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Dyslexie

La dyslexie est un trouble de la lecture et de l’écriture spĂ©cifique et durable qui apparaĂźt chez l'enfant et l'adolescent (certains auteurs l'appellent aussi dyslexie dĂ©veloppementale). Le trouble peut se traduire Ă  des degrĂ©s divers par des difficultĂ©s Ă  Ă©peler les mots, lire vite, Ă©crire, lire Ă  haute voix ou bien comprendre ce qui est lu. La dyslexie est reconnue comme un trouble spĂ©cifique du langage et des apprentissages (abrĂ©gĂ© TSLA[1]) et trouble en dys-.

Dyslexie
Description de l'image Dislexia nens.jpg.
Classification et ressources externes
CISP-2 P24
CIM-10 R48.0
CIM-9 315.02
OMIM 127700
DiseasesDB 4016
MedlinePlus 001406
MeSH D004410
Patient UK Dyslexia

Wikipédia ne donne pas de conseils médicaux Mise en garde médicale

On parle de dyslexie pour distinguer le trouble de la lecture en gĂ©nĂ©ral et plus rĂ©cemment un trouble spĂ©cifique de l'apprentissage de la lecture qui tend Ă  ĂȘtre rapportĂ© Ă  une cause physiologique. (Peinture d'Eduard Geselschap).

La dyslexie est un trouble dont les causes ne sont pas suffisamment éclaircies et qui fait l'objet de nombreuses études et débats. Dans ce contexte, définir et diagnostiquer précisément la dyslexie reste un sujet de controverse. La dyslexie est définie à la fois par des résultats à des tests de lecture comparés aux normes[INSERM_2007 1] (points de vue psychométrique et cognitif) et par des critÚres médicaux (diagnostic), comme un trouble spécifique qui exclut les causes d'origine uniquement sensorielle (problÚme de vue ou d'audition), uniquement contextuelle (sociale) ou uniquement psychologique (affective). Des études en neurosciences font l'hypothÚse d'un trouble neurologique spécifique, dont l'origine génétique est discutée.

Le diagnostic, d'ordre médical, se fait selon les critÚres précis des classements de référence que sont la classification internationale des maladies (CIM) et le manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM) (voir paragraphe diagnostic).

La compréhension des mécanismes en cause dans la, ou les, dyslexie(s), a beaucoup évolué grùce à l'imagerie cérébrale qui a mis en évidence des corrélations avec l'utilisation de différentes aires cérébrales à la lecture, notamment moindres que celles impliquées dans le langage, mais aussi accrue d'autres aires (voir paragraphe mécanismes).

Enfin, la prise en charge peut prendre diffĂ©rents aspects en fonction de la spĂ©cificitĂ© de chaque cas qui doit ĂȘtre Ă©valuĂ© par un bilan pluridisciplinaire (voir le paragraphe prise en charge). Les solutions ensuite proposĂ©es Ă  ces troubles de l'apprentissage de la lecture doivent ĂȘtre adaptĂ©es Ă  chaque cas particulier, donc la prise en charge ne se limite pas Ă  la dĂ©finition exclusive d'« une organisation cĂ©rĂ©brale diffĂ©rente » comme elle est Ă©tablie par l’association dyslexie suisse romande qui prĂ©cise « qui existe donc « dĂšs la naissance » »[2].

Présentation contextuelle

Troubles durables et spécifiques du développement, les troubles en dys-

La dyslexie fait partie des troubles spĂ©cifiques durables de l’acquisition communĂ©ment appelĂ©s « dys- » : la dysphasie (du langage oral), la dyscalculie (du calcul) et la dyspraxie (du dĂ©veloppement des coordinations et praxies)[3]. Les troubles spĂ©cifiques et durables des apprentissages (dys-) sont spĂ©cifiques car ils affectent un seul secteur de la cognition, et ne sont pas des troubles cognitifs ou intellectuels gĂ©nĂ©raux. Ces troubles spĂ©cifiques ont pour particularitĂ© que, « on ne peut leur assigner, en l'Ă©tat actuel des connaissances, une cause organique, psychiatrique ou sociologique[4] ». Leurs causes restent largement dĂ©battues (voir ci-dessous).

Parmi ces troubles d'apprentissage, la dyslexie est celui qui est le plus souvent diagnostiqué[5].

Handicap

En France, dĂšs 1990, est reconnu dans une note de service[6] un nouvel handicap : la dyslexie, et les recommandations se portent immĂ©diatement sur une prise en charge multi-disciplinaire, afin d’éviter « une forme de sĂ©grĂ©gation » de ces enfants en difficultĂ© aux « capacitĂ©s intellectuelles rĂ©elles ».

La dyslexie est reconnue comme un handicap par l'OMS depuis 1993.

L'OMS avait depuis les années 1980 développé une approche environnementale du handicap. Contrairement à l'approche médicale du handicap qui prévaut jusque dans les années 1970 et qui désigne une déficience de l'individu, l'approche environnementale est définie ainsi : « Le dyslexique est ainsi reconnu handicapé par un rapport plus difficile au langage qui le défavorise, mais sans présomption de cause. Il peut s'agir d'une défaillance physiologique aussi bien que d'un décalage fonctionnel, un mode de fonctionnement alternatif qui ne serait défavorable à l'individu que par l'effet du contexte culturel prédominant. »

ÉpidĂ©miologie

Cette difficultĂ© d'apprentissage de la lecture est relative Ă  la scolaritĂ©, voire Ă  l'Ă©ducation et la pĂ©dagogie, mais en tant que trouble spĂ©cifique de l'individu elle se rapporte aussi Ă  la psychologie et la mĂ©decine qui la rĂ©pertorient et la dĂ©finissent dans leurs classements : CIM, DSM. Si « la cause exacte de la dyslexie n’est pas encore connue » on dĂ©piste nĂ©anmoins un trouble dont « l’origine est neurologique et la cause gĂ©nĂ©tique »[7] car certains chercheurs affirment l’existence d'une origine biologique[8] - [9] mĂȘme si des doutes sont Ă©mis[10], certains allant jusqu'Ă  affirmer que la dyslexie, comme trouble cognitif spĂ©cifique, n'existe pas[11].

Les critĂšres de dĂ©finition, d'inclusion ou d'exclusion restent discutĂ©s. Si on parle de 8 Ă  12 % de la population mondiale touchĂ©e selon l'OMS, le rapport d'expertise de l'INSERM en 2007 indique que la prĂ©valence du trouble ne fait pas l'objet de consensus car « les critĂšres peuvent varier d’un auteur Ă  l’autre et les seuils Ă©galement[INSERM_2007 2] ». « Si le choix se porte sur 1 Ă©cart type, dans une distribution normale on trouve 16 % d’individus sous le seuil. Si on choisit 2 Ă©carts-types (comme proposĂ© par la classification internationale CIM-10), on n’en trouve plus que 2,5 %[INSERM_2007 1] ».

