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Lycée Thiers

Le lycée Thiers est un établissement public local d'enseignement français, situé au 5, place du Lycée, dans le 1er arrondissement de Marseille, en plein cœur du Quartier Thiers, non loin du Vieux-Port. Il regroupe un collège, un lycée et de nombreuses classes préparatoires aux grandes écoles.

Lycée Thiers
Description de cette image, également commentée ci-après
L'entrée du lycée.
Histoire et statut
Fondation 1802
Type Lycée
Administration
Proviseur Éric Gallo
Études
Population scolaire ~400 élèves au collège
~920 élèves au lycée
~980 élèves en classes préparatoires
Formation collège
lycée général (S, ES et L)
CPGE scientifiques, économiques et littéraires
CoordonnĂ©es 43° 17′ 47″ nord, 5° 22′ 58″ est
La cour du lycée Thiers avec la chapelle des Bernardines en arrière-plan à droite.

C'est le plus ancien lycée de Marseille, créé en 1802 comme Lycée impérial, dans les locaux du couvent des Bernardines. Une partie du bâtiment, créée avant la Révolution française, est classée monument historique. Il est aujourd'hui l'établissement public qui obtient les meilleurs résultats de l'académie d'Aix-Marseille au brevet, baccalauréat et aux concours d'admission aux grandes écoles. Il est connu pour son éthique de travail fondée sur le proverbe de Pierre Puget « Nul bien sans peine », et pour avoir formé de nombreux journalistes, hommes politiques, hommes de lettres et scientifiques français.

Histoire

Le lycée impérial de Marseille

Si le lycée de Marseille est créé en 1802 comme lycée impérial, le bâtiment, ancien couvent des Bernardines, avait été édifié en 1746. Devenu propriété nationale à la Révolution française, puis siège de l'administration départementale[1], il est reconverti en Musée des Arts. Ce musée allait être le prototype du lycée : le décret de la Convention nationale du relatif à l'organisation des écoles centrales faisait d'Aix-en-Provence le siège du nouveau grand établissement scolaire du sud de la France, mais l'école d'Aix n'ouvrant qu'au bout de trois ans et ne recrutant pas au-delà de la cité, les administrateurs du Musée des Arts de Marseille décidèrent d'enseigner dès 1796 dans leur musée, créant une « École du Musée », dissoute sous l'Empire.

Napoléon Ier souhaitant former une nouvelle élite pour la France, il décida, par la loi du XI floréal an X (), la création de quarante-cinq lycées dans toute la France. Le troisième établissement d'État créé fut le lycée de Marseille, par le décret en date du 24 vendémiaire an XI ()[2]. Il fut ouvert le 1 nivôse an XI ().

En , l'abbé Roman, ancien proviseur du Collège de l'Oratoire de Marseille, fut nommé proviseur. L'installation fut organisée par le préfet impérial Charles-François Delacroix et par l'inspecteur général de l'instruction publique, le père de la paléontologie Georges Cuvier[3]. La bibliothèque de l'école fut composée des livres de l'Académie des sciences, lettres et arts de Marseille[4].

Lors de la toute première remise des prix, le préfet et conseiller d'État Antoine Claire Thibaudeau fait un discours qui caractérisera le Lycée impérial pour les prochaines années : « Ce qui se passe dans cette enceinte retentit non seulement dans le sein de vos familles, mais jusqu'à l'auguste chef de la République. Vous êtes une partie de cette pépinière qu'il a fondée pour réparer les ravages du temps et pour fournir à l'État des citoyens capables de soutenir, dans toutes les fonctions, la gloire du nom français. Ceux d'entre vous qui ne tromperont pas l'espoir de la patrie recueilleront un jour les bienfaits du Gouvernement et la reconnaissance nationale, comme ils recueillent aujourd'hui la satisfaction de leurs parents, les suffrages de leurs maîtres, ceux des autorités et de la cité tout entière ».

Lors de la création des lycées impériaux, le Conseiller d’État chargé de la Direction et de la surveillance de l’Instruction publique rappelle dans son rapport de pluviôse an XI la situation particulière de Marseille : « La Commission observe qu’aucune ville n’est plus que celle de Marseille dans le cas de profiter des dispositions de l’article 10 et de l’article 14 de la loi du 11 floréal d’après lesquelles le Gouvernement peut augmenter le nombre des professeurs des Lycées et y nommer des professeurs de langues vivantes ». Ainsi, Gabriel Taouil, traducteur d'arabe de Napoléon Ier lors de sa campagne d'Égypte, est nommé professeur d'arabe en 1806[5]. La situation est unique en France. Il est payé 5000F, contre 300F pour un professeur de langue normal. Le lycée, dans un but d'éducation populaire, ouvre les cours d'arabe à toute la population de Marseille. Les élèves se désintéressent rapidement de la langue et le nombre de créneaux horaire est réduit de trois à deux cours par semaine[6]. Il durera jusqu'à 1935, avec une interruption de 1826 à 1829. Eusèbe de Salle le remplace alors, nommé par François Guizot.

À cette époque-là, le lycée compte sous l'Empire environ trois cents élèves, dont cent cinquante externes[7], à l'époque principalement issus l'aristocratie marseillaise. Le préfet rassemble des objets de valeur pour ouvrir, le , le musée du lycée dans l'ancienne chapelle réaménagée. La sacristie de la chapelle a servi à agrandir la bibliothèque générale des professeurs ; dans les bas-côtés a été établie la bibliothèque classique. En 1874, la ville contraint le lycée à faire don d'une partie de ses tableaux et livres au Palais Longchamp.

Les conditions de vie des élèves étaient, en ce début de siècle, bien médiocres, ainsi que l'atteste le préfet Thibaudeau en 1803 : une extrême puanteur « qui pouvait nuire aux élèves », une hygiène n'envisageant que « le lavage des pieds », et des mœurs militaires « qui avaient d'abord effarouché des esprits timorés »[8].

Les lois du et les décrets de 1808 et 1811 poursuivent la logique éducative de l'Empire et créent des écoles primaires adjointes au lycée. Une société de savants de l'Université, travaillant sur les vaccins et les maladies infectieuses, est hébergé dans une grande salle du lycée[9].

