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Thérapie par aversion

La thĂ©rapie par aversion ou thĂ©rapie aversive est une forme de traitement psychiatrique ou psychologique qui expose le patient Ă  un stimulus tout en recevant une expĂ©rience dĂ©sagrĂ©able[1]. Ce conditionnement a pour but de faire associer par le patient le stimulus avec des sensations dĂ©plaisantes, et donc d'arrĂȘter un comportement donnĂ©.

Le psychologue norvégien Ole Ivar Lovaas également inventeur et formateur dans l'ABA (Applied Behevorial analysis) chez les autistes avec techniques aversives comme les chocs électriques, frapper etc. Il était aussi impliqué dans le développement des thérapies de conversions/aversives pour les homosexuels et les trans[2] - [3].

Les thĂ©rapies par aversion peuvent prendre plusieurs formes, du plus relativement doux (rĂ©primander un enfant pour une bĂȘtise, ou placer des substances au goĂ»t dĂ©sagrĂ©able sur les ongles pour dĂ©courager de ronger les ongles), Ă  d'autres traitements, tels que donner du disulfirame Ă  un alcoolique pour le dĂ©courager de boire, ou mĂȘme l'application d'Ă©lectrochocs.

Thérapie par aversion et homosexualité

La thérapie par aversion a été utilisée dans des tentatives de convertir des personnes homosexuelles à l'hétérosexualité. Bien que moins utilisée depuis quelques dizaines d'années, elle est encore en usage dans certaines situations.

Ce n'est que depuis 1994 que l'American Psychological Association a déclaré que la thérapie par aversion était une pratique dangereuse qui ne donnait pas de résultat. Depuis 2006, la thérapie par aversion, lorsqu'elle sert à traiter l'homosexualité, s'exerce en violation des codes de conduite et des conseils professionnels de l'American Psychological Association et de l'American Psychiatric Association. L'emploi de la thérapie par aversion comme traitement de l'homosexualité est illégal dans certains pays.

En 1966, le psychologue Martin Seligman rapporta qu'alors que l'emploi de thĂ©rapie aversive pour changer l'orientation sexuelle des hommes gays Ă©tait controversĂ©, dans certains cas, le procĂ©dĂ© « marchait Ă©tonnamment bien », avec jusqu'Ă  50 % des hommes soumis Ă  une telle thĂ©rapie ne suivant plus de dĂ©sir homosexuel[4]. Ces rĂ©sultats produisirent ce que Seligman dĂ©crit comme « un grand accĂšs d'enthousiasme au sujet du changement de l'homosexualitĂ© [qui] emporta la communautĂ© thĂ©rapeutique » aprĂšs l'Ă©noncĂ© des rĂ©sultats en 1966. (Seligman, p. 156) Cependant, Seligman remarque que ces dĂ©couvertes se rĂ©vĂ©lĂšrent plus tard fausses : la plupart des hommes traitĂ©s avec la thĂ©rapie par aversion qui avaient arrĂȘtĂ© d'avoir un comportement homosexuel Ă©taient en fait bisexuels. Parmi les hommes ayant une orientation homosexuelle exclusive ou presque exclusive, la thĂ©rapie par aversion Ă©tait loin d'ĂȘtre couronnĂ©e de succĂšs (Seligman, p. 157).

Un cas célÚbre de thérapie par aversion eut lieu dans les années 1970 et 1980, quand des homosexuels présumés (hommes et femmes) dans l'armée d'Afrique du Sud subirent une thérapie par aversion et une castration chimique. La thérapie par aversion impliquait parfois l'électrisation, à travers des électrodes, à des hommes à qui l'on montrait des photos d'hommes nus. Le courant était coupé lorsqu'apparaissaient des photos de femmes nues[5].

Dans la culture

  • Le Meilleur des mondes d'Aldous Huxley montre des bĂ©bĂ©s soumis Ă  des thĂ©rapies par aversion pour leur inculquer leur future place dans la sociĂ©tĂ©.
  • Ken Kesey et Anthony Burgess ont explorĂ© le concept et les implications morales de cette thĂ©rapie dans leurs romans respectifs Vol au-dessus d'un nid de coucou et Orange mĂ©canique, tous deux de 1962.
  • Dans l'Ă©pisode « A Change of Mind » (1967) de la sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e Le Prisonnier, on peut lire sur une porte sĂ©curisĂ©e les mots « Aversion therapy ».
  • Le film La Tentation d'Aaron contient une scĂšne dans laquelle un personnage est soumis Ă  une thĂ©rapie par aversion dans le but de changer son orientation sexuelle.
  • Dans le film But I'm a Cheerleader, Sinead, pensionnaire Ă  « True Directions », s'impose elle-mĂȘme une thĂ©rapie par aversion, et le personnage principal, Megan, fait de mĂȘme un peu plus tard.
  • Dans l'Ă©pisode 4 de la saison 1 des Simpson, « There's No Disgrace Like Home » - la famille est attachĂ©e Ă  des chaises Ă©lectriques et ses membres peuvent donner des chocs Ă©lectriques aux autres.
  • Dans l'Ă©pisode 4 de American Horror Story Asylum, « I Am Anne Frank: Part One » - Lana Winters, journaliste prisonniĂšre du manoir Briarcliff, hĂŽpital psychiatrique des annĂ©es 1960, subit une thĂ©rapie par aversion pour traiter son homosexualitĂ©. Une perfusion dĂ©clenche des vomissements alors que le Dr Thredson lui projette des diapositives Ă©rotiques de femmes dĂ©vĂȘtues.
  • Dans les films et la saga des livres Hunger Games, Peeta Mellark (Josh Hutcherson) subit une thĂ©rapie par aversion de la part du Capitole en recevant du venin de guĂȘpe tueuse et en visionnant des vidĂ©os de sa petite amie fictive, Katniss Everdeen (Jennifer Lawrence), pour la dĂ©tester et qu'il ait envie de la tuer.

Notes

  1. Dico-psy
  2. (en) George A. Rekers et O. Ivar Lovaas, « Behavioral treatment of deviant sex-role behaviors in a male child1 », Journal of Applied Behavior Analysis, Society for the Experimental Analysis of Behavior, vol. 7, no 2,‎ , p. 173-190 (ISSN 0021-8855, DOI 10.1901/jaba.1974.7-173, lire en ligne).https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC1311956/
  3. Entretien de Lovaas en 1974 au Psychology today :
  4. Seligman, Martin E.P., What You Can Change and What You Can't: The Complete Guide to Self Improvement Knopf, 1993, p. 156; (ISBN 0-679-41024-4)
  5. "The Aversion Project: Human rights abuses of gays and lesbians in the SADF by health workers during the apartheid era" par Mikki van Zyl, Jeanelle de Gruchy, Sheila Lapinsky, Simon Lewin, and Graeme Reid, Simply Said and Done, Cape Town, Octobre 1999

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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