En France, on estime néanmoins que « les élÚves qui présentent des difficultés de lecture et d'orthographe, dues à un trouble de la reconnaissance des mots, appelés dyslexiques et dysorthographiques, sont estimés à environ 5 à 8 % de la population scolarisée. » « Il est important de distinguer parmi les enfants faibles lecteurs ceux qui présentent de simples difficultés de lecture (retard simple) et ceux dont les faibles compétences en lecture résultent d'un trouble cognitif (les enfants dyslexiques)[12]. »

Évolution des critùres

L'histoire du trouble attribue la premiĂšre description Ă  l’ophtalmologiste Allemand Oswald Berkhan, en 1881, et la dĂ©nomination Ă  Rudolf Berlin, en 1887, mais sa formalisation date seulement de 1991 quand l'Organisation mondiale de la santĂ© reconnaĂźt la spĂ©cificitĂ© d'un trouble du dĂ©veloppement des acquisitions scolaires et le classe parmi les handicaps[13].

Entretemps, en 1929, le neurologue Samuel T. Orton distingue des dyslexies acquises à la suite d'une lésion cérébrale, chez des personnes qui lisaient tout à fait normalement avant cette atteinte du systÚme nerveux central. Appelé aussi alexie, ce cas neurologique est alors distingué des autres dyslexies liées à l'apprentissage, et dites « développementales ».

DĂ©crit par Pringle et Morgan dĂšs 1896, ce trouble de l'apprentissage est d'abord non exclusif et inclut toutes les causes comme le prĂ©cise encore Krik en 1963[14] ; mais Ă  la recherche d'une singularitĂ© spĂ©cifique, on distingue « un ensemble de difficultĂ©s des apprentissages qui ne peuvent ĂȘtre attribuĂ©es ni Ă  un retard intellectuel, ni Ă  un handicap physique, ni Ă  des conditions adverses de l’environnement. »[INSERM_2007 3].

Cette spĂ©cificitĂ© dont l'attribution Ă  la gĂ©nĂ©tique est trĂšs dĂ©battue trouve nĂ©anmoins un Ă©cho physiologique observable en Imagerie cĂ©rĂ©brale depuis les annĂ©es 1990, par exemple par IRM fonctionnelle, « l’activitĂ© cĂ©rĂ©brale de 144 enfants, dyslexiques et tĂ©moins, rĂ©alisant des tĂąches liĂ©es Ă  la lecture ». Les enfants tĂ©moins activent des aires prĂ©cises du cortex gauche, ainsi qu’une zone frontale impliquĂ©e dans le langage, lĂ  aussi Ă  gauche. Les dyslexiques « compensent » la moindre activitĂ© de ces zones en utilisant des rĂ©gions plus ou moins symĂ©triques de l’hĂ©misphĂšre droit, et s’appuient beaucoup plus sur les aires frontales des deux cĂŽtĂ©s[15].

RĂŽle du contexte

Certains facteurs environnementaux influencent les taux de dyslexie. Ces facteurs sont notamment l’origine sociale et l’environnement linguistique[INSERM_2007 4].

L'environnement linguistique désigne notamment la langue parlée, car les langues à plus forte transparence orthographique sont moins handicapantes. Les enfants dyslexiques qui doivent maßtriser des langues transparentes comme l'italien ou l'espagnol lisent le plus souvent sans erreur ; leur trouble se manifeste essentiellement par une lenteur de lecture . Au contraire, les erreurs de lecture (déformation des mots, décodage partiel) sont fréquentes dans les langues à l'orthographe opaque comme l'anglais ou le français. Dans ces langues, le trouble affecte à la fois la qualité (exactitude) et le temps de lecture.

On définit ainsi un trouble de l'apprentissage dont les mécanismes seraient internes, physiologiques, cognitifs, mais qui restent néanmoins sensibles à l'environnement. La synthÚse du rapport de l'INSERM le précise ainsi :

« MĂȘme si la dĂ©finition de ces troubles dans les classifications exclut une origine culturelle, sociale, Ă©conomique, pĂ©dagogique ou psychologique, cela ne signifie pas pour autant que ces facteurs ne jouent pas un rĂŽle[INSERM_2007 5]. »

Diagnostic

L'OMS classe la dyslexie parmi les handicaps et les maladies en général (par le CIM), mais une déficience cognitive directement identifiable sans passer par les effets constatés reste insaisissable par les chercheurs. Alors on propose 3 critÚres de définitions[INSERM_2007 6] :

  • critĂšre de « discordance » (discrepancy) entre les difficultĂ©s Ă  des Ă©preuves liĂ©es au trouble en question et les bonnes performances Ă  d’autres Ă©preuves cognitives ;
  • critĂšre d’exclusion : les troubles ne doivent pas avoir comme cause primaire ni un retard global, ni un handicap sensoriel, ni un environnement dĂ©favorable (pĂ©dagogie inadaptĂ©e, niveau socioculturel insuffisant, diversitĂ© linguistique), ni troubles mentaux avĂ©rĂ©s ;
  • le trouble est dĂ» Ă  des facteurs intrinsĂšques Ă  l’enfant (ce point dĂ©rive directement des deux prĂ©cĂ©dents et met l’accent sur l’origine neurobiologique des troubles).

Bilan pluridisciplinaire

Diagnostiquer « c'est identifier le trouble, en précisant le caractÚre spécifique et la sévérité de celui-ci. Le diagnostic pluridisciplinaire s'appuie sur un bilan médical, orthophonique et (neuro) psychologique »[16].

La FĂ©dĂ©ration française des Dys prĂ©cise que « compte tenu de la difficultĂ© de poser un diagnostic, la composition d’équipes plurielles permet de bĂ©nĂ©ficier de regards croisĂ©s et d’une complĂ©mentaritĂ© des approches pour considĂ©rer l’enfant dans sa globalitĂ© »[17].

De son cĂŽtĂ©, l'INPES explique ainsi que « La dĂ©marche diagnostique s’appuie sur un bilan complet Ă  la recherche de troubles « dys », mais aussi de troubles auditifs, visuels, etc. Ce bilan sert Ă©galement Ă  prĂ©ciser la nature et l’intensitĂ© du trouble. Enfin, il va permettre d’élaborer un projet d’accompagnement »[18].

