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Espérantophone natif

Un espĂ©rantophone natif (« desnaska esperantisto  » ou « desnaskulo  » en espĂ©ranto) est un locuteur natif de l’espĂ©ranto, c’est-Ă -dire que c’est une des langues maternelles.

Terminologie

Caractéristiques

Histoire

Origine

Le premier exemple connu de locuteur natif date de 1919[1][2]. Toutefois, pour Renato Corsetti, il est probable qu’il y ait eu des locuteurs natifs avant cette date, l’espĂ©ranto ayant Ă©tĂ© crĂ©Ă© en 1887[3]. Dans les rapports annuels produits par l’Association universelle d'espĂ©ranto, au chapitre sur les natifs est rĂ©fĂ©rencĂ©e Emilia GastĂłn, nĂ©e le 2 juin 1904[4]. Le premier cas documentĂ© est celui de l’espĂ©rantiste britannique Montagu C. Butler (eo)[5]. Celui-ci a documentĂ© en 1921 sa propre expĂ©rience[5]. Il a parlĂ© Ă  ses trois enfants uniquement en espĂ©ranto et a Ă©tudiĂ© leur dĂ©veloppement linguistique[6][5].

Évolution

Renkontiĝo de Esperantistaj Familioj de 2004 à Mali Iđoơ, en Serbie.

Entre la fin de la Seconde Guerre mondiale et la fin des annĂ©es 1960, une lettre d’information nommĂ©e Gepatra Bulteno (Lettre d’information des parents) a publiĂ© les rĂ©sultats de plusieurs sondages concernant les enfants Ă©levĂ©s en espĂ©ranto[5]. La lettre d’avril 1957 donnait le nombre de 154 enfants dispersĂ©s dans 19 pays[7][5].

Au dĂ©but des annĂ©es 1960, une rencontre d’une semaine Ă©tait organisĂ©e pour les enfants espĂ©rantophones Ă  proximitĂ© du lieu du congrĂšs universel d’espĂ©ranto[5]. Dans les annĂ©es 1970, des rencontres des familles espĂ©rantistes (Renkontiĝoj de Esperantistaj Familioj) ont Ă©tĂ© organisĂ©es, Ă  l’initiative d’un espĂ©rantiste hongrois[5]. Chacun de ces Ă©vĂšnements a accueilli entre 20 et 50 enfants[5].

En 1987, la lettre d’information CirkulaÄ”o por Esperantlingvaj Paroj kaj Familioj (Lettre d’information pour les couples et les familles espĂ©rantistes) parait[5]. En 1987, Corsetti estimait le nombre de familles espĂ©rantistes Ă  200[8][5]. En 1995, la lettre d’information Ă©tait envoyĂ©e Ă  283 familles, avec un nombre croissant chaque annĂ©e[5]. En 1996, Corsetti estimait le nombre de familles espĂ©rantistes Ă  plus de 350[5].

Situation actuelle

Enjeux

Validation de l’espĂ©ranto

Une des critiques longtemps Ă©mises contre l’espĂ©ranto a Ă©tĂ© son absence de locuteurs natifs[9].

ProblÚmes et particularités liées aux familles espérantistes

Renato Corsetti identifie quatre problÚmes et particularités liées aux familles espérantistes[10].

Nationalité

Corsetti affirme que la majoritĂ© des familles espĂ©rantistes ne sont pas des familles internationales, c’est-Ă -dire dont les conjoints sont de nationalitĂ© diffĂ©rentes[10]. D’aprĂšs lui, sur les 350 familles dont il a connaissance, au moins deux tiers sont des familles de mĂȘme nationalitĂ©[10]. Ceci vient contredire l’idĂ©e populaire dans le mouvement espĂ©rantiste selon laquelle la plupart des familles sont internationales[10]

Genre

Corsetti note Ă©galement que dans la plupart des cas, seuls les pĂšres parlent espĂ©ranto Ă  leurs enfants, alors que les mĂšres parlent la langue locale ou une langue tierce[10]. D’aprĂšs lui, dans la littĂ©rature sur le bilinguisme chez les enfants, il est Ă©tabli que le pĂšre a un plus faible impact dans la transmission de ses langues, passant moins de temps avec les enfants[10]. Enfin, il note une diffĂ©rence de langage entre les pĂšres et les mĂšres, sans plus de dĂ©tails[10].

Notes et références

  1. (eo) Bernard Golden, « Pli da sciigoj pri la familio Kovary », Starto: Organo de ĉeÄ„a esperanto-asocio,‎ , p. 7-8 (lire en ligne)
  2. Corsetti 1996, p. 264.
  3. Corsetti 1996, p. 264-265.
  4. (eo) Universala Esperanto-Asocio, Jarlibro, vol. 1 (lire en ligne), p. 81
  5. Corsetti 1996, p. 265.
  6. (eo) Montagu C. Butler, « Infana Esperanto », Literaturo, no 12,‎
  7. (eo) Gepatra Bulteno,
  8. (en) George Saunders, Bilingual Children: From Birth to Teens, , p. 193
  9. Fiedler 2012, p. 71.
  10. Corsetti 1996, p. 266.

Bibliographie

Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article : document utilisĂ© comme source pour la rĂ©daction de cet article.

  • (en) Renato Corsetti, « A Mother Tongue Spoken Mainly by Fathers », Language Problems and Language Planning, vol. 20, no 3,‎ , p. 263–273 (ISSN 0272-2690 et 1569-9889, DOI 10.1075/lplp.20.3.05cor, lire en ligne, consultĂ© le ). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • (en) Sabine Fiedler, « The Esperanto denaskulo: The status of the native speaker of Esperanto within and beyond the planned language community », Language Problems and Language Planning, vol. 36, no 1,‎ , p. 69–84 (ISSN 0272-2690 et 1569-9889, DOI 10.1075/lplp.36.1.04fie, lire en ligne, consultĂ© le )
  • (eo) Jouko Lindstedt, « Ĉu infana Esperanto estas natura Esperanto? », Lingua, politica, cultura: Serta gratulatoria in honorem Renato Corsetti,‎ , p. 205-213 (lire en ligne, consultĂ© le )
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