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Françoise Dolto

Françoise Dolto, nĂ©e le dans le 16e arrondissement de Paris et morte le dans le 5e arrondissement de la mĂȘme ville, est une pĂ©diatre et psychanalyste française. Elle s'intĂ©resse particuliĂšrement Ă  la psychanalyse des enfants et Ă  la diffusion des connaissances dans le domaine de l'Ă©ducation des enfants par de nombreux Ă©crits et des Ă©missions radiodiffusĂ©es qui ont contribuĂ© Ă  la faire connaĂźtre du grand public.

Françoise Dolto
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Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
SĂ©pulture
Nom de naissance
Françoise Marguerite Marette
Nationalité
Formation
Activité
Famille
Fratrie
Conjoint
Enfants
Autres informations
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Prononciation
ƒuvres principales
L’Évangile au risque de la psychanalyse (d)

Biographie

Famille

Françoise Dolto naßt le , au sein d'une famille de polytechniciens maurassiens de conviction catholique et monarchiste du 16e arrondissement de Paris. Son pÚre, Henri Marette, polytechnicien (promotion 1895), fils d'architecte, poursuit une carriÚre d'ingénieur puis d'industriel. Sa mÚre, Suzanne Demmler est d'origine allemande : son grand-pÚre paternel, né à Nuremberg en 1807, émigra en région parisienne et s'installa à Bourg-la-Reine ; son pÚre, Arthur Demmler, polytechnicien (promotion 1863), fut administrateur de forges. Son frÚre, Pierre Demmler, tombe au champ d'honneur en 1916.

QuatriĂšme enfant d'une fratrie de sept, Françoise Dolto est la sƓur[2]de Jacques Marette (1922–1984), ministre français des Postes et tĂ©lĂ©communications de 1962 Ă  1967[3] - [4].

AprĂšs sa naissance, elle est confiĂ©e Ă  une nourrice irlandaise qui se lia beaucoup avec elle, au point que ses parents devaient lui parler anglais pour obtenir un sourire. Les parents renvoient brutalement la nourrice pour faute professionnelle — toxicomane, car l'opium Ă©tait en vogue dans le Paris de cette Ă©poque[5], elle finançait son addiction en faisant des passes dans un Ă©tablissement Ă  la porte duquel elle aurait laissĂ© l'enfant dans son landau —, et Françoise, alors ĂągĂ©e de huit mois, attrape une double bronchopneumonie, dont elle guĂ©rit aprĂšs que sa mĂšre l'a tenue contre elle tout une nuit au plus fort de la maladie[6].

Enfance

Françoise est Ă©levĂ©e de maniĂšre trĂšs traditionnelle. Selon Élisabeth Roudinesco, « elle a eu une enfance catholique, d'extrĂȘme droite[7] », Ă©tant Ă©levĂ©e selon les valeurs en cours dans une famille maurrassienne[8]. Elle a une institutrice personnelle formĂ©e Ă  la mĂ©thode Fröbel.

À l'Ăąge de huit ans, elle perd son oncle et parrain (Pierre Demmler), qui meurt Ă  la guerre. Lui ayant assignĂ© une place d'Ă©poux symbolique, comme peuvent le faire les enfants de cet Ăąge, elle l'appelle « son fiancĂ© » et en porte le deuil comme une veuve de guerre[9] - [10].

À douze ans, elle est profondĂ©ment marquĂ©e par la mort de sa sƓur aĂźnĂ©e, Jacqueline, ĂągĂ©e de dix-huit ans, enfant prĂ©fĂ©rĂ©e de sa mĂšre[9]. Celle-ci fait une dĂ©pression[9] et accuse Françoise de ne pas avoir priĂ© assez fort pour la guĂ©rison de sa sƓur. Elle lui avait dit, la veille de sa PremiĂšre communion, que les priĂšres d'un enfant trĂšs pur pourraient la sauver. Françoise Dolto rapportera plus tard :

« J'ai vu ma mĂšre souffrir au point qu'elle ne pouvait pas tolĂ©rer de voir un enfant handicapĂ© dans la rue, j'Ă©tais Ă  cĂŽtĂ© d'elle, comme ça, rĂ©trĂ©cie de souffrance pour elle et pour l'enfant qu'elle injuriait (avec la mĂšre de cet enfant qui poussait la voiture) “si c'est pas malheureux de voir ça vivre et des beaux enfants qui meurent, quelle honte !” [
] J'ai Ă©prouvĂ© comme ça des choses tellement douloureuses, avec une telle compassion pour les gens qui souffraient parce que je ne pouvais pas faire autrement[11]. »

Jeunesse et formation

Pour sa mĂšre, une fille n'a d'autre horizon que le mariage et, forte de ce principe, elle lui interdit de poursuivre des Ă©tudes. À seize ans, elle doit affronter la volontĂ© de sa mĂšre qui ne veut pas la laisser passer son baccalaurĂ©at, car elle ne serait plus mariable. NĂ©anmoins, elle va au lycĂ©e en classe terminale, en section « philosophie », de 1924 Ă  1925, au lycĂ©e MoliĂšre, Ă  Paris, et passe son bac. En 1930 elle passe son diplĂŽme d'infirmiĂšre. Un an aprĂšs, elle commence ses Ă©tudes de mĂ©decine avec son frĂšre Philippe (« en payant ses Ă©tudes avec l'argent qu'elle gagne[12] »).

En 1932[13], sur la recommandation de Marc Schlumberger, elle rencontre le psychanalyste RenĂ© Laforgue (qui a dĂ©jĂ  accueilli en cure son frĂšre Philippe un an auparavant) et participe aux dĂ©buts du freudisme français en effectuant une psychanalyse avec lui, du au [14]. Cette cure dure trois ans[14]. Laforgue, trouvant Ă  Françoise Dolto des aptitudes, lui conseille de devenir elle-mĂȘme psychanalyste, ce qu'elle refuse d'abord, voulant se consacrer Ă  la mĂ©decine. Cette cure la libĂšre de sa nĂ©vrose, du poids de son Ă©ducation, de son milieu d’origine et de sa mĂšre dĂ©pressive, en faisant d’elle une autre femme[14].

Au cours de sa formation mĂ©dicale, en stage dans le service du Docteur Georges Heuyer[14], elle rencontre Sophie Morgenstern[14], qu'elle assistera plus tard. Celle-ci a Ă©tĂ© l'une des premiĂšres Ă  pratiquer la psychanalyse des jeunes enfants en France[15] : elle lui confie la tĂąche d'Ă©couter, et seulement Ă©couter, les enfants qu'elle devait soigner. Ses patients seront surtout des enfants et des psychotiques. « À la veille de la guerre, elle jette les bases d'une mĂ©thode psychanalytique de thĂ©rapie d'enfants centrĂ©e sur l'Ă©coute de l'inconscient, et dĂ©barrassĂ©e du regard psychiatrique[16]. »

En 1938, Françoise rencontre le docteur Édouard Pichon Ă  l’hĂŽpital Bretonneau. En 1939, elle soutient sa thĂšse intitulĂ©e Psychanalyse et pĂ©diatrie[14], dans laquelle elle expose certaines bases de sa mĂ©thode de psychanalyse des enfants qu'elle dĂ©veloppera au long de sa vie, notamment le fait de parler directement aux enfants de la rĂ©alitĂ© de leur vĂ©cu Ă  l'aide d'un langage qui leur est accessible[17].

L'annĂ©e 1938, est Ă©galement celle oĂč elle rencontre Jacques Lacan, suit son enseignement Ă  Sainte-Anne, et resta en lien Ă©troit tout au long de son activitĂ© de psychanalyste, lui reprenant, parfois Ă  sa maniĂšre, de nombreux concepts[17]. Lacan et Dolto firent, selon Roudinesco, « figure de couple parental pour des gĂ©nĂ©rations de psychanalystes français »[17]. Astrid Quemener rapporte que « les deux psychanalystes Ă©taient amis et se vouaient une grande estime rĂ©ciproque. Si Dolto disait parfois « ne pas comprendre ce qu'il Ă©crivait », il lui rĂ©torquait « qu'elle n'avait pas besoin de le comprendre puisqu'elle l'appliquait dans sa pratique », ce qui Ă©tait plus qu'une politesse, puisque Lacan lui adressait ses cas les plus difficiles »[18].