Les années 1810 sont marquées par de multiples incidents qui semblent mettre en cause l'existence de l'établissement. L'abbé Verbert et le censeur Fery remplacent les anciens dirigeants de l'établissement, attaqués à la fois sur leur gestion et sur leur vie privée. Les économies imposées par l'État font monter un vent de révolte dans le lycée, et le censeur Fery démissionne. Son poste est alors confié au nouveau professeur de philosophie, un ecclésiastique mi-indien, mi-portugais, l'Abbé Faria. Mais il soulève les élèves contre les professeurs, et pour éviter une révolte générale, il est remplacé. Ces évènements n'empêchent pas au lycée de former ses élèves, dont notamment Adolphe Thiers, futur président de la République, Joseph Méry, journaliste et romancier, et André Reynard, futur maire de Marseille.

La Restauration de la monarchie

Renommé Collège Royal sous la Restauration, l'établissement voit ses effectifs augmenter sensiblement, notamment grâce aux demandes d'étudiants aux origines les plus diverses. Ce cosmopolitisme s'explique notamment par le rayonnement commercial de la ville de Marseille. Un rapport de 1840 de l'inspection générale décrit les classes : « là sont pêle-mêle des nègres et des créoles, des Espagnols et des Juifs d'Afrique, des Italiens, des Corses et des Grecs ». Les premiers cours d'anglais sont donnés dans les années 1820, et les premiers cours de grec moderne, en 1828[5]. À partir de 1815, l'uniforme militaire est remplacé par le frac. À cette époque, le futur chef du gouvernement de Napoléon III, Émile Ollivier, finit ses études au lycée.

Les idées libérales connaissent une poussée dans les années 1820, accompagnées de la naissance à Marseille d'une presse d'opposition libérale. De vives oppositions s'expriment entre les élèves, se scindant entre les « Fleurs de lys » et les « Rubans rouges ». Alerté, le Conseil royal de l'instruction publique décide la fermeture de l'établissement au et la dissolution de l'internat. En 1831 et 1832, les élèves tentent des insurrections sur fond de crise politique entre les « Ultras » et les libéraux. Le proviseur, l'abbé Bonnafous, prenait le parti des Ultras, et organisait des dîners électoraux aux frais du lycée dans les bâtiments.

Le lycée reprend son existence lentement et la situation financière favorable du lycée lui permet d'acquérir une propriété rurale de 2,5 hectares dans le quartier de la Belle de Mai, qui sert d'espace de jeu.

Dès 1833, est créé un enseignement secondaire spécial qui, sous des noms divers, répond aux exigences du commerce et de la vie économique d'une cité en pleine expansion. Pour se développer et accroître son rayonnement à l'international, le lycée est le premier en France à organiser des cours dédiés à former au commerce. Ils évolueront pour devenir, au siècle suivant, les Classes préparatoires économiques et commerciales. L'organisation des cours est faite par le proviseur Auguste Anselme Deschamps : étalée sur deux ans, le cursus mélange des cours spéciaux de commerce et d'industrie, d'arithmétique et de dissertation, avec des cours de culture classique (histoire, par le grand érudit Toulouzan, allemand, anglais, italien et même arabe). L'année suivante, en 1834, les demandes d'admission augmentent : les archives montrent que les élèves venaient non-seulement de France, mais aussi de Smyrne, Palerme, Naples, Constantinople et Pondichéry. Le grec moderne fut donc ajouté. En 1835, le cursus fut étendu à trois ans ; en 1897, à six. En 1852, ce cursus prit le nom d'École de commerce et d'industrie, qui évolua, en 1863, en Cours préparatoire au commerce et à l'industrie. En 1864, ce fut Cours commerciaux et industriels. Grâce à Marcel Granet, professeur d'histoire, conseiller et confident du ministre Victor Duruy, les cours furent transformés : ils prirent, d'après la loi du , la dénomination d'Enseignement secondaire spécial, et le décret du établit un Conseil supérieur de perfectionnement pour ce nouvel enseignement.

En 1836, le physicien André-Marie Ampère meurt dans les appartements du lycée au cours d'une tournée d'inspection. En hommage à ce grand savant, François-René de Chateaubriand fit édifier, lors d’un passage à Marseille en 1838, une croix sur sa tombe.

Les locaux sont constamment agrandis et rénovés au cours du siècle. En 1820, le lycée se dote d'une grande place, encore aujourd'hui appelée place du Lycée. À partir de 1845, sont édifiées les classes des externes avec leur longue galerie couverte rappelant celle d'un cloître : elles accueillent de nos jours les classes préparatoires. La grande porte donnant sur le cours Julien ne fut percée qu'en 1893.

Proximité et conflits avec le pouvoir sous le Second Empire et la IIIe République

Sous la Deuxième RĂ©publique, le lycĂ©e est renommĂ© « LycĂ©e de Marseille ». L'Ă©phĂ©mère rĂ©gime politique laisse se place au Second Empire, sous lequel le lycĂ©e est renommĂ© LycĂ©e ImpĂ©rial et continua de s'agrandir : en 1854, une Ă©cole primaire avec sa propre buanderie et bassin de natation fut crĂ©Ă©e comme pĂ©pinière du lycĂ©e. Cette Ă©cole fut en situation d'irrĂ©gularitĂ© jusqu'en 1862, date Ă  laquelle les six maĂ®tres d'Ă©cole furent enfin payĂ©s par le lycĂ©e. Des classes prĂ©paratoires Ă  l'École militaire de Saint-Cyr et Ă  l'École polytechnique sont Ă©galement crĂ©Ă©es Ă  cette Ă©poque. Plus tard viendront les classes littĂ©raires, prĂ©parant notamment Ă  École normale supĂ©rieure (Paris). En 1859, le LycĂ©e impĂ©rial a 859 Ă©lèves.

Un arrêté du Ministre de l'Instruction publique Narcisse-Achille de Salvandy du [10] créée officiellement une chaire d'arabe au collège royal de Marseille. En 1849, le professeur d'arabe Georges Sakakini se fait connaître pour sa violente harangue publique contre Voltaire, Proudhon, Ledru-Rollin et les « serpents » socialistes. Cela lui vaut l’estime du parti de l’Ordre, ainsi que sa sympathie : après le coup d’État de Louis-Napoléon Bonaparte, le gouvernement de Napoléon III rémunère ses cours communaux en plus de son métier d'enseignant au lycée.

