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Psychothérapie

La psychothĂ©rapie (/psi.ko.te.ʁa.pi/) comprend les soins ou l'accompagnement, prodiguĂ©s par une personne formĂ©e Ă  cela, Ă  une ou plusieurs autres personnes souffrant de problĂšmes psychologiques, parfois en complĂ©ment d'autres types d'interventions Ă  visĂ©e thĂ©rapeutique (mĂ©dicaments notamment).

Suivant les patients (enfant ou adulte), le type et la sĂ©vĂ©ritĂ© du trouble, et le contexte de l'intervention, de nombreuses formes de psychothĂ©rapies coexistent, qui s'appuient sur autant de pratiques diffĂ©rentes reposant elles-mĂȘmes sur des approches thĂ©oriques diverses et parfois contradictoires.

La plupart reposent néanmoins sur l'établissement d'une relation interpersonnelle entre le patient et le thérapeute dans le cadre d'un contrat explicite de soins. Elles se distinguent en cela des pratiques d'accompagnement de l'individu sain (coaching, développement personnel) parfois menées dans un cadre spirituel, religieux voire sectaire.

En France, plus particuliÚrement depuis les années 1990, la rÚglementation de l'exercice des psychothérapeutes a fait l'objet d'intenses débats mettant aux prises les praticiens se réclamant des principales approches que sont les psychothérapies d'inspiration psychanalytique, Psychodynamique, humaniste, systémique et cognitivo-comportementale. Le titre de psychothérapeute est désormais réglementé.

Origine du concept

Les « psychothérapies » trouvent leur origine dans différentes pratiques, dont l'analyse psychologique de Pierre Janet, la cure par la parole de Josef Breuer, l'hypnose et la psychanalyse. Certaines sources désignent parfois les méthodes des thérapeutes d'Alexandrie dont rend compte Philon d'Alexandrie ou les travaux de Paracelse comme les premiÚres psychothérapies.

Le sens moderne a Ă©tĂ© proposĂ© par le psychiatre anglais Walter Cooper Dendy (en), qui introduit le terme de psychotherapeia en 1853[1]. Le terme dĂ©finitif de psychothĂ©rapie aurait Ă©tĂ© inventĂ© par Hippolyte Bernheim, chef de file de l'École de Nancy « qui publia en 1891 un ouvrage intitulĂ© Hypnotisme, suggestion, psychothĂ©rapie »[2]. Toutefois, le mot psychothĂ©rapie apparaĂźt Ă  la fin du XIXe siĂšcle[3] en Allemagne[4]. Celui-ci est construit sur les racines grecques ÎžÎ”ÏÎ±Ï€Î”ÎŻÎ±, therapeĂ­a, « cure », et ÏˆÏ…Ï‡Îź, psykhĂȘ, « Ăąme », « esprit », signifiant littĂ©ralement « thĂ©rapies par la psychĂ© ».

Les psychothĂ©rapies ont pour vocation de « soigner par l'esprit » des souffrances tant psychiques que somatiques dans le cadre d'une relation Ă  un psychothĂ©rapeute. « La psychothĂ©rapie [est] souvent considĂ©rĂ©e Ă  tort comme un soin de l'esprit[5]. » RĂ©sumant les indications de la psychothĂ©rapie, Bernheim Ă©crit dans De la suggestion que le « tĂ©nesme, la diarrhĂ©e, les vomissements liĂ©s Ă  une affection organique peuvent aussi ĂȘtre exagĂ©rĂ©s par le psychisme et justiciables dans une certaine mesure de la suggestion. On le voit, le champ de la psychothĂ©rapie est trĂšs vaste ; elle peut intervenir utilement dans toutes les maladies qui s'inscrivent dans une dynamique psycho-somatique avec une prĂ©dilection pour l’élĂ©ment psychonerveux de ces maladies[6]. »

Les approches sont nombreuses et correspondent à de nombreux modÚles théoriques différents voire contradictoires. La psychothérapie est distincte du counseling ou du coaching en vogue dans les pays anglo-saxons et qui ne présupposent ni formation universitaire ni formation à la psychopathologie, bien que ces activités soient parfois exercées par des psychologues ou des psychiatres de formation.

Histoire

Portrait de Franz-Anton Mesmer.

Le dĂ©sir de guĂ©rir ou de « prendre soin des hommes » semble inscrit dans la nature humaine[7] - [8]. C'est une aptitude que beaucoup de gens possĂšdent mais qui, pour devenir une compĂ©tence, demande Ă  ĂȘtre dĂ©veloppĂ©e par l'apprentissage de thĂ©ories et de techniques.

Les soins par la psychĂ© Ă©taient dĂ©jĂ  connus des Grecs : le temple d'Epidaure en GrĂšce est longtemps un lieu de pĂšlerinage pour les malades[9]. À la fin du XIXe siĂšcle, les progrĂšs de la mĂ©decine et de la psychologie vont permettre le dĂ©veloppement scientifique de techniques Ă  proprement parler psychothĂ©rapeutiques. Le terme « psycho-thĂ©rapie » est inventĂ© en 1872 par Daniel Hack Tuke pour dĂ©crire ses propres travaux[10] - [11]. Ces progrĂšs sont sans cesse remis en cause, probablement du fait que la souffrance psychique est peu ou pas objectivable, Ă  l'opposĂ© de la souffrance physique qui est plus facilement identifiable.

Psychothérapie, psychiatrie et psychologie

SĂ©ance d'hypnose en 1887.

Il existe plusieurs pĂ©riodes dans l'histoire de la psychothĂ©rapie[12]. L'origine se trouve dans les pratiques animistes, encore rĂ©pandues, y compris dans les pays dĂ©veloppĂ©s. Elles ont survĂ©cu jusqu'ici sous diffĂ©rentes formes qui coexistent avec d'autres plus rĂ©centes. À partir du XVIIe siĂšcle et jusqu'en 1893, c'est le dĂ©veloppement des traitements par la suggestion. L'intĂ©rĂȘt pour les traitements psychiques des enfants apparaĂźt Ă  la fin de cette pĂ©riode. De 1886 Ă  1925, Pierre Janet met en place sa mĂ©thode psychothĂ©rapeutique, l'analyse psychologique, basĂ©e sur la notion d'automatisme psychique existant Ă  des niveaux plus ou moins profonds du psychisme. Ces dĂ©couvertes sont d'importance[13]. En 1925, Sigmund Freud a conceptualisĂ© et systĂ©matisĂ© l'inconscient et la sexualitĂ© infantile, notions fondamentales de la psychanalyse. Les conflits inconscients — rĂ©sultant d'une dualitĂ© pulsionnelle — ne sont pas accessibles Ă  la cure et doivent ĂȘtre mis au jour et Ă©laborĂ©s durant le traitement psychanalytique. C'est une des premiĂšres fois dans l'histoire qu'on utilise scientifiquement la parole comme vecteur thĂ©rapeutique de maniĂšre aussi codifiĂ©e. Cet axe Paris - Vienne alors crĂ©Ă© est trĂšs fĂ©cond Ă  l'Ă©poque. En France, c'est entre autres sous l'impulsion de RenĂ© Diatkine, de Serge Lebovici et de Françoise Dolto que la psychanalyse des enfants est devenue rĂ©alitĂ©[14].

Profession

Éthique

Le statut des psychothérapeutes est réglementé en France depuis 2010, au niveau de la formation et des conditions d'inscriptions sur la liste ADELI. Le respect des différents codes de déontologie dépend de l'affiliation des psychothérapeutes à des organisations professionnelles comme l'Ordre des médecins. Les pratiques des psychothérapeutes qui ne sont pas inscrits dans une organisation professionnelle demandant le respect de rÚgles déontologiques spécifiques relÚvent du droit commun.

Les patients, des personnes en difficultĂ©, sont vulnĂ©rables. ConformĂ©ment Ă  la dĂ©ontologie, il est notamment nĂ©cessaire de veiller Ă  respecter l'identitĂ© des patients, la confidentialitĂ© des Ă©changes, l'attitude neutre du thĂ©rapeute, l'absence de jugement, la non-directivitĂ© et la bienveillance. MĂȘme si la plupart des praticiens sont de bonne foi, le risque de manipulation par de « faux praticiens » reste entier, du fait de la position du psychothĂ©rapeute.

Toutefois, quelques principes ont Ă©tĂ© Ă©noncĂ©s pour dĂ©finir le cadre d'une psychothĂ©rapie Ă©thique. La psychothĂ©rapie doit rĂ©sulter d'un contrat oral et/ou Ă©crit[15] qui repose en principe sur le volontariat du patient et du psychothĂ©rapeute (sauf expertises judiciaires ou obligation de soin). Le psychothĂ©rapeute doit ĂȘtre formĂ© dans un courant psychothĂ©rapeutique et doit pouvoir l'expliquer au patient[16]. Il doit prĂ©ciser la technique qu'il va employer, ses modalitĂ©s de mise en Ɠuvre, ses limites, la thĂ©orie qu'il utilise, le coĂ»t du traitement, les modalitĂ©s de paiement, etc.[17]. Le but du traitement est le soulagement des souffrances psychiques, l'accĂšs Ă  une plus grande libertĂ© individuelle et le renforcement de l'autonomie[18]. Un(e) psychothĂ©rapeute ne cherchera pas Ă  opposer un patient Ă  sa famille et Ă  son milieu culturel[19].

Une charte des usagers de la psychothĂ©rapie a Ă©tĂ© adoptĂ©e le , Ă  Vienne (Autriche), par le 3e CongrĂšs mondial de PsychothĂ©rapie (World Council for Psychotherapy), qui a rĂ©uni 4 000 psychothĂ©rapeutes de 80 pays de tous les continents.

Corps médical et paramédical

Dans de nombreux cas, la psychothĂ©rapie peut ĂȘtre menĂ©e en complĂ©ment ou en association avec un traitement mĂ©dicamenteux utilisant des mĂ©dicaments psychotropes sur prescription d'un mĂ©decin, souvent psychiatre. Mais en France, n'Ă©tant pas considĂ©rĂ© comme une profession mĂ©dicale, le psychothĂ©rapeute ne peut pas intervenir dans le choix du traitement mĂ©dicamenteux ou de sa prescription, ni mĂȘme dans le diagnostic.

