©glise roumaine la plus ancienne de Sibiu, employĂ©e actuellement par les Roumains orthodoxes, est sise Ă lâOuest de la vieille ville: câest lâĂ©glise dintre Brazi (Biserica dintre Brazi, littĂ©ralement « l'Ăglise parmi des sapins »), dĂ©diĂ©e aux saints patrons Pierre et Paul. Initialement Ă©glise grecque-catholique, elle est le premier lieu de culte en matĂ©riau durable Ă©rigĂ© Ă lâintention de la population roumaine de la ville. Sa construction, qui eut lieu de 1778 Ă 1788, fut financĂ©e par lâĂ©vĂȘque Grigore Maior (ro). Il sâagit dâun Ă©difice Ă©clectique, mĂȘlant Ă©lĂ©ments traditionnels orthodoxes et Ă©lĂ©ments baroques, tant dans la façade quâĂ lâintĂ©rieur; en particulier, lâunique nef dont se compose lâĂ©glise combine une coupole reposant sur un tambour ovale â dâun usage fort frĂ©quent dans les monuments anciens de Roumanie, jusquâau-delĂ des Carpates â et des formes typiquement baroques, telles que pilastres massifs compliquĂ©s, entablements avec frise Ă triglyphe, corniches proĂ©minentes, coquilles dorĂ©es en stuc, etc.
Dans le petit cimetiĂšre prĂšs de lâĂ©glise se trouvent de nombreuses tombes de personnalitĂ©s roumaines, notamment du docteur Alexandru Vaida-Voevod (1878-1950), ancien premier ministre de la Grande Roumanie, rĂ©inhumĂ© ici.
Fortifications
Sibiu Ă©tait une des villes fortes les plus importantes du sud-est de lâEurope. Au fil des siĂšcles, plusieurs enceintes dĂ©fensives furent successivement bĂąties autour de la ville, en grande partie en briques dâargile. On en distingue quatre :
La premiĂšre enceinte, Ă©levĂ©e entre 1191 et 1224, qui englobait la ville basse et sâĂ©tendait jusquâĂ lâactuelle place Huet, Ă la lisiĂšre de la ville haute ;
La deuxiĂšme enceinte, Ă©levĂ©e entre 1224 et 1241, qui enserrait une partie de la ville haute, dont lâactuelle Petite Place ;
La troisiĂšme enceinte, Ă©levĂ©e entre 1357 et 1366, qui embrassait la ville haute tout entiĂšre, et dont lâemplacement correspondait au tracĂ© des voies actuelles suivantes : le boulevard Coposu (au sud-est), les rues Manejului et Movilei (au Nord-est), les rues Alexandru Odobescu et Centumvirilor (au Nord-Ouest), la rue Ioan Lupas et la place Unirii (au sud-ouest).
La quatriĂšme enceinte, Ă©levĂ©e en 1457, qui englobait la ville basse, et suivait, dâEst en Ouest, le tracĂ© des actuelles rues Funarilor, Blanarilor, Rotarilor, Pielarilor, Zidului, Pulberariei, Croitorilor, PĂąnzarilor; elle faisait Ă lâOuest, dans la zone de la rue Bastionului, la jonction avec les murailles de la troisiĂšme enceinte.
PremiĂšre enceinte
La tour de lâEscalier (Turnul Scarilor, en allemand Treppenturm ou Sagturm), sise place Huet, est la seule Ă subsister des trois portes que comptait la premiĂšre muraille dâenceinte. Datant du XIIIe siĂšcle, cette bĂątisse, une massive construction en briques dâun seul Ă©tage, est le plus ancien bĂątiment de Sibiu, mĂȘme si dans sa forme actuelle il remonte Ă lâannĂ©e 1542. Un passage voĂ»tĂ© sous le bĂątiment permet de rejoindre les escaliers qui relient la ville basse Ă la ville haute. Jusquâau dix-neuviĂšme siĂšcle, câest par une ruelle escarpĂ©e (Pasajul Scarilor, Sagstiege ou Pemflingerstiege) qui longeait les murailles de la premiĂšre enceinte que lâon atteignait la ville basse. De cette enceinte, il reste ici un bout de muraille de 30 mĂštres, construit au XIIIe siĂšcle.
DeuxiĂšme enceinte
Sur la PiaÈÄ Aurarilor (littĂ©ralement place des OrfĂšvres, Fingerlingsplatz, Ă l'Est de la Petite Place), prĂšs de la maison no 11, peut sâobserver une portion de muraille de la deuxiĂšme enceinte. Dans la cour de la maison no 4, lâon peut voir la muraille esquisser une courbe qui prolonge la forme incurvĂ©e de la face est de la Petite Place (PiaÈÄ MicÄ). Dans la cour jouxtant la maison au no 5 se trouve une tour de dĂ©fense carrĂ©e Ă trois niveaux, intĂ©grĂ©e Ă une maison dâhabitation.
TroisiĂšme enceinte
De la troisiĂšme enceinte ont Ă©tĂ© conservĂ©s de nombreux vestiges. Câest le tronçon sud-est qui est le mieux prĂ©servĂ©. Les trois lignes parallĂšles de la triple enceinte y sont encore discernables :
- dâabord, le long de la Str. Cetatii (littĂ©ralement rue des Fortifications, Harteneckgasse, rue parallĂšle au boulevard Coposu), un alignement de trois tours fort bien conservĂ©es (la tour des Arquebusiers, Turnul Archebuzierilor ou Armbrusterturm ; la tour des Charpentiers, Turnul Dulgherilor, ou Zimmermannsturm ; la tour des Potiers, Turnul Olarilor ou Töpferturm, datant toutes trois du XVe siĂšcle); les courtines, dâune hauteur de 10 mĂštres, qui relient ces tours entre elles, ne sont en fait que des reconstructions des anciennes murailles ;
- ensuite, le long du boulevard Coposu, une muraille haute de 10 mĂštres Ă©galement en brique rouge, laquelle offre incontestablement le coup dâĆil le plus impressionnant. Dans la section sud de cette muraille, vers la PiaÈÄ Unirii (Hermannplatz), se trouve une plaque commĂ©morative en marbre rappelant la visite de lâempereur François Ier en 1828 ;
- enfin un rempart de terre, entre la chaussĂ©e de lâactuel boulevard et la muraille. Câest aujourdâhui un espace vert avec arbres, appelĂ© Promenade, amĂ©nagĂ© en 1791.
