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Sibiu

Sibiu (/siˈbiw/ ; en allemand : Hermannstadt ; en hongrois : Nagyszeben /ˈnɒcsɛbɛn/ ; plus rarement Sabinia en latin[1], et historiquement en français SĂ©beste ou Ceben[2]) rappelant le nom des montagnes proches : Cibin, est le chef-lieu du județ de Sibiu et, avec une population de 147 245 habitants[3] (2011) est une des plus grandes villes transylvaines. Elle est traversĂ©e par la petite riviĂšre Cibin, affluent de la riviĂšre Olt, elle-mĂȘme affluent du Danube.

Sibiu
Blason de Sibiu
HĂ©raldique
Sibiu
De haut en bas et de gauche à droite = L'HÎtel de ville ; l'église catholique ; la Tour du Conseil ; l'HÎtel Continental Forum Sibiu ; le Centre d'affaires ; le parc Sub Ariana ; l'aéroport ; l'hÎtel Imparatul Romanilor ; la cathédrale Sainte-Trinité ; le clocher de la cathédrale évangélique.
Administration
Pays Drapeau de la Roumanie Roumanie
Județ Sibiu (chef-lieu)
Maire
Mandat
Astrid Fodor
depuis
Code postal 550003–550550
DĂ©mographie
Gentilé Cibinien(ne)
Population 134 308 hab. ()
DensitĂ© 1 110 hab./km2
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 45° 48â€Č nord, 24° 09â€Č est
Altitude 415 m
Superficie 12 100 ha = 121 km2
Fuseau horaire +02:00 (heure d'hiver)
+03:00 (heure d'été)
Localisation
GĂ©olocalisation sur la carte : Roumanie
Voir sur la carte topographique de Roumanie
Sibiu
GĂ©olocalisation sur la carte : Roumanie
Voir sur la carte administrative de Roumanie
Sibiu
Liens
Site web https://www.sibiu.ro/

    Fondée par des colons allemands au XIIe siÚcle, elle fut le centre culturel traditionnel des Saxons (ainsi qu'il est d'usage d'appeler les Allemands de Transylvanie) et demeura presque exclusivement allemande jusqu'au milieu du XIXe siÚcle ; ensuite, l'exode rural la peupla peu à peu de Roumains, jusqu'à devenir à majorité roumaine dans les années 1930. Comme toute la Roumanie, à laquelle elle est rattachée depuis le , Sibiu a subi les régimes dictatoriaux carliste, fasciste et communiste de à , mais connaßt à nouveau la démocratie depuis 1990.

    Aujourd'hui, en particulier aprÚs l'exode massif des Saxons vers l'Allemagne, la ville est roumaine en trÚs grande majorité (plus de 95 %). Cependant, Klaus Iohannis, actuel président de la Roumanie et d'origine allemande, a été maire de la ville de 2000 à 2014, élu à de larges majorités sous l'étiquette du Forum démocratique des Allemands de Roumanie (FGDR).

    La ville a une bonne santĂ© Ă©conomique. Le taux de chĂŽmage y est relativement bas, et la ville a su attirer de nombreux investisseurs Ă©trangers, surtout allemands et autrichiens. Sibiu est une plaque tournante logistique, vers oĂč convergent les principales voies de communication de Transylvanie ; de plus, la ville est desservie par un aĂ©roport international (SBZ), avec des liaisons quotidiennes avec Bucarest, l'Italie, l'Autriche et l'Allemagne.

    PrĂ©servĂ©e autant des ravages de la guerre que des plans d’urbanisme de l'Ăšre Ceaușescu, elle a conservĂ© des Ă©poques gothique, Renaissance et baroque nombre de monuments de l'architecture religieuse, civile et militaire, ainsi qu'une multitude de demeures anciennes. Sa dĂ©signation comme Capitale europĂ©enne de la culture pour l'an 2007, conjointement avec Luxembourg, a incitĂ© la municipalitĂ© Ă  mener une campagne de restauration et d'embellissement de grande ampleur. Ses monuments, alliĂ©s Ă  la richesse de ses musĂ©es (particuliĂšrement la pinacothĂšque Brukenthal) et aux attraits de la rĂ©gion environnante, font de cette ville un centre touristique de premier ordre.

    La vieille ville de Sibiu a Ă©tĂ© classĂ©e comme le « 8e endroit le plus idyllique d'Europe Ă  vivre Â» par le magazine amĂ©ricain Forbes.

    GĂ©ographie et climat

    Regards vers l'ouest.

    Sibiu est situĂ© prĂšs du centre gĂ©ographique de la Roumanie, dans le sud de la Transylvanie. PlacĂ© dans la dĂ©pression du Cibin qui est traversĂ©e par la riviĂšre homonyme, la ville se trouve Ă  20 km des montagnes de Făgăraș, Ă  12 km des montagnes de Cibin et Ă  15 km environ des montagnes Lotrului, qui bordent la dĂ©pression au sud-ouest. Au nord et Ă  l'est, Sibiu confine au plateau des TĂąrnave, qui descend vers la vallĂ©e du Cibin par la colline Gușteriței.

    Le climat de Sibiu est tempĂ©rĂ©-continental, avec une tempĂ©rature de 8 Ă  9 °C. La moyenne multiannuelle des prĂ©cipitations est de 662 l/m2 et il y a par an approximativement 120 jours de gel dur.

    RepĂšres historiques

    Dans l’ancien SzĂĄszföld (cantons des Saxons transylvains), Sibiu Ă©tait le chef-lieu de la HermannstĂ€dter Stuhl (« chaire de Sibiu Â»), le plus important de ces cantons quant Ă  la population et la superficie, s’étendant au sud jusqu’à la chaĂźne des Carpates, et limitĂ© Ă  l'est, au nord, et Ă  l'Ouest, respectivement par les cantons de Nocrich/Leschkirch, de Mediaș/Mediasch et de Miercurea Sibiului/Reußmarkt. C’est ici que convergeaient les principales routes commerciales de Transylvanie, y compris celle vers le sud, en direction de la Valachie, par le dĂ©filĂ© de la Tour rouge (en roumain : pasul Turnu Roșu ; en allemand Roter-Turm-Pass). Cette localisation Ă  un carrefour de voies de circulation, pour ĂȘtre bĂ©nĂ©fique au dĂ©veloppement de la ville, lui a cependant valu en mĂȘme temps de subir de façon rĂ©pĂ©tĂ©e au cours de son histoire de violents assauts, notamment de la part des Turcs ottomans.

    DĂ©coupage

    L’agglomĂ©ration se compose des zones et quartiers suivants :

    • la Ville haute (Orașul de Sus, en allemand Oberstadt) et la Ville basse (Orașul de Jos, en allemand. Unterstadt), qui constituent ensemble la vieille ville;
    • le Val d’or (Valea Aurie, en allemand Goldtal), Hippodrom I-IV, Vasile Aaron, Piață Cluj (en allemand Konradwiese), Ștrand et Țiglari.
    • les villages de Turnișor (en allemand Neppendorf) et de Gușterița (en allemand Hammersdorf), devenus faubourgs, font partie Ă©galement de l’agglomĂ©ration urbaine.

    Histoire

    Faits internationaux

    • 1671 : Ă  cĂŽtĂ© de Sibiu on dĂ©couvre le gaz mĂ©thane
    • 1782 : le chimiste Franz Joseph MĂŒller dĂ©couvre le tellure
    • 1795 : le plus ancien paratonnerre du sud-est de l'Europe est installĂ© Ă  Sibiu
    • 1797 : Samuel Hahnemann crĂ©e le premier laboratoire d'homĂ©opathie du monde
    • 1852 : Telegraful romĂąn (ro) paraĂźt pour la premiĂšre fois ; il est aujourd'hui le plus ancien journal du sud-est de l'Europe
    • 1896 : les premiĂšres lignes de courant Ă©lectrique de cette partie de l'Europe.
    • 1945 : dĂ©portation en Russie de la majeure partie de la population d'origine allemande.
    • 2007: Sibiu accueille le 3e Rassemblement ƒcumĂ©nique EuropĂ©en rĂ©unissant 2 500 dĂ©lĂ©guĂ©s des Églises catholique, orthodoxe et protestantes europĂ©ennes, Ă  l'initiative de la ConfĂ©rence des Églises europĂ©ennes (KEK) et du Conseil des confĂ©rences Ă©piscopales d'Europe (CCEE, catholique) ; pour la premiĂšre fois, ce Rassemblement a lieu en terre de tradition orthodoxe. Signe de contribution Ă  la construction europĂ©enne, il y a Ă©tĂ© dĂ©cidĂ© de rĂ©server la pĂ©riode du au pour cĂ©lĂ©brer un Temps pour la CrĂ©ation.
    • 2014 : Sibiu accueille le CongrĂšs EuropĂ©en de Go, rĂ©unissant les meilleurs joueurs de nationalitĂ©s europĂ©ennes ainsi que des joueurs professionnels.

    Faits roumains

    • 1292 : premier hĂŽpital de la Roumanie actuelle
    • 1380 : premiĂšre attestation d'une Ă©cole en Roumanie actuelle
    • 1494 : on ouvre la premiĂšre pharmacie de Roumanie
    • 1534 : premier moulin Ă  papier de Roumanie
    • 1544 : premier livre en langue roumaine Ă©ditĂ© Ă  Sibiu en 1544
    • 1817 : ouverture du musĂ©e Brukenthal, le premier de Roumanie actuelle
    • 1859 : premier pont en fer de la Roumanie actuelle
    • 1875 : premiĂšre fabrique de voitures de Transylvanie
    • 1895 : ouverture du musĂ©e d'Histoire naturelle
    • 1896 : premiĂšres centrales Ă©lectriques de la Roumanie actuelle
    • 1928 : ouverture du premier jardin zoologique de Roumanie
    • 1904 : Sibiu est la 2e ville d'Europe Ă  introduire l'omnibus - un ancĂȘtre des trolleys.
    • 1989 : Sibiu est la 2e ville de Roumanie Ă  s'opposer au communisme
    • 2007 : Capitale europĂ©enne de la culture
    Gravure représentant Sibiu (Hermanstatt) vers 1630.

    Les premiers colons allemands atteignirent la rĂ©gion en 1143 ; ils s’établirent sur la colline dominant la riviĂšre Cibin, l’actuelle ville haute. La premiĂšre attestation Ă©crite d’une implantation humaine se trouve sur un document du Vatican (une charte de 1191 du pape CĂ©lestin III), sous le nom latin de praepositum Cibiniensem ; un prieurĂ© fut fondĂ©, et le nom latin de Villa Hermanni est attestĂ© Ă  partir de 1223.

    En 1241, la ville fut dĂ©truite lors de l’invasion mongole, mais s’en rĂ©tablit promptement. Au XIVe siĂšcle, Hermannstadt Ă©volua en un important centre commercial. La citĂ© Ă©tait une des villes allemandes les plus importantes de Transylvanie, voire sans doute la plus importante, car en plus d’ĂȘtre un centre commercial, administratif et ecclĂ©siastique, elle possĂ©dait aussi les fortifications les plus Ă©tendues de toute la Transylvanie.

    Face Ă  la menace turque, la ville fit Ă©lever trois enceintes de murailles (qui ont Ă©tĂ© partiellement conservĂ©es jusqu’à aujourd’hui), avec des dizaines de tours et plusieurs grandes portes. À plusieurs reprises, Hermannstadt fut assiĂ©gĂ©e par les Turcs, mais rĂ©sista ; jamais les Turcs ne parvinrent Ă  s’emparer de la ville, ce qui lui valut le surnom de « bastion de la ChrĂ©tientĂ© ».

    Cependant, les armées, de passage ou assiégeant la ville, ne laissaient de ravager les terres environnantes. Une unique fois seulement, le souverain hongrois de Transylvanie, Gabriel Båthory, réussit, usant de stratagÚme, à occuper la ville, à la piller, et à reléguer hors des murailles tous les habitants allemands.

    Dans les annĂ©es 1830, l'homme politique français Charles Lemercier de LongprĂ©, qui visita l'Europe centrale, Ă©crira Ă  propos de la ville : « Hermanstadt occupe une position gracieuse sur la pente d'un coteau
 PercĂ©e de rues fort larges, ornĂ©e d'une place vaste et presque rĂ©guliĂšre et d'une promenade bien ombragĂ©e, Hermanstadt serait classĂ©e parmi les jolies villes si ses rues Ă©taient mieux pavĂ©es et si l'alignement en Ă©tait entendu. Cette ville possĂšde un thĂ©Ăątre, une bibliothĂšque assez nombreuse et dans laquelle on s'est attachĂ© Ă  rĂ©unir tous les ouvrages relatifs aux controverses religieuses de l'Allemagne, et un musĂ©e oĂč l'on trouve quelques tableaux mĂ©diocres de maĂźtres connus et quelques trĂšs bons ouvrages de peintres Ă  peu prĂšs ignorĂ©s
 Â». La ville renferme Ă©galement deux Ă©coles destinĂ©es aux fils des militaires de grades infĂ©rieurs, et « une maison d'orphelins fondĂ©e par Joseph II, dans laquelle quatre cents enfants des deux sexes sont trĂšs convenablement Ă©levĂ©s Â»[4].

    Hermannstadt Ă©tait le centre politique des Saxons transylvains et siĂšge de la Universitas Saxonum, façon de parlement transylvanien, lequel jusqu’en 1878 se chargea de dĂ©fendre les intĂ©rĂȘts des Saxons de Transylvanie et constituait le symbole de leur unitĂ© et de leur indĂ©pendance politiques.

    La ville intra-muros fut purement allemande jusqu’à la premiĂšre dĂ©cennie du XVIIIe siĂšcle. Ce n’est qu’aprĂšs que la Transylvanie eut Ă©tĂ© rattachĂ©e Ă  l’Autriche-Hongrie que les anciennes lois, selon lesquelles il Ă©tait interdit Ă  d’autres nationalitĂ©s de s’établir dans la citĂ©, furent abolies. Au XVIIIe siĂšcle, Hermannstadt pouvait s’enorgueillir d’ĂȘtre, parmi les villes d’Europe raccordĂ©es au systĂšme postal, celle situĂ©e le plus Ă  l'Est.

    À l’issue de la PremiĂšre Guerre mondiale, la ville majoritairement peuplĂ©e d’Allemands et ayant Ă©tĂ© durant de longs siĂšcles sous tutelle politique hongroise ou autrichienne, fut incorporĂ©e en 1920 Ă  la Roumanie par le traitĂ© de Trianon. La ville garda nĂ©anmoins son caractĂšre allemand et multiculturel. Dans le courant de la dĂ©cennie 1930 les Saxons transylvains perdirent la majoritĂ© absolue dans leur mĂ©tropole.

    Contrairement aux autres chefs-lieux de județe, Sibiu ne verra pas sous le rĂ©gime de Nicolae Ceaușescu son centre ancien dĂ©moli pour ĂȘtre remplacĂ© par les barres d'immeubles impersonnels en bĂ©ton de l'architecte Cezar Lăzărescu et de ses Ă©mules. En effet, le dirigeant local n'avait rien Ă  prouver au dictateur communiste : c'Ă©tait son propre fils, Nicu Ceaușescu.

    AprÚs le rétablissement de la démocratie et l'ouverture des frontiÚres, Sibiu retrouva ses liens traditionnels avec l'Europe centrale et connut un développement qui s'accéléra d'autant plus facilement aprÚs 2007 (intégration dans l'Union européenne).

    Population

    La population s’élĂšve actuellement Ă  147 245 habitants (2011).

    18 % de la population est titulaire d’un diplĂŽme de l’enseignement supĂ©rieur.

