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Piera Aulagnier

Piera Aulagnier, née Spairani, est une psychanalyste et psychiatre française, d'origine italienne, née le à Milan et morte le à Suresnes. Son nom est associé au Quatrième Groupe, dont elle est cofondatrice en 1969 et à la revue de psychanalyse Topique.

Piera Aulagnier
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Biographie
Naissance
Décès
(à 66 ans)
Suresnes
Nom de naissance
Piera Spairani
Nationalités
Activités
Conjoint
Cornelius Castoriadis (de à )
Autres informations
Membre de
Å’uvres principales
  • La violence de l'interprétation (1975)
  • L'apprenti historien et le maître sorcier (1984)
  • Un interprète en quête de sens 1991

Biographie

Piera Spairani passe les premières années de sa vie en France, puis son adolescence en Égypte[1]. Elle fait ses études de médecine à Rome, puis s'installe en France en 1950, lorsqu'elle se marie, prenant le nom d'Aulagnier et elle a un fils, Claude Aulagnier, également psychiatre.

Elle se forme à la psychiatrie, dans le service de Georges Daumezon, à l'hôpital Sainte-Anne, où elle conserve un séminaire et une consultation durant toute sa vie professionnelle. Elle se forme en même temps à la psychanalyse, avec Jacques Lacan dont elle devient l'élève et avec qui elle fait une analyse didactique de 1955 à 1961.

Lorsque Lacan crée la Société française de psychanalyse, en 1953, après la scission au sein de la Société psychanalytique de Paris, elle le suit. Lors de la deuxième scission, en 1963-64, elle se trouve parmi les premiers membres de l'École freudienne de Paris créée par Lacan, devenant analyste de l'école (AE) et responsable de la formation.

Cependant, elle démissionne de l'École freudienne en 1967, lorsqu'elle se trouve en désaccord avec les positions de Lacan concernant la formation des analystes, notamment lorsque celui-ci institutionnalise la procédure de la passe.

Elle publie à cette occasion deux articles, « Comment peut-on ne pas être persan ? » (Oct 1968) et « Sociétés de psychanalyse et psychanalystes de société » (1969)[2]. En 1968, elle épouse le philosophe Cornelius Castoriadis, qui participe à la fondation du Quatrième Groupe.

En , elle fonde, avec François Perrier, Jean-Paul Valabrega et plusieurs autres psychanalystes, le Quatrième Groupe (Organisation psychanalytique de langue française), dont elle est la personnalité emblématique.

Elle meurt d'un cancer à Suresnes le [3] - [4].

Activités éditoriales

Piera Aulagnier participe à la fondation de deux revues psychanalytiques :

Conceptualisation théoriques et cliniques

L'œuvre théorique de Piera Aulagnier s'inspire à la fois de l'œuvre de Freud et du style de pensée, voire du style d'écriture de Jacques Lacan avec qui elle est pourtant en rupture dès 1967. Pour décrire la psychose dont elle a une grande expérience clinique, elle crée sa propre métapsychologie : l'instance organisatrice et qui décide de la structure du sujet devient le « Je ». Le « Je » désigne, en première approche, le parcours identificatoire du sujet à travers plusieurs étapes complexes : T0, T1 et T2. Elle apporte de plus le complexe de potentialité psychotique, névrotique, ou polymorphe.

Elle s'appuie notamment sur des notions qu'elle a conceptualisées :

  • Pictogramme
  • Processus originaire
  • Violence de l'interprétation
  • Pensée délirante primaire

Publications (sélection)

  • « Remarques sur la féminité et ses avatars », dans Le Désir et la perversion avec François Perrier, Jean Clavreul, Guy Rosolato, Jean-Paul Valabrega, Paris, Le Seuil, 1re édition : 1966, 1981, (ISBN 2-020-05773-5)
  • « Le Comportement transférentiel chez le sujet interné », collectif Études introductives à la psychothérapie à l'hôpital psychiatrique, L'information psychiatrique, 34e année, 4e série, no 5, 1958
  • « Comment peut-on ne pas être persan ? » L'inconscient, no 1 1967
  • « Sociétés de psychanalyse et psychanalyse de société » Topique, no 1, 1969
  • La violence de l'interprétation - du pictogramme à l'énoncé, Paris, PUF 1975, rééd. 2003, (ISBN 2-130-53720-0)
  • Les Destins du plaisir aliénation, amour, passion : Séminaire Sainte-Anne, années 1977 et 1979, Paris, PUF, coll. « Fil rouge » (no 18), , 268 p. (ISBN 978-2-13-036114-5)
  • Les Destins du plaisir, aliénation, amour, passion, Paris, PUF, coll. « Le fil rouge », 1979 (ISBN 978-2-13-036114-5)
  • L'Apprenti historien et le maître sorcier, Paris, PUF 1984
  • Un interprète en quête de sens, Préface de Maurice Dayan, Paris, Psychanalyse, Ramsay, 1986.
  • « Se construire un passé », 1989, paru dans le Journal de la psychanalyse de l’enfant ; republication dans Benoît Servant, « Adolescence. psychose et états-limites, no 4, 2015 », Revue française de psychanalyse, 2017/1 (Vol. 81), p. 242-246. DOI : 10.3917/rfp.811.0242. [lire en ligne]