Le diagnostic de dyslexie suppose donc un bilan pluridisciplinaire (médecin, psychologue, orthophoniste) qui permet d'éliminer d'autres causes possibles des difficultés rencontrées (diagnostic différentiel). Ce bilan vise également à caractériser le degré de sévérité du trouble (associations d'autres types de déficits ou comorbidités) et à cerner le profil cognitif de l'enfant (déficits cognitifs associés ou processus préservés). Ce bilan pluridisciplinaire doit enfin conduire à proposer des réponses adaptées aux besoins de l'enfant en termes d'aménagements scolaires, de prise en charge éducative et de remédiation personnalisée.

Selon les références médicales

La dyslexie apparaßt dans la classification internationale des maladies (CIM) de l'OMS en 1994, et dans le manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM) de l'American Psychiatric Association. Ces approches médicales visent à identifier et à différencier les troubles les uns des autres mais le CIM-10 rend le trouble spécifique de la lecture « prédominant par rapport à tous les autres troubles de l'apprentissage, comme la dyscalculie, tandis que le DSM-IV permet de porter plusieurs diagnostics. »[INSERM_2007 7]

Ainsi les critĂšres exacts sont formulĂ©s diffĂ©remment selon les sources et les dates alors que la dĂ©nomination mĂȘme Ă©volue. La CIM parle de dyslexie et autres troubles de la fonction symbolique[19], et « le DSM-5 utilise le terme de « trouble d’apprentissage » en considĂ©rant qu’il appartient Ă  la fois au domaine de l’éducation et de la psychologie. »[1]

Évolutions et critiques

Sur le terrain elles sont souvent ignorĂ©es et des scientifiques visent Ă  utiliser des critĂšres plus intrinsĂšques[INSERM_2007 10]. Des critĂšres, d'origine neurobiologique, ont Ă©tĂ© ajoutĂ©s par certains Ă  leur dĂ©finition[20], voire hĂ©rĂ©ditaires[21] - [22], mĂȘme si cela est discutable pour d'autres[23].

Le rapport de l'INSERM de 2007 conclut à un certain accord de définition mais des critÚres et des interprétations variables[INSERM_2007 11], et précise qu'« il existe une grande diversité de théories explicatives de la dyslexie ... due à plusieurs facteurs :

  • il existe sans doute plusieurs causes distinctes de la dyslexie, et donc plus d’une thĂ©orie pourrait ĂȘtre correcte, chacune pour un sous-ensemble de la population dyslexique ... ;
  • la prĂ©sentation clinique de la dyslexie est complexe, incluant de nombreux symptĂŽmes.... Chacun de ces symptĂŽmes a donnĂ© lieu Ă  des spĂ©culations thĂ©oriques ;
  • la dyslexie est frĂ©quemment comorbide avec d’autres troubles dĂ©veloppementaux ...[INSERM_2007 12] »

Types de dyslexies

Différentes formes de dyslexie développementale ont été décrites, elles sont diversement étudiées ou reconnues :

  • la dyslexie visuelle[24] rĂ©sulterait d'un dĂ©ficit du systĂšme visuel au niveau attentionnel, mais il n'y a pas de consensus. Des difficultĂ©s de lecture des mots abstraits et des erreurs de type visuelles (omission, substitution, etc.) sont observĂ©es ;
  • la dyslexie par nĂ©gligence[25] est caractĂ©risĂ©e par des difficultĂ©s Ă  focaliser son attention souvent sur les lettres finales d'un mot, quel que soit le sens de lecture de la langue ;
  • La dyslexie profonde[INSERM_2007 13] est caractĂ©risĂ©e par une difficultĂ© accrue Ă  lire les mots exprimant des notions abstraites. GĂ©nĂ©ralement associĂ©e Ă  des dĂ©ficiences intellectuelles, cette distinction n'est gĂ©nĂ©ralement pas jugĂ©e pertinente, ni conforme aux critĂšres de dĂ©finitions modernes de la dyslexie dĂ©veloppementale.
  • la dyslexie phonologique[26] se caractĂ©rise par une incapacitĂ© Ă  utiliser la voie phonologique. Les mots sont difficilement analysĂ©s. Ce qui explique les difficultĂ©s Ă  lire et orthographier les pseudo mots ainsi qu'Ă  diffĂ©rencier et mĂ©moriser les sons correspondant aux syllabes ;
  • la dyslexie de surface[27] rĂ©sulte d'un dysfonctionnement de la voie lexicale. Les mots irrĂ©guliers sont lus comme des mots rĂ©guliers et sont difficiles Ă  orthographier. Il peut y avoir des erreurs visuelles comme confondre des lettres proches graphiquement « d » et « b » ;
  • la dyslexie mixte[28] rĂ©sulte d'un dysfonctionnement qui concerne la voie phonologique et la voie lexicale Ă  des degrĂ©s diffĂ©rents. Des troubles de la mĂ©moire Ă  court terme lui sont associĂ©s avec la prĂ©sence de troubles du langage.

MĂ©canismes

Des chercheurs ont identifié des corrélations entre la dyslexie et des mécanismes divers, allant du linguistique au biologique, en passant par tout ce qui intervient entre le langage et son traitement par le cerveau.

Cartographie non-exhaustive des types de dyslexies dĂ©veloppementales selon Dr. N. Friedmann[29]. À chaque perturbation sur les voies visuelles, phonologiques, lexicales ou sĂ©mantiques, symbolisĂ©es par les croix rouges, correspondrait un type de dyslexie. (Vous ĂȘtes invitez Ă  zoomer sur le fichier svg).

S'il n'existe pas de consensus sur ce que pourrait ĂȘtre une Ă©ventuelle cause de la dyslexie, il en existe sur l’existence de singularitĂ©s dans le fonctionnement des dyslexiques observĂ©es par l'imagerie cĂ©rĂ©brale ainsi que sur la prĂ©sence de facteurs aggravants identifiĂ©s statistiquement.

Ainsi depuis Helmer Myklebust en 1965[30], des chercheurs et chercheuses caractérisent des types et sous-types de dyslexies. Telle est le cas de Naama Friedmann qui propose sur la base d'un modÚle de la lecture d'un mot isolé, 19 types de dyslexies développementales[29] - [31]:

  • Agnosie visuelle des lettres
  • Dyslexie d'identification des lettres[32]
  • Dyslexie de positionnement des lettres[33]
  • Dyslexie de la sortie visuelle[34]
  • Dyslexie du tampon d'entrĂ©e graphĂ©mique
  • Dyslexie de nĂ©gligence -mot[35]
  • Dyslexie de nĂ©gligence -texte[36]
  • Dyslexie attentionnelle
  • Dyslexie de surface[37] Âč:
    • de sortie lexicale
    • inter-lexicale
    • phono-lexicale
  • Dyslexie des voyelles[38]
  • Dyslexie phonologique : conversion
  • Dyslexie du tampon phonologique
  • Dyzlegzie
  • Dyslexie profonde (3 types)
  • Dyslexie directe (Hyperlexie).