    Évolution dĂ©mographique

    Année Total Roumains Hongrois Allemands
    1850 12 765 2 089 977 8 790
    1880 19 446 2 810 2 065 14 327
    1890 21 465 4 581 3 199 13 148
    1900 29 577 7 106 5 747 16 141
    1910 33 489 8 824 7 252 16 832
    1920 32 748 8 553 4 291 18 218
    1930 49 345 19 006 6 782 22 045
    1941 63 765 33 829 4 262 23 574
    1948 60 602 37 371 5 060 16 359
    1956 90 475 60 526 4 772 24 636
    1966 109 515 78 548 5 124 25 387
    1977 151 005 119 507 5 111 25 403
    1992 169 610 158 863 4 163 5 605
    2002 154 892 148 269 3 135 2 508
    2011 147 245 131 414 2 131 1 481

    Présence allemande

    De nombreuses inscriptions, notamment sur les plaques de noms de lieu, sont redevenues bilingues roumain-allemand.

    Au vivaient Ă  Sibiu 1 464 Allemands de confession Ă©vangĂ©lique, ce qui porte Ă  estimer le nombre total d’Allemands dans cette ville Ă  quelque 2 000 personnes (soit 1,3 %, estimation haute).

    En dĂ©pit des Ă©migrations massives qui avaient eu lieu depuis le milieu de la dĂ©cennie 1970, il subsistait encore Ă  Sibiu, jusqu’à la fin du rĂ©gime communiste en Roumanie, quelque 20 000 Saxons transylvains. Cependant, aprĂšs 1990, leur part relative dans la population de la ville baissa rapidement et constamment, jusqu’à retomber, avec un taux de 1,6 % environ, en dessous de celui de la minoritĂ© hongroise. NĂ©anmoins, la ville est entre-temps redevenue officiellement bilingue ; plaques de noms de localitĂ© et renseignements touristiques sont libellĂ©s Ă  la fois en roumain et en allemand ; et administrativement, la ville est aujourd’hui dĂ©signĂ©e par l’appellation bilingue Sibiu/Hermannstadt.

    Une revue de langue allemande, la HermannstĂ€dter Zeitung, paraĂźt chaque semaine. Il existe des Ă©coles maternelles et primaires allemandes, ainsi qu’un lycĂ©e allemand (le lycĂ©e Brukenthal), qui jouit d’une excellente rĂ©putation dans tout le pays, et permet de prĂ©parer en allemand un baccalaurĂ©at qui est reconnu Ă©galement par les universitĂ©s d’Allemagne. Il y a aussi le LycĂ©e pĂ©dagogique, centre de formation des futurs Ă©ducateurs et enseignants germanophones. L’allemand est langue d’enseignement dans quatre Ă©tablissements d’enseignement supĂ©rieur (les Lyzeen), et Ă  l’universitĂ© de la ville, certains cursus peuvent aussi ĂȘtre suivis en allemand. Y est implantĂ©e, par ailleurs, une facultĂ© allemande de thĂ©ologie Ă©vangĂ©lique, au sein de laquelle l’église Ă©vangĂ©lique C.A. (c'est-Ă -dire se rĂ©clamant de la confession d’Augsbourg — Augsburger Bekenntnis, ou A.B., en allemand) de Roumanie forme ses prĂȘtres. Il convient de mentionner Ă©galement une AcadĂ©mie de l’église Ă©vangĂ©lique C.A. Ă  Neppendorf, une maison de retraite Ă©vangĂ©lique allemande (le Carl-Wolff-Altenheim), sans oublier une intense vie communautaire. Il existe aussi une maison d’édition privĂ©e (Hora Verlag), qui fait rĂ©guliĂšrement paraĂźtre de nouvelles publications en langue allemande, ainsi qu’une imprimerie moderne (la Honterus-Druckerei), qui est aux mains de la minoritĂ© allemande, et dont les productions sont d'un haut niveau de qualitĂ©.

    AprĂšs l’exode de la majoritĂ© des Saxons transylvaniens, tous objets d’importance, que ce soient objets d’art, objets du culte, missels, registres, documents d’archives, etc., ont Ă©tĂ© transfĂ©rĂ©s des communautĂ©s Ă©vangĂ©liques dissoutes et des villages abandonnĂ©s vers les salles d’archives, dĂ©pĂŽts et bibliothĂšques Ă©piscopaux, et placĂ©s en lieu sĂ»r. C’est aujourd’hui le Centre culturel et de rencontre Friedrich Teutsch qui abrite les archives centrales de la minoritĂ© allemande; celles-ci comprennent une riche collection d’objets et de documents historiques, composant un trĂ©sor d’une valeur inestimable, tenu Ă  jour et archivĂ© depuis des annĂ©es, notamment grĂące au soutien financier de la fondation Volkswagen. Le mĂȘme lieu hĂ©berge Ă©galement le Landeskirchliches Museum der Evangelischen Kirche A.B. in RumĂ€nien, le musĂ©e de l’église Ă©vangĂ©lique C.A. de Roumanie.

    Enfin, le consistoire Ă©vangĂ©lique de la circonscription de Sibiu, autre institution importante de la minoritĂ© allemande, est Ă©tabli dans cette ville, de mĂȘme qu’y rĂ©side l’évĂȘque Ă©vangĂ©lique des Saxons transylvaniens, le docteur Christoph Klein, qui tient un rĂŽle considĂ©rable dans le processus d’intĂ©gration de la minoritĂ© allemande en Transylvanie.

    Il convient aussi d’apprĂ©cier Ă  sa juste valeur le fait que depuis l’an 2000 la ville soit de nouveau dirigĂ©e par un bourgmestre (maire) allemand, Klaus Iohannis. Celui-ci, fort populaire en raison de sa gestion rigoureuse et de son intĂ©gritĂ©, a Ă©tĂ© rĂ©Ă©lu en 2004 avec 88,7 % des suffrages. Le parti de la minoritĂ© allemande DFDR ayant obtenu la majoritĂ© au conseil municipal (et mĂȘme, depuis 2004, la majoritĂ© absolue), les Saxons restĂ©s Ă  Sibiu sont Ă  nouveau en situation d’exercer le pouvoir dans leur citĂ©. Ces circonstances sont invoquĂ©es, parmi d’autres, pour expliquer l’ampleur des investissements directs en provenance de pays germanophones dont a bĂ©nĂ©ficiĂ© Sibiu ces derniĂšres annĂ©es.

    « L'histoire et la culture des Allemands en Transylvanie constitue un pan de l'hĂ©ritage europĂ©en commun qu'il convient de prĂ©server et de transmettre, ici comme dans les pays oĂč la Seconde Guerre mondiale et ses consĂ©quences ont mis fin Ă  une prĂ©sence allemande parfois sĂ©culaire. J'ai ces derniers temps beaucoup voyagĂ© entre Tartu, en Estonie, l'ancienne Dorpat, et Timișoara en Roumanie. Il est beau de voir Ă  quel point les jeunes dĂ©mocraties de cette rĂ©gion considĂšrent l'hĂ©ritage culturel des Saxons de Transylvanie comme le leur et tentent de le faire vivre, en dĂ©pit des difficultĂ©s Ă©conomiques extrĂȘmes. »

    — Discours prononcĂ© par GĂŒnter Verheugen, commissaire europĂ©en Ă  l'Ă©largissement, Ă  l'occasion de la fĂȘte des Saxons de Transylvanie, en 2001, Ă  DinkelsbĂŒhl

    Religions

    La diversitĂ© religieuse Ă  Sibiu, figurĂ©e par ses clochers. Coup d’Ɠil vers le Sud-Est ; dans la ville enneigĂ©e, l’on distingue, de g. Ă  dr. : la Tour du Conseil (Ă©difice civil, sorte de beffroi) ; le robuste clocher gothique de l’église Ă©vangĂ©lique ; le campanile (surmontĂ© d’un bulbe) de l’église catholique, dite Ă©glise des JĂ©suites ; le clocher (coiffĂ© d’une flĂšche rouge) de l’église rĂ©formĂ©e ; enfin, un peu Ă  l’écart Ă  droite, les deux tours et la coupole de la cathĂ©drale orthodoxe. Dans le lointain, cimes neigeuses des Carpates mĂ©ridionales.

    La répartition des groupes confessionnels se présente comme suit :

    Vie Ă©conomique

    Sibiu est une des villes les plus prospĂšres de Roumanie, et aussi une ville oĂč les investissements Ă©trangers sont parmi les plus Ă©levĂ©s du pays. L’économie de Sibiu a connu depuis le dĂ©but de la dĂ©cennie 2000 un essor ininterrompu, renforcĂ© encore par la croissance du tourisme, par les investissements immobiliers dans la vieille ville (les prix dans l'ancien y varient de 1 500 Ă  2 500 â‚Ź/m2[5]), et par les efforts qui ont Ă©tĂ© consentis en matiĂšre d’infrastructures publiques (notamment grĂące au soutien de la BERD), trĂšs mal en point aprĂšs 40 ans de rĂ©gime communiste. Le taux de chĂŽmage, de 3,3 % environ, se situe nettement en dessous de la moyenne roumaine de 5–6 %.

    Sibiu est un important centre de fabrication de composants automobiles, avec Bilstein-Compa, Takata, Continental, ou encore NTN-SNR Roulements pour les roulements Ă  billes). Parmi les autres activitĂ©s prĂ©sentes Ă  Sibiu, signalons la fabrication de composants mĂ©caniques et Ă©lectriques, le textile et l’industrie agro-alimentaire.

    Louis Vuitton possĂšde Ă©galement une usine qui y fabrique un dixiĂšme de sa production mondiale.

    Les sociĂ©tĂ©s allemandes et autrichiennes sont les investisseurs les plus importants. Il semble que la personnalitĂ© et les origines allemandes du maire Klaus Iohannis aient contribuĂ© Ă  cette forte prĂ©sence germanique. Parmi les plus grosses entreprises Ă©trangĂšres Ă©tablies dans la zone industrielle « Ouest », sise Ă  proximitĂ© directe de l’aĂ©roport :

    • Le groupe Bramac, fabricant autrichien de tuiles, qui a ouvert un atelier de production Ă  Sibiu en , au terme de travaux de construction d’une durĂ©e de seulement neuf mois. De plus, le siĂšge de la firme a Ă©tĂ© transfĂ©rĂ© de Brașov Ă  Sibiu.
    • La firme allemande Continental, qui a mis en service en juillet 2004 aprĂšs 10 mois de chantier une nouvelle unitĂ© de production de dispositifs automatiques pour portiĂšres de voiture. Ont Ă©tĂ© crĂ©Ă©s ainsi 216 postes de travail au total, dont 135 pour des ingĂ©nieurs en dĂ©veloppement.
    • La firme Marquardt, qui possĂšde Ă  Sibiu, depuis 2006, une unitĂ© de finition, d’une superficie totalisant, pour la production et l’administration, quelque 6 800 m2.
    • La firme autrichienne Greiner-Gruppe, spĂ©cialisĂ©e dans les techniques d’emballage.
    • Le groupe Siemens, prĂ©sente Ă  Sibiu par ses trois filiales (Simea, Siemens Electrical Installation Technology, A&D Sykatek), oĂč sont fabriquĂ©s des composants Ă©lectromĂ©caniques, des Ă©lĂ©ments mĂ©talliques et des dispositifs Ă©lectroniques. L'entreprise allemande emploie en 2007 quelque 400 travailleurs Ă  Sibiu. Plus de 800 postes de travail supplĂ©mentaires seront crĂ©Ă©s au cours des prochaines annĂ©es.
    • La sociĂ©tĂ© ThyssenKrupp Bilstein Compa, emploie 1 800 travailleurs dans l'Ă©quipement automobile.
    • La firme Wienerberger, premier fabricant mondial de briques, opĂšre Ă  Sibiu depuis la reprise et la modernisation d’une briqueterie existante. La firme a annoncĂ© en 2004 vouloir investir 9 millions d’euros dans ce site de production.
    • Le distributeur Metro, a ouvert un grand supermarchĂ© de gros (Metro Cash and Carry).

    En outre, la ville hĂ©berge un grand nombre de filiales de diverses autres entreprises allemandes et autrichiennes (BauMax, Plus, Raiffeisen Bank, HVB, etc.), et est le siĂšge du Deutscher Wirtschaftsclub SiebenbĂŒrgen (DWS), association de droit roumain, fondĂ©e en 1998 Ă  Sibiu, visant Ă  promouvoir les relations commerciales entre l'Allemagne et la Roumanie, et Ă  laquelle sont affiliĂ©es plus de 70 entreprises (sit. 2005).

    Enfin, la ville abrite la deuxiĂšme plus grande bourse de valeurs du pays, aprĂšs celle de Bucarest.

    RĂ©partition de l’emploi par secteur Ă©conomique

    • Industrie - 40 %
    • Commerce - 17 %
    • Construction - 8 %
    • SantĂ© - 8 %
    • Transport - 7 %
    • Enseignement - 5 %
    • Autres services - 15 %

    Politique

    Liste des maires successifs
    PĂ©riode IdentitĂ© Étiquette QualitĂ©
    Les données manquantes sont à compléter.
    1996 2000 Dan Condurat CDR
    2000 2014 Klaus Iohannis FDGR
    2014 En cours Astrid Fodor FDGR
    La maison Lutsch, siĂšge du FDGR sur la Grande Place.

    Bien que les Allemands ne reprĂ©sentent plus que 2 % de la population de Sibiu, Klaus Iohannis, l'ancien prĂ©sident du Forum dĂ©mocratique des Allemands de Roumanie (FDGR) et actuel prĂ©sident de la Roumanie, est maire de la ville de 2000 Ă  2014, faisant de lui le premier maire allemand d'une ville roumaine depuis la Seconde Guerre mondiale. De plus, il est toujours Ă©lu avec d'importants scores (69,18 % en 2000, 88,7 % en 2004, 83,3 % en 2008 et 78,2 % en 2012). Enfin, le FDGR dĂ©tient depuis 2004 la majoritĂ© absolue au conseil municipal de la ville. Le , sa premiĂšre adjointe Astrid Fodor Ă©galement membre du FDGR et soutenue par le PNL, le remplace Ă  la tĂȘte de la ville.

    Voies de communication

    Liaisons aériennes

    La ville dispose d’un aĂ©roport, situĂ© sur la route de Alba Iulia, et d’oĂč partent des vols directs Ă  destination de Vienne, de Munich, de Stuttgart, de DĂŒsseldorf, et de plusieurs villes italiennes et roumaines. DĂ©but 2006, la dĂ©cision fut prise conjointement par la municipalitĂ© de Sibiu et par le conseil de district de Sibiu de considĂ©rablement agrandir l’aĂ©roport. L’administration du district n’a cessĂ© depuis lors de propulser Ă©nergiquement ce projet de dĂ©veloppement de l’aĂ©roport, avec le soutien notamment de la Banque europĂ©enne d'investissement. Celle-ci a octroyĂ© un crĂ©dit de 40 millions d’euros pour l’allongement de la piste d’envol, le renforcement de la sĂ©curitĂ©, la construction d’un terminal et l’augmentation du nombre de places de stationnement[7].

    Transports en commun

    Transport public Ă  Sibiu.

    Le rĂ©seau de transport public de Sibiu est composĂ© de 20 lignes de bus exploitĂ©es par la compagnie de transport locale, Tursib, gĂ©rĂ©e par la municipalitĂ©. Il existe 3 lignes de bus principales, les lignes 1, 2 et 5, oĂč les stations sont desservies toutes les 10 minutes. Les lignes 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18 ont une frĂ©quence d'un dĂ©part toutes les 20 minutes.

    La sociĂ©tĂ© de transport possĂšde un parc de 84 autobus, 4 minibus, ainsi que de 3 tramways pour desservir Rășinari. Les transports en commun reprĂ©sentent 41 % des dĂ©placements effectuĂ©s dans la ville de Sibiu.

    Liaisons ferroviaires

    Le raccordement de Sibiu au rĂ©seau ferroviaire apparaĂźt moins favorable. La voie ferrĂ©e reliant Vințu de Jos Ă  Brașov, qui dessert aussi la ville de Sibiu, n’est pas Ă©lectrifiĂ©e, pas davantage que la liaison Sibiu — Mediaș.