Intervenants

Selon les lĂ©gislations spĂ©cifiques de chaque pays le titre de psychothĂ©rapeute peut ou non ĂȘtre rĂ©glementĂ©. LĂ  oĂč il est rĂ©glementĂ© (voir rĂ©glementation), par exemple en France, l'exercice des psychothĂ©rapies par des non-psychothĂ©rapeutes peut ĂȘtre nĂ©anmoins parfaitement lĂ©gal. Aussi est-il important de bien connaĂźtre les diffĂ©rents types de professionnels qui peuvent proposer des psychothĂ©rapies, et de se renseigner prĂ©cisĂ©ment lorsqu'on souhaite consulter un professionnel.

  • En France, depuis 2010, les psychothĂ©rapeutes sont des professionnels enregistrĂ©s au registre national des psychothĂ©rapeutes. Ils sont enregistrĂ©s en prĂ©fecture et leur exercice dĂ©pend de l'Agence rĂ©gionale de santĂ© du lieu oĂč ils exercent. Ils sont titulaires d'un diplĂŽme de psychopathologie spĂ©cifique dĂ©livrĂ© par un institut de formation public ou privĂ© agrĂ©Ă© aprĂšs des Ă©tudes universitaires de mĂ©decine spĂ©cialitĂ© psychiatrie, psychologie (M2) ou psychanalyse (M2).
  • En France, les psychologues sont titulaires d'un master 2 de psychologie. Le titre de psychologue est protĂ©gĂ©. Les psychologues rĂ©fĂšrent leur pratique au code de dĂ©ontologie des psychologues du , garant de l'Ă©thique de la psychologie.
  • Au Canada les psychologues sont des professionnels de santĂ© titulaires d'un doctorat d'exercice en psychologie (D.Psy.) dont la formation Ă  la pratique de la psychothĂ©rapie est centrale. Les psychologues canadiens sont Ă©galement habilitĂ©s Ă  poser un diagnostic.

La psychologie est une science humaine en France, une science de la santé au Canada. En France elle dépend donc de méthodologies différentes de la psychiatrie qui est issue de la médecine (sciences biologiques). Psychologues et psychiatres ont donc une approche différente (parfois complémentaires, parfois antinomique) de la souffrance humaine. En effet, les psychologues ont une formation de haut niveau concernant la psychologie de l'individu (dans ses dimensions cognitives, émotionnelles, relationnelles) et de la dynamique des groupes humains. Le titre de psychologue, selon la spécialisation et le domaine d'intervention du praticien, peut donc recouvrir un large spectre de pratiques.

Entre le neuropsychologue qui va au moyen d'un bilan neuropsychologique, pouvoir formuler un diagnostic trĂšs prĂ©coce de dĂ©mence, le psychosociologue intervenant en entreprise, le psychologue expĂ©rimentaliste en laboratoire qui Ă©tudie les mĂ©canismes de la reprĂ©sentation mentale, le psychologue clinicien faisant des bilans, des groupes d'analyse ou des psychothĂ©rapies, les Ă©carts peuvent ĂȘtre trĂšs larges. Au Canada les Ă©carts le sont beaucoup moins puisque les psychologues sont avant tout des professionnels de la santĂ© et que les doctorats menant Ă  l'obtention du titre de psychologue possĂšdent un tronc commun immuable. Il n'existe que trĂšs rarement des spĂ©cialitĂ©s au niveau doctoral en psychologie. Leurs consultations sont le plus souvent remboursĂ©es de maniĂšre directe ou indirecte.

  • Les psychiatres sont des mĂ©decins qui ont suivi une spĂ©cialisation hospitalo-universitaire. Ils sont donc habilitĂ©s Ă  prescrire des mĂ©dicaments, et leurs consultations peuvent ĂȘtre remboursĂ©es car ce sont des consultations mĂ©dicales (cependant, les psychiatres pratiquent parfois des techniques psychothĂ©rapiques ne faisant pas partie des actes remboursĂ©s par la sĂ©curitĂ© sociale et demandent donc un paiement sans remboursement). Les psychiatres exercent dans le public (hĂŽpital, dispensaire, centre mĂ©dico-psychologique) ou le privĂ© (cabinet, clinique). Le terme psychiatre ne prĂ©sume pas de la technique thĂ©rapeutique utilisĂ©e (Cf. psychothĂ©rapies), mais du diplĂŽme de docteur en mĂ©decine et de l'inscription au conseil de l'ordre des mĂ©decins. Ils sont soumis au code de dĂ©ontologie mĂ©dicale. En France tout psychiatre possĂšde, de droit, le titre de psychothĂ©rapeute.
  • Les psychanalystes peuvent ou non ĂȘtre psychologues ou psychiatres. Ils ont suivi une formation psychanalytique qui est une orientation psychothĂ©rapique, parmi d'autres, mais celle-ci n'est garantie par aucun diplĂŽme. C'est leur affiliation Ă  des associations ou Ă©coles psychanalytiques qui garantit leur formation. Comme les abords sont trĂšs diffĂ©rents entre un lacanien par exemple, et un jungien, il ne faut pas hĂ©siter Ă  leur demander Ă  quelle Ă©cole ils appartiennent, ou Ă  consulter les registres des diffĂ©rentes Ă©coles de psychanalyse.
  • Les praticiens des Ă©coles de psychothĂ©rapies comme la thĂ©rapie cognitives et comportementales (TCC), ou la ThĂ©rapie interpersonnelle (TIP) n'ont pas de dĂ©nomination spĂ©cifique. On rencontre parfois le terme de cognitiviste ou, comportementaliste pour les TCC, ou de Tipiste, pour les TIP. Leur formation n'a pas de reconnaissance Ă©tatique, c'est la soliditĂ© des instituts ayant dispensĂ© leur formation qui en garantit la qualitĂ©.
  • Les travailleurs sociaux, notamment au Canada, sont parfois formĂ©s aux thĂ©rapies ou plus prĂ©cisĂ©ment au counseling (conseil). Ces professionnels peuvent au Canada sous certaines conditions prĂ©cises obtenir un permis de psychothĂ©rapeute (dĂ©livrĂ© par l'ordre des psychologues) en entreprenant des Ă©tudes complĂ©mentaires et en effectuant des stages pratiques le plus souvent supervisĂ©s par un psychologue.
  • Les services de secours d'urgence peuvent proposer des soins psychothĂ©rapiques. En France, c'est le cas avec les cellules d'urgence mĂ©dico-psychologiques.
  • Certains thĂ©rapeutes n'appartiennent Ă  aucune de ces catĂ©gories, rien ne garantit alors leur professionnalisme ni le cadre Ă©thique de leur intervention, et c'est au patient de se renseigner alors prĂ©cisĂ©ment. À l'inverse, au Canada la psychothĂ©rapie est lĂ©galement dĂ©finie, donc toute personne exerçant une activitĂ© qui s'apparente Ă  de la psychothĂ©rapie est autorisĂ©e Ă  le faire (mĂȘme si elle n'appelle pas sa pratique de la psychothĂ©rapie).

Cadre juridique

Selon les pays, le titre de psychothĂ©rapeute peut ĂȘtre juridiquement encadrĂ©. En l'absence d'un tel cadre, il peut exister une grande confusion dans l'esprit du public vis-Ă -vis de cette profession de santĂ©. Aussi pour contrecarrer les dĂ©rives vers le charlatanisme d'autant plus risquĂ©es dans le domaine de la souffrance psychique, un nombre croissant de pays a adoptĂ© des dispositions plus ou moins contraignantes rĂ©glementant le titre de psychothĂ©rapeute.

Belgique

Depuis cinq ans, les ministres de la santé successifs ont décidé de légiférer les professions de santé mentale. Quatre d'entre elles sont tout particuliÚrement visées : les psychologues cliniciens, les sexologues cliniciens, les ortho-pédagogues et les psychothérapeutes.

DiffĂ©rents projets ont Ă©tĂ© Ă©laborĂ©s, mais aucun ne faisant l'unanimitĂ© n'a dĂ©bouchĂ© sur une lĂ©gislation. En caricaturant un peu les positions en prĂ©sence, il y a essentiellement deux tendances : l'une considĂšre que ces professions doivent ĂȘtre des professions de la santĂ© (sans diffĂ©renciation entre santĂ© somatique et psychique) et, Ă  ce titre, faire partie de l'arrĂȘtĂ© 78 qui rĂ©git les professions mĂ©dicales et paramĂ©dicales, l'autre pas.

France

Psi et Caduceus.

Le cadre juridique de la santé mentale en France est longtemps resté mal défini. Au cours des années 2000, la volonté de mettre en place une réglementation a abouti, aprÚs de longs et houleux débats avec le corps professionnel, à l'article 52 de la loi du modifiée le [20] qui fait du titre de psychothérapeute un titre professionnel protégé.

Ainsi, depuis le [21], la loi exige, pour les non-médecins, la possession d'une formation théorique agréée en psychopathologie clinique, validée par un diplÎme de master en psychologie ou psychanalyse et complétée par un stage pratique. De maniÚre dérogatoire, au diplÎme peut se substituer une reconnaissance des acquis de l'expérience. La loi instaure aussi un registre national des psychothérapeutes au sein duquel sont enregistrés les professionnels aprÚs validation par les agences régionales de santé. Selon le Code de la santé publique, les psychothérapeutes ne sont toutefois pas considérés comme des auxiliaires médicaux. Ainsi, à la différence des actes pratiqués par les paramédicaux, les consultations de psychothérapeutes (non-médecins) comme celles de tous les psychologues en exercice libéral ne sont pas remboursées par la sécurité sociale.

Le titre de psychothĂ©rapeute est rĂ©glementĂ© en France. Il sanctionne la validation d'un cycle de spĂ©cialisation thĂ©orique et pratique en psychopathologie effectuĂ© aprĂšs l'obtention du doctorat de mĂ©decine, du masteur 2 psychologie ou de psychanalyse (Master de psychanalyse). Il constitue un titre commun partagĂ© par des professionnels issus de formations distinctes et complĂ©mentaires. Les psychothĂ©rapeutes sont inscrits au registre ADELI qui regroupe l'ensemble des professionnels de santĂ©, ils exercent sous la surveillance de l'agence rĂ©gionale de santĂ© dont ils dĂ©pendent et un registre des psychothĂ©rapeutes peut ĂȘtre consultĂ© en prĂ©fecture. Par dĂ©rogation certains professionnels ne disposant pas des diplĂŽmes universitaires exigibles mais pouvant justifier de plus de cinq annĂ©es d'exercice Ă  la date de parution de loi peuvent ĂȘtre admis Ă  porter le titre de psychothĂ©rapeute aprĂšs un passage devant une commission spĂ©cialisĂ©e et un Ă©ventuel complĂ©ment de formation.