Ă partir du bastion Haller, ajoutĂ© Ă lâenceinte au XVIe siĂšcle, Ă lâextrĂ©mitĂ© nord-est du boulevard Coposu (voir ci-dessous), la troisiĂšme enceinte se dirige vers le Nord; de cette partie nord subsistent des portions de muraille le long de la Str. Manejului (rue du ManĂšge, en allemand Reitschulgasse) jusquâĂ lâĂ©glise des Ursulines. Ces murs, qui se composent dâune sĂ©rie dâarches soutenant autrefois le chemin de ronde, et qui sont doublĂ©s dâune deuxiĂšme muraille parallĂšle, furent Ă©difiĂ©s entre 1357 et 1366. Ce tronçon de muraille fut en fait reconstituĂ©e dans sa forme dâorigine en 1976, et seul un pan de muraille de 50 mĂštres de long environ fut maintenu tel quâil apparaissait avant cette date. Plus au Nord encore, la Str. Movilei, rue parallĂšle Ă la Str. Avram Iancu (Reispergasse), conserve quelques vestiges des murailles de dĂ©fense qui doublaient la troisiĂšme enceinte. Au croisement du passage Scarilor (Pemflingerstiege) et de la rue Odobescu, Ă proximitĂ© de lâancienne mairie, se dresse la quadrangulaire tour de la Porte (Turnul Portii, Torturm, XIVe siĂšcle), un des Ă©lĂ©ments les mieux prĂ©servĂ©s de la troisiĂšme enceinte. Enfin, dâautres sections de muraille de cette mĂȘme enceinte ont Ă©tĂ© conservĂ©es prĂšs de la Strada Bastionului, c'est-Ă -dire Ă lâextrĂȘme ouest de la vieille ville (elles sâobservent le mieux depuis lâAleea Filozofilor).
QuatriĂšme enceinte
Dans la ville basse, toute trace visible des plus anciennes murailles a disparu; les seuls vestiges de fortifications Ă y subsister sont la tour Ă Poudre et la tour des Tanneurs, mais celles-ci datent du XVe siĂšcle et appartiennent Ă la quatriĂšme enceinte. La massive et ronde tour Ă Poudre (Turnul Pulberariei, allem. Pulverturm ou Schiesspulverturm), au no 33 de la Str. Ocnei (Burgergasse), fut construite Ă la fin du XVe siĂšcle Ă lâemplacement dâun entrepĂŽt de poudre Ă canon, et faisait partie intĂ©grante dâun complexe de bĂątiments destinĂ© Ă dĂ©fendre la porte dâOcna (Poarta Ocnei, Burgertor) proche. La tour des Tanneurs (Turnul Pielarilor, Gerberturm), sise Str. Pulberariei (Pulvergasse), fut Ă©rigĂ©e en 1457 sur un plan octogonal, dont les cĂŽtĂ©s mesurent environ 3 mĂštres. SâĂ©vasant au dernier de ses quatre Ă©tages, elle est dotĂ©e Ă ce niveau de trois mĂąchicoulis par cĂŽtĂ©. Sa garde Ă©tait confiĂ©e Ă la corporation des tanneurs. Au cours des siĂšcles, elle fut endommagĂ©e Ă de nombreuses reprises par des incendies et explosions, et en 1638 par la foudre, mais chaque fois reconstruite.
Tours et bastions du XVIe siĂšcle
Au XVIe siĂšcle, des ouvrages de fortification modernes furent adjoints aux vieilles enceintes mĂ©diĂ©vales; ce sont en particulier les bastions, dont un a subsistĂ© jusquâĂ nos jours, le bastion Haller, situĂ© au bout du boulevard Corneliu Coposu. Cet ouvrage en forme de fer de pique, avait une longueur totale de 223 mĂštres et dont les murs atteignaient une hauteur de 9 mĂštres, fut bĂąti en 1552 Ă lâinstigation du gĂ©nĂ©ral autrichien Castaldo, alors que Peter Haller Ă©tait maire de Sibiu.
La Grosse Tour (Turnul Gros, en allemand Dicker Turm), de forme semi-circulaire et dĂ©passant en hauteur la muraille extĂ©rieure dâenviron 25 mĂštres, fut Ă©rigĂ©e en 1540 contre la muraille est de la troisiĂšme enceinte. Ses multiples niveaux dĂ©fensifs en faisaient une vĂ©ritable machine de guerre. Cet ouvrage abrita en 1778 le premier thĂ©Ăątre de Sibiu. Il vient dâĂȘtre entiĂšrement rĂ©novĂ© et a retrouvĂ© sa destination thĂ©Ăątrale.
Le bastion des Mercenaires (Bastionul mercenarilor, ou Soldischbastei), bĂąti entre 1622 et 1627 pour la dĂ©fense de la ville haute, â est le dernier en date des bastions urbains. Il prĂ©sente, dans sa partie supĂ©rieure, une saillie permettant de combattre plus facilement les Ă©chelles dâassaut ; de lĂ , lâon surplombe une partie de la ville basse. Au pied du bastion se trouvent deux portes donnant accĂšs au souterrain. Sur le mur du bastion est apposĂ©e une plaque de marbre portant ce qui est sans doute la plus belle exĂ©cution des armoiries de la ville. Ă proximitĂ© se dressait la tour des OrfĂšvres, jusquâĂ sa dĂ©molition en 1881.
Culture et Ă©ducation
Historique
à Sibiu fut fondé, le , le premier musée sur le territoire actuel de la Roumanie, le musée Brukenthal. Un deuxiÚme musée fut ouvert en 1895 : le musée de la Société transylvaine des Sciences naturelles, devenu musée des Sciences naturelles, sur le site de la strada Cetatii (rue de la Citadelle), prÚs des murailles de la deuxiÚme enceinte.
Au dĂ©but des annĂ©es 1950, le fonds du musĂ©e Astra et celui du musĂ©e saxon dâEthnographie furent transfĂ©rĂ©s vers le musĂ©e Brukenthal. En 1967 lâexposition permanente dâArmes et de TrophĂ©es de chasse fut ouverte au public, puis, en 1972, dans un bĂątiment historique sur la Petite Place, le musĂ©e dâHistoire de la Pharmacie.
En 1988 fut inaugurĂ©, dans lâancien hĂŽtel de ville, le musĂ©e dâHistoire, lequel hĂ©rita de lâessentiel de la collection numismatique et de la collection dâantiquitĂ©s romaines de Samuel von Brukenthal, ainsi que de la collection dâarmes de la SociĂ©tĂ© Carpatine Transylvaine et de la collection dâhistoire du musĂ©e ASTRA.
En 1990, la section dâart populaire et dâethnographie se dĂ©tache de lâensemble du musĂ©e Brukenthal pour former un musĂ©e Ă part et permanent, le musĂ©e « Astra ».