En 1939, sur les conseils de Laforgue et aprÚs avoir été en contrÎle avec Nacht et Lagache, elle devient membre adhérente de la Société psychanalytique de Paris.

Vie privée et professionnelle

Françoise Dolto travaille en cabinet avec des adultes et en institution avec les enfants : Ă  la polyclinique Ney Ă  la demande de Jenny Aubry, Ă  l'hĂŽpital Trousseau (oĂč elle assure des consultations gratuites de 1940 Ă  1978)[17], au Centre mĂ©dico-psycho-pĂ©dagogique Claude-Bernard Ă  partir de 1947, et enfin au centre mĂ©dico-psycho-pĂ©dagogique (CMPP) Étienne-Marcel de 1964 Ă  1981[19].

En , elle travaille dans l'équipe de psycho-biologie et hygiÚne mentale du Centre de la mÚre et de l'enfant[20], une institution dépendant de la Fondation française pour l'étude des problÚmes humains fondée par Alexis Carrel et financée par le gouvernement de Vichy. On ne sait pas exactement combien de temps elle y a travaillé ni si elle a continué d'y travailler lors de la démission de plusieurs chercheurs en , opposés à la dérive idéologique et scientifique de l'institution ; aucun des textes autobiographiques de Françoise Dolto n'évoque cet épisode de sa carriÚre ; quoi qu'il en soit cela ne signifie pas que Dolto ait adhéré aux idées du régime de Vichy (il y avait dans cette institution, aussi bien des pétainistes purs et durs que des trotskystes et des résistants)[21].

En , elle Ă©pouse Boris Dolto, fondateur d'une nouvelle mĂ©thode de kinĂ©sithĂ©rapie en France[17], ainsi que d'une Ă©cole de podologie : l'École française d'orthopĂ©die et de massage. Ils s'intĂ©ressent tous deux aux rapports entre corps et psychisme, et leurs Ă©changes sur ce thĂšme seront trĂšs enrichissants. Ils ont trois enfants : Yvan-Chrysostome Dolto « Carlos » (1943-2008)[22], chanteur populaire, GrĂ©goire Dolto en 1944, ingĂ©nieur, et Catherine Dolto en 1946, pĂ©diatre et haptonomiste[23].

SĂ©pulture des Dolto Ă  Bourg-la-Reine.

Elle commence à publier des textes importants dans les années 1956-1957[24], expose en 1960, au colloque international d'Amsterdam, le rapport commandé par Lacan sur la sexualité féminine, et devient au cours de cette période une « figure majeure du mouvement psychanalytique »[25].

En , Françoise Dolto participe activement à la création du Secrétariat du PÚre Noël de la Poste aux cÎtés de son frÚre Jacques Marette, alors ministre des Postes et télécommunications[26].

En 1964, Ă  la suite de la deuxiĂšme scission du mouvement psychanalytique français, elle participe, avec Jacques Lacan, Ă  la crĂ©ation de l'École freudienne de Paris[17] et dĂ©veloppera au cours des annĂ©es suivantes son enseignement dans ce cadre, notamment son sĂ©minaire sur la psychanalyse des enfants[25]. En 1971 paraĂźt Le Cas Dominique et une Ă©dition de sa thĂšse Psychanalyse et pĂ©diatrie qui seront des succĂšs en libraire et sont rĂ©Ă©ditĂ©s jusqu'Ă  aujourd'hui[27].

Les Ă©missions de radio qui donnent du retentissement Ă  ses idĂ©es ont lieu, de 1976 Ă  1978[27], annĂ©e oĂč elle arrĂȘte ses consultations Ă  l'hĂŽpital Trousseau qu'elle tient depuis 1940, et arrĂȘte ses consultations privĂ©es l'annĂ©e d'aprĂšs, mais en continuant d'assurer l'Aide sociale Ă  l'enfance Ă  la pouponniĂšre d'Antony[27]. En 1979, elle lance la premiĂšre « Maison verte »[27].

En 1980, l'École freudienne est dissoute par Lacan, qui meurt en 1981, tout comme le mari de Françoise Dolto, Boris[28]. Elle fait ensuite encore paraĂźtre quelques ouvrages majeurs tels Au jeu du dĂ©sir, L'Image inconsciente du corps, La Cause des enfants mais, atteinte de fibrose pulmonaire depuis 1984, elle meurt le [28].

Françoise Dolto est inhumée dans un caveau familial, au cimetiÚre de Bourg-la-Reine (dans la division 6) ; cette sépulture est aussi celle de son mari Boris et de leur fils, le chanteur Carlos, décédé en 2008. Elle a demandé que soit inscrit sur sa pierre tombale : « N'ayez pas peur ! », l'injonction de Jean-Paul II[29], suivie de « Je suis le chemin, la vérité et la vie». (Jean 14,6)

Travaux et apports

Idées majeures

Françoise Dolto fut une fervente militante de la « cause des enfants », faisant de l'enfant en souffrance et de ses rapports avec la mÚre son domaine de prédilection.

Plusieurs idĂ©es majeures ressortent de ses Ɠuvres :

  • l'enfant est une personne ;
  • tout est langage (gestes, regards
) ;
  • le « parler vrai » : ne pas mentir Ă  un enfant car « on ne peut mentir Ă  l'inconscient, il connaĂźt toujours la vĂ©ritĂ© ». « L'enfant a toujours l'intuition de son histoire. Si la vĂ©ritĂ© lui est dite, cette vĂ©ritĂ© le construit »[30] ;
  • l'image inconsciente du corps[31] : pour elle, les dessins des enfants reprĂ©senteraient leur propre corps ; la prise de conscience de son propre corps est une Ă©tape de la structuration du sujet et de l'individuation.
  • le « complexe du homard » : mĂ©taphore employĂ©e par Dolto pour reprĂ©senter la crise d'adolescence ; l'adolescence n'est pas simplement le travail de l’adolescent, et les crises d'adolescence sont une Ă©tape nĂ©cessaire ; L’enfant se dĂ©fait de sa carapace, soudain Ă©troite, pour en acquĂ©rir une autre. Entre les deux, il est vulnĂ©rable, agressif ou repliĂ© sur lui-mĂȘme. Mais « ce qui va apparaĂźtre est le produit de ce qui a Ă©tĂ© semĂ© chez l’enfant »[32].

L'enfant comme sujet Ă  part entiĂšre

La phrase « le bĂ©bĂ© est une personne », qu'on lui attribue et qu'elle n'a en fait pas prononcĂ©e, est en rĂ©alitĂ© le titre d'une sĂ©rie d'Ă©missions consacrĂ©es aux bĂ©bĂ©s rĂ©alisĂ©es par un psychiatre, Tony LainĂ©, et un journaliste, Daniel Karlin, diffusĂ©es en 1984[33]. Si elle ne prĂȘte pas la conscience inhĂ©rente au principe de personne au bĂ©bĂ©, elle n'en dĂ©fend pas moins, tout au long de sa carriĂšre, l'idĂ©e que l'individu est un sujet Ă  part entiĂšre dĂšs son plus jeune Ăąge[34].

De ce fait, elle souligne l'importance de la parole que l'adulte peut adresser à l'enfant sur ce qui le concerne, parole qui peut l'aider à construire sa pensée.

Ainsi, pour Dolto, l'enfant peut ĂȘtre psychanalysĂ© trĂšs tĂŽt en tant qu'individu. L'enfance a ainsi un rĂŽle fondamental dans le dĂ©veloppement de l'individu.