Cognition du verbal

Schéma de correspondance entre des mots anglais écrits (graphÚme) le son associé aux voyelles (phonÚme). Comme le français, l'anglais n'est pas une langue transparente donc il n'y a pas de logique globale et réversible ce qui est un facteur aggravant du handicap dyslexique.

Divers travaux neuro-scientifiques récents associent le trouble dyslexique à l'association des systÚmes sensoriels visuel et auditif[39]. De ce point de vue, la difficulté réside dans la nécessité d'intégrer des données globalement paradoxales lorsqu'elles sont traitées conjointement sur ces deux plans. Par exemple « a + e + u », l'« eau » se prononce « o » ; l'exception détruit la rÚgle globale de correspondance. Si l'identification du signe linguistique renvoie autant au son /a/ qu'à la lettre « a » alors le mot « eau » perturbe cet apprentissage.

Les aires cérébrales verbales du cerveau, situées à gauche, ont plutÎt tendance à indexer chaque nouvelle donnée indépendamment les unes des autres, elles ne sont donc pas sensibles aux incohérences globales des signes linguistiques. On retrouve bien à l'imagerie cérébrale une moindre activation des parties verbales du cerveau chez les enfants dyslexiques, mais aussi une suractivation d'autres aires, comme leurs symétriques dans le cerveau droit[15].

On observe ainsi un traitement cérébral non pas moindre mais autre, inapproprié aux singularités linguistiques des langues contenant des paradoxes dans les correspondances visuelle et auditive, ce qui rejoint les déductions faites à partir de la linguistique.

Linguistique

Le fonctionnement neurologique associĂ© Ă  la dyslexie a un caractĂšre universel, avec un mĂȘme pourcentage de personnes concernĂ©es quelle que soit la langue d'origine de l'individu. Par contre le degrĂ© de sĂ©vĂ©ritĂ© du trouble de l'apprentissage et le pourcentage de diagnostic de dyslexie est fortement liĂ© Ă  la langue utilisĂ©e en fonction de la diffĂ©rence qu'il peut y avoir dans cette langue entre la forme Ă©crite (le graphĂšme) et la forme sonore (le phonĂšme).

Divers travaux ont démontré la moins grande fréquence du diagnostic de dyslexie dans les pays utilisant une « langue transparente » (comme l'italien, l'espagnol, ou encore l'allemand) par rapport à ceux utilisant une « langue opaque » (comme l'anglais)[40].

La langue française occuperait Ă  cet Ă©gard une position intermĂ©diaire, liĂ©e Ă  une forte opacitĂ© dans le sens oral Ă©crit (par exemple prĂ©dire l'orthographe d'un mot se terminant par le son « o ») alors que dans l'autre sens (prĂ©dire la prononciation d'une forme orthographique), il y a moins de variabilitĂ©, donc moins de difficultĂ©s (hormis les mots dits irrĂ©guliers comme « femme », « monsieur », « fusil », « baptĂȘme » ). De tels mots irrĂ©guliers sont trĂšs rares (voire inexistants) en espagnol, par exemple, alors qu'ils sont trĂšs frĂ©quents en anglais, oĂč il existe par ailleurs une grande variabilitĂ©, dans l'autre sens, des rĂšgles de conversion grapho-phonĂ©mique (par exemple le nombre important de prononciations de la dĂ©sinence ough, qui, selon le mot dans lequel elle est utilisĂ©e, peut se prononcer de quatre ou cinq façons diffĂ©rentes).

En ce qui concerne les langues asiatiques (de type logographique), un dyslexique japonais ("prononçant" des kanji) aurait moins de difficultés à lire qu'un dyslexique français. Car les Kanji sont des signes à valeur sémantique[41] alors que le français est composé de lettres alphabétiques à valeur phonologique et orthographique. Cela se traduit au niveau anatomique par des différences d'activations cérébrales[42].

Quelle que soit la langue parlĂ©e, le caractĂšre imaginable d'un mot est un facteur qui peut jouer en faveur des personnes dyslexiques[43]. Un mot qui peut ĂȘtre rattachĂ© Ă  un Ă©lĂ©ment concret sera plus facilement lu qu'un mot qui renvoie Ă  une abstraction, ce qui renvoie encore Ă  la notion de traitement plus global, ou diffus.

Neurologie

Lors du traitement verbal, les lobes pariétaux du cerveau (représenté ci-dessus) sont relativement moins activés dans le cerveau gauche des dyslexiques, mais plus activés dans leur cerveau droit .

Un fonctionnement neurologique spécifique associé à la dyslexie est mis en évidence[44], ce qui fait dire à certains qu'il y a bien une « biologie de la dyslexie »[n 1], sous entendu un rapport aux mécanismes fonctionnels du corps.

Un lien avec la latéralisation cérébrale a été suspecté de longue date[45] et plus récemment mis en évidence grùce à l'électroencéphalogramme : dans une activité de langage, et par rapport à la norme, les dyslexiques ont de façon quasi systématique une activité réduite du lobe pariétal gauche et une activité plus importante du lobe droit[46].

Un dĂ©faut de fonctionnement des aires verbales du cerveau situĂ© dans le cerveau gauche, est donc recherchĂ© chez les dyslexiques. Les travaux de Galaburda et collaborateurs, aux États-Unis, ont Ă©tĂ© les premiers Ă  mettre l'accent sur une anomalie potentielle de la maturation neuronale de ces aires, plus particuliĂšrement un trouble des Ă©tapes prĂ©coces de leur maturation que sont la migration neuronale et la croissance axonale[47].

Mais les aires cĂ©rĂ©brales nĂ©gligĂ©es par les dyslexiques peuvent aussi ĂȘtre rĂ©activĂ©es par la rĂ©Ă©ducation, car le fonctionnement cĂ©rĂ©bral peut Ă©voluer – on parle de plasticitĂ© neuronale. On a ainsi observĂ© une meilleure activation des aires cĂ©rĂ©brales du verbal, comme le cortex tempo-pariĂ©tal gauche, aprĂšs un processus de remĂ©diation centrĂ© sur les processus auditifs et l'entraĂźnement au langage oral. Cette amĂ©lioration est en corrĂ©lation avec l'Ă©volution des capacitĂ©s relatives au langage[48] - [49].