Jusqu'Ă  peu, en France, le titre de psychothĂ©rapeute ne faisait l'objet d'aucune rĂ©glementation et tout un chacun pouvait donc s'en prĂ©valoir sans formation ni contrĂŽle de l'activitĂ©. Afin de faire face Ă  d'Ă©ventuelles dĂ©rives le lĂ©gislateur français s’est prononcĂ© en faveur de l’encadrement du titre de « psychothĂ©rapeute ». L'article 52 de la loi du [22], appelĂ© parfois « amendement Accoyer », du nom de son principal inspirateur, visait Ă  rĂ©glementer l'usage du titre de psychothĂ©rapeute. Mais Ă  la suite d'une intervention du Conseil d'État, jugeant la formulation de cette loi ambigĂŒe, il devint impossible d'en publier les dĂ©crets d'application.

La loi du « HÎpital, patients, santé et territoires » (article 91) modifia cette premiÚre version de la loi en abandonnant la notion de « membre de droit ». Elle institua l'obligation d'une formation universitaire pour tous les nouveaux psychothérapeutes. Ces modifications levÚrent la contradiction interne de la premiÚre version de la loi ce qui permit la parution de son décret d'application. Celui-ci a été publié le [23] et d'éventuelles sanctions pour usage illégal du titre de psychothérapeute deviennent donc applicables à partir du , date de son entrée en vigueur.

Le texte intĂ©gral de la loi et de son dĂ©cret d'application peuvent ĂȘtre consultĂ© sur le site LĂ©gifrance : article 52 de la loi du (aprĂšs sa modification du )[24] - [25]. Les psychothĂ©rapies sont remboursĂ©es par la sĂ©curitĂ© sociale ou les assurances maladie françaises Ă  condition qu'elles soient pratiquĂ©es par des psychiatres ou si elles sont effectuĂ©es dans un centre mĂ©dico-psychologique. Certaines mutuelles et assurances privĂ©es peuvent rembourser Ă  leurs clients une partie des honoraires versĂ©s Ă  leurs psychothĂ©rapeutes. Cependant, l'usage d'un traitement insuffisamment Ă©prouvĂ© ou d'un procĂ©dĂ© illusoire par des mĂ©decins sans ĂȘtre accompagnĂ© des rĂ©serves qui s'imposent est prohibĂ© par le code de la santĂ© publique article R4127-14 et R4127-39[26] - [27]. Les psychologues français Ă©galement par leur code actualisĂ© de dĂ©ontologie, signĂ© par 16 organisations professionnelles, s'engagent d'une part Ă  ce que les techniques utilisĂ©es par le psychologue Ă  des fins d’évaluation, de diagnostic, d’orientation ou de sĂ©lection, doivent avoir Ă©tĂ© scientifiquement validĂ©es et sont actualisĂ©es et d'autre part Ă  ce que le psychologue enseignant la psychologie ne participe qu’à des formations offrant des garanties scientifiques sur leurs finalitĂ©s et leurs moyens[28].

Luxembourg

Il n'existe pas d'instituts de formation psychanalytique[29] comme il en existe dans d'autre pays d'Europe par exemple.

Québec

La loi 21 datant de 2009 confirme que l'exercice de la psychothérapie est d'emblée réservé aux psychologues. Toutefois, l'ordre des psychologues peut délivrer un permis d'exercice à certains autres professionnels de santé non psychologues sous certaines conditions.

Le titre de psychologue est reconnu et protégé au Québec comme partout au Canada. Le psychologue est titulaire d'un doctorat d'exercice en psychologie (D.Psy.). La législation est claire et stipule les études nécessaires pour l'obtention du titre, les rÚgles de déontologie ainsi que les diverses réglementations concernant les rouages internes de l'ordre professionnel des psychologues du Québec.

De nombreuses discussions ont eu lieu dans les années 2003-2004 auprÚs de divers ordres professionnels (psychologues, conseillers d'orientation, travailleurs sociaux, infirmiers, ergothérapeutes). La loi no 21 (activités réservées et psychothérapie) de 2009 stipule que la psychothérapie est d'emblée réservée aux psychologues et aux médecins. Ceci étant dit certains professionnels titulaires d'un master (5 ans d'études) dans le domaine de la santé mentale ou des relations humaines d'une part et membre de l'un des ordres professionnels mentionnés ci-dessous d'autre part, pourront obtenir un permis afin de pratiquer la psychothérapie.

Les ordres professionnels Ă©ligibles incluent l'Ordre des conseillers et conseillĂšres d’orientation et des psychoĂ©ducateurs et psychoĂ©ducatrices ainsi que l'ordre professionnel des travailleurs sociaux (incluant les thĂ©rapeutes conjugaux et familiaux), l'Ordre des ergothĂ©rapeutes et l'Ordre des infirmiĂšres et infirmiers du QuĂ©bec (OIIQ). Les psychologues et les mĂ©decins Ă©tant dĂ©jĂ  associĂ©s Ă  la pratique de la psychothĂ©rapie par le public, ils ne sont pas tenus d'utiliser ce titre. Les autres professionnels ayant obtenu l'autorisation d'exercer la psychothĂ©rapie (dans les conditions mentionnĂ©es ci-dessus) devront obligatoirement faire prĂ©cĂ©der leur titre de psychothĂ©rapeute par leur premier titre professionnel (qui leur a justement permis d'ĂȘtre psychothĂ©rapeute) ; par exemple : « Mme X, infirmiĂšre psychothĂ©rapeute »[30].

Les sexologues sont titulaires d'un baccalauréat et d'une maßtrise. Leurs études professionnelles les forment à utiliser plusieurs approches de maniÚre générale et les spécialisent à deux approches plus particuliÚres. Ils peuvent donc intervenir avec une myriade de types de clientÚles. Ils sont, depuis , regroupés et régis par l'Ordre professionnel des sexologues du Québec[31].

Suisse

Depuis le , le titre de psychothĂ©rapeute est protĂ©gĂ© Ă  une Ă©chelle fĂ©dĂ©rale. Le Conseil des États et le Conseil national ont en effet promulguĂ© une loi, connue sous le nom de LPsy, qui rĂ©glemente tant le titre de psychologue que celui de psychothĂ©rapeute. Il devient ainsi nĂ©cessaire pour obtenir le titre de psychothĂ©rapeute de dĂ©tenir un master en psychologie et d'avoir effectuĂ© une formation supplĂ©mentaire agrĂ©Ă©e (psychologue-psychothĂ©rapeute) ou alors d'avoir effectuĂ© une formation en mĂ©decine avec une spĂ©cialisation en psychiatrie (mĂ©decin-psychothĂ©rapeute). La rĂ©glementation rĂ©cente de la profession permet de penser que les prestations fournies par les psychologues-psychothĂ©rapeutes pourront ĂȘtre prises en charge par l'assurance maladie, sans avoir recours Ă  ce que l'on appelle la psychothĂ©rapie dĂ©lĂ©guĂ©e (pour l'assurance de base) ou une prescription mĂ©dicale (pour l'assurance complĂ©mentaire) comme la pratique le veut actuellement[32].

Jusqu'à l'édiction de cette loi la maniÚre traditionnelle qu'avaient les psychologues de faire valoir officiellement leur formation universitaire (licence suivie ou non d'une formation postgraduée) était de s'affilier à une association telle que la Fédération suisse des psychologues (FSP), afin d'obtenir le titre de « psychologue FSP » ou de « psychologue spécialiste en psychothérapie FSP », entre autres titres prévus. Hormis la FSP, il existe également l'Association suisse des psychothérapeutes (ASP)[33] qui confÚre le titre de psychothérapeute ASP. Enfin, l'Association professionnelle suisse de psychologie appliquée (SBAP) organise professionnellement les psychologues titulaires d'un master en psychologie appliquée, c'est-à-dire une formation acquise dans une école universitaire professionnelle. La différence entre la FSP et l'ASP est que ce dernier admet à la formation post-graduelle en psychothérapie des universitaires titulaires d'un master en sciences humaines ou sociales, aprÚs une formation complémentaire de niveau universitaire dans les matiÚres psychologiques pertinentes pour la psychothérapie.

Notons enfin que les cantons ont des lois sanitaires qui réglementent l'autorisation de pratique de la psychothérapie non médicale, qui reste absolument de compétence cantonale.

MĂ©canismes

Les multiples approches thĂ©oriques d'une psychothĂ©rapie conceptualisent trĂšs diffĂ©remment les mĂ©canismes mis en Ɠuvre au cours d'une psychothĂ©rapie qui aboutiront Ă  un changement durable de l'Ă©tat psychologique du patient.

Processus cognitifs

Dans l'approche cognitivo-comportementale, l'accent est mis sur la reconfiguration de schĂ©ma mentaux. La nature de ces reconfigurations peut ĂȘtre explorĂ©e dans l'interaction avec le patient, mais aussi dans le cadre de recherches Ă  visĂ©e scientifiques, grĂące Ă  des tests neuropsychologiques.

Les travaux de recherche visent également à identifier les modifications concomitantes du cerveau. Pour cela, les chercheurs font appel à des techniques d'imagerie cérébrale.

Processus de changement psychodynamique

Le processus de changement en psychothérapie psychanalytique s'articule autour de trois facteurs psychodynamiques, ou « moteurs de changement »[34].

L'expression libre est centrée sur les sentiments, les sensations corporelles, les pensées et représentations intimes, les émotions afin que le sujet objective toutes les résistances, les mécanismes de défense qui s'opposent à leur expression spontanée. Dans cette perspective, le sujet appréhende avec acuité la vraie nature du conflit intérieur, la réalité vivante et actuelle du conflit intra-psychique qui conditionne tous ses problÚmes.

La catharsis est l'Ă©tape au centre du processus de changement, la libĂ©ration Ă©motionnelle des affects et Ă©motions prĂ©alablement refoulĂ©s dans l'inconscient, derriĂšre les postures dĂ©fensives. En effet, une fois le refoulĂ© librement exprimĂ©, les dĂ©fenses psychologiques associĂ©es qui le justifient n'ont plus lieu d'ĂȘtre et peuvent dĂšs lors ĂȘtre analysĂ©es, perlaborĂ©es et dissoutes pour investir dans une image du moi objective et intĂ©grĂ©e.

