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Albert Chabanon

Albert Chabanon, alias Valmy, né le à Marseille et mort à Signes (Var) le , était un résistant français, responsable régional de l'Organisation Universitaire des Mouvements unis de la Résistance (MUR) dans la Région R2[1].

Albert Chabanon
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Biographie
Naissance
Décès
(Ă  28 ans)
Var
Nationalité
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Biographie

Les parents d'Albert Chabanon étaient enseignants, son père instituteur à la Belle de Mai et sa mère directrice d'école au Petit Bosquet. Il sera successivement élève au lycée Saint-Charles, ensuite au Lycée Thiers, enfin au lycée Louis-le-Grand à Paris, avant d'être reçu en 1938 à l’École normale supérieure (ENS) de la rue d'Ulm.

Parallèlement Ă  ses Ă©tudes, Albert Chabanon s'engage dans la politique. En 1936, il soutient le Front populaire, mais prĂ©fère crĂ©er un groupe indĂ©pendant de tous les autres partis, « Jeunesse Nouvelle Â». Pendant cette pĂ©riode, il publie Ă©galement plusieurs articles dans Marseille-socialiste, l'organe de la FĂ©dĂ©ration socialiste des Bouches-du-RhĂ´ne[2].

MobilisĂ© en , il suit une formation d'Ă©lève officier de rĂ©serve (EOR). De retour Ă  l'ENS après sa dĂ©mobilisation, il crĂ©e en le mouvement la Vraie France auquel se joint son camarade normalien Jean-Daniel Jurgensen. En , il soutient une thèse sur « La poĂ©tique de PĂ©guy Â». Ă€ la rentrĂ©e 1941-1942, il dĂ©cide de prĂ©parer l'agrĂ©gation de grammaire pour devenir professeur de facultĂ©. Mais le , il est arrĂŞtĂ©, sur mandat d'amener Ă©mis Ă  Marseille, pour « menĂ©es communistes Â»[3].

MalgrĂ© l'intervention de JĂ©rĂ´me Carcopino, directeur de l'ENS et ministre de PĂ©tain, il est emprisonnĂ© pendant plus d'un an, d'abord Ă  la SantĂ©, puis au Fort Saint-Jean Ă  Marseille. Non rĂ©intĂ©grĂ© Ă  l'ENS Ă  sa sortie de prison, il est accueilli Ă  l’Étape, institution crĂ©Ă©e Ă  Cadarache par le RP Albert Aune, frère d'AndrĂ©. Celui-ci le met en relation avec son frère et les membres de Combat. Il adhère alors au MUR dont il devient chef rĂ©gional de l'Organisation universitaire (OU) et de la section jeunes. Chabanon forme une solide Ă©quipe de lycĂ©ens et d'Ă©tudiants pour diriger l'OU, parmi lesquels on trouve son adjoint RenĂ© Mariani, Max Loubet, Max Bonjean, Jean Fabre, Guy Fabre, Henri Madon, ainsi que la sĹ“ur de ce dernier Germaine Madon, responsable des jeunes filles. Cette Ă©quipe qui constitue un vĂ©ritable « Ă©tat-major Â» se rĂ©unit chez les Madon au 10 rue Puget, chacun Ă©tant chargĂ© d'un secteur (Ă©tudes politiques, militaire, recrutement et organisation, renseignements, diffusion et propagande). Avec l'aide d'AndrĂ© Aune, ils publieront aussi, Ă  partir du , le journal clandestin Le Marseillais. Chabanon en est le directeur et le rĂ©dacteur en chef[4].

À la suite d'un piège tendu par un résistant retourné, Hugon Desdemaines[5], Chabanon est arrêté par la Gestapo le au Bar Pierre place de la Préfecture, en même temps qu'Ernest Quirot[6]. Il sera torturé, puis fusillé à Signes le aux côtés de 28 de ses camarades.

Une voie du 6e arrondissement de Marseille, la rue Albert Chabanon (ancienne rue Puget), porte son nom et a Ă©galement une Ă©cole primaire.

Ĺ’uvres

  • « La PoĂ©tique de Charles PĂ©guy Â», Robert Lafont, 1947.
  • « Les critiques de notre temps et PĂ©guy Â», choix des textes et prĂ©sentation par Simone Fraisse, Garnier frères, 1973.

Références

  1. La RĂ©gion 2 de la RĂ©sistance intĂ©rieure française comprenait sept dĂ©partements : Marseille, chef-lieu de la rĂ©gion, considĂ©rĂ© comme un dĂ©partement Ă  part entière vu son importance, Bouches-du-RhĂ´ne, Var, Alpes-Maritimes, Vaucluse, Basses-Alpes et Hautes-Alpes.
  2. Robert Mencherini, « Midi rouge, ombres et lumières, 3, RĂ©sistance et Occupation (1940-1944) Â», p. 506.
  3. StĂ©phane Israel, « La guerre totale : vers le drame du 4 aoĂ»t 1944 Â», chapitre 2 de « Les Ă©tudes et la guerre, les Normaliens dans la tourmente (1939-1945) Â», Éditions rue d'Ulm, 2005, p. 241-280, (ISBN 9782728803378).
  4. Robert Mencherini, « Midi rouge, ombres et lumières, 3, RĂ©sistance et Occupation (1940-1944) Â», p. 508.
  5. Hugo Desdemaines sera tué le 5 août 1944 par Max Loubat, alias Riviére, membre de l'OU et des Groupes Francs de Marseille.
  6. Madeleine Baudouin, Histoire des Groupes Francs (M.U.R.) des Bouches-du-Rhône (de septembre 1943 à la Libération), p. 109.

Bibliographie

  • Robert Mencherini, « Midi rouge, ombres et lumières, 3, RĂ©sistance et Occupation (1940-1944) Â»Ă‰ditions Syllepse, Paris, , (ISBN 978-2-84950-300-3)
  • Madeleine Baudouin, Histoire des Groupes Francs (M.U.R.) des Bouches-du-RhĂ´ne (de Ă  la LibĂ©ration), Coll. Esprit de la RĂ©sistance, PUF, Paris, 1962.
  • AcadĂ©mie de Marseille, Dictionnaire des marseillais, Edisud, Marseille, 2003, (ISBN 2-7449-0254-3)
  • Antoine Olivesi « Albert Chabanon Â» dans «  La LibĂ©ration Â», Marseille, la revue culturelle de la ville de Marseille, n° 172 (4e trimestre 1994), p. 66-69

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