AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Louis Althusser

Louis Althusser [lwi altysɛʁ][1], nĂ© le Ă  Birmandreis, aujourd'hui Bir Mourad RaĂŻs (AlgĂ©rie), et mort le Ă  La VerriĂšre (Yvelines), est un philosophe français.

Louis Althusser
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
SĂ©pulture
CimetiĂšre de Viroflay (d)
Nom de naissance
Louis Pierre Althusser
Nationalité
Formation
Activités
Fratrie
Georgette Althusser (d)
Conjoint
HĂ©lĂšne Rytmann (jusqu'en )
Autres informations
A travaillé pour
École normale supĂ©rieure (Ă  partir de )
Domaine
Parti politique
Conflit
Mouvement
MaĂźtres
Influencé par
ƒuvres principales
Pour Marx, Lire le Capital, LĂ©nine et la philosophie, IdĂ©ologie et appareils idĂ©ologiques d'État, RĂ©ponse Ă  John Lewis

Membre du Parti communiste, il est à l'origine d'un important renouvellement de la pensée marxiste dans une perspective généralement associée au structuralisme, théorie caractéristique du Zeitgeist des années 1960, avec notamment Roland Barthes et Claude Lévi-Strauss[2]. En 1980, il se rend coupable du meurtre de sa compagne HélÚne Rytmann.

Biographie

Origines familiales et formation

Louis Althusser est issu de deux familles, alsacienne et morvandelle, installées dans la colonie française d'Algérie au cours du XIXe siÚcle.

Son pÚre, Charles Althusser (1888-1975)[3], est le fils de Joseph, fonctionnaire à Colmar, qui a quitté l'Alsace en 1871, à la suite de son annexion par l'Allemagne[4], retrouvant un poste équivalent en Algérie. Charles, employé de banque, est devenu directeur d'agence à Alger, puis à Marseille (1930), puis à Lyon (1936).

Sa mÚre, Lucienne Berger (1899-1995), fille de Pierre (1856-1934), garde-forestier, venu en Algérie dans les années 1870, épouse Charles Althusser en 1918, renonçant à une carriÚre d'institutrice. AprÚs Louis, ils ont une fille, Georgette[5] (1921-1991). C'est une famille de catholique et la jeunesse de Louis est fortement marquée par cette religion qu'il n'abandonnera qu'en 1943.

Louis fait ses Ă©tudes secondaires au lycĂ©e d'Alger (alors lycĂ©e Bugeaud) jusqu'au dĂ©part de la famille pour Marseille. Il est Ă©lĂšve de la premiĂšre promotion du lycĂ©e Saint-Charles, devenu indĂ©pendant du lycĂ©e Thiers en 1929[6]. AprĂšs son baccalaurĂ©at, obtenu en 1936, il entre en classes prĂ©paratoires littĂ©raires au lycĂ©e du Parc Ă  Lyon, oĂč son professeur de philosophie est Jean Guitton, avec qui il noue une relation personnelle durable.

Il est reçu Ă  l'École normale supĂ©rieure en 1939.

Catholique fervent, Louis Althusser est politiquement de droite durant sa jeunesse. La condamnation de l'Action française par le pape en 1927 le tient cependant à l'écart de ce mouvement.

PĂ©riode de la guerre et fin de ses Ă©tudes (1939-1948)

MobilisĂ© en , il est fait prisonnier lors de la dĂ©bĂącle de 1940. Il passe le reste de la guerre en Allemagne, au Stalag de Schleswig (Stalag XA), oĂč il connaĂźt ses premiers troubles mentaux.

En 1945, il reprend ses études à l'ENS et à la Sorbonne et est reçu deuxiÚme à l'agrégation de philosophie en 1948[7], aprÚs Jean Deprun et avant François Chùtelet (6°) et Gilles Deleuze (8°).

La mĂȘme annĂ©e 1948, il adhĂšre au Parti communiste.

Parcours professionnel et intellectuel

La mĂȘme annĂ©e, il devient agrĂ©gĂ© prĂ©parateur Ă  l'ENS, oĂč il exerce une influence certaine sur nombre d'Ă©tudiants dont beaucoup embrasseront le courant maoĂŻste Ă  la suite de Mai 68. Plusieurs d'entre eux sont en effet membres de l'Union des Ă©tudiants communistes (UEC), qui entre alors dans une crise dĂ©bouchant sur la crĂ©ation, en 1966, de l'Union des jeunesses communistes marxistes-lĂ©ninistes, ou UJC(ml), maoĂŻste, dont Benny LĂ©vy et Robert Linhart, tous deux Ă©lĂšves de la rue d'Ulm et qui feront partie de l'UEC avant d'ĂȘtre les principaux fondateurs de l'UJC. Le rapport d'Althusser avec le PCF est en effet ambigu : bien qu'il en reste un membre sa vie durant, il se heurte souvent au comitĂ© central ainsi qu'au philosophe et membre du bureau politique du parti, Roger Garaudy[8].