La prise de conscience, enfin, est intimement liĂ©e Ă  la mise en place d'un nouveau systĂšme de perception et de reprĂ©sentation mentale du sujet. D'une part, l'attention est rĂ©Ă©valuĂ©e. D'autre part, le dĂ©cloisonnement perceptif de la rĂ©alitĂ© des choses saisies auparavant disjointes les unes des autres permet l'accĂšs Ă  des sens et des contenus jusque-lĂ  hors d'atteinte. Tout concourt Ă  modifier radicalement le rapport psychologique du sujet au monde intĂ©rieur et par la mĂȘme extĂ©rieur du point de vue structurel et dynamique, condition essentielle pour s'investir dans des expĂ©riences personnelles authentiques et crĂ©atrices, adopter des conduites de vie gratifiantes, sources de plaisir et d'Ă©panouissement personnel.

Approches et techniques

Depuis la seconde moitié du XXe siÚcle, le nombre d'approches psychothérapiques a crû de maniÚre trÚs importante.

De nos jours, il existe quatre groupes de psychothérapies sur lesquelles portent la quasi-totalité des études scientifiques et cliniques réalisées :

Ces différents groupes, quoique bien distincts sur les plans théoriques, pratiques et institutionnels, ne sont pourtant pas étanches. Certaines approches ont ainsi tenté de concilier un ou plusieurs aspects de l'une ou l'autre de ces pratiques.

Cette démarche trouve son incarnation la plus aboutie dans le courant dit « intégratif ». Reposant sur l'observation qu'il existe des facteurs efficaces communs aux diverses approches psychothérapeutiques et constatant l'efficacité parfois limitée de telle ou telle approche dans une situation donnée, ce courant intégratif prétend ainsi « puiser ce qu'il y a de mieux dans chaque école, en l'adaptant au service du patient[35]. »

Hors de ces courants principaux, de nombreuses autres thĂ©rapies sont apparues, certaines reposant sur des thĂ©ories qui n'ont reçu aucune Ă©valuation scientifique rigoureuse et souvent dĂ©veloppĂ©es Ă  travers les travaux d'un individu isolĂ© et de ses « disciples » (Ă©tudiants, collĂšgues, etc.). On compte ainsi aujourd'hui plus de 300 thĂ©ories sans validitĂ© scientifique, mais qui servent pourtant de fondements Ă  des pratiques psychothĂ©rapeutiques[36]. Ces diverses pratiques reposent parfois sur des approches thĂ©oriques diverses voire Ă©clectiques, ce dernier concept faisant l'objet de dĂ©veloppements thĂ©oriques et appliquĂ©s[37]. Ainsi, Norcross propose l'Ă©clectisme pour « amĂ©liorer notre capacitĂ© Ă  choisir le meilleur traitement pour la personne et pour le problĂšme
 fondamentalement par les donnĂ©es relatives Ă  ce qui a Ă©tĂ© efficace dans le passĂ© pour d'autres »[38].

Psychothérapies psychanalytiques

La « psychothérapie psychanalytique » se propose d'appliquer la psychanalyse au traitement thérapeutique de patients en adaptant le modÚle de la cure type ou cure psychanalytique « classique » à la demande et à la situation du patient.

Approche cognitivo-comportementale

La psychothĂ©rapie cognitivo-comportementale rĂ©sulte de l’association des thĂ©rapies comportementales et des thĂ©rapies cognitives, qui ont comme bases communes des thĂ©ories de la psychologie dite scientifique. Les thĂ©rapies comportementales ont donc pour socle thĂ©orique d’une part les thĂ©ories du conditionnement (issues du bĂ©haviorisme) et de l’apprentissage social (Albert Bandura) et d’autre part les thĂ©ories de la cognition (psychologie cognitive). L’objectif est la guĂ©rison symptomatique : la phobie, l’obsession, l’addiction, le dĂ©lire sont des symptĂŽmes cibles, rĂ©sultant d’un dĂ©sordre biochimique ou d’un mauvais apprentissage qu’il convient de faire disparaĂźtre. Le thĂ©rapeute utilise pour ce faire l’immersion durable dans la situation pathogĂšne, l’aversion, l’inhibition rĂ©ciproque, le renforcement positif et nĂ©gatif. Leur visĂ©e est la « restructuration cognitive ». Les « schĂ©mas cognitifs » sont stockĂ©s en mĂ©moire et considĂ©rĂ©s comme dĂ©terminĂ©s par les prĂ©dispositions biologiques innĂ©es et l’apprentissage. Ils sont activĂ©s par des stimulations ou des Ă©motions semblables Ă  celles qui ont Ă©tĂ© vĂ©cues lors de leur stockage. Les distorsions cognitives (infĂ©rence, abstraction sĂ©lective, surgĂ©nĂ©ralisation, maximalisation, minimalisation, raisonnement dichotomique, personnalisation
) expliqueraient la maladie mentale.

Le thĂ©rapeute est actif et directif et garde avec le patient une bonne relation ; il lui est liĂ© par un contrat prĂ©voyant les rĂ©sultats escomptĂ©s et il encourage le patient Ă  prendre un rĂŽle actif. Ses interventions sont centrĂ©es sur l’ici et maintenant. L’investigation sur les Ă©lĂ©ments cognitifs (pensĂ©es, images, comportements, Ă©motions) induit un dĂ©centrement et donc une mĂ©tacognition qui rend possible la restructuration cognitive. La formation aux thĂ©rapies comportementales et cognitives (TCC), impliquant le statut de psychologue ou de psychiatre, peut ĂȘtre universitaire, en deux ou trois ans. En France, le psychothĂ©rapeute peut aussi se former par le biais de l'Association française de thĂ©rapies cognitivo-comportementales (AFTCC), sur trois ans. Cette association dispose d'un institut de formation agrĂ©Ă© par l'État dans le cadre de l'encadrement du titre de psychothĂ©rapeute et est affiliĂ© Ă  une association europĂ©enne cherchant Ă  mettre en place des standards assurant un gage de qualitĂ©.

Psychothérapies systémiques

Les psychothĂ©rapies d'inspiration systĂ©miques peuvent ĂȘtre individuelles ou familiales. Elles examinent les troubles psychologiques et comportementaux du membre d'un groupe comme un symptĂŽme du dysfonctionnement du dit groupe (gĂ©nĂ©ralement la famille). La thĂ©rapie familiale systĂ©mique implique un traitement du groupe et une participation de tous ses membres. Parmi les thĂ©rapies familiales de diffĂ©rentes natures, figurent les thĂ©rapies systĂ©miques familiales Ă©laborĂ©es par Paul Watzlawick, Donald D. Jackson et les autres dans une approche Ă©cosystĂ©mique. Jay Haley a contribuĂ© par des interventions inventives, surprenantes et paradoxales. Les thĂ©rapies systĂ©miques familiales ne sont pas dites de groupe, leur caractĂšre familial signifie qu'elles tiennent compte de l'implication de tous les membres qui composent la famille, mais elles ne traitent pas tous les membres en groupe. L'accent est mis sur la façon dont les autres membres de la famille (par rapport au « malade » dĂ©signĂ©) entretiennent un comportement perturbĂ©. Ce qui ne veut pas dire qu'elles peuvent en tirer un quelconque profit, mais seulement que les schĂ©mas (patterns en anglais) interactionnels, c'est-Ă -dire les rĂšgles d'interaction, une fois Ă©tablis, ont tendance, Ă  cause de leur fonction homĂ©ostasique, Ă  s'auto-perpĂ©tuer. Autrement dit, ils maintiennent le systĂšme d'interactions dans sa forme prĂ©sente. Une approche systĂ©mique familiale n'exige pas que toutes les personnes, composant le systĂšme familial, assistent aux sĂ©ances de thĂ©rapie. Un changement appropriĂ© dans un sous-systĂšme entraĂźne souvent une Ă©volution majeure du systĂšme entier. Le « malade » dĂ©signĂ©, Ă  la limite, peut ne pas assister aux sĂ©ances de thĂ©rapie.

La thérapie systémique individuelle (thérapie brÚve de Palo Alto, mise en forme par Paul Watzlawick, John Weakland, Richard Fisch, etc.) diffÚre de la thérapie familiale dans le traitement. Elle a mis en évidence qu'il n'est pas nécessaire de convoquer tout le groupe pour opérer un changement. Elle affirme qu'il est possible de modifier unilatéralement ses relations avec les autres membres du groupe, ce qui peut avoir un effet sur le fonctionnement du groupe.

Pour changer un comportement, les thĂ©rapies systĂ©miques proposent un « enveloppement stratĂ©gique », en agissant au niveau supĂ©rieur du contexte du comportement Ă  modifier, plutĂŽt que d'agir directement sur le comportement lui-mĂȘme, Ă  son niveau. Sun Tzu a proposĂ© d'attaquer la stratĂ©gie de l'adversaire, au niveau supĂ©rieur des rĂšgles de conduite, plutĂŽt que de l'affronter directement au niveau de ses forces vives, pour transformer l'infortune en avantage et faire du chemin sinueux la route la plus directe. Dans cette perspective, la « thĂ©orie des contextes » d’Anthony Wilden propose d'installer un nouveau contexte, tel que le comportement attendu puisse survenir, se maintenir et se dĂ©velopper comme une « rĂ©ponse appropriĂ©e » Ă  ce contexte. Cette « rĂ©ponse appropriĂ©e » Ă  l'environnement et au contexte est de l'ordre de l'explication cybernĂ©tique, en contraste Ă  l'explication causale des thĂ©rapies behaviorales et psychodynamiques ou psychanalytiques[39].

