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Maxime Weygand

Maxime Weygand, né à Bruxelles le et mort à Paris le , est un officier général français et membre de l'Académie française. Il joue un rÎle important lors des deux guerres mondiales.

Maxime Weygand
Maxime Weygand.
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
SĂ©pulture
Nationalité
française (à partir de )
Allégeance
Formation
Activités
Période d'activité
Ă  partir de
Conjoint
Renée Weygand (d)
Enfant
Jacques Weygand (d)

Bras droit du maréchal Foch à la fin de la PremiÚre Guerre mondiale, il est notamment chargé, le , de lire les conditions de l'Armistice à la clairiÚre de Rethondes à la délégation allemande.

NommĂ© le , par le prĂ©sident du Conseil Paul Reynaud, commandant en chef de l'armĂ©e française en remplacement du gĂ©nĂ©ral Gamelin, il ne peut pas empĂȘcher la dĂ©faite lors de la bataille de France. Il est alors le premier Ă  se dĂ©clarer partisan d'un armistice (comme lors de la PremiĂšre Guerre mondiale) avec l'Allemagne alors que le prĂ©sident du Conseil et d'autres membres du gouvernement sont partisans d'abandonner le territoire mĂ©tropolitain et de poursuivre la lutte depuis l'Afrique du Nord avec les Britanniques.

Le , il devient ministre de la Guerre du gouvernement PĂ©tain, prĂ©pare l'armistice, signĂ© le , puis participe durant deux mois au gouvernement de Vichy, avant d'ĂȘtre nommĂ©, le , dĂ©lĂ©guĂ© gĂ©nĂ©ral pour l'Afrique du Nord. Il rĂ©organise l'armĂ©e d'Afrique en vue de la reprise des combats. RappelĂ© et relevĂ© par PĂ©tain de son commandement en sous la pression allemande, il est assignĂ© Ă  rĂ©sidence dans une villa en Provence.

ArrĂȘtĂ© par la Gestapo la veille de l'invasion de la zone libre par les Allemands le , il est incarcĂ©rĂ© en Allemagne et internĂ© jusqu'Ă  la fin de la guerre. ArrĂȘtĂ© Ă  son retour d'Allemagne, accusĂ© de haute trahison et emprisonnĂ© par le Gouvernement provisoire de la RĂ©publique française dirigĂ© par le gĂ©nĂ©ral de Gaulle, il bĂ©nĂ©ficie d'un non-lieu en 1948. Il se fait le dĂ©fenseur de la mĂ©moire du marĂ©chal PĂ©tain et soutient les partisans de l'AlgĂ©rie française pendant la guerre d'AlgĂ©rie.

MystĂšre de sa naissance

Maxime Weygand enfant (adulte en médaillon).
Maxime Weygand enfant.

Weygand est né le à Bruxelles, de parents inconnus. C'est le médecin accoucheur, le docteur Laussedat, qui, deux jours plus tard, déclara à l'état civil la naissance de l'enfant, répondant au prénom de Maxime.

Selon certaines sources et rumeurs diverses, nées aprÚs la Grande Guerre[2], il serait le fils illégitime de l'impératrice Charlotte du Mexique, fille du roi des Belges Léopold Ier, et du colonel (et futur général) Alfred van der Smissen (1823-1895), commandant du corps d'armée belge qui avait accompagné les troupes françaises du maréchal Bazaine lors de l'expédition au Mexique sous le Second Empire. Cette thÚse est étudiée parmi d'autres par Dominique Paoli[3]. Pour conforter cette hypothétique filiation, d'aucuns font remarquer la ressemblance frappante entre Van der Smissen et Weygand adulte, comme cela apparaßt lorsque l'on confronte leurs deux photographies, ainsi qu'elles furent présentées dans une émission de télévision d'Alain Decaux. C'est aussi l'opinion du journaliste spécialisé en histoire André Castelot à qui le roi des Belges Léopold III a déclaré « Weygand est le fils de Van der Smissen »[4]. Notons cependant que l'impératrice Charlotte n'est revenue en Belgique qu'en juillet 1867, soit bien aprÚs la déclaration de naissance de Maxime en janvier 1867[5], ce qui rend cette hypothÚse d'une maternité de l'impératrice Charlotte quasi impossible.

Le gĂ©nĂ©ral de Gaulle, quant Ă  lui, ne se privait pas de relier la naissance de Weygand Ă  l'expĂ©dition du Mexique. Ainsi, lors d'un conseil des ministres oĂč Ă©tait prĂ©parĂ©e la visite officielle au Mexique du gĂ©nĂ©ral de Gaulle, le ministre des ArmĂ©es Pierre Messmer annonça que la France allait restituer Ă  ce pays les fanions de l'armĂ©e mexicaine pris au moment de l'expĂ©dition du Mexique sous NapolĂ©on III, en dĂ©clarant Ă  ce sujet que cette guerre n'avait rien rapportĂ© Ă  la France. Le gĂ©nĂ©ral l'interrompit et lui dit : « Si, cette guerre nous a rapportĂ© Weygand ! »[6]. Mais ce n'est lĂ  que la preuve que le gĂ©nĂ©ral de Gaulle avait entendu parler des rumeurs sur la naissance de Weygand, non qu'il disposait de preuves Ă  ce sujet.

Selon une autre thÚse, celle de Charles Fouvez, qui a publié en 1967 Le MystÚre Weygand aux éditions de La Table Ronde, il serait le fils illégitime du roi des Belges Léopold II. Bien qu'aucune preuve formelle ne soit apportée, il existerait un faisceau d'indices formant, d'aprÚs cet auteur, des quasi-preuves. Dans le périodique Histoire pour tous no 100 d', l'auteur confirme sa conviction sur la base du courrier reçu par lui[7] aprÚs la publication de son livre. De plus, d'aprÚs Fouvez, la mÚre de Weygand serait la comtesse Kosakowska, épouse d'un aristocrate russe d'origine lituanienne.

Selon Bernard Destremau, auteur d'une biographie de Weygand à la fin des années 1980, trois hypothÚses seraient principalement à retenir :

  • La plus probante pour l'auteur s'appuie sur la confidence, dĂ©jĂ  faite Ă  AndrĂ© Castelot, par le roi des Belges LĂ©opold III, suivant laquelle Maxime Weygand serait bien le fils du colonel van der Smissen et de l'impĂ©ratrice Charlotte du Mexique. Cette possibilitĂ© est rendue plausible par la trĂšs grande ressemblance entre Weygand et van der Smissen[8] et a Ă©tĂ© soutenue par Dominique Paoli dans son livre Maxime ou le secret Weygand (Bruxelles, 2003). Depuis lors, Dominique Paoli a reconnu que cette thĂšse Ă©tait erronĂ©e[9]. Pour mieux approcher le problĂšme, il faut savoir que le colonel van der Smissen commandait le corps militaire belge au Mexique. Cette unitĂ© avait Ă©tĂ© jointe aux forces françaises envoyĂ©es par l'empereur des Français NapolĂ©on III. Celui-ci voulait profiter de l'installation d'un nouveau rĂ©gime au Mexique pour y Ă©tendre l'influence française en soutenant le nouvel empereur du Mexique, l'Autrichien Maximilien. L'Ă©pouse de celui-ci Ă©tant la fille du roi des Belges LĂ©opold Ier, ce dernier joignit des forces belges Ă  l'expĂ©dition française, peut-ĂȘtre dans le cadre d'ambitions coloniales qu'il avait dĂ©jĂ  tentĂ© d'orienter vers la Colombie. C'est aprĂšs avoir exercĂ© un commandement dans plusieurs batailles, dont la victoire de Loma, que van der Smissen devint l'aide de camp de l'impĂ©ratrice Charlotte. Cette thĂšse ne pourrait cependant pas ĂȘtre soutenue si l'on sait que l'enfant est nĂ© Ă  Bruxelles plus de six mois avant le retour de l'impĂ©ratrice Charlotte en Belgique ;
  • une autre hypothĂšse, Ă©voquĂ©e par Dominique Paoli, maintient la paternitĂ© de van der Smissen, mais pense que la mĂšre serait peut-ĂȘtre MĂ©lanie Zichy-Metternich (1832-1919), fille du prince de Metternich[10] ;
  • une autre rumeur impliquerait toujours l'impĂ©ratrice Charlotte, mais cette fois-ci avec un mĂ©decin mexicain d'origine indienne, ce qui pourrait ĂȘtre illustrĂ© par un certain type physique aux yeux lĂ©gĂšrement bridĂ©s qui s'accentua avec l'Ăąge chez Weygand. Mais van der Smissen prĂ©sentait Ă©galement cette caractĂ©ristique.

L'amiral Philippe de Gaulle reprend l'hypothÚse de son pÚre Charles de Gaulle qui présume que Weygand est le fils de l'empereur du Mexique Maximilien et d'une Mexicaine, recueilli au premier ùge par Léopold II de Belgique puis confié au docteur Weygand[11]. ThÚse erronée puisqu'il n'existe pas de docteur Weygand.

Enfin, la thĂšse de l'historien[12] Albert Duchesne[13] fort bien Ă©tayĂ©e en fait et en droit - et la moins romanesque puisqu'elle n'implique aucune ascendance royale ou princiĂšre - ferait de Maxime Weygand le fils de David de LĂ©on Cohen, important nĂ©gociant juif rĂ©sidant Ă  Marseille, et de sa maĂźtresse ThĂ©rĂšse Denimal[14]. Le pĂšre de Maxime Ă©tait dĂ©jĂ  mariĂ© lors de la conception de l'enfant et avait une fille de sa premiĂšre Ă©pouse. Maxime n'aurait donc pas pu ĂȘtre reconnu ou lĂ©gitimĂ© par ses parents lors de leur mariage[15] en 1885 car la lĂ©gislation française de l'Ă©poque ne permettait la rĂ©vĂ©lation lĂ©gale d'une filiation adultĂ©rine que dans des cas extrĂȘmement limitĂ©s. La lĂ©gislation belge, car Maxime avait alors la nationalitĂ© belge, Ă©tait encore plus stricte sur ce point. Notons aussi que la loi française du 15 dĂ©cembre 1904, loi bien postĂ©rieure au mariage de ses parents, supprima le concept d'interdiction de mariage entre les personnes ayant pratiquĂ© l'adultĂšre. La rĂ©vĂ©lation de la naissance de l'enfant adultĂ©rin qu'Ă©tait Maxime, mĂȘme bien aprĂšs le mariage de David de LĂ©on Cohen et de ThĂ©rĂšse Denimal, aurait pu avoir pour effet d'invalider juridiquement leur union. Des considĂ©rations d'ordre juridique empĂȘchaient ainsi Maxime de bĂ©nĂ©ficier d'une reconnaissance lĂ©gale par ses parents biologiques. Par ailleurs, un certain antisĂ©mitisme latent Ă  l'Ă©poque aurait pu aussi entraver la carriĂšre du brillant jeune militaire qu'Ă©tait Maxime s'il apparaissait que son pĂšre Ă©tait Juif. L'affaire Dreyfus illustra tristement quelques annĂ©es plus tard cet Ă©tat d'esprit qui pouvait avoir de lourdes consĂ©quences pour le jeune officier. Enfin, pour ne pas gĂȘner son avancement dans sa carriĂšre militaire, et afin qu'il puisse prendre son avancement dans un rĂ©giment français dĂšs sa sortie de Saumur, la naturalisation du jeune Maxime ne suffisait pas. C'est pourquoi lorsque François Joseph Weygand, comptable, employĂ© de la firme Cohen Ă  Marseille, reconnut le 18 octobre 1888 Maxime pour son fils naturel, ce dernier fut alors considĂ©rĂ© comme Français de naissance.

Maxime est confiĂ© peu aprĂšs sa naissance Ă  une nourrice, Mme Saget[16], qui l'Ă©lĂšve jusqu'Ă  l'Ăąge de six ans Ă  Marseille, 45 rue Cherchell, dans une maison qui appartient Ă  David de LĂ©on Cohen et qui jouxte l'immeuble oĂč il a son domicile et ses bureaux. Maxime devient le pupille de David de LĂ©on Cohen qui payera sa pension et les frais de l'Ă©cole de Saint-Cyr (et non la lĂ©gation belge Ă  Paris ou le roi LĂ©opold II par un quelconque intermĂ©diaire). Cependant, les MĂ©moires de Maxime Weygand restent totalement silencieux sur ses tuteurs, alors qu'il rend longuement hommage Ă  sa gouvernante et Ă  l’aumĂŽnier de son lycĂ©e, qui lui ont insufflĂ© sa foi catholique.

Une certaine Hortense Denimal, Ă©pouse de FĂ©lix Vandievoet[Note 1], est citĂ©e Ă  plusieurs reprises dans le livre de Dominique Paoli, Maxime ou le secret Weygand (Bruxelles, 2003), car Ă  un certain moment celle-ci avait recueilli chez elle un enfant du nom de Maxime dit de Nimal, qui n'Ă©tait autre que le futur gĂ©nĂ©ral Weygand. Elle Ă©tait en effet la sƓur de ThĂ©rĂšse Denimal, compagne puis Ă©pouse de David de LĂ©on Cohen, tuteur lĂ©gal de Maxime de Nimal futur gĂ©nĂ©ral Weygand. Que le petit Maxime ait Ă©tĂ© confiĂ© quelque temps Ă  Hortense Denimal, qui vivait plus que modestement dans des logements successifs trĂšs mĂ©diocres, affaiblit certes l'idĂ©e d'une naissance de haute extraction de l'enfant.

DĂ©buts militaires

Le jeune officier Maxime Weygand, en uniforme du 30e régiment de dragons, entre 1891 et 1893.

AprĂšs des Ă©tudes effectuĂ©es au lycĂ©e Michelet Ă  Vanves, au lycĂ©e Thiers Ă  Marseille, au au lycĂ©e Louis-le-Grand puis au lycĂ©e Henri-IV Ă  Paris, c'est sous le nom de Maxime de Nimal[Note 2] qu'il est reçu en 1885 Ă  l’École militaire de Saint-Cyr comme Ă©lĂšve Ă  titre Ă©tranger (Belge). Il fait partie de la promotion de l'Annam (1885-1887). il est classĂ© vingtiĂšme de sa promotion lorsque sa formation s'achĂšve en 1887. Il choisit la cavalerie et intĂšgre, toujours Ă  titre Ă©tranger, l'École de cavalerie de Saumur. Il la quitte le , no 9 sur 78 Ă©lĂšves. Il est affectĂ© avec le grade de sous-lieutenant au 4e rĂ©giment de dragons, Ă  ChambĂ©ry, en Savoie, sous les ordres du capitaine Alain Pierre Touzet du Vigier[Note 3].

Peu de temps aprĂšs, le , Maxime de Nimal est reconnu comme son fils naturel par François-Joseph Weygand (1846-1915), issu d'une vieille famille alsacienne de Rhinau, employĂ© comptable chez David de LĂ©on Cohen. Cet acte de reconnaissance dote le jeune homme du nom de Weygand et lui permet, selon son vƓu, d'acquĂ©rir presque aussitĂŽt la nationalitĂ© française (le dĂ©cret de naturalisation intervient en effet le qui suit). Maxime n'aura cependant jamais, par la suite, de relations personnelles avec ce pĂšre purement formel.

Sa carriĂšre militaire va se poursuivre dĂšs lors Ă  ChambĂ©ry, Saint-Étienne, LunĂ©ville, Saumur, Niort et Nancy.

Lieutenant en 1891, il est nommĂ© capitaine en . Il choisit Ă  cette Ă©poque de ne pas prĂ©parer l’École de guerre, en invoquant sa volontĂ© de rester au contact de ses hommes.