Claude Halmos dans le documentaire Françoise Dolto dit : « L'apport essentiel de Françoise Dolto est de dire que l'enfant est Ă  Ă©galitĂ© d'ĂȘtre avec un adulte et que ce faisant il est un analysant Ă  part entiĂšre[35]. »

Elle considĂšre qu'avant mĂȘme que l'enfant possĂšde un vĂ©ritable « langage », l'ĂȘtre humain Ă©tant par essence communicant, il communique dĂ©jĂ , Ă  sa façon, par le corps[34]. Par exemple : apprendre Ă  marcher, ou mĂȘme Ă  se dĂ©placer Ă  quatre pattes, c'est commencer Ă  vouloir s'affranchir des parents et exprimer un dĂ©but de dĂ©sir d'indĂ©pendance. Elle analyse les rapports enfants-parents, et notamment l'origine du complexe d'ƒdipe et l'importance du rĂŽle du pĂšre dĂšs les premiers jours. À travers le pĂšre, l'enfant comprend qu'il n'est pas tout pour sa mĂšre, ce qui entraĂźne un rapport de frustration et permet l'individuation.

Dans La Difficulté de vivre, elle explique comment répondre à un enfant qui pose des questions autour de sa naissance. Elle accorde une grande importance à la parole dans la construction des individus[34].

Selon GĂ©rard Guilleraut, Françoise Dolto a permis aux psychothĂ©rapeutes d’aujourd’hui — qu'ils le reconnaissent ou non — de s'occuper d'enfants[36].

Sa thĂšse

Elle s'intéresse essentiellement à la psychanalyse de l'enfance et soutient sa thÚse Psychanalyse et pédiatrie en 1939[37] - [38]. Elle y explique le rÎle de l'affect comme support de l'intelligence et porteur de l'expression des troubles. Elle détaille son développement en fonction des castrations « symboligÚnes » successives (castration des symboles d'états infantiles compensée par la maturation, par exemple l'échange verbal ou pré-verbal qui compense la tétée). Les séparations ont un effet symboligÚne : elles permettront aux zones érogÚnes de devenir des lieux de désir et de plaisir. Par exemple, le sevrage est la premiÚre castration orale ; celle-ci modifie la valeur symbolique de l'objet-mÚre, sans le faire disparaßtre, à condition que la mÚre introduise aussi, par le langage, le bébé dans le monde social et qu'elle puisse devenir la mÚre que le bébé retrouve[39].

Elle y explique que la connaissance de cette maturation psychique est indispensable à la pédiatrie. Cette thÚse soulÚve de vives réactions : elle est soit dénigrée avec force, soit profondément respectée, comme par Jean Rostand qui, aprÚs l'avoir lue, veut la rencontrer et lui déclare qu'il n'a jamais rien lu d'aussi intéressant depuis Freud. C'est chez lui qu'elle fera connaissance de son futur mari.

Le « complexe du homard »

« Complexe du homard » est une formule inventĂ©e par Françoise Dolto pour reprĂ©senter la crise d’adolescence. « L’enfant se dĂ©fait de sa carapace, soudain Ă©troite, pour en acquĂ©rir une autre. Entre les deux, il est vulnĂ©rable, agressif ou repliĂ© sur lui-mĂȘme. » Mais « ce qui va apparaĂźtre est le produit de ce qui a Ă©tĂ© semĂ© chez l’enfant », avertit Dolto. Il s'agit donc de l’évolution qui va se faire de l’adolescent vers l’adulte[40].

Les parents devraient donc voir les crises explosives comme une preuve qu’ils ont rempli leur contrat, les repĂšres Ă©ducatifs s’avĂ©rant suffisamment souples pour « sauter » au bon moment. À l’inverse, si les parents sont trop rigides, l’adolescent restera prisonnier de sa carapace et dĂ©sarmĂ© face Ă  la dĂ©pression[30].

Prises de position et engagements

Françoise Dolto était opposée à la pénalisation de l'avortement mais souligne le sentiment de culpabilité et les effets psychiques d'un tel acte[41] - [42].

Convaincue que psychanalyse et foi pouvaient faire bon mĂ©nage (voir son ouvrage La Foi au risque de la psychanalyse), elle a Ă©tĂ© la premiĂšre psychanalyste Ă  faire une confĂ©rence Ă  Rome, Ă  l'Église Saint-Louis-des-Français de Rome, sur le thĂšme : « Vie spirituelle et psychanalyse ». En 1979, elle participe Ă  l'ouvrage Dieu existe ? Oui avec Christian Chabanis.

Les sociétés de psychanalyse

Membre adhĂ©rente de la SociĂ©tĂ© psychanalytique de Paris Ă  partir de 1939, elle participe Ă  la premiĂšre scission en 1953 qui donne naissance Ă  la SociĂ©tĂ© française de psychanalyse (SFP). Daniel Lagache et Juliette Favez-Boutonier quittent en mĂȘme temps qu'elle la SociĂ©tĂ© psychanalytique de Paris, mais pour des raisons diffĂ©rentes : alors qu'eux-mĂȘmes s'opposent Ă  la vision mĂ©dicale de Sacha Nacht, Françoise Dolto s'oppose au fait de considĂ©rer les futurs psychanalystes comme des enfants, en rĂ©fĂ©rence au mode de transition prĂ©conisĂ© apparentĂ© Ă  un enseignement. Ce point prĂ©cis est dĂ©veloppĂ© par Georges Juttner qui explique : « en aucun cas elle ne formait des Ă©lĂšves [
] l'Ă©thique de la psychanalyse, c'est qu'un sujet se dĂ©ploie dans l'accomplissement de sa propre parole, c'est donc bien l'opposĂ© du concept d'Ă©lĂšve[43] ».

La SociĂ©tĂ© française de psychanalyse est fondĂ©e dans son appartement, Jacques Lacan en est le prĂ©sident. Cette sociĂ©tĂ© est dissoute en 1964 au profit de deux nouvelles sociĂ©tĂ©s, l’Association psychanalytique de France et l’École freudienne de Paris, dans laquelle Lacan joue un rĂŽle plus central, et Ă  la crĂ©ation de laquelle Françoise Dolto participe activement.

MĂ©diatisation

DĂšs 1950, Françoise Dolto anime, avec d’autres spĂ©cialistes, une sĂ©rie d'Ă©missions sur l'Ă©ducation sexuelle des enfants dans le cadre de l'Ă©mission La Tribune de Paris de la RTF.

Puis, pendant toute l’annĂ©e scolaire 1968/1969, sur Europe no 1, elle rĂ©pond en direct aux questions des auditeurs sous le pseudonyme de « Docteur X. »

Sur France Inter, d' à , dans l'émission Lorsque l'enfant paraßt animée par Jacques Pradel elle répond en différé aux courriers des auditeurs[44].

Le succÚs de cette derniÚre émission contribue à sa popularité. Françoise Dolto publie trois ouvrages à partir de ces émissions.

L’école de la Neuville

FondĂ©e par Fabienne d'Ortoli, Michel Amram et Pascal LemaĂźtre, l'Ă©cole de la Neuville, un internat dont la pĂ©dagogie s'inspire du mouvement de la pĂ©dagogie institutionnelle (Anton Makarenko, A. S. Neill, CĂ©lestin Freinet, F. Deligny, F. Oury et AĂŻda Vasquez) est ouverte en 1973, Ă  La Neuville-du-Bosc, dans l'Eure en Normandie, avant d'ĂȘtre transfĂ©rĂ©e Ă  Chalmaison en Seine-et-Marne, au chĂąteau de Tachy, en 1982. Le premier contact avec Dolto a lieu fin 1975[45]. Jusqu’en 1979, annĂ©e de l’arrĂȘt de ses consultations en libĂ©ral, Dolto y adresse des enfants qu’elle suit en thĂ©rapie. Ensuite, elle fait sentir son influence par des rencontres rĂ©pĂ©tĂ©es avec les fondateurs, lors de « contrĂŽles pĂ©dagogiques ».