Les thĂ©rapies systĂ©miques familiales sont des pratiques enveloppĂ©es par un enchevĂȘtrement de thĂ©ories cybernĂ©tique, sĂ©miotique et systĂ©mique. Elles sont cybernĂ©tiques en interprĂ©tant un comportement « anormal » comme parfaitement adaptĂ© ou « normal » Ă  un contexte et un environnement qui, eux, sont « anormaux ». Ainsi, par exemple, la schizophrĂ©nie considĂ©rĂ©e comme une maladie incurable et progressive de l'esprit d'un individu est complĂštement diffĂ©rente de la schizophrĂ©nie considĂ©rĂ©e comme la seule rĂ©ponse possible Ă  un contexte oĂč la communication est absurde et intenable. Elles sont cybernĂ©tiques en intervenant non pas exclusivement sur le « malade » dĂ©clarĂ©, mais sur l'environnement et le contexte « malades », au niveau supĂ©rieur de la gouverne ou de la commande. Elles sont sĂ©miotiques en interprĂ©tant le comportement humain comme communication des signes, signifiants et significatifs, dans un contexte et considĂšrent les deux notions, communication et comportement, comme Ă©tant pratiquement synonymes. Toute communication suppose un engagement dans une relation et dĂ©finit par lĂ  et en mĂȘme temps la maniĂšre dont les communicants conçoivent, souhaitent ou exigent et voient cette relation. Toute communication, alors, prĂ©sente deux aspects : le contenu et la relation, tels que le second enveloppe le premier et, dĂšs lors, est une mĂ©tacommunication situĂ©e au niveau supĂ©rieur dans une hiĂ©rarchie de type logique, de contrainte ou de complexitĂ©. Dans l'intervention, elles attachent la plus grande importance Ă  recadrer une relation, en lui attribuant d'autres significations et valeurs, de telle maniĂšre qu'elle apparaĂźt totalement diffĂ©rente.

L'exercice thĂ©rapeutique est essentiellement centrĂ© sur les tentatives de rĂ©solution dĂ©jĂ  faites, sur ce qui a Ă©tĂ© dĂ©jĂ  entrepris pour traiter les difficultĂ©s du « malade », plutĂŽt que sur les difficultĂ©s elles-mĂȘmes. Comme l'explication cybernĂ©tique est dite « nĂ©gative » par rapport Ă  l'explication causale dite « positive, » ce travail thĂ©rapeutique est Ă  « contrario » aprĂšs l'observation de ce qui n'est pas et des « terribles simplifications », comme dans la dĂ©pression, le bĂ©gaiement et l'insomnie. Il s'agit, alors, de prendre des mesures pour empĂȘcher le maintien, le dĂ©veloppement et la reproduction des comportements qui entretiennent le problĂšme et de recadrer ou redĂ©finir celui-ci, ainsi que les buts que se sont fixĂ©s les personnes impliquĂ©es dans ce problĂšme et les points de vue qu'elles ont jusqu'alors adoptĂ©s. Cela peut provoquer chez elles des comportements complĂštement diffĂ©rents.

Psychothérapie rogérienne

La psychothĂ©rapie rogĂ©rienne, ou thĂ©rapie humaniste ou, des mots mĂȘmes de Carl Rogers : « thĂ©rapie centrĂ©e sur le client » puis « approche centrĂ©e sur la personne », repose sur le postulat de l’existence d'une tendance actualisante positivement orientĂ©e, inhĂ©rente Ă  tout organisme vivant (principe de complexitĂ© ou d'auto-organisation).

Soutien

La psychothĂ©rapie de soutien dĂ©finit un objectif thĂ©rapeutique qui ne renvoie pas Ă  une thĂ©orie et une technique clairement dĂ©finies. L'objectif est avant tout d'aider la personne Ă  supporter ses symptĂŽmes ou ses souffrances, le primat de toute psychothĂ©rapie. Ensuite, et dans l'absolu, un thĂ©rapeute de soutien devrait ĂȘtre en mesure d'aider son patient Ă  trouver la thĂ©orie et la technique les plus adaptĂ©es Ă  son problĂšme et en consĂ©quence Ă  le rediriger vers le thĂ©rapeute maĂźtrisant cette technique ; si lui-mĂȘme ne la maĂźtrise pas.

Gestalt-thérapie

La Gestalt-thérapie s'intéresse à l'ajustement permanent entre un individu et son environnement. Cet ajustement est, par définition, en perpétuel changement. Le terme Gestalt vient du verbe allemand gestalten, qui signifie « mettre en forme, donner une structure ».

Analyse transactionnelle

Les Ă©tats du Moi (Parent/Adulte/Enfant) selon l'analyse transactionnelle.

Le psychiatre Éric Berne commence en 1941 une analyse avec Paul Federn, qui prend fin au bout de deux ans. De 1943 Ă  1946, il est engagĂ© comme psychanalyste dans le corps mĂ©dical de l’armĂ©e des États-Unis oĂč il dirige des thĂ©rapies de groupe. En 1947, il reprend une analyse avec Erik Erikson, mais voit sa candidature Ă  l'institut de psychanalyse de San Francisco rejetĂ©e en 1956. Il dĂ©cide alors de faire de ses travaux personnels la base d'une nouvelle mĂ©thode de psychothĂ©rapie : l'analyse transactionnelle (AT). Il s'agit d'une mĂ©thode de thĂ©rapie de groupe ou individuelle qui met l'accent sur le partage des outils thĂ©rapeutiques avec les patients et sur l'analyse des interactions entre les personnes.

Le postulat de base de l'analyse transactionnelle est que les consĂ©quences dans la vie adulte de croyances et de dĂ©cisions limitantes prises pendant l'enfance peuvent ĂȘtre mises en lumiĂšre pour permettre de nouveaux choix de vie. Actuellement, l'analyse transactionnelle est un ensemble de thĂ©ories : personnalitĂ© (fonctionnement intra-psychique), communication (transactions relationnelles), organisation des systĂšmes (fonctionnement des groupes et des organisations), supervision (mĂ©thodes et pratiques Ă  l'adresse des psychothĂ©rapeutes). Les modes de communication (manifestes, cachĂ©s ou Ă  double fond) sont analysĂ©s en termes d'Ă©tats du Moi.

L'analyse transactionnelle est également une influence récurrente de certaines méthodes de coaching en France.

Cependant, cette pratique provoque des rĂ©actions nĂ©gatives et des rĂ©actions en rĂ©ponse des analystes transactionnels. C'est ainsi que l'on peut lire dans The Script, une revue d’information des analystes transactionnels, des Ă©changes Ă  propos de l'utilisation de cette pratique[40]. Ils sont retranscrits partiellement dans un rapport de la Mission interministĂ©rielle de vigilance et de lutte contre les dĂ©rives sectaires (MIVILUDES)[41], qui « estime indispensable d’alerter le public une nouvelle fois sur les dangers qu’une pratique inappropriĂ©e de l’Analyse transactionnelle est susceptible d’engendrer » (p. 136). Mais prĂ©cise qu'« il est Ă©vident que ce n’est pas l’outil qui doit ĂȘtre critiquĂ© et a fortiori condamnĂ©. Mais la façon dont certains en ont usĂ© ou en usent encore devrait donner lieu Ă  un encadrement plus attentif et plus rigoureux » (p. 144). L'AT demeure cependant citĂ©e dans le Guide santĂ© et dĂ©rives sectaires[42] Ă©ditĂ© par la commission parmi les mĂ©thodes « connues pour leur particuliĂšre dangerositĂ© [...], d’une efficacitĂ© redoutable dans le processus d’emprise ».

Certaines dĂ©rives de l'analyse transactionnelle ont donnĂ© lieu Ă  des procĂšs pour abus de faiblesse aux États-Unis[41]. Ces affaires ont Ă©tĂ© compilĂ©es et rĂ©vĂ©lĂ©es dans une enquĂȘte de M.T. Singer et J. Lalich, intitulĂ©e Crazy Therapies: What Are They? Do They Work?[43].

Programmation neuro-linguistique (PNL)

Les techniques issues de la modélisation sont variées. Leurs usages coordonnés et intégrés permettent d'explorer le « vécu subjectif », objet de la PNL.

La programmation neuro-linguistique (PNL) voit le jour en 1973 aux États-Unis Ă  partir du travail de Richard Bandler et John Grinder sur la modĂ©lisation de grands psychothĂ©rapeutes issus de diffĂ©rentes approches et mĂ©thodes psychothĂ©rapeutiques : Fritz Perls pour la Gestalt, Virginia Satir pour la systĂ©mique et Milton Erickson pour la thĂ©rapie brĂšve et l'hypnose[44] - [45]. L'essentiel de la psychothĂ©rapie PNL (aussi appelĂ© PNLt, « t » pour « thĂ©rapie ») repose sur l'idĂ©e que c'est moins la rĂ©alitĂ© de ce que le sujet a vĂ©cu qui lui pose problĂšme que la façon dont il a compris, interprĂ©tĂ© et utilisĂ© ce qui s'est passĂ©, ce qui lui est strictement personnel et unique et qui est nommĂ© l'« expĂ©rience subjective »[46]. C'est Ă  partir de celle-ci que l'intervenant en PNL aide la personne Ă  dĂ©finir un objectif, Ă  modifier cette reprĂ©sentation mentale et Ă©motionnelle, Ă  mobiliser ses ressources pour rĂ©soudre ses problĂšmes personnels ou professionnels. À partir du moment oĂč une reprĂ©sentation (comprĂ©hension et encodage sensoriel d'une situation donnĂ©e) est modifiĂ©e, son effet dans le prĂ©sent devient diffĂ©rent aussi[47].

Par ailleurs, le thĂ©rapeute considĂšre que tout comportement, y compris ceux qui semblent inutiles, nocifs ou bienfaisants, est sous-tendu par une « intention positive »[48], c’est-Ă -dire qu’il a pour fonction de remplir un besoin de la personne[49]. Le travail thĂ©rapeutique n’aura donc par prioritairement l’objectif de changer un comportement inadaptĂ©, mais plutĂŽt de chercher comment rĂ©pondre au besoin par d’autres choix comportementaux. Pour certains psychothĂ©rapeutes, la PNLt s'exerce dans une logique de thĂ©rapie brĂšve (par exemple six mois) alors que d'autres l'utilisent dans des problĂšmes nĂ©cessitant plus de temps[50]. Pour les psychothĂ©rapeutes en PNL, si la premiĂšre Ă©tape de toute psychothĂ©rapie est la qualitĂ© de relation Ă  travers laquelle le client sait qu’il peut avoir confiance et ĂȘtre totalement respectĂ© (oĂč sont utilisĂ©es les techniques d'Ă©coute et de mimĂ©tisme verbal et non verbal)[51], la deuxiĂšme est celle de l'exploration du problĂšme et de la demande[52] (questionnement et analyse de la situation problĂ©matique et recherche et clarification de l’objectif souhaitĂ© par le client). La troisiĂšme Ă©tape correspond aux actions et changements au niveau mental et Ă©motionnel Ă  mettre en place en mobilisant les ressources de la personne pour changer les reprĂ©sentations qui sont devenues limitantes et gĂȘnantes dans sa vie. Ces changements entraĂźneront aussi des changements au niveau comportemental. Deux dĂ©marches sont possibles : changer directement le vĂ©cu subjectif (par les stratĂ©gies mentales, les sous-modalitĂ©s
)[53] ou utiliser des protocoles issus de l'observation de grands thĂ©rapeutes grĂące aux techniques de nĂ©gociation (nĂ©gociation des parties, recadrage en six points)[54] et aux techniques de neutralisation ou apaisement (restauration de l’accord avec soi-mĂȘme dans des situations passĂ©es difficiles), en respectant toujours les besoins et les objectifs du client. La quatriĂšme Ă©tape est une Ă©valuation qui se fait en continu.