    Le « Fromage Express » nom familier du tram assurant la liaison entre Sibiu et la petite ville de Rășinari, d'oĂč les producteurs de fromages de montagne comme le Burduf descendent en ville.

    Jadis, une ligne ferroviaire Ă  voie Ă©troite (la Wusch) reliait Sibiu Ă  Sighișoara par la vallĂ©e du HĂąrtibaciu (Valea HĂąrtibaciului, en allemand Harbachtal). Cependant, aprĂšs une pĂ©riode oĂč, Ă  partir des annĂ©es 1960, le service n’était dĂ©jĂ  plus assurĂ© par ce tortillard au-delĂ  de la ville d’Agnita, les Chemins de Fer roumains (CFR) prirent finalement la dĂ©cision d’en cesser tout Ă  fait l’exploitation.

    Un tramway fait plusieurs fois par jour le trajet de km entre Sibiu et Rășinari, petite localitĂ© situĂ©e au pied des Carpates. Cette ligne est appelĂ©e familiĂšrement « Fromage express », par allusion Ă  l’activitĂ© professionnelle de beaucoup des habitants de la Mărginimea Sibiului (nom qu’on pourrait, un peu librement, traduire par « arriĂšre-pays de Sibiu »), rĂ©gion au sud-ouest de Sibiu, dans laquelle se trouve Rășinari. Il existe par ailleurs, pour remplacer le rĂ©seau de trams, supprimĂ© en 1983, plusieurs lignes de trolleybus, notamment Ă  destination de l’aĂ©roport.

    RĂ©seau routier

    Le boulevard Corneliu Coposu dans le centre-ville.

    GrĂące aux autoroutes europĂ©ennes E68 (Route nationale 1) et E81 (route nationale 7), Sibiu est bien raccordĂ© au rĂ©seau routier international. Venant de la direction de Deva, Ă  l'Ouest, ces autoroutes traversent l’agglomĂ©ration de Sibiu pour se sĂ©parer, au sud de la ville, en deux branches, l’une prenant la direction est vers Brașov (E 68/N1), et l’autre se dirigeant vers le sud, Ă  travers les Carpates mĂ©ridionales, par le col de la Tour rouge, pour desservir la Valachie et Bucarest (E 81/N7). Une autre liaison routiĂšre importante est la nationale 14 vers le Nord, en direction de Mediaș et de Sighișoara. Une large rocade autoroutiĂšre, appelĂ©e Ă  s’insĂ©rer ensuite dans l’axe autoroutier A1, a Ă©tĂ© ouverte au trafic le [8]. Des voies express fortement sollicitĂ©es par une circulation de transit de plus en plus intense relient la ceinture pĂ©riphĂ©rique de Sibiu Ă  Făgăraș (en direction de Brașov) et Ă  Deva (en direction de Arad et de la Hongrie, par la vallĂ©e de la riviĂšre Mureș).

    Monuments historiques

    Marché de Noël sur la Grande Place.

    La ville de Sibiu et ses environs sont assurĂ©ment parmi les lieux les plus visitĂ©s de toute la Roumanie. Elle est, Ă  juste titre, considĂ©rĂ©e comme une des villes historiques les plus belles et les mieux prĂ©servĂ©es, non seulement de toute la Roumanie, mais aussi d’Europe. La vieille citĂ© fortifiĂ©e de Hermannstadt fut Ă©pargnĂ©e par la Seconde Guerre mondiale, et, miraculeusement, Ă©chappa aux malencontreuses interventions urbanistiques du rĂ©gime de Ceaușescu (sans doute Ă©tait-elle jugĂ©e trop petite pour servir de vitrine du communisme, et de plus, le fils du Conducător, Nicolae 'Nicu' Ceaușescu, avait des responsabilitĂ©s dans la ville et aimait Ă  y sĂ©journer)[9]. Sibiu offre, sur une superficie totale ne dĂ©passant pas les 80 hectares, une riche palette de monuments de l’architecture mĂ©diĂ©vale, Renaissance et baroque, et a su conserver l’esprit et l’atmosphĂšre des siĂšcles rĂ©volus. Le centre historique est depuis 2004 en instance de reconnaissance par l’UNESCO au titre de patrimoine mondial.

    Sibiu peut se prĂ©valoir d’un ensemble de musĂ©es de grand intĂ©rĂȘt, organisĂ©s en une douzaine d’institutions, qui soit dĂ©tiennent des collections d’art et de peinture, soit se consacrent aux arts dĂ©coratifs, Ă  l’archĂ©ologie, Ă  l’anthropologie, Ă  l’histoire, Ă  l’archĂ©ologie industrielle, Ă  l’histoire des arts et mĂ©tiers, ou aux sciences naturelles.

    La ville est situĂ©e Ă  proximitĂ© des monts Făgăraș, paradis des randonneurs, et de la populaire station de sports d’hiver de Păltiniș. De plus, elle se trouve au cƓur des anciennes communautĂ©s saxonnes de Transylvanie, connues entre autres pour leurs Ă©glises fortifiĂ©es (en allemand, Wehrkirchen).

    La ville basse

    La cathĂ©drale Ă©vangĂ©lique vue de la ville basse. La placette Ă  l'avant-plan est la Piață Coroană. Plus au loin, Ă  gauche, entre les branchages de l'arbre, on distingue le bulbe de la tour du Conseil, Ă  droite, celui de l'Ă©glise catholique.

    La ville basse (Orașul de jos, en allemand Unterstadt), qui correspond Ă  la zone entre la riviĂšre Cibin Ă  l'Ouest et le bord d’un plateau en contre-haut Ă  l'Est, s’est dĂ©veloppĂ©e parallĂšlement avec la premiĂšre enceinte fortifiĂ©e. Celle-ci, sacrifiĂ©e au dĂ©veloppement industriel et Ă  l’urbanisme moderne Ă  la fin du XIXe siĂšcle, n’a laissĂ© dans la ville basse aucun vestige visible. Seules deux tours de fortification subsistent aujourd’hui, mais elles appartiennent Ă  la quatriĂšme enceinte (voir ci-dessous), et furent Ă©difiĂ©es au milieu du XVIe siĂšcle.

    De façon un peu inattendue pour une citĂ© mĂ©diĂ©vale, les rues apparaissent plutĂŽt longues et larges, alternant avec de petites places. Les maisons Ă  deux Ă©tages et Ă  vaste toiture, d’une architecture assez rustique, dotĂ©es d’un portail donnant accĂšs Ă  une cour intĂ©rieure, sont caractĂ©ristiques de ce quartier. Cependant, la ville basse comprend 18 bĂątiments ayant conservĂ© des Ă©lĂ©ments mĂ©diĂ©vaux du XVe au XVIIe siĂšcle ; ces bĂątiments sont pour la plupart situĂ©s dans les rues du 9-Mai (strada 9 mai) et d’Ocna (strada Ocnei).

    La strada 9 mai, la plus ancienne des rues de la ville, anciennement Elisabethgasse, possÚde 7 immeubles classés monument historique, le plus important desquels est sis au no 43, une maison du XVIe siÚcle.

    La place Dragoner, Ă  l’intersection de la rue du 9-Mai et de la rue d'Ocna, peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme le centre de la ville basse ; jusqu’en 1976 se dressait en son milieu un Ă©difice baroque et nĂ©o-classique, de 1800, qui autrefois hĂ©bergeait le siĂšge des dragons autrichiens.

    La strada Ocnei, autre artĂšre importante de la vieille ville, qui part de la porte d’Ocna (Poartă Ocnei), au Nord, et dĂ©bouche dans la Petite Place, aligne plusieurs maisons anciennes: celle sise au no 3, anciennement auberge de l’Agneau blanc (Mielul Alb), date du XVe siĂšcle, quoique remaniĂ©e ultĂ©rieurement ; celle portant le no 22, datant des XIVe – XVe siĂšcles, est une des maisons les plus anciennes de Sibiu.

    Le pittoresque Pasajul Aurarilor (passage des Orpailleurs, Fingerlingsstiege), qui fait la jonction entre la Piață Aurarilor (place des OrfĂšvres, nommĂ©e Fingerlingsplatz jusqu’en 1947) et la Petite Place (Piață Mică, en allemand Kleiner Ring) et se termine par un escalier, est un des lieux les plus romantiques de Sibiu. Il est bordĂ© de plusieurs maisons du XVIe siĂšcle. Dans la cour de l’immeuble no 5 (XVIe – XVIIIe siĂšcle) on peut observer un fragment de muraille de la troisiĂšme enceinte de fortification (v. ci-dessous); en face, Ă  gauche, se trouve la partie infĂ©rieure d’une tour de fortification (XIIIe siĂšcle) qui appartenait Ă  la deuxiĂšme enceinte, et que quelques maisons sur la Petite Place ont Ă©galement intĂ©grĂ©e.

    Pasajul Scarilor (littĂ©ralement « passage des Escaliers », en allemand Sagstiege), une des pittoresques ruelles en pente et Ă  escaliers qui font communiquer ville basse et ville haute. À l'arriĂšre-plan au centre, l'Ă©glise Ă©vangĂ©lique; Ă  droite, le collĂšge Brukenthal ; au loin Ă  gauche, on distingue le comble du petit clocher de l'Ă©glise de l'Asile (Biserică Azilui).

    On trouve d’autres maisons anciennes sur la strada Nouă (rue Neuve, en allemand Neugasse), oĂč a Ă©tĂ© conservĂ© le groupe de maisons anciennes le plus homogĂšne de la ville, et sur la strada Turnului (rue de la Tour), oĂč les immeubles ont conservĂ©, en dĂ©pit de changements subis par leurs façades au XIXe siĂšcle, leur volumĂ©trie d’origine.

    La Piață Armelor est dominĂ©e par le bĂątiment de l’arsenal, dont l’existence est attestĂ©e pour la premiĂšre fois en 1427, et qui fit fonction, tour Ă  tour, d’auberge, d’arsenal et de caserne militaire. La partie la plus ancienne est cĂŽtĂ© Nord ; au Nord-Ouest a Ă©tĂ© intĂ©grĂ©e une tour de fortification de 1457 ayant fait partie de la quatriĂšme enceinte.

    Dans la strada Azilului (rue de l’Asile, Spitalsgasse) se dressent l’église de l’Asile (Biserică Azilului, allemand Spitalskirche) et l’hospice de vieillards (Azilul de bătrĂąni), mentionnĂ©s pour la premiĂšre fois dans une charte de 1292, lorsque l’église de l’Ordre du Saint-Esprit entreprit de fonder ici le premier hospice pour malades et nĂ©cessiteux de Sibiu/Hermannstadt. L’actuelle Ă©glise de l’Asile, dont la premiĂšre mention remonte Ă  1292, fut Ă©rigĂ©e sur les fondations d’une Ă©glise romane, est un Ă©difice composite gothique et baroque, rĂ©sultat de remaniements s’échelonnant sur plusieurs siĂšcles, jusqu’en 1760, date Ă  laquelle elle fut transformĂ©e en Ă©glise Ă  nef unique. Elle est dotĂ©e d’un petit clocher en bois. Par un long passage voĂ»tĂ© l’on parvient Ă  une cour intĂ©rieure qu’enserre un vestige du tronçon sud de la haute muraille de fortification.

    La ville haute

    La ville haute (Orașul de sus, en allemand Oberstadt) est depuis l’époque moderne le centre nĂ©vralgique de Sibiu, et en concentre la plupart des monuments et curiositĂ©s. Elle s’articule autour de ses trois places historiques; la Piață Huet (littĂ©ralement « la toute petite place », la plus ancienne), la Petite Place, et la Grande Place, d’ailleurs fort peu Ă©loignĂ©es les unes des autres.

    La Grand Place

    Le palais Brukenthal. À gauche, la Maison Bleue ; à droite, l'hîtel de ville.

    La Grand Place (Piața Mare, allemand Großer Ring) est, comme son nom l’indique, la plus vaste des places de la ville, et en est le point central depuis le XVIe siĂšcle. Mesurant 142 mĂštres de long et 93 de large, elle est du reste une des plus grandes de toute la Transylvanie.

    Les flancs sud et est de la place sont occupĂ©s par des maisons Ă  deux ou trois Ă©tages, dont les combles sont percĂ©s de lucarnes en forme d’amande avec en leur centre de petites fenĂȘtres, qui les font ressembler Ă  des yeux, d’oĂč leur nom de « yeux de Sibiu » ou « yeux de la ville » (ochii orașului). La plupart de ces maisons datent du XVIIe au XIXe siĂšcle et sont de style baroque.

    À l’angle Nord-Ouest de la place se dresse le palais Brukenthal, un des monuments baroques les plus importants de Roumanie. ÉrigĂ© entre 1777 et 1787, il servit de rĂ©sidence principale au gouverneur de Transylvanie, Samuel von Brukenthal. Actuellement, il hĂ©berge la majeure partie du fonds du musĂ©e national Brukenthal (fondĂ© en 1817), le reste des collections Ă©tant dispersĂ© sur plusieurs autres sites.

    Grande place : l'Ă©glise catholique.

    L’église catholique (dite aussi «église des JĂ©suites», car c’est lĂ  qu’autrefois les jĂ©suites de Sibiu avaient leur rĂ©sidence et collĂšge se dresse, flanquĂ©e de ses dĂ©pendances, du cĂŽtĂ© Nord de la place. Cette Ă©glise baroque, Ă  nef carrĂ©e, Ă©difiĂ©e par les JĂ©suites aprĂšs la conquĂȘte de la Transylvanie par l’Autriche, fut consacrĂ©e en 1733. Le campanile Ă  l’Ouest, achevĂ© en 1738, est en fait dĂ©tachĂ© de la nef. À l’intĂ©rieur, les pilastres qui supportent les travĂ©es surprennent par leur caractĂšre massif. Elle fut restaurĂ©e dans les annĂ©es 1971 Ă  1975, les peintures entre 1977 et 1978.

    Grand Place : hĂŽtel de ville (Ă  gauche) et clocher de l'Ă©glise catholique (Ă  droite).

    Le bĂątiment nĂ©o-rococo Ă  l’angle ouest de la place fut Ă©difiĂ© en 1906 pour ĂȘtre le siĂšge de la Grundkreditbank. Il fut fortement controversĂ© en son temps, car venant s’intercaler entre deux autres Ă©difices importants datant de la pĂ©riode baroque: l’église catholique et le palais Brukenthal. Depuis , aprĂšs des travaux de restauration qui ont durĂ© cinq ans, il fait office d’hĂŽtel de ville et abrite au rez-de-chaussĂ©e Ă©galement l’office de tourisme. Il prĂ©sente la forme d’un fer Ă  cheval, enserrant une cour intĂ©rieure couverte, et est localisĂ© de maniĂšre Ă  jouxter toutes les trois places historiques Ă  la fois.

    Tour du Conseil, dans l'angle Nord de la Grande Place.

    À cĂŽtĂ© de l’église des JĂ©suites s’élance la tour du Conseil (Turnul Sfatului, en allemand Ratturm ou Ratsturm). ÉrigĂ©e au XIVe siĂšcle, et mentionnĂ©e pour la premiĂšre fois dans un document de 1370, cette tour blanche est un des monuments les plus connus de la ville, et un de ses symboles. On y entre par une petite porte, laquelle donne accĂšs Ă  un escalier en colimaçon permettant de gravir la tour jusqu’aux Ă©tages supĂ©rieurs ; ainsi peut-on, Ă  l’avant-dernier Ă©tage, observer l’horloge et, au dernier Ă©tage, amĂ©nagĂ© en salle panoramique, bĂ©nĂ©ficier d’une vue plongeante sur le centre historique. La naissance de cette tour coĂŻncide probablement avec la construction de la deuxiĂšme muraille d’enceinte, c'est-Ă -dire qu’elle a dĂ» avoir lieu entre 1224 et 1241. Sans doute intĂ©grĂ©e dans une porte de cette deuxiĂšme enceinte, et ne comportant Ă  l’origine que quatre Ă©tages, la tour fut ensuite remaniĂ©e plusieurs fois au fil des siĂšcles. Dans sa forme actuelle, la tour s’élĂšve sur sept Ă©tages, se rĂ©trĂ©cissant lĂ©gĂšrement d’étage en Ă©tage. Sur la partie sud de la tour se trouvent encastrĂ©s des bas-reliefs reprĂ©sentant deux lions, dont on suppose qu’ils faisaient partie de la tour primitive du XIIIe siĂšcle. La tour fut utilisĂ©e de diffĂ©rentes façons : elle servit successivement d’entrepĂŽt Ă  grains, de tour de surveillance des incendies, de prison, et de musĂ©e de sciences naturelles au milieu du XVIIIe siĂšcle. Entre 1962 et 1998, elle abrita le dĂ©partement mĂ©diĂ©val du musĂ©e Brukenthal.