La Maison verte

La Maison verte, nommĂ©e au dĂ©part « Petite enfance et parentalitĂ© »[46], a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e en 1979, Ă  Paris, Ă  l’initiative d’une Ă©quipe (cinq psychanalystes et Ă©ducateurs : Pierre Benoit, Colette Langignon, Marie-HĂ©lĂšne Malandrin, Marie-NoĂ«lle Rebois et Bernard This) dont faisait partie Françoise Dolto. C’est un lieu d’accueil d’enfants de moins de quatre ans, accompagnĂ©s de leurs parents ou d’autres personnes chargĂ©es d’eux, et mĂȘme les futurs parents.

Françoise Dolto souhaitait faire de la Maison verte « un lieu de rencontre et de loisirs pour les tout-petits avec leurs parents. Pour une vie sociale dĂšs la naissance, pour les parents parfois trĂšs isolĂ©s devant les difficultĂ©s quotidiennes qu’ils rencontrent avec leurs enfants. Ni une crĂšche ni une halte-garderie, ni un centre de soins, mais une maison oĂč mĂšres et pĂšres, grands-parents, nourrices, promeneuses sont accueillis
 et leurs petits y rencontrent des amis[47]. » C'est « un lieu en partenariat avec les parents dans la sĂ©curitĂ© de l'anonymat, qui n'a rien Ă  voir avec un accueil anonyme, mais tout Ă  voir avec l'idĂ©e de ne pas observer, ni Ă©valuer les enfants[48] ».

Ce projet, auquel elle est attachée jusqu'à la fin de sa vie, perdure aujourd'hui. Chaque Maison verte est autonome, organisée en association loi 1901 et souvent financée par des fonds publics (DDASS, PMI, caisses d'allocations familiales, communes, régions, etc.).

Le concept fait florÚs (prÚs de dix mille enfants et parents y passent chaque année) et se développe dans différentes villes de France, avant d'essaimer à l'étranger : on en trouve à Saint-Pétersbourg, à Moscou, à Barcelone, à Bruxelles, mais aussi en Suisse, en Argentine et au Canada. Chaque lieu invente son nom propre (Maison ouverte, à Bruxelles, Maisonnée, à Strasbourg).

Critiques et controverses

Selon les psychanalystes Caroline Eliacheff et Catherine Mathelin-Vanier on attribue Ă  Dolto, depuis sa mort en 1988, « tous les maux de la sociĂ©tĂ© », la dĂ©bĂącle de l'Ă©ducation, l'autoritĂ© perdue des parents, le rĂšgne de l'enfant-roi, en renversant sans scrupules ce qu'elle a dĂ©fendu[49]. Ces attaques n'ont rien de nouveau, Dolto ayant Ă©tĂ© attaquĂ©e tout au long de sa vie, bien avant d'ĂȘtre cĂ©lĂšbre[49]. Cela a commencĂ© par sa famille et particuliĂšrement sa mĂšre qui lui en veut d'avoir survĂ©cu Ă  sa sƓur et que Dolto ne haĂŻra pas pour autant[49]. Puis, par d'autres psychanalystes, lors de la deuxiĂšme scission d'avec l'IPA, elle n'Ă©tait pas dans la norme institutionnelle, et fut mĂȘme accusĂ©e de communisme[49]. Ses Ă©missions de radios suscitĂšrent Ă©galement des critiques par ses pairs, notamment d'ĂȘtre contre-productives par ses conseils aux parents, et ses positions sur la religion, critiques reprises pour la premiĂšre fois dans la presse[49]. Elle n'Ă©tait pas considĂ©rĂ©e comme une thĂ©oricienne[49]. Ensuite sont venus les dĂ©tracteurs de tous horizons : professionnels de la petite enfance, pĂ©dopsychiatres, pĂ©diatres, Ă©crivains et sociologues[49]. ParallĂšlement, il y eut ceux qui l’idolĂątraient et l'imitaient alors qu'elle insistait sur la nĂ©cessitĂ© de chacun de se construire, y compris en tant que psychanalyste selon son inconscient propre[49].

Pleux, Rillaer et coll.

Pour Didier Pleux, docteur en psychologie du dĂ©veloppement, psychologue clinicien comportementaliste et cognitiviste et auteur de De l'enfant roi Ă  l'enfant tyran, il serait bon maintenant de refermer la « parenthĂšse » Dolto : certaines de ces idĂ©es de l'Ă©poque ne sont plus applicables et ne reprĂ©sentent plus la rĂ©alitĂ© de la sociĂ©tĂ© actuelle[50]. Aujourd'hui l'enfant n'est plus tant en danger d'ĂȘtre blessĂ© par l'autoritarisme de ses parents, d'une sociĂ©tĂ©, que d'ĂȘtre affaibli par la permissivitĂ© et une « civilisation du plaisir » dans laquelle on ne saurait lui imposer de limites dĂšs son plus jeune Ăąge. Dans Françoise Dolto : la dĂ©raison pure (2013), il s'efforce de confronter le rĂ©cit tardivement reconstruit de Dolto sur son enfance malheureuse notamment Ă  sa correspondance, oĂč il trouve une rĂ©alitĂ© toute diffĂ©rente[51]. Pleux attribue Ă©galement aux analyses de Dolto l'entretien de mythes sur les causes de l'autisme, de la dĂ©pression ou de l'anorexie mentale[52], au nom d'un psychosomatisme contraire aux orientations de la recherche scientifique[53]. Il y Ă©voque Ă©galement la naĂŻvetĂ© politique de la jeune femme, plutĂŽt Ă  l'aise dans la France du dĂ©but des annĂ©es 1940. Lectrice de L'Action française, elle part en vacances avec son psychanalyste RenĂ© Laforgue, par ailleurs collaborateur. Elle s'engage aussi dans le projet eugĂ©niste promu par le rĂ©gime de Vichy, qui comptabilise les « enfants dĂ©ficients ». Au sujet de la rafle du VĂ©lodrome d'Hiver, elle croit alors, selon Julie Malaure dans Le Point, que « l'on regroupait les juifs dans des camps de concentration pour qu'ils Ă©chappent aux nazis »[54].

OpposĂ©s Ă  cette lecture, les psychanalystes Jean-Pierre Winter et Claude Halmos dĂ©noncent un ouvrage ni « analytique, ni scientifique, ni critique », avec de nombreuses approximations ou inexactitudes (pour Claude Halmos, l'auteur « prĂȘche le retour en arriĂšre »[55]), tandis que l'Ă©crivain et journaliste Isabelle Lortholary y voit une interprĂ©tation Ă  partir de citations incomplĂštes et hors contexte, un « pamphlet » aux dĂ©rives peu propices au dĂ©bat[56]. Quant Ă  l'historienne et psychanalyste Élisabeth Roudinesco, elle critique une utilisation des sources indigne d'un « historien sĂ©rieux »[57].

Dans Le Livre noir de la psychanalyse, Jacques Van Rillaer affirme que Françoise Dolto pense, Ă  la suite de Freud, que la conscience morale, en terme psychanalytique le surmoi, est moins forte chez les femmes que chez les hommes[58] « "Le Moi des femmes est la plupart du temps plus faible que celui des hommes" et "leur Sur-Moi est rudimentaire (sauf les cas de nĂ©vroses)" [
] "C'est parce qu'elle n'a pas de Sur-Moi — parce qu'elle en a moins — que la femme apparaĂźt pleine de grĂące, c'est-Ă -dire de prĂ©sence. Remarquez comment l'enfant qui n'a pas de Sur-Moi est lui aussi plein de grĂące[59]." » Dans le mĂȘme ouvrage, Jean Cottraux estime que Dolto a imposĂ© le « lacanisme » en France, via ses Ă©missions radiodiffusĂ©es[60]. À propos de Françoise Dolto, Alain Rubens Ă©crit que « Le livre noir de la psychanalyse remet en question ses thĂšses »[61].