AprĂšs 1990 fut constituĂ© le musĂ©e national Brukenthal, vaste ensemble musĂ©al comprenant, outre le musĂ©e Brukenthal installĂ© dans le palais du mĂȘme nom (galerie dâart et bibliothĂšque), le musĂ©e dâHistoire « Casa Altemberger » (Ă©tabli dans lâancien hĂŽtel de ville), le musĂ©e dâHistoire naturelle, le musĂ©e dâHistoire de la Pharmacie, et le musĂ©e de la Chasse « August von Spiess (en) ».
Aperçu
Voici un aperçu schématique des musées de Sibiu :
- Le musée national Brukenthal, lequel se compose de :
- la galerie dâart et la bibliothĂšque ;
- le musĂ©e dâHistoire ;
- le musĂ©e dâHistoire naturelle ;
- le musée de la Pharmacie ;
- le musée de la Chasse.
- Le complexe muséologique Astra, lequel se compose des :
- le musée de la Civilisation populaire traditionnelle ;
- le musĂ©e dâEthnographie universelle « Franz Binder » ;
- le musée de la Culture populaire saxonne « Emil Sigerus ».
- Musée des locomotives à vapeur de Sibiu.
Ces institutions sont décrites avec quelques détails ci-aprÚs.
Galerie d'art et bibliothĂšque Brukenthal
Les collections initiales du baron von Brukenthal, que sont la pinacothĂšque, le cabinet des estampes, la bibliothĂšque et la collection numismatique, virent le jour pour lâessentiel entre 1759 et 1774, c'est-Ă -dire pendant la pĂ©riode oĂč il vĂ©cut principalement Ă Vienne.
Lorsquâil revint Ă Sibiu en qualitĂ© de gouverneur de la Grande-PrincipautĂ© de Transylvanie (1777-1787), le baron emporta avec lui ses collections, si bien que le calendrier de Hochmeister (Ă©diteur et libraire Ă Sibiu) pour lâannĂ©e 1790 pouvait, en citant les attraits de la ville, faire Ă©tat de la pinacothĂšque du baron, laquelle comprenait 800 tableaux et Ă©tait disposĂ©e dans 13 salles du palais Brukenthal. Au fil du temps, les collections sâenrichirent, Ă la fois par des acquisitions nouvelles et par des dons. Les objets de la Galerie dâArt nationale se trouvent exposĂ©s aux premier et deuxiĂšme Ă©tages du palais Brukenthal. Le palais abrite par ailleurs le Cabinet dâEstampes et la BibliothĂšque Brukenthal, qui possĂšde Ă lâheure actuelle quelque 300 000 unitĂ©s (manuscrits, incunables, livres rares Ă©trangers, livres roumains anciens, littĂ©rature transylvanienne, livres courants et revues spĂ©cialisĂ©es).
La Galerie dâArt nationale
La collection de peinture europĂ©enne comprend environ 1 200 Ćuvres reprĂ©sentatives des principales Ă©coles de peinture europĂ©ennes du XVe au XVIIIe siĂšcle : flamande et hollandaise (avec des tableaux de Jan van Eyck[10], Marinus van Reymerswale, Frans Floris de Vriendt, Rubens, Antoine van Dyck, Frans Snyders, Jan Fyt, Hendrick ter Brugghen, Adriaen Pietersz van de Venne, Jan Gerritsz van Bronkhorst), allemande et autrichienne (Lucas Cranach l'Ancien, Schwab von Wertinger, Christoph Pauditz, Anton Faistenberger, Hans von Aachen, Peter Strudel, Frans C. Sambach, Johann H. Schönfeld, Georg Hinz, Franz W. Tamm, Maximilian Pfeiler), italienne (Alessandro Botticelli, Tullio Lombardo, Tiziano Vecellio, PĂąris Bordone, Sebastiano Ricci, Alessandro Magnasco), espagnole et française. Les objets actuellement exposĂ©s permettent en quelque sorte au visiteur dâembrasser du regard et de comparer entre eux tous les principaux courants et styles depuis la Renaissance jusquâau Rococo.
Le Cabinet dâestampes
Le fonds initial Ă©tait constituĂ© de gravures europĂ©ennes du XVIe au XVIIIe siĂšcle. Le baron Samuel von Brukenthal se mit Ă collectionner des estampes lors de son sĂ©jour Ă Vienne, les premiers documents attestant de lâacquisition dâestampes datant en effet de la pĂ©riode de 1775 Ă 1786. LâintĂ©rĂȘt du collectionneur se portait en premier lieu vers des gravures produites dâaprĂšs des modĂšles de grands maĂźtres de la Renaissance et du baroque, lui permettant de complĂ©ter sa collection de peinture europĂ©enne. Le fonds du cabinet dâestampes comprend prĂšs de 1 000 gravures des Ă©coles allemande, autrichienne, flamande, hollandaise, italienne, française, anglaise et suisse. Par ailleurs, 2 000 autres planches, renfermĂ©es dans des albums, illustraient des collections cĂ©lĂšbres du XVIIIe, de Paris, Vienne, Dresde, Rome, DĂŒsseldorf et Londres. Parmi les noms importants reprĂ©sentĂ©s dans la collection Brukenthal, on trouve Albrecht DĂŒrer, Jan Saenredam, Jacques Callot, Giambattista Piranesi, Giambattista Tiepolo, etc.
Il convient de mentionner aussi la collection de graphisme transylvanien, qui rĂ©unit plus de 3 000 dessins, aquarelles et gravures, et constitue une importante source documentaire sur la Transylvanie des XVIIIe et XIXe siĂšcles. Enfin, des Ćuvres dâartistes roumains (Theodor Aman, Stefan Luchian, Theodor Pallady, Gheorghe Petrascu, Nicolae Tonitza), acquises dans la seconde moitiĂ© du XXe siĂšcle, sont venues complĂ©ter la collection.
La BibliothĂšque Brukenthal
Ă la collection de livres rĂ©unie par le baron Brukenthal (15.972 volumes) se sont ajoutĂ©es, au fil des annĂ©es, dâautres collections, parmi lesquelles : la bibliothĂšque de la Chapelle, incorporĂ©e en 1879, dont la fondation remonte au XIVe siĂšcle, et qui comprend la bibliothĂšque du couvent des dominicains ainsi que celle de quelques patriciens de Sibiu. Ces regroupements ont permis de porter le nombre des incunables de 76 Ă 356. Plus tard encore, la bibliothĂšque a absorbĂ© Ă©galement le fonds de livres du chapitre Ă©vangĂ©lique, de lâAcadĂ©mie de droit, ainsi quâune sĂ©rie de dons de la part de particuliers et dâinstitutions scientifiques de Roumanie ou dâautres pays.