DĂšs le dĂ©but des annĂ©es 1960, il publie des articles hĂ©tĂ©rodoxes, d'abord dans La PensĂ©e, puis dans La Nouvelle Critique[8]. En 1962, il est ainsi accusĂ© par le sĂ©nateur et directeur de La PensĂ©e Georges Cogniot d'ĂȘtre « pro-chinois »[8]. Il se heurte aussi Ă  des intellectuels comme Roland Leroy ou Lucien SĂšve, autre philosophe officiel, qui considĂšrent le structuralisme comme « philosophie de la dĂ©sespĂ©rance » (R. Leroy) et prĂŽnent un « marxisme humaniste », qui fait l'objet des critiques de Michel Foucault et d'Althusser (notamment en raison de son caractĂšre individualiste et subjectiviste)[8]. Althusser rend paradoxalement hommage Ă  Henri Lefebvre dans son livre sur LĂ©nine et critique aussi durement son parti, en 1978, dans Ce qui ne peut durer dans le PCF. FrĂ©dĂ©rique Matonti estime que le rapport d'Althusser au PCF est particulier. « La place qu’Althusser et ses Ă©lĂšves auraient dĂ©sirĂ© occuper est diffĂ©rente :ils souhaitaient Ă  partir de la thĂ©orie inspirer la stratĂ©gie du parti. »[9]

Il critique aussi durement le stalinisme, Ă  travers des interventions politiques et dans sa philosophie. Ainsi, il dĂ©crira en 1986 ce dernier comme la forme « trouvĂ©e » (« non prĂ©mĂ©ditĂ©e ») par l’impĂ©rialisme en vue de l’exploitation des populations Ă  l’intĂ©rieur du monde socialiste[10].

À Normale Sup, il invite notamment le psychanalyste Jacques Lacan, et aussi des philosophes, comme Alexandre Matheron, marxiste d'orientation diffĂ©rente de celle d'Althusser, spĂ©cialiste de Spinoza, et Gilles Deleuze, autre grand lecteur de Baruch Spinoza.

Son activité est entrecoupée de séjours dans des cliniques psychiatriques. Le psychiatre et psychanalyste Gérard Pommier a fait une étude du cas Althusser qui y montre le tableau clinique de la dépression mélancolique[11]. En janvier 1962, il commence ainsi à travailler sur Machiavel, au milieu d'une grave dépression, qui s'achÚve par trois mois d'hospitalisation[12].

Il devient en 1962 maĂźtre-assistant et soutient une thĂšse sur travaux pour le doctorat d'État Ăšs lettres le Ă  l'universitĂ© d'Amiens[13], dix ans aprĂšs avoir publiĂ© Lire le Capital (1965) avec ses Ă©lĂšves Étienne Balibar, Roger Establet, Pierre Macherey et Jacques RanciĂšre, livre dans lequel il dĂ©veloppe le concept de « lecture symptĂŽmale » afin d'expliquer la lecture marxienne d'Adam Smith, montrant que si Smith n'a pas vu certaines choses, ce n'est pas du fait d'un manque d'acuitĂ©, mais du fait du changement de problĂ©matique qu'il a induit, et qui l'a empĂȘchĂ© de voir d'autres choses :

« La vue n’est plus alors le fait d’un sujet individuel, dotĂ© d’une facultĂ© du “voir” qu’il exercerait soit dans l’attention, soit dans la distraction ; la vue est le fait de ses conditions structurales, la vue est le rapport de rĂ©flexion immanent du champ de la problĂ©matique sur ses objets et ses problĂšmes. »

— Introduction de Lire le Capital, citĂ© par François Matheron[12]

La façade de l'ENS, au 45 rue d'Ulm.

En 1967, il constitue Ă  Normale Sup le « groupe Spinoza », « calquĂ©, pseudonymes compris, sur le modĂšle des organisations plus ou moins clandestines assez nombreuses Ă  l’époque » (A. Matheron[12]). Alain Badiou, qui prendra part Ă  la crĂ©ation de l'UCF(ml), participe Ă  ce groupe[14].

Comme d'autres philosophes français de gauche, il est espionné par la CIA[15].

Le meurtre d'HĂ©lĂšne Rytmann (1980)

Le , aprĂšs trente ans de relation[16] et alors que celle-ci a dĂ©cidĂ© de le quitter, Althusser Ă©trangle son Ă©pouse, la sociologue HĂ©lĂšne Rytmann (ou Legotien de son nom de rĂ©sistante), dans leur appartement de l'École normale supĂ©rieure de la rue d'Ulm. Il l'annonce Ă  Pierre Étienne, le mĂ©decin de l'ENS, qui contacte les autoritĂ©s psychiatriques. Althusser est envoyĂ© au centre hospitalier Sainte-Anne, puis Ă  l'hĂŽpital l'Eau-Vive sis Ă  Soisy-sur-Seine, et dĂ©signe le philosophe Dominique Lecourt comme son reprĂ©sentant lĂ©gal.

Le , le juge d'instruction clĂŽt par une ordonnance de non-lieu l'information ouverte pour meurtre contre Louis Althusser du fait que les trois experts psychiatres dĂ©signĂ©s par le juge avaient conclu que le meurtrier se trouvait en Ă©tat de dĂ©mence au moment des faits[17], et en vertu de l'article 64 du code pĂ©nal, en vigueur Ă  cette date, suivant lequel « il n’y a ni crime ni dĂ©lit lorsque l’accusĂ© Ă©tait en Ă©tat de dĂ©mence au moment des faits[18] ». Louis Althusser demeure internĂ© Ă  l'hĂŽpital Sainte-Anne de Paris[18].