Sur les relations sexuelles entre adultes et mineurs

Dans le contexte des annĂ©es 1970, Françoise Dolto signe en 1977 — en compagnie de nombreux autres signataires parmi les intellectuels français de l'Ă©poque (Jean-Paul Sartre, Michel Foucault, Roland Barthes, Simone de Beauvoir, Alain Robbe-Grillet, Jacques Derrida, Philippe Sollers...)[n. 1] — une « Lettre ouverte Ă  la Commission de rĂ©vision du code pĂ©nal pour la rĂ©vision de certains textes rĂ©gissant les rapports entre adultes et mineurs », jugeant que le « consentement des mineurs » suffit amplement[n. 2]. La participation Ă  cette pĂ©tition lui vaut comme ses cosignataires d'ĂȘtre accusĂ©e dans les annĂ©es 2020 d'avoir tenue une position favorable Ă  la pĂ©dophilie[62] - [63] - [64].

Les chercheurs Dorothy Bishop (professeure de neuropsychologie du développement à l'Université d'Oxford), et Joel Swendsen (professeur de psychologie clinique au CNRS) soulignent la position selon eux pro-pédophilie de Françoise Dolto, considérant qu'elle estime, à diverses reprises, que l'enfant chercherait des relations sexuelles avec des adultes[65]. Selon Bishop et Swendsen, « [...] si quelqu'un était enclin à la pédophilie, alors la version de la psychanalyse de Dolto semblerait trÚs attrayante, car elle promeut l'idée que les relations sexuelles entre adultes et enfants, bien qu'interdites par la société, sont un aspect naturel et donc imblùmable dans la condition humaine »[65]. Selon eux, la mobilisation de cette théorie a pu servir, en France, à justifier et à garder impunies des agressions sexuelles contre des enfants, entre autres, autistes[65].

Dans leur Manifeste contre la pĂ©docriminalitĂ©, Karl ZĂ©ro, Homayra Sellier et Serge Garde, commentant les propos tenus par Dolto en 1979, soulignent que la thĂ©orie du complexe d'ƒdipe, qu'elle a dĂ©fendue, assimile systĂ©matiquement l'enfant au coupable, et en concluent que « cette Ă©cole de pensĂ©e rend les enfants responsables de leurs malheurs »[66].

Pour Manon Pignot, pour l'historienne de la psychologie et de la psychanalyse Annick Ohayon ou encore pour Didier Pleux, Françoise Dolto n'a jamais défendu la pédophilie[67] - [68] - [69].

Selon l'historien Jean BĂ©rard Ă©galement, Dolto conteste les positions pro-pĂ©dophilie et son but en est distinct[70]. Si elle veut rĂ©viser la loi de l'Ă©poque, c'est parce qu'elle s'oppose Ă  la famille dĂ©finie comme traditionnelle et Ă  l'exercice de l'autoritĂ© qui s'y dĂ©roule : pour elle, l’initiation sexuelle « des adolescents et des enfants par un adulte (donc par garçon ou fille de 16 ans dĂ©jĂ ), en admettant mĂȘme que ce partenaire ne soit pas incestueux, encore plus si cet adulte est confirmĂ© en Ăąge et en prestance, est toujours un traumatisme psychologique profond »[71], elle propose « qu’on dĂ©crĂšte, les enfants ayant Ă©tĂ© instruits, l’ñge de la responsabilitĂ© sexuelle deux ans aprĂšs la pubertĂ© pour chaque citoyenne ou citoyen adolescent (menstruation, spermatogenĂšse) »[71]. Dolto attend Ă©galement de la loi fasse du non respect du consentement, un dĂ©lit, et que le viol soit considĂ©rĂ© comme un crime, quelles qu'en soient les victimes, hĂ©tĂ©rosexuelles comme homosexuelles[70]. Sa position indique que s'opposer aux positions pĂ©dophiles n'empĂȘche pas une rĂ©flexion sur le caractĂšre arbitraire de la majoritĂ© sexuelle, reflexion menĂ©e au sein de la cause des enfants[72] - [70].

Sur l'inceste et les femmes et enfants battus

Les critiques Ă  l'encontre de Françoise Dolto resurgissent dĂ©but janvier 2020, Ă  l'occasion de l'affaire Matzneff. Le Canard enchaĂźnĂ© rapporte ainsi les propos d'une interview parue en novembre 1979 dans le journal Choisir la cause des femmes de GisĂšle Halimi, au cours de laquelle, interrogĂ©e sur des cas de viols incestueux, Dolto rĂ©pond : « Dans l'inceste pĂšre-fille, la fille adore son pĂšre et est trĂšs contente de pouvoir narguer sa mĂšre ! », avant de minimiser la responsabilitĂ© du pĂšre en d'affirmant : « Il n'y a pas de viol du tout, elles sont consentantes. ». Puis, interrogĂ©e sur la rĂ©ponse qu'elle donnerait Ă  une femme ayant Ă©tĂ©, petite fille, victime d'un inceste, Dolto affirme qu'elle lui dirait ceci : « Elle ne l'a pas ressenti comme un viol. Elle a simplement compris que son pĂšre l'aimait et qu'il se consolait avec elle, parce que sa femme ne voulait pas faire l'amour avec lui. » Elle ajoute que cela entraĂźne un traumatisme qui « vient du fait que sa sexualitĂ© ne peut pas se dĂ©velopper normalement, puisque la sexualitĂ© se dĂ©veloppe Ă  partir de l'interdit de l'inceste ». Dolto dĂ©veloppe ainsi cette affirmation : « C'est l'interdit de l'inceste qui valorise la sexualitĂ©. Cet interdit intervient quand l’enfant dĂ©sire l’inceste, c’est-Ă -dire Ă  partir de trois ans jusqu’à 13 ans environ. Quand tout se passe bien, la sexualitĂ© se dĂ©place et ne se fixe plus sur le pĂšre ou sur la mĂšre. Le fait qu’un enfant doit faire plaisir Ă  ses parents est dĂ©jĂ  une forme d’inceste. »[73] - [74] - [75].

InterrogĂ©e sur la rĂ©ponse Ă  donner concrĂštement Ă  un enfant disant qu'il est battu, Dolto affirme qu'il faut lui demander : « Ne le cherches-tu pas ? Ne veux-tu pas faire des histoires avec tes parents ? », ce qui amĂšne Le Canard enchainĂ© Ă  l'accuser d'appliquer aux enfants l'accusation infligĂ©e aux femmes battues selon laquelle « elles l'ont bien cherchĂ© ». L'hebdomadaire satirique cite Ă  nouveau l'interview donnĂ©e Ă  Choisir la cause des femmes, dans laquelle elle affirme : « Il conviendrait d'expliquer Ă  l'enfant que, trĂšs souvent, c'est lui qui s'arrange pour ĂȘtre battu. C'est sa maniĂšre de capter l'attention parentale[74]. »

Interrogée plus tard sur ces propos, Catherine Dolto affirme qu'il s'agit de « citations tirées de leur contexte, dans lesquelles Françoise Dolto parl[ait] de l'inconscient et non du registre conscient »[74].