Au moment de l’affaire Dreyfus, il se signale comme antidreyfusard en participant, en 1898, Ă  la souscription nationale ouverte par le journal antisĂ©mite, La Libre Parole, d'Édouard Drumont, au profit de la veuve de l'auteur du faux document, le colonel Henry[17], qui s'Ă©tait suicidĂ© lorsque fut rĂ©vĂ©lĂ©e sa falsification du bordereau accusant Dreyfus. Cette entreprise vaut d'ailleurs Ă  Weygand l'unique sanction qu'il ait jamais subie : quatre jours d'arrĂȘt simple, infligĂ©s sur l'ordre du ministre de la Guerre, Charles de Freycinet, « pour avoir pris part Ă  une souscription pouvant prendre un caractĂšre politique ».

Deux annĂ©es plus tard, le , alors qu'il est capitaine au 9e rĂ©giment de dragons Ă  Vitry-le-François, il Ă©pouse Ă  Noyon, dans l'Oise, Marie-RenĂ©e-JosĂ©phine de Forsanz (1876-1961), qui n'est autre que la fille du colonel commandant ce rĂ©giment, Raoul de Forsanz (1845-1914). Le couple aura deux fils : Édouard Weygand (1901-1987), qui deviendra plus tard industriel, pĂšre de six enfants, puis Jacques (1905-1970), qui, suivant l'exemple de son pĂšre, se destinera tout d'abord Ă  la carriĂšre des armes[Note 4].

De 1902 Ă  1907 et de 1910 Ă  1912, pĂ©riodes pendant lesquelles il est promu chef d'escadron () puis lieutenant-colonel (), Maxime Weygand est instructeur Ă  l'École de cavalerie de Saumur. En 1913, il est fait chevalier de la LĂ©gion d'honneur et entre au Centre des hautes Ă©tudes militaires, oĂč le gĂ©nĂ©ral Joffre le remarque.

PremiĂšre Guerre mondiale

Le général Weygand
(Le Pays de France, ).

Au dĂ©but de la PremiĂšre Guerre mondiale, Weygand est lieutenant-colonel et commandant en second du 5e rĂ©giment de hussards, Ă  Nancy, avec lequel il participe Ă  la dĂ©faite de Morhange. Cependant, Ă  la suite de la rapide rĂ©organisation du commandement français voulue par le gĂ©nĂ©ral Joffre pour Ă©viter une probable dĂ©bĂącle, il est promu colonel le et nommĂ© aussitĂŽt chef d'Ă©tat-major Ă  la IXe armĂ©e. Promu gĂ©nĂ©ral de brigade le , il remplit les mĂȘmes fonctions au groupe des armĂ©es du Nord puis au groupement du gĂ©nĂ©ral Foch et est enfin adjoint au major gĂ©nĂ©ral de l'armĂ©e. Weygand doit malgrĂ© tout se rĂ©soudre Ă  suivre Foch dans sa disgrĂące provisoire pendant les premiers mois de 1917 : il l'accompagne notamment lors d'une mission confidentielle Ă  Berne traitant de l'Ă©ventualitĂ© d'une violation du territoire helvĂ©tique par l'armĂ©e allemande.

Durant la guerre, il a l'occasion de se rendre en Belgique comme membre d'une dĂ©lĂ©gation militaire française pour y rencontrer le roi des Belges Albert Ier et sa famille, Ă  La Panne oĂč siĂšge l'Ă©tat-major belge durant toute la guerre. À cette occasion, on cite une phrase du roi Albert apprenant qu'il allait rencontrer Weygand dans un repas organisĂ© par la reine : « Ah, alors nous serons en famille ». Mais, quant Ă  l'origine de Weygand, rien n'a rĂ©sultĂ© de cette rencontre ni d'autres entrevues avec la famille royale belge. Du moins, Weygand n'a pas retirĂ© d'information de ces rencontres qui furent, semble-t-il, exclusivement militaires si l'on s'en remet Ă  ses mĂ©moires.

Tableau reprĂ©sentant la signature de l’armistice de 1918 dans le wagon-salon du MarĂ©chal Foch. Weygand est assis derriĂšre la table Ă  droite.
Debout, Ă  sa droite se tient le marĂ©chal Foch puis les amiraux britanniques Wemyss et Hope et debout le capitaine de la Royal Navy Marriot (en). Devant, le ministre d'État allemand Matthias Erzberger, Ă  sa gauche, avec le casque, le gĂ©nĂ©ral major von Winterfeldt de l’armĂ©e impĂ©riale, le comte Alfred von Oberndorff des Affaires Ă©trangĂšres et le capitaine de vaisseau Ernst Vanselow de la Marine impĂ©riale

En , aprĂšs l'Ă©chec du gĂ©nĂ©ral Nivelle, PĂ©tain, nouveau commandant en chef, rappelle Foch en tant que chef d'État-Major gĂ©nĂ©ral. Weygand devient l'un des sous-chefs d'État-Major et est promu gĂ©nĂ©ral de division (Ă  titre temporaire). Avec Foch, il prend part Ă  la confĂ©rence de Rapallo (it), le 6 et , tenue pour soutenir le front italien aprĂšs la dĂ©faite de Caporetto, au cours de laquelle les AlliĂ©s dĂ©cident de crĂ©er un Conseil supĂ©rieur de guerre interalliĂ©.
À la suite de la rĂ©union tenue Ă  Doullens le , lorsque le commandement en chef des armĂ©es alliĂ©es, avec le titre de gĂ©nĂ©ralissime, est confiĂ© Ă  Foch, son collaborateur direct est nommĂ© au poste essentiel de major gĂ©nĂ©ral des armĂ©es alliĂ©es. Les 8, 9 et , Weygand seconde Foch aux nĂ©gociations d'armistice et donne lecture aux Allemands des conditions de celui-ci, dans la clairiĂšre de Rethondes, dans ce qui deviendra le wagon de l'Armistice.

Weygand est ainsi un rare exemple dans l'histoire de l'armée française de l'ascension aux plus hauts degrés de la hiérarchie d'un officier n'ayant pas commandé en chef au front, ce qui sera souligné par le général de Gaulle dans ses Mémoires de guerre[18].

Entre les deux guerres

Pologne

Maxime Weygand en compagnie de JĂłzef PiƂsudski, chef de l'État polonais, durant la guerre soviĂ©to-polonaise, 1920.
Le général polonais Józef Haller décore le général Weygand, 1920.

En 1920, le gĂ©nĂ©ral Weygand est nommĂ© « conseiller technique de la mission franco-anglaise » suivant les termes du marĂ©chal PiƂsudski, le chef d'État polonais, une mission envoyĂ©e en Pologne par les AlliĂ©s lorsque Varsovie se trouva menacĂ©e en Ă  la suite de la contre-offensive des SoviĂ©tiques. Selon Foch, Weygand « devint bientĂŽt le reprĂ©sentant militaire » de cette mission auprĂšs du Haut-Commandement polonais pour venir en aide aux Polonais en dĂ©route. En effet, ceux-ci, engagĂ©s depuis 1919 dans une guerre contre la Russie bolchevique, Ă©taient sur le point d’ĂȘtre battus par les forces soviĂ©tiques de Toukhatchevski. Lors d'une confĂ©rence le en prĂ©sence d'Ignacy DaszyƄski, vice-prĂ©sident du Conseil polonais et reprĂ©sentant de PiƂsudski, du prince Eustachy Sapieha, ministre des Affaires Ă©trangĂšres, et des membres de la Commission interalliĂ©e, les Britanniques proposent mĂȘme que Weygand prenne la tĂȘte de l'armĂ©e polonaise, mais les Polonais refusent[19]. La raison est que le gouvernement polonais n'a pas acceptĂ© la posture de Weygand, qui a pris fait et cause en faveur de l'Allemagne Ă  propos des territoires contestĂ©s du fait de « mineurs polonais trop agitĂ©s »[20].

Il ne faut pas confondre la mission interalliĂ©e, qui n'a Ă©tĂ© prĂ©sente en Pologne que quelques semaines en juillet-, dont faisait partie le gĂ©nĂ©ral Weygand ainsi que le diplomate français Jusserand, le diplomate britannique Lord D'Abernon et le gĂ©nĂ©ral anglais Radcliffe, avec la mission militaire française. Celle-ci, prĂ©sente antĂ©rieurement et depuis et jusqu'en 1932, Ă©tait commandĂ©e alors par le gĂ©nĂ©ral Paul Henrys, sous les ordres de qui se trouvaient, parmi les quelque 500 personnes que compte la mission, le capitaine Charles de Gaulle et son adjoint, le capitaine Jean Touzet du Vigier.

Le général Weygand de retour de Pologne, 1920.

Le rĂŽle du gĂ©nĂ©ral Weygand et de la mission interalliĂ©e est discutĂ©. Certains officiers polonais affirmĂšrent que la bataille de Varsovie, Ă©galement connue sous le nom de « Miracle de la Vistule », avait Ă©tĂ© remportĂ©e par eux seuls, avant que la mission française n'ait pu rĂ©diger et envoyer son rapport, point de vue partagĂ© par exemple par l'historien britannique Norman Davies[21]. NĂ©anmoins, les historiens français lui coattribuent, avec le gĂ©nĂ©ral Tadeusz Rozwadowski et, dans une moindre mesure, PiƂsudski, la paternitĂ© du plan de bataille. En particulier, l'axe de la contre-offensive, du sud vers le nord, exploitant la dĂ©cision de Boudienny de bifurquer vers le sud, allĂ©geant ainsi la pression sur Varsovie, serait de son fait. Weygand a ainsi pu imposer ses vues ou, tout du moins, PiƂsudski les a-t-il pour partie intĂ©grĂ©es dans son plan, rejetant toutefois l'idĂ©e d'une attaque dans le secteur de Siedlce. Le plan final serait donc de la main de PiƂsudski, approuvĂ© par Rozwadowski et Weygand. DĂšs lors, Weygand est chargĂ© de la conception de la dĂ©fense de Varsovie, domaine dans lequel il excelle ; afin de mettre en Ɠuvre ses vues et d'aider les Polonais, il exige du gĂ©nĂ©ral Henrys d'une part l'envoi des conseillers français non seulement au niveau divisionnaire, mais de le pousser au niveau rĂ©gimentaire, et d'autre part des appuis spĂ©cifiques pour l'Ă©tablissement de fortifications et l'amĂ©lioration des positions d'artillerie. Il suggĂšre Ă©galement de placer le nord du front sous le commandement du gĂ©nĂ©ral JĂłzef Haller, alors en disgrĂące, et de confier le commandement du sud du front Ă  WƂadysƂaw Sikorski ; PiƂsudski retient ces suggestions[19]. Le rĂŽle de Weygand est nĂ©anmoins considĂ©rĂ© au mieux minime dans cette bataille par les historiens modernes[22] - [23].

Clemenceau donne de Weygand, dans M. Clemenceau peint par lui-mĂȘme de Jean Martet, cette description pour comprendre la figure du gĂ©nĂ©ral :

« C’est que Weygand est quelqu’un. Mais, mal foutu. C’est un homme qui a dĂ» recevoir des coups de pied au derriĂšre quand il Ă©tait encore dans les limbes. Mais il est intelligent. Il a je ne sais quoi, une sorte de feu sombre. Je me suis fĂąchĂ© parce qu’au conseil des AlliĂ©s il venait il parlait. J’ai dit au gĂ©nĂ©ral Foch : « Vous n’avez pas le droit d’y venir vous-mĂȘme. Vous n’ĂȘtes lĂ  que pour rĂ©pondre quand on vous consulte. Au moins faites-le taire. » Weygand est un homme
 comment vous dire ça ? Dangereux, capable, dans un moment de crise, d’aller trĂšs loin, de se jeter lĂ -dedans, — et intelligemment, beaucoup plus intelligemment que ne l’eĂ»t fait Mangin, qui aurait donnĂ© du nez n’importe oĂč. Dangereux, mais prĂ©cieux. Et ayant une Ă©norme qualitĂ© : sachant faire son travail sans en parler, sans qu’on en parle. Il est allĂ© en Pologne. Je ne sais pas ce qu’il a fabriquĂ© lĂ -bas, — mais ce qu’il fallait faire, il l’a fait. Il a remis tout ça en place ; la question a Ă©tĂ© rĂ©glĂ©e. Il est revenu, n’a pas triomphĂ©, n’a rien dit ; on ne sait pas ce qu’il a fait, oĂč il est. C’est assez fort. Ce n’est pas que Foch soit sot ; mais il a un gĂ©nie bon enfant et simpliste. L’autre y ajoute quelque chose de tendu et de profond. EnfoncĂ© naturellement dans les curĂ©s, jusqu’au cou. »

Levant

Le général Weygand à son bureau.
Portrait en pied du général Weygand.

En 1920, Weygand est fait gĂ©nĂ©ral de corps d'armĂ©e et gĂ©nĂ©ral d'armĂ©e en 1923. Il succĂšde en Syrie et au Liban au gĂ©nĂ©ral Gouraud, au titre de haut-commissaire de France au Levant. Cette mĂȘme annĂ©e 1924, Weygand est relevĂ©, de son commandement au Liban, car il communiquait des articles du quotidien parisien royaliste et nationaliste L'Action française, au Journal local L'Orient : le prĂ©sident du Conseil du cartel des gauches Édouard Herriot le relĂšve immĂ©diatement et le remplace par un gĂ©nĂ©ral marquĂ© Ă  gauche, le gĂ©nĂ©ral Sarrail. Herriot justifiant ce remplaçant brusque devant l'assemblĂ©e nationale en concluant : « VoilĂ  comment Weygand dĂ©pensait l'argent de la RĂ©publique ». La rue Weygand Ă  Beyrouth lui rend hommage.

En France

Weygand entre alors en 1924 au Conseil supérieur de la guerre. En 1925, il dirige le Centre des hautes études militaires.

Il est promu chef d'État-Major gĂ©nĂ©ral de l'armĂ©e en 1930 par AndrĂ© Tardieu[24]. Il est vice-prĂ©sident du Conseil supĂ©rieur de la guerre, et Ă  ce titre, dĂ©nonce le danger hitlĂ©rien et condamne le dĂ©sarmement, mais s'oppose Ă  la thĂ©orie du colonel de Gaulle de constitution de divisions blindĂ©es. En 1932, la gauche revenue au pouvoir mĂšne une politique de dĂ©sarmement qui provoque l’indignation de Weygand qui dans ses rapports secrets Ă©crit que « l’armĂ©e française est descendue au plus bas niveau que permette la sĂ©curitĂ© de la France[25] ». Il doit se retirer du Conseil supĂ©rieur de la guerre le , atteint par la limite d'Ăąge — il vient d'avoir 68 ans — laissant sa place au gĂ©nĂ©ral Gamelin, mais est maintenu en activitĂ© sans limite d'Ăąge. En 1938, il exprime un optimisme de façade sur la capacitĂ© de l'armĂ©e française Ă  vaincre en cas de conflit.

Réception du général Weygand à l'Académie française.

Le , en mĂȘme temps que le romancier Pierre Benoit, il est Ă©lu Ă  l’AcadĂ©mie française Ă  l'unanimitĂ© des votants pour succĂ©der au marĂ©chal Joffre au 35e fauteuil.

Dans les annĂ©es 1930, Maxime Weygand, qui votera pour Charles Maurras Ă  l’AcadĂ©mie française, est un proche de l’Action française mais son lĂ©galisme l’empĂȘche de manifester publiquement son accord avec Maurras[26].

Il précise sa pensée devant Pertinax le : « Je suis pour la force militaire, les alliances et la religion contre la franc-maçonnerie ». Il aurait envisagé de créer une ligue anti-maçonnique selon un témoignage ultérieur de Pertinax[27].