Dans le journal Le Monde du , Althusser lit un article de Claude Sarraute au sujet du succÚs du livre du Japonais Issei Sagawa, qui racontait comment il avait tué et mangé une jeune Néerlandaise ; il avait effectué un bref séjour en hÎpital psychiatrique en France, puis avait été renvoyé dans son pays en bénéficiant d'un non-lieu. Claude Sarraute écrit :

« Nous, dans les mĂ©dias, dĂšs qu'on voit un nom prestigieux mĂȘlĂ© Ă  un procĂšs juteux, Althusser, Thibaut d'OrlĂ©ans, on en fait tout un plat. La victime ? Elle ne mĂ©rite pas trois lignes. La vedette, c'est le coupable. »

Des amis d'Althusser lui suggĂšrent de protester. Il dĂ©cide donc d'entreprendre une autobiographie pour s'expliquer sur son geste : ce sera L'avenir dure longtemps[19] qui lui permet d'expliquer son meurtre. Francis Dupuis-DĂ©ri montre que par cet ouvrage, il suggĂšre que ce crime s’explique par des ressorts psychologiques et psychanalytiques[20], Ă©vacuant toute rĂ©fĂ©rence au contexte des violences conjugales en France. Pourtant, au-delĂ  de la folie, comme de nombreux hommes coupables d'homicides conjugaux, il invoque son refus de voir HĂ©lĂšne Rytmann le quitter[21].

Son neveu François Boddaert décide que ses ouvrages et l'ensemble de ses textes, manuscrits et livres qui étaient en sa possession à sa mort soient destinés aux lecteurs et chercheurs par la mise à disposition intégrale de ceux-ci auprÚs de l'IMEC.

Une piÚce de théùtre intitulée Le Caïman (2006) met en scÚne le meurtre. Il en est aussi question dans l'essai de Philippe Laborie, Le Patient absent de Jacques Lacan (L'innommable menace)[22]. Une auto-graphie du tragique[23], soit les manuscrits de Les faits et de L'avenir dure longtemps, ouvrage préfacé par Yann Moulier-Boutang, propose une analyse des manuscrits de la double autobiographie du philosophe. En 2017, Angelo Bison, mis en scÚne par Michel Bernard, donne vie à une adaptation du texte L'avenir dure longtemps notamment au festival Off d'Avignon[24] - [25].

Louis Althusser meurt en 1990 à l'hÎpital psychiatrique de la MGEN (Institut Marcel-RiviÚre) à La VerriÚre et est inhumé au cimetiÚre de Viroflay[26].

Philosophie

Karl Marx en 1875.

Vue d'ensemble

L'Ɠuvre d'Althusser est marquĂ©e par plusieurs pĂ©riodes, qu'il est difficile de totaliser en un seul moment cohĂ©rent et unique[12]. CĂ©lĂšbre pour avoir thĂ©orisĂ© la « coupure Ă©pistĂ©mologique » et affirmĂ© qu'il n'y a pas de sujet de l'histoire (« l'histoire est un processus sans sujet », disait-il, rompant avec l'interprĂ©tation orthodoxe du marxisme qui faisait du prolĂ©tariat le sujet de l'histoire — voir par exemple Georg LukĂĄcs), il se fait connaĂźtre pour la publication de Lire le Capital en 1965, coĂ©crit avec Étienne Balibar, Roger Establet, Pierre Macherey et Jacques RanciĂšre. Outre le texte cĂ©lĂšbre, « IdĂ©ologie et appareils idĂ©ologiques d’État »[12], il thĂ©orise Ă  la fin de son Ɠuvre un « matĂ©rialisme alĂ©atoire », qui critique notamment le caractĂšre tĂ©lĂ©ologique du marxisme orthodoxe.

Selon Perry Anderson, Althusser et ses élÚves ont marqué le marxisme en y introduisant le spinozisme :

« l'induction systématique de Spinoza dans le matérialisme historique par Althusser et ses élÚves a été intellectuellement la tentative la plus ambitieuse de construire une lignée philosophique antérieure à Marx et de développer abruptement des nouvelles directions théoriques pour le marxisme contemporain à partir de là[27]. »

Althusser lui-mĂȘme avait d'ailleurs clairement reconnu sa dette Ă  l'Ă©gard de Spinoza dans le chapitre « Sur Spinoza » de ses ÉlĂ©ments d'autocritique : « Nous avons Ă©tĂ© coupable d'une passion autrement forte et compromettante[28] : nous avons Ă©tĂ© spinozistes [
] nous avons fait le dĂ©tour par Spinoza pour voir un peu plus clair dans la philosophie de Marx [
]. ».

De mĂȘme, Althusser s'intĂ©resse Ă  Machiavel aprĂšs avoir entamĂ© la critique de ce qu'il appelle sa « dĂ©viation thĂ©oriciste », qui l'a conduit Ă  oublier la politique dans la dĂ©finition et le dĂ©veloppement mĂȘme de la philosophie[29]. La rĂ©paration de cet oubli passe par une confrontation avec l'Ɠuvre de Machiavel, qui le conduit certes Ă  en donner une interprĂ©tation marxiste, mais aussi Ă  discuter les prĂ©supposĂ©s de la thĂ©orie marxiste et de la philosophie politique classique. Pour Althusser, Machiavel est un praticien de la politique, dont le gĂ©nie a consistĂ© prĂ©cisĂ©ment Ă  ne pas escamoter la rĂ©alitĂ© politique au profit de la thĂ©orie. « Il en rĂ©sulte ce qu'on pourrait appeler un Ă©trange vacillement dans le statut, philosophiquement traditionnel, de ces propositions thĂ©oriques : comme si elles Ă©taient minĂ©es par une autre instance que celle qui les produit, par l'instance de la pratique politique »[30].