Le lycĂ©e se sĂ©pare dans les annĂ©es 1860 de la partie supĂ©rieure de la colline sur laquelle il se trouve : c'est l'actuelle place du Conservatoire. Elle est vendue plus de 300 000 francs Ă  la ville de Marseille, qui prend en charge la construction du bâtiment qui sera successivement la Bibliothèque de Marseille (ensuite transfĂ©rĂ©e Ă  la bibliothèque de l'Alcazar, plus proche du centre Ă©conomique qu'Ă©tait le Vieux-Port), l'École des Beaux-arts de Marseille, et enfin, le Conservatoire Ă  rayonnement rĂ©gional de Marseille, toujours en activitĂ©.

La discipline militaire évolue avec le temps pour devenir plus paternelle, quoique toujours stricte. La séquestration d'étudiants et les cachots créés sous l'ordre de Napoléon Bonaparte sont bannis et ont totalement disparu vers 1865. Pour accompagner la naissance et l'évolution de la pédagogie, avec la proscription des châtiments corporels par Henri Marion à partir de 1890, le lycée améliore son système de récompenses. Les prix d'excellence sont décernés à Pâques, et des prix sont distribués lors d'une cérémonie solennelle à la fin de l'année scolaire par un intervenant extérieur : préfet, député ou sénateur, professeur illustre et, en 1841, le roi Louis-Philippe[1]. Les six meilleurs élèves de chaque manière ont droit à s'asseoir sur le « banc des honneurs » en classe.

En 1863, le lycée crée dans le quartier de la Belle-de-Mai, où il dispose de terrains, une école primaire et un collège qui mène au lycée. Construit avec l'aide de l'État et de la municipalité, il accueille jusqu'à 200 élèves, et fonctionne jusqu'à 1911 pour laisser place à une maternité.

En 1866, l'Association des anciens élèves du lycée Thiers est fondée, faisant d'elle l'une des plus vieilles de France encore en activité. Les lois du Second Empire restreignant la liberté d'association fit que les fondateurs, qui avaient enregistré leur association le , durent attendre le pour que le préfet accorde l'autorisation.

Par une circulaire du , le ministre de l'instruction publique Victor Duruy organise l'enseignement secondaire des jeunes filles à Marseille. Le lycée Thiers étant, selon le décret napoléonien qui l'a fondé, uniquement masculin, les jeunes filles ont cours au nouveau lycée, le Lycée Montgrand. Le nouveau lycée manquant de professeurs, les professeurs du Lycée impérial y donnent cours.

Deux ans plus tard, le futur militant anticlérical et complotiste Léo Taxil organise avec ses camarades une révolte contre l'administration du lycée qui projetait de réduire de quelques jours les vacances d'hiver. « Les habitants du quartier se demandaient si le lycée n'était pas en révolution, si nous n'étions pas en train de massacrer les professeurs et de mettre le feu à l'établissement », écrit-il. Les élèves gagnent gain de cause, mais le meneur, Taxil, est renvoyé définitivement[11].

Le lycée continue sa croissance sous la IIIe République et délaisse le nom de lycée impérial. Un épisode marquant du lycée est la révolte des enseignants contre le gouvernement dit de Ordre moral, au pouvoir à partir de 1873 : le ministre de l'instruction publique Arthur de Cumont oblige les professeurs en 1875 à faire cours en robe. Mesure surannée, gênante et coûteuse, car les robes s'usent vite. Les professeurs de sciences en furent bientôt dispensés ; M. Vessiot, professeur de rhétorique, fut le premier à protester : un jour il osa aller faire sa classe sans robe, ce qui encouragea tous ses collègues à lui emboîter le pas. Les robes disparurent peu de temps après.

En 1888, de nouvelles rénovations fixent la géographique actuelle du lycée : les collégiens entrent par l'entrée de la place du lycée, agrandie depuis 1820, et passent devant la loge, qui n'a plus changé de place depuis cette date. L'année suivante, le lycée est considéré dans un rapport de l'Inspection de l'instruction publique de 1889 comme « au premier rang parmi ceux des départements ».

L'École de commerce et d'industrie, filière du lycée créée en 1833, prépare pour la première fois en 1897 au concours d'entrée de l'École Supérieure de Commerce de Marseille, créée en 1872 et à l'École des hautes études commerciales de Paris (HEC), créée en 1881. Cette autorisation émane du ministre de l'instruction publique de l'époque, Alfred Nicolas Rambaud. C'est cette même année que le lycée décide d'arrêter les classes d'une heure et demie pour n'avoir plus que des classes de deux heures.

Il y a, au tournant du siècle, 98 professeurs au lycĂ©e Thiers, ce qui est encore rare en France, dont 13 professeurs de langues vivantes.

Le tribut des guerres

Les premières promotions du début du XXe siècle sont prolifiques pour le lycée. La classe de 1905 de Première supérieure, équivalent des classes préparatoires A/L actuelles, est composée de Marcel Pagnol, Marcel Brion et Albert Cohen. L'émulation littéraire qui règne à cette époque pousse Pagnol à créer au lycée la revue Fortunio, qui sera reprise par un autre élève, Jean Ballard, pour devenir Les Cahiers du Sud, dont l'aventure se poursuivra jusqu'en 1966. Y auront été publiés Antonin Artaud, Paul Éluard, Robert Desnos, Simone Weil et Marguerite Yourcenar. Le lycée Thiers est, en termes de réussites à Polytechnique et à Saint-Cyr, le premier de province. Entre 1865 et 1902, il est aussi celui, en province, qui remporte le plus de prix au Concours général (132 nominations).

En 1914, le lycĂ©e comptant 1 600 Ă©lèves, et sur la demande pressante de la toute puissante association de parents d'Ă©lèves de doubler les classes trop chargĂ©es, deux annexes du lycĂ©e Thiers sont ouvertes : PĂ©rier, qui deviendra le lycĂ©e PĂ©rier indĂ©pendant en 1946, et Saint-Charles, qui deviendra le lycĂ©e Saint-Charles la mĂŞme annĂ©e. Y sont notamment professeurs Édouard Daladier et Marcel Pagnol[5].