    Sa dĂ©nomination de tour du Conseil fait rĂ©fĂ©rence Ă  l’édifice qui lui est contigu, anciennement hĂŽtel de ville, oĂč avaient coutume de se rĂ©unir les membres du conseil municipal, ainsi que l'atteste un document de 1324. Sa forme actuelle est la rĂ©sultante de plusieurs phases de construction, lors desquelles il fut rehaussĂ© et incorporĂ© dans tout un ensemble d’immeubles; de la construction originelle ne subsiste que le noyau central jusqu’au premier Ă©tage. Sous le bĂątiment a Ă©tĂ© amĂ©nagĂ© un passage entre la Grande Place et la Petite Place.

    Parmi les demeures patriciennes de la Grand Place, il convient de citer :

    Tout Ă  cĂŽtĂ© du palais Brukenthal se trouve la Maison bleue (en allemand Blaues Stadthaus, dĂ©nomination datant de l’annĂ©e 1819), demeure baroque du XVIIIe siĂšcle, ayant pour trait particulier de porter, peintes sur une de ses façades, les anciennes armoiries de la ville de Sibiu. L’édifice fut entre 1858 et 1862 le siĂšge de la SociĂ©tĂ© des Sciences naturelles (Gesellschaft fĂŒr Naturwissenschaften) et de l’AcadĂ©mie de Droit (Rechtsakademie), et est actuellement utilisĂ© par le musĂ©e Brukenthal, qui y a transportĂ© son Bureau du Patrimoine culturel national, son atelier de restauration, son administration, sa comptabilitĂ©, etc. Le principal corps de bĂątiment est pourvu, au rez-de-chaussĂ©e, d’une maçonnerie en briques d’une respectable Ă©paisseur, savoir 120 cm.

    La maison Haller (casa Haller, en allemand Hallerhaus), qui aux alentours de 1475 Ă©tait propriĂ©tĂ© de Hyronimus Schneider, changea plusieurs fois de propriĂ©taire, avant que Petrus Haller en fĂźt l’acquisition en 1537 et la maintĂźnt dans sa famille pendant 354 ans. Cette demeure, de style gothique primitif, fut alors transformĂ©e par son nouveau propriĂ©taire pour prendre son aspect renaissance actuel. La porte cochĂšre est dĂ©limitĂ©e par deux colonnes Ă  chapiteau corinthien, qui soutiennent un arc plein cintre, portant les armoiries de Petrus Haller Ă  son sommet, et surmontĂ© d’un fronton Ă  mĂ©daillon. Dans la cour est visible la tour d’habitation, qui a Ă©tĂ© gardĂ©e de l’édifice gothique originel.

    La maison Lutsch (Casa Lutsch, allemand Lutschhaus) est aujourd’hui le siĂšge du parti politique Forum dĂ©mocratique des Allemands de Roumanie (FDGR).

    La Petite Place

    La Petite Place (à l'avant-plan) vue de la tour du Conseil. La façade blanche à gauche appartient à la Casa Hermes. DerriÚre: la cathédrale évangélique.

    La Petite Place (Piață Mică, Kleiner Ring, en allemand) est, ainsi que son nom l’indique, de taille plus petite, et aussi de forme plus oblongue. Une autre caractĂ©ristique la signale: la ligne incurvĂ©e (convexe) de sa face Nord et est — ligne hĂ©ritĂ©e des contours de la deuxiĂšme enceinte, ce en quoi elle se distingue de la Grande Place, dont le plan est Ă  peu prĂšs rectangulaire. Au demeurant, son rĂŽle dans la vie citadine actuelle est, en regard de la Grande Place, beaucoup moindre. Les bĂątiments de la Petite Place ne sont pas pourvus, Ă  une exception prĂšs, de ces porches massifs, typiques de la Grande Place ou de la rue Balcescu (Str. Balcescu ou Heltauergasse); ce qui caractĂ©rise les maisons de la Petite Place sont les galeries voĂ»tĂ©es du rez-de-chaussĂ©e, ouvertes vers la place et surmontĂ©es d’arcs plein-cintre. Sous ces voĂ»tes Ă©taient autrefois exposĂ©es les marchandises fabriquĂ©es par les artisans qui avaient dans ces maisons leur atelier. Les bĂątiments de cette place, d’assez haute taille, sont pour certains dotĂ©s Ă©galement de ces lucarnes en forme d’amande connues sous le nom d’« yeux de Sibiu ».

    Pont des Mensonges, vue rapprochée de l'armature.

    D’étroits passages Ă©tablissent la communication entre la place et les deux autres places et les rues avoisinantes. La principale voie d’accĂšs Ă  la place, pour qui vient de la Ville basse, est la rue Ocnei (Burgenstraße), laquelle divise la place en deux. Avant de dĂ©boucher dans la place, la rue passe sous le pont des Mensonges (Podul Minciunilor, allem. LĂŒgenbrĂŒcke), le premier pont en Roumanie Ă  avoir Ă©tĂ© construit en fonte, et lequel, selon la lĂ©gende, devrait s’effondrer aussitĂŽt qu’un menteur l’emprunterait. Le pont fut construit aprĂšs qu’eut Ă©tĂ© dĂ©moli un groupe de maisons qui s’étendait presque jusqu’à la Tour du Conseil et aprĂšs qu’eut Ă©tĂ© percĂ©e la voie d’accĂšs carrossable venant de la Ville basse (aprĂšs 1851). Le pont fut achevĂ© en 1859 et inaugurĂ© en 1860. Quatre traverses mĂ©talliques recourbĂ©es et dĂ©corĂ©es de rosettes constituent les Ă©lĂ©ments porteurs du pont; au-dessus, des sortes de cerceaux en fer forgĂ© tiennent lieu de tympans. Sur un de ces cerceaux figure le nom du constructeur du pont, « Fredericus HĂŒtte ». CĂŽtĂ© sud, les cerceaux les plus grands portent le blason de la ville de Sibiu, et cĂŽtĂ© Nord, les inscriptions « 1859 » et « Friedrichs HĂŒtte » ; les plus petits sont ornĂ©s de rinceaux ou de motifs gĂ©omĂ©triques de style nĂ©ogothique. Les quatre piliers de pierre du pont, de robuste construction, portent des rĂ©verbĂšres de fonte. Les deux garde-fous mĂ©talliques sont subdivisĂ©s en huit parties comportant chacune une rosace. Un escalier, le Burgerstiege, parallĂšle Ă  la Strada Ocnei (Burgergasse), descend du pont des Mensonges vers la ville basse.

    Pont des Mensonges et l'église évangélique en arriÚre-plan.

    À droite de ce pont s’élĂšve ce qui peut passer pour un autre symbole de la ville, la « Maison des Arts » (Casa Artelor, allem. Haus der KĂŒnste), Ă©difice attestĂ© dans une charte dĂšs 1370, appartenant Ă  la corporation des bouchers d’abord, aux drapiers ensuite. Il fit au XVIIIe siĂšcle office d’entrepĂŽt Ă  grains, et tint lieu durant une brĂšve pĂ©riode en 1765 de salle de thĂ©Ăątre. La façade principale est rythmĂ©e par une arcade rĂ©guliĂšre de 8 arches en plein-cintre, qui reposent sur des colonnes en briques, massives et s’élargissant vers le bas, et auxquelles rĂ©pondent huit fenĂȘtres au premier Ă©tage (et cinq « yeux » dans la toiture). Sur la façade est apposĂ©e, au centre d’un mĂ©daillon rond, un bas-relief reprĂ©sentant les armes de la ville en date de 1787, annĂ©e d’une restauration; pour le reste, hormis l’encadrement des fenĂȘtres et la corniche, aucun Ă©lĂ©ment dĂ©coratif ne vient briser la sobriĂ©tĂ© de cet Ă©difice. Le rez-de-chaussĂ©e se compose de onze salles semi-cylindriques voĂ»tĂ©es, destinĂ©es Ă  l’origine au commerce et accessibles par la galerie. L’étage est occupĂ© par une seule et grande salle percĂ©e de fenĂȘtres sur ses quatre faces.

    La Maison rouge sise Ă  gauche du pont est la « maison de Luxembourg », bĂątiment de style baroque Ă  quatre Ă©tages, anciennement siĂšge de la guilde des orfĂšvres, aujourd’hui amĂ©nagĂ© en auberge.

    Le flanc Nord de la Petite Place est dominĂ© Ă  gauche par la maison portant le numĂ©ro 11, dĂ©nommĂ©e de nos jours « Casa Hermes », mais originellement GewerbevereinsgebĂ€ude. Elle fut Ă©rigĂ©e entre 1865 et 1867 comme siĂšge administratif du Gewerbeverein (qu'on pourrait traduire par chambre de commerce et d'industrie), et hĂ©berge maintenant le musĂ©e d’ethnologie Franz Binder, lequel fut ouvert en 1990 et fait partie de l'ensemble musĂ©al ASTRA.

    Vue panoramique de la Petite Place. On aperçoit, de gauche à droite: le musée de Pharmacie (maison à arcades, au crépi bleu pùle, en partie dissimulée par un arbre, et portant la mention 'hostel') ; la tour du Conseil (avec l'horloge) ; nef et clocher de l'église catholique ; l'hÎtel de ville ; la maison de Luxembourg (façade rouge) ; juste derriÚre : le clocher de l'église évangélique ; le pont des Mensonges, enjambant la tranchée de la Str. Ocnei, et dont on distingue le parapet ; les arcades de la maison des Arts (avec médaillon aux armes de Sibiu). Remarquez à gauche la présence, dans quelques toitures, de ces lucarnes d'un type particulier, dites « yeux de Sibiu ».

    La place Huet

    La place se situe sur l’emplacement de la premiĂšre enceinte fortifiĂ©e de Sibiu/Hermannstadt. La place Ă  proprement parler remonte Ă  la fin du XIIe siĂšcle, l’existence d’une prĂ©vĂŽtĂ© en l’an 1191 reprĂ©sentant en effet un point de repĂšre ante quem pour la datation du pĂ©rimĂštre de la place actuelle. Les bĂątiments purent ĂȘtre construits sur la ligne de la premiĂšre enceinte dĂšs lors que ces ouvrages de fortification eurent Ă©tĂ© privĂ©s de leur utilitĂ© pratique, c'est-Ă -dire au dĂ©but de la seconde moitiĂ© du XIVe siĂšcle, aprĂšs qu’eut Ă©tĂ© achevĂ©e la muraille englobant l’ensemble de la ville haute (troisiĂšme enceinte). Les bĂątiments situĂ©s aux alentours de la cathĂ©drale Ă©vangĂ©lique, parmi lesquels bon nombre sont d’importants tĂ©moins culturels, furent construits entre le XVe et le XVIIIe siĂšcle. Les plus importants sont la maison paroissiale, la Sagturm et le lycĂ©e Brukenthal.

    Face sud de l'Ă©glise Ă©vangĂ©lique, avec le monument Ă  l'Ă©vĂȘque Teutsch.

    La place cependant est dominĂ©e par la cathĂ©drale Ă©vangĂ©lique (allemand Evangelische Stadtpfarrkirche), construite au XIVe siĂšcle en lieu et place d’une Ă©glise romane antĂ©rieure. Elle se compose d’un chƓur polygonal Ă  trois travĂ©es, flanquĂ© au Nord par une sacristie ; lui font suite, vers l’Ouest, un transept puis une nef centrale et deux nefs latĂ©rales ; plus Ă  l’Ouest encore s’élance le massif clocher, enserrĂ© dans un narthex, lequel se compose Ă©galement de trois nefs. La partie la plus ancienne de l’édifice est le chƓur, mentionnĂ© dans un document de 1371.

    À l’origine, l’église Ă©tait une basilique gothique avec transept et sacristie, dont les nefs latĂ©rales n’étaient que moitiĂ© aussi hautes que la nef centrale. Lors d’une deuxiĂšme phase de construction en 1424, la nef centrale fut exhaussĂ©e et les nefs latĂ©rales Ă©largies. En 1448, l’on procĂ©da Ă  un agrandissement cĂŽtĂ© ouest, par l’adjonction d’un narthex, connu sous le nom de ferula. En l’an 1474 et suivants, l’on entreprit subitement de remanier profondĂ©ment le flanc sud de l’église, aprĂšs qu’il eut Ă©tĂ© dĂ©cidĂ© de transformer l’église en une Ă©glise-halle (Hallenkirche), c'est-Ă -dire de faire en sorte que la nef centrale et les nefs latĂ©rales soient de mĂȘme hauteur. Seuls les murs extĂ©rieurs sud, cependant, furent rehaussĂ©s, ce qui rendit l’église asymĂ©trique et donna lieu, cĂŽtĂ© sud, Ă  la crĂ©ation d’une galerie courant du narthex au transept.

    Le clocher fut achevĂ© en 1494. S’élevant sur sept Ă©tages et atteignant une hauteur de 73,34 m, il est la tour la plus haute de Transylvanie, et quand on arrive Ă  Sibiu, de quelque direction que l’on vienne, c’est toujours sa silhouette que l’on aperçoit en premier. Il est dotĂ© en outre de quatre clochetons d’angle, ce qui est le signe que la ville jouissait du droit de haute justice.

    La cathĂ©drale est le siĂšge de l’évĂȘque de l’église nationale Ă©vangĂ©lique C.A. de Roumanie.

    L’église renferme par ailleurs une grande richesse en objets mobiliers et Ɠuvres d’art: autels, orgue de Sauer, peintures (dont une grande fresque de Johannes von Rosenau), fonts baptismaux, statues de bois, etc.

    Sur le cĂŽtĂ© est de la place se dresse la maison paroissiale (casa parohiale, en allemand Pfarrhaus, littĂ©ralement 'presbytĂšre'), dotĂ© d’un remarquable portail de pierre de style gothique d’Andreas Lapicida, comprenant dans sa partie supĂ©rieure une table rectangulaire qui porte son Ă©cusson (un lion dressĂ© sur ses pattes de derriĂšre sortant d’une couronne et tenant une croix) et, dans les quatre angles, les effigies du saint tutĂ©laire, de Jean Baptiste, de l’empereur FrĂ©dĂ©ric et du pape Alexandre VI Borgia. Dans la partie supĂ©rieure de la table figure une inscription latine, encadrĂ©e d’une moulure qui annonce la Renaissance. La cave voĂ»tĂ©e du presbytĂšre date du dĂ©but du XVe siĂšcle.

    Du cĂŽtĂ© ouest de la place se trouve le lycĂ©e Brukenthal, sur l’emplacement d’une ancienne Ă©cole du XVe siĂšcle.

    Ailleurs dans la ville haute

    L’ancien hĂŽtel de ville (primăria veche, en allemand altes Rathaus, dĂ©nommĂ© aussi maison Altemberger), commencĂ© Ă  la fin du XVe siĂšcle, est le plus grand ensemble gothique de Roumanie. L’hĂŽtel particulier construit par le bourgmestre (maire) Thomas Altemberger en constitue le noyau initial; le bĂątiment sous sa forme actuelle fut rĂ©alisĂ© en plusieurs Ă©tapes successives, la partie cĂŽtĂ© rue datant du XVIIIe siĂšcle, et la face ouest de la cour datant des alentours de 1500; la partie la plus ancienne est la tour d’habitation Ă  quatre niveaux, laquelle remonte Ă  1470. TransformĂ© en hĂŽtel de ville en 1549, l’édifice a Ă©tĂ© utilisĂ© comme tel jusqu’en 1948, et abrite aujourd’hui le musĂ©e d’Histoire (Muzeul de Istorie, voir ci-dessous).