La PNL n'appartient pas Ă  la psychologie, elle ne fait l'objet d'aucun enseignement acadĂ©mique dans les disciplines de psychologie ou de mĂ©decine. Elle est notamment dĂ©noncĂ©e par des enseignants et chercheurs universitaires. Dans Le Quotidien du mĂ©decin, AndrĂ© Capron rappelle son opposition Ă  ce qu'il considĂšre comme des « Ă©lĂ©ments non scientifiques », comme la PNL, et rappelle son soutien aux Ă©lĂ©ments fondĂ©s sur l'Ă©vidence[55]. Elle compterait parmi les pseudo-sciences car elle ne reposerait sur aucune base scientifique et n'offrirait aucun rĂ©sultat avĂ©rĂ© ou dĂ©montrable[56] - [57] - [58] - [59] - [60] - [61] - [62] - [63] - [64] - [65] - [66] - [67] - [68] - [69] - [70] - [71]. Elle est rĂ©guliĂšrement signalĂ©e comme dangereuse par la Mission interministĂ©rielle de vigilance et de lutte contre les dĂ©rives sectaires dans ses rapports, notamment en matiĂšre de santĂ© mentale[72]. Son absence est permanente dans les bases de donnĂ©es scientifiques sur la mĂ©decine fondĂ©e sur les faits (evidence-based medicine)[73]. Elle est Ă  rapprocher du culte du cargo avec len ce qui concerne la « reproduction de la gestuelle des gens de talent »[66]. Aujourd'hui, la PNL est rarement mentionnĂ©e dans la psychothĂ©rapie[74]. Elle est mĂȘme identifiĂ©e parmi les idx pratiques modernes de la santĂ© mentale les plus discrĂ©ditĂ©es[75] voire compte parmi les mĂ©thodes Ă  Ă©viter[76]. La revue Sciences humaines ne cite Ă  aucun moment la PNL dans ses articles de son numĂ©ro intitulĂ© « Les nouvelles psychothĂ©rapies »[77].

De nombreux doutes demeurent quant Ă  son innocuitĂ©[78]. Elle n'offre aucune nouvelle thĂ©orie scientifiquement valable dont on puisse tirer profit, ne montre pas une quelconque efficacitĂ©, ne prouve aucunement qu'elle offre des amĂ©liorations substantielles aux soins psychiatriques existants, mais prĂ©sente de nombreuses caractĂ©ristiques compatibles avec la pseudo-science[79]. Christian Balicco, Docteur en psychologie et membre de l'American Psychological Association, en aoĂ»t 2000 dans la revue Science et Pseudo-Sciences (SPS), Ă©ditĂ© par l'Association française pour l'information scientifique conclut ainsi son article : « les fondements de cette discipline et l'absence systĂ©matique de vĂ©rification — au sens expĂ©rimental du terme — nous font conclure Ă  une utilisation abusive et, surtout antiscientifique. Quant Ă  l'emploi de cette mĂ©thode Ă  des fins psychothĂ©rapeutiques, on ne peut qu'ĂȘtre inquiet quant au devenir des patients qui consulteront ces « pseudopraticiens ». On peut s'interroger non seulement sur la santĂ© et l'Ă©quilibre mental de ces « praticiens » mais aussi sur le danger qu'ils font courir aux clients qui ont la naĂŻvetĂ© d'aller les consulter [
] ». Cet article est repris ou citĂ© par diffĂ©rents sites web de prĂ©vention sur les dĂ©rives sectaires ou bien les manipulations[80] - [81].

La fabrication de mixtes, de « chimĂšres » composĂ©es de bric et de broc, telle la PNL et le psychodrame, d'aprĂšs le psychanalyste Joseph Rouzel, conduit Ă  produire des psychologues Ă  peu de frais en faisant la part belle Ă  ces chimĂšres en absorbant une soupe de connaissances issues de domaines hĂ©tĂ©roclites[82]. Pour le psychiatre et psychanalyste Serge Tisseron, le succĂšs des ouvrages de PNL s'explique par le fait qu'on y « donne Ă  croire que l’on va contrĂŽler nos interlocuteurs. » Pour Roland Gori (psychiatre et psychanalyste), s'agissant de la littĂ©rature portant sur la PNL, « lire dans les pensĂ©es d’autrui. C’est un vieux fantasme. Alors qu’on n’arrive mĂȘme pas Ă  lire les siennes (
) ! Et si la psychanalyse a quelque chose Ă  nous apprendre, c’est bien de ce cĂŽtĂ©-lĂ . Si on veut lire les pensĂ©es d’autrui, on n’est pas psychanalyste ! »[83]. Le mĂ©decin psychiatre Georges Fischman classe la PNL dans la catĂ©gorie des « thĂ©rapies molles pour l’individu postmoderne » appartenant Ă  « un bric-Ă -brac de manƓuvres psychoĂ©ducatives »[84]. Pour d'autres encore, elle a des traits folkloriques proches de l’ésotĂ©risme et des superstitions[85]. Pour les professeures Margaret Thaler Singer et Janja Lalich, il s'agit de « thĂ©rapies folles »[86].

Des sociĂ©tĂ©s savantes comme l'organisation internationale des sociĂ©tĂ©s acadĂ©miques - All European Academies ALLEA, s'alarment : « En particulier dans le domaine (
), de la psychothĂ©rapie et de la guĂ©rison, de nombreuses approches pseudo-scientifiques peuvent ĂȘtre trouvĂ©es, allant de l'hypnose Ă  l'intĂ©gration neuro-Ă©motionnelle (
) Ă  la programmation neuro-linguistique (PNL). Comme on l'a dit, en dĂ©pit de beaucoup de preuves contraires, la popularitĂ© de cette baliverne pseudo-scientifique est dramatiquement Ă©levĂ©e »[87]. Le Professeur et psychologue Tomasz Witkowski et le Dr Maciej Zatonski dans leur livre intitulĂ© « La psychologie a mal tournĂ©: les cĂŽtĂ©s sombres de la science et de la thĂ©rapie »[88] : « Nous aimerions, ici, nous rĂ©fĂ©rer Ă  la dĂ©claration de Messieurs O'Donohue et Ferguson, qui proposent que chaque type de thĂ©rapie, qui n'a pas Ă©tĂ© appuyĂ©e par des preuves empiriques pour son efficacitĂ©, devrait ĂȘtre appelĂ©e « expĂ©rimentale ». Ils ont Ă©galement avancĂ© une suggestion : que chaque cas pratiquĂ© avec un tel traitement sans en informer les patients au sujet de son statut expĂ©rimental et donc gagner de l'argent avec, devrait ĂȘtre renvoyĂ© et traitĂ© comme une activitĂ© criminelle. » Ils concluent ainsi : « Aujourd'hui, aprĂšs 35 ans de recherches consacrĂ©es Ă  ce concept inventĂ©, la PNL est juste une autre maison instable, construite sur le sable, plutĂŽt qu’un Ă©difice fondĂ© sur des piliers empiriques[89]. » Elle participe d'une vision purement consumĂ©riste de la psychanalyse[90]. Le Centre d'information et de prĂ©vention sur les psychothĂ©rapies abusives et dĂ©viantes la classe dans la catĂ©gorie des modes de psychothĂ©rapies pouvant poser problĂšme voire d'ĂȘtre dangereux[91].

Thérapies dites brÚves

Ce terme de « thérapie brÚve » regroupe des pratiques trÚs différentes, qui ont comme point commun une volonté de résultats rapides.

En effet, que ce soit par un changement de paradigme (thĂ©rapie brĂšve centrĂ©e sur la solution), en construisant une solution plutĂŽt que de rĂ©soudre un problĂšme, ou un croisement d'influences, mĂ©lange de pratiques, carrefour de thĂ©ories (psychothĂ©rapie intĂ©grative), ou encore une mĂ©thode s'appuyant sur un travail sur le rĂȘve-Ă©veillĂ© (psychothĂ©rapie intĂ©grative analytique), les thĂ©rapies brĂšves ont toutes comme idĂ©al de soulager la souffrance du sujet le plus vite possible.

Hypnose thérapeutique

L'Ă©tat d'hypnose est un Ă©tat modifiĂ© de la conscience qui permet, selon les praticiens qui l'utilisent, un accĂšs facilitĂ© Ă  l'inconscient. Cet Ă©tat peut ĂȘtre utilisĂ© par des thĂ©rapeutes afin de parvenir Ă  des changements, on parle alors d'hypnose thĂ©rapeutique. L'hypnose constitue seulement un outil qui permet, selon les hypnothĂ©rapeutes, d'accĂ©der aux couches profondes de la personnalitĂ©. Il est donc nĂ©cessaire d'utiliser l'hypnose associĂ©e Ă  une approche thĂ©rapeutique de psychanalyse (on parle alors d'hypno-analyse), thĂ©rapies comportementales et cognitives, psycho-phĂ©nomĂ©nologie (hypno-onirisme), analyse psychologique de Janet


De nombreux praticiens poursuivent et développent toutefois l'étude et utilisation de l'hypnose thérapeutique. En France, par exemple, les travaux de Léon Chertok et François Roustang ont une large audience.

L'hypnose ericksonienne, qui a Ă©tĂ© mise au point par le psychiatre Milton Erickson, se caractĂ©rise par sa souplesse, le non-dirigisme, et l'usage abondant de mĂ©taphores pour dĂ©crire la situation du patient. C'est une thĂ©rapie brĂšve, elle se situe dans une optique trĂšs courte : quelques mois pour un trouble grave, parfois une seule sĂ©ance pour un trouble mineur. Cette approche originale a influencĂ© de nombreux thĂ©rapeutes. La pratique d'Erickson a ensemencĂ© de nombreuses pratiques comme la programmation neuro-linguistique (PNL) ou les thĂ©rapies systĂ©miques. Ce dialogue interdisciplinaire et ces influences multiples ont vu le jour aux États-Unis oĂč l'hypnose ericksonienne jouit d'une bonne rĂ©putation. En France, elle est nĂ©anmoins vivement rejetĂ©e par les milieux psychanalytiques, qui, comme l'ont montrĂ© L. Chertok puis F. Roustang, ont toujours gardĂ© une relation fantasmatique avec l'hypnose.