Il entre au comitĂ© directeur du « Rassemblement national pour la reconstruction de la France » aprĂšs la victoire du Front populaire en 1936, aux cĂŽtĂ©s de Bernard FaĂż, le mĂ©decin-gĂ©nĂ©ral Jules Emily ou l'AcadĂ©micien Abel Bonnard. Ce cercle de pensĂ©e a Ă©tĂ© fondĂ© en par RenĂ© Gillouin, Gaston Le Provost de Launay et Lucien Souchon, son secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral. Il publie des documents contre le Front populaire et le communisme, et tient quelques rares confĂ©rences auxquelles Weygand assiste en 1937-1938. Interrogeant Weygand pour la commission d’instruction de la Haute Cour de justice en 1946, un commissaire de la police judiciaire rĂ©sumera ainsi son tĂ©moignage : « En rĂ©sumĂ©, cinq ou six intellectuels se rĂ©unissaient mensuellement pour Ă©tudier diverses questions d’ordre national. Le rĂ©sultat de leurs Ă©tudes Ă©tait livrĂ© Ă  la mĂ©ditation de quelques personnes fournissant Ă  l’association les moyens matĂ©riels de subsister. Est-ce bien ainsi qu’il faut rĂ©sumer votre audition ? ». « Oui, Ă  cela prĂšs que je n’étais pas un intellectuel » corrigea Weygand. Selon le gĂ©nĂ©ral, les travaux de l’association « portaient sur des questions Ă©ducatives et sociales », en premier lieu, et sur des questions sociales et Ă©conomiques[28]. Parmi les patrons ayant financĂ© ce groupement, on trouve Georges Brabant, l'industriel vosgien du textile Georges Laederich, qui distribue un temps les Cahiers du Rassemblement Ă  une partie de son personnel, le Marseillais Bernard du Perron de Revel, des raffineries de sucre Saint-Louis, et Marcel Doligez, patron d'une entreprise du textile de Tarare dans le RhĂŽne, les Ets Champier. Ils ont rencontrĂ© Weygand Ă  son domicile en et de cette rĂ©union est sortie l'idĂ©e de financer l'association[29]. Elle aurait Ă©tĂ© mise en sommeil en 1938 Ă  la suite d'une rupture entre Weygand et Bonnard[30].

En 1937, en pleine guerre d'Espagne, il est l'un des signataires du Manifeste aux intellectuels espagnols, un manifeste d'adhĂ©sion d'intellectuels français Ă  Franco[31]. Il prĂ©side plusieurs dĂźners « nationaux » : ceux du ComitĂ© Dupleix-Bonvalot ou des « AffinitĂ©s françaises »[32]. En , Ă  un de ces dĂźners, Weygand prend la parole pour « montrer qu’aux dangers certains que l’hitlĂ©risme nous fait courir, il convient d’opposer trois forces, force matĂ©rielle, force morale et force politique ». Ses confĂ©rences, ses livres de 1937, Comment Ă©duquer nos fils ? et La France est-elle dĂ©fendue ?, ses articles donnĂ©s Ă  la Revue des deux Mondes et Ă  La Revue hebdomadaire, tiennent compte de ce qui se passe de l’autre cĂŽtĂ© du Rhin pour s’en inquiĂ©ter, prĂȘchent la nĂ©cessitĂ© d’une « ardente foi patriotique » et de l’union.

Il affirme par exemple : « Le danger le plus immĂ©diat et le plus considĂ©rable rĂ©sulte du dĂ©veloppement sans prĂ©cĂ©dent que nos voisins de l’Est donnent Ă  leurs forces militaires, et du fait que la France est toujours considĂ©rĂ©e comme l’ennemi Ă  abattre avant de satisfaire d’autres visĂ©es ». Il souligne par ailleurs que des « crĂ©dits considĂ©rables » ont Ă©tĂ© « votĂ©s par les partis jusque-lĂ  les plus rĂ©fractaires aux dĂ©penses militaires », ce qui reconnaĂźt l’effort de guerre du gouvernement du Front populaire, contrairement Ă  ce qui sera affirmĂ© au procĂšs de Riom d'.

En 1938, aprĂšs la crise de Munich, Weygand Ă©voque dans les locaux de l’Union corporative des instituteurs de Serge Jeanneret le 20e anniversaire de l’Armistice ; il incrimine « le rapide relĂšvement de nos ennemis d’hier et du dĂ©clin indĂ©niable de nos propres forces » Ă  « l’oubli dans lequel nous avons trop vite laissĂ© tomber la leçon des morts ». Mais « il n’est pas trop tard pour que les Français l’entendent ». À une rĂ©union consacrĂ©e Ă  l’empire colonial et aux prĂ©tentions allemandes, il dĂ©clare : « Il ne faut donc pas se laisser prendre aux dires de M. Hitler, prĂ©tendant que la conquĂȘte coloniale est la derniĂšre, comme il l’a dĂ©jĂ  annoncĂ© Ă  diffĂ©rentes reprises dans les occasions que l’on sait. (
) Pour faire face aux exigences du TroisiĂšme Reich, il importe Ă  la France de se montrer forte, unie et ferme. Écarter tout marchandage. Faire corps avec le gouvernement »[33] - [34].

D'autres dĂ©clarations annoncent des thĂšmes de la « rĂ©volution nationale » du rĂ©gime de Vichy : il dĂ©clare ainsi en 1937 Ă  un dĂźner du comitĂ© Dupleix-Bonvalot : « Le gĂ©nie français a besoin de sĂ©curitĂ© et chaque jour accroĂźt l'instabilitĂ© matĂ©rielle et morale. Tout n'est plus qu'apparence : les conditions de travail, le pain quotidien, la propriĂ©tĂ© sont le jouet d'agitations aveugles. La race s'Ă©puise et s'abĂątardit. Les campagnes se vident. Le peuple gĂ©nĂ©reux et idĂ©aliste se laisse conduire par des conceptions politiques et sociales d'un matĂ©rialisme primaire (
). Pour rendre aux meilleurs l'influence lĂ©gitime dans les affaires du pays, il faut rompre avec les erreurs de principe et de fait qui nous ont conduits oĂč nous sommes[35] ».

Le général se passionne dans les années 1930 pour les questions d'éducation. Membre actif du Cercle Fustel de Coulanges, il signe des articles dans ses cahiers et il fait publier en 1937 un livre intitulé Comment élever nos fils ?. Il s'en prend notamment aux instituteurs qui « (s'élÚvent) contre l'ordre social existant et se [montrent] rebelles à l'idée de patrie »[36].

Il soutient le Centre d’action et de propagande nationale Ă  l’école, dirigĂ© par le gĂ©nĂ©ral RenĂ© Madelin, directeur de la revue mensuelle La Belle France, qui accueille alors des articles de Weygand, Bonnard, FaĂż (Weygand fait partie de son comitĂ© de patronage avec le marĂ©chal PĂ©tain, les gĂ©nĂ©raux Gamelin et BrĂ©card, des AcadĂ©miciens), et qui publie aussi un pĂ©riodique, L’Instituteur national[37]. Weygand a discutĂ© d'Ă©ducation avec Georges Laederich, qui lui demande conseil en 1938 alors que le gĂ©nĂ©ral a rompu avec le Centre de Madelin et que Laederich, abonnĂ© de ce Centre, cherche un autre groupement plus actif pour les instituteurs vosgiens de droite[38]. Weygand figure ensuite en 1938 au comitĂ© directeur de l’Association des Amis de l’école française, liĂ©e au journal L’École française et au Rassemblement national, et financĂ©e par Georges Brabant. Il y siĂšge aux cĂŽtĂ©s notamment de Gillouin. L'association est rebaptisĂ©e en 1939 Les Amis de l’Éducation française[39] - [38]..

Il appuie les diverses initiatives qui veulent développer le culte de Jeanne d'Arc à Domrémy, dans les Vosges.

En 1934, est exposé à Paris au Salon d'automne son buste réalisé par Philippe Besnard.

Administrateur de Suez, 1935-1939

AprĂšs son retrait du Conseil supĂ©rieur de la guerre en , il devient en membre du conseil d'administration de la Compagnie universelle du canal maritime de Suez, privilĂšge jamais accordĂ© jusque lĂ  Ă  un militaire et fonction trĂšs bien rĂ©munĂ©rĂ©e. Il y remplace Louis Barthou[40]. Il y rejoint l'ancien prĂ©sident de la RĂ©publique Gaston Doumergue[41]. Son entrĂ©e au conseil d'administration suscite interrogations et suspicions. Sa connaissance du Proche-Orient et de la diplomatie aurait intĂ©ressĂ© les autres membres du conseil[42]. Son entrĂ©e est dĂ©noncĂ©e par des journaux de gauche[43] et par Roger MennevĂ©e, s'interrogeant sur l'incapacitĂ© financiĂšre pour Weygand de possĂ©der les cent actions de la firme requises pour ĂȘtre administrateur[44]. Elle est aussi mal perçue par d'autres anciens officiers[45]. Ces cent actions requises lui ont Ă©tĂ© prĂȘtĂ©es. Il les rend lorsqu'il dĂ©missionne en . Il Ă©tait alors depuis vice-prĂ©sident de la Compagnie de Suez. Il n'a pas touchĂ© de dividendes de ces actions mais a bĂ©nĂ©ficiĂ© des tantiĂšmes et d'un luxueux appartement avenue de Friedland appartenant Ă  la Compagnie[46] - [47].

Seconde Guerre mondiale

La drĂŽle de guerre

Sur sa demande, Weygand est rappelĂ© au service actif par le prĂ©sident Édouard Daladier en pour diriger les forces françaises au Moyen-Orient. Il est nommĂ© chef du ThĂ©Ăątre d'opĂ©rations de la MĂ©diterranĂ©e orientale et doit, depuis son quartier gĂ©nĂ©ral situĂ© Ă  Beyrouth, coordonner la prĂ©sence militaire française au Levant et dans les Balkans. En octobre 1939, il se rend en Turquie afin de signer le traitĂ© d'assistance mutuelle liant ce pays Ă  la France et au Royaume-Uni. Dans les mois qui suivent, il tente de mettre en place plusieurs plans d'action militaire visant Ă  la constitution d'un front d'Orient qui pourrait prendre Ă  revers l'Allemagne et ses alliĂ©s. Il prĂ©pare notamment des projets de dĂ©barquement français Ă  Thessalonique et en Roumanie, ainsi qu'une offensive contre l'URSS, alors liĂ©e Ă  l'Allemagne par le Pacte germano-soviĂ©tique, dirigĂ©es principalement contre les champs de pĂ©trole de Bakou[48]. Les effectifs limitĂ©s dont il disposait (trois divisions Ă  peine) ont fait que ces plans ambitieux, jugĂ©s chimĂ©riques par certains historiens, sont restĂ©s Ă  l'Ă©tat de projet.

Une situation militaire compromise

En mai 1940, la situation militaire en France est si compromise que le commandant suprĂȘme, le gĂ©nĂ©ral Maurice Gamelin, jugĂ© trop passif, est Ă©cartĂ©. Weygand, alors en Syrie, est appelĂ© le par le chef du gouvernement Paul Reynaud[49] pour le remplacer. À cette date, le marĂ©chal PĂ©tain entre au Gouvernement, en tant que vice-prĂ©sident du Conseil, refusant le ministĂšre de la Guerre. Les divisions blindĂ©es allemandes, ayant percĂ© depuis le front Ă  Sedan dĂšs le , poursuivent leur course Ă  l'ouest et ont coupĂ© l'armĂ©e française en deux, enfermant une partie de celle-ci en Belgique avec les armĂ©es belge et britannique.

Weygand arrive en France le et dĂ©clare ce mĂȘme jour au gouvernement « Je connais le secret de Foch ! ». La passation de commandement avec le gĂ©nĂ©ral Gamelin, Ă  Vincennes, dure quelques heures[49], au cours desquelles celui-ci lui rend compte de l'ampleur de la percĂ©e allemande Ă  Sedan et lui fait part de l'absence de rĂ©serves.

Le plan pour couper les arriĂšres des panzers allemands

Le , aprĂšs que son avion a Ă©tĂ© attaquĂ© et dĂ©routĂ© Ă  l'aĂ©roport de Norrent-Fontes, il assiste Ă  la confĂ©rence d'Ypres, oĂč il rencontre le roi des Belges LĂ©opold III et le chef des armĂ©es françaises en Belgique, le gĂ©nĂ©ral Billotte. Weygand se dĂ©cide alors Ă  reprendre l'idĂ©e d'une contre-offensive pour couper les colonnes blindĂ©es allemandes les plus avancĂ©es et souvent privĂ©es de soutien par l'infanterie qui ne parvient pas toujours Ă  les suivre. Toutefois, Weygand dĂ©cide de partir sans avoir rencontrĂ© Lord Gort, commandant le corps expĂ©ditionnaire britannique en Belgique. Ce dernier, qui a Ă©tĂ© prĂ©venu tardivement de l’heure et du lieu de la confĂ©rence, arrive moins d'une heure aprĂšs le dĂ©part du gĂ©nĂ©ralissime. Ce dĂ©part prĂ©cipitĂ© sera reprochĂ© Ă  Weygand aprĂšs la guerre par l'historien Alistair Horne. Cette absence de rencontre entre Weygand et Gort est d'autant plus prĂ©judiciable Ă  la cause alliĂ©e que le gĂ©nĂ©ral Billotte, chargĂ© de la mise en Ɠuvre de cette contre-offensive se tue dans un accident de voiture le soir mĂȘme de la confĂ©rence[50]. Le gĂ©nĂ©ral Blanchard, qui lui succĂšde, n'a pas assistĂ© Ă  la confĂ©rence. À ce stade, le cabinet de guerre de Churchill avait dĂ©jĂ  donnĂ© l’ordre Ă  Gort, le au soir, de foncer au sud pour couper les lignes allemandes mais celui-ci Ă©tait rĂ©ticent[50] - [51].

Weygand revient à Paris à bord du torpilleur Le Flore puis un train. Le 22 mai au fort de Vincennes, il expose son plan de campagne aux gouvernements français et britannique pour enfermer les Allemands entre Amiens et Saint-Quentin. Churchill acquiesce à ce plan tout en précisant que le corps expéditionnaire britannique devra sauvegarder son accÚs à la cÎte[50].

Mais durant ces trois jours de tergiversations, les Allemands ont pris la direction des opĂ©rations. Il se crĂ©e ainsi un vide dans le front alliĂ©. La 4e division cuirassĂ©e de De Gaulle attaque vers Abbeville le au soir avec quelques succĂšs[52]. À Rethel, la division du gĂ©nĂ©ral de Lattre de Tassigny Ă©tablit un solide glacis dĂ©fensif qui rĂ©siste du au [53] - [54]. Une petite bataille dĂ©sespĂ©rĂ©e fut livrĂ©e autour d’Arras par une partie du corps britannique avec 76 chars, face Ă  Rommel[50] - [55] entre le 21 et le 23.

Pour le reste, le plan n’est pas rĂ©ellement mis Ă  exĂ©cution, faute pour le commandement lui-mĂȘme d’avoir « encore l’espĂ©rance et la volontĂ© de vaincre »[52]. AprĂšs sa rencontre avec Churchill, Weygand lança un « Ordre d'opĂ©ration no 1 ». Les armĂ©es du nord devaient empĂȘcher les Allemands d'atteindre la cĂŽte - en fait ils y Ă©taient dĂ©jĂ . Le , il annonça qu'une septiĂšme ArmĂ©e française nouvellement formĂ©e avançait vers le nord et avait dĂ©jĂ  repris PĂ©ronne, Albert et Amiens, ce qui n’était qu’illusion[55].