    Église des Ursulines : effigie de sainte Ursule.

    La communautĂ© rĂ©formĂ©e, ayant obtenu en 1783 l’autorisation d’édifier un lieu de culte propre, entreprit donc de construire son Ă©glise rĂ©formĂ©e (biserică reformată), d’aprĂšs les plans de l’architecte Samuel Krempels. InaugurĂ©e en 1786, l’église, d’aspect plutĂŽt sobre, prĂ©sente une Ă©troite façade qui se signale d’abord par un portail simple Ă  encadrement de pierre, ensuite par quatre pilastres soutenant un entablement constituĂ© d’une architrave, d’une frise avec triglyphes et mĂ©topes, et d’une corniche Ă  denticules. Au-dessus du fronton enfin se dresse un svelte clocher surmontĂ© d’une flĂšche. L’intĂ©rieur, de facture Ă©galement fort sobre — sobriĂ©tĂ© imposĂ©e par les prĂ©ceptes de la religion — offre l’image d’une Ă©glise-halle avec abside, couverte d’une voĂ»te semi-cylindrique. Les parois sont ornĂ©es seulement de pilastres doublĂ©s supportant un entablement identique Ă  celui de l’extĂ©rieur.

    Construite en 1474 Ă  proximitĂ© de la porte du sel (Poartă Sarii, en allemand Salztor, porte de la deuxiĂšme enceinte), l’église des Ursulines appartint Ă  un couvent dominicain jusqu’en 1543, annĂ©e oĂč elle passa aux mains des LuthĂ©riens, la majeure partie de la population saxonne de Transylvanie ayant alors en effet, Ă  la suite de la RĂ©forme, adoptĂ© la religion protestante. L’extĂ©rieur de l’église prĂ©sente de nombreux Ă©lĂ©ments gothiques, en particulier le portail principal (niche avec l’effigie polychrome de sainte Ursule), les fenĂȘtres et les colonnes. L’intĂ©rieur, gothique Ă  l’origine, fut transformĂ© en intĂ©rieur baroque aprĂšs la reprise de l’édifice par des religieuses ursulines, arrivĂ©es lĂ  de Bratislava en 1733. Ces mĂȘmes religieuses fondĂšrent aussi une Ă©cole de filles et Ă©rigĂšrent prĂšs de l’église un couvent Ă  façade baroque, devenu le collĂšge pĂ©dagogique Andrei-Saguna. L’église fut nationalisĂ©e en 1948, mais depuis 1992 s’y cĂ©lĂšbrent les offices de l’Église grecque-catholique roumaine.

    Église des Ursulines.
    Cathédrale orthodoxe.

    La monumentale cathĂ©drale orthodoxe put voir le jour grĂące aux fonds collectĂ©s dĂšs 1858 par celui qui en conçut l’idĂ©e, Andrei Șaguna, Ă©vĂȘque et — Ă  partir de 1864 — archevĂȘque mĂ©tropolitain de l'Église orthodoxe roumaine de Transylvanie. L’empereur autrichien François-Joseph Ier lui-mĂȘme et le gouverneur de la Transylvanie furent les premiers donateurs. Construite entre 1902 et 1906 sur l’emplacement d’une modeste Ă©glise plus ancienne, qui dut ĂȘtre dĂ©molie, en mĂȘme temps que quelques maisons qui se trouvaient sur les parcelles acquises Ă  cette fin, l’édifice prĂ©sente un plan centrĂ©, avec un jeu de volumes s’organisant autour de l’espace central de la nef couvert d’une coupole sur pendentifs (ce dernier terme Ă©tant Ă  entendre comme: quartiers de voĂ»te soutenant une coupole). La nef est flanquĂ©e de volumes hĂ©misphĂ©riques et de quatre tours — deux petites, de coupe octogonale, Ă  l’arriĂšre, et deux plus grandes, encadrant le portail d’entrĂ©e, de coupe carrĂ©e Ă  la base, mais devenant octogonales Ă  hauteur des cloches, et couronnĂ©es de deux bulbes superposĂ©s et sĂ©parĂ©s par un lanternon. L’entrĂ©e est constituĂ©e de trois arcades plein-cintre avec chapiteaux. DerriĂšre et au-dessus de ces arcades se dresse, entre les deux grandes tours, un fronton en demi-cercle, percĂ© d’une fenĂȘtre de mĂȘme forme, et dĂ©corĂ© de mĂ©daillons circulaires en mosaĂŻque reprĂ©sentant le Christ et les quatre Ă©vangĂ©listes.

    Les matĂ©riaux choisis pour l’extĂ©rieur — briques pressĂ©es bichromes pour le parement, et cuivre pour les toits — concourent Ă©galement Ă  dĂ©terminer l’expression architecturale. Aux Ă©lĂ©ments architecturaux de l’édifice font Ă©cho les piliers des grilles d’entrĂ©e.

    L’intĂ©rieur rejoint la tradition byzantine et frappe le visiteur par l’ampleur de la nef. Les pendentifs, peints Ă  l’effigie des quatre Ă©vangĂ©listes, la peinture sur l’intrados de la coupole reprĂ©sentant le Christ pantocrator entourĂ© d’anges, ainsi qu’une partie des panneaux, sculptĂ©s dans le bois et dorĂ©s, de l’iconostase sont de la main d’Octavian Smighelschi (1866-1922, nĂ© Ă  Ludus) et d’Artur Coulin (1869-1912), peintre formĂ© Ă  Sibiu.

    Ailleurs dans la ville

    La chapelle Sainte-Croix (Capela Sfintei Cruci, situĂ©e dans le quartier de la gare) et son crucifix ont une histoire remarquable. À l’emplacement de cette chapelle se trouvait autrefois un couvent dominicain de la premiĂšre moitiĂ© du XIIIe siĂšcle. L’histoire du crucifix commence en 1417, lorsque l’artiste autrichien Peter Lantregen sculpte, dans un mĂȘme bloc de pierre, le calvaire monumental reprĂ©sentant JĂ©sus sur la croix entre Marie et l’apĂŽtre Jean. La croix, haute de 7,30 mĂštres, se trouvait probablement au-dessus de l’autel de l’église des Dominicains. Le siĂšge de Sibiu/Hermannstadt par les Hongrois au XVIIe siĂšcle a poussĂ© la municipalitĂ© de Sibiu Ă  dĂ©molir l’église, afin de ne laisser aux assiĂ©geants aucun point d’appui possible, l’église Ă©tant en effet sise Ă  proximitĂ©, et en dehors, des murailles de dĂ©fense de la ville. ParallĂšlement, les dominicains construisirent Ă  l’intĂ©rieur des murs un nouveau monastĂšre avec Ă©glise, l’actuelle Ă©glise des Ursulines. Le crucifix resta enseveli sous les dĂ©combres et les gravats pendant 24 ans. À partir de 1683, aprĂšs que, sur ordre de la municipalitĂ©, l’on eut dĂ©blayĂ© les gravats et dĂ©gagĂ© le crucifix monolithique, fut Ă©difiĂ©e autour du crucifix, au cours des deux siĂšcles suivants, la chapelle telle qu’elle apparaĂźt aujourd’hui.

    L’église dĂźn Groapă (Biserică Din Groapă, littĂ©ralement 'dans la fosse'), une des premiĂšres Ă©glises orthodoxes de Sibiu, fut construite entre 1788 -1789, grĂące au financement de la pieuse veuve Stana Hagi Petru Luca. L’édifice dut cependant ĂȘtre rĂ©novĂ© peu aprĂšs par ses descendants, entre 1802 et 1803, aprĂšs qu’il eut Ă©tĂ© gravement endommagĂ© par le tremblement de terre du . En rĂ©sulta un Ă©difice singulier, petite Ă©glise Ă  nef unique, dotĂ©e, Ă  son extrĂ©mitĂ© ouest, d’une tour Ă  trois niveaux. Les façades sont plutĂŽt dĂ©pouillĂ©es, des pilastres Ă  chapiteau dorique en constituant les seuls Ă©lĂ©ments dĂ©coratifs (le parement de briques apparentes, pas trĂšs heureuses esthĂ©tiquement, qui en couvre l’extĂ©rieur a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© aprĂšs 1990). À l’intĂ©rieur, oĂč rĂšgne une mĂȘme sobriĂ©tĂ©, se remarquent, appliquĂ©s Ă  la balustrade de la tribune, les portraits peints Ă  l’huile des trois fondateurs de l’église : Hagi Constantin Popp, Stana Petru Luca et Pauna Constantin. Au dĂ©but des annĂ©es 1960, Nicolae Brana (1905-1986), peintre roumain originaire d’un village des environs de Sibiu, fut chargĂ© de redĂ©corer l’intĂ©rieur de l’église ; il crĂ©a Ă  cet effet quelques Ɠuvres monumentales, notamment un Christ pantocrator et un Chemin de croix.

    Dans le cimetiĂšre jouxtant l’église reposent, outre ses trois fondateurs dĂ©jĂ  citĂ©s, plusieurs personnalitĂ©s marquantes du monde religieux roumain du XIXe siĂšcle : Vasile Moga (1774-1845), le premier archevĂȘque roumain-orthodoxe de Transylvanie, le mĂ©tropolitain Miron Romanul (1874-1898), Ion Metianu, archevĂȘque de Transylvanie entre 1875 et 1898, et mĂ©tropolitain de 1898 Ă  1916, Moise Fulea, directeur de l’école roumaine nationale de Transylvanie, le poĂšte, journaliste et pĂ©dagogue Zaharia Boiu (1836-1903), et l’écrivain Ioan Codru Dragusanu (1812-1884).

    L’église roumaine la plus ancienne de Sibiu, employĂ©e actuellement par les Roumains orthodoxes, est sise Ă  l’Ouest de la vieille ville: c’est l’église dintre Brazi (Biserica dintre Brazi, littĂ©ralement « l'Église parmi des sapins »), dĂ©diĂ©e aux saints patrons Pierre et Paul. Initialement Ă©glise grecque-catholique, elle est le premier lieu de culte en matĂ©riau durable Ă©rigĂ© Ă  l’intention de la population roumaine de la ville. Sa construction, qui eut lieu de 1778 Ă  1788, fut financĂ©e par l’évĂȘque Grigore Maior (ro). Il s’agit d’un Ă©difice Ă©clectique, mĂȘlant Ă©lĂ©ments traditionnels orthodoxes et Ă©lĂ©ments baroques, tant dans la façade qu’à l’intĂ©rieur; en particulier, l’unique nef dont se compose l’église combine une coupole reposant sur un tambour ovale — d’un usage fort frĂ©quent dans les monuments anciens de Roumanie, jusqu’au-delĂ  des Carpates — et des formes typiquement baroques, telles que pilastres massifs compliquĂ©s, entablements avec frise Ă  triglyphe, corniches proĂ©minentes, coquilles dorĂ©es en stuc, etc.

    Dans le petit cimetiĂšre prĂšs de l’église se trouvent de nombreuses tombes de personnalitĂ©s roumaines, notamment du docteur Alexandru Vaida-Voevod (1878-1950), ancien premier ministre de la Grande Roumanie, rĂ©inhumĂ© ici.

    Fortifications

    Fortifications de Sibiu.

    Sibiu Ă©tait une des villes fortes les plus importantes du sud-est de l’Europe. Au fil des siĂšcles, plusieurs enceintes dĂ©fensives furent successivement bĂąties autour de la ville, en grande partie en briques d’argile. On en distingue quatre :

    La premiĂšre enceinte, Ă©levĂ©e entre 1191 et 1224, qui englobait la ville basse et s’étendait jusqu’à l’actuelle place Huet, Ă  la lisiĂšre de la ville haute ;

    La deuxiĂšme enceinte, Ă©levĂ©e entre 1224 et 1241, qui enserrait une partie de la ville haute, dont l’actuelle Petite Place ;

    La troisiĂšme enceinte, Ă©levĂ©e entre 1357 et 1366, qui embrassait la ville haute tout entiĂšre, et dont l’emplacement correspondait au tracĂ© des voies actuelles suivantes : le boulevard Coposu (au sud-est), les rues Manejului et Movilei (au Nord-est), les rues Alexandru Odobescu et Centumvirilor (au Nord-Ouest), la rue Ioan Lupas et la place Unirii (au sud-ouest).

    La quatriĂšme enceinte, Ă©levĂ©e en 1457, qui englobait la ville basse, et suivait, d’Est en Ouest, le tracĂ© des actuelles rues Funarilor, Blanarilor, Rotarilor, Pielarilor, Zidului, Pulberariei, Croitorilor, PĂąnzarilor; elle faisait Ă  l’Ouest, dans la zone de la rue Bastionului, la jonction avec les murailles de la troisiĂšme enceinte.

    PremiĂšre enceinte

    La tour de l’Escalier (Turnul Scarilor, Sagturm), ouvrage faisant partie de la premiĂšre enceinte; sans doute la plus vieille bĂątisse de Sibiu, quoique fortement remaniĂ©e au XVIe siĂšcle.

    La tour de l’Escalier (Turnul Scarilor, en allemand Treppenturm ou Sagturm), sise place Huet, est la seule Ă  subsister des trois portes que comptait la premiĂšre muraille d’enceinte. Datant du XIIIe siĂšcle, cette bĂątisse, une massive construction en briques d’un seul Ă©tage, est le plus ancien bĂątiment de Sibiu, mĂȘme si dans sa forme actuelle il remonte Ă  l’annĂ©e 1542. Un passage voĂ»tĂ© sous le bĂątiment permet de rejoindre les escaliers qui relient la ville basse Ă  la ville haute. Jusqu’au dix-neuviĂšme siĂšcle, c’est par une ruelle escarpĂ©e (Pasajul Scarilor, Sagstiege ou Pemflingerstiege) qui longeait les murailles de la premiĂšre enceinte que l’on atteignait la ville basse. De cette enceinte, il reste ici un bout de muraille de 30 mĂštres, construit au XIIIe siĂšcle.

    DeuxiĂšme enceinte

    Sur la Piață Aurarilor (littĂ©ralement place des OrfĂšvres, Fingerlingsplatz, Ă  l'Est de la Petite Place), prĂšs de la maison no 11, peut s’observer une portion de muraille de la deuxiĂšme enceinte. Dans la cour de la maison no 4, l’on peut voir la muraille esquisser une courbe qui prolonge la forme incurvĂ©e de la face est de la Petite Place (Piață Mică). Dans la cour jouxtant la maison au no 5 se trouve une tour de dĂ©fense carrĂ©e Ă  trois niveaux, intĂ©grĂ©e Ă  une maison d’habitation.