Le laboratoire de psychologie et neurocognition de Grenoble, en France, (Dr Sylviane Valdois) propose en 2007 d'explorer une « hypothĂšse complĂ©mentaire selon laquelle un bon nombre des dyslexies seraient dues Ă  des troubles d'ordre visuel »[50]. Les personnes qui seraient touchĂ©es par cette forme de dyslexie n'auraient pas la facultĂ© d'identifier simultanĂ©ment le mĂȘme nombre de lettres que les personnes non atteintes.

Une autre approche consiste Ă  rechercher ces anomalies chez des enfants avant mĂȘme l'apprentissage de la lecture, en comparant par exemple des enfants gĂ©nĂ©tiquement Ă  risque de dyslexie (par la prĂ©sence de cas dans leur famille) Ă  ceux n'en possĂ©dant pas[51]. (Voir partie suivante)

Le groupe de recherche d'Anne-Lise Giraud explore les bases neurales du langage (plus particuliĂšrement la parole et ses pathologies[52]), au moyen de l’électrophysiologie humaine et des neurosciences computationnelles. Le groupe mĂšne des recherches sur les traitements possibles de la dyslexie[53]. La publication la plus influente[54] concerne le rĂŽle des oscillations neuronales dans le traitement dynamique de la parole[55] et les consĂ©quences de leurs anomalies dans la dyslexie[56] et l'autisme[57].

Génétique

L'implication de la génétique est induite par plusieurs données : 70 % des dyslexiques ont des antécédents familiaux[58] et la dyslexie touche majoritairement des garçons (trois fois plus que de filles)[59].

Plusieurs Ă©quipes scientifiques ont affirmĂ© avoir dĂ©couvert « le gĂšne de la dyslexie ». En rĂ©alitĂ©, ils n'ont pas identifiĂ© un, mais plusieurs gĂšnes diffĂ©rents (quatre en 2006)[n 2], tous impliquĂ©s dans un mĂȘme mĂ©canisme : la migration neuronale, c'est-Ă -dire la mĂ©thode par laquelle les neurones voyagent de leur lieu de naissance Ă  leur position finale dans le cerveau. Elle se dĂ©roule pendant le dĂ©veloppement de l'embryon. À ce stade, il y aurait un dĂ©faut dans la migration des cellules neuronales[60]. La cause serait une inactivation anormale de certains gĂšnes se situant sur le chromosome 6, se traduisant au niveau cellulaire par un regroupement atypique de cellules neuronales dans la rĂ©gion superficielle du lobe temporal et prĂ©frontal gauche. Cela aurait des consĂ©quences sur les fonctions du langage.

Un projet de recherche a été lancé en septembre 2006 pour trouver des réponses sur ce sujet. Les participants sont l'INSERM, le CNRS et l'institut Pasteur. Nommé Genedys, il fait partie du projet à l'échelle européenne Neurodys[61].

Lacune


La rotation mentale est un processus qui permet de faire pivoter mentalement l'image d'un objet ou d'une lettre, dans des directions différentes de l'espace[62] (bi-dimensionnel et tri-dimensionnel). Une défaillance au niveau de ce processus chez les dyslexiques entraßnerait une incapacité à reconnaßtre une lettre normale d'une lettre en miroir[63]. Ce qui entraßnerait des difficultés dans la correspondance graphÚmes en phonÚmes. Les études actuelles[64] s'intéressent à l'hypothÚse d'un déficit cérébelleux qui serait à l'origine d'un déficit dans la rotation mentale.


 ou différence

L'hypothĂšse inverse est faite par Ronald Dell Davis, dyslexique lui-mĂȘme, qui explique une hyper capacitĂ© Ă  la circulation mentale dans l'espace, efficace pour les objets mais qui crĂ©e de la dĂ©sorientation relativement aux symboles (dont les mots) qui ne sont pas relatifs Ă  l'espace mais Ă  une subjectivitĂ© collective. Cette absence de relativitĂ© Ă  l'espace dĂ©soriente et donne une impression de « mal de mer » voire des nausĂ©es, compensĂ©es par le mouvement (se lever, taper du pied, etc.). La cause serait ainsi le traitement du verbal – qui renvoie implicitement Ă  sa propre unitĂ©[n 3] – par d'autres zones cĂ©rĂ©brales qui n'indexent pas ainsi, on parle par exemple de pensĂ©e visuelle ou du cerveau droit entre autres.

Pour rĂ©soudre ce problĂšme, Ronald Dell Davis dĂ©fend une solution qu'il prĂ©tend particuliĂšrement efficace : utiliser la subjectivitĂ© spatiale. Sa mĂ©thode consiste Ă  demander au dyslexique de circuler en pensĂ©e dans l'espace rĂ©el qui l'entoure, comme une camĂ©ra extĂ©rieure Ă  lui-mĂȘme, puis de revenir se placer au niveau de sa propre tĂȘte. Il recrĂ©e ainsi en reprĂ©sentation visuelle la subjectivitĂ© implicite des logiques verbales rarement explicitĂ©e, mais indispensable pour dĂ©finir ce qui est juste. Le sens de la lettre, la notion de direction (haut, bas, gauche, droite...), de prĂ©sent ou de passĂ©, et bien d'autres choses qui posent typiquement problĂšme aux dyslexiques, reposent sur ce positionnement qui reste une prĂ©cision inutile pour la pensĂ©e verbale.

Il prĂ©sente ainsi la dyslexie comme un possible effet secondaire au mĂȘme titre que l'hyperactivitĂ© et les autres « dys- » (dysgraphie, dyscalculie, etc.)[65].

Psychanalyse

La psychanalyse (et certaines psychologies cliniques qui s'en inspirent) propose d'autres voies de compréhension liées à l'affect. Françoise Dolto rapporte un exemple de dyslexie acquise collective lors de l'évacuation des jeunes Parisiens, loin de la capitale, avec leurs institutrices. L'explication proposée plus tard par Guy Rosolato ou Gérard Haddad sera une difficulté dans la structuration psychique et en particulier dans les images d'identification parentale. Celle-ci exprimerait un dysfonctionnement entre identité sexuelle, organisation de la personnalité et signifiants symboliques[66].

Selon cette approche, le symbole demanderait, pour ĂȘtre facilement assimilĂ©, d'avoir une construction psychologique proche de celle qui l'a engendrĂ©. Il serait liĂ© Ă  une reprĂ©sentation subjective du monde en gĂ©nĂ©ral, et donc du schĂ©ma familial constitutif en particulier. Toutefois, la grande majoritĂ© des chercheurs sont d'accord pour reconnaĂźtre que ce type de mĂ©canisme Ă  l'origine de troubles de la lecture est vĂ©ritablement exceptionnel, et que rien n'indique que la nature de la difficultĂ© observĂ©e puisse ressembler Ă  une dyslexie habituelle. Du reste, la rĂ©cupĂ©ration brutale, « quasi-miraculeuse », des facultĂ©s de lecture lors de troubles psycho-affectifs, les distingue bien d'une « vraie dyslexie » qui ne peut s'amĂ©liorer que sous l'effet d'une rĂ©Ă©ducation souvent longue de plusieurs annĂ©es.