Selon l’historien Olivier Wieworka, la dĂ©faite Ă©clair ne provient pas d’une insuffisance de moyens ou de combativitĂ© cĂŽtĂ© alliĂ©s mais, d’une part, d’une mĂ©connaissance des possibilitĂ©s offertes par l’aviation et les chars, et d’autre part d’une conduite dĂ©sastreuse des opĂ©rations par l’état-major[56].

Face Ă  la remontĂ©e allemande le long de la cĂŽte et aux assauts contre l’armĂ©e belge, les troupes britanniques amorcent le 25 un mouvement de retraite vers Arras, puis Dunkerque. Afin d’éviter un encerclement de la BEF Ă  brĂšve Ă©chĂ©ance, Gort se voit obligĂ© de renforcer le front tenu par les Belges avec les deux divisions qui devaient participer Ă  l’attaque vers le sud. Il en profite aussi pour ordonner un dĂ©crochage gĂ©nĂ©ral de 40 km vers le nord. Si cette mesure peut paraĂźtre judicieuse, il n’en informe ni le gĂ©nĂ©ral Blanchard ni son gouvernement. DĂ©sormais, Gort n’a plus qu’une idĂ©e fixe : sauver ses hommes envers et contre tout, mĂȘme contre son gouvernement qui, estime t-il, lui donne des ordres inappropriĂ©s[57].

La désagrégation de l'alliance

À partir du , les Belges vont se battre sur la Lys, enrayant l'avance allemande pendant quatre jours, le roi ayant renoncĂ© Ă  une ultime retraite sur l'Yser, comme en 1914, car l'armĂ©e belge avait perdu une bonne partie de ses moyens de transport et, de plus, les munitions et le carburant commençaient Ă  lui manquer. Le roi des Belges, jugeant ses forces trop isolĂ©es, finit par dĂ©cider, contre l'avis de son gouvernement, de capituler le 28. Weygand condamna la dĂ©cision du roi, bien que n'ayant pas le moyen d'aider l'armĂ©e belge, comme il le reconnut dans ses mĂ©moires[58].

Achevant la campagne de France et de Belgique, la bataille de Dunkerque permit le rembarquement du maximum de soldats britanniques. 215 587 Britanniques sont Ă©vacuĂ©s du au , ainsi que 123 095 Français, les Français devenant mĂȘme majoritaires dans les effectifs rembarquĂ©s Ă  partir du [59].

À partir du 5 juin 1940, les Britanniques refusent dĂ©sormais d'engager le gros de la Royal Air Force en France, afin de prĂ©server leur aviation en vue de la future bataille d'Angleterre. Weygand n'a de cesse, dĂšs lors, de condamner le trop faible engagement britannique en France et son ressentiment rĂ©veille dans ses propos une anglophobie dĂ©jĂ  sensible pendant la Grande Guerre[60].

Bataille de la Somme (début )

Au sud, ce qui reste des armées françaises tente de former un front, ce que l'on appelle la « ligne Weygand », sur la Somme, le canal Crozat, l'Ailette et l'Aisne.

Le , un conseil de guerre se dĂ©roule Ă  l’ÉlysĂ©e, rĂ©unissant le prĂ©sident de la RĂ©publique Albert Lebrun, le prĂ©sident du Conseil Paul Reynaud, le vice-prĂ©sident du Conseil, Philippe PĂ©tain, le ministre de la Marine CĂ©sar Campinchi et Weygand. C'est Ă  cette rĂ©union que l'hypothĂšse d'un armistice est Ă©voquĂ©e pour la premiĂšre fois, par le prĂ©sident Lebrun. Paul Reynaud rejette cette idĂ©e et se montre partisan d'une poursuite de la guerre aux cĂŽtĂ©s des Britanniques. À cette rĂ©union, Weygand ne se pose pas encore ouvertement en partisan de l'armistice, bien qu'il le juge inĂ©luctable : comme le marĂ©chal PĂ©tain, il estime qu'il faut attendre l'issue de la future bataille de la Somme et de l'Aisne pour demander l'armistice, et ne l'exiger qu'une fois l'honneur de l'armĂ©e sauf[61].

Selon le portrait brossĂ© par l'historien Jean-Louis CrĂ©mieux-Brilhac, s'appuyant sur les propos de Weygand au ministre Paul Baudouin, qui lui sert d'intermĂ©diaire avec PĂ©tain et qui est comme eux partisan de l'arrĂȘt des combats :

« Ce hobereau militaire Ă  l'ancienne, nationaliste sans complaisance pour l'Allemagne, catholique fervent et rĂ©actionnaire au sens littĂ©ral du terme, veut tirer la France de la guerre pour refaire une nation croyante, forte et saine, dĂ©barrassĂ©e des germes de dĂ©cadence et de corruption dĂ©mocratique. La renaissance de la France ne peut se faire, d'aprĂšs lui, qu'Ă  partir de l'armĂ©e, seul corps qui ait Ă©chappĂ© Ă  la dĂ©gradation gĂ©nĂ©rale — l'armĂ©e, non pas Ă©manation de la nation, mais entitĂ© autonome, gardienne, pour le compte de la nation, de ses valeurs et de ses vertus (
) L'honneur de l'armĂ©e interdit, aux yeux de Weygand, la capitulation militaire qu'envisage Reynaud, il implique le maintien d'une souverainetĂ© nationale et il devrait permettre de sauver assez de restes de l'armĂ©e pour maintenir l'ordre, prĂ©occupation majeure de ce vieil homme qui se souvient de la Commune et qu'obsĂšde la crainte de troubles suscitĂ©s ou exploitĂ©s par les communistes : « Ah, si j'Ă©tais sĂ»r que les Allemands me laisseront les forces nĂ©cessaires pour maintenir l'ordre », dit-il le 8 juin au gĂ©nĂ©ral de Gaulle[62]. »

Le , les Allemands attaquent sur la Somme et l'Aisne. La tactique dite du « hĂ©risson », adoptĂ©e par Weygand, renonce Ă  une dĂ©fense linĂ©aire et lui substitue une dĂ©fense en profondeur fondĂ©e sur des points d’appuis espacĂ©s croisant leurs feux[59]. Cette tactique est efficace : les pertes allemandes augmentent nettement entre le 5 et le , et de brefs coups d'arrĂȘt locaux sont mĂȘme donnĂ©s çà et lĂ  Ă  l'avancĂ©e de la Wehrmacht[63]. Mais Weygand ne dispose plus que de 64 divisions françaises et 2 britanniques Ă  opposer aux 104 divisions allemandes[59]. DĂšs le , le front est enfoncĂ© partout, et le gouvernement quitte Paris le lendemain matin pour Tours (du 10 au ), puis Bordeaux Ă  partir du 14.

Dans la premiĂšre dĂ©cade de juin, Paul Reynaud envisage la crĂ©ation d'un rĂ©duit breton, option jugĂ©e irrĂ©aliste par Weygand. Avec le gĂ©nĂ©ral de Gaulle, nommĂ© sous-secrĂ©taire d'État Ă  la Guerre le [64], Reynaud envisage aussi de transporter les troupes en Afrique du Nord pour continuer la guerre aux cĂŽtĂ©s des Britanniques avec l'aide matĂ©rielle des AmĂ©ricains : Weygand ne croit pas davantage ce repli possible, et juge qu'il est beaucoup trop tard pour l'organiser. De Gaulle demande Ă  Weygand de poursuivre la lutte dans l’Empire le , selon ses MĂ©moires de guerre[65], mais le gĂ©nĂ©ralissime Ă©clate de rire. Il est, de toute façon, partisan depuis la fin du mois de mai d'un retrait de la guerre grĂące Ă  un armistice signĂ© par le Gouvernement. Cela dispenserait l'armĂ©e d'avoir Ă  capituler, mais empĂȘcherait toute poursuite de la lutte par le gouvernement depuis les colonies.

Reynaud et de Gaulle envisagent alors le remplacement de Weygand, partisan de l'armistice et jugé défaitiste, et ils pensent notamment au général Huntziger comme successeur possible[66].

Refus britannique de donner toute la RAF dans la bataille

Le , se dĂ©roule Ă  Breteau, dans le chĂąteau du Muguet, non loin de Briare dans le Loiret, un conseil suprĂȘme interalliĂ© auquel participent Churchill et Eden. Au cours de ce conseil apparaissent des tensions entre Français et Britanniques, mais Ă©galement des fractures entre les militaires et les dirigeants politiques français. Weygand demande l’intervention de toute la RAF, seule susceptible selon lui de changer le cours de la bataille[67]. Devant le refus de Churchill, qui a besoin de ses vingt-cinq escadrilles de chasse pour la dĂ©fense ultĂ©rieure du Royaume-Uni, l’alliance franco-britannique se brise. Churchill obtient nĂ©anmoins de Paul Reynaud l'assurance qu'aucune dĂ©cision dĂ©finitive du Gouvernement français ne sera prise sans en rĂ©fĂ©rer aux Britanniques, et lui promet que le Royaume-Uni vainqueur restaurera la France « dans sa dignitĂ© et sa grandeur ». Il note dans ses mĂ©moires que PĂ©tain et Weygand auraient dĂ» avoir honte de rĂ©clamer des escadrilles supplĂ©mentaires de la RAF alors que le premier a dĂ©jĂ  rĂ©digĂ© une note suggĂ©rant de demander un armistice (sans l’avoir encore donnĂ©e Ă  Reynaud)[67].

Paul Reynaud est partisan de la poursuite de la guerre. L'idĂ©e du rĂ©duit breton Ă©tant abandonnĂ©e, il envisage la poursuite du combat dans l'Empire colonial, alors que le marĂ©chal PĂ©tain et le gĂ©nĂ©ral Weygand sont partisans d’un armistice rapide pour Ă©viter l’anĂ©antissement et l'occupation totale du pays. Paul Reynaud rappelle Ă  Weygand que la dĂ©cision d'un armistice est d'ordre politique et ne relĂšve pas du gĂ©nĂ©ralissime. Reynaud propose Ă  Weygand de capituler, ce que ce dernier refuse car cela aurait pour effet d'exempter le politique de ses responsabilitĂ©s[68], mais permettrait au gouvernement et aux Français voulant se battre de continuer la lutte, situation dĂ©jĂ  existante Ă  cette date pour les Pays-Bas ou la Belgique, les gouvernements de ces deux pays s'Ă©tant exilĂ©s en Angleterre Ă  la suite de la capitulation de leurs forces.

Divergences de conceptions

Aussi bien Winston Churchill que le général de Gaulle décriront dans leurs mémoires un Weygand défaitiste[18] - [69] - [70], anglophobe et antirépublicain. Churchill remarque que le seul membre du Gouvernement français à ne pas sombrer dans le pessimisme total est Charles de Gaulle, dont Weygand a signé fin mai la promotion au grade de général (à titre temporaire). Comme Churchill, de Gaulle raisonne en termes planétaires et ne limite pas ce conflit, qu'il conçoit mondial, à un simple enjeu franco-allemand. Weygand croit, au contraire, n'assister qu'à un nouvel épisode d'un cycle historique commencé en 1870, et, comme le maréchal Pétain, il s'en tient à une vision purement hexagonale, étrangÚre par ailleurs à la nature du nazisme et au danger de voir la France asservie durablement dans le cadre d'une Europe hitlérienne[61].

En 2009, l'historien Éric Roussel estime Ă  ce sujet que PĂ©tain et Weygand (ĂągĂ©s respectivement de 84 et 73 ans) sont, en mai-, « sclĂ©rosĂ©s intellectuellement[71]. »

Le débat : cessez-le-feu, armistice, capitulation

Lors des conseils des ministres qui se déroulent du 12 au , Weygand est le premier à exiger un armistice avec l'Allemagne (alors qu'il n'est que généralissime et que cette décision appartient au seul gouvernement). Il s'acharne avec virulence sur cette nécessité, pour des raisons militaires mais également selon lui civiles. Avec la déroute des armées françaises, accompagnée de l'exode des populations belge et française, Weygand craint que le désordre ne se répande dans la totalité du pays. Pour lui, la classe politique est responsable d'une défaite[62], ne tenant pas compte des hautes responsabilités militaires qu'il a eues depuis la fin de la Grande Guerre. Crémieux-Brilhac précise qu'« un armistice est un acte politique qui n'engage que les politiques, il implique le maintien d'une souveraineté nationale et il devrait permettre de sauver assez de restes de l'armée pour maintenir l'ordre ». En souhaitant un armistice, Weygand veut que les politiques prennent leur responsabilités et que la France continue d'exister légalement. Une fois l'armistice signé, Weygand se battra toujours pour rester dans le cadre de celui-ci et c'est ce qui lui permettra de mettre sur pied l'armée d'Afrique qui assurera la présence de la France aux cÎtés des Alliés à partir de 1942.

Le au soir, au chĂąteau de CangĂ© prĂšs de Tours, oĂč la prĂ©sidence de la RĂ©publique s'est rĂ©fugiĂ©e, il dĂ©fend l'idĂ©e d'armistice, se prĂ©valant de l'accord de tous les gĂ©nĂ©raux d'armĂ©e. Il se montre « impĂ©tueux, incisif, insultant mĂȘme Ă  l'Ă©gard d'hommes politiques qu'il dĂ©teste »[72] et les hommes politiques le lui rendent bien.

Désormais en conflit ouvert avec Weygand, Reynaud lui objecte que « nous n'avons pas affaire à Guillaume Ier, vieux gentilhomme, qui vous prenait l'Alsace-Lorraine et tout était dit, mais à Gengis Khan. Il ne nous est pas possible de solliciter un armistice qui serait déshonorant et entiÚrement inutile[72]. » Pour Reynaud la capitulation militaire est moins déshonorante ; Weygand s'oppose à cette option car contraire à l'honneur militaire et passible de la cour martiale.

Au Conseil des ministres qui se tient au mĂȘme endroit le lendemain soir, Weygand revient Ă  la charge et « se fait agressif (
) Sa fureur d'en finir, son ĂąpretĂ© lui valent des rappels Ă  l'ordre[73]. » S'appuyant sur une fausse information qu'il n'a pas vĂ©rifiĂ©e, il invoque ce soir-lĂ  l'installation Ă  l'ÉlysĂ©e du chef communiste Maurice Thorez, qui serait revenu d'URSS dans les fourgons de la Wehrmacht. C'est ce qu'indique CrĂ©mieux-Brilhac dans le tome I Des Français de l'An 40.

En fait, selon Destremau, Weygand reçoit, lors du conseil des ministres, l'information qu'un coup d'État communiste a lieu Ă  Paris. Pendant la pause du conseil, il tĂ©lĂ©phone au gĂ©nĂ©ral Dentz, gouverneur militaire de Paris, qui dĂ©ment ; de son cĂŽtĂ© le ministre de l'IntĂ©rieur Mandel tĂ©lĂ©phone au prĂ©fet de Paris qui lui dit que la situation est calme. Lorsque le Conseil des ministres reprend, Weygand fait part au prĂ©sident Lebrun et aux autres ministres que la situation est calme dans la capitale, ce qui est confirmĂ© par Mandel. Plusieurs ministres ont confirmĂ© la maniĂšre dont cet Ă©vĂ©nement s'Ă©tait dĂ©roulĂ© lors de la Commission d'enquĂȘte parlementaire en 1947. Le prĂ©sident du Conseil Paul Reynaud, qui prĂ©fĂšre un cessez-le-feu ou une capitulation, lui oppose des arguments politiques :

  • le danger du nazisme,
  • les accords qu'il a conclus en personne le avec le Royaume-Uni sans en aviser le Conseil, qui interdisent toute paix sĂ©parĂ©e,
  • ou encore l'espoir que les États-Unis rĂ©pondent positivement aux demandes rĂ©pĂ©tĂ©es de soutien militaire.