    TroisiĂšme enceinte

    De la troisiĂšme enceinte ont Ă©tĂ© conservĂ©s de nombreux vestiges. C’est le tronçon sud-est qui est le mieux prĂ©servĂ©. Les trois lignes parallĂšles de la triple enceinte y sont encore discernables :

    • d’abord, le long de la Str. Cetatii (littĂ©ralement rue des Fortifications, Harteneckgasse, rue parallĂšle au boulevard Coposu), un alignement de trois tours fort bien conservĂ©es (la tour des Arquebusiers, Turnul Archebuzierilor ou Armbrusterturm ; la tour des Charpentiers, Turnul Dulgherilor, ou Zimmermannsturm ; la tour des Potiers, Turnul Olarilor ou Töpferturm, datant toutes trois du XVe siĂšcle); les courtines, d’une hauteur de 10 mĂštres, qui relient ces tours entre elles, ne sont en fait que des reconstructions des anciennes murailles ;
    • ensuite, le long du boulevard Coposu, une muraille haute de 10 mĂštres Ă©galement en brique rouge, laquelle offre incontestablement le coup d’Ɠil le plus impressionnant. Dans la section sud de cette muraille, vers la Piață Unirii (Hermannplatz), se trouve une plaque commĂ©morative en marbre rappelant la visite de l’empereur François Ier en 1828 ;
    • enfin un rempart de terre, entre la chaussĂ©e de l’actuel boulevard et la muraille. C’est aujourd’hui un espace vert avec arbres, appelĂ© Promenade, amĂ©nagĂ© en 1791.
    Muraille longeant la Str. Cetatii, correspondant Ă  la partie sud-est de la troisiĂšme enceinte. L’on aperçoit, en perspective, la tour des Potiers (Turnul Olarilor, Töpferturm), puis plus au loin, la tour des Arquebusiers (Turnul Archebuzierilor, Armbrusterturm).
    Muraille faisant partie de la troisiĂšme enceinte, actuellement sur le boulevard C.Coposu

    À partir du bastion Haller, ajoutĂ© Ă  l’enceinte au XVIe siĂšcle, Ă  l’extrĂ©mitĂ© nord-est du boulevard Coposu (voir ci-dessous), la troisiĂšme enceinte se dirige vers le Nord; de cette partie nord subsistent des portions de muraille le long de la Str. Manejului (rue du ManĂšge, en allemand Reitschulgasse) jusqu’à l’église des Ursulines. Ces murs, qui se composent d’une sĂ©rie d’arches soutenant autrefois le chemin de ronde, et qui sont doublĂ©s d’une deuxiĂšme muraille parallĂšle, furent Ă©difiĂ©s entre 1357 et 1366. Ce tronçon de muraille fut en fait reconstituĂ©e dans sa forme d’origine en 1976, et seul un pan de muraille de 50 mĂštres de long environ fut maintenu tel qu’il apparaissait avant cette date. Plus au Nord encore, la Str. Movilei, rue parallĂšle Ă  la Str. Avram Iancu (Reispergasse), conserve quelques vestiges des murailles de dĂ©fense qui doublaient la troisiĂšme enceinte. Au croisement du passage Scarilor (Pemflingerstiege) et de la rue Odobescu, Ă  proximitĂ© de l’ancienne mairie, se dresse la quadrangulaire tour de la Porte (Turnul Portii, Torturm, XIVe siĂšcle), un des Ă©lĂ©ments les mieux prĂ©servĂ©s de la troisiĂšme enceinte. Enfin, d’autres sections de muraille de cette mĂȘme enceinte ont Ă©tĂ© conservĂ©es prĂšs de la Strada Bastionului, c'est-Ă -dire Ă  l’extrĂȘme ouest de la vieille ville (elles s’observent le mieux depuis l’Aleea Filozofilor).

    QuatriĂšme enceinte

    Dans la ville basse, toute trace visible des plus anciennes murailles a disparu; les seuls vestiges de fortifications Ă  y subsister sont la tour Ă  Poudre et la tour des Tanneurs, mais celles-ci datent du XVe siĂšcle et appartiennent Ă  la quatriĂšme enceinte. La massive et ronde tour Ă  Poudre (Turnul Pulberariei, allem. Pulverturm ou Schiesspulverturm), au no 33 de la Str. Ocnei (Burgergasse), fut construite Ă  la fin du XVe siĂšcle Ă  l’emplacement d’un entrepĂŽt de poudre Ă  canon, et faisait partie intĂ©grante d’un complexe de bĂątiments destinĂ© Ă  dĂ©fendre la porte d’Ocna (Poarta Ocnei, Burgertor) proche. La tour des Tanneurs (Turnul Pielarilor, Gerberturm), sise Str. Pulberariei (Pulvergasse), fut Ă©rigĂ©e en 1457 sur un plan octogonal, dont les cĂŽtĂ©s mesurent environ 3 mĂštres. S’évasant au dernier de ses quatre Ă©tages, elle est dotĂ©e Ă  ce niveau de trois mĂąchicoulis par cĂŽtĂ©. Sa garde Ă©tait confiĂ©e Ă  la corporation des tanneurs. Au cours des siĂšcles, elle fut endommagĂ©e Ă  de nombreuses reprises par des incendies et explosions, et en 1638 par la foudre, mais chaque fois reconstruite.

    Tours et bastions du XVIe siĂšcle

    Au XVIe siĂšcle, des ouvrages de fortification modernes furent adjoints aux vieilles enceintes mĂ©diĂ©vales; ce sont en particulier les bastions, dont un a subsistĂ© jusqu’à nos jours, le bastion Haller, situĂ© au bout du boulevard Corneliu Coposu. Cet ouvrage en forme de fer de pique, avait une longueur totale de 223 mĂštres et dont les murs atteignaient une hauteur de 9 mĂštres, fut bĂąti en 1552 Ă  l’instigation du gĂ©nĂ©ral autrichien Castaldo, alors que Peter Haller Ă©tait maire de Sibiu.

    La Grosse Tour (Turnul Gros, en allemand Dicker Turm), de forme semi-circulaire et dĂ©passant en hauteur la muraille extĂ©rieure d’environ 25 mĂštres, fut Ă©rigĂ©e en 1540 contre la muraille est de la troisiĂšme enceinte. Ses multiples niveaux dĂ©fensifs en faisaient une vĂ©ritable machine de guerre. Cet ouvrage abrita en 1778 le premier thĂ©Ăątre de Sibiu. Il vient d’ĂȘtre entiĂšrement rĂ©novĂ© et a retrouvĂ© sa destination thĂ©Ăątrale.

    Le bastion des Mercenaires (Bastionul mercenarilor, ou Soldischbastei), bĂąti entre 1622 et 1627 pour la dĂ©fense de la ville haute, – est le dernier en date des bastions urbains. Il prĂ©sente, dans sa partie supĂ©rieure, une saillie permettant de combattre plus facilement les Ă©chelles d’assaut ; de lĂ , l’on surplombe une partie de la ville basse. Au pied du bastion se trouvent deux portes donnant accĂšs au souterrain. Sur le mur du bastion est apposĂ©e une plaque de marbre portant ce qui est sans doute la plus belle exĂ©cution des armoiries de la ville. À proximitĂ© se dressait la tour des OrfĂšvres, jusqu’à sa dĂ©molition en 1881.

    Vue gĂ©nĂ©rale de Sibiu depuis la tour du Conseil, coup d’Ɠil vers l’Ouest. À l’avant plan, tout en bas, le flanc ouest de la Petite Place, avec Ă  gauche la façade gris pĂąle Ă  pinacles de la Casa Hermes, partiellement visible (musĂ©e Franz Binder) ; au centre, le pont des Mensonges ; Ă  gauche de celui-ci, la Casa Luxemburg (façade rouge), et Ă  droite de ce mĂȘme pont, la longue façade armoriĂ©e, Ă  arcades, de la Casa Artilor (musĂ©e Emil Sigerus). Un peu plus Ă  l’arriĂšre, Ă  gauche, l’église Ă©vangĂ©lique ; Ă  gauche de celle-ci, sur la place Huet, s’aperçoit une petite partie de la façade couleur crĂšme du collĂšge Brukenthal ; Ă  droite de cette mĂȘme Ă©glise, la maison paroissiale (Pfarrhaus), en cours de ravalement. Un peu Ă  droite de celle-ci, le menu clocher en bois de l’église de l’Asile (Biserică Azilului). Si l’on suit le tracĂ© de la Strada Ocnei (qui emprunte la tranchĂ©e sous le pont des Mensonges) obliquement vers la droite, l’on aboutit Ă  une tour ronde, Ă  comble conique aplati : la tour Ă  Poudre (Turnul Pulberariei) ; plus Ă  gauche, Ă©quidistante de l’observateur, la tour octogonale des Tanneurs (Turnul Pielarilor). Plus Ă©loignĂ©, un peu Ă  droite du transept nord de l’église Ă©vangĂ©lique, le clocher blanc, Ă  bulbe, de l’église dintre Brazi. Tout Ă  l’arriĂšre-plan, le plateau transylvanien, avec tout Ă  gauche la zone d’activitĂ©s ouest, que jouxte, Ă  gauche (non visible sur la photo), l’aĂ©roport de Sibiu. Dans le lointain Ă  gauche, les Carpates mĂ©ridionales. La lucarne en forme d’Ɠil est un phĂ©nomĂšne trĂšs rĂ©pandu dans la ville.

    Culture et Ă©ducation

    Historique

    À Sibiu fut fondĂ©, le , le premier musĂ©e sur le territoire actuel de la Roumanie, le musĂ©e Brukenthal. Un deuxiĂšme musĂ©e fut ouvert en 1895 : le musĂ©e de la SociĂ©tĂ© transylvaine des Sciences naturelles, devenu musĂ©e des Sciences naturelles, sur le site de la strada Cetatii (rue de la Citadelle), prĂšs des murailles de la deuxiĂšme enceinte.

    Au dĂ©but des annĂ©es 1950, le fonds du musĂ©e Astra et celui du musĂ©e saxon d’Ethnographie furent transfĂ©rĂ©s vers le musĂ©e Brukenthal. En 1967 l’exposition permanente d’Armes et de TrophĂ©es de chasse fut ouverte au public, puis, en 1972, dans un bĂątiment historique sur la Petite Place, le musĂ©e d’Histoire de la Pharmacie.

    En 1988 fut inaugurĂ©, dans l’ancien hĂŽtel de ville, le musĂ©e d’Histoire, lequel hĂ©rita de l’essentiel de la collection numismatique et de la collection d’antiquitĂ©s romaines de Samuel von Brukenthal, ainsi que de la collection d’armes de la SociĂ©tĂ© Carpatine Transylvaine et de la collection d’histoire du musĂ©e ASTRA.

    En 1990, la section d’art populaire et d’ethnographie se dĂ©tache de l’ensemble du musĂ©e Brukenthal pour former un musĂ©e Ă  part et permanent, le musĂ©e « Astra Â».

    AprĂšs 1990 fut constituĂ© le musĂ©e national Brukenthal, vaste ensemble musĂ©al comprenant, outre le musĂ©e Brukenthal installĂ© dans le palais du mĂȘme nom (galerie d’art et bibliothĂšque), le musĂ©e d’Histoire « Casa Altemberger Â» (Ă©tabli dans l’ancien hĂŽtel de ville), le musĂ©e d’Histoire naturelle, le musĂ©e d’Histoire de la Pharmacie, et le musĂ©e de la Chasse « August von Spiess (en) Â».

    Aperçu

    Voici un aperçu schématique des musées de Sibiu :

    Ces institutions sont décrites avec quelques détails ci-aprÚs.

    Galerie d'art et bibliothĂšque Brukenthal

    Les collections initiales du baron von Brukenthal, que sont la pinacothĂšque, le cabinet des estampes, la bibliothĂšque et la collection numismatique, virent le jour pour l’essentiel entre 1759 et 1774, c'est-Ă -dire pendant la pĂ©riode oĂč il vĂ©cut principalement Ă  Vienne.

    Lorsqu’il revint Ă  Sibiu en qualitĂ© de gouverneur de la Grande-PrincipautĂ© de Transylvanie (1777-1787), le baron emporta avec lui ses collections, si bien que le calendrier de Hochmeister (Ă©diteur et libraire Ă  Sibiu) pour l’annĂ©e 1790 pouvait, en citant les attraits de la ville, faire Ă©tat de la pinacothĂšque du baron, laquelle comprenait 800 tableaux et Ă©tait disposĂ©e dans 13 salles du palais Brukenthal. Au fil du temps, les collections s’enrichirent, Ă  la fois par des acquisitions nouvelles et par des dons. Les objets de la Galerie d’Art nationale se trouvent exposĂ©s aux premier et deuxiĂšme Ă©tages du palais Brukenthal. Le palais abrite par ailleurs le Cabinet d’Estampes et la BibliothĂšque Brukenthal, qui possĂšde Ă  l’heure actuelle quelque 300 000 unitĂ©s (manuscrits, incunables, livres rares Ă©trangers, livres roumains anciens, littĂ©rature transylvanienne, livres courants et revues spĂ©cialisĂ©es).

    La Galerie d’Art nationale
    Le Martyre de Sainte Barbe, Ă©lĂ©ment de diptyque d'Ă©glise saxonne, conservĂ© dans les rĂ©serves de la galerie d’Art du musĂ©e Brukenthal.

    La collection de peinture europĂ©enne comprend environ 1 200 Ć“uvres reprĂ©sentatives des principales Ă©coles de peinture europĂ©ennes du XVe au XVIIIe siĂšcle : flamande et hollandaise (avec des tableaux de Jan van Eyck[10], Marinus van Reymerswale, Frans Floris de Vriendt, Rubens, Antoine van Dyck, Frans Snyders, Jan Fyt, Hendrick ter Brugghen, Adriaen Pietersz van de Venne, Jan Gerritsz van Bronkhorst), allemande et autrichienne (Lucas Cranach l'Ancien, Schwab von Wertinger, Christoph Pauditz, Anton Faistenberger, Hans von Aachen, Peter Strudel, Frans C. Sambach, Johann H. Schönfeld, Georg Hinz, Franz W. Tamm, Maximilian Pfeiler), italienne (Alessandro Botticelli, Tullio Lombardo, Tiziano Vecellio, PĂąris Bordone, Sebastiano Ricci, Alessandro Magnasco), espagnole et française. Les objets actuellement exposĂ©s permettent en quelque sorte au visiteur d’embrasser du regard et de comparer entre eux tous les principaux courants et styles depuis la Renaissance jusqu’au Rococo.

    Le Cabinet d’estampes

    Le fonds initial Ă©tait constituĂ© de gravures europĂ©ennes du XVIe au XVIIIe siĂšcle. Le baron Samuel von Brukenthal se mit Ă  collectionner des estampes lors de son sĂ©jour Ă  Vienne, les premiers documents attestant de l’acquisition d’estampes datant en effet de la pĂ©riode de 1775 Ă  1786. L’intĂ©rĂȘt du collectionneur se portait en premier lieu vers des gravures produites d’aprĂšs des modĂšles de grands maĂźtres de la Renaissance et du baroque, lui permettant de complĂ©ter sa collection de peinture europĂ©enne. Le fonds du cabinet d’estampes comprend prĂšs de 1 000 gravures des Ă©coles allemande, autrichienne, flamande, hollandaise, italienne, française, anglaise et suisse. Par ailleurs, 2 000 autres planches, renfermĂ©es dans des albums, illustraient des collections cĂ©lĂšbres du XVIIIe, de Paris, Vienne, Dresde, Rome, DĂŒsseldorf et Londres. Parmi les noms importants reprĂ©sentĂ©s dans la collection Brukenthal, on trouve Albrecht DĂŒrer, Jan Saenredam, Jacques Callot, Giambattista Piranesi, Giambattista Tiepolo, etc.

    Il convient de mentionner aussi la collection de graphisme transylvanien, qui rĂ©unit plus de 3 000 dessins, aquarelles et gravures, et constitue une importante source documentaire sur la Transylvanie des XVIIIe et XIXe siĂšcles. Enfin, des Ɠuvres d’artistes roumains (Theodor Aman, Stefan Luchian, Theodor Pallady, Gheorghe Petrascu, Nicolae Tonitza), acquises dans la seconde moitiĂ© du XXe siĂšcle, sont venues complĂ©ter la collection.

    La BibliothĂšque Brukenthal

    À la collection de livres rĂ©unie par le baron Brukenthal (15.972 volumes) se sont ajoutĂ©es, au fil des annĂ©es, d’autres collections, parmi lesquelles : la bibliothĂšque de la Chapelle, incorporĂ©e en 1879, dont la fondation remonte au XIVe siĂšcle, et qui comprend la bibliothĂšque du couvent des dominicains ainsi que celle de quelques patriciens de Sibiu. Ces regroupements ont permis de porter le nombre des incunables de 76 Ă  356. Plus tard encore, la bibliothĂšque a absorbĂ© Ă©galement le fonds de livres du chapitre Ă©vangĂ©lique, de l’AcadĂ©mie de droit, ainsi qu’une sĂ©rie de dons de la part de particuliers et d’institutions scientifiques de Roumanie ou d’autres pays.