Le travail sur Machiavel a commencĂ© en janvier 1962, au milieu d’une dĂ©pression qui s’achĂšve par trois mois d’hospitalisation[12]. Le dĂ©veloppement de la thĂ©orie est alors rapprochĂ© du dĂ©lire :

« j’avais le sentiment hallucinatoire (d’une force irrĂ©sistible) de ne rien dĂ©velopper d’autre que mon propre dĂ©lire [
][31]. »

Dans son texte « autobiographique » L’avenir dure longtemps[32], il prĂ©cise :

« Je voudrais dire seulement ici que ce que j’ai appris de plus prĂ©cieux de Spinoza, c’est la nature de la “connaissance du troisiĂšme genre”, celle Ă  la fois singulier et universel, dont Spinoza nous offre un exemple Ă©clatant et, souvent mĂ©connu dans l’histoire singuliĂšre d’un peuple singulier, le peuple juif (dans le Tractatus thĂ©ologico-politicus). Que mon “cas” ait Ă©tĂ© un “cas” de cet ordre, comme tout “cas mĂ©dical”, “historique” ou “analytique”, impose de le reconnaĂźtre et de le traiter dans sa singularitĂ© ; mais que ce cas singulier soit universel, cela ressort des constantes rĂ©pĂ©tĂ©es (et non des lois vĂ©rifiables-falsifiables Ă  la Popper) qui affleurent dans chaque cas et permettent d’en induire le traitement thĂ©orique et pratique d’autres cas singuliers. Machiavel et Marx ne procĂšdent pas autrement, dans une logique qui est passĂ©e presque inaperçue et qu’il faudrait dĂ©velopper.

Ce que je dois aussi directement et personnellement Ă  Spinoza, c’est sa stupĂ©fiante conception du corps, qui possĂšde des “puissances inconnues de nous”, et de la mens (l’esprit) qui est d’autant plus libre que le corps dĂ©veloppe plus les mouvements de son conatus, sa virtus[33] ou fortitudo[34]. Spinoza m’offrait ainsi une idĂ©e de la pensĂ©e du corps, mieux, pensĂ©e avec le corps, mieux, pensĂ©e du corps mĂȘme. Cette intuition rejoignait mon expĂ©rience d’approximation et de “recomposition” de mon corps en liaison directe avec le dĂ©veloppement de ma pensĂ©e et de mes intĂ©rĂȘts intellectuels. »

La coupure épistémologique

Selon lui, il faut revenir à un aspect scientifique et déterministe de la théorie marxiste, contre les interprétations et utilisations humanistes et idéologiques, soutenues par exemple par Lucien SÚve ou John Lewis (en). Il affirme qu'il existe une coupure épistémologique qu'il situe entre le jeune Marx des Manuscrits de 1844 procédant à un matérialisme historique et le Marx qui a établi la conception de matérialisme dialectique de L'Idéologie allemande, Le Capital. Il rejoint la thÚse de Marx selon laquelle toute philosophie méconnaßt la réalité pratique à laquelle elle correspond, particuliÚrement pour son versant idéaliste. Pour lui, les formations sociales constituent de plus des invariants structuraux qui surdéterminent les formations sociales[35].

Il entreprend une relecture systĂ©matique et minutieuse de Marx, pour en dĂ©gager le fond scientifique, contre les interprĂ©tations idĂ©ologiques des partis politiques et l'Ă©crasement sous l'idĂ©ologie d'État du stalinisme triomphant : il s'agit de dĂ©faire lĂ  l'idĂ©ologisation de Marx par le stalinisme. Mais Ă©galement une relecture contre les interprĂ©tations humanistes et Ă©conomistes (qui vont de pair), qui Ă©dulcorent le sens, la force d'invention, la puissance analytique et le caractĂšre original, subversif et novateur sur un mode sui generis. Dans son premier recueil, Pour Marx, il dĂ©clare entreprendre de relire Marx pour le dĂ©gager des scories dĂ©posĂ©es par l'histoire : soit, sur le versant de l'histoire politique, le stalinisme ; et sur le versant de l'histoire des idĂ©es, l'Ă©volutionnisme linĂ©aire (ou historicisme).

Althusser va rĂ©aliser une relecture de Marx en le dĂ©gageant des sĂ©diments qui le recouvrent. Il s'agit du projet de dĂ©couvrir sa philosophie Ă  l'Ɠuvre dans son maĂźtre ouvrage Le Capital. Également Marx en tant que thĂ©oricien de l'histoire, et c'est la dĂ©couverte, inaugurĂ©e par Marx, du « continent histoire » (comme Freud aurait dĂ©couvert le « continent de l'inconscient »), comme pratique nouvelle d'une histoire qui accĂšde Ă  la dimension de science. Et Marx en tant qu'initiateur d'une thĂ©orie du Capital et de la critique de l'Ă©conomie politique, cette derniĂšre qualifiĂ©e par Marx de sublimation des intĂ©rĂȘts de la bourgeoisie Ă©rigĂ©e en discipline aux prĂ©tentions savantes.