La Première Guerre mondiale bouleverse l'organisation du Lycée. Les étudiants de l'annexe Saint-Charles sont rapatriés dans les locaux du lycée pour que celui-ci soit restructuré en camp militaire. Beaucoup de salles du lycée Thiers sont réquisitionnées et transformées en hôpital militaire auxiliaire des Dames Françaises. Douze professeurs du lycée sont tués pendant la guerre.

À la sortie de la Grande guerre, le lycée se reconstruit tandis que les élèves de l'annexe Saint-Charles retournent dans leurs propres locaux. C'est à cette époque que le jeune Paul Ricard fait ses classes au lycée[12] - [13]. Il souhaite devenir peintre, mais son père l'en empêche. Il décide alors de quitter le lycée à l'âge de 17 ans pour se lancer dans l’entreprenariat, fondant la société Pernod Ricard.

Le , le lycée Thiers se sépare de ses annexes. Il faut donc trouver un nom au « Grand lycée » pour le différencier des autres. Si Edmond Rostand, élève entre 1879 et 1884, est proposé par le conseil municipal, c'est celui d'Adolphe Thiers, élève de 1807 à 1814, alors connu comme le premier président et stabilisateur de la IIIe République, qui est choisi le . Adolphe Thiers avait visité son ancien lycée en , ainsi qu'en 1876, un an avant sa mort, et avait eu de la peine à le reconnaître tant il avait été agrandi et rénové. Le lycée sélectionne d'autant plus drastiquement à l'entrée en 6e que la demande d'éducation augmente à Marseille : en 1930, c'est une place pour cinq candidatures[14].

Entre Noël et le Nouvel an 1934, Marcel Pagnol réalise le film Merlusse, dont le lieu central de l'action est le lycée. L'administration ne laisse à Pagnol que quinze jours, c'est-à-dire la durée des vacances de Noël, pour tourner son film[15].

En 1938 est nommé un nouveau proviseur, Claude Pons, père du futur ministre Bernard Pons, qui fait ses classes au lycée avec Gracieux Lamperti, futur champion d'Europe de boxe[16]. L'année 1938 est marquée à Marseille par l'incendie des Nouvelles Galeries lors du congrès du Parti radical-socialiste. Le lycée est évacué moins d'une heure après le début du drame sur ordre du préfet car les flammes étaient attisées par le vent en direction du lycée[16]. Il en sort indemne.

La rapide débâcle de l'armée française fait que le lycée n'a pas à être réquisitionné durant la Seconde Guerre mondiale. Si les directives du ministère de l'Instruction publique de Vichy contraignent les professeurs à faire chanter, tous les lundis matin aux élèves, la chanson Maréchal, nous voilà !, les professeurs du lycée continuent d'enseigner discrètement les valeurs républicaines et font passer sous le manteau des numéros de la revue communiste Front National Enseignant. Le ministre de l'Instruction publique de Vichy, Abel Bonnard, est d'ailleurs un ancien élève du lycée. En , Henri Queffélec est nommé professeur de littérature au lycée, et commence l'écriture de son livre Journal d'un salaud, qui décrit l'atmosphère de Marseille sous l'Occupation[17]. Le lycée connaît un afflux d'élèves provenant du lycée Saint-Charles, car celui-ci est réquisitionné par l'armée allemande dès 1942. Le résistant et futur haut fonctionnaire Paul Cousseran, à l'époque surveillant au lycée, recrute certaines élèves[18], comme Pierre Broué, pour fortifier le réseau des Mouvements unis de la Résistance[19]. Les élèves résistants sont chargés de collecter des renseignements, remettre des colis aux prisonniers et transporter armes et explosifs. L'activité est d'autant plus dangereuse qu'un bâtiment du lycée Thiers est utilisé comme siège de la Milice[5].

À partir de , des raids anglo-américains permettent de libérer progressivement le sud de la France. Marseille étant bombardée, le lycée utilise les sous-sols d'un immeuble voisin comme abri anti-aérien. C'est à cette époque que le futur avocat Paul Lombard est élève au lycée[20]. La Milice est chassée du lycée, et les camions de ravitaillement de l'armée américaine occupent la cour. Le bilan est, pour l'établissement, lourd, car plus de quatre professeurs sont morts, dont Raymond Naves (1931 - 1933), décédé à Auschwitz[5].

Reconstruction et expansion après la Seconde guerre mondiale

L'accroissement du nombre d'élèves après la Seconde guerre mondiale donne à Gustave Monod, professeur au Lycée Saint-Charles, et à Pol Simon, nommé professeur d'anglais au lycée Thiers en 1938, l'envie de créer un nouveau lycée « entre la mer et la colline », qui soit entièrement neuf par ses bâtiments, sa pédagogie, et sa mission de socialiser l'enfant. Le lycée Marseilleveyre est ainsi créé en 1947[5].

En , profitant de la vague anti-Thiers ambiante, des étudiants demandent que le lycée soit rebaptisé en lycée Pythéas ou encore en lycée de la Commune de Marseille[21]. La révolte est menée par Roger Martelli. Un grand bandeau blanc sur lequel est écrit « Lycée de la Commune de Paris » est enroulé autour du dôme de la chapelle de l'école. Le Service d'action civique tente d'attaquer le lycée avec un camion benne le , mais échoue[5]. C'est à cette époque que le fils de Maurice Thorez, leader du leader du Parti communiste français, devient professeur agrégé de russe au lycée. Le russe continuera d'être une langue disponible en LV2 jusqu'à ce jour.

À une date inconnue sont installées dans le lycée des plaques commémoratives dédiées au souvenir des élèves et professeurs morts pendant les deux guerres mondiales.