Selon Claude Halmos, les propos de la psychanalyste sont basĂ©es sur une « argumentation aberrante » qui rĂ©vĂšle une difficultĂ© Ă  prendre en compte la rĂ©alitĂ© des abus sexuels Ă  l'encontre des enfants et des femmes battues, en niant leurs gravitĂ© et la souffrance des victimes qu'ils occasionnent. Elle juge cependant malhonnĂȘte intellectuellement d'accuser Françoise Dolto de promouvoir la pĂ©dophilie. Le discours « choquant » de cet entretien s'explique en partie par un malentendu dĂ» Ă  une mauvaise communication entretenant la confusion entre le conscient et l'inconscient de l'enfant, mais Ă©galement par une nĂ©gation des abus sexuels sur mineurs, propres selon elle Ă  la façon de penser des « psys » — qu'elle dĂ©tache des vĂ©ritables psychanalystes — de cette Ă©poque, chez qui en faire admettre la rĂ©alitĂ© relevait alors « du parcours du combattant ». De mĂȘme, son parcours ayant visĂ© Ă  arracher l'enfant du statut de « sous-ĂȘtre », il l'aurait amenĂ©e Ă  surestimer sa capacitĂ© Ă  s'opposer Ă  un adulte dans une situation de maltraitance — en pensant que c'est « l'enfant qui trouve la solution » —, et a sous-estimer sa vulnĂ©rabilitĂ© ainsi que les consĂ©quences de l'emprise exercĂ©e par une figure d'autoritĂ©. Enfin, en percevant l'adulte commettant l'inceste et le viol comme souffrant lui mĂȘme, Françoise Dolto tĂ©moignerait dans l'interview d'une difficultĂ© Ă  concevoir la perversion, et l'existence d'individus bourreaux qui au contraire jouissent de leur situation[76].

Élisabeth Roudinesco, dans une interview au Monde, affirme qu'il s'agit de « propos insensĂ©s » de la Dolto de la cĂ©lĂ©britĂ© qui « rĂ©pondait n'importe quoi Ă  n'importe qui » en confondant conscient et inconscient, cas particulier et cas gĂ©nĂ©ral mais que cela reprĂ©sente peu en quantitĂ© eu Ă©gard Ă  son travail et que cela occulte son apport au domaine de l'enfance en France. Dolto elle-mĂȘme ne voulait pas que ce soit publiĂ© car on lui faisait dire des stupiditĂ©s. Roudinesco ajoute que ses propos sont manipulĂ©s de façon hostile dans les mĂ©dias. Selon elle, il faut faire un travail critique sur l’Ɠuvre, hors de tout rĂ©ductionnisme, qu'il soit positif ou nĂ©gatif[77], sur ce point, la journaliste CĂ©cile Daumas dans un article de LibĂ©ration dresse le mĂȘme constat, une histoire critique reste Ă  Ă©crire[78].

Sur la télépathie

Dolto affirmait, en se basant sur son expérience, que les enfants sont télépathes particuliÚrement le duo mÚre-nourrisson[N 1]. Selon la psychanalyste Djohar Si Ahmed, la télépathie n'est que la retrouvaille avec une fonction psychique de la premiÚre enfance, une sensorialité primitive disparue[79].

Dans son livre, Lorsque l’enfant paraĂźt, Tome 3, publiĂ© chez Seuil en 1979, Françoise Dolto soutient la thĂšse que certains enfants sont tĂ©lĂ©pathes et voyants, prenant l'exemple d'une petite fille rencontrĂ©e dans un train devinant un adultĂšre[N 2]. Six ans plus tard, dans son livre, La cause des enfants, publiĂ© chez Robert Laffont en 1985, elle affirme que ce sont les enfants autistes qui sont tĂ©lĂ©pathes, prenant exactement le mĂȘme exemple d'une petite fille dans un train[80] - [81].

Selon Jean-François de Sauverzac dans Françoise Dolto: Itinéraire d'une psychanalyse, elle considÚre les enfants autistes comme doués d'une capacités de télépathie que les adultes ont perdue[82].

La chercheuse en psychopathologie fondamentale, Leda Fischer Bernardino, dans son article sur la clinique des relations entre bĂ©bĂ©s et parents Ă  travers les Ă©tudes sur la tĂ©lĂ©pathie, cite Dolto, qui s'est prononcĂ©e sur les questions de savoir pourquoi alors que le bĂ©bĂ© est dans un Ă©tat primitif par rapport au langage, il est sensible Ă  ce qui arrive aux parents et rĂ©ceptif aux paroles de l'analyste, s'agit-il d'un effet sur lui ou une consĂ©quence de ce qui arrive Ă  ses parents ; tout comme Freud s'est intĂ©ressĂ© Ă  la tĂ©lĂ©pathie[N 3] — non pas en tant que phĂ©nomĂšne surnaturel — mais en tant qu'Ă©changes inconscients, cela permet de mettre en Ă©vidence que mĂšre et enfants partagent des processus mentaux du fait de la proximitĂ© de leur lien, le dĂ©veloppement psychique du nourrisson se faisant Ă  partir de la mĂšre, et Ă©tant au seuil du langage, il dĂ©veloppe une rĂ©ceptivitĂ© particuliĂšre Ă  l'inconscient de celle-ci, l'inconscient Ă©tant le discours de l'Autre, tel que Lacan l'a mis en Ă©vidence[83].

Sur l'autisme

D'aprÚs la psychanalyste Laurence Darcourt, Françoise Dolto « emploie l'expression « tomber dans l'autisme », car « il s'agit d'une chute dans une image du corps du passé » »[84] ; Dolto attribue par ailleurs la cause de l'autisme à une « rupture traumatique et trÚs précoce du lien symbolique mÚre-enfant », dans 100 % des cas[84].

Pleux[85], Bishop et Swendsen[65], de mĂȘme que le chercheur postdoctoral Richard Bates (sur le mĂ©dia Slate en 2018[86] puis dans un article scientifique publiĂ© en 2020[87]) estiment que Françoise Dolto est responsable de la perpĂ©tuation de mĂ©connaissances relatives Ă  l'autisme, auquel elle dĂ©niait la moindre cause biologique. Bishop et Swendsen soulignent que Dolto a soutenu la thĂ©orie de la mĂšre rĂ©frigĂ©rateur (ou mĂšre toxique), thĂ©orie dĂ©sormais scientifiquement invalidĂ©e, qui rendait la mĂšre responsable du dĂ©veloppement de l'autisme chez l'enfant[65]. Richard Bates note que « Françoise Dolto a publiĂ© plus d’une quarantaine d’ouvrages, qui vĂ©hiculaient la pensĂ©e psychanalytique auprĂšs d’un large public, ciblant tout particuliĂšrement les mĂšres. Son Ă©tude de cas la plus connue, Le cas Dominique, montrait comment la « psychose infantile » pouvait dĂ©couler de l’environnement familial. On trouve encore de tels livres, en France, dans les bibliothĂšques de nombreux parents, grands-parents et psychologues »[86]. Bates estime que les opinions de Françoise Dolto ont probablement contribuĂ© Ă  faire culpabiliser de nombreuses mĂšres françaises d'enfants autistes[86]. Pleux note, de mĂȘme, que de nombreux centres d'accueil pour enfants autistes continuent, en 2008, Ă  accorder du crĂ©dit aux thĂ©ories de Dolto Ă  propos de l'autisme[85].

Plusieurs psychanalystes se sont exprimĂ©s pour dĂ©fendre Dolto, dont Jean-Pierre Winter, qui dĂ©clare « On a cru que Dolto les culpabilisait [les parents], alors qu'elle leur disait "ce n'est pas de votre faute, c'est de votre fait". » ; ainsi que le psychanalyste jungien Willy Baral, qui soutient dans la presse que Françoise Dolto « a humanisĂ© les liens avec les enfants autistes »[88]. Pour le psychanalyste français Bernard Golse, qui s'exprime aussi dans la presse, bien que « plus personne ne dit "que l'autisme est une maladie psychique pure". La pluralitĂ© des facteurs en cause rend le message de la pĂ©dopsychiatre un peu moins percutant. Mais alors que les jeunes parents sont de plus en plus prĂ©occupĂ©s par l’éducation, [...], la parole de Françoise Dolto demeure une rĂ©fĂ©rence »[89]. Dans l'Ă©ditorial intitulĂ© « Dolto, reviens !» d'un dossier de La revue lacanienne consacrĂ© en 2013 Ă  « L'autisme », le psychanalyste Charles Melman commence par cette constatation : « L'approche lacano-doltoĂŻenne de l'autisme infantile n’a pas la cote »[90]. En suivant des sĂ©ances avec des bĂ©bĂ©s « Ă  potentialitĂ© autistique » atteints de bronchiolites Ă  rĂ©pĂ©tition, et sensible au fait que l'intervention du soignant (Marie-Christine Laznik), « faite en prĂ©sence de la mĂšre sinon des parents, et Ă©ventuellement filmĂ©e avec leur accord pour analyser et suivre les progrĂšs, nĂ©cessite le tact nĂ©cessaire pour essayer de les concilier avec leur enfant »[90], Melman Ă©voque comment « l’exhumation de difficultĂ©s refoulĂ©es ou cachĂ©es ont pu provoquer la rĂ©volte de familles organisĂ©es ensuite par Internet en lobbies »[90]. Il ajoute : « Le seul reproche qu’on puisse faire Ă  ces lobbies est une passion persĂ©cutrice de mauvais aloi et revancharde Ă  l’égard d’une mĂ©thode qui leur fut malheureusement insupportable mais dont ils pourront, quand ils y seront prĂȘts, vĂ©rifier sur film le potentiel »[90].