Cette nouvelle lisibilitĂ© initiant un intĂ©rĂȘt inĂ©dit pour Marx thĂ©oricien majeur, par-delĂ  l'utilisation politique, sera le fait d'une injection de crĂ©ations dans les domaines de l'Ă©pistĂ©mologie, de la linguistique et de la psychanalyse, dont il importe certains concepts en leur donnant un nouveau sens et une nouvelle fonction. Du cĂŽtĂ© de la tradition, ce seront essentiellement, Georg Wilhelm Friedrich Hegel, Baruch Spinoza, Thomas Hobbes, Nicolas Machiavel et toute la philosophie politique relus et combinĂ©s, pour ne pas dire insĂ©rĂ©s au cƓur des analyses de Marx. Ce sera le courant dit structuraliste, « anti-humaniste » et critique de l'historicisme (sous l'effet des lectures de Martin Heidegger) qui, de maniĂšre concomitante avec Claude LĂ©vi-Strauss, Jacques Lacan et bientĂŽt Michel Foucault, feront apparaĂźtre, dans leurs champs respectifs d'investigation, la rĂ©alitĂ© comme effet de structures.

La vision d'Althusser a Ă©tĂ© critiquĂ©e par de nombreux marxologues, mais aussi beaucoup plus largement : l'accusation de dĂ©formation de la pensĂ©e de Marx est mĂȘme prĂ©sente dans un film de Jean-Luc Godard, Le Vent d'Est, oĂč la prĂ©face d'Althusser au Capital est raillĂ©e. La Leçon d'Althusser, Ă©crit par Jacques RanciĂšre en 1974 (Ă©ditions Gallimard), constitue probablement l'une des critiques les plus radicales des thĂšses et des pratiques d'Althusser, aux cĂŽtĂ©s de MisĂšre de la thĂ©orie, Ă©crit par E. P. Thompson en 1978. Plus rĂ©cemment, Lucien SĂšve a fait une sĂ©vĂšre critique de l'interprĂ©tation althussĂ©rienne de Marx, lui reprochant notamment de n'avoir pas lu ses textes et d'avoir Ă©laborĂ© « une contrefaçon de luxe dont les multiples effets pervers sont devenus difficilement rattrapables »[36].

L'historien Tony Judt a critiqué les « élucubrations » d'Althusser, qu'il jugeait contraires aux idées réelles de Marx[37].

Postérité intellectuelle

Dans les années 1960 et 1970, Louis Althusser a influencé les travaux d'un certain nombre d'anthropologues d'orientation marxiste, notamment Pierre-Philippe Rey (né vers 1940) en France et ailleurs, par exemple en Italie Giulio Angioni. La théorie des modes de production articulés en instances plus ou moins autonomes permet, le cas échéant, une analyse des sociétés traditionnelles en termes d'exploitation, sans pour autant que l'économie occupe dans ces sociétés la place qu'elle a dans une société dominée par le mode de production capitaliste. Ces anthropologues marxistes s'opposent à diverses théories, notamment à celle de Claude Lévi-Strauss.

Dans le domaine des études politiques, un des disciples de Louis Althusser a été Nicos Poulantzas (1936-1979).

D'une façon gĂ©nĂ©rale, la postĂ©ritĂ© de l'althussĂ©risme a Ă©tĂ© limitĂ©e par le dĂ©clin politique du marxisme Ă  partir des annĂ©es 1970 et par l'importance prise dans la pensĂ©e sociale par Michel Foucault et par Pierre Bourdieu, dont les thĂšses, quoique trĂšs critiques, n'Ă©taient pas fondĂ©es sur le marxisme. Peter Schöttler considĂšre que si Althusser s'enferma trop souvent dans des questions qui n'avaient plus d'enjeux qu'Ă  l'intĂ©rieur du Parti communiste, les instruments de rĂ©flexion qu'il a forgĂ©s mĂ©ritent d'ĂȘtre rĂ©-apprĂ©ciĂ©s[38].