Pour la premiĂšre fois, le marĂ©chal PĂ©tain soutient ouvertement Weygand, invoquant l'ignorance des civils quant aux questions d'ordre militaire, et annonçant que « le renouveau français, il faut l'attendre en restant sur place plutĂŽt que d'une reconquĂȘte de notre territoire par les canons alliĂ©s Ă  une date impossible Ă  prĂ©voir[74]. » Le Gouvernement se divise mais s'accorde sur une motion modĂ©rĂ©e de Camille Chautemps .

Un armistice pour Ă©viter la capitulation

Le , Ă  Bordeaux, oĂč se trouve dĂ©sormais le gouvernement, Paul Reynaud, appuyĂ© par Georges Mandel Ă©voque une possibilitĂ© de poursuivre la lutte au cĂŽtĂ© du Royaume-Uni : l'armĂ©e capitulerait en mĂ©tropole pendant que Gouvernement et Parlement gagneraient l'Afrique du Nord. Weygand refuse violemment cette solution qu'il juge contraire Ă  l'honneur militaire.

Il fait observer aussi qu'une capitulation entraĂźnerait l'occupation de tout le territoire, la reddition de toutes les troupes et la saisie de toutes les armes, y compris de la flotte. Comme PĂ©tain, il juge inconcevable que le Gouvernement quitte la mĂ©tropole. Il dĂ©clare Ă  Reynaud que « le Gouvernement a pris la responsabilitĂ© de la guerre, Ă  lui de prendre la responsabilitĂ© de l'armistice. » Selon l'analyse de l'historien Jean-Pierre AzĂ©ma, il s'agit lĂ  d'une prise de position politique sans prĂ©cĂ©dent depuis le XIXe siĂšcle de la part d'un chef militaire : « par la bouche de Weygand, c'Ă©tait la « grande muette » qui faisait irruption et rompait le pacte politique tacitement conclu — depuis l'affaire Dreyfus — entre l'armĂ©e et la nation[75]. » AprĂšs-guerre le prĂ©sident Lebrun dira de lui :

« Ah ! Quel malheur quand, dans l'extrĂȘme pĂ©ril, ce sont les gĂ©nĂ©raux qui se refusent Ă  combattre[76] ! ».

Le , à un collaborateur du député républicain Louis Marin qui évoque une possible résistance depuis les colonies françaises, Weygand répond crûment : « c'est un ramassis de nÚgres sur lesquels vous n'aurez plus de pouvoir dÚs que vous serez battu[77] ».

Au dernier Conseil des ministres du gouvernement Reynaud, Weygand contribue Ă  faire Ă©chouer le projet d'union franco-britannique proposĂ© depuis Londres par Winston Churchill et Jean Monnet, et fait pression pour qu'une dĂ©cision soit prise rapidement au sujet de l'armistice[78]. De plus en plus isolĂ©, Paul Reynaud dĂ©missionne auprĂšs du prĂ©sident Lebrun au soir de ce et lui recommande Philippe PĂ©tain pour former le nouveau gouvernement. PĂ©tain annonce le que la France s'informe par l'intermĂ©diaire de l'Espagne des conditions d'armistice Ă©mises par l'Allemagne et dĂ©clare Ă  la radio qu'« il faut cesser le combat » (alors que des troupes dĂ©moralisĂ©es se battent toujours). Le mĂȘme jour, Weygand est nommĂ© ministre de la DĂ©fense nationale. Charles de Gaulle, sous-secrĂ©taire d'État sous Reynaud, perd son portefeuille ; il accompagne Spears en Angleterre alors que celui-ci cherche Ă  recruter des hommes politiques français de premier plan pour continuer la lutte auprĂšs de l'Angleterre.

Avant d'engager des nĂ©gociations d'armistice, Weygand prend deux dĂ©cisions : il ordonne le transfert au profit du Royaume-Uni de tous les contrats d'armement passĂ©s par la France auprĂšs des industries d'armement amĂ©ricaines, ainsi que la livraison dans les ports britanniques de tous les armements en cours d'acheminement, alors que les ports français Ă©taient sous contrĂŽle allemand[79], puis le transfert en Afrique du Nord de tous les avions en Ă©tat de vol, soit 600 appareils, pour une Ă©ventuelle reprise des combats[80] ; en effet il ne cessera de rĂ©pĂ©ter tout au long de la guerre que l'armistice est « un arrĂȘt momentanĂ© des combats ».

En tant que nouveau ministre de la DĂ©fense[81], Weygand donne Ă  la dĂ©lĂ©gation française dirigĂ©e par le gĂ©nĂ©ral Huntziger, avant son dĂ©part pour Rethondes[82], des instructions concernant la Flotte et son maintien sous contrĂŽle français[82]. Ayant pris connaissance des conditions d'armistice Ă©dictĂ©es par les Allemands, Huntziger en rend compte Ă  Weygand, le Ă  20 h, au cours d'un long entretien tĂ©lĂ©phonique oĂč il dicte le texte intĂ©gral de la convention, aussitĂŽt transmise au Conseil des ministres rĂ©uni Ă  Bordeaux[82]. Lors des pourparlers qui se dĂ©roulent toute la journĂ©e du 22, entrecoupĂ©s de nouvelles communications tĂ©lĂ©phoniques entre Huntziger et Weygand, la dĂ©lĂ©gation française ne peut obtenir que deux modifications : l'article 5 sur la livraison des avions militaires et l'article 17 sur les transferts de valeurs et de stocks, sont amendĂ©s[82]. Les Allemands refusent toute autre concession, en dĂ©pit des protestations françaises, en particulier sur l'article 19 concernant le droit d'asile et sur l'Italie (la France n'ayant pas Ă©tĂ© vaincue dans les Alpes)[82]. À la suite de l'ultimatum reçu Ă  18 h 34 du chef de la dĂ©lĂ©gation allemande, le gĂ©nĂ©ral Keitel, Weygand transmet Ă  Huntziger, Ă  18 h 39, l'ordre de signer l'armistice[83].

Le , Weygand ordonne au général de Gaulle de revenir de Londres, ignorant l'invitation à poursuivre le combat que ce dernier lui adresse[84] - [85].

Peu aprÚs, Weygand rétrograde de Gaulle du rang de général à titre temporaire à celui de colonel, puis convoque un tribunal militaire qui le condamne à quatre ans de prison. Sur appel a minima du ministre, un second tribunal condamnera à mort le chef de la France Libre le [86].

À l'origine de la « rĂ©volution nationale »

Weygand occupe le poste de ministre de la DĂ©fense nationale dans le Gouvernement de Vichy, pendant trois mois ( Ă  ).

Le , il rĂ©dige un programme approuvĂ© par PĂ©tain, Ă  consonance fortement corporatiste, clĂ©ricale et xĂ©nophobe. Il explique la nĂ©cessitĂ© de libĂ©rer la France « d'un rĂ©gime de compromissions maçonniques, capitalistes et internationales qui nous a conduits oĂč nous en sommes », blĂąme « la lutte des classes qui a divisĂ© le pays, empĂȘchĂ© tout travail profitable, permis toutes les surenchĂšres de la dĂ©magogie ». Il prĂŽne « un nouveau rĂ©gime social, fondĂ© sur la confiance et la collaboration entre ouvriers et patrons. » Il dĂ©plore qu'en raison de la baisse de la natalitĂ©, la dĂ©fense nationale ait Ă©tĂ© assumĂ©e par « une proportion inadmissible de contingents nord-africains, coloniaux et Ă©trangers », et dĂ©nonce « des naturalisations massives et regrettables [qui ont] livrĂ© une partie de notre sol et de nos richesses Ă  des exploitants Ă©trangers ».

Il affirme enfin qu'il faut rĂ©former l'Ă©ducation de la jeunesse, mettre fin Ă  « la vague de matĂ©rialisme qui a submergĂ© la France », « revenir au culte et Ă  la pratique d'un idĂ©al rĂ©sumĂ© en ces quelques mots : Dieu, Patrie, Famille, Travail. » Il conclut en demandant une Ă©puration de l'administration et du personnel dirigeant : « À un programme nouveau, des hommes nouveaux[87]. ». Henri Amouroux, dans Pour en finir avec Vichy[88], souligne, contrairement Ă  un biographe de Weygand, Bernard Destremau, l’allusion antisĂ©mite contenue dans les mots « capitalistes et internationales » ; il rappelle Ă©galement que Weygand avait participĂ© Ă  une souscription en faveur du commandant Henry, en 1898, dans le contexte de l’affaire Dreyfus.

Refus d'une alliance avec l'Allemagne

À la suite de la bataille de Mers el-KĂ©bir (3 au 6 juillet 1940) oĂč une partie de la flotte française est dĂ©truite par les Britanniques, il s'oppose Ă  ceux qui souhaitent venger cette agression par un renversement d'alliance en faveur de l'Allemagne. Le 16 juillet, il s'oppose Ă©galement aux Allemands qui exigent des bases aĂ©riennes au Maroc, l'utilisation des ports d'Afrique du Nord avec l'usage de la voie ferrĂ©e de Rabat Ă  Tunis ainsi que l'emploi de navires de commerce français.

DĂ©but juillet 1940, par Ă©change de notes avec l'ambassadeur du Royaume-Uni, il demande Ă  Jean Monnet de rĂ©silier les achats d'armements contractĂ©s par la France auprĂšs des États-Unis, et de transfĂ©rer aux Britanniques les armes dĂ©jĂ  fabriquĂ©es et payĂ©es[89].

Strict respect des conventions d'armistice

Le , il est nommĂ© DĂ©lĂ©guĂ© gĂ©nĂ©ral en Afrique française. Dans le strict respect des conventions de l'armistice, il doit s'opposer Ă  toute intrusion, qu'elle soit amie ou ennemie, qu'elle vienne des Britanniques ou des Allemands. Le mĂȘme jour, alors qu'il doit effectuer une visite d'inspection de la base aĂ©rienne, il sort lĂ©gĂšrement blessĂ© lors de l'accident de son avion (Amiot 143) Ă  l'atterrissage, prĂšs de l'aĂ©rodrome de Limoges-Feytiat, Ă  Panazol[90]. ImmobilisĂ© un mois, il ne rejoint l'Afrique que le , aprĂšs la bataille de Dakar[91]. Il s'emploie dĂšs lors Ă  Ă©viter l'extension de la dissidence de De Gaulle, auquel se sont dĂ©jĂ  ralliĂ©s le Cameroun, le Tchad, le Congo ou l'Oubangui Chari (Afrique française libre).

Appui à la révolution nationale

Hostile aux pratiques politiques de la TroisiÚme République, il partage le projet de révolution nationale de Pétain et son projet social, et applique la politique de Vichy dans toute sa rigueur en Afrique du Nord.

En particulier, il fait appliquer les lois raciales décidées par le gouvernement de Vichy, notamment celles qui excluent les Juifs de la fonction publique, de presque toutes les activités privées et de l'université, et qui placent leurs biens sous séquestre.

Mais il va plus loin que le rĂ©gime de Vichy, en excluant, sans aucune loi, les enfants juifs des Ă©coles et lycĂ©es, avec l'appui du recteur Georges Hardy. Il instaure en effet, par une simple note de service no 343QJ du , un numerus clausus scolaire excluant la quasi-totalitĂ© des enfants juifs des Ă©tablissements publics d'enseignement, y compris des Ă©coles primaires, « par analogie avec la lĂ©gislation de l’Enseignement supĂ©rieur », alors que des mesures semblables n'avaient pas Ă©tĂ© prises en mĂ©tropole.

Il interdit la franc-maçonnerie, et enferme, avec l'appui de l’amiral Abrial, dans des camps de prisonniers du Sud de l'AlgĂ©rie et du Maroc, les volontaires Ă©trangers de la LĂ©gion Ă©trangĂšre, les opposants au rĂ©gime, rĂ©els ou prĂ©sumĂ©s, et des rĂ©fugiĂ©s Ă©trangers sans contrat de travail (bien que rĂ©guliĂšrement entrĂ©s en France).

Opposition Ă  une collaboration avec l'Allemagne

Le Royaume-Uni ayant rĂ©sistĂ© victorieusement, contrairement Ă  ses prĂ©visions initiales, il persiste Ă  penser, avec le marĂ©chal PĂ©tain, que, mĂȘme si le Royaume-Uni n'allait pas ĂȘtre battu, il Ă©tait incapable de gagner la guerre. Weygand partage le point de vue de PĂ©tain qui avait prĂ©dit au diplomate amĂ©ricain Robert Murphy qu'il n'y avait « pas d'autre issue possible » au conflit qu'une paix « sans vainqueur ni vaincu ». Au cours de l'Ă©tĂ© 1941, Weygand s'adresse au mĂȘme diplomate amĂ©ricain pour presser les États-Unis d'user de leur influence au niveau mondial pour permettre une sortie pacifique de cette impasse[92].

Au sein du gouvernement de Vichy, Weygand reste hostile aux Allemands, et conçoit la rĂ©volution nationale comme un moyen pour la France de se redresser moralement et matĂ©riellement et de prendre un jour sa revanche contre l'Allemagne. Cette vision n'est cependant celle ni de Darlan, ni de Laval, ni de PĂ©tain lui-mĂȘme, qui ne jouent jamais que la carte allemande, et qui savent que le rĂ©gime de Vichy ne peut exister que dans le cadre d'une France dĂ©faite et d'une Europe dominĂ©e par le Reich[93].

Weygand, par ses protestations auprĂšs du gouvernement de Vichy, s'oppose aux protocoles de Paris du signĂ©s par Darlan, et notamment la clause qui attribue aux Allemands les bases de Bizerte et de Dakar. Il s'oppose Ă  l'engagement d'une collaboration militaire Ă©ventuelle avec l'Axe. Le gouvernement d'Hitler cherche Ă  dĂ©tacher la France de Vichy de sa passivitĂ© vis-Ă -vis de l'Angleterre en engageant PĂ©tain Ă  allier ce qui reste des forces françaises avec les armĂ©es allemandes et italiennes pour une guerre commune contre toute attaque alliĂ©e sur un territoire français, que ce soit en mĂ©tropole ou ailleurs dans l'Empire. Cette opposition de Weygand Ă  une politique de collaboration active pousse les Allemands Ă  rĂ©clamer son limogeage, et mĂȘme Ă  envisager son Ă©limination physique[94].

En Afrique du Nord, préparation de la reprise des hostilités par la France

Inspection du général Maxime Weygand à la BA144 de Sétif Aïn Arnat en 1940 avec le général NoguÚs et l'amiral Abrial : salut aux couleurs.
BA144 SĂ©tif AĂŻn Arnat : prise d'armes lors de la visite de Weygand en 1940. Avions Potez 63-11.

Weygand fait dissimuler certains effectifs et armements aux Commissions d'armistice allemande et italienne. Il s'efforce aussi, aprĂšs les attaques de Mers-El-KĂ©bir et de Dakar, de renforcer l'ArmĂ©e française d'armistice en Afrique, et donne son accord Ă  RenĂ© Carmille pour l'Ă©quipement mĂ©canographique des bureaux de recrutement. Il fait aussi passer certaines unitĂ©s coloniales pour de simples forces de police, et tente de remobiliser les esprits, avec notamment la crĂ©ation des « Chantiers de la jeunesse française » (crĂ©Ă©s par le gĂ©nĂ©ral de La Porte du Theil), qui, dans un strict marĂ©chalisme, tentent d'habituer la jeunesse Ă  un nouvel ordre moral. Pierre-Étienne de Perier devient son chef d'Ă©tat-major[95] - [96] - [97] - [98].

Simultanément, Weygand soutient Robert Murphy, envoyé spécial du président Roosevelt en Afrique du Nord, permettant l'implantation de douze vice-consuls qui seront les agents efficaces du débarquement[99]. Il négocie avec les Américains des conditions de ravitaillement, conduisant à un accord signé avec Murphy le . Le , le président Roosevelt écrivait au général Weygand une lettre lui disant toute sa confiance et sa reconnaissance. Elle a été reproduite par Georges Hirtz[100].