La fin des années 80 voit une profonde transformation des locaux du lycée. Un « Plan Lycée Réussite » est élaboré par le Conseil Régional, dont le président de l'époque, Jean-Claude Gaudin, lance le coup d'envoi dans le lycée. Est créée en 1989 une annexe au lycée, le « Bâtiment scientifique », où sont installés des laboratoires de physique-chimie et des salles de conférence. Le lycée décide, grâce à un partenariat avec EDF, de conserver des instruments et appareils scientifiques qui existent depuis la fondation du lycée. Ils sont depuis lors continuellement exposés dans un des grands couloirs du lycée. Les anciens dortoirs sont transformés en un CDI sur deux étages, dont l'un est réservé aux étudiants des classes préparatoires. Le sombre réfectoire souterrain décrit par Marcel Pagnol est transformé en un grand restaurant scolaire lumineux.

Au début du mois de , des élèves de la section prépa BCPST sont victimes d'un bizutage violent : après avoir été obligées de défiler à moitié nues dans les rues de Marseille, elles ont été obligées de se baigner dans la mer et se promener à nouveau en public dans leurs sous-vêtements devenus transparents[22]. Amenées dans un appartement, elles ont dû simuler des fellations sur un vibromasseur et reproduire des scènes tirées de films pornographiques, avant d'être à nouveau exhibées en public, bâillonnées et ligotées, sur l'esplanade du Prado. Ses scènes furent photographiées et filmées, les photographies ensuite distribuées et vendues au sein du lycée[23] - [24].

Quatorze élèves furent alors exclus par le conseil de discipline de l'établissement pour une durée de vingt jours[25] - [26]. Une enquête de l'IGEN révéla la complicité d'adultes dans ces faits de bizutage : des faux emplois du temps avaient été distribués aux élèves pour les inciter à rejoindre les activités organisées par les élèves chargés du bizutage. Ce rapport provoqua l'ouverture d'une procédure disciplinaire contre le proviseur du lycée Thiers[27], qui se solda par un avertissement contre celui-ci[24]. Deux professeurs de BCPST, Joëlle Jeanjean et Daniel Pansieri, non nommés par le rapport de l'IGEN, attaquèrent en diffamation Ségolène Royal, car ils se sentaient visés par le rapport et les remarques de la ministre[28]. La CJR jugea en que la ministre n'avait pas diffamé ces deux professeurs[29].

Cette affaire de bizutage fut citée à de nombreuses reprises dans les débats parlementaires concernant la loi du interdisant les bizutages[30]. Interpellée par Renaud Muselier, puis par Roland Blum, la ministre déléguée à l'Enseignement scolaire Ségolène Royal réfute la rumeur selon laquelle l'incident était exploité par le gouvernement afin de transférer les classes préparatoires à l'université d'Aix-Marseille[22] - [25] - [31].

Le lycée Thiers aujourd'hui

L'Ă©tablissement est aujourd'hui un complexe d'Ă©tudes, comprenant une section collège complète avec environ 400 Ă©lèves (dont une centaine en cursus Ă  horaires amĂ©nagĂ©s musique), et le lycĂ©e en lui-mĂŞme avec près de 1 900 Ă©lèves, dont 980 inscrits dans les classes prĂ©paratoires aux grandes Ă©coles. Afin de dĂ©congestionner le restaurant du lycĂ©e, un restaurant universitaire ouvert aux Ă©lèves des classes prĂ©paratoires a Ă©tĂ© crĂ©Ă© dans le quartier Thiers, non loin de la place du LycĂ©e.

Poursuivant la tradition du journal étudiant datant de Marcel Pagnol, le lycée a aujourd'hui un journal, La Terre en Thiers[32], qui a gagné la première place lors de la seconde et quatrième éditions (2015 et 2017) du Concours national de la presse jeune. Les lycéens y publient articles, réflexions et feuilletons.

Dans la continuation des symphonies jouées par les élèves du lycée sous les empires et sous les monarchies, les élèves des classes préparatoires organisent chaque année un concert à l'Opéra municipal de Marseille. Les enseignements de littérature sont bien souvent accompagnés de sorties au théâtre dans les deux théâtre voisins : le Théâtre du Gymnase et le Théâtre des Bernardines.

Des clubs sont proposés dans l'établissement. En plus de l'Association sportive, qui propose des sports tels que l'escalade et le tir à l'arc, le Club de maths et le café philo sont organisés par les professeurs et les étudiants pour initier les élèves du collège. Le collège et le lycée ont chacun leur propre journal. Un club de jeu de go se réunit toutes les semaines au CDI du collège, ainsi qu'un club d'e-sport.

Un prix littéraire est organisé chaque année. Cinq ouvrages sont choisis par les enseignants de littérature, et les auteurs sont invités à des conférences avec les lycéens. Sont ainsi venus, notamment, Velibor Čolić[33], Miguel Bonnefoy[34], Lucile Bordes[35], Jean-Michel Guenassia, Serge Pey[36], Mustapha Benfodil, Lola Lafon[37], Gauz[38], Célia Houdart[39], Julien Bouissoux[40], Philippe Claudel[41], Wilfried N'Sondé[42], et d'autres.

En plus de la section européenne en anglaise, 2020 voit l'ouverture d'une classe européenne en italien[43].

En 2019, le major du concours d'entrée de l'École polytechnique, ainsi que le major du concours d'entrée de l'École normale supérieure de la rue d'Ulm, étaient tous deux étudiants en classes préparatoires à Thiers[44].

Enseignement dispensé

Collège

Les matières enseignées au collège sont les mathématiques, le français, l’histoire-géographie, les SVT, la physique-chimie, la technologie, les langues vivantes (anglais, allemand, espagnol, italien), le latin, le grec ancien, le grec moderne, l’EPS, la musique et les arts plastiques. Les élèves sont répartis dans quatre classes dont une classe musicale. Il est à noter également que le collège, contrairement au lycée — où une sélection sévère est opérée — est fréquenté par une population extrêmement hétérogène constituée d'élèves d'un arrondissement très populaire.

Le taux de réussite du collège Thiers au Diplôme national du brevet est compris entre 82 % et 90 % selon les années. Le taux de mention a été de 78 % en 2017.