Anatomie de la fovéa

Le , deux chercheurs français, Guy Ropars et Albert Le Floch, pensent avoir trouvĂ© une cause anatomique potentielle de la dyslexie au niveau de la fovĂ©a dont la forme serait symĂ©trique entre les deux yeux chez les personnes dyslexiques[67] - [68] - [69]. Chez les sujets du groupe contrĂŽle (les « non dyslexiques »), l'asymĂ©trie Ă©vite le phĂ©nomĂšne de confusion des « images-miroirs » retrouvĂ© dans la dyslexie[70]. À la lumiĂšre de ces dĂ©couvertes, les consĂ©quences de la dyslexie pourraient ĂȘtre amĂ©liorĂ©es grĂące Ă  « une sorte de lampe stroboscopique Ă  LED »[71] Ă  utiliser pendant la lecture, et une nouvelle mĂ©thode « relativement simple » de diagnostic envisagĂ©e[72]. Aucune Ă©tude clinique sur l'efficacitĂ© de cette mĂ©thode n'a cependant Ă©tĂ© encore publiĂ©e[73].

Prise en charge

Pour certains « la dyslexie est un trouble dĂ©veloppemental caractĂ©risĂ© par une organisation cĂ©rĂ©brale diffĂ©rente, qui existe donc “dĂšs la naissance” »[2], mais ce qui est Ă  soigner n'est de toute façon pas cette organisation qui ne se guĂ©rit pas[74] (et qui n'est d'ailleurs pas nĂ©cessairement lacunaire Ă  tout point de vue), mais le handicap Ă  la lecture qui est susceptible d'en rĂ©sulter.

Si ce trouble handicapant est diagnostiquĂ© assez tĂŽt, aux alentours de 7 ans avec l'apprentissage scolaire de la lecture, des mĂ©thodes adaptĂ©es au cas particulier de l'enfant sont mises en place. La prise en charge de la dyslexie se fait par l'orthophoniste, au cƓur d'un parcours de soins qui peut inclure la prise en charge de problĂšmes sensoriels, moteurs, psychologiques ou neurologiques, le tout en lien avec les enseignants de l'enfant.

Orthophonie

La rĂ©Ă©ducation de type orthophonique est au cƓur de la prise en charge de la dyslexie car elle repose sur des principes gĂ©nĂ©raux issus des connaissances scientifiques acquises et validĂ©es au cours des derniĂšres annĂ©es[INSERM_2007 14]. Les caractĂ©ristiques principales de la rĂ©Ă©ducation orthophonique de la dyslexie sont[INSERM_2007 15] :

  • l’entraĂźnement des capacitĂ©s phonologiques de l’enfant ;
  • la rĂ©Ă©ducation de la lecture avec des mĂ©thodes souvent diffĂ©rentes de celles possibles en classe ;
  • la mise en place de stratĂ©gies de compensation pour permettre Ă  l’enfant de contourner les dĂ©ficits identifiĂ©s.

Rééducation et traitement ciblés

Le bilan pluridisciplinaire peut permettre d'identifier des causes diverses qui peuvent ĂȘtre Ă  traiter directement, en parallĂšle Ă  la rĂ©Ă©ducation orthophonique. Ces traitements ciblĂ©s d'une difficultĂ© identifiĂ©e ne sont donc pas applicables Ă  chaque enfant dyslexique. On trouve ainsi prĂ©sentĂ©s de façon non exhaustive[INSERM_2007 16] :

  • RĂ©Ă©ducation auditive : traitement auditif temporel, mĂ©thode Tomatis, sĂ©miophonie[75] (ou mĂ©thode lexiphone)
  • RĂ©Ă©ducation visuelle : occlusion d’un Ɠil, lentilles ou lunettes et transparents teintĂ©s, stimulation hĂ©misphĂ©rique spĂ©cifique, rĂ©Ă©ducation audiovisuelle non linguistique
  • RĂ©Ă©ducations psychomotrices : coordinations/dissociations, Ă©quilibre, latĂ©ralitĂ©, proprioception, graphisme, organisation spatio-temporelle, fonctions exĂ©cutives, attentions
  • Traitements mĂ©dicamenteux ou nutritifs : MĂ©thylphĂ©nidate, Antihistaminiques, PiracĂ©tam, Acides gras polyinsaturĂ©s
  • PsychothĂ©rapie, par exemple en cas de trouble anxieux.
  • Logiciels adaptĂ©s aux « dys » : tels que MĂ©dialexie, ClaroRead, Antidote...

La rĂ©Ă©ducation motrice est souvent citĂ©e par les divers biais de la psychomotricitĂ© (posture, graphisme), en orthoptie, en ergothĂ©rapie (adaptations Ă  l'Ă©cole, logiciels informatiques de prĂ©dictions). Une explication est proposĂ©e par la mĂ©thode Padovan, s'inspirant des travaux de Rudolf Steiner, fondateur de l’anthroposophie, une pseudoscience qui reprend le « dĂ©veloppement (karmique) de l'individu », depuis ses premiĂšres acquisitions motrices (marche), pour l'amener vers le langage, puis la pensĂ©e. Il est alors question de posturologie[76] (rĂ©tine, labyrinthe et vestibule, rĂ©cepteurs, musculaires, articulaires, capteurs plantaires
) qui informent en permanence le systĂšme nerveux central, du degrĂ© de contraction musculaire, de la position des diffĂ©rents segments corporels et de la position des objets dans l’environnement. Cet angle permet de proposer diffĂ©rentes approches que certains plĂ©biscitent[77], et que d'autres craignent.

En effet une myriade de solutions sont ainsi proposĂ©es, et Franck Ramus souligne que « la dyslexie est un vaste marchĂ© : beaucoup de “solutions”, voire des remĂšdes miracles, sont vendus aux parents de dyslexiques, aux orthophonistes et aux ophtalmologues [
] Tous ces traitements doivent ĂȘtre considĂ©rĂ©s avec la plus grande prudence. Les traitements et mĂ©thodes de rĂ©Ă©ducation pour la dyslexie devraient idĂ©alement ĂȘtre Ă©valuĂ©s avec autant de rigueur scientifique que les traitements mĂ©dicamenteux proposĂ©s pour toute maladie. Malheureusement, les traitements non mĂ©dicamenteux ne nĂ©cessitent pas d’autorisation de mise sur le marchĂ©. C’est ce vide juridique qui permet la prolifĂ©ration de mĂ©thodes Ă  l’efficacitĂ© non prouvĂ©e[78]. »

Enseignement

Selon l’enquĂȘte menĂ©e par Gilles et al. (2008), un bon nombre des enseignants interrogĂ©s sont dĂ©munis face au concept de la dyslexie[79].

