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Centre hospitalier Sainte-Anne

Le centre hospitalier Sainte-Anne est un site hospitalier du groupe hospitalier universitaire Paris psychiatrie & neurosciences situé dans le 14e arrondissement de Paris, spécialisé en psychiatrie, neurologie, neurochirurgie, neuroimagerie et addictologie. Cet ancien établissement, dont la première création date de 1651, demeure en France, avec l'hôpital Esquirol à Saint-Maurice le symbole des asiles psychiatriques.

Centre hospitalier Sainte-Anne - GHU Paris
Image illustrative de l’article Centre hospitalier Sainte-Anne
Le pavillon Magnan, principale aile de l'hĂ´pital.
Présentation
CoordonnĂ©es 48° 49′ 43″ nord, 2° 20′ 18″ est
Pays Drapeau de la France France
Ville 14e arrondissement de Paris
Adresse 1, rue Cabanis
Fondation 1651
Site web https://www.ghu-paris.fr/fr
Affiliation Groupe hospitalier universitaire Paris psychiatrie & neurosciences
Services
Spécialité(s) Psychiatrie, psychiatrie d'urgence, neurologie, neurochirurgie, neuroimagerie et addictologie
(Voir situation sur carte : Paris)
GĂ©olocalisation sur la carte : 14e arrondissement de Paris
(Voir situation sur carte : 14e arrondissement de Paris)

Il fait partie depuis le du GHU Paris psychiatrie & neurosciences avec le centre hospitalier Perray-Vaucluse et l'hĂ´pital Maison Blanche[1].

Histoire

Création de l'hôpital Sainte-Anne

L'hĂ´pital sur le plan de Jouvin de Rochefort, en 1672.
L'asile en 1877.

Les lettres patentes du roi confirmant la translation des services de l'hĂ´pital de la SantĂ© du faubourg Saint-Marcel en l'hĂ´pital Sainte-Anne datent de mai 1651. Par contrat du entre les gouverneurs de l'HĂ´tel-Dieu et les fondĂ©s de pouvoir de la Reine rĂ©gente Anne d'Autriche, l'HĂ´tel-Dieu cĂ©dait les bâtiments et les terrains de la Maison de SantĂ©, la reine donnant en Ă©change les 21 arpents de terrain choisi pour Ă©tablir le nouvel hĂ´pital, qui devait prendre le nom de la sainte patronne de la mère de Louis XIV : Sainte Anne. Cet Ă©tablissement, peu utilisĂ©, fut transformĂ© en une ferme oĂą venaient travailler les aliĂ©nĂ©s de l'hospice de BicĂŞtre, relativement proche. Cette ferme – la ferme Sainte-Anne – connut pendant plusieurs annĂ©es une importante activitĂ© du fait du travail et des initiatives des malades. En 1772, Ă  la suite d'un grand incendie Ă  l'HĂ´tel-Dieu (dĂ©jĂ  incendiĂ© en 1737 et 1742), un rĂ©amĂ©nagement de quatre grands hĂ´pitaux est dĂ©cidĂ© Ă  Paris (l'hĂ´pital Saint-Louis, l'hĂ´pital Sainte-Anne, les Hospitalières de la Roquette et l'abbaye Royale de Sainte-PĂ©rine de Chaillot).

En 1788, à la suite d'un arrêté du Conseil d'État, l'architecte Bernard Poyet est chargé de reconstruire complètement l'hôpital.

En 1863, Napoléon III décide la création d'un hôpital psychiatrique à Paris sur l'emplacement de la ferme Sainte-Anne. Il est désigné sous le nom d'« asile clinique » car il est destiné à être un lieu de traitement, de recherche et d'enseignement des maladies mentales. Haussmann, préfet de la Seine, est chargé de cette opération. Précédemment préfet de l'Yonne, il a déjà fait bâtir quelques années auparavant, en collaboration avec le Docteur Girard de Cailleux qu'il a fait venir à Paris, l'asile départemental de l'Yonne qui sert de modèle à celui de Paris[2].

La chapelle Sainte-Anne, construite par Charles-Auguste Questel en 1869.

L'« asile » est inauguré le 1er janvier 1867 et le premier patient admis le 1er mai de la même année. Pendant de nombreuses années Sainte-Anne va remplir son rôle de protection du malade mental, de son traitement avec les faibles moyens thérapeutiques de l’époque. On verra s’y développer une recherche médicale très importante et très approfondie souvent masquée par les préjugés qui se heurtent aux murs de l’établissement.

L’asile se dote d’un service de soins dentaires en 1892, de consultations externes – gratuites dans le but de réduire les internements – et d’un pavillon central de chirurgie générale destiné au traitement chirurgical des malades des asiles du département de la Seine. Cet important bâtiment, très moderne pour l’époque, comporte, dans des parties septiques et aseptiques nettement séparées, des salles d’hospitalisation, une section obstétricale, des laboratoires de radiologie, de microphotographie et de biologie.