ƒuvres

  • Montesquieu, la politique et l'histoire, PUF, 1959 ; rĂ©Ă©dition en coll. « Quadrige »
  • Pour Marx, Maspero, coll. « ThĂ©orie », 1965 ; rĂ©Ă©dition augmentĂ©e (avant-propos d'Étienne Balibar, postface de Louis Althusser). Ouvrage souvent rĂ©Ă©ditĂ©. La DĂ©couverte, coll. « La DĂ©couverte / Poche », 2005
  • Lire le Capital (en collaboration avec Étienne Balibar, Roger Establet, Pierre Macherey et Jacques RanciĂšre), Maspero, coll. « ThĂ©orie », 2 volumes, 1965 ; rĂ©Ă©ditions coll. « PCM », 4 volumes, 1968 et 1973 ; puis PUF, coll. « Quadrige », 1 volume, 1996
  • LĂ©nine et la philosophie, Maspero, coll. « ThĂ©orie » 1969 ; rĂ©Ă©dition augmentĂ©e sous le titre LĂ©nine et la philosophie (suivi de Marx et LĂ©nine devant Hegel), coll. « PCM », 1972b
  • RĂ©ponse Ă  John Lewis, Maspero, coll. « ThĂ©orie », 1973
  • Philosophie et philosophie spontanĂ©e des savants (1967), Maspero, coll. « ThĂ©orie », 1974
  • ÉlĂ©ments d'autocritique, Hachette, coll. « Analyse », 1974
  • Positions, Éditions Sociales, 1976; rĂ©Ă©dition coll. « Essentiel », 1982
  • XXIIe CongrĂšs, Maspero, coll. « ThĂ©orie », 1977
  • Ce qui ne peut plus durer dans le parti communiste, Maspero, coll. « ThĂ©orie », 1978
  • L'avenir dure longtemps (suivi de Les faits), Stock / IMEC, 1992 ; rĂ©Ă©dition augmentĂ©e et prĂ©sentĂ© par Olivier Corpet et Yann Moulier-Boutang, Le Livre de poche no 9785, 1994 ; Ă©dition augmentĂ©e : Flammarion, coll. « Champs Essais », 2013
  • Journal de captivitĂ© (Stalag #4 1940-1945), Stock / IMEC, 1992
  • Écrits sur la psychanalyse. Freud et Lacan, Stock / IMEC, 1993 ; rĂ©Ă©dition Le Livre de poche, coll. « Biblio-essais », 1996
  • Sur la philosophie, Gallimard, coll. « L'infini », 1994
  • Philosophie et marxisme : entretiens avec Fernanda Navarro (1984-1987)
  • La Transformation de la philosophie : confĂ©rence de Grenade, 1976
  • Écrits philosophiques et politiques 1, textes rĂ©unis par François Matheron, Stock / IMEC, 1994, 588 p.
  • Sur la reproduction, PUF, coll. « Actuel Marx Confrontations », 1995
  • Écrits philosophiques et politiques 2, textes rĂ©unis par François Matheron, Stock / Imec, 1995, 606 p.
  • Machiavel et nous (1962-1986), Stock/Imec, 1994 ; Tallandier, 2009
  • Solitude de Machiavel, prĂ©sentation par Yves Sintomer, PUF, coll. « Actuel Marx Confrontations », 1998.
  • Lettres Ă  Franca (1961-1973), Stock/Imec, 1998
  • Politique et Histoire de Machiavel Ă  Marx - Cours Ă  l'École normale supĂ©rieure 1955-1972, Seuil, coll. « Traces Ă©crites », 2006
  • Lettres Ă  HĂ©lĂšne, prĂ©face de Bernard-Henri LĂ©vy, Grasset/IMEC, 2011
  • « RepĂšres biographiques, avertissement aux lecteurs du livre I du Capital et rudiments de bibliographie critique », prĂ©face Ă  Karl Marx, Le Capital (livre I), Paris, Garnier-Flammarion, 1969, p. 5-30.
  • Cours sur Rousseau (1972), prĂ©face d'Yves Vargas, Le temps des cerises, 2012
  • Initiation Ă  la philosophie pour les non-philosophes, PUF (collection Perspectives critiques), 2014
  • Être marxiste en philosophie, PUF (collection Perspectives critiques), 2015
  • Des rĂȘves d'angoisse sans fin: RĂ©cits de rĂȘves (1941-1967), suivi de Un meurtre Ă  deux (1985), Grasset/Imec, 2015
  • Écrits sur l'Histoire (1963-1986), PUF (collection Perspectives critiques); 2018.
  • Que faire ?, PUF (collection Perspectives critiques); 2018.

