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HĂ´pital Esquirol

L'hôpital Esquirol, officiellement appelé établissement public de santé Esquirol (EPS Esquirol), est un ancien asile psychiatrique français, autrefois connu sous le nom d’asile de Charenton. Il est situé sur la commune de Saint-Maurice, dans le Val-de-Marne.

HĂ´pital Esquirol
Entrée de l'hôpital Esquirol.
Présentation
Type
Propriétaire
Établissement public
Patrimonialité
Site web
Coordonnées
48° 49′ 07″ N, 2° 25′ 47″ E
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L'établissement n'existe plus en tant que tel depuis le : il a fusionné avec un établissement mitoyen, l'hôpital national de Saint-Maurice, pour former les hôpitaux de Saint-Maurice[1].

Historique

La Maison royale de Charenton

Le , grâce à la donation de Sébastien Leblanc, conseiller et contrôleur des guerres de Louis XIII, faite aux Frères de la Charité de Charenton-Saint-Maurice (actuel Saint-Maurice), les religieux fondent un hôpital de sept lits destiné à recevoir des malades pauvres. Dès 1660, divers documents attestent de la vocation de cet établissement à accueillir des malades mentaux.

L'édification de la Maison royale de Charenton en 1732 permet également de recevoir quelques pensionnaires envoyés par lettre de cachet (demandée par le roi ou, plus souvent, par la famille).

Les patients proviennent en général de milieux aisés, le prix de la pension étant assez élevé.

Après la suppression des ordres religieux, la maison est fermée. Rouverte en 1797, elle est placée sous la tutelle du ministère de l’Intérieur.

En 1804, François Simonnet de Coulmiers, homme d'Église et homme politique, devient directeur de la Maison nationale de Charenton[2], hospice destiné à accueillir les aliénés. Cet établissement est totalement dépourvu de règles et Coulmiers en est donc le chef tout puissant. Jean-Étienne Esquirol écrit[3] :

« Le Ministre de l’Intérieur en rétablissant la Maison de Charenton fit une faute grave en se contentant de nommer les principaux chefs de l’Établissement […] sans donner de règlement ni de mode de comptabilité, sans déterminer les attributions des divers fonctionnaires enfin sans établir une surveillance régulière. Il en résulte de là que Monsieur de Coulmiers fut administrateur absolu. »

Chapelle de l'hĂ´pital Esquirol

S'il n'a aucune formation en médecine, Coulmiers décide de tout, y compris du traitement des aliénés à sa charge, et impose la méthode forte pour « apaiser » les patients de l'hospice : bains d'eau glacée, camisoles de force, cages, etc. Paradoxalement, Coulmiers est aussi un précurseur de l'art-thérapie qui souhaite offrir aux malades des distractions thérapeutiques telles la musique, la danse ou le théâtre.

L’hôpital est reconstruit, au milieu du XIXe siècle, par l’architecte Émile Jacques Gilbert dans un style néoclassique, selon les conceptions de Jean-Étienne Esquirol, qui dirige alors l'établissement.

À partir de 1920, l’hôpital accueille une maternité.

Il prend, en 1973, le nom d’hôpital Esquirol.

Le , il est classé au titre des monuments historiques[4].

Regroupement et création des hôpitaux de Saint-Maurice

L’hôpital Esquirol et l’hôpital national de Saint-Maurice, mitoyens, sont regroupés le pour former les hôpitaux de Saint-Maurice[1]. Ils ont un statut d’établissement public de santé (EPS).

Ils sont spécialisés :

  • en soins de suite et rĂ©adaptation (SSR) de l’enfant et de l’adulte ;
  • en psychiatrie (40 structures extra-hospitalières dans les secteurs parisiens et val-de-marnais et une douzaine d’unitĂ©s d’hospitalisation complète).

Ils disposent Ă©galement :

Quelques internés célèbres

  • Jean Charles Guillaume Le PrĂ©vost de Beaumont.
  • Latude, prisonnier, « conduit de Vincennes en cette maison pour cause de dĂ©rangement » de la tĂŞte en vertu d’un ordre du roi, le .
  • Sanois, enfermĂ© en 1785 pendant neuf mois, mis au secret, et qui laissa un tĂ©moignage sur son passage dans la maison.
  • Le Marquis de Sade, qui y est enfermĂ© Ă  deux reprises, en 1789 puis de 1803 jusqu'Ă  sa mort en 1814.
  • François Devienne, flĂ»tiste et compositeur, est enfermĂ© en 1803 et meurt quelques mois plus tard.
  • Le comte de Witte, dĂ©livrĂ© après la prise de la Bastille et conduit ensuite Ă  Charenton pour folie le par ordre du ComitĂ© permanent de l’hĂ´tel de ville[5].
  • Pierre TrĂ©nitz, danseur et maĂ®tre Ă  danser sous la RĂ©volution et l'Empire y est mort en 1825.
  • Le père du caricaturiste HonorĂ© Daumier, Ă©tait un poète et dramaturge sans grand succès. Il a Ă©tĂ© envoyĂ© Ă  l'asile d'aliĂ©nĂ©s de Charenton en 1851 et il y est dĂ©cĂ©dĂ©[6].
  • Charles Meryon, peintre et graveur, finit sa vie en 1868 Ă  cet asile d'aliĂ©nĂ©s, souffrant de dĂ©pression et de dĂ©lire de persĂ©cution.
  • Alexandre Alcide Morin, Ă©crivain de textes Ă©sotĂ©riques du XIXe siècle.
  • Paul Verlaine y fait aussi plusieurs sĂ©jours en 1887 et 1890.
  • JĂ©rĂ´me-Joseph de Momigny, musicien et compositeur belge, mourut Ă  l'asile de Charenton, en 1842.
  • Toussaint-Jean Trefcon, colonel hĂ©ros des guerres de la RĂ©volution et de l'Empire et auteur d'un prĂ©cieux tĂ©moignage sur celles-ci, a fini sa vie dans cet asile de 1836 Ă  1854, après une dĂ©pression causĂ©e par le dĂ©part de sa femme en 1831.
  • AndrĂ© Gill, caricaturiste, en 1885.
  • Eugène Hugo, poète et Ă©crivain, frère de Victor Hugo.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. Site des hĂ´pitaux de Saint-Maurice.
  2. « François Simmonet de Coulmiers (1741-1818) - D51 (tombe disparue) - Père-Lachaise: 1804-1824 », Père-Lachaise: 1804-1824,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. Dictionnaire des parlementaires français... : depuis le 1er mai 1789 jusqu'au 1er mai 1889.... II. Cay-Fes / publ. sous la dir. de MM. Adolphe Robert, Edgar Bourloton et Gaston Cougny (lire en ligne).
  4. « Hôpital Esquirol (ancien asile de Charenton) », notice no PA00079904, base Mérimée, ministère français de la Culture
  5. Charles Strauss, La Maison nationale de Charenton, p. 21, d’après les archives de la Maison royale de Charenton.
  6. (en) « Saltimbanques itinérants »,
  7. Voir sur theatre-contemporain.net.
  8. Céline, Mort à crédit, Folio, p. 136
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