Maréchaliste

Cependant, le respect de l'autoritĂ© du marĂ©chal par Weygand est total ; lorsqu'il apprend, Ă  la suite d'une dĂ©nonciation, que quelques officiers de son entourage (le commandant Faye, le commandant Dartois et le capitaine Beaufre, du rĂ©seau Alliance) prĂ©parent Ă  son intention un plan de rentrĂ©e en guerre avec une aide militaire amĂ©ricaine, il les fait arrĂȘter et livrer aux tribunaux, en disant : « Ce n'est pas Ă  mon Ăąge qu'on devient un rebelle. »

En octobre 1941, peu aprĂšs la campagne de Syrie Ă  la suite de laquelle un cinquiĂšme des effectifs a ralliĂ© la France libre, il exige des soldats de l'ArmĂ©e d'Afrique de prĂȘter serment au marĂ©chal PĂ©tain.

Les pressions de Hitler sur le gouvernement de Vichy afin d'obtenir le renvoi de Weygand aboutissent finalement à son rappel en métropole en novembre 1941.

DĂ©tention par les Allemands

Le , aprĂšs le dĂ©barquement amĂ©ricain en Afrique du Nord et l'invasion de la zone libre par la Wehrmacht qui en a suivi, Weygand est fait prisonnier par les Allemands et placĂ© en rĂ©sidence surveillĂ©e dans le Tyrol autrichien, au chĂąteau d'Itter (dĂ©pendant administrativement du camp de concentration de Dachau mais sans comparaison des conditions de dĂ©tention). Sa dĂ©tention va durer trente mois. La derniĂšre annĂ©e, il partage sa captivitĂ© avec Paul Reynaud, Édouard Daladier et Maurice Gamelin, avec qui les rapports sont tendus, ainsi qu'avec Albert Lebrun, le colonel François de La Rocque et Jean Borotra.

En mai 1945, les prisonniers sont libĂ©rĂ©s par les AmĂ©ricains et Weygand est reçu avec tous les honneurs dus Ă  son rang au QG de la VIIe armĂ©e amĂ©ricaine Ă  Augsbourg oĂč il est l'hĂŽte du gĂ©nĂ©ral Patch. Ayant reçu un tĂ©lĂ©gramme de Paris lui enjoignant de s'assurer de la personne de Weygand et de le garder sous surveillance amĂ©ricaine jusqu'Ă  nouvel ordre, Patch, indignĂ©, fait conduire avec Ă©gard le gĂ©nĂ©ral au QG de la Ire armĂ©e française Ă  Lindau. À leur arrivĂ©e, le gĂ©nĂ©ral de Lattre reçoit l'ordre de de Gaulle d'arrĂȘter les personnalitĂ©s ayant eu des fonctions au sein des gouvernements du rĂ©gime de Vichy, ordre qui concerne Weygand et Jean Borotra. De Lattre exĂ©cute avec rĂ©pugnance cet ordre et arrĂȘte son « vieux chef », non sans lui avoir fait rendre les honneurs militaires et mis sa voiture personnelle Ă  disposition[99].

Non-lieu à la Libération

RenvoyĂ© en France, Weygand est d’abord internĂ© comme prĂ©venu de collaboration au Val-de-GrĂące, puis finalement libĂ©rĂ© en , dĂ©gagĂ© de toute responsabilitĂ© et relevĂ© de l'indignitĂ© nationale, en bĂ©nĂ©ficiant en d'un non-lieu sur tous les chefs d'accusation dĂ©cidĂ© par la commission d'instruction de la Haute Cour de Justice[101].

AprĂšs la Seconde Guerre mondiale

Proposition du maréchalat sous la IVe République

En 1951, il refuse d'ĂȘtre inscrit dans la proposition de loi concernant la promotion de gĂ©nĂ©raux au marĂ©chalat, son nom ayant Ă©tĂ© proposĂ© par le dĂ©putĂ© Guy Jarrosson, auteur du projet de loi, au cĂŽtĂ© des gĂ©nĂ©raux Jean de Lattre de Tassigny et Alphonse Juin. À ce sujet, il dĂ©clara :

« Une tradition s'est Ă©tablie en France : seuls les chefs militaires qui ont conduit leurs troupes Ă  la victoire reçoivent le bĂąton de marĂ©chal. C'est le cas des gĂ©nĂ©raux Juin et de Lattre de Tassigny. [...] Mon cas est bien diffĂ©rent. Si j'ai rendu des services jadis, le dernier conflit n'a Ă©tĂ© pour moi qu'une sĂ©rie d'Ă©preuves, plus cruelles les unes que les autres. Je me suis efforcĂ©, en Afrique, de prĂ©parer la revanche de l'armistice de 1940, mais ce n'est pas l'acte de commandement devant l'ennemi que rĂ©compense le bĂąton de marĂ©chal. MĂȘme si cet honneur m'Ă©tait offert, ma conscience me commanderait de l'Ă©carter[102]. »

En 1955, Ă  la suite de la publication par le gĂ©nĂ©ral de Gaulle du premier tome de ses MĂ©moires de guerre, Weygand rĂ©pond point par point dans un ouvrage concis, maintenant son hostilitĂ© envers le gĂ©nĂ©ral de Gaulle, En lisant les MĂ©moires de guerre du gĂ©nĂ©ral de Gaulle que Flammarion tire Ă  35 000 exemplaires[103].

Engagement politique dans la mouvance « nationale »

Le gĂ©nĂ©ral Weygand s'est opposĂ© au projet de CommunautĂ© europĂ©enne de dĂ©fense dĂšs 1952 : « Nous pensons que la crĂ©ation de l'armĂ©e europĂ©enne telle qu'elle est conçue dĂ©membre l'armĂ©e française et conduit la France Ă  des abandons d'une exceptionnelle gravitĂ© »[104]. En 1954, Ă  la demande de Michel DebrĂ©, il cosigne une dĂ©claration de 14 personnalitĂ©s contre la CED[105]. Cette mĂȘme annĂ©e, il cosigne un appel international demandant un renforcement de l'OTAN et une communautĂ© atlantique plus resserrĂ©e[106] et adhĂšre au comitĂ© français du Mouvement pour l'Union atlantique, prĂ©sidĂ© par Firmin Roz puis par le gĂ©nĂ©ral Pierre Billotte. Il cosigne en 1962 un nouvel appel international Ă  une union atlantique[107]. Lors d'une rĂ©union parisienne du Mouvement pour une union atlantique en 1956, il conteste les conclusions de Raymond Aron qui affirme qu'il « faudrait reconnaĂźtre tĂŽt ou tard (
) qu'il y aura un État algĂ©rien et que dans un dĂ©lai Ă  fixer il sera indĂ©pendant » et Ă©crit au Monde pour s'indigner d'un compte-rendu qui ne signalait pas assez les contestations apportĂ©es aux conclusions d'Aron[108]. Il est en effet alors convaincu que c'est en Afrique du Nord que se « joue aujourd'hui le destin de la France »[109].

Il prend position pour l'AlgĂ©rie française[110]. Il s'en prend implicitement au gĂ©nĂ©ral de Gaulle en dans une dĂ©claration Ă  la presse : « Ni la Constitution de la RĂ©publique française, ni les principes d'indivisibilitĂ© et de souverainetĂ© sur lesquels elle repose, n'autorisent qui que ce soit Ă  porter atteinte Ă  l'intĂ©gritĂ© du territoire national »[111]. Ce militaire lĂ©galiste s'oppose Ă  la Semaine des barricades de : « ce fut une folle aventure, d'oĂč ne pouvait sortir que du mal », dĂ©clare-t-il lors d'une confĂ©rence donnĂ©e Ă  l'Institut catholique sur l'armĂ©e[112]. En , il sort du silence auquel il s'Ă©tait astreint pour prendre position en faveur des Harkis : « Si nous abandonnons sans dire mot Ă  leur sort affreux les musulmans d'AlgĂ©rie qui ont fait foi Ă  la parole donnĂ©e au nom de la France, l'honneur de notre pays sera perdu »[113]. Il figure ensuite au comitĂ© de patronage de l'Union française pour l'amnistie[114]. Et Ă  celui du pĂšlerinage de Chartres initiĂ© par le colonel RĂ©my en 1963, bien qu'il ait failli refuser d'y figurer car il ne voulait pas s'associer Ă  un Ă©vĂ©nement qui aurait pu ĂȘtre favorable au gĂ©nĂ©ral de Gaulle :

« S'il s'agit de réconciliation avec l'homme le plus trompeur et le plus malfaisant qui ait gouverné la France, je n'en suis pas. J'ai le sentiment d'avoir pardonné chrétiennement les injures et le mal faits à ma personne. Mais je lui pardonne nullement ses mensonges, son escroquerie historique, et tout le mal et tout l'immense dommage fait à la France dans les domaines des politiques intérieure et extérieure[115]. »

Ses prises de position sont publiées aussi bien dans la vénérable Revue des deux Mondes, fief de la droite académique à laquelle il appartient, que dans Le Monde, par exemple en 1956 sur le refus « d'éliminer l'emploi de l'énergie nucléaire à des fins militaires » car il s'agit d'« une question de vie ou de mort »[116], la revue Fédération[117] ou l'hebdomadaire néo-royaliste La Nation française[118].

Il prĂ©side durant quelques annĂ©es, Ă  partir de 1950, le Centre des hautes Ă©tudes amĂ©ricaines d'Achille Dauphin-Meunier ; il lance dans son bulletin un appel Ă  « la rĂ©conciliation des Français »[119]. Il est ensuite prĂ©sident Ă©mĂ©rite. Ce Centre cĂ©lĂšbre ses anniversaires : en 1956, alors qu'il est prĂ©sidĂ© par Pierre-Étienne Flandin, il organise un dĂ©jeuner pour les 89 ans du gĂ©nĂ©ral Weygand. Parmi les prĂ©sents : le marĂ©chal Juin, que Weygand a parrainĂ© pour son entrĂ©e Ă  l'AcadĂ©mie française, d'autres acadĂ©miciens et membres de l’Institut, l'ambassadeur des États-Unis Douglas Dillon et de « nombreuses personnalitĂ©s des milieux politiques et Ă©conomiques ». Weygand demande au gouvernement de faire preuve de fermetĂ© dans ses nĂ©gociations avec le Maroc et la Tunisie ; il souhaite seulement l'autonomie interne pour le Maroc[120]. Ce Centre cĂ©lĂšbre aussi son 95e anniversaire, en : l'ancien ministre Georges Bonnet, son prĂ©sident, ainsi qu'Alphonse Juin et Henri Massis louent ses hauts faits et le prĂ©sentent comme un « grand serviteur de l'État » et un « dĂ©fenseur de l'Occident chrĂ©tien »[121].

Jusqu'Ă  son dĂ©cĂšs, Weygand milite pour la rĂ©habilitation du marĂ©chal PĂ©tain et de sa mĂ©moire, comme prĂ©sident d'honneur de l'Association pour dĂ©fendre la mĂ©moire du marĂ©chal PĂ©tain (ADMP), de sa fondation Ă  son dĂ©cĂšs en 1965[122]. Il est notamment actif Ă  l'occasion du centenaire de la naissance du marĂ©chal en 1956 : il prĂ©side son comitĂ© et participe aux cĂ©rĂ©monies organisĂ©es par l'ADMP. Ces cĂ©rĂ©monies, selon Weygand, cĂ©lĂšbrent l’action de PĂ©tain Ă  Verdun mais aussi durant l’Occupation — celle d’un homme Ă  qui la France a donnĂ© un pouvoir « lĂ©gitime s’il en fut », qui a menĂ© la « tĂąche gigantesque » qui lui a Ă©tĂ© confiĂ©e, jusqu’au « martyre ». Avec aussi des prĂ©occupations plus actuelles puisque Weygand appelle Ă  se tourner « vers l’Afrique du Nord oĂč tant de nos soldats et de nos Chefs mĂšnent (
) une lutte ingrate et sans merci de la part de nos adversaires »[123].

Il patronne l’une des manifestations de la trĂšs anticommuniste Union pour la dĂ©fense des peuples opprimĂ©s (UDPO) de François de Romainville en 1953, et collabore Ă  son pĂ©riodique, Exil et libertĂ© dans les annĂ©es 1950[124]. Il renoue aussi avec le Cercle Fustel de Coulanges reconstituĂ© ; il prĂ©side son premier banquet de l'aprĂšs-guerre en 1954[125].

Il est également président d'honneur d'autres associations :

  • Les « AmitiĂ©s franco-espagnoles », association fondĂ©e en 1951 et prĂ©sidĂ©e par Henri Massis avec comme vice-prĂ©sidents Gustave Thibon et le banquier royaliste Marcel Wiriath[126] - [127].
  • Le Cercle Lyautey, un petit groupement de jeunes[128].
  • L'Association universelle des Amis de Jeanne d'Arc, Ă  partir de 1953.
  • Le Centre d'Ă©tudes politiques et civiques (CEPEC), dĂšs sa fondation en 1954. C'est un club de rĂ©flexion patronal oĂč l'on retrouve RenĂ© Gillouin, aux cĂŽtĂ©s de patrons pĂ©tainistes comme Georges Laederich, en relation avec Weygand depuis l'avant-guerre, et d'intellectuels catholiques tel Louis Salleron. Le CEPEC, comme aussi l'Union des intellectuels indĂ©pendants (mais plus discrĂštement), cĂ©lĂšbre son 90e anniversaire en 1957, au Cercle militaire, avec une journĂ©e d'hommage qui attira 500 personnes pour le banquet et plusieurs centaines d'autres personnes[129]. Avec les dirigeants du CEPEC, il cosigne un appel au lendemain du coup d'État du 13 mai 1958 dĂ©clarant qu'« aucune mĂšre ou Ă©pouse ne pourrait voir un factieux dans celui qui la dĂ©fend en AlgĂ©rie »[130].

Un héraut de la droite catholique traditionnelle

Membre du comité d'honneur du Comité pour la sauvegarde des lieux saints[131], c'est un habitué des séances de rentrée de l'Institut catholique de Paris, aux cÎtés de Mgr Feltin[132].