Le nombre total de volumes atteint environ 280 000, dont 442 sont des incunables, groupés dans 382 volumes.
La bibliothĂšque comprend environ 30 000 livres rares des siĂšcles XVIe Ă XVIIIe, parmi lesquels un grand nombre de livres illustrĂ©s de gravures de grande valeur, et produits par les imprimeries les plus en vue dâEurope ou appartenant aux plus grands Ă©diteurs de leur Ă©poque.
Pour le XVIIIe siĂšcle, le collectionneur manifeste une prĂ©dilection pour les livres illustrĂ©s, gĂ©nĂ©ralement de petite dimension, plus particuliĂšrement ceux dâĂ©diteurs et de graveurs français. Il y a lieu de citer aussi 1 500 livres roumains rares et une riche collection de livres transylvains (collection nommĂ©e Transilvanica). Parmi les manuscrits, mĂ©rite mention en particulier le cĂ©lĂšbre BrĂ©viaire Brukenthal (acquis en 1786 Ă Vienne), crĂ©e aux Pays-Bas au dĂ©but du XVIe siĂšcle, sur parchemin, en minuscules gothiques, illustrĂ© de miniatures attribuĂ©es Ă Simon Bening (1483 - 1561) et Geeraert Hornebaut (1465 - 1540).
Musée d'histoire
InstallĂ© dans lâancien hĂŽtel de ville (Primaria veche, Altes Rathaus, dit aussi maison Altemberger), le musĂ©e dâHistoire a ouvert ses portes en 1984 et se compose des sections suivantes : ArchĂ©ologie prĂ©historique et antique; ArchĂ©ologie mĂ©diĂ©vale; Sceaux et Estampes; Carl Engber Collectionneur et Bibliophile; Histoire de Sibiu; MĂ©dailles et DĂ©corations; Corporations de Sibiu; Cabinet numismatique; Armes et Armures; Mouvements nationaux et culturels de Transylvanie; et Pierreries antiques et mĂ©diĂ©vales. Sont ainsi exposĂ©s: 60 000 monnaies antiques et mĂ©diĂ©vales; 39 000 piĂšces dâarchĂ©ologie, auxquelles sâajoutent 82 000 fragments provenant de fouilles archĂ©ologiques; 14 000 piĂšces dĂ©coratives et objets dâartisanat; 1 900 armes; 33 000 piĂšces graphiques documentaires.
Musée d'histoire naturelle
Les bases de ce musĂ©e furent jetĂ©es en 1849, lorsque fut fondĂ©e la SociĂ©tĂ© transylvaine de Sciences naturelles ('SiebenbĂŒrgischer Verein fĂŒr Naturwissenschaften zu Hermannstadt'). Les premiĂšres collections Ă©taient un herbier du XVIIIe siĂšcle, de 1 811 piĂšces, et un autre herbier, constituĂ© entre 1834 et 1882, dâenviron 29 000 piĂšces. Vinrent sây ajouter une collection ornithologique de 1853 comprenant 528 oiseaux indigĂšnes et 145 oiseaux exotiques, puis la collection ethnographique de Franz Binder (laquelle en fut cependant dĂ©tachĂ©e en 1993, pour ĂȘtre intĂ©grĂ©e au musĂ©e ASTRA) et une collection minĂ©ralogique.
Toutes ces collections purent enfin ĂȘtre hĂ©bergĂ©es et exposĂ©es lorsque fut inaugurĂ© et ouvert au public, en 1895, lâĂ©difice nĂ©o-classique sur la Strada CetÄÈii (rue de la Citadelle), spĂ©cialement construit Ă cet effet.
Le fonds du musĂ©e comporte prĂšs dâun million de piĂšces. Ce sont : 168 000 piĂšces de botanique, 22 500 de zoologie, 12 000 de minĂ©ralogie, 7 000 de pĂ©trographie, 266 000 dâentomologie, 510 000 de malacologie (Ă©tude des mollusques), 57 000 de palĂ©ontologie, et 5 000 dâornithologie.
Musée d'histoire de la pharmacie
Le fonds de ce musĂ©e ouvert en 1972 rĂ©unit prĂšs de 6 600 piĂšces du XVIe au XIXe siĂšcle. Celles-ci proviennent de 67 sources diffĂ©rentes, en particulier de pharmacies, de laboratoires pharmaceutiques, dâinstitutions mĂ©dicales et de particuliers, situĂ©s dans 32 localitĂ©s diffĂ©rentes du pays.
Cette collection a Ă©tĂ© hĂ©bergĂ©e dans un bĂątiment sis sur la Petite Place, datant de 1568, qui a Ă©tĂ© classĂ© monument historique et dont lâarchitecture comporte des Ă©lĂ©ments gothiques et renaissance.
Le musĂ©e se compose de trois salles â lâofficine, le laboratoire et une salle dâexposition consacrĂ©e Ă lâhomĂ©opathie â et renferme 2900 objets: rĂ©cipients en bois, porcelaine et verre; mortiers en bronze ou en fonte; chĂąssis de balance de style viennois avec poids utilisĂ©s en pharmacie; instruments mĂ©dicaux et chirurgicaux; microscopes; bistouris; et aussi anciennes publications.
Lâofficine, dâabord, Ă©lĂ©ment traditionnel de toute pharmacie, destinĂ© Ă prĂ©senter Ă la clientĂšle les produits pharmaceutiques, rappelle, par son dĂ©cor, les pharmacies typiques dâautrefois. Le mobilier aussi est vieux de plus dâun siĂšcle, ayant en effet Ă©tĂ© commandĂ© et exĂ©cutĂ© Ă Vienne en 1902, spĂ©cialement pour cette pharmacie. Parmi les instruments exposĂ©s dans cette premiĂšre piĂšce (petite entorse Ă la rĂ©alitĂ©, car aucun instrument ne se trouvait normalement dans lâofficine) retient plus particuliĂšrement lâattention un mortier de bronze de 1597, lâobjet le plus ancien de la collection.
Par un Ă©troit couloir on gagne la deuxiĂšme salle, oĂč sont montrĂ©s instruments mĂ©dicaux et chirurgicaux, ciseaux et microscopes, balances de divers types, distillateurs, rĂ©cipients mĂ©talliques et de cĂ©ramique, machines Ă broyer et travailler la matiĂšre premiĂšre, filtres, verrerie de laboratoire, etc., objets reflĂ©tant lâĂ©volution des conceptions mĂ©dicales.