Lycée

Les matières enseignées au lycée sont les mathématiques, le français, l’histoire-géographie, les SVT, la physique-chimie, la philosophie, l’EPS et, selon les filières, les sciences économiques et sociales, la littérature et la littérature anglaise. Parmi les deux langues (LV1 et LV2) à choisir sont proposées l’anglais, l’allemand, l’espagnol, l’italien et le russe. Il est également possible de présenter les options arts plastiques, hébreu, provençal, chinois, grec ancien, latin et musique au baccalauréat[45]. La filière littéraire propose aux élèves des cours d'anglais renforcé et d'espagnol renforcé pour ceux qui désirent étudier ces langues de manière approfondie.

La particularité du lycée Thiers est de disposer d'une section musicale. Cette section est la seule de l'académie d'Aix-Marseille à assurer la préparation au baccalauréat de techniques de la musique et de la danse (TMD). La formation des élèves y est assurée avec le conservatoire à rayonnement régional de Marseille[45].

Répartition des classes au lycée :

Seconde Première Terminale
8 secondes de détermination
1 seconde musicale
1 première L
2 premières ES
5 premières S section SVT
1 première S section SI
1 première musicale
2 terminale ES
1 terminale L
5 terminales S section SVT
1 terminale S section SI
1 terminale musicale

Il est également de tradition au lycée Thiers d'effectuer en fin de classe de Seconde une sélection pour les futurs élèves de filière scientifique. Les élèves qui le souhaitent peuvent demander que leur dossier soit examiné par une commission pédagogique pour leur permettre d'intégrer la Première S2, une classe dont le but principal est de préparer les élèves qui se destinent aux classes préparatoires. Le rythme y est encore plus soutenu que dans les classes normales, et les élèves ont des khôlles comme en CPGE.

Tous les élèves de Seconde, Première et Terminale ont, une fois par semaine, un devoir surveillé. Ces devoirs surveillés durent deux heures en Seconde et quatre heures en Terminale, et portent, chaque semaine, sur une discipline différente. Cette préparation intensive permet de mettre les élèves dans les meilleures conditions pour obtenir leur baccalauréat et pour s'habituer au rythme des classes préparatoires.

Classes préparatoires aux grandes écoles

L'entrée des classes préparatoires, côté cours Julien.

Le lycée abrite des CPGE littéraires (une classe d'Hypokhâgne A/L, une classe d'Hypokhâgne B/L, une classe de Khâgne A/L, une classe de Khâgne B/L), économiques et commerciales (deux classes d'ECS), et scientifiques (une classe de MP, une classe de MP*, une classe de MPI/MPI*, une classe de PC, une classe de PC*, une classe de PSI*, trois classes de BCPST). Il abrite également une classe préparatoire aux concours des Sciences Po.

Les élèves des classes préparatoires aux grandes écoles peuvent vivre dans l'internat du lycée, qui se situe à proximité de la place du Lycée. Disposé sur six étages, il est constitué de deux bâtiments reliés : l'ancienne mairie de quartier, et l'ancien hôtel Bon Séjour.


Classements

Lycée

Selon le journal Le Monde, le lycée Thiers fait partie des lycées « qui accueillent un public favorisé et le font réussir à hauteur de ce qu'ils devraient »[46].

Pour le journal Le Parisien, dans un article de 2023, le lycée Thiers est le meilleur lycée public de France[47] - [48].

En 2017, le lycée se classe 15e sur 131 au niveau départemental en termes de qualité d'enseignement, et 429e au niveau national. Le classement s'établit sur trois critères : le taux de réussite au bac, la proportion d'élèves de première qui obtient le baccalauréat en ayant fait les deux dernières années de leur scolarité dans l'établissement, et la valeur ajoutée (calculée à partir de l'origine sociale des élèves, de leur âge et de leurs résultats au diplôme national du brevet)[49].

Résultats des élèves du lycée au baccalauréat[50]
Année Taux de réussite Taux de mention[51] Rang départemental Rang national
2017 95,07 % 73 %

(dont 28 % de mentions TB)

15/131 429
2016 96,11 % 72,25 % — —
2015[52] 94,1 % 72 %

(dont 22,46 % de mentions TB)

20 752
2014[52] 97,16 — 9 268
2013[52] 98,16 71 %[53] 8 280
2012[52] 97,9 % — 5 217/2323
2011[54] 98,2 % 72,8 % 12/147 310/5627
2010[55] 97,2 % 72,5 % 13/147 476/5627
2009[56] 98,9 % 79,7 % 8/147 310/5627
2008 96,03 % — 13/147 430/5627
2007[57] 98,9 % 72,5 % 4/147 194/5627
2006 97 % — 8/147 252/5627
2005 95 % — 6/147 203/5627
2004[58] 97,1 % 70,4 % 3/147 74/5627
2003[59] 98,8 % 72,5 % 1/147 5/5627
2002[60] 95,9 % 73,3 % — —

Le lycée participe également chaque année depuis 2014 à la compétition lycéenne de Questions pour un champion, gagnant lors de la première année de participation[61], et envoyant depuis lors ses élèves jusqu'aux finales, ainsi qu'aux Olympiades internationales de géosciences, gagnant à l'édition 2018.

Classes préparatoires aux grandes écoles

Le classement national des classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) se fait en fonction du taux d'admission des élèves dans les grandes écoles.

En 2019, le major du concours d'entrée de l'École polytechnique (filière MPI), ainsi que le major du concours d'entrée (filière PC) de l'École normale supérieure de la rue d'Ulm, étaient tous deux étudiants en classes préparatoires à Thiers[44].