Articles

Notes et références

  1. Prononciation en français de France retranscrite selon la norme API.
  2. Le structuralisme est d'abord une thĂ©orie linguistique (Roman Jakobson) dont certaines procĂ©dures ont ensuite Ă©tĂ© utilisĂ©es dans le domaine de l'anthropologie (LĂ©vi-Strauss) et de la littĂ©rature (Barthes et alii). Le discours mĂ©diatique de l'Ă©poque accole l'Ă©pithĂšte « structuraliste » Ă  nombre de personnalitĂ©s et de thĂ©ories qui n'en relĂšvent pas ou pas entiĂšrement : Lacan, Foucault. L'appartenance d'Althusser au courant structuraliste doit donc ĂȘtre analysĂ©e plutĂŽt que postulĂ©e.
  3. François Matheron, « Louis Althusser », dans le Maitron.
  4. Les Français devaient quitter les territoires annexés s'ils ne voulaient pas devenir sujets de l'Empire allemand.
  5. Claude Pennetier, « Georgette Althusser » dans le Maitron. Elle adhÚre au PCF en 1949 et travaille ensuite comme sténo-dactylo pour la Fédération internationale des syndicats de travailleurs de l'éducation (FSM), à Prague.
  6. Rollin, Paul, 1932-2003., 26 siĂšcles d'Ă©ducation Ă  Marseille : une chronique du temps passĂ©, Marseille, Éd. europĂ©ennes de Marseille-Provence, , 269 p. (ISBN 2-911988-16-7 et 9782911988165, OCLC 469443733)
  7. André Chervel, « Les agrégés de l'enseignement secondaire. Répertoire 1809-1950 », sur Ressources numériques en histoire de l'éducation (consulté le ).
  8. Frédérique Matonti, « Marx entre communisme et structuralisme », Actuel Marx, n° 45 2009/1 [lire en ligne].
  9. FrĂ©dĂ©rique Matonti, Francs-tireurs ou partisans : les historiens communistes français et britanniques, Revue d’histoire moderne & contemporaine, 2006/5 (n° 53-4bis), pages 80 Ă  87
  10. ThĂšses de juin 1986 (feuillets dactylographiĂ©s, Archives IMEC). CitĂ© par Toni Negri, « Pour Althusser : notes sur l’évolution de la pensĂ©e du dernier Althusser », dĂ©cembre 1993, publiĂ© sur le site de Multitudes.
  11. Pommier, Gérard, 1941- ..., La mélancolie : vie et oeuvre d'Althusser, Paris, Flammarion, , 376 p. (ISBN 978-2-08-122015-7, OCLC 470903884)
  12. François Matheron, « Louis Althusser ou l’impure puretĂ© du concept », Dictionnaire Marx contemporain (dir. Jacques Bidet et Eustache KouvĂ©lakis), PUF 2001. PubliĂ© sur le site HyperSpinoza le 8 mars 2004, mis Ă  jour le 10 mai 2004.
  13. Voir le texte de la soutenance dans L. Althusser, Solitude de Machiavel, présentation d'Yves Sintoner, PUF, 1998, p. 199. Jury B. Rousset, président, M. Barthélémy-Madaule, J. d'Hondt, P. Vilar.
  14. Jason Barker, Alain Badiou : a critical introduction, Pluto Press, 2002 (p.1).
  15. Violaine Morin, « Quand la CIA s’intĂ©ressait de prĂšs Ă  Foucault, Derrida et Althusser », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)
  16. Annick Houel et Claude Tapia, « Les dessous du fĂ©minicide: Le cas Althusser », Le Journal des psychologues, vol. 261, no 8,‎ , p. 50 (ISSN 0752-501X et 2118-3015, DOI 10.3917/jdp.261.0050, lire en ligne, consultĂ© le )
  17. « Le combat perdu contre la déraison », sur lemonde.fr, .
  18. « Meurtrier de sa femme, M. Louis Althusser bénéficie d'un non-lieu et demeure interné », sur lemonde.fr, .
  19. Pour la genĂšse de cette Ɠuvre, cf. la prĂ©sentation, par Olivier Corpet et Yann Moulier-Boutang, de L'avenir dure longtemps, Paris, Stock, 1992, p. II sq. en particulier.
  20. Francis Dupuis-DĂ©ri, « La banalitĂ© du mĂąle. Louis Althusser a tuĂ© sa conjointe, HĂ©lĂšne Rytmann-Legotien, qui voulait le quitter », Nouvelles Questions FĂ©ministes, vol. 34, no 1,‎ , p. 84–101 (ISSN 0248-4951, DOI 10.3917/nqf.341.0084, lire en ligne, consultĂ© le ).
  21. Léveillée, Suzanne, 1960-, Lefebvre, Julie, 1976- et Canadian Electronic Library, Le passage à l'acte dans la famille : perspectives psychologique et sociale, Québec, Presses de l'Université du Québec, 2011), 168 p. (ISBN 978-2-7605-2914-4 et 2-7605-2914-2, OCLC 759158082).
  22. Paris, L'Harmattan, 2002.
  23. Fenoglio I., Ă©d. Academia-Bruylant, 2007.
  24. « L’Avenir dure longtemps, d’aprĂšs de Louis Althusser, adaptation et mise en scĂšne de Michel Bernard », sur ThĂ©Ăątre du blog (consultĂ© le ).
  25. « Angleo Bison magnifie “L’avenir dure longtemps” de Louis Althusser », La Libre Belgique,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  26. CimetiĂšres de France et d'ailleurs
  27. En anglais : « the systematic induction of Spinoza into historical materialism by Althusser and his pupils was intellectually the most ambitious attempt to construct a prior philosophical descent for Marx and to develop abruptly new theoretical directions for contemporary Marxism from it. » (Perry Anderson, Considerations on Western Marxism, London, New Left Books, 1976, p.65) En fait, comme le remarque AndrĂ© Tosel dans Du matĂ©rialisme de Spinoza (Ă©d. KimĂ©, 1994), le marxisme s'est tournĂ© vers Spinoza Ă  chaque crise, dans les annĂ©es 1890, 1920, 1970 et 1980, d'August Thalheimer Ă  Toni Negri, en passant par Plekhanov (voir prĂ©face de Warren Montag (en) Ă  Étienne Balibar, Spinoza and Politics, Verso, 1998).
  28. Que le structuralisme.
  29. « TrĂšs en gros, Ă©crit Althusser, je me suis avisĂ© de deux choses : 1. que la philosophie avait un rapport organique avec la politique et 2. que je ne savais pas ce qu'est la politique. » Lettres Ă  Franca, Stock/Imec, 1998, p. 754 ; citĂ© par François Matheron, « Des problĂšmes qu'il faudra bien appeler d'un autre nom et peut-ĂȘtre politique », in Althusser et l'insituabilitĂ© de la politique, in Machiavel et nous, Tallandier, 2009, ici p. 183
  30. Machiavel et nous, Tallandier, 2009, p. 57
  31. Lettres Ă  Franca, ibid.
  32. pp. 233-234
  33. Virtus : vertu.
    La bĂ©atitude n'est pas la rĂ©compense de la vertu, mais la vertu elle-mĂȘme.
    Beatitudo non est virtutis premium, sed ipsa virtus. (Spinoza, Éthique V, prop. 42).
  34. Fortitudo : force d’ñme.
    Je ramĂšne Ă  la Force d’ñme les actions qui suivent des affections se rapportant Ă  l’Âme en tant qu’elle connaĂźt, et je divise la Force d’ñme en FermetĂ© et GĂ©nĂ©rositĂ©.
    Omnes actiones qué sequuntur ex affectibus qui ad mentem referuntur quatenus intelligit, ad fortitudinem refero quam in animositatem et generositatem distinguo. (Spinoza, Éthique III, prop.59 scolie).
  35. Louis Althusser, Pour Marx, 1965.
  36. Sùve, Lucien, (1926- ...).,, Penser avec Marx aujourd'hui. Tome III, "La philosophie"?, Paris, Éditions La Dispute, , 704 p. (ISBN 978-2-84303-256-1, OCLC 892913666)
  37. Tony Judt, Retour sur le XXe siĂšcle. Une histoire de la pensĂ©e contemporaine, Éditions HĂ©loĂŻse d'Ormesson, 2010, chapitre VI.
  38. Peter Schöttler, Etienne Balibar, Écrits pour Ahhusser, Paris, La DĂ©couverte, 1991, 135 p. (compte-rendu), GenĂšses. Sciences sociales et histoire, AnnĂ©e 1991, 6, p. 193