En 1922, est créé par Édouard Toulouse le centre de prophylaxie mentale, premier service libre (« service ouvert pour psychopathes légers »), c'est-à-dire dans lequel les malades ne sont pas internés dans le cadre de la loi du 30 juin 1838. Le 11 mars 1926, Il devient l'hôpital Henri-Rousselle, du nom du conseiller général de la Seine qui soutient le projet. Installé dans l'enceinte de Sainte-Anne, il comprend un dispensaire, un service social, une consultation pour enfants, deux laboratoires de recherche clinique et de psychologie et un « service départemental de prophylaxie mentale » à la suite de l'arrêté préfectoral du 1er mars 1927. L'arrêté du 29 avril 1941 rattache l’hôpital Henri-Rousselle à l'asile clinique Sainte-Anne[3].

En 1941 est installé l'un des premiers laboratoires d'électroencéphalographie de France. La section de bio-psychopathologie de l’enfant dont la vocation est de mettre à la disposition de l’enfance inadaptée et des familles un ensemble original clinique et thérapeutique dans son double aspect affectif et cognitif est créée en 1947.

Époque moderne

Entrée, no 1 rue Cabanis.
Mur d'enceinte de l'hôpital, côté rue de la Santé.

En 1952, Sainte-Anne est le lieu où Jean Delay et son assistant Pierre Deniker évaluent les propriétés neuroleptiques de la chlorpromazine le 4560 RP (Largactil, nom déposé), et il est aussi le lieu où s'est développé dès le début du XXe siècle un enseignement de la psychiatrie respectant les diverses composantes de cette discipline. Depuis les années 1960, le CHSA possède des urgences psychiatriques ouvertes vingt-quatre heures sur vingt-quatre et toute l'année : c'est le CPOA (centre psychiatrique d'orientation et d'accueil)

L'hôpital comporte sept secteurs de psychiatrie adulte et deux secteurs de psychiatrie infanto-juvénile, qui correspondent à des zones géographiques dont proviennent les patients. Sainte-Anne accueille les patients des 5, 6, 14, 15 et 16e arrondissements de Paris dans divers pavillons aux noms de médecins célèbres (Benjamin Ball, Pierre Janet, Raymond Garcin, Piera Aulagnier). On note aussi la présence du SHU (service hospitalo-universitaire), de la CMME (clinique des maladies mentales et de l'encéphale), du SMPR (service médico-psychologique régional), d'un service spécialisé en addictologie-CSAPA (centre de soins, d'accompagnement et de prévention en addictologie) et d'un SMES (service d'appui santé mentale et exclusion sociale). Sainte-Anne ne possède pas d'unité pour malades difficiles. Par ailleurs, l'hôpital a développé des conventions avec différents services d'accueil des urgences situés notamment dans les hôpitaux Ambroise Paré, Cochin et HEGP (AP-HP), ainsi que l'hôpital Saint-Joseph. Une cafétéria a été construite dans les années 1980, ainsi qu'un centre de vie. Hachette exploite cette cafétéria par le biais de son enseigne Relais H. Une maison des usagers est installée à côté de cette cafétéria ; elle est un lieu d'information pour les patients et leurs proches.

Le Centre hospitalier Sainte-Anne est doté d'un service audiovisuel, broadcast, produisant et archivant depuis 1995 certains documents qui concernent l'activité médicale et institutionnelle de cet établissement. Les archives audiovisuelles sont accessibles aux médias sur demande spéciale[4].

Ces dernières années, le centre hospitalier Sainte-Anne a connu de nombreuses évolutions pour devenir un pôle de référence en psychiatrie et en neurosciences.

Les modalités de prise en charge en psychiatrie ont considérablement évolué ces vingt dernières années :

  • DĂ©ploiement, dans le cadre d'une politique de secteur volontariste, de structures extra-hospitalières et ambulatoires
  • Forte rĂ©duction de la capacitĂ© des lits en hospitalisation complète
  • Mise en Ĺ“uvre de conventions et de rĂ©seaux, notamment avec l'Assistance Publique - HĂ´pitaux de Paris
  • Participation active aux Services d'Accueil d'Urgence (SAU)
  • DĂ©veloppement d'importants travaux de recherche en collaboration notamment avec l'INSERM[5]

Le service de neurologie est installé en 1974, et la neuroradiologie devient, à l'hôpital Sainte-Anne, une discipline de pointe, avec un appareillage novateur : tomographe-scanner, imagerie par résonance magnétique, qui va permettre la création de la radiologie thérapeutique.

Le centre Raymond-Garcin, partie intégrante de l'établissement, réunit les différentes disciplines de médecine somatique : Neurologie, avec une Unité Neurovasculaire, Neurochirurgie, Neuroradiologie, Neurophysiologie, Neuro-anatomopathologie, Anesthésie-Réanimation, Stomatologie, Médecine Physique et de Réadaptation.

Depuis le , l'établissement fait partie du Groupe hospitalier universitaire Paris psychiatrie & neurosciences, aux côtés de l'Établissement Public de Santé Maison Blanche et du Centre hospitalier Perray-Vaucluse[6].