La troisiĂšme et derniĂšre salle est consacrĂ©e Ă lâhomĂ©opathie. Celle-ci jouissait Ă Sibiu dâune grande popularitĂ©; câest en effet le fondateur lui-mĂȘme de cette pratique mĂ©dicale, Samuel Hahnemann, qui en fit ici la promotion; il fut le premier bibliothĂ©caire du baron Samuel von Brukenthal et exerça dans cette ville pendant prĂšs dâun an. La collection homĂ©opathique regroupe prĂšs de 2900 objets, mais la troisiĂšme salle permet de voir Ă©galement du matĂ©riel documentaire, p.ex. la premiĂšre Ă©dition de la pharmacopĂ©e roumaine, parue Ă Bucarest en 1862, un vieux traitĂ© de botanique Ă©ditĂ© Ă Sibiu en 1866, etc.
Musée de la Chasse « August von Spiess »
Le musĂ©e de la Chasse « August von Spiess (en) » fut ouvert au public en 1966. En 1981, aprĂšs restauration et rĂ©organisation, il fut dĂ©placĂ© vers une coquette villa, de style roumain, qui avait appartenu au colonel-chasseur Von Spiess, autoritĂ© en matiĂšre cynĂ©gĂ©tique, qui assuma pendant de longues annĂ©es la fonction de grand veneur de la Maison royale. Le colonel, dont le nom est citĂ© dans les annales internationales de cynĂ©gĂ©tique, Ă©tait un chasseur renommĂ© et eut lâoccasion de participer Ă un long safari en Afrique, dâoĂč il rapporta un certain nombre de piĂšces de haute valeur, qui font partie aujourdâhui de la collection de ce musĂ©e. Ă lâheure actuelle, le fonds du musĂ©e compte 1.577 objets (dont quelques-uns ont prĂšs de 100 ans), et provient en majeure partie de trois collections importantes: la collection August von Spiess, la collection Emil Witting et la collection de la SociĂ©tĂ© transylvaine de Sciences naturelles de Sibiu.
Le musĂ©e comprend quatre salles. La premiĂšre offre un aperçu historique des instruments et des armes de chasse, la deuxiĂšme est consacrĂ©e au gibier Ă plumes, la troisiĂšme au gros gibier, la quatriĂšme enfin accueille des trophĂ©es de chasse en provenance dâAfrique.
Complexe muséal national ASTRA
Le point de dĂ©part de ce musĂ©e est la fondation Ă Sibiu, en 1861, de « lâAssociation transylvaine pour la littĂ©rature roumaine et la culture du peuple roumain » (AsociaÈiunea TransilvanÄ pentru LiteraturÄ RomĂąnÄ Èi Cultura Poporului RomĂąn, dĂ©nomination qui est Ă lâorigine de lâacronyme ASTRA). Cette association, ayant en 1867 appelĂ© Ă la crĂ©ation dâun « musĂ©e de grande envergure », dĂ©cide, lors de son assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale en 1897 Ă MediaÈ, dâengager les actions nĂ©cessaires pour la construction dâun Ă©difice en vue dâhĂ©berger le futur musĂ©e de lâAstra; ce sera le « musĂ©e de lâAssociation » (Muzeul AsociaÈiunii), bĂątiment nĂ©o-classique situĂ© dans lâactuel Parc « Astra », inaugurĂ© en 1905 par une grande exposition « ethnographique et historico-culturelle ». En 1950 cependant, pour motifs « idĂ©ologiques », le musĂ©e fut fermĂ© par la dictature communiste et ses collections rĂ©parties sur les dĂ©partements dâhistoire, dâart et de sciences naturelles du musĂ©e Brukenthal.
En 1963 est inaugurĂ©, Ă Padurea Dumbrava, Ă 4 km au sud-ouest de Sibiu, un musĂ©e de plein air, le « musĂ©e des Techniques populaires », selon les concepts et les thĂšmes Ă©laborĂ©s pour le musĂ©e Astra par Cornel Diaconovici en 1905, et suivant le projet proposĂ© par l'ethnologue Romulus Vuia en 1940. En 1990, le ministre de la Culture donne son assentiment Ă ce que le « musĂ©e des Techniques populaires » soit sĂ©parĂ© du « complexe musĂ©al de Sibiu » et se constitue en une nouvelle entitĂ© musĂ©ale, le « musĂ©e de la Civilisation populaire de Roumanie ». En 1992 intervient un changement de dĂ©nomination, le musĂ©e se nommant dĂ©sormais « musĂ©e de la Civilisation populaire traditionnelle ASTRA » (Muzeul CivilizaÈiei Populare TradiÈionale ASTRA Sibiu).
Cet Ă©comusĂ©e a une superficie de 96 ha et sâarticule sur un circuit de visite dâune longueur totale de 10 km. Le musĂ©e abrite des tĂ©moignages et des monuments originaux reprĂ©sentatifs des activitĂ©s et du systĂšme de valeurs du village roumain. Y ont Ă©tĂ© rassemblĂ©s: maisons dâhabitation reconstituĂ©es provenant de diffĂ©rentes parties du pays, intĂ©rieurs de maison conservĂ©s dans leur Ă©tat dâorigine, outils et installations de lâindustrie et de lâartisanat paysans, moyens de transport en commun traditionnels, etc. Au travers de sites particuliers et de bĂątiments (fermes, ateliers, etc.), tous les domaines dâactivitĂ© sont illustrĂ©s: agriculture, Ă©levage, apiculture, pĂȘche et chasse, etc. Le fonds du musĂ©e comprend 340 bĂątiments originaux et 19 000 objets, et est subdivisĂ© en cinq grands domaines thĂ©matiques.
Le premier domaine concerne les opĂ©rations et procĂ©dĂ©s de traitement de produits animaux et vĂ©gĂ©taux en vue de la production alimentaire. De ce domaine thĂ©matique relĂšvent : la pĂȘche (pĂȘcherie de MahmudiaâTulcea), lâapiculture (Ă©levage dâabeilles et extraction de cire dâabeilles dans une « ferme dâabeilles » provenant de Sebesul de Jos), lâĂ©levage de bovins et de moutons, la viticulture et la fruiticulture, et enfin le pressage des huiles et le moulage, illustrĂ©s par un groupe de moulins (Ă bras, flottants, Ă vent, Ă traction animale, etc.).
Le domaine des techniques de transport et des moyens de communication est reprĂ©sentĂ© par deux objets: le pont flottant de la riviĂšre Olt (Ă Turnu RoÈu, dans le dĂ©filĂ© de la Tour Rouge traversant les Carpates) et le « bac ailĂ© » provenant de TopaluâConstanÈa.