Il cosigne en 1956 un manifeste invitant tous les Français Ă  se grouper « en face du dĂ©ferlement mondial de la vague matĂ©rialiste et marxiste » pour combattre jusqu'au bout « pour leur foi et leur foyer », aux cĂŽtĂ©s de personnalitĂ©s de la droite catholique comme Gustave Thibon, LĂ©on BĂ©rard ou Henry Bordeaux[133]. Il prĂ©side en mai de la mĂȘme annĂ©e des « journĂ©es d'Ă©tudes civiques » consacrĂ©es Ă  Jeanne d'Arc Ă  l'occasion des cĂ©rĂ©monies en l'honneur de la sainte, cĂ©lĂšbre l'alliance traditionnelle entre catholicisme et patriotisme, dans le contexte de « l'abaissement de la France » et du « glissement de l'État » : « Restons fidĂšles Ă  Dieu, au patriotisme dont elle nous a lĂ©guĂ© la leçon, simple, humain, sain, dĂ©gagĂ© de toutes subtiles discussions, inconditionnel. (
) Affirmons notre foi dans la vocation chrĂ©tienne et civilisatrice de la France »[134]. Il fonde en 1957 et prĂ©side une Ă©phĂ©mĂšre Alliance Jeanne d'Arc, plus politique, avec Gustave Thibon, AndrĂ© Frossard, LĂ©on BĂ©rard, Marc RiviĂšre, Jean de Bronac : elle entend faire de Jeanne d'Arc « la championne de l'AlgĂ©rie française », selon les mots de Michel Winock, elle veut se consacrer « Ă  la dĂ©fense de l'honneur français, qui est exactement fonction de la fidĂ©litĂ© Ă  Dieu des hommes et des institutions »[135]. Dans ses rĂ©unions, Weygand fustige « ceux qui appellent colonialisme ce qui n'est que la civilisation ». Selon lui, le « meneur de jeu » en AlgĂ©rie est communiste : « On assiste Ă  une vaste manƓuvre de Moscou, dont le but est de tourner la dĂ©fense occidentale par le Sud ». Il appelle Ă  « sanctionner les dĂ©faitistes et les traĂźtres » et trouve lĂ©gitime que l'armĂ©e française pourchasse les « rebelles » dans leurs repaires, fussent-ils Ă  l'Ă©tranger (allusion Ă  la Tunisie et au Maroc)[136]. Il adresse un message aux chrĂ©tiens d'AlgĂ©rie dans lequel il dĂ©nonce « un effort persĂ©vĂ©rant, qui trouve des complices en France, et mĂȘme parmi les chrĂ©tiens, (et qui) tĂąche de sĂ©parer l'AlgĂ©rie de la patrie ». Il note aussi : « S'il a Ă©tĂ© commis des excĂšs, la conscience ne saurait les approuver, mais elle ne peut pas ignorer le climat de terreur et de provocation suscitĂ© par les ennemis de la France ». Des mots qui tranchent avec les dĂ©clarations de l'Ă©piscopat français, ce que Weygand assume[137].

Il soutient en 1959 l'action de Georges Sauge, qui a fondĂ© avec Jean Damblans le Centre d’études supĂ©rieures de psychologie sociale (CESPS), une officine anticommuniste de la mouvance « nationale-catholique »[138]. Il appuie ensuite la « CitĂ© catholique » du militant catholique contre-rĂ©volutionnaire Jean Ousset : il prĂ©side son congrĂšs de 1960[139] et, avec le colonel RĂ©my, Henri Massis, Gustave Thibon, Michel de Saint-Pierre, Gilbert Tournier, le marĂ©chal Alphonse Juin et le dĂ©putĂ© Édouard FrĂ©dĂ©ric-Dupont, co-signe une dĂ©claration collective en faveur de la CitĂ© catholique en 1962[140]. Weygand est « attachĂ© Ă  la tradition, (et) il s’effrayait des consĂ©quences d’une Ă©volution trop rapide de la liturgie ou des environnements du dogme ; il dĂ©plorait l’indĂ©pendance du jeune clergĂ© »[141]. Il aurait d’ailleurs dĂ©clarĂ© Ă  l’amiral Gabriel Auphan, aprĂšs avoir lu une nouvelle attaque contre la religion catholique traditionnelle : « Si j’étais en Ăąge de me refaire une carte de visite, je mettrais simplement : « Weygand, intĂ©griste »[142] ».

Mort et obsĂšques

À sa mort en 1965, Ă  98 ans, il est le doyen d'Ăąge et d'Ă©lection de l'AcadĂ©mie française. DĂ©savouant son ministre Pierre Messmer, le gĂ©nĂ©ral de Gaulle refuse qu'une cĂ©rĂ©monie solennelle[85] se tienne aux Invalides.

Une foule nombreuse (entre huit et dix mille personnes)[143] afflue Ă  ses obsĂšques en l'Ă©glise Saint-Philippe-du-Roule (8e arrondissement de Paris), le , conduite par l'Ă©pouse du marĂ©chal Juin et les veuves des marĂ©chaux de Lattre de Tassigny et Leclerc, en prĂ©sence d'une quarantaine de gĂ©nĂ©raux, dont le gouverneur militaire de Paris[Note 5] — mais aucun des quatre chefs d'Ă©tat-major gĂ©nĂ©raux — d'une vingtaine d'acadĂ©miciens[Note 6], du prĂ©sident du conseil municipal de Paris, Pierre Lyautey, de l'avocat de PĂ©tain et animateur de l'ADMP Jacques Isorni, d'Édouard Bonnefous, de Pierre-Christian Taittinger, d'Édouard FrĂ©dĂ©ric-Dupont, tout comme de Jean-Louis Tixier-Vignancour — le candidat « AlgĂ©rie française » Ă  la prĂ©sidence de la RĂ©publique et ancien ministre de Vichy entre 1940 et 1941 —, accompagnĂ© de Jean Dides et du colonel Jean-Robert Thomazo[Note 7]. Parmi la foule, beaucoup de « Pieds-noirs », des jeunes et des quinquagĂ©naires arborant la Francisque. Le gĂ©nĂ©ral Jean Touzet du Vigier (vice-prĂ©sident du CEPEC) rendit l'hommage funĂšbre sur le parvis de l'Ă©glise : « Certes, nous aurions souhaitĂ© rappeler ces hauts sommets de votre carriĂšre militaire dans un cadre rĂ©servĂ© aux gloires militaires », dit-il. « Un torrent d'ovations lui coupa la parole » selon le journaliste de L'Aurore[144]. Le discours d'hommage de Jean Paulhan, en tant que directeur de l'AcadĂ©mie française, est en revanche huĂ© par une partie de l'assistance[145].

Dans un billet du Monde, Hubert Beuve-MĂ©ry rĂ©suma le sentiment d'une partie de l'opinion : « On peut n'avoir en rien partagĂ© les idĂ©es du disparu
 il n'en reste pas moins aurĂ©olĂ© de la gloire des vainqueurs de 14-18. Chicaner Ă  ce compagnon de Foch, grand-croix de la LĂ©gion d'honneur et mĂ©daillĂ© militaire, une simple messe de Requiem dans cette mĂȘme Ă©glise (Les Invalides) oĂč tant de lieutenants font bĂ©nir leurs jeunes amours apparaĂźt comme un geste sans grandeur, une injustice, une faute et l'on craint que des rancunes personnelles n'y aient plus de part que la raison d'État ». Ont protestĂ© dans la presse contre le « refus des Invalides » Gilbert Cesbron (Le Figaro du ) ou le gĂ©nĂ©ral Paul Vanuxem — « l'injure est faite Ă  la nation, l'injure est faite Ă  l'armĂ©e » (dans Aux Écoutes du ) tandis que d'autres ont brossĂ© un portrait flatteur de Weygand dans La France catholique (Jean Guitton, Jean de FabrĂšgues, le marĂ©chal Juin, Henri Massis, le gĂ©nĂ©ral Chambe), Aspects de la France (Xavier Vallat et Gustave Thibon), Les Nouvelles littĂ©raires (le duc de LĂ©vis-Mirepoix), La Revue des deux Mondes (Claude-Joseph Gignoux), etc.[146].

Maxime Weygand est inhumĂ© au cimetiĂšre Saint-Charles de Morlaix, oĂč il possĂ©dait un manoir[Note 8], le . Deux mille personnes assistĂšrent Ă  ses obsĂšques, dont les autoritĂ©s locales (le prĂ©fet du FinistĂšre, le sous-prĂ©fet de Morlaix, le prĂ©fet maritime, le maire de Morlaix, Jean Le Duc, etc.), l'Ă©vĂȘque du diocĂšse Mgr Fauvel, des gĂ©nĂ©raux (Lenormand, vice-prĂ©sident de la Saint-Cyrienne, Touzet du Vigier, qui prononce une allocution au nom de la Saint-Cyrienne et de l'Union nationale de la cavalerie, Declerck), les prĂ©sidents de l'UNC du FinistĂšre et des CĂŽtes-du-Nord, Me Jean Lemaire, avocat de PĂ©tain, Pierre Henry, secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l'ADMP, etc.[147].

L’annĂ©e suivante, cependant, ce refus des Invalides fut rĂ©parĂ©. Le ministre des ArmĂ©es, Pierre Messmer, autorisa l’accĂšs Ă  l’église Saint-Louis des Invalides pour une messe de requiem, cĂ©lĂ©brĂ©e le , et prĂ©sidĂ©e par Mgr Brot, Ă©vĂȘque auxiliaire de Paris. 23 associations d’anciens combattants ou groupements que Weygand protĂ©geait, encourageait ou prĂ©sidait l’organisĂšrent, insistant « sur le recueillement qui doit imprĂ©gner » la cĂ©rĂ©monie et priant les assistants « de se refuser Ă  toute initiative qui serait de nature » Ă  la troubler. Une carte strictement personnelle d’invitation fut exigĂ©e Ă  l’entrĂ©e. Y assistĂšrent le prĂ©sident du CEPEC et des personnalitĂ©s comme Wladimir d’Ormesson, Pierre Lyautey ou Jean Borotra[148].

DĂ©corations

Décorations françaises

DĂ©corations Ă©trangĂšres

Publications

  • Le MarĂ©chal Foch, Firmin-Didot, 1929 (brochure de 49 p.).
  • Turenne (Henri de la Tour d'Auvergne, vicomte de), Paris, Flammarion, coll. Les grands cƓurs, 1929, 288 p. (Consulter des extraits en ligne.
  • Le , Paris, Flammarion, coll. Les belles fĂȘtes, 1932.
  • Histoire militaire de Mohammed Aly et de ses fils, 2 vol., Imprimerie Nationale, 1936.
  • Comment Ă©lever nos fils ?, Paris, Flammarion, 1937, 46 p. (Consulter des extraits en ligne).
  • La France est-elle dĂ©fendue ?, Paris, Flammarion, 1937, 48 p. (Lire en ligne).
  • Histoire de l'armĂ©e française, Flammarion, 1938 ; rĂ©Ă©ditĂ©e en 1953 et 1961.
  • Foch, Flammarion, 1947.
  • Le gĂ©nĂ©ral FrĂšre - Un chef, un hĂ©ros, un martyr, Paris, Flammarion, 1949, 270 p. (Consulter des extraits en ligne).
  • MĂ©moires, Flammarion, parus de 1950 Ă  1957 en 3 volumes :
    • Tome I : IdĂ©al vĂ©cu. 1953.
    • Tome II : Mirages et rĂ©alitĂ©s. 1957.
    • Tome III : RappelĂ© au service. 1950.
  • Forces de la France, Boivin (collection Vocation de la France), 1951.
  • ...Et que vive la France !, La Colombe, 1953.
  • En lisant les mĂ©moires du GĂ©nĂ©ral de Gaulle, Flammarion, 1955.
  • L'Arc de Triomphe de l’Étoile, Flammarion, 1960.
  • L'ArmĂ©e Ă  l'AcadĂ©mie, Wesmael-Charlier (collection Les Quarante par les Quarante), 1962.
  • L'Oncle chinois, inachevĂ©, 1962.
  • Lettres inĂ©dites relatives aux testaments de Leurs MajestĂ©s le roi Louis XVI et la reine Marie-Antoinette, 1965.


Bibliographie

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Biographies

  • Bernard Destremau (prĂ©face de Jean Guitton), Weygand, Paris, Perrin, 1989 et plusieurs Ă©ditions ultĂ©rieures.
  • FrĂ©dĂ©ric Guelton, « Le GĂ©nĂ©ral Weygand et l'Allemagne, 1930-1935 », Francia, Sigmaringen, Jan Thorbecke, nos 22/3,‎ , p. 23-41 (lire en ligne).
  • Dominique Paoli, Maxime ou le secret de Weygand, Bruxelles, Racine, 2003.
  • Guy RaĂŻssac, Un gĂ©nĂ©ral dans la tourmente, Paris, Albin Michel, 1963.
  • Max Schiavon, Weygand. L'intransigeant, Tallandier, , 592 p. (ISBN 979-10-210-1450-3, lire en ligne).
  • Jacques Weygand, Weygand, mon pĂšre, Paris, Flammarion, 1970.
  • (en) Philip Charles Farwell Bankwitz, Maxime Weygand and Civil-Military Relations in Modern France, Harvard University press, coll. « Harvard Historical Studies » (no 81), , XVI-445 p. (ISBN 978-0-674-55701-7, prĂ©sentation en ligne).
  • (en) Anthony Clayton, General Maxime Weygand, 1867-1965 : Fortune and Misfortune, Indiana University Press, 2015 (ISBN 978-0-253-01585-3).
  • Weygand au Liban (1924). France Syrie et Liban 1918-1946, de Nadine MĂ©ouchy, chapitre 3 Le Mandat Ă  l’épreuve des passions françaises: l'affaire Sarrail (1925) Presses de l’Ifpo, Institut français d'Ă©tudes arabes de Damas, annĂ©e 2002, 436 pages. EAN (Édition imprimĂ©e) 9782901315773

Weygand en Pologne

  • Edgar Vincent d'Abernon, La dix-huitiĂšme bataille dĂ©cisive du monde : Varsovie, 1920, Pression de Hyperion, 1977 (ISBN 0883554291).
  • Piotr Wandycz, Le GĂ©nĂ©ral Weygand et la bataille de Varsovie, Journal d'Affaires de l'Europe centrale, 1960.
  • Norman Davies, White Eagle, Red Star: The Polish-Soviet War, 1919-20 (Aigle Blanc, Étoile Rouge : la guerre polono-soviĂ©tique, 1919-20), Pimlico, 2003 (ISBN 0712606947).

Weygand pendant la Seconde Guerre mondiale

  • Henri Michel, Vichy, annĂ©e 40, chapitre IX : « Weygand contre de Gaulle », Laffont, Paris, 1967.
  • Jean-Pierre AzĂ©ma (dir.) et François BĂ©darida (dir.), Le rĂ©gime de Vichy et les Français, Paris, Fayard, coll. « Pour une histoire du XXe siĂšcle », , 788 p. (ISBN 2-213-02683-1, prĂ©sentation en ligne).
  • Gerard Boulanger "A mort, la Gueuse, comment Petain liquida la RĂ©publique, a Bordeaux, 15,16 et , Paris, Calmann-levy, 2008, 378 p. (ISBN 2-7021-3650-8)
  • Jean-Pierre Richardot "100 000 morts oubliĂ©s. La Bataille de France 10 mai-25 Juin 1940". Editions Le Cherche-Midi. 480 p. (ISBN 2749106443)
  • Yves Maxime Danan (prĂ©f. C.-A. Colliard), La vie politique Ă  Alger de 1940 Ă  1944, Paris, Librairie gĂ©nĂ©rale de droit et de jurisprudence, coll. « BibliothĂšque de droit public » (no LIII), , VI-348 p. (prĂ©sentation en ligne), [prĂ©sentation en ligne].
  • William Langer, Le jeu amĂ©ricain Ă  Vichy, Plon, Paris, 1948.
  • William L. Shirer La Chute de la III eme RĂ©publique. Une enquĂȘte sur la dĂ©faite de 1940. Editions Pluriel Histoire. (ISBN 9782010162121)
  • Jean-Louis CrĂ©mieux-Brilhac, Les Français de l'an 40, vol. 1 : La guerre, oui ou non ?, Paris, Gallimard, coll. « La Suite des temps », , 740 p. (ISBN 2-07-071897-2, prĂ©sentation en ligne).
  • GĂ©nĂ©ral Albert Merglen, : L'annĂ©e de la Honte, L'Harmattan, Paris, 1993.
  • Georges Hirtz, Weygand, AnnĂ©es 1940-1965, Georges Hirtz, 2003.
  • Robert Paxton (trad. de l'anglais par Pierre de Longuemar, postface Claude d'Abzac-Epezy), L'ArmĂ©e de Vichy : le corps des officiers français, 1940-1944 [« Parades and Politics at Vichy : the French Officer Corps under Marshall PĂ©tain »], Paris, Tallandier, , 586 p. (ISBN 2-84734-139-0, prĂ©sentation en ligne).
    RĂ©Ă©dition : Robert Paxton (trad. de l'anglais par Pierre de Longuemar, postface Claude d'Abzac-Epezy), L'ArmĂ©e de Vichy : le corps des officiers français, 1940-1944 [« Parades and Politics at Vichy : the French Officer Corps under Marshall PĂ©tain »], Paris, Éditions du Seuil, coll. « Points Histoire » (no 352), , 586 p. (ISBN 2-02-067988-4, prĂ©sentation en ligne).