Voir aussi

Sur l'Ɠuvre de Louis Althusser

  • Warren Montag (en), commentateur amĂ©ricain d'Althusser
  • Fabio Bruschi, Le matĂ©rialisme politique de Louis Althusser, Milan, Mimesis, 2020.
  • Étienne Balibar, Écrits pour Althusser, Paris, La DĂ©couverte, 1991.
  • Panagiotis Sotiris, A Philosophy for Communism: Rethinking Althusser, Brill, 2020.
  • G. Elliott, Althusser. The Detour of Theory (1Ăšre Ă©d. 1987), Chicago, Haymarket Books, 2009.
  • W. S. Lewis, Louis Althusser and the Traditions of French Marxism, Oxford, Lexington Books, 2005.
  • Saul Karsz, ThĂ©orie et politique : Louis Althusser, Paris, Fayard, 1974.
  • Emilio de Ípola, Althusser. L’adieu infini, Paris, P.U.F., 2012.
  • Jean Matthys, Althusser lecteur de Spinoza. GenĂšse et enjeux d’une Ă©thico-politique de la thĂ©orie, Milan, Mimesis, 2020.
  • Isabelle Garo, Foucault, Deleuze, Althusser & Marx. La politique dans la philosophie, Paris, Demopolis, 2011.
  • S. Lazarus (dir.), Philosophie et politique dans l’Ɠuvre de Louis Althusser, Paris, P.U.F., 1993.
  • Aliocha Wald Lasowski, Althusser et nous, Paris, PUF, 2016.
  • Jacques RanciĂšre, La leçon d'Althusser, Paris, Gallimard, coll. « IdĂ©es », 1974 ; nouvelle Ă©dition augmentĂ©e : La Fabrique, 2012.
  • Althusser philosophe, ouvrage collectif, sous la direction de Pierre Raymond, P.U.F., 1997
  • Edward Palmer Thompson, MisĂšre de la ThĂ©orie. Contre Althusser et le marxisme anti-humaniste ["Poverty of Theory"], trad. de Alexia Blin, Antony Burlaud, Yohann Douet, Alexandre FĂ©ron, Paris, L'Ă©chappĂ©e, coll. « Versus », 2015, 385 p. (ISBN 978-2-915830-93-4)
  • Philosophie et rĂ©volution. Althusser sans le thĂ©oricisme Entretien avec G.M. Goshgarian publiĂ© dans la revue PĂ©riode.
  • Philippe Blanchon, Althusser, LibĂ©ration philosophique, politique et thĂ©ologique, Golias, 2021
  • "Althusser, une lecture de Marx", ouvrage collectif, sous la direction de Jean-Claude Bourdin, P.U.F., 2008
  • Cornelius Castoriadis, « Les crises d’Althusser. De la langue de bois Ă  la langue de caoutchouc », Libre, n° 4, 1978

Sur la vie de Louis Althusser

  • Yann Moulier Boutang, Louis Althusser, une biographie, Tome I : La formation du mythe. 1918-1945 : La matrice ; 1945-1956 : Ruptures et plis, Paris, Grasset et Frasquelle, 1992.
  • German Arce Ross, L’Homicide altruiste de Louis Althusser, Cliniques mĂ©diterranĂ©ennes, 67, ErĂšs, Ramonville Saint Agne, 2003, p. 222-238
  • Francis Dupuis-DĂ©ri, “La banalitĂ© du mĂąle. Louis Althusser a tuĂ© sa conjointe, HĂ©lĂšne Rytmann-Legotien, qui voulait le quitter.” Nouvelles Questions FĂ©ministes 34, no. 1 (2015): 84–101. https://doi.org/10.3917/nqf.341.0084
  • IrĂšne Fenoglio, Une auto-graphie du tragique. Les manuscrits des Faits et de L'avenir dure longtemps de Louis Althusser. PrĂ©face de Yann Moulier-Boutang, Louvain la Neuve, Ă©d. Academia-Bruylant, 2007, 202 p.
  • Jean Guitton : voir le chapitre sur Althusser dans Un siĂšcle une vie, Paris, Robert Laffont, 1991
  • Éric Marty, Louis Althusser, un sujet sans procĂšs, Paris, Gallimard, coll. « L'Infini », 1999
  • GĂ©rard Pommier, Louis du nĂ©ant. La mĂ©lancolie d’Althusser, Paris, Aubier, 1998

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.