Le troisiĂšme domaine recouvre les processus de traitement de matiĂšres premiĂšres en vue de lâobtention de matĂ©riaux de construction et dâustensiles. Ainsi y trouve-t-on des ateliers pour le travail du bois et des mĂ©taux et des ateliers de poterie, des scieries, des ateliers de menuiserie, un four Ă chaux, des forges, des ateliers de charronnerie, etc. Une zone plus petite est consacrĂ©e aux moyens de transport campagnards.
Le quatriĂšme domaine a trait aux processus et procĂ©dĂ©s utilisĂ©s en peausserie et ceux utilisĂ©s pour obtenir des fibres textiles dâorigine animale ou vĂ©gĂ©tale pour lâhabillement et pour la fabrication dâobjets dâusage courant. En font partie e.a. une ferme de Saliste (Sibiu), un moulin avec fosse de tannage de FaneteâBihor, des ateliers ruraux de fabrication de Gura Raului, RucarâBraÈov et PolovragiâGorj.
Le cinquiĂšme domaine enfin, de date plus rĂ©cente, est consacrĂ© aux bĂątiments dâaccĂšs public, comme p.ex. lâauberge « Hanul Rustic » (auberge rustique), construite en 1922 et provenant du canton de Harghita, oĂč il a Ă©tĂ© en activitĂ© jusquâen 1958, ou lâauberge « CĂąrciumÄ din BÄtrĂąni » (« Auberge des Anciens ») de Prahova. Ces deux auberges font office par ailleurs de cafĂ©-restaurant dans le musĂ©e.
Du mĂȘme complexe musĂ©al font partie le musĂ©e dâEthnographie universelle Franz Binder et le musĂ©e de la Culture populaire saxonne « Emil Sigerus ».
Musée d'ethnographie universelle « Franz Binder »
InaugurĂ© en 1993, le musĂ©e « Franz Binder » est le premier et aussi lâunique musĂ©e dâethnographie extra-europĂ©enne de Roumanie. Le musĂ©e a Ă©tĂ© amĂ©nagĂ© dans un bĂątiment situĂ© sur la Petite Place (PiaÈÄ MicÄ), Ă©difiĂ© en style nĂ©ogothique entre 1865-1867, classĂ© monument historique, connu aujourdâhui sous le nom de Casa Hermes, lequel Ă lâorigine servit de siĂšge administratif du Gewerbeverein, mais eut ensuite des destinations diverses. La collection du musĂ©e dâEthnographie universelle « Franz Binder » sâest constituĂ©e au XIXe siĂšcle par une sĂ©rie de dons et acquisitions provenant de voyageurs ou de collectionneurs dâobjets ethnologiques, au premier rang desquels le voyageur et explorateur Franz Binder (1824-1875). La plupart de ces personnes Ă©taient membres de lâAssociation transylvaine des Sciences naturelles (allem. SiebenbĂŒrgischer Verein fĂŒr Naturwissenschaften), laquelle a Ă©tĂ© active dans la deuxiĂšme moitiĂ© du XIXe siĂšcle et dans la premiĂšre partie du XXe siĂšcle. Une foule dâobjets en provenance de toutes les parties du monde â dâAfrique du Nord, des sources du Nil, de Chine, du Japon, dâOcĂ©anie, dâAsie Mineure, du BrĂ©sil, de Laponie, dâAustralie, etc. â sont venus ainsi alimenter les « collections exotiques » du musĂ©e dâHistoire naturelle, collections qui composaient le fonds dâune salle particuliĂšre restĂ©e ouverte dans le bĂątiment du musĂ©e jusquâen 1957. Ă partir de 1993, les piĂšces les plus importantes de ces anciennes collections exotiques sont rĂ©apparues dans une exposition permanente â « Culture et art des peuples du monde » â du musĂ©e « Franz Binder » nouvellement crĂ©Ă©; ce sont, en particulier, la momie Ă©gyptienne dont avait fait don en 1907 le consul Hermann von Hannenheim, et une sĂ©rie dâarmes nilotiques de la collection de Franz Binder. Le fonds continua de sâenrichir aprĂšs 1990 par des dons ainsi que par une politique dâacquisition et dâĂ©changes. Sont nĂ©es ainsi : la collection « ZaĂŻre » ; une collection spĂ©ciale dâobjets de provenance extra-europĂ©enne qui Ă©taient originellement des cadeaux prĂ©sidentiels; une collection de jouets traditionnels japonais obtenus grĂące Ă un Ă©change avec le musĂ©e des jouets de Hyogo ; une collection de costumes populaires des minoritĂ©s ethniques de Chine, don de lâambassade de Chine de Bucarest; une collection Ă©quatorienne; des donations dâobjets dâIndonĂ©sie, une premiĂšre datant de 2000, une deuxiĂšme de 2003, faite par lâambassade dâIndonĂ©sie en mĂ©moire d'Hilarie Mitrea, un mĂ©decin et naturaliste roumain transylvain originaire de RÄÈinari prĂšs de Sibiu, citoyen austro-hongrois, qui avait explorĂ© ce pays au XIXe siĂšcle.
Le fonds du musĂ©e « Franz Binder », qui totalise quelque 3 000 objets, se dĂ©compose donc en deux parties: lâune, correspondant aux collections « anciennes », assurĂ©ment les plus intĂ©ressantes, comprenant des piĂšces originaires de diffĂ©rentes parties du monde (principalement du continent africain) et recueillies sur le terrain mĂȘme par des collectionneurs de la rĂ©gion, puis cĂ©dĂ©es au musĂ©e des Sciences naturelles dans la deuxiĂšme moitiĂ© du XIXe siĂšcle ; lâautre, correspondant aux collections « nouvelles », intĂ©grĂ©es dans le patrimoine du musĂ©e aprĂšs 1990.
Musée de la culture populaire saxonne « Emil Sigerus »
Ce musĂ©e, fondĂ© en 1997 et hĂ©bergĂ© dans la maison des Arts (Casa Artelor) sur la Petite Place, est venu combler une lacune dans la musĂ©ologie roumaine; jusque-lĂ en effet, les contributions apportĂ©es par les Saxons, au cours des quelque huit siĂšcles de leur implantation en Transylvanie, Ă la formation et Ă lâenrichissement de la culture roumaine avaient Ă©tĂ© peu mises en valeur.
Le fonds de ce musĂ©e, qui avoisine les 7 000 objets, rĂ©unit la collection Emil Sigerus, rĂ©cupĂ©rĂ©e du patrimoine de lâancien musĂ©e carpatique (fondĂ© en 1885), et une sĂ©rie dâautres collections de haute valeur ayant appartenu Ă des particuliers.