    Le nombre total de volumes atteint environ 280 000, dont 442 sont des incunables, groupĂ©s dans 382 volumes.

    La bibliothĂšque comprend environ 30 000 livres rares des siĂšcles XVIe Ă  XVIIIe, parmi lesquels un grand nombre de livres illustrĂ©s de gravures de grande valeur, et produits par les imprimeries les plus en vue d’Europe ou appartenant aux plus grands Ă©diteurs de leur Ă©poque.

    Pour le XVIIIe siĂšcle, le collectionneur manifeste une prĂ©dilection pour les livres illustrĂ©s, gĂ©nĂ©ralement de petite dimension, plus particuliĂšrement ceux d’éditeurs et de graveurs français. Il y a lieu de citer aussi 1 500 livres roumains rares et une riche collection de livres transylvains (collection nommĂ©e Transilvanica). Parmi les manuscrits, mĂ©rite mention en particulier le cĂ©lĂšbre BrĂ©viaire Brukenthal (acquis en 1786 Ă  Vienne), crĂ©e aux Pays-Bas au dĂ©but du XVIe siĂšcle, sur parchemin, en minuscules gothiques, illustrĂ© de miniatures attribuĂ©es Ă  Simon Bening (1483 - 1561) et Geeraert Hornebaut (1465 - 1540).

    Musée d'histoire

    InstallĂ© dans l’ancien hĂŽtel de ville (Primaria veche, Altes Rathaus, dit aussi maison Altemberger), le musĂ©e d’Histoire a ouvert ses portes en 1984 et se compose des sections suivantes : ArchĂ©ologie prĂ©historique et antique; ArchĂ©ologie mĂ©diĂ©vale; Sceaux et Estampes; Carl Engber Collectionneur et Bibliophile; Histoire de Sibiu; MĂ©dailles et DĂ©corations; Corporations de Sibiu; Cabinet numismatique; Armes et Armures; Mouvements nationaux et culturels de Transylvanie; et Pierreries antiques et mĂ©diĂ©vales. Sont ainsi exposĂ©s: 60 000 monnaies antiques et mĂ©diĂ©vales; 39 000 piĂšces d’archĂ©ologie, auxquelles s’ajoutent 82 000 fragments provenant de fouilles archĂ©ologiques; 14 000 piĂšces dĂ©coratives et objets d’artisanat; 1 900 armes; 33 000 piĂšces graphiques documentaires.

    Musée d'histoire naturelle
    Muséum d'histoire naturelle.

    Les bases de ce musĂ©e furent jetĂ©es en 1849, lorsque fut fondĂ©e la SociĂ©tĂ© transylvaine de Sciences naturelles ('SiebenbĂŒrgischer Verein fĂŒr Naturwissenschaften zu Hermannstadt'). Les premiĂšres collections Ă©taient un herbier du XVIIIe siĂšcle, de 1 811 piĂšces, et un autre herbier, constituĂ© entre 1834 et 1882, d’environ 29 000 piĂšces. Vinrent s’y ajouter une collection ornithologique de 1853 comprenant 528 oiseaux indigĂšnes et 145 oiseaux exotiques, puis la collection ethnographique de Franz Binder (laquelle en fut cependant dĂ©tachĂ©e en 1993, pour ĂȘtre intĂ©grĂ©e au musĂ©e ASTRA) et une collection minĂ©ralogique.

    Toutes ces collections purent enfin ĂȘtre hĂ©bergĂ©es et exposĂ©es lorsque fut inaugurĂ© et ouvert au public, en 1895, l’édifice nĂ©o-classique sur la Strada Cetății (rue de la Citadelle), spĂ©cialement construit Ă  cet effet.

    Le fonds du musĂ©e comporte prĂšs d’un million de piĂšces. Ce sont : 168 000 piĂšces de botanique, 22 500 de zoologie, 12 000 de minĂ©ralogie, 7 000 de pĂ©trographie, 266 000 d’entomologie, 510 000 de malacologie (Ă©tude des mollusques), 57 000 de palĂ©ontologie, et 5 000 d’ornithologie.

    Musée d'histoire de la pharmacie
    Musée d'histoire de la pharmacie.

    Le fonds de ce musĂ©e ouvert en 1972 rĂ©unit prĂšs de 6 600 piĂšces du XVIe au XIXe siĂšcle. Celles-ci proviennent de 67 sources diffĂ©rentes, en particulier de pharmacies, de laboratoires pharmaceutiques, d’institutions mĂ©dicales et de particuliers, situĂ©s dans 32 localitĂ©s diffĂ©rentes du pays.

    Cette collection a Ă©tĂ© hĂ©bergĂ©e dans un bĂątiment sis sur la Petite Place, datant de 1568, qui a Ă©tĂ© classĂ© monument historique et dont l’architecture comporte des Ă©lĂ©ments gothiques et renaissance.

    Le musĂ©e se compose de trois salles — l’officine, le laboratoire et une salle d’exposition consacrĂ©e Ă  l’homĂ©opathie — et renferme 2900 objets: rĂ©cipients en bois, porcelaine et verre; mortiers en bronze ou en fonte; chĂąssis de balance de style viennois avec poids utilisĂ©s en pharmacie; instruments mĂ©dicaux et chirurgicaux; microscopes; bistouris; et aussi anciennes publications.

    L’officine, d’abord, Ă©lĂ©ment traditionnel de toute pharmacie, destinĂ© Ă  prĂ©senter Ă  la clientĂšle les produits pharmaceutiques, rappelle, par son dĂ©cor, les pharmacies typiques d’autrefois. Le mobilier aussi est vieux de plus d’un siĂšcle, ayant en effet Ă©tĂ© commandĂ© et exĂ©cutĂ© Ă  Vienne en 1902, spĂ©cialement pour cette pharmacie. Parmi les instruments exposĂ©s dans cette premiĂšre piĂšce (petite entorse Ă  la rĂ©alitĂ©, car aucun instrument ne se trouvait normalement dans l’officine) retient plus particuliĂšrement l’attention un mortier de bronze de 1597, l’objet le plus ancien de la collection.

    Par un Ă©troit couloir on gagne la deuxiĂšme salle, oĂč sont montrĂ©s instruments mĂ©dicaux et chirurgicaux, ciseaux et microscopes, balances de divers types, distillateurs, rĂ©cipients mĂ©talliques et de cĂ©ramique, machines Ă  broyer et travailler la matiĂšre premiĂšre, filtres, verrerie de laboratoire, etc., objets reflĂ©tant l’évolution des conceptions mĂ©dicales.

    La troisiĂšme et derniĂšre salle est consacrĂ©e Ă  l’homĂ©opathie. Celle-ci jouissait Ă  Sibiu d’une grande popularitĂ©; c’est en effet le fondateur lui-mĂȘme de cette pratique mĂ©dicale, Samuel Hahnemann, qui en fit ici la promotion; il fut le premier bibliothĂ©caire du baron Samuel von Brukenthal et exerça dans cette ville pendant prĂšs d’un an. La collection homĂ©opathique regroupe prĂšs de 2900 objets, mais la troisiĂšme salle permet de voir Ă©galement du matĂ©riel documentaire, p.ex. la premiĂšre Ă©dition de la pharmacopĂ©e roumaine, parue Ă  Bucarest en 1862, un vieux traitĂ© de botanique Ă©ditĂ© Ă  Sibiu en 1866, etc.

    Musée de la Chasse « August von Spiess »
    August von Spiess en uniforme de colonel du 64e régiment transylvain d'infanterie de l'armée austro-hongroise.

    Le musĂ©e de la Chasse « August von Spiess (en) » fut ouvert au public en 1966. En 1981, aprĂšs restauration et rĂ©organisation, il fut dĂ©placĂ© vers une coquette villa, de style roumain, qui avait appartenu au colonel-chasseur Von Spiess, autoritĂ© en matiĂšre cynĂ©gĂ©tique, qui assuma pendant de longues annĂ©es la fonction de grand veneur de la Maison royale. Le colonel, dont le nom est citĂ© dans les annales internationales de cynĂ©gĂ©tique, Ă©tait un chasseur renommĂ© et eut l’occasion de participer Ă  un long safari en Afrique, d’oĂč il rapporta un certain nombre de piĂšces de haute valeur, qui font partie aujourd’hui de la collection de ce musĂ©e. À l’heure actuelle, le fonds du musĂ©e compte 1.577 objets (dont quelques-uns ont prĂšs de 100 ans), et provient en majeure partie de trois collections importantes: la collection August von Spiess, la collection Emil Witting et la collection de la SociĂ©tĂ© transylvaine de Sciences naturelles de Sibiu.

    Le musĂ©e comprend quatre salles. La premiĂšre offre un aperçu historique des instruments et des armes de chasse, la deuxiĂšme est consacrĂ©e au gibier Ă  plumes, la troisiĂšme au gros gibier, la quatriĂšme enfin accueille des trophĂ©es de chasse en provenance d’Afrique.

    Complexe muséal national ASTRA

    Le palais de l’Association, dans le parc « Astra Â» Ă  Sibiu. À l'avant-plan, buste de George Bariț (journaliste, historien et philologue roumain).

    Le point de dĂ©part de ce musĂ©e est la fondation Ă  Sibiu, en 1861, de « l’Association transylvaine pour la littĂ©rature roumaine et la culture du peuple roumain » (Asociațiunea Transilvană pentru Literatură RomĂąnă și Cultura Poporului RomĂąn, dĂ©nomination qui est Ă  l’origine de l’acronyme ASTRA). Cette association, ayant en 1867 appelĂ© Ă  la crĂ©ation d’un « musĂ©e de grande envergure », dĂ©cide, lors de son assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale en 1897 Ă  Mediaș, d’engager les actions nĂ©cessaires pour la construction d’un Ă©difice en vue d’hĂ©berger le futur musĂ©e de l’Astra; ce sera le « musĂ©e de l’Association » (Muzeul Asociațiunii), bĂątiment nĂ©o-classique situĂ© dans l’actuel Parc « Astra Â», inaugurĂ© en 1905 par une grande exposition « ethnographique et historico-culturelle ». En 1950 cependant, pour motifs « idĂ©ologiques », le musĂ©e fut fermĂ© par la dictature communiste et ses collections rĂ©parties sur les dĂ©partements d’histoire, d’art et de sciences naturelles du musĂ©e Brukenthal.

    En 1963 est inaugurĂ©, Ă  Padurea Dumbrava, Ă  km au sud-ouest de Sibiu, un musĂ©e de plein air, le « musĂ©e des Techniques populaires », selon les concepts et les thĂšmes Ă©laborĂ©s pour le musĂ©e Astra par Cornel Diaconovici en 1905, et suivant le projet proposĂ© par l'ethnologue Romulus Vuia en 1940. En 1990, le ministre de la Culture donne son assentiment Ă  ce que le « musĂ©e des Techniques populaires » soit sĂ©parĂ© du « complexe musĂ©al de Sibiu » et se constitue en une nouvelle entitĂ© musĂ©ale, le « musĂ©e de la Civilisation populaire de Roumanie ». En 1992 intervient un changement de dĂ©nomination, le musĂ©e se nommant dĂ©sormais « musĂ©e de la Civilisation populaire traditionnelle ASTRA » (Muzeul Civilizației Populare Tradiționale ASTRA Sibiu).

    Cet Ă©comusĂ©e a une superficie de 96 ha et s’articule sur un circuit de visite d’une longueur totale de 10 km. Le musĂ©e abrite des tĂ©moignages et des monuments originaux reprĂ©sentatifs des activitĂ©s et du systĂšme de valeurs du village roumain. Y ont Ă©tĂ© rassemblĂ©s: maisons d’habitation reconstituĂ©es provenant de diffĂ©rentes parties du pays, intĂ©rieurs de maison conservĂ©s dans leur Ă©tat d’origine, outils et installations de l’industrie et de l’artisanat paysans, moyens de transport en commun traditionnels, etc. Au travers de sites particuliers et de bĂątiments (fermes, ateliers, etc.), tous les domaines d’activitĂ© sont illustrĂ©s: agriculture, Ă©levage, apiculture, pĂȘche et chasse, etc. Le fonds du musĂ©e comprend 340 bĂątiments originaux et 19 000 objets, et est subdivisĂ© en cinq grands domaines thĂ©matiques.

    Le premier domaine concerne les opĂ©rations et procĂ©dĂ©s de traitement de produits animaux et vĂ©gĂ©taux en vue de la production alimentaire. De ce domaine thĂ©matique relĂšvent : la pĂȘche (pĂȘcherie de Mahmudia–Tulcea), l’apiculture (Ă©levage d’abeilles et extraction de cire d’abeilles dans une « ferme d’abeilles » provenant de Sebesul de Jos), l’élevage de bovins et de moutons, la viticulture et la fruiticulture, et enfin le pressage des huiles et le moulage, illustrĂ©s par un groupe de moulins (Ă  bras, flottants, Ă  vent, Ă  traction animale, etc.).

    Le domaine des techniques de transport et des moyens de communication est reprĂ©sentĂ© par deux objets: le pont flottant de la riviĂšre Olt (Ă  Turnu Roșu, dans le dĂ©filĂ© de la Tour Rouge traversant les Carpates) et le « bac ailĂ© » provenant de Topalu–Constanța.

    Le troisiĂšme domaine recouvre les processus de traitement de matiĂšres premiĂšres en vue de l’obtention de matĂ©riaux de construction et d’ustensiles. Ainsi y trouve-t-on des ateliers pour le travail du bois et des mĂ©taux et des ateliers de poterie, des scieries, des ateliers de menuiserie, un four Ă  chaux, des forges, des ateliers de charronnerie, etc. Une zone plus petite est consacrĂ©e aux moyens de transport campagnards.

    Le quatriĂšme domaine a trait aux processus et procĂ©dĂ©s utilisĂ©s en peausserie et ceux utilisĂ©s pour obtenir des fibres textiles d’origine animale ou vĂ©gĂ©tale pour l’habillement et pour la fabrication d’objets d’usage courant. En font partie e.a. une ferme de Saliste (Sibiu), un moulin avec fosse de tannage de Fanete–Bihor, des ateliers ruraux de fabrication de Gura Raului, Rucar–Brașov et Polovragi–Gorj.

    Le cinquiĂšme domaine enfin, de date plus rĂ©cente, est consacrĂ© aux bĂątiments d’accĂšs public, comme p.ex. l’auberge « Hanul Rustic » (auberge rustique), construite en 1922 et provenant du canton de Harghita, oĂč il a Ă©tĂ© en activitĂ© jusqu’en 1958, ou l’auberge « CĂąrciumă din BătrĂąni » (« Auberge des Anciens Â») de Prahova. Ces deux auberges font office par ailleurs de cafĂ©-restaurant dans le musĂ©e.

    Du mĂȘme complexe musĂ©al font partie le musĂ©e d’Ethnographie universelle Franz Binder et le musĂ©e de la Culture populaire saxonne « Emil Sigerus Â».

    Musée d'ethnographie universelle « Franz Binder »
    MusĂ©e d'ethnographie universelle « Franz Binder Â».