MĂ©thode des alcooliques anonymes

Bien que connue pour son application d'origine (le traitement de l'alcoolisme), la méthode des Alcooliques anonymes tend à connaßtre des champs d'applications de plus en plus vastes sur tous les comportements d'addiction (alcool, drogue, jeu, etc.). Il s'agit d'une thérapie qui utilise le soutien par les pairs, à travers des réunions de groupe, en général pour une durée indéfinie,

Le traitement proposĂ© par les Alcooliques anonymes aide l'alcoolique non seulement Ă  arrĂȘter de boire, mais aussi Ă  fonctionner dans la sociĂ©tĂ© aprĂšs l'arrĂȘt de consommation d'alcool.

EMDR

L'EMDR (pour Eyes movement desensitization and reprocessing ou « DĂ©sensibilisation et reprogrammation par les mouvements oculaires ») est une technique psychothĂ©rapeutique courte qui emprunte Ă  beaucoup d'autres psychothĂ©rapeutiques sans relever d'aucune en particulier. L'hypnose en fait partie, mais toutes les psychothĂ©rapies en relĂšvent peu ou prou, y compris la psychanalyse (ĂȘtre allongĂ© et parler Ă  quelqu'un qu'on ne voit pas provoque gĂ©nĂ©ralement un Ă©tat de transe), Ă  la psychodynamique, aux thĂ©rapies cognitivo-comportementales, etc. Conçue pour traiter essentiellement les cas de stress post-traumatique par des stimulations sensorielles alternĂ©es, elle aborde aujourd'hui l'ensemble de la nosologie.

Créé par l'américaine Francine Shapiro, son protocole est trÚs strict et codifié. Il consiste à identifier l'image traumatisante, la croyance (cognition) négative associée et la positive à installer. Il est aussi possible de travailler par des sons alternatifs sur chaque oreille ou par un « tapping » sur chaque main. Elle se situe dans une optique courte avec un objectif de guérison rapide d'un traumatisme. L'efficacité que ses promoteurs lui reconnaissent serait due à des mécanismes psychoneurologiques, faisant intervenir aussi bien le cortex que le systÚme limbique.

Defusing et Debriefing psychologique, aprĂšs un Ă©vĂšnement potentiellement traumatique

Le defusing ou déchocage est une intervention psychothérapique. Elle s'effectue lors de la phase immédiate de quelques heures à deux jours du choc occasionné par l'évÚnement[92]. Le debriefing psychologique est une intervention psychothérapique individuelle ou collective lors de la période post-immédiate, c'est-à-dire la période qui commence à deux et se termine à dix jours du choc. Différentes techniques existent, la technique nord-américaine étant plus centrée sur le récit factuel, la technique française sur le vécu émotionnel.

Le debriefing vise à la fois à soulager la douleur psychique causée par le choc émotionnel et à réduire le risque de survenue ultérieure de complications psychiatriques (notamment d'un trouble de stress post-traumatique ou traumatisme psychique) ou à en réduire l'intensité. Il est généralement suivi d'un second entretien. En France, le réseau des CUMP assure de tels soins dans le cadre du SAMU, mais de nombreux autres praticiens y sont également formés.

Analyse psycho-organique

L'analyse psycho-organique[93], théorie et méthode élaborée par Paul Boyesen, allie intimement le travail corporel et le travail analytique. Elle combine les méthodes de la psychologie biodynamique et la démarche psychanalytique classique telle qu'elle a été formulée par Sigmund Freud en intégrant la vision psychologique plus large proposée par Carl Jung, puis « intégrée dans le corps » par Wilhelm Reich[94] - [95] - [96].

Thérapie primale

La thérapie primale attribue à la frustration dans l'enfance et la souffrance vécue comme intolérable par le sujet qui en découle un rÎle fondateur dans la genÚse du trouble psychique. Cette premiÚre expérience traumatique entraßne un clivage névrotique du moi qui a pour fonction de refouler dans l'inconscient cette souffrance et la scÚne historique qui l'englobe et la contextualise. Mais ce besoin refoulé verrouillé par un schéma défensif psychologique sous forme de négations ou croyances, perdure dans toute son énergie et crée une tension permanente à la recherche illusoire d'une satisfaction réelle, tension qui s'actualise sous forme de pensées et d'activités compulsives.

Dans cette perspective le but de la thĂ©rapie est de permettre de se rĂ©approprier consciemment ce besoin en rĂ©duisant les postures dĂ©fensives afin de se remĂ©morer et revivre la scĂšne primitive traumatique. Ce retour Ă  la conscience du souvenir s'accompagne d'une rĂ©activation de la souffrance qui lui est associĂ©e, souffrance dĂšs lors reconnue, acceptĂ©e et intĂ©grĂ©e au moi pour ĂȘtre affrontĂ©e et revĂ©cue dans l'expression libĂ©ratrice d'un cri vital[97].

MĂ©diation

Les méthodes thérapeutiques qui utilisent une médiation, c'est-à-dire qui n'utilisent pas exclusivement la parole, ne sont pas à proprement parler des psychothérapies. Elles peuvent utiliser la création artistique, la danse, le corps. En voici une liste non exhaustive :

  • l'art-thĂ©rapie ;
  • l'analyse bioĂ©nergĂ©tique ;
  • l'Ă©ducation crĂ©atrice par la peinture d'Arno Stern ;
  • la danse-thĂ©rapie ;
  • l'Ă©quithĂ©rapie, ou plus gĂ©nĂ©ralement la zoothĂ©rapie ;
  • la relaxation, souvent une Ă©tape avant une psychothĂ©rapie ;
  • la sophrologie ;
  • le training autogĂšne de Schultz, une technique de relaxation thĂ©rapeutique visant un apaisement du stress et de l'anxiĂ©tĂ©, Ă  travers l'obtention d'un Ă©tat d'auto-hypnose, aussi utilisĂ©e par certains mĂ©decins dans un but d'aide au contrĂŽle de l'anxiĂ©tĂ© et du stress chez les patients prĂ©sentant une maladie physique, comme une maladie cancĂ©reuse, ou encore une maladie psychosomatique ;
  • le rĂȘve-Ă©veillĂ©, utilisation de l'imaginaire et du symbolique via l'Ă©laboration Ă  l'Ă©tat de veille de scĂ©narios de type onirique ;
  • la musicothĂ©rapie : utilisation de la musique dans une dĂ©marche de soins (musicothĂ©rapie active, musicothĂ©rapie rĂ©ceptive, dĂ©tente psychomusicale) ;
  • la scĂ©nothĂ©rapie utilise le texte littĂ©raire et sa beautĂ© formelle comme inducteur d'Ă©motions.

Autres formes

À cĂŽtĂ© des principales approches Ă©voquĂ©es ci-dessus, il existe de nombreuses autres pratiques psychothĂ©rapeutiques, pour certaines Ă©laborĂ©es Ă  partir d'une base scientifique, pour d'autres inspirĂ©es de pratiques traditionnelles, mais dont la validitĂ© est rarement dĂ©montrĂ© rigoureusement[35]. On peut ainsi citer :

Inspirée de l'école française

Bien qu'aujourd'hui l'analyse psychologique de Janet ne soit plus appliquée, on constate un retour de cette approche clinique française[98]. Le but de cette psychothérapie est de « permettre à la personne de réactiver ses processus adaptatifs »[99], et ceci à moyen (quelques mois) ou à long terme (quelques années) suivant les besoins.

Le psychothĂ©rapeute issu de ce courant base son intervention sur l'analyse de la relation intersubjective (diffĂ©rent du transfert en psychanalyse) avec le patient, c’est-Ă -dire qu'il y a rĂ©elle interaction entre deux sujets Ă  part entiĂšre, en prenant en compte « Ă  la fois la psychogenĂšse et la structure du patient »[99].

Mémoire retrouvée (TMR)

Ces thĂ©rapies sont dans la littĂ©rature appelĂ©es TMR, thĂ©rapies de la mĂ©moire refoulĂ©e ou retrouvĂ©e, TSR, thĂ©rapies des souvenirs refoulĂ©s, RMT, Repressed Memory Therapy, ART, Age Regression Therapy, DEP, Deep Emotional Therapy
 Leurs objectifs communs sont de retrouver par la thĂ©rapie Ă  l’ñge adulte des souvenirs d’abus sexuels « refoulĂ©s » (au sens freudien), survenus dans l’enfance.

Selon E. Loftus, spĂ©cialiste amĂ©ricaine de l’étude de la mĂ©moire[100]) ou R. Webster[101], rien ne permet de prouver, en l’état actuel de nos connaissances, que le refoulement inconscient existe, ni qu’un souvenir retrouvĂ© en psychothĂ©rapie soit vrai. R. Webster constate : « À ce jour, on a Ă©tĂ© incapable de produire des preuves solides qu’un seul souvenir d’abus sexuel retrouvĂ© en thĂ©rapie corresponde Ă  de rĂ©els Ă©pisodes. On a en revanche abondamment prouvĂ© que la mĂ©moire (surtout la mĂ©moire enfantine) est extraordinairement mallĂ©able et imprĂ©cise. » (1995, p. 484)

Aujourd’hui, ces pratiques thĂ©rapeutiques sont dĂ©noncĂ©es par des scientifiques de renom, des associations professionnelles de psychiatres et de psychologues, qui vont jusqu’à les interdire Ă  leurs membres, comme en Grande-Bretagne le Royal College of Psychiatrists.

Évaluation et recherche

L'importance de la pertinence des pratiques relevant de la psychothĂ©rapie, tant pour les individus qu'au niveau collectif, justifie des actions d'Ă©valuation et d'analyse d'efficacitĂ© mĂȘme si elles sont complexes Ă  rĂ©aliser[102].