Hommages

Plaque de la rue Françoise-Dolto à Paris.

Une salle de cours du nouveau pavillon Théodule Ribot de la faculté de psychologie de l'Université de Strasbourg porte son nom en hommage depuis 2009.

En France, en 2015, 167 Ă©tablissements scolaires portent son nom[91], tel que les collĂšges Françoise-Dolto Ă  Nogent (Haute-Marne), Ă  L'Aigle (Orne) ou Ă  PacĂ© (Ille-et-Vilaine).

Des rues portent son nom dans plusieurs villes, dont Belfort, Hem, Poitiers, La Rochelle et Paris.

ƒuvres

Ouvrages

  • Psychanalyse et pĂ©diatrie (le texte publiĂ© de sa thĂšse de mĂ©decine) Paris, Le Seuil, 1971.
  • Le Cas Dominique, Paris, Le Seuil, 1971.
  • L'Évangile au risque de la psychanalyse, Paris, Jean-Pierre DĂ©large, 1977, (Françoise Dolto, interpellĂ©e par GĂ©rard SĂ©vĂ©rin, philosophe, thĂ©ologien, psychanalyste).
  • Lorsque l'enfant paraĂźt Tome 1, Paris, Le Seuil, 1977.
  • Lorsque l'enfant paraĂźt Tome 2, Paris, Le Seuil, 1978.
  • Lorsque l'enfant paraĂźt Tome 3, Paris, Le Seuil, 1979.
  • Au jeu du dĂ©sir, Paris, Le Seuil, 1981.
  • SĂ©minaire de psychanalyse d’enfants (avec la collaboration de Louis CaldaguĂšs), Paris, Le Seuil, 1982 (ISBN 2-02-006274-7).
  • SexualitĂ© fĂ©minine, Paris, ScarabĂ©e/A.-M. MĂ©tailiĂ©, 1982.
  • La foi au risque de la psychanalyse (avec GĂ©rard SĂ©verin), Paris, Jean-Pierre Delarge, 1983.
  • L'image inconsciente du corps, Paris, Le Seuil, 1984.
  • SĂ©minaire de psychanalyse d’enfants (avec la collaboration de Jean-François de Sauverzac), Paris, Le Seuil, 1985, (ISBN 2-02-008980-7).
  • Solitude, Paris, Éd. Vertiges, 1985, (ISBN 2-86896-026-X).
  • La Cause des enfants, Paris, Robert Laffont, 1985, (ISBN 2-221-04285-9).
  • Enfances, Paris, Le Seuil, (1986) - avec des photographies de AlĂ©cio de Andrade[92]
  • Libido fĂ©minine, Paris, CarrĂšre, 1987.
  • L'Enfant du miroir (avec Juan David Nasio), Paris, Rivages, 1987, (ISBN 2-86930-056-5).
  • La Cause des adolescents, Paris, Robert Laffont, 1988.
  • Quand les parents se sĂ©parent (avec la collaboration de InĂšs de Angelino), Paris, Le Seuil, 1988, (ISBN 2-02-010298-6).
  • L'Échec scolaire, Ă©d. Vertiges du Nord, 1989.
  • Autoportrait d'une psychanalyste, Paris, Le Seuil, 1989.
  • Paroles pour adolescents ou le complexe du homard, Paris, Hatier, 1989.
  • Les Étapes majeures de l'enfance, Paris, Gallimard, 1994.
  • Les Chemins de l'Ă©ducation, Paris, Gallimard, 1994.
  • Tout est langage, Paris, Gallimard, 1994.
  • La DifficultĂ© de vivre, Paris, Gallimard, 1995.
  • Le sentiment de soi : aux sources de l'image et du corps, Paris, Gallimard, 1997.
  • Le FĂ©minin, Paris, Gallimard, 1998.
  • La vague et l'ocĂ©an : sĂ©minaire sur les pulsions de mort (1970-1971), Paris, Gallimard, 2003.
  • Lettres de jeunesse : correspondance, 1913-1938, Paris, Gallimard; rev. et augm., Paris, Gallimard, 2003, (ISBN 2-07-073261-4).
  • Une vie de correspondances : 1938-1988, Paris, Gallimard, 2005, (ISBN 2-07-074256-3).
  • Une psychanalyste dans la citĂ©. L'aventure de la Maison verte, Paris, Gallimard, 2009, (ISBN 978-2-07-012257-8).

Émissions de radio

Annexes

Bibliographie

(Par ordre alphabétique)

  • Willy Barral, Françoise Dolto, c'est la parole qui fait vivre : une thĂ©orie corporelle du langage, 1999 (ISBN 2-07-075482-0).
  • Éric Binet, Françoise Dolto, Perspectives : revue trimestrielle d’éducation comparĂ©e (Paris, UNESCO : Bureau international d’éducation), vol. XXIX, no 3, 1999, p. 505-514[38].
  • Élisabeth Brami et Patrick Delaroche, Dolto, l'art d'ĂȘtre parents - L'Ă©ducation, les paroles, les limites, Albin Michel, 2014.
  • Collectif, Françoise Dolto, aujourd’hui prĂ©sente. Actes du colloque de l’Unesco, , Paris, Gallimard, 2000, 592 p. (ISBN 978-2070758241)
  • Catherine Dolto, Il y a dix ans la psychanalyste des enfants disparaissait. Catherine Dolto-Tolitch parle de l’aprĂšs Dolto, Ă©d. Lien social, numĂ©ro 467, .
  • Caroline Eliacheff, Françoise Dolto. Une journĂ©e particuliĂšre, Flammarion, 2018 (ISBN 978-2-08-144190-3)[93].
  • Michel H. Ledoux,
    • Introduction Ă  l'Ɠuvre de Françoise Dolto, Ă©d. Payot 1990, 1995
    • Dictionnaire raisonnĂ© de l'Ɠuvre de Françoise Dolto, Ă©d. Payot 2006.
  • Jean-Claude Liaudet, Dolto expliquĂ©e aux parents, Ă©d. L’Archipel, Paris, 1998.
  • Daniela Lumbroso, Françoise Dolto, la vie d'une femme libre, Ă©d. Plon, Paris, 2007.
  • Bernard Martino, Le bĂ©bĂ© est une personne, Ă©d. Balland, Paris, 1985
  • Manon Pignot & Yann Potin, 1914-1918, Françoise Dolto, veuve de guerre Ă  sept ans, Gallimard, 2018 (ISBN 978-2-07-282097-7).
  • Charles Melman, « Dolto, reviens ! », La revue lacanienne, vol. 14, no 1,‎ , p. 7 (ISSN 1967-2055 et 2109-9553, DOI 10.3917/lrl.131.0007, lire en ligne, consultĂ© le ).
  • Élisabeth Roudinesco, Histoire de la psychanalyse en France, Paris, Fayard, coll. « La PochothĂšque », (1re Ă©d. 1994), 2118 p. (ISBN 978-2-253-08851-6).
  • Elisabeth Roudinesco et Michel Plon, Dictionnaire de la psychanalyse, Paris, Fayard, coll. « La PochothĂšque », (1re Ă©d. 1997), 1789 p. (ISBN 978-2-253-08854-7), « Dolto Françoise, nĂ©e Marette (1908-1988) MĂ©decin et psychanalyste française », p. 339-346.
  • Jean-François de Sauverzac, Françoise Dolto, itinĂ©raire d'une psychanalyste, Ă©d. Aubier, 1993
  • Jacques SĂ©dat, « L'apport de Françoise Dolto Ă  la thĂ©orie de la sexualitĂ© fĂ©minine sur les plans clinique, thĂ©orique et politique de la psychanalyse », dans Sophie de Mijolla-Mellor Ă©d., Les femmes dans l'histoire de la psychanalyse, L’Esprit du temps, 1999, p. 87-94 [lire en ligne].
  • Bernard This, « Dolto-Marette, Françoise », dans Alain de Mijolla (dir.), Dictionnaire international de la psychanalyse 1. A/L., Paris, Hachette-LittĂ©rature, (ISBN 9782012791459), p. 489-490.