En 2015, L'Étudiant donnait le classement suivant pour les concours de 2014 :

Filière Élèves admis dans
une grande Ă©cole*
Taux
d'admission*
Taux moyen
sur 5 ans
Classement
national
Évolution
sur un an
ECS[62] 2 / 40 Ă©lèves 5 % 10 % 36e
sur 95
en diminution 9
Khâgne A/L[63] 3 / 36 Ă©lèves 8 % 5 % 5e
sur 41
en augmentation 3
Khâgne B/L[64] 4 / 37 Ă©lèves 11 % 10 % 7e
sur 22
=
Khâgne LSH[65] 0 / 36 Ă©lèves 0 % 5 % 73eex-æquo
sur 73
en diminution 57
MP / MP*[66] 16 / 127 Ă©lèves 13 % 15 % 30e
sur 114
en diminution 1
PC / PC*[67] 15 / 85 Ă©lèves 18 % 21 % 15e
sur 110
=
PSI / PSI*[68] 14 / 44 Ă©lèves 32 % 39 % 17e
sur 120
en diminution 6
BCPST[69] 54 / 123 Ă©lèves 44 % 41 % 21e
sur 53
en augmentation 8
Source : Classement 2015 des prépas - L'Étudiant (Concours de 2014).
* le taux d'admission dépend des grandes écoles retenues par l'étude. Par exemple, en filière ECE et ECS,
ce sont HEC, ESSEC, et l'ESCP ; en khâgne, ce sont l'ENSAE, l'ENC, les 3 ENS, et 5 écoles de commerce.

Architecture du lycée

Situation et accès

La chapelle des Bernardines jouxte le lycée.
Ce site est desservi par le métro et le tramway de Marseille : stations Noailles et Canebière Garibaldi.

Le lycée se situe dans le quartier Thiers, dans le 1er arrondissement de Marseille, entre la Canebière et le cours Julien. Il est bordé à l'est par la rue Sénac-de-Meilhan et à l'ouest par le boulevard Garibaldi, aboutissant du cours Lieutaud. L'entrée principale, pour les collégiens et lycéens, se situe no 5 place du Lycée, tandis que l'entrée des classes préparatoires se situe côté cours Julien. Le lycée est adjacent au couvent des Bernardines et à sa grande coupole, qui abrite désormais le théâtre des Bernardines, théâtre d'essai consacré à la création et à la recherche. Le théâtre a été classé monument historique en 1952. Il est également situé à deux pas du théâtre du Gymnase. Ces deux ensembles font du quartier Thiers un des poumons culturels de Marseille.

La gare Saint-Charles, située à une station de métro du lycée, permet aux étudiants et professeurs qui n'habitent pas à Marseille de prendre le train quotidiennement pour se rendre au lycée. Il est également simple de rejoindre à partir du lycée l'autoroute A7 pour quitter la ville.

Architecture générale et occupation des lieux

Plan du lycée Thiers.

Le lycée est de forme rectangulaire et découpé en quatre bâtiments: le bâtiment Central au nord, le bâtiment de l'Horloge à l'ouest, le bâtiment Sénac à l'est et le bâtiment des Grandes écoles au sud. Un bâtiment scientifique abritant des salles de travaux pratiques de chimie, une salle de conférence et une salle de devoirs surveillés jouxte la cour réservée des préparationnaires et borde la place du Conservatoire à rayonnement régional de Marseille.

Le lycée dispose de deux cours de récréation : la plus grande pour le collège et le lycée, une plus petite réservée aux étudiants des classes préparatoires. Cette dernière est surélevée d'un étage par rapport à la première en raison du dénivelé du terrain.

Le lycée dispose d'un réfectoire situé sous le bâtiment Central (au niveau -1) et d'infrastructures sportives (gymnases, terrains de basket-ball, de football et de volley-ball) dans la grande cour et au niveau 0 du bâtiment Sénac. Les collégiens sont répartis dans les salles de classes au niveau 0 du bâtiment Central et du bâtiment de l'Horloge. Six grands escaliers permettant d'accéder à l'étage sont situés aux quatre coins des lieux et au milieu du bâtiment Central. Au premier étage (niveau 1) on retrouve dans le bâtiment Central les bureaux de l'administration et les deux Centre de documentation et d'information de l'établissement : celui du lycée, et, à l'étage supérieur, celui réservée aux étudiants des classes préparatoires. Partout ailleurs à l'étage se trouvent des salles de classe. Au deuxième étage (niveau 2) on retrouve dans le bâtiment Central une salle de travail et le CDI réservés aux étudiants en CPGE, des salles de travaux pratiques de physique dans le bâtiment des Grandes Écoles, de TP de SVT dans le bâtiment Sénac et enfin des salles de classe ordinaires dans le bâtiment de l'Horloge. Le dernier étage (niveau 3) n'est présent que dans le bâtiment Sénac et rassemble les salles réservées à l'enseignement des sciences de l'ingénieur.

Anciens membres

Classe photographiée en 1909. Au 3e rang, premier à gauche, Albert Cohen, à côté de lui, Marcel Pagnol.

Le lycée compte beaucoup d'anciens élèves remarquables, qu'ils aient été littéraires, scientifiques, hommes politiques, journalistes, médecins... Certains ont eu un destin national, tandis que d'autres ont été actifs localement.

Le lycée Thiers a connu quelques familles et dynasties : la famille Rostand, principalement active dans la finance et les arts, la famille Pagnol, centrée sur la littérature et le cinéma, la famille Fabry, dont trois des cinq frères ont intégré l'École polytechnique tandis que l'aîné a été président du tribunal de Tunis (les frères Fabry sont par ailleurs cousins des Rostand par leur mère), la famille Fabre (avec un historien, un médecin, un ingénieur, un armateur) et la famille des riches armateurs franco-grecs Zafiropulo.

Anciens élèves notables

Anciens professeurs

Par ordre alphabétique[70] - [71] :