    InaugurĂ© en 1993, le musĂ©e « Franz Binder » est le premier et aussi l’unique musĂ©e d’ethnographie extra-europĂ©enne de Roumanie. Le musĂ©e a Ă©tĂ© amĂ©nagĂ© dans un bĂątiment situĂ© sur la Petite Place (Piață Mică), Ă©difiĂ© en style nĂ©ogothique entre 1865-1867, classĂ© monument historique, connu aujourd’hui sous le nom de Casa Hermes, lequel Ă  l’origine servit de siĂšge administratif du Gewerbeverein, mais eut ensuite des destinations diverses. La collection du musĂ©e d’Ethnographie universelle « Franz Binder » s’est constituĂ©e au XIXe siĂšcle par une sĂ©rie de dons et acquisitions provenant de voyageurs ou de collectionneurs d’objets ethnologiques, au premier rang desquels le voyageur et explorateur Franz Binder (1824-1875). La plupart de ces personnes Ă©taient membres de l’Association transylvaine des Sciences naturelles (allem. SiebenbĂŒrgischer Verein fĂŒr Naturwissenschaften), laquelle a Ă©tĂ© active dans la deuxiĂšme moitiĂ© du XIXe siĂšcle et dans la premiĂšre partie du XXe siĂšcle. Une foule d’objets en provenance de toutes les parties du monde — d’Afrique du Nord, des sources du Nil, de Chine, du Japon, d’OcĂ©anie, d’Asie Mineure, du BrĂ©sil, de Laponie, d’Australie, etc. — sont venus ainsi alimenter les « collections exotiques » du musĂ©e d’Histoire naturelle, collections qui composaient le fonds d’une salle particuliĂšre restĂ©e ouverte dans le bĂątiment du musĂ©e jusqu’en 1957. À partir de 1993, les piĂšces les plus importantes de ces anciennes collections exotiques sont rĂ©apparues dans une exposition permanente — « Culture et art des peuples du monde » — du musĂ©e « Franz Binder » nouvellement crĂ©Ă©; ce sont, en particulier, la momie Ă©gyptienne dont avait fait don en 1907 le consul Hermann von Hannenheim, et une sĂ©rie d’armes nilotiques de la collection de Franz Binder. Le fonds continua de s’enrichir aprĂšs 1990 par des dons ainsi que par une politique d’acquisition et d’échanges. Sont nĂ©es ainsi : la collection « ZaĂŻre » ; une collection spĂ©ciale d’objets de provenance extra-europĂ©enne qui Ă©taient originellement des cadeaux prĂ©sidentiels; une collection de jouets traditionnels japonais obtenus grĂące Ă  un Ă©change avec le musĂ©e des jouets de Hyogo ; une collection de costumes populaires des minoritĂ©s ethniques de Chine, don de l’ambassade de Chine de Bucarest; une collection Ă©quatorienne; des donations d’objets d’IndonĂ©sie, une premiĂšre datant de 2000, une deuxiĂšme de 2003, faite par l’ambassade d’IndonĂ©sie en mĂ©moire d'Hilarie Mitrea, un mĂ©decin et naturaliste roumain transylvain originaire de Rășinari prĂšs de Sibiu, citoyen austro-hongrois, qui avait explorĂ© ce pays au XIXe siĂšcle.

    Le fonds du musĂ©e « Franz Binder », qui totalise quelque 3 000 objets, se dĂ©compose donc en deux parties: l’une, correspondant aux collections « anciennes », assurĂ©ment les plus intĂ©ressantes, comprenant des piĂšces originaires de diffĂ©rentes parties du monde (principalement du continent africain) et recueillies sur le terrain mĂȘme par des collectionneurs de la rĂ©gion, puis cĂ©dĂ©es au musĂ©e des Sciences naturelles dans la deuxiĂšme moitiĂ© du XIXe siĂšcle ; l’autre, correspondant aux collections « nouvelles », intĂ©grĂ©es dans le patrimoine du musĂ©e aprĂšs 1990.

    Musée de la culture populaire saxonne « Emil Sigerus »
    MusĂ©e de la culture populaire saxonne « Emil Sigerus Â».

    Ce musĂ©e, fondĂ© en 1997 et hĂ©bergĂ© dans la maison des Arts (Casa Artelor) sur la Petite Place, est venu combler une lacune dans la musĂ©ologie roumaine; jusque-lĂ  en effet, les contributions apportĂ©es par les Saxons, au cours des quelque huit siĂšcles de leur implantation en Transylvanie, Ă  la formation et Ă  l’enrichissement de la culture roumaine avaient Ă©tĂ© peu mises en valeur.

    Le fonds de ce musĂ©e, qui avoisine les 7 000 objets, rĂ©unit la collection Emil Sigerus, rĂ©cupĂ©rĂ©e du patrimoine de l’ancien musĂ©e carpatique (fondĂ© en 1885), et une sĂ©rie d’autres collections de haute valeur ayant appartenu Ă  des particuliers.

    Une exposition permanente, ayant pour thĂšme « La Civilisation transylvaine : artisanat des carreaux de faĂŻence (du XVe au XIXe siĂšcle) », permet au musĂ©e de valoriser ce noyau particulier, de haut intĂ©rĂȘt documentaire, de son fonds. Par le biais des carreaux de faĂŻence en effet, lesquels constituent depuis quelques dĂ©cennies un important sujet d’investigation pour les mĂ©diĂ©vistes, il est possible d’affiner notre perception de la façon dont les Roumains et les autres ethnies vivant sur le territoire de la Roumanie (Allemands, Hongrois et Sicules) ont vĂ©cu ensemble et se sont influencĂ©es rĂ©ciproquement.

    Musée des Locomotives à vapeur

    La mise au dĂ©pĂŽt Ă  Sibiu, dans les annĂ©es 1960, des anciennes locomotives Ă  vapeur de la ligne Ă  voie Ă©troite Sighișoara-Sibiu, fut l’amorce de la collection de ce musĂ©e. À partir de 1991, notamment grĂące Ă  l’action de quelques cheminots passionnĂ©s de la rĂ©gion de Brașov, d’autres locomotives, Ă  Ă©cartement Ă©troit ou standard, sont venues s’ajouter Ă  ce premier groupe.

    Le musĂ©e des Locomotives Ă  vapeur, situĂ© dans un dĂ©pĂŽt prĂšs de la gare, a Ă©tĂ© inaugurĂ© en 1994, Ă  l’occasion du centenaire de la ligne Sibiu-Cisnădie. Le fonds comprend aujourd’hui 35 locomotives Ă  vapeur, 2 grues Ă  vapeur et 2 chasse-neige Ă  vapeur, fabriquĂ©s entre 1885 et 1958. Sept parmi ces locomotives sont toujours aptes Ă  fonctionner et utilisĂ©es en diverses occasions. La plus ancienne est une Wiener Neustadt austro-hongroise de 1885 ; les autres locomotives ont Ă©tĂ© construites dans des ateliers roumains ou proviennent d’autres pays, comme l’Allemagne (Borsig, Schwarzkopf, et Henschel — une des locomotives issues de cette derniĂšre firme datant de 1894) ou les États-Unis (Baldwin).

    En langue roumaine

    Le quotidien local le plus important, mais assurĂ©ment aussi un des plus apprĂ©ciĂ©s au niveau national en Roumanie, est Tribuna Sibiului, journal politique fondĂ© en 1884, sous le titre de Tribuna, par l’écrivain et journaliste Ioan Slavici. Le journal a jouĂ© un rĂŽle important dans la vie politique et culturelle de la Transylvanie, Ɠuvrant, Ă  travers la culture, pour l’unitĂ© politique des Roumains; il combattit les latinisations excessives et favorisa le rĂ©alisme populaire, publiant de nombreux textes Ă  caractĂšre folklorique et des Ɠuvres littĂ©raires inspirĂ©es de la vie en zone rurale. Il a longtemps Ă©tĂ© le journal le plus lu de Transylvanie. Quoiqu’il eĂ»t Ă  souffrir de nombreuses pĂ©riodes d’interruption, Ă  chaque fois cependant le quotidien paraissait de nouveau, sous d’autres noms, et paraĂźt encore aujourd’hui. Y collaborĂšrent de nombreuses personnalitĂ©s connues en Roumanie telles que George Coșbuc (poĂšte), Ion Pop-Reteganul (pĂ©dagogue, prosateur, journaliste et folkloriste), Octavian Goga (poĂšte et homme politique), Ion Popovici-Bănățeanu (nouvelliste), etc.

    En , un groupe composĂ© de journalistes consacrĂ©s et de jeunes auteurs dĂ©butants fondĂšrent le titre Tribuna Sibiului, qui atteignit entre 1968 et 1989 ses plus forts tirages. Actuellement, le quotidien offre, sur 24 pages, de lundi Ă  samedi, des informations diverses, tant locales (ville et județ de Sibiu) que nationales et internationales.

    Telegraful Romñn, paraissant depuis 1853, est le journal le plus ancien de cette partie de l’Europe.

    Outre les titres mentionnés, la presse écrite à Sibiu comprend encore une mosaïque de quotidiens et hebdomadaires; nous citerons :

    • Monitorul de Sibiu, Sibianul, Ziarul de Sibiu ;
    • les revues culturelles Revista Transilvania (dont la premiĂšre parution remonte Ă  1868) et Euphorion ;
    • la revue Sibiu Business, qui se veut le reflet de la vie Ă©conomique du dĂ©partement (județ) de Sibiu, et s’adresse aux acteurs Ă©conomiques ;
    • enfin, la mairie de Sibiu publie ses annonces et fait connaĂźtre les dĂ©cisions du conseil municipal Ă  travers une publication au titre trĂšs appropriĂ© : Primăria Sibiu.

    En langue allemande

    L’hebdomadaire HermannstĂ€dter Zeitung (de) fut fondĂ©, sous son nom actuel, en 1968. Peu aprĂšs sa fondation, lorsque, sous le rĂ©gime de Ceaușescu, l’usage des toponymes allemands se trouva interdit, le nom de la publication fut changĂ© en Die Woche (La Semaine). Jusqu’en 1989, c'est-Ă -dire jusqu’à la rĂ©volution, le journal Ă©tait, de fait, le porte-voix du gouvernement roumain. Aujourd’hui, la revue n’est plus lue seulement par les Allemands de Sibiu, mais aussi, dans une mesure croissante, par des Ă©trangers qu’intĂ©resse la Roumanie, car la revue est l’unique moyen de s’informer sur la situation de la population saxonne. À l’heure actuelle, 41 pour cent du tirage (lequel a augmentĂ© de 1700 en 1995 Ă  2100 en 2007) est Ă©coulĂ© Ă  l’étranger. Le journal s’applique aussi Ă  attirer les publics jeunes. Ainsi, la rubrique « Juniorecke Â» (coin junior) fut crĂ©Ă©e Ă  l’intention des 9 Ă  14 ans, afin de consolider leurs connaissances en allemand. Pendant une pĂ©riode, un supplĂ©ment s’adressant aux adolescents de 15 Ă  18 ans, intitulĂ© HaZett, Ă©tait adjoint Ă  la revue, mais, le fort intĂ©rĂȘt initial manifestĂ© par le lectorat ne se confirmant pas ensuite, le supplĂ©ment a Ă©tĂ© supprimĂ©.

    En langue hongroise

    En langue hongroise paraüt l’hebdomadaire Szebeni Ujsag.

    Supérieur

    Sibiu est un important centre d’enseignement supĂ©rieur, comptant, en 2007, plus de 28 000 Ă©tudiants, frĂ©quentant un total de 38 facultĂ©s. Environ 12 % de la population de la ville est titulaire d’un diplĂŽme de l’enseignement supĂ©rieur.

    L’universitĂ© Lucian Blaga de Sibiu, fondĂ©e en 1990, comprenait Ă  l’origine cinq facultĂ©s: Sciences et polytechnique; Lettres; Droit et histoire; MĂ©decine; Technologie de l’alimentation et du textile. Depuis, l’éventail des facultĂ©s s’est Ă©largie incluant:

    Université Lucian Blaga.
    • La FacultĂ© de thĂ©ologie Andrei Șaguna
    • La FacultĂ© d’arts et lettres
    • La FacultĂ© Nicolae Lupu d’histoire et d’études patrimoniales
    • La FacultĂ© Simion Bărnuțiu de droit
    • La FacultĂ© Hermann Oberth d’ingĂ©nierie
    • La FacultĂ© des sciences
    • La FacultĂ© Victor Papilian de mĂ©decine
    • La FacultĂ© des sciences Ă©conomiques
    • La FacultĂ© de journalisme
    • La FacultĂ© d’agronomie, de l’industrie alimentaire et de la protection de l’environnement
    • La FacultĂ© d’enseignement Ă  distance et d’apprentissage en ligne

    Sont Ă©galement Ă©tablis Ă  Sibiu l’AcadĂ©mie militaire Nicolae-Bălcescu, la FacultĂ© de thĂ©ologie Ă©vangĂ©lique, ainsi qu’un certain nombre d’universitĂ©s privĂ©es.

    Secondaire

    Sibiu compte 20 institutions d’enseignement secondaire, dont voici les plus importantes:

    Le CollĂšge national Samuel von Brukenthal, sur la Piață Huet. À l'avant-plan: la statue de l'Ă©vĂȘque Georg Daniel Teutsch. Sur la gauche, on remarque le clocher de l'Ă©glise rĂ©formĂ©e.
    • Le collĂšge national Gheorghe-Lazăr (principalement sciences et informatique, avec quelques classes bilingues)
    • Le collĂšge national Samuel von Brukenthal (oĂč l’enseignement est dispensĂ© en langue allemande)
    • Le collĂšge national Octavian-Goga (sciences sociales, sciences et informatique)
    • Le lycĂ©e thĂ©orique Onisifor-Ghibu (informatique, sciences sociales et sports)
    • Le collĂšge pĂ©dagogique Andrei-Șaguna (formation des instituteurs, informatique, sciences sociales et sports)
    • Le lycĂ©e thĂ©orique Constantin-Noica (sciences sociales et sciences)
    • Le collĂšge agricole D. P. Barcianu
    • Le collĂšge Ă©conomique George-Baritiu
    • Le collĂšge technique des industries alimentaires Terezianum
    • Le lycĂ©e des arts
    • Le lycĂ©e thĂ©ologique baptiste Betania
    • Le groupe scolaire industriel Ă©nergĂ©tique
    • Le groupe scolaire de construction et d’architecture Charles Ier
    • Le groupe scolaire industriel de transport ferroviaire
    • Le groupe scolaire du travail du bois Avram Iancu

    Capitale européenne de la culture

    Sibiu a été désigné capitale européenne de la culture de 2007 grùce à son excellente collaboration avec Luxembourg, mais aussi grùce à ce que beaucoup voient comme une renaissance sociale miraculeuse durant ces derniÚres années. Les effets à long terme et l'impact sur les habitants de la ville sont, pourtant, assez discutés. Les médias considÚrent le statut de capitale de la culture comme une reconnaissance naturelle des mérites de la ville, tandis qu'une partie des jeunes intellectuels le voit moins comme une reconnaissance que comme une occasion en partie manquée de restaurer le patrimoine et la vie culturelle de la ville[11].

    Personnalités liées

    Jumelages

    Consulat d'Autriche.

    La ville de Sibiu est jumelée avec[12] :

    Notes et références

    1. Par exemple dans Cezar Bolliac, 1855.
    2. Louis de Jaucourt (D.J.), « EncyclopĂ©die de Diderot et d'Alembert - SÉBESTE » (consultĂ© le ).
    3. (ro) « Tab8. Populația stabilă după etnie – județe, municipii, orașe, comune », sur recensamantromania.ro.
    4. Charles Lemercier de Longpré, baron d'Haussez, Alpes et Danube ou voyages en Suisse, Styrie, Hongrie et Transylvanie, volume 2, Paris, Ambroise Dupont, 1837, pp. 302-303 (lire en ligne).
    5. Mission économique à Bucarest, « Le marché de l'immobilier et du foncier en Roumanie », .
    6. (ro) « Rezultate finale 5 iunie 2016 », sur www.2016bec.ro (consulté le ).
    7. « Aéroport de Sibiu (Roumanie) », Banque européenne d'investissement, .
    8. (ro) « Boc a inaugurat, de Ziua NaĆŁională, un tronson din centura Capitalei Ɵi a tăiat panglica centurii de la Sibiu », sur evz.ro, .
    9. Alain Constant, « Le charme préservé de Sibiu », sur lemonde.fr, .
    10. "L'Homme au chaperon bleu", portrait Ă  l'huile sur panneau de bois.
    11. « R. Al. Nica: Mirajul schimbării la față a Sibiului (Interviu) - Sibiu »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?).
    12. « Orașe Ăźnfrățite »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?), sur sibiu.ro.

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

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