Ci-dessous sont proposés des outils (notamment numériques) pour les enseignants à destination des élÚves dyslexiques.

Aménagements

Ci-dessous se trouve une liste non-exhaustive d’amĂ©nagements Ă  destination des Ă©lĂšves souffrant de dyslexie que les enseignants peuvent mettre en place. Le format standard du livre numĂ©rique FROG, conçu pour rĂ©duire les difficultĂ©s de lecture des dyslexiques, intĂšgre ces amĂ©nagements.

Mise en forme des supports pédagogiques

  • Interligne plus large
  • Choix d'une police unique et adaptĂ©e
  • AĂ©ration des informations
  • Document dactylographiĂ©s plutĂŽt que manuscrits
  • Couleurs
  • Une consigne Ă  la fois[80]
  • ...

Organisation spatiale et matérielle

  • Place fixe et stratĂ©gique de l'Ă©lĂšve en classe
  • Temps supplĂ©mentaire
  • VĂ©rification des classeurs et des notes
  • PrĂ©sentation claire et prĂ©cises des objectifs[80]
  • Utilisation d'un ordinateur avec un logiciel de speech-to-text
  • Aide-mĂ©moire
  • Livres audio
  • Logiciels de lecture et d'Ă©criture[81]

Ordyslexie

Ordyslexie est un cartable numérique ayant une structure de bloc-notes intelligent. Ce dernier comporte les éléments suivants: une tablette, un scanner à défilement et un stylet. Le logiciel utilisé est Microsoft One Note car il possÚde une organisation en intercalaires ou en pages virtuelles.

Le premier avantage qu’offre ce dispositif est le fait que l’enfant ne doivent plus tracer les lettres lui-mĂȘme puisqu’il y a un clavier qui le fait Ă  sa place.

Le second avantage est la synthĂšse vocale fonctionnant dans les deux sens : l’enfant peut parler et la retranscription se fait sans toucher au clavier mais elle peut Ă©galement lire Ă  haute voix pour que l’enfant n'ait pas Ă  le faire.

Le troisiĂšme avantage est la fonction copier-coller qui Ă©vite une tĂąche d’écriture supplĂ©mentaire. Enfin, le dernier avantage est le fait de pouvoir modifier la police d’écriture comme bon leur semble et trouver celle qui convient le mieux pour ne pas les fatiguer davantage[82].

Questionnaires Ă  choix multiples (QCM)

L’utilisation de QCM permet de diversifier et de diffĂ©rencier ses mĂ©thodes pĂ©dagogiques pouvant prendre des formes diffĂ©rentes (pĂ©dagogie inversĂ©e, pĂ©dagogie diffĂ©renciĂ©e, pĂ©dagogie interactive, pĂ©dagogie participative et sociale).

Sur support informatisĂ©, la conception d’exercices, procurant un retour immĂ©diat Ă  l’élĂšve, est aisĂ©e. Selon Lemercier et al. (2001), ces exercices peuvent ĂȘtre appelĂ©s « exercices d’application » ou « d’entraĂźnement »[83].

Oppia

Oppia est une plateforme gratuite permettant  d’avoir un systĂšme de "feedbacks" (retours) spĂ©cifiques et personnalisĂ©s (feedbacks de confirmation, feedbacks d’erreur et rĂ©orientation). L’apprenant peut aussi avoir un parcours en fonction de l'exactitude de ses rĂ©ponses.

Oppia s’utilise via Internet, permet des activitĂ©s interactives et autorise une scĂ©narisation poussĂ©e.

La prise en main est rapide car il est simple d’utilisation aussi bien pour les enseignants que pour les apprenants. Il est gratuit et ne monnaie pas les informations personnelles donnĂ©es par les utilisateurs.

C’est aussi un outil ouvert, car l’enseignant peut modifier le dĂ©roulement ou le contenu. La crĂ©ation d’exercices est simple, laissant l’enseignant visualiser ce Ă  quoi l’élĂšve sera confrontĂ©. Oppia Ă©volue frĂ©quemment (dĂ©veloppĂ© par des communautĂ©s actives), il est moderne et flexible.

Le lien ci-dessous pointe vers un questionnaire spĂ©cialement conçu permettant d’approcher et de comprendre les troubles liĂ©s Ă  la dyslexique :

Oppia questionnaire sur la dyslexie

Mobidys

Il s’agit d’un projet innovant au service de l’inclusion visant Ă  proposer des livres numĂ©riques ou livres enrichis adaptĂ©s aux lecteurs dyslexiques qui permettront de soulager l’effort du dĂ©codage par de nombreux moyens tels que le choix et la taille de la police, la mise en couleur de syllabes,  l’aĂ©ration du texte, le choix de la couleur du fond, une assistance audio, etc.

De plus, Mobidys a crĂ©Ă© le format numĂ©rique FROG, une version de livre numĂ©rique accessible aux DYS offrant une sĂ©rie de fonctionnalitĂ©s d’aide[84].

GraphoGame

GraphoGame est un outil d’entrainement Ă  la lecture. Celui-ci prĂ©sente Ă  l'apprenant, de maniĂšre synchrone et rĂ©pĂ©tĂ©e, des unitĂ©s linguistiques de diverses tailles telles que les phonĂšmes, syllabes, mots, phrases, etc. accompagnĂ©s de stimuli auditifs et visuels. Plus prĂ©cisĂ©ment, ce logiciel privilĂ©gie le principe de rĂ©pĂ©tition visant Ă  soulager l’apprentissage du codage de l'Ă©criture et l’automatisation du traitement orthographique et phonologique.

Le fonctionnement de GraphoGame s’opĂšre comme suit : l’enfant entend des stimuli auditifs Ă  partir desquels il doit cliquer sur la rĂ©ponse visuellement correcte. En cas d’erreur, l’enfant accĂšde Ă  la correction, puis continue ses exercices alors que le logiciel aura retenu l’erreur commise et adaptera la suite des exercices par une mise en couleur des syllabes erronĂ©es pour les apparitions ultĂ©rieures. La progression est ainsi organisĂ©e en fonction des relations graphophonologiques dĂ©jĂ  travaillĂ©es prĂ©cĂ©demment par l’élĂšve et est mesurĂ©e par un prĂ©test et un posttest effectuĂ©s au sein de chaque jeu. Une fois le seuil des 85% de bonnes rĂ©ponses atteint, l’enfant accĂšde au niveau supĂ©rieur. Si cela n’est pas le cas, il s'entraĂźne Ă  nouveau[85].