Bibliographie critique

  • Guy Baret, Comment rater l’éducation de son enfant avec Françoise Dolto. Éd. Ramsay, 2003.
  • Sabine Gritt Un fƓtus mal lĂ©chĂ©. Trois ans avec Dolto., Ă©ditions sciences humaines, 2015.
  • Le livre noir de la psychanalyse. Vivre, penser et aller mieux sans Freud. direction by Catherine Meyer, Ă©dition Les ArĂšnes, Paris, 2005.
  • Didier Pleux :
    • GĂ©nĂ©ration Dolto, Ă©ditions Odile Jacob, Paris, 2008 ;
    • La DĂ©raison pure : Dolto entre Freud et PĂ©tain, prĂ©f. de Michel Onfray, Paris, Éditions Autrement, 2013, 144 p. (ISBN 978-2-7467-3505-7) coll. « UniversitĂ©s populaires et Cie » ;
    • La RĂ©volution du divan : pour une psychologie existentielle. Éditions Odile Jacob, 2015.
  • Sandrine Garcia, MĂšres sous influence de la cause des femmes Ă  la cause des enfants, Éd. la DĂ©couverte, impr. 2011 (ISBN 978-2-7071-5887-1 et 2-7071-5887-9, OCLC 708400524, lire en ligne)

Audio

Vidéo

  • Françoise Dolto, trois films documentaires d'Élisabeth Coronel et Arnaud de Mezamat (Ă  l'origine diffusĂ©s sur France 3) ; Ă©dition DVD Abacaris Films & Gallimard, 2005, avec en complĂ©ment Maud Mannoni, Ă©vocations. La 1re Ă©dition de ces trois films (1994) reçoit le Grand Prix de l'AcadĂ©mie Charles-Cros en 1997. Le livret contient en outre une bibliographie commentĂ©e de l’Ɠuvre de Françoise Dolto, des ouvrages qu'elle a prĂ©facĂ©s, ainsi que des ouvrages qui lui sont consacrĂ©s.
    • Tu as choisi de naĂźtre ;
    • Parler vrai ;
    • N'ayez pas peur.
  • Les grands entretiens de Bernard Pivot, Françoise Dolto, coĂ©dition Gallimard et INA, 1987.
  • Françoise Dolto et l'Ă©cole de la Neuville : une autre maniĂšre d'ĂȘtre en sociĂ©tĂ© Ă  l'Ă©cole, de FrĂ©meaux & AssociĂ©s (prod.) et de Fabienne d'Ortoli et Michel Amram (rĂ©al.), FrĂ©meaux & associĂ©s tĂ©lĂ©vision, 2008, double DVD, 1h37 (EAN 3561302401782) [(extrait) voir en ligne] [prĂ©sentation en ligne]
  • Françoise Dolto parle
 :
    • de la psychanalyse ; (avec la participation du psychanalyste Georges Juttner),
    • de l'origine ; (avec la participation de la psychanalyste MichĂšle Montrelay),
    • de l'Ă©ducation ; (avec la participation de Fabienne d'Ortoli et Michel Amram),

Trois films documentaires produits et rĂ©alisĂ©s par Arnaud de Mezamat, Abacaris films, pour France 5, 2008. Édition DVD Abacaris Films, 2012, coll. « Psychanalyse et sociĂ©tĂ© ».

Bande-dessinée

  • SĂ©verine Vidal et AbellĂĄn Jaraba, L’Onde Dolto, Paris, Seuil Delcourt, 2019, 2 t.

Articles connexes

Liens externes

Bases de données et dictionnaires

Notes et références

Notes

  1. « Le 23 mai 1977, dans les pages "Opinions" du Monde, 80 intellectuels français parmi lesquels Jean-Paul Sartre, Michel Foucault, Roland Barthes, Simone de Beauvoir, Alain Robbe-Grillet, Jacques Derrida, Philippe Sollers et mĂȘme Françoise Dolto, signent un autre texte pour demander que la loi dĂ©criminalise les rapports sexuels entre les adultes et les enfants de moins de 15 ans », dans l'Ă©mission du 03/01/2020 « ActualitĂ©s » sur France-Culture par CĂ©cile de KervasdouĂ© et Fiona Moghaddam « Quand des intellectuels français dĂ©fendaient la pĂ©dophilie », sur www.franceculture.fr (consultĂ© le ).
  2. Un dossier avec le texte dont elle est signataire est consultable sur le site de Françoise Dolto « Françoise Dolto et la révision du code pénal sur la sexualité des grands mineurs », sur dolto.fr, (consulté le )
  1. « La tĂ©lĂ©pathie entre la mĂšre et l’enfant est bien connue de toutes les mamans. Prenons une femme qui dort trĂšs bien. Il suffit que son bĂ©bĂ© remue dans la chambre voisine, elle l’entend, alors qu’aucun autre bruit ne l’alerte. Beaucoup de mĂšres parlent Ă  leur fƓtus et elles ont raison. »
  2. Il y a des enfants qui sont tĂ©lĂ©pathes et voyants : je connais une petite fille qui, dans un train, un jour qu’une dame venait d’expliquer qu’elle allait voir son mari, a dit tout haut : ‘Mais, ce n’est pas vrai ! Son mari, il n’est pas lĂ . Elle va voir un autre monsieur, et elle ne le dit pas Ă  son mari.’ La dame est devenue toute rouge

  3. Freud traite notamment de la transmission tĂ©lĂ©pathique, dont il donne quelques exemples qui l'ont troublĂ©, dans la trentiĂšme confĂ©rence : « RĂȘve et occultisme » des Nouvelles ConfĂ©rences d'introduction Ă  la psychanalyse (1933).

Références

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    Cette parentĂ© est mentionnĂ©e dans le chapitre titrĂ© « Images d'un homme d'exception », par Paul SĂ©rant, en page 71, lorsque celui-ci Ă©crit : « (
) et si j’entrais dans le rĂ©seau de RĂ©sistance de Jacques Marette en 43-44 [
] », avec renvoi vers une note de bas de page indiquant : « Jacques Marette : l’un des responsables du rĂ©seau de rĂ©sistance Élite-Thermopyles ; aprĂšs la guerre, journaliste puis sĂ©nateur et ministre RPF ; frĂšre de la cĂ©lĂšbre psychanalyste Françoise Dolto. ».
  3. Ayant Ă©tĂ© Ă  l'origine de la crĂ©ation du « SecrĂ©tariat du PĂšre NoĂ«l », sa sƓur Françoise est chargĂ©e de rĂ©diger la premiĂšre carte-rĂ©ponse envoyĂ©e Ă  chaque enfant qui Ă©crivait au PĂšre NoĂ«l pour « passer commande » de ses cadeaux.
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