Théorie Dodo Bird Verdict

Le verdict de l'oiseau Dodo est la thĂšse selon laquelle les principaux modĂšles de psychothĂ©rapie auraient tous une efficacitĂ© Ă©quivalente. Le terme anglais d'origine, Dodo Bird Verdict, est empruntĂ© Ă  un passage d’Alice au Pays des merveilles, dans lequel l'oiseau dodo dĂ©clare Ă  l'issue d'une course que tous les candidats ont gagnĂ© et mĂ©ritent un prix. Ce phĂ©nomĂšne paradoxal a Ă©tĂ© mis en Ă©vidence par Saul Rozensweig en 1936. Selon lui, toutes les psychothĂ©rapies seraient efficaces et auraient une efficacitĂ© comparable. Une Ă©tude sur l'efficacitĂ© des psychothĂ©rapies rĂ©alisĂ©e par Lester Luborsky en 1975 confirma cette hypothĂšse lança un large dĂ©bat ainsi qu'une sĂ©rie d'Ă©tudes contradictoires. Les partisans du verdict de l'oiseau Dodo s'appuient sur une thĂ©orie dite thĂ©orie des facteurs communs. Cette thĂ©orie explique l'Ă©quivalence des rĂ©sultats de toutes les psychothĂ©rapies en s'appuyant sur les ressemblances entre les approches. Ces ressemblances formeraient des facteurs d'efficacitĂ© plus lourds que les diffĂ©rences entre les approches. Les facteurs communs, expliquant l'essentiel des rĂ©sultats, concerneraient essentiellement la qualitĂ© de l'alliance thĂ©rapeutique, c'est-Ă -dire l'attitude positive des patients envers la thĂ©rapie, l'attitude chaleureuse et supportive du thĂ©rapeute, ainsi que la constance du cadre thĂ©rapeutique. Un des intĂ©rĂȘts du dĂ©bat autour du Dodo Bird Verdict a Ă©tĂ© de faire prendre conscience de questions qui traversent l'ensemble du champ de la psychothĂ©rapie telles que celles de l'alliance thĂ©rapeutique ou du consentement Ă©clairĂ©[103], qui peuvent, en effet, possiblement s'appliquer Ă  chacune des techniques psychothĂ©rapeutique. Ce type de thĂ©orie plaide pour le maintien d'une diversitĂ© de thĂ©rapies et l'indication des traitements en fonction des prĂ©fĂ©rences des patients plutĂŽt qu'en fonction de leurs pathologies. En effet, un patient dĂ©montrant une attitude positive envers un certain type de thĂ©rapie aurait de plus grandes chances de bĂ©nĂ©ficier de rĂ©sultats positifs. Le verdict de l'oiseau Dodo reste nĂ©anmoins un construit statistique qui peut ĂȘtre contredit par certaines situations particuliĂšres. Certaines attitudes psychothĂ©rapeutiques communes Ă  de nombreuses formes de thĂ©rapie et gĂ©nĂ©ralement efficaces peuvent ainsi s'avĂ©rer dangereuses ou particuliĂšrement contre-indiquĂ©es dans le cas de certains patients fragiles ou sensibles Ă  l'alliance thĂ©rapeutique sur un mode pathologique.

Thérapies comportementales et cognitives

Le modÚle particulier des thérapies comportementales et cognitives, qui visent la réduction de symptÎmes, les rend particuliÚrement aptes à l'évaluation de leurs résultats. Une trÚs vaste littérature porte ainsi sur l'efficacité de ces thérapies sur diverses pathologies. Les TCC se sont ainsi notamment montrées efficaces dans la dépression, les troubles anxieux et phobiques et les troubles bipolaires. Pour la schizophrénie, une récente méta-analyse a montré une absence d'efficacité significative et de nombreux biais méthodologiques dans les études antérieures[104].

Rapport Inserm de 2004

Des études, dont le rapport de l'Inserm[105] en 2004, visent à comparer l'efficacité de thérapies différentes par la méthode des méta-analyses. Le rapport tendrait à prouver que certaines psychothérapies seraient peu efficaces quand d'autres le seraient plus. Les thérapies cognitivo-comportementales seraient ainsi d'une efficacité supérieure à celles de la psychanalyse et des thérapies systémiques dans la quasi-totalité des troubles étudiés. Ces résultats ont été critiqués par des psychanalystes[106] - [107] - [108] - [109] - [110].

Études rĂ©centes d'efficacitĂ©

Selon GuenaĂ«l Visentini, « le rapport d’expertise de l’Inserm, pour part recevable Ă  sa parution, apparaĂźt aujourd’hui relativement datĂ©, tant au plan mĂ©thodologique que dans ses conclusions. Les plus rĂ©centes Ă©tudes d’efficacitĂ© dĂ©montrent en effet que les thĂ©rapies psychanalytiques et cognitivo-comportementales ne prĂ©sentent pas de diffĂ©rences notables d’efficacitĂ©, pour la quasi-totalitĂ© des troubles connus[111].

En 2020, dans une revue systĂ©matique de la littĂ©rature scientifique rĂ©cente, François Gonon et Pierre-Henri Keller ont sĂ©lectionnĂ© pour leur qualitĂ© mĂ©thodologique onze articles postĂ©rieurs au rapport de l’Inserm, Ă©valuant l’amĂ©lioration des symptĂŽmes Ă  l’issue de psychothĂ©rapies inspirĂ©es par la psychanalyse. « Ils concluent tous, Ă©crivent-ils, que l’effet des psychothĂ©rapies psychanalytiques est robuste. Dix articles de mĂ©ta-analyses ont comparĂ© une psychothĂ©rapie psychanalytique Ă  un traitement actif (exemples : autre psychothĂ©rapie, mĂ©dication). Un seul rapporte une infĂ©rioritĂ© cliniquement significative des psychothĂ©rapies psychanalytiques par rapport aux psychothĂ©rapies cognitivo-comportementales. Cinq articles de mĂ©ta-analyse et trois Ă©tudes randomisĂ©es ont comparĂ© des psychothĂ©rapies psychanalytiques de long terme (plus d’un an) Ă  divers traitements actifs. Tous ont conclu Ă  une efficacitĂ© des psychothĂ©rapies psychanalytiques Ă©gale ou supĂ©rieure Ă  celle des traitements actifs de comparaison ». En conclusion, ils constatent que les Ă©tudes concernant les psychothĂ©rapies psychanalytiques se sont multipliĂ©es depuis 2003 dans les revues biomĂ©dicales. « Elles montrent que, pour la plupart des troubles mentaux frĂ©quents, les psychothĂ©rapies psychanalytiques sont aussi efficaces que les psychothĂ©rapies cognitivo- comportementales[112]. »

Il apparaĂźt dĂšs lors que la diffĂ©rence majeure entre les unes et les autres ne se situe pas sur le plan de l’efficacitĂ©, mais sur celui de l’éthique. Les thĂ©rapies inspirĂ©es de la psychanalyse considĂšrent que le dynamisme majeur du processus thĂ©rapeutique est inhĂ©rent au patient, et qu’il doit ĂȘtre stimulĂ©, tandis que les thĂ©rapies cognitivo-comportementales situent ce dynamisme dans la technique utilisĂ©e pour modifier le patient. Dans le premier cas le savoir sur la pathologie doit ĂȘtre dĂ©livrĂ© chez un patient qui l’ignore, dans le second, il s’agit de l’application d’une technique maĂźtrisĂ©e par le thĂ©rapeute[113].

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  • Olivier Chambon & Michel Marie-Cardine, Les bases de la psychothĂ©rapie, Ă©d. Dunod (ISBN 2-10-007061-4)
  • Tobie Nathan (Dir). PsychothĂ©rapies, Ă©d. O. Jacob (ISBN 2738105637)
  • Nicolas Duruz & MichĂšle Gennart (Dir). TraitĂ© de psychothĂ©rapie comparĂ©e, Ă©d. MĂ©decine et HygiĂšne (ISBN 2-88049-168-1)
  • Edmond Marc & Alain Delourme, Pratiquer la psychothĂ©rapie, Ă©d. Dunod (ISBN 2-10-006881-4)
  • FĂ©dĂ©ration française de psychothĂ©rapie (FFdP, devenue depuis la FF2P), Tan Nguyen (Dir). Pourquoi la psychothĂ©rapie ? Fondements, mĂ©thodes, applications, Ă©d. Dunod (ISBN 2-10-049030-3)
  • FĂ©dĂ©ration française de psychothĂ©rapie et de psychanalyse (FF2P). Être psychothĂ©rapeute, sous la direction de S. Ginger, E. Marc, A. Tarpinian, Ă©d. Dunod, 2006 (ISBN 2-10-050052-X)
  • Serge Ginger, PsychothĂ©rapie : 100 rĂ©ponses pour en finir avec les idĂ©es reçues, Ă©d. Dunod, 2006 (ISBN 2-10-049587-9)

Psychanalyse et psychothérapie

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  • Dictionnaire international de la psychanalyse (dir. Alain de Mijolla), EntrĂ©e: « PsychothĂ©rapie » (par Serge Frisch), Paris, Hachette littĂ©ratures, 2005.
  • Psychanalyse et psychothĂ©rapie, Daniel Widlöcher (Ă©d), Coauteurs : Marilia Aisenstein - Christine Anzieu-Premmereur - Alain Braconnier - Bernard Brusset - Raymond Cahn - Serge Frisch - Bernard Golse - Roland Gori - Bertrand Hanin - Christian Hoffmann - Christian Lachal - Jean Laplanche - Sylvain Missonnier - Marie Rose Moro - Roger Perron - RenĂ© Roussillon - Jacques SĂ©dat, F-31520 Ramonville, Ă©rĂšs, 2008, Le Carnet psy (dir. Manuelle Missonnier), (ISBN 978-2-7492-0854-1).
  • Jacques SĂ©dat, « La psychanalyse et l'État », dans Figures de la psychanalyse, 2001/2, no 5.
    • « Freud, l'invention de la cure analytique », Études, 2010/9 t. 413.
    • « La lĂ©gislation sur l'usage du titre de psychothĂ©rapeute », Figures de la psychanalyse, 2011/2, no 22.

Évaluation

  • Nicolas Duruz, PsychothĂ©rapie ou psychothĂ©rapies ? ProlĂ©gomĂšnes Ă  une analyse comparative, Ă©d. Delachaux et NiestlĂ©, coll. actualitĂ©s pĂ©dagogiques et psychologiques (ISBN 2-603-00911-7)
  • J.-M. Thurin, Évaluer les psychothĂ©rapies : mĂ©thodes et pratiques, Ă©d. Dunod, coll. psychothĂ©rapies, 2007 (ISBN 9782100507085)

Voir aussi

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