Anciens proviseurs

Par ordre chronologique
  • Jacques Roman (22 dĂ©cembre 1802 - 19 septembre 1804), ensuite recteur de l'acadĂ©mie de Lyon
  • Antoine Joseph Reboul (19 septembre 1804 - 1810)
  • Marie-Charles Emmanuel Verbert (1810 - dĂ©cembre 1813)
  • Pierre Jean Joseph Dubruel, (dĂ©cembre 1813 - 10 octobre 1816)
  • Charles Marcel Tranchant (10 octobre 1816 - 29 septembre 1821)
  • Mazel (29 septembre 1821 - 7 novembre 1821)
  • Antoine Arnaud Denans (7 novembre 1821 - 23 septembre 1823)
  • Louis-François Bonnafous (23 septembre 1823 - 30 septembre 1830)
  • Auguste Anselme Deschamps (25 septembre 1830 - 27 aoĂ»t 1840)
  • Jean-Marie Joseph FrĂ©dĂ©ric Ferrouil De Montgaillard (27 aoĂ»t 1840 - 9 aoĂ»t 1850)
  • Jean-Baptiste Antoine Jullien (30 aoĂ»t 1850 - 24 aoĂ»t 1854)
  • Marcel Courtade (24 aoĂ»t 1854 - 10 mars 1864)
  • Vincent Joguet (21 mars 1864 - 5 aoĂ»t 1865)
  • Emmanuel Sylvain Grenier (16 aoĂ»t 1865 - 7 aoĂ»t 1877)
  • Henri Gossin (7 aoĂ»t 1877 - mars 1880)
  • Etienne Jean Xavier Asquer (mars 1880 - 5 avril 1880)
  • Jean-Pierre Valentin Alphonse Lair (5 avril 1880 - 28 juin 1880)
  • Gabriel Ernest Gallerand (28 juin 1880 - 27 dĂ©cembre 1883)
  • Jules Pierre Marie Dalimier (27 dĂ©cembre 1883 - 7 septembre 1889)
  • Émile-Marie Fitremann (13 septembre 1889 - 14 aoĂ»t 1890)
  • LĂ©once FrĂ©tillier (14 aoĂ»t 1890 - 30 dĂ©cembre 1892)
  • Anatole Morlet (30 dĂ©cembre 1892 - 1er janvier 1895)
  • Ernest Jacques Louis Guigon (1er janvier 1895 - 1905)
  • Louis Daux (2 mars 1905 - 1909)
  • François Richard (1909 - 1915)
  • Arthur Maluski (1915 - 1918)
  • Louis-Boniface Brugeas (1918 - 1928)
  • Jean Rieumajou (aoĂ»t 1929 - 1932)
  • Lucien Chattelun (1932 - 1936)
  • Morgnet (1936 - 1937)
  • Claude Pons (1937 - 1942)
  • Robert Lamy (12 aoĂ»t 1942 - 30 novembre 1944)
  • Charles Leconte (4 janvier 1945 - 1949)
  • Emmanuelli (1949 - 1955)
  • Lorin (1955 - 1965)
  • De Pastor (1965 - 1968)
  • Gaston Simon (16 septembre 1968 - 1973)
  • Pierre Roussier (1974 - 1983)
  • Danielle Delclos (1983 - 1990)
  • Alain Gauthereau (1990 - 1998)
  • Pierre-Jean Bravo (1998 - 2007)
  • Philippe Freydefont (2007 - 2011)
  • Thierry Verger (2011 - 2016)
  • Éric Gallo (2016 - 2023)

Notes et références

  1. Delmas, Jacques (18..-19.. ; professeur). Auteur du texte, « Histoire du lycée de Marseille : livre d'or / par Jacques Delmas,… ; avec une introduction par A. Gasquy,… », sur gallica.bnf.fr, (consulté le )
  2. Delmas, Jacques (18..-19.. ; professeur). Auteur du texte, « Histoire du lycée de Marseille : livre d'or / par Jacques Delmas,... ; avec une introduction par A. Gasquy,... », sur gallica.bnf.fr, (consulté le )
  3. « Cuvier (Georges) », sur inrp.fr (consulté le )
  4. « 374 » (consulté le )
  5. Rollin, Paul, 1932-2003., 26 siècles d'éducation à Marseille : une chronique du temps passé, Marseille, Éd. européennes de Marseille-Provence, , 269 p. (ISBN 2-911988-16-7 et 9782911988165, OCLC 469443733)
  6. Marie-Hélène Clavères, « L’enseignement de l’arabe au lycée de Marseille au XIXe siècle », Documents pour l’histoire du français langue étrangère ou seconde, no 28,‎ (ISSN 0992-7654, lire en ligne, consulté le )
  7. « UN LYCEE AU CŒUR DE L’HISTOIRE - Lycée Thiers à Marseille », sur lyc-thiers.ac-aix-marseille.fr (consulté le )
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  9. Joseph Chardon, Tableau historique et politique de Marseille, ancienne et modern ou Guide fidèle du voyageur et des négocians dans cette ville, Chardon, (lire en ligne)
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  11. Robert Rossi, Léo Taxil (1854-1907) : Du journalisme anticlérical à la mystification transcendante, Le Fioupélan, , 826 p. (ISBN 978-2-916819-33-4, lire en ligne)
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  48. https://www.lyc-thiers.ac-aix-marseille.fr/spip/spip.php?article1988
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  50. « Classement du lycée Thiers », sur L'Internaute (consulté le )
  51. Taux calculé pour les élèves ayant obtenu une mention AB, B ou TB et ayant accepté de publier cette information.
  52. « Classement Lycée Thiers à Marseille (13001) », sur linternaute.com (consulté le )
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  62. Classement 2015 des prépas ECS
  63. Classement 2015 des prépas A/L
  64. Classement 2015 des prépas B/L
  65. Classement 2015 des prépas LSH
  66. Classement 2015 des prépas MP
  67. Classement 2015 des prépas PC
  68. Classement 2015 des prépas PSI
  69. Classement 2015 des prépas BCPST
  70. Jacques Delmas, Histoire du lycée de Marseille : livre d'or, Marseille, Imprimerie marseillaise, , 169 p. (lire en ligne)
  71. Pierre Echinard, Sylvie Orsoni et Marc Dragoni, Le Lycée Thiers : 200 ans d'histoire, Aix-en-Provence, Édisud, , 275 p. (ISBN 2-7449-0495-3), p. 275

Voir aussi

Bibliographie

  • Jacques Delmas (prĂ©f. Georges Armand Gasquy), Histoire du lycĂ©e de Marseille : Livre d'or, Marseille, Impr. marseillaise, , 160 p. (BNF 30318844) lire en ligne sur Gallica ;
  • Pierre Echinard, Sylvie Orsoni, Marc Dragoni, Le lycĂ©e Thiers 200 ans d'histoire, Éditions EDISUD, 2004 ;
  • Paul Rollin, 26 Siècles d'Ă©ducation Ă  Marseille, Une Chronique du temps passĂ©, Editions EuropĂ©ennes de Marseille-Provence, 1999.

Articles connexes

Liens externes

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