Notes et références

  1. Biographie, site du Quatrième Groupe, page consultée en ligne le 17.05.15.
  2. Articles publiés dans Un interprète en quête de sens, Paris, Ramsay, 1986 puis Payot, « Petite bibliothèque Payot », (ISBN 978-2228894586).
  3. Biographie, site du Quatrième Groupe.
  4. Article du journal Le Monde du 7 avril 1990, « Témoignage : la mort de Piera Aulagnier Une psychanalyste exigeante » site consulté le 8 juillet 2020
  5. Notice de la revue L'Inconscient, BnF
  6. (Réédition) L'inconscient, 8 vol., Bibliothèque des Introuvables, 2002, (ISBN 284575115X).

Voir aussi

Bibliographie

  • (coll.) La pensée interdite, Paris, PUF, coll. « Petite bibliothèque de psychanalyse », , 149 p. (ISBN 978-2-13-057350-0 et 2-13-057350-9) (Autour de l'article de P. Aulagnier, « Le droit au secret : condition pour pouvoir penser », Nouvelle revue de psychanalyse, « Du secret », no 14, automne 1976).
  • Ghyslain Charron, Le discours et le je : la théorie de Piera Aulagnier, Sainte-Foy, Québec, Presses de l'Université Laval, , 265 p. (ISBN 978-2-7637-7331-5 et 978-2-252-02914-5, OCLC 28503768, lire en ligne).
  • Jean-François Chiantaretto, Aline Cohen de Lara, Florian Houssier et Catherine Matha (dir.), Aux origines du Je. L’œuvre de Piera Aulagnier, Actes du Colloque de Cerisy, juillet 2021 [lire en ligne], éditions de l'Ithaque, 2022, (ISBN 978-2-490350-31-5).
  • Philippe Givre, « P. Aulagnier : L’adolescence entre auto-altération de soi et permanence identificatoire », dans Adolescence, Printemps 1984, tome 2, n°1.
  • Maurice Dayan, « Représentation, délire, histoire », Psychanalyse à l'université, vol. 1, no 1,‎ , p. 189-211.
  • René Kaës, « Les alliances structurantes primaires. Le contrat et le pacte narcissiques », dans René Kaës, Les alliances inconscientes, Paris, Dunod, (lire en ligne), p. 67-88
  • Sophie de Mijolla-Mellor :
    • Penser la psychose : une lecture de l'Å“uvre de Piera Aulagnier, Paris, Dunod, coll. « Psychismes », , 252 p. (ISBN 978-2-10-004022-3).
    • « Aulagnier-Spairani, Piera, ex-Castoriadis-Aulagnier », p. 154-155, in Alain de Mijolla (dir.), Dictionnaire international de la psychanalyse 1. A/L., Calmann-Lévy, 2002, (ISBN 2-7021-2530-1) Document utilisé pour la rédaction de l’article.
  • Benoît Servant, « Adolescence. Psychose et états-limites, no 4, 2015 », Revue française de psychanalyse, 2017/1 (Vol. 81), p. 242-246. [lire en ligne]
  • Chantal Talagrand, « Piera Aulagnier-Castoriadis (née Spairani ) », dans Béatrice Didier, Antoinette Fouque, Mireille Calle-Gruber (éd.), Le Dictionnaire universel des créatrices, Paris, Éditions des femmes, (lire en ligne).
  • Hélène Troisier, « Bibliographie raisonnée », dans Piera Aulagnier, PUF, coll. « Psychanalystes d'aujourd'hui », 1998, p. 74-76, [lire en ligne]
  • Hélène Troisier et Jacqueline Bonnet, Piera Aulagnier, Paris, PUF, coll. « Psychanalystes d’aujourd’hui / 17 », , 128 p. (ISBN 978-2-13-049346-4).

Articles connexes

Liens externes

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