Histoire

La premiĂšre distinction du trouble est faite en Allemagne par Oswald Berkhan en 1881[86]. Cet ophtalmologiste dĂ©signe alors des difficultĂ©s pour de jeunes garçons face Ă  la lecture et l'Ă©criture en l'absence d'altĂ©ration des autres capacitĂ©s. Le terme dyslexie n'a Ă©tĂ© appliquĂ© Ă  cette identification que 6 ans plus tard par Rudolf Berlin[87].

C'est ensuite un mĂ©decin anglais, W. Pringle Morgan, qui publie en 1896 la description d'un trouble spĂ©cifique de la lecture dans un article du British Medical Journal intitulĂ© « Congenital word blindness » (La cĂ©citĂ© congĂ©nitale du mot). Ce sera aussi le titre d'un ouvrage de l'ophtalmologiste James Hinshelwood sur le mĂȘme sujet paru en 1917 aprĂšs la publication de nombreux articles autour des annĂ©es 1900[88].

En 1929, Samuel T. Orton, un neurologue qui étudie principalement les victimes d'accident vasculaire cérébral, découvre le cas d'une perte de la capacité de lire. On connaissait déjà depuis une cinquantaine d'années la perte de la capacité de parler, ou aphasie, décrite par Paul Broca, mais Orton se met à étudier les difficultés liées plus spécifiquement à la lecture, et il découvre un syndrome qui n'est pas lié à des dommages cérébraux. Il le nomme « strephosymbolia », ce qui signifie « signes tordus », et il l'associe à la difficulté d'associer des signes sous leur forme visuelle et sous leur forme parlée. Il précise que ce déficit n'est pas strictement lié à un déficit visuel[89].

Il estime que ce trouble est lié à l'asymétrie cérébrale, et causé par l'échec de l'établissement d'une position dominante (d'un hémisphÚre cérébral sur l'autre)[90]. Il a également fait observer qu'il a majoritairement eu affaire à des gauchers ou des ambidextres (prédominance difficile à généraliser)[91]. Il fut aussi influencé par les travaux de kinesthésie de Helen Keller et Grace Fernald dans sa recherche d'un moyen d'enseigner la lecture en utilisant à la fois les fonctions cérébrales du « cerveau gauche » et du « cerveau droit »[89]. Orton a ensuite travaillé avec la psychologue Anna Gillingham à l'établissement d'un modÚle éducatif approprié, ce qui aboutira aux premiÚres méthodes d'éducation multi-sensorielle[92].

Ces derniÚres années, les progrÚs en neurosciences cognitives ont permis d'étudier les bases cérébrales de la dyslexie.

Divers

Certains mouvements sectaires considÚrent les dyslexiques comme des personnes dotées d'une intelligence et d'une maturité spirituelle supérieures, voire de pouvoirs paranormaux. Ils utilisent ainsi les difficultés rencontrées par les enfants pour séduire les parents en présentant leur situation sous un angle favorable. Il convient donc d'aborder ces approches de la dyslexie avec circonspection[93].

Dans le domaine informatique, on peut trouver au moins une expérience ou tentative de simulation[94] de ce que pourrait voir une personne souffrant de dyslexie visuelle : ici un simulateur de dyslexie[95] au cours de la lecture. Ce simulateur a été transposé en français.

Ouvertures

Il est clairement Ă©tabli que la pratique de la lecture, de l'Ă©criture, de la mĂ©morisation, de l'apprentissage des langues mĂȘme, change le cerveau de l'enfant comme de l'adulte. ConsidĂ©rant le lien entre dyslexie et neurologie, la plasticitĂ© du cerveau humain permet beaucoup d'espoirs pour les dyslexiques. De nombreuses Ă©tudes ont permis d'observer ce phĂ©nomĂšne : plus les dyslexiques avancent dans leurs Ă©tudes, plus ils semblent aptes Ă  gĂ©rer leurs difficultĂ©s. Ce phĂ©nomĂšne relĂšve d'un mĂ©canisme neurobiologique gĂ©nĂ©ral connu sous le terme de plasticitĂ© du cerveau.

Enfin, une solution, envisagĂ©e par les avant-gardes poĂ©tiques dans les Ɠuvres de LautrĂ©amont et MallarmĂ©[96], consiste Ă  imaginer un autre langage, nouveau dans sa graphie des syllabes. Ces symboles graphiques de sons seraient plus cohĂ©rents entre l'empreinte, l'impression mentale laissĂ©e par le son et un Ă©quivalent de forme pris dans le monde, impliquant la crĂ©ation d'une nouvelle graphie de phonĂšmes en correspondance son-forme du monde. Cette thĂ©orie est un sujet de controverses chez les spĂ©cialistes.

Plus pragmatiquement, le livre audio (livre lu par un lecteur et enregistré sur différents supports) peut rendre la lecture moins contraignante pour les dyslexiques.


Notes et références

Notes

  1. À ce sujet, le professeur Richard Frackowiak, de la Fondation Ipsen (citĂ© sur PrĂ©coces.org) s'exprime en ces termes : « Prenez le cas de l'autisme. L'examen post mortem du cerveau ne montre pas de lĂ©sions. Mais l'imagerie rĂ©vĂšle des dĂ©faillances fonctionnelles au niveau du cortex frontal. Il y a donc bien une biologie de l'autisme. On peut dire la mĂȘme chose de la dyslexie ».
  2. Le gÚne DCDC2 du chromosome 6 découvert en 2005 par Jeffrey Gruen, de l'université de Yale. Les gÚnes DYX1C1 et Robol découverts en 2003 et 2005 ? par une équipe de chercheurs finlandais. (à compléter et à mieux référencer).
  3. Comme l'explique Jill Bolte Taylor qui en a perdu un temps l'usage Ă  la suite d'un AVC touchant l'aire du langage dans voyage au-delĂ  de mon cerveau notamment p. 170-174 (ISBN 978-2-290-01838-5).

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Bibliographie

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  • Sophie Tossens, Patouille : L'histoire de Patouille, la petite grenouille dyslexique, Namur, Erasme, 2014 (ISBN 978-2-87438-205-5).
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  • Colette Ouzilou, Dyslexie, une vraie-fausse Ă©pidĂ©mie, Presses de la Renaissance, 2001 (ISBN 2-85616-829-9)

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