Notes et références

Notes

  1. Hortense Joséphine Denimal, blanchisseuse de linge, née à Cambrai le , fille de Constant Joseph Denimal, jardinier et de Marie Barbe Joséphine Dumont domiciliée à Courbevoie avait épousé à Bruxelles en premiÚres noces le et alors qu'il était déjà gravement malade, Emmanuel Félix Vandievoet (son prénom usuel était Félix), carrossier, né à Bruxelles le 1er mars 1823, fils de Joseph Van Dievoet, carrossier, et de Marie ThérÚse Joseph Schalier, et issu d'une modeste famille ouvriÚre bruxelloise qui de charrons étaient devenus carrossiers rue de Schaerbeek, décédé à Bruxelles le à 25 ans et enterré dans le caveau de cette famille de carrossiers à Bruxelles. Lors de leur mariage, ils reconnurent Henriette Louise Constance Van Dievoet, née à Paris le 11 janvier 1846. Hortense Denimal, devenue veuve quelques jours aprÚs son mariage, et alors blanchisseuse de linge, se remariera, prÚs de dix ans plus tard, à Saint-Josse-ten-Noode le 2 avril 1857, à Jean Joseph Leroy ou Le Roy, employé, sabotier en 1884, domicilié à Saint-Josse-ten-Noode, né à Bruxelles le , fils de Jean Joseph Leroy, sellier, et de Jeanne Catherine Heynen, blanchisseuse de linge.
  2. de Nimal, pseudonyme qui n'est autre qu'une légÚre modification de Denimal, nom de jeune fille de sa tutrice, l'épouse de M. Cohen.
  3. Alain Pierre Touzet du Vigier est le pÚre de Jean Touzet du Vigier (1888-1980) qui était sous les ordres du capitaine de Gaulle en Pologne en 1920 au sein de la mission militaire française, et futur général lors de la Seconde Guerre mondiale. Il s'avÚre qu'en 1920, Weygand, alors général, était également en Pologne, mais dans le cadre de la mission diplomatique interalliée (présente quant à elle sur une trÚs courte durée).
  4. Saint-Cyrien, Jacques Weygand atteindra le grade de chef d'escadron mais quittera l'armée aprÚs la Libération.
  5. Parmi la quarantaine de gĂ©nĂ©raux prĂ©sents Ă  ses obsĂšques, on peut citer les gĂ©nĂ©raux Beaufre, BĂ©thouart, Boyer de la Tour, Carpentier, Demetz, Ely, KƓnig, Lorillot, Guillaume de Montsabert, Noiret, Vanuxem. Le gĂ©nĂ©ral Dodelier, gouverneur militaire de Paris, et le gĂ©nĂ©ral de Menditte, inspecteur de la cavalerie, Ă©taient prĂ©sents Ă  titre personnel, et du fait de leurs fonctions, avec l'accord du ministre et de leurs supĂ©rieurs, mais sans les reprĂ©senter.
  6. Parmi les académiciens présents à ses obsÚques, Maurice Genevoix, Daniel-Rops, Wladimir d'Ormesson, Maurice Garçon, Marcel Pagnol, Henri Troyat, Carcopino, Jacques Rueff, Jean Guéhenno, Henri Massis, André François-Poncet, Jean Guitton, André Maurois, le pasteur Boegner, Jean Rostand. Jean Paulhan, en tant que directeur de l'Académie, prononça un éloge, mais il fut hué car on jugea inconvenant qu'il rappelle que Weygand « était né à Bruxelles de pÚre et mÚre inconnus ».
  7. Quelques jours plus tard, lors d'un rassemblement politique de Tixier-Vignancour à la Mutualité pour protester contre l'attitude du Gouvernement lors des obsÚques de Weygand, des jeunes gens manifestent aux cris de « de Gaulle assassin » et « Tixier au pouvoir » : Feuille d'avis de Neuchùtel, .
  8. Maxime Weygand avait acheté à Morlaix en 1920, le manoir de Coat Amour, sur les conseils de Foch qui possédait également un manoir non loin. La propriété resta dans la famille Weygand jusqu'en 1987.

Références

  1. « https://francearchives.fr/fr/file/ad46ac22be9df6a4d1dae40326de46d8a5cbd19d/FRSHD_PUB_00000355.pdf »
  2. Albert Duchesne, ouvrage cité ci-dessous, p. 438, Comment et quand est née la légende Weygand ? : aucune allusion à une naissance princiÚre ou royale n'existe avant la fin de la Grande Guerre. La légende proviendrait simplement des circonstances curieuses de sa naissance, et de la quasi paronymie entre les noms Vaughan (qui était le nom de Blanche Delacroix, dite la baronne de Vaughan, maßtresse de Léopold II que ce dernier épousa religieusement sur son lit de mort) et Weygand, d'autant que celui-ci se prononce Végand en France.
  3. Dominique Paoli, Maxime ou le secret Weygand, Éditions Racine, Bruxelles, 2003 (ISBN 978-2873863012).
  4. Maximiliano y Carlotta, Mexico 1987.
  5. Albert Duchesne, De qui le général Weygand était-il le fils ? (note critique), dans Revue belge de Philologie et d'Histoire, 1970, 48-2, page 420, à lire en ligne sur Persée .
  6. Raymond Tournoux, PĂ©tain et de Gaulle, Paris, Ă©d. Plon 1960 p. 275 (voir aussi du mĂȘme auteur PĂ©tain et la France, La Seconde Guerre mondiale, 1980).
  7. Pour Albert Duchesne, op. cit., p. 422, il n'y a dans ce courrier que des "on-dit" car il s’agit d’une lettre, datĂ©e de NĂźmes, du 19 mars 1968, appartenant Ă  M. Ch. Fouvez Ă  qui la lettre a Ă©tĂ© adressĂ©e par M. J. Gaultier. D’aprĂšs cette lettre, l’oncle dĂ©funt d’un certain M. Jean Gaultier, qui Ă©tait apparentĂ© Ă  la famille de Joachim Murat, aurait rencontrĂ© Weygand vers 1906 chez la comtesse de Flandre, et celle-ci lui aurait confirmĂ© la maternitĂ© de sa belle-sƓur, tout en taisant le nom du pĂšre !. Aucune crĂ©dibilitĂ© ne peut donc ĂȘtre attachĂ©e Ă  une telle lettre.
  8. Page présentant, parmi d'autres, le colonel van der Smissen photographié par Ghémar frÚres, page présentant un livre sur Weygand avec ce dernier en couverture.
  9. Voyez l'article de Christian Laporte, dans le journal La Libre Belgique du 16 décembre 2008 sous le lien .
  10. Article « Qui furent les parents de Maxime Weygand ? » basé sur le livre de Dominique Paoli, , sur dhnet.be.
  11. Philippe de Gaulle, Mémoires, Plon, coll. « Bouquins », , +194
  12. Albert Duchesne, historien, fut conservateur au Musée royal de l'Armée et de l'Histoire militaire de Bruxelles de 1945 à 1977 et écrivit plusieurs études en relation avec l'histoire militaire du Royaume de Belgique.
  13. Gilbert Bloch, Jacques Denimal, Les curieux débuts (1885 - 1888) de la carriÚre du futur général Weygand, dans Revue belge d'histoire militaire, XXXI - 1/2, mars - juin 1995, pages 1 à 42.
  14. Albert Duchesne, Le mystÚre Weygand enfin résolu, dans Historama, octobre 1984, pages 33 à 39, ainsi que Albert Duchesne, De qui le général Weygand était-il le fils ? (note critique), dans Revue belge de Philologie et d'Histoire, 1970, 48-2, pages 416 à 455, à lire en ligne sur Persée .
  15. Le divorce Ă©tait interdit en France jusqu'Ă  la loi Naquet de 1884 et David de LĂ©on Cohen n'aurait pas pu divorcer de sa premiĂšre Ă©pouse avant cette loi et Ă©pouser plus rapidement sa seconde Ă©pouse.
  16. Gilbert Bloch, Jacques Denimal, Les curieux débuts... : Virginie Saget, de 1868 à 1873, est logée à Marseille.
  17. Pierre Quillard, Le monument Henry – Liste des souscripteurs classĂ©s mĂ©thodiquement et selon l'ordre alphabĂ©tique, Ă©d. Pierre-Victor Stock, Paris, 1899, chap. « L'ArmĂ©e », page 3 (vue 17 sur 718) : « Weygand, capitaine au 9e dragons » ; [PDF] [consultable en ligne sur le site gallica.bnf.fr (page consultĂ©e le 3 juillet 2009)] ; 18 listes publiĂ©es par La Libre Parole, entre le et le .
  18. Charles de Gaulle, MĂ©moires de guerre – L'Appel : 1940-1942 (Tome I), Ă©d. Plon, Paris, 1954 ; rĂ©Ă©d. Pocket, 1999 (nouvelle Ă©dition 2007) 440 p. (texte intĂ©gral) (ISBN 2266095269 et 978-2-266-09526-6), p. 53-56.
  19. CĂ©line Gervais, La Guerre polono-soviĂ©tique, 1919-1920, Lausanne, L'Âge d'Homme, , 145 p. (ISBN 2-7204-0104-8). Actes du colloque de l'Institut d'Ă©tudes slaves de Paris du . Discussion aprĂšs l'intervention portant sur « le rĂŽle du gĂ©nĂ©ral Weygand pendant la bataille de Varsovie » menĂ©e par le colonel Pierre Le Goyet ; Ă©change avec le gĂ©nĂ©ral polonais JĂłzef Jaklicz (pl), p. 38-40.
  20. P. Mazas, La politique française dans la question de la Haute Silésie, Paris 7, Mémoire Université de Paris 7,
  21. (en) Norman Davies, White Eagle, Red Star, rééd. Pimlico, Londres, 2003.
  22. Anna M. Cienciala, « The Rebirth of Poland (lecture notes) », 2002, rev. 2007 (consulté le )
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  24. Michel Junot, André Tardieu, p. 265.
  25. Bernard Destremeau, Weygand, Ă©d. Perrin, 1989, p. 243.
  26. StĂ©phane Giocanti, Maurras – Le chaos et l'ordre, Ă©d. Flammarion, 2006, p. 369
  27. Pertinax, Les fossoyeurs T II, New York, Editions de la maison française, , 316 pages, pages 26-27
  28. Le Temps, 30-5-1936 ; Le Journal des dĂ©bats, 19-2-1937, GĂ©rard Chauvy, Le drame de l’armĂ©e française, Pygmalion, 2010 (il cite le tĂ©moignage de Weygand du ), Jacques NobĂ©court, Le Colonel de La Rocque, Fayard, 1996
  29. Jean-François Colas, Georges Laederich (1898-1969) : le combat d'un industriel vosgien contre le Front populaire et le communisme, 1934-1939, dans les Annales de la Société d'émulation du département des Vosges, 2018, p. 58-59
  30. Selon Jacques Weygand, Weygand, mon pÚre, op. cit., p. 257-258). Mais selon lui, le Rassemblement national était un groupement fondé à Paris en 1937, une association vouée à la promotion sociale et à la formation professionnelle.
  31. Philippe Dagen et Philippe Dagen, « Pourquoi donc honorer Ă  Paris un peintre franquiste sans envergure ? », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  32. Cf. la page consacrée au fondateur des dßners parisiens des « Affinités françaises », qui rassemblent les « nationaux » : Louis de Fraguier. Ceux du comité Dupleix-Bonvalot ont été fondés par l'explorateur Gabriel Bonvalot.
  33. Le Temps, , La Revue des deux Mondes, Weygand, « L’armĂ©e d’aujourd’hui », ; Le Journal des dĂ©bats, 22-10-1938, 20-11-1938
  34. Audition de Weygand en 1946 dans GĂ©rard Chauvy, Le drame de l’armĂ©e française, op. cit.
  35. L'Écho d'Alger, 23/5/1937. Cf. aussi Le Journal, 23/5/1937, dĂźner du comitĂ© Dupleix-Bonvalot de mai 1937.
  36. Allocutions de Weygand à un dßner de la Belle France et à un dßner du comité Dupleix-Bonvalot. Cf. aussi: Revue des questions coloniales et maritimes, : dßner du comité Dupleix-Bonvalot sur « la grande pitié de l'école en France ».
  37. Cf. Jean-Michel Barreau, Vichy contre l’école de la RĂ©publique, Flammarion, 2001.
  38. Jean-François Colas, Georges Laederich (1898-1969) : le combat d'un industriel vosgien contre le Front populaire et le communisme, 1934-1939, op. cit., p. 81
  39. Jean-Michel Barreau, op. cit.
  40. La Journée industrielle, , L'Information financiÚre, économique et politique,
  41. Pertinax, Les fossoyeurs T II, New York, Editions de la maison française, , 316 p., page 25
  42. Jean-Paul Cointet, Les hommes de Vichy, L'illusion du pouvoir, Perrin, 2017
  43. L’HumanitĂ©, , La FlĂšche de Paris,
  44. "Le cas Weygand", Les Documents politiques, diplomatiques et financiers,
  45. Colonel de La Rocque, Pourquoi je suis républicain, Seuil, 2014, p. 155
  46. Max Schiavon, Weygand l'intransigeant, Tallandier, 2018
  47. Jean-Paul Cointet, Les hommes de Vichy, op. cit.
  48. Voir, par exemple : Paul-Marie de la Gorce, 39-45, Une guerre inconnue, p. 94, paragraphe « Faire la guerre à la Russie ? ».
  49. Schiavon 2018, chapitre 9, « Un généralissime dans la tourmente ».
  50. Winston Churchill, MĂ©moire de guerre, tome I, Taillandier, , p. 282
  51. Schiavon 2018, p. 272.
  52. Charles De Gaulle, MĂ©moires de guerre, tome I, Plon, , p. 48 et s.
  53. Centre national de Documentation pédagogique, « Jean de Lattre de Tassigny »
  54. Joseph Kessel, L’heure des chñtiments, Tallandier,
  55. « Le miracle de Dunkerque », sur Beaucoudray
  56. Olivier Wieviorka, « Une dĂ©faite inĂ©vitable ? Les causes de la dĂ©faite de 1940 (confĂ©rence) : Ă  partir de 37’15ÂŽÂŽ », sur Centre d'Histoire de la RĂ©sistance et de la DĂ©portation, (consultĂ© le )
  57. Max Schiavon, « Les relations entre hauts commandements français et britannique en 1939-1940 », Revue historique des armĂ©es, numĂ©ro 264,‎ , p. 59-74, Paragraphe 37 (lire en ligne)
  58. t. III « Rappelé au service »
  59. Jean-Luc Leleu, Françoise Passera et Jean Quellien, La France pendant la Seconde Guerre mondiale. Atlas historique, Fayard-ministÚre de la Défense, 2010, p. 41 sq.
  60. Crémieux-Brilhac 1990, p. 582-585.
  61. Crémieux-Brilhac 1990, p. 585.
  62. Crémieux-Brilhac 1990, p. 586.
  63. Raymond Cartier, La Seconde Guerre mondiale, Larousse-Paris Match, 1964, t. I, p. 130-131.
  64. « Chronologie militaire de Charles de Gaulle », sur le site charles-de-gaulle.org, consulté le .
  65. MĂ©moires de guerre, p. 59. Éric Roussel, Charles de Gaulle, p. 104, considĂšre que Weygand n'a pas dĂ©sobĂ