Enseignement, travaux et publications

Le site Sainte-Anne du GHU Paris psychiatrie & neurosciences accueille des étudiants hospitaliers de la faculté de médecine Paris Centre de l'université de Paris.

L'hôpital possède sa propre revue, L'Encéphale, qui elle-même organise un congrès annuel. Le site dispose de plus d'une fondation, la Fondation Pierre-Deniker. Le personnel médical du centre hospitalier participe aussi aux colloques de l'Association des amis de Pierre Deniker pour l'enseignement de la psychiatrie ("Journée Pierre Deniker" et "Journée de l'interne").

Au service hospitalo-universitaire, le Professeur Marie-Odile Krebs co-dirige l'Unité mixte de recherche 894 de l'Inserm et de l'université de Paris "Centre de psychiatrie et Neurosciences"[7] - [8].

Personnalités liées à l'hôpital

L'une des nombreuses galeries du centre hospitalier, ici la galerie Pirandello.

Médecins célèbres

Patients célèbres

* L'écrivain et poète Antonin Artaud à Sainte-Anne en 1937-38 est transféré à Ville-Évrard en 1939 puis à Rodez.
[réf. nécessaire]

Bibliothèque Henri-Ey

La bibliothèque Henri-Ey est située au premier étage du pavillon de l'horloge[9]. Elle est ouverte à tous et propose des collections scientifiques contemporaines et patrimoniales en psychiatrie, psychologie, psychanalyse et neurosciences.

Le fonds important est constituĂ© de 30 000 livres, thèses et mĂ©moires, 450 revues « papier » et/ou numĂ©rique ainsi qu'un fonds ancien numĂ©risĂ© composĂ© de 830 documents consultables en ligne sur le site internet de la bibliothèque numĂ©rique de la BnF (Bibliothèque nationale de France)[10].

Infirmerie psychiatrique de la préfecture de police

Cette infirmerie, administrée par la préfecture de police de Paris, accueille des personnes faisant l'objet de mesures provisoires dans l'attente d'un arrêté d'hospitalisation sans consentement.

D'après le Conseil d'État dans son avis no 367.355 du 19 mars 2002 : « le terrain d’assiette de l’infirmerie psychiatrique de la préfecture de police appartient à l’hôpital psychiatrique Sainte-Anne. Le Conseil d’État n’a pas été en mesure de prendre position sur la situation patrimoniale de l’immeuble édifié sur la parcelle sise au no 3 de la rue Cabanis. »

Jardin

Le Guet, statue de Victorien Tournier (salon de 1900). Placée dans le jardin de l'hôpital Sainte-Anne à Paris en 1947.

Le jardin est agrémenté d'un certain nombre de statues installées en 1947 dont Le Guet de Victorien Tournier, Otarie de Émile Perrault-Harry et un lion couché d'un sculpteur inconnu[11].

Accès

Le site Sainte-Anne du GHU Paris psychiatrie & neurosciences est desservi par la ligne (M) (6) à la station Glacière ainsi qu'à proximité par les lignes de bus (BUS) RATP 21 62.

Notes et références

  1. « GHU Paris psychiatrie & neurosciences: la convergence des SI comme levier de la fusion », sur www.ticsante.com (consulté le )
  2. Gérard Bleandonu, Guy Gaufey, « Naissance des asiles d'aliénés (Auxerre-Paris) », Annales. Économies, Sociétés, Civilisations., no 1,‎ , p. 115-116 (DOI 10.3406/ahess.1975.293589)
  3. Marie-Claire Quin de Stoppani, « Asile Sainte-Anne (1867-1936), puis hôpital psychiatrique Sainte-Anne (1937-1943), puis centre psychiatrique Sainte-Anne (1944-1973), puis centre hospitalier Sainte-Anne : Fonctionnement (1861-1992) - 3719W 1-97 », sur Archives de Paris, (consulté le )
  4. Contact avec la presse.
  5. http://paul.broca.inserm.fr/broca_b/paulbroc.htm
  6. « 2019 : création du GHU Paris psychiatrie & neurosciences », sur GHU Paris psychiatrie & neurosciences (consulté le )
  7. article sur le site de l'Inserm
  8. Centre de Psychiatrie & Neurosciences
  9. « Informations pratiques - Bibliothèque médicale Henri Ey - Établissement - Centre Hospitalier Sainte Anne », sur www.ch-sainte-anne.fr (consulté le )
  10. « Bibliothèque historique - Bibliothèque médicale Henri Ey - Établissement - Centre Hospitalier Sainte Anne », sur www.ch-sainte-anne.fr (consulté le )
  11. Les Statues de l’Hôpital Sainte-Anne

Voir aussi

Bibliographie

TĂ©moignages de patients
  • Daniel Duchateau, Sainte Anne priez pour moi
  • Émilie Durand, Ma folie ordinaire : Allers et retours Ă  l'hĂ´pital Sainte-Anne, 2006, EmpĂŞcheurs de Penser en Rond, 166 pages, (ISBN 978-2846711579)

Articles connexes

Liens externes

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