Une exposition permanente, ayant pour thĂšme « La Civilisation transylvaine : artisanat des carreaux de faĂŻence (du XVe au XIXe siĂšcle) », permet au musĂ©e de valoriser ce noyau particulier, de haut intĂ©rĂȘt documentaire, de son fonds. Par le biais des carreaux de faĂŻence en effet, lesquels constituent depuis quelques dĂ©cennies un important sujet dâinvestigation pour les mĂ©diĂ©vistes, il est possible dâaffiner notre perception de la façon dont les Roumains et les autres ethnies vivant sur le territoire de la Roumanie (Allemands, Hongrois et Sicules) ont vĂ©cu ensemble et se sont influencĂ©es rĂ©ciproquement.
Musée des Locomotives à vapeur
La mise au dĂ©pĂŽt Ă Sibiu, dans les annĂ©es 1960, des anciennes locomotives Ă vapeur de la ligne Ă voie Ă©troite SighiÈoara-Sibiu, fut lâamorce de la collection de ce musĂ©e. Ă partir de 1991, notamment grĂące Ă lâaction de quelques cheminots passionnĂ©s de la rĂ©gion de BraÈov, dâautres locomotives, Ă Ă©cartement Ă©troit ou standard, sont venues sâajouter Ă ce premier groupe.
Le musĂ©e des Locomotives Ă vapeur, situĂ© dans un dĂ©pĂŽt prĂšs de la gare, a Ă©tĂ© inaugurĂ© en 1994, Ă lâoccasion du centenaire de la ligne Sibiu-CisnÄdie. Le fonds comprend aujourdâhui 35 locomotives Ă vapeur, 2 grues Ă vapeur et 2 chasse-neige Ă vapeur, fabriquĂ©s entre 1885 et 1958. Sept parmi ces locomotives sont toujours aptes Ă fonctionner et utilisĂ©es en diverses occasions. La plus ancienne est une Wiener Neustadt austro-hongroise de 1885 ; les autres locomotives ont Ă©tĂ© construites dans des ateliers roumains ou proviennent dâautres pays, comme lâAllemagne (Borsig, Schwarzkopf, et Henschel â une des locomotives issues de cette derniĂšre firme datant de 1894) ou les Ătats-Unis (Baldwin).
En langue roumaine
Le quotidien local le plus important, mais assurĂ©ment aussi un des plus apprĂ©ciĂ©s au niveau national en Roumanie, est Tribuna Sibiului, journal politique fondĂ© en 1884, sous le titre de Tribuna, par lâĂ©crivain et journaliste Ioan Slavici. Le journal a jouĂ© un rĂŽle important dans la vie politique et culturelle de la Transylvanie, Ćuvrant, Ă travers la culture, pour lâunitĂ© politique des Roumains; il combattit les latinisations excessives et favorisa le rĂ©alisme populaire, publiant de nombreux textes Ă caractĂšre folklorique et des Ćuvres littĂ©raires inspirĂ©es de la vie en zone rurale. Il a longtemps Ă©tĂ© le journal le plus lu de Transylvanie. Quoiquâil eĂ»t Ă souffrir de nombreuses pĂ©riodes dâinterruption, Ă chaque fois cependant le quotidien paraissait de nouveau, sous dâautres noms, et paraĂźt encore aujourdâhui. Y collaborĂšrent de nombreuses personnalitĂ©s connues en Roumanie telles que George CoÈbuc (poĂšte), Ion Pop-Reteganul (pĂ©dagogue, prosateur, journaliste et folkloriste), Octavian Goga (poĂšte et homme politique), Ion Popovici-BÄnÄÈeanu (nouvelliste), etc.
En , un groupe composĂ© de journalistes consacrĂ©s et de jeunes auteurs dĂ©butants fondĂšrent le titre Tribuna Sibiului, qui atteignit entre 1968 et 1989 ses plus forts tirages. Actuellement, le quotidien offre, sur 24 pages, de lundi Ă samedi, des informations diverses, tant locales (ville et judeÈ de Sibiu) que nationales et internationales.
Telegraful RomĂąn, paraissant depuis 1853, est le journal le plus ancien de cette partie de lâEurope.
Outre les titres mentionnés, la presse écrite à Sibiu comprend encore une mosaïque de quotidiens et hebdomadaires; nous citerons :
- Monitorul de Sibiu, Sibianul, Ziarul de Sibiu ;
- les revues culturelles Revista Transilvania (dont la premiĂšre parution remonte Ă 1868) et Euphorion ;
- la revue Sibiu Business, qui se veut le reflet de la vie Ă©conomique du dĂ©partement (judeÈ) de Sibiu, et sâadresse aux acteurs Ă©conomiques ;
- enfin, la mairie de Sibiu publie ses annonces et fait connaĂźtre les dĂ©cisions du conseil municipal Ă travers une publication au titre trĂšs appropriĂ© : PrimÄria Sibiu.
En langue allemande
Lâhebdomadaire HermannstĂ€dter Zeitung (de) fut fondĂ©, sous son nom actuel, en 1968. Peu aprĂšs sa fondation, lorsque, sous le rĂ©gime de CeauÈescu, lâusage des toponymes allemands se trouva interdit, le nom de la publication fut changĂ© en Die Woche (La Semaine). Jusquâen 1989, c'est-Ă -dire jusquâĂ la rĂ©volution, le journal Ă©tait, de fait, le porte-voix du gouvernement roumain. Aujourdâhui, la revue nâest plus lue seulement par les Allemands de Sibiu, mais aussi, dans une mesure croissante, par des Ă©trangers quâintĂ©resse la Roumanie, car la revue est lâunique moyen de sâinformer sur la situation de la population saxonne. Ă lâheure actuelle, 41 pour cent du tirage (lequel a augmentĂ© de 1700 en 1995 Ă 2100 en 2007) est Ă©coulĂ© Ă lâĂ©tranger. Le journal sâapplique aussi Ă attirer les publics jeunes. Ainsi, la rubrique « Juniorecke » (coin junior) fut crĂ©Ă©e Ă lâintention des 9 Ă 14 ans, afin de consolider leurs connaissances en allemand. Pendant une pĂ©riode, un supplĂ©ment sâadressant aux adolescents de 15 Ă 18 ans, intitulĂ© HaZett, Ă©tait adjoint Ă la revue, mais, le fort intĂ©rĂȘt initial manifestĂ© par le lectorat ne se confirmant pas ensuite, le supplĂ©ment a Ă©tĂ© supprimĂ©.
En langue hongroise
En langue hongroise paraĂźt lâhebdomadaire Szebeni Ujsag.
Supérieur
Sibiu est un important centre dâenseignement supĂ©rieur, comptant, en 2007, plus de 28 000 Ă©tudiants, frĂ©quentant un total de 38 facultĂ©s. Environ 12 % de la population de la ville est titulaire dâun diplĂŽme de lâenseignement supĂ©rieur.
LâuniversitĂ© Lucian Blaga de Sibiu, fondĂ©e en 1990, comprenait Ă lâorigine cinq facultĂ©s: Sciences et polytechnique; Lettres; Droit et histoire; MĂ©decine; Technologie de lâalimentation et du textile. Depuis, lâĂ©ventail des facultĂ©s sâest Ă©largie incluant:
- La FacultĂ© de thĂ©ologie Andrei Èaguna
- La FacultĂ© dâarts et lettres
- La FacultĂ© Nicolae Lupu dâhistoire et dâĂ©tudes patrimoniales
- La FacultĂ© Simion BÄrnuÈiu de droit
- La FacultĂ© Hermann Oberth dâingĂ©nierie
- La Faculté des sciences
- La Faculté Victor Papilian de médecine
- La Faculté des sciences économiques
- La Faculté de journalisme
- La FacultĂ© dâagronomie, de lâindustrie alimentaire et de la protection de lâenvironnement
- La FacultĂ© dâenseignement Ă distance et dâapprentissage en ligne
Sont Ă©galement Ă©tablis Ă Sibiu lâAcadĂ©mie militaire Nicolae-BÄlcescu, la FacultĂ© de thĂ©ologie Ă©vangĂ©lique, ainsi quâun certain nombre dâuniversitĂ©s privĂ©es.
Secondaire
Sibiu compte 20 institutions dâenseignement secondaire, dont voici les plus importantes:
- Le collĂšge national Gheorghe-LazÄr (principalement sciences et informatique, avec quelques classes bilingues)
- Le collĂšge national Samuel von Brukenthal (oĂč lâenseignement est dispensĂ© en langue allemande)
- Le collĂšge national Octavian-Goga (sciences sociales, sciences et informatique)
- Le lycée théorique Onisifor-Ghibu (informatique, sciences sociales et sports)
- Le collĂšge pĂ©dagogique Andrei-Èaguna (formation des instituteurs, informatique, sciences sociales et sports)
- Le lycée théorique Constantin-Noica (sciences sociales et sciences)
- Le collĂšge agricole D. P. Barcianu
- Le collĂšge Ă©conomique George-Baritiu
- Le collĂšge technique des industries alimentaires Terezianum
- Le lycée des arts
- Le lycée théologique baptiste Betania
- Le groupe scolaire industriel énergétique
- Le groupe scolaire de construction et dâarchitecture Charles Ier
- Le groupe scolaire industriel de transport ferroviaire
- Le groupe scolaire du travail du bois Avram Iancu
Capitale européenne de la culture
Sibiu a été désigné capitale européenne de la culture de 2007 grùce à son excellente collaboration avec Luxembourg, mais aussi grùce à ce que beaucoup voient comme une renaissance sociale miraculeuse durant ces derniÚres années. Les effets à long terme et l'impact sur les habitants de la ville sont, pourtant, assez discutés. Les médias considÚrent le statut de capitale de la culture comme une reconnaissance naturelle des mérites de la ville, tandis qu'une partie des jeunes intellectuels le voit moins comme une reconnaissance que comme une occasion en partie manquée de restaurer le patrimoine et la vie culturelle de la ville[11].
Personnalités liées
- Johann Michael Ackner (1782-1862), archéologue et naturaliste, issu de la minorité des Saxons de Transylvanie, décédé à Sibiu
- Pauline Schullerus (1858-1929) ethnologue, botaniste et écrivaine roumaine issue de la minorité des Saxons de Transylvanie, a vécu et est décédée à Sibiu.
- Hermann Oberth (1884-1989), né à Sibiu et issu de la minorité des Saxons de Transylvanie, est un physicien considéré comme l'un des pÚres fondateurs du vol spatial
- Emil Cioran (1911-1995), Ă©crivain roumain
- Ion Besoiu (1931-2017), acteur roumain né à Sibiu
- Dan DÄnilÄ (1954-), poĂšte et peintre roumain
- Klaus Iohannis (1959-), président roumain depuis 2014
- Mihaela StÄnuleÈ (1967-), championne olympique de gymnastique.
- Claudia PresÄcan (1979-), gymnaste, championne olympique et du monde.
Jumelages
La ville de Sibiu est jumelée avec[12] :
- Deventer (Pays-Bas) depuis le
- Marbourg (Allemagne) depuis le
- Landshut (Allemagne) depuis le
- Rennes (France) depuis 1999
- Klagenfurt (Autriche) depuis 1996
- Columbia (Ătats-Unis) depuis 1994
- Valencia (Venezuela) depuis 1993
- District métropolitain de Wirral (Royaume-Uni) depuis 1994
- Bauru (Brésil) depuis 1995
- Malines (Belgique) depuis 1996
- Thorigné-Fouillard (France)
Notes et références
- Par exemple dans Cezar Bolliac, 1855.
- Louis de Jaucourt (D.J.), « EncyclopĂ©die de Diderot et d'Alembert - SĂBESTE » (consultĂ© le ).
- (ro) « Tab8. PopulaÈia stabilÄ dupÄ etnie â judeÈe, municipii, oraÈe, comune », sur recensamantromania.ro.
- Charles Lemercier de Longpré, baron d'Haussez, Alpes et Danube ou voyages en Suisse, Styrie, Hongrie et Transylvanie, volume 2, Paris, Ambroise Dupont, 1837, pp. 302-303 (lire en ligne).
- Mission économique à Bucarest, « Le marché de l'immobilier et du foncier en Roumanie », .
- (ro) « Rezultate finale 5 iunie 2016 », sur www.2016bec.ro (consulté le ).
- « Aéroport de Sibiu (Roumanie) », Banque européenne d'investissement, .
- (ro) « Boc a inaugurat, de Ziua NaĆŁionalÄ, un tronson din centura Capitalei Ći a tÄiat panglica centurii de la Sibiu », sur evz.ro, .
- Alain Constant, « Le charme préservé de Sibiu », sur lemonde.fr, .
- "L'Homme au chaperon bleu", portrait Ă l'huile sur panneau de bois.
- « R. Al. Nica: Mirajul schimbÄrii la faÈÄ a Sibiului (Interviu) - Sibiu »(Archive.org âą Wikiwix âą Archive.is âą Google âą Que faire ?).
- « OraÈe ĂźnfrÄÈite »(Archive.org âą Wikiwix âą Archive.is âą Google âą Que faire ?), sur sibiu.ro.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Site officiel
- Ressource relative aux beaux-arts :
- (en) Grove Art Online
- Ressource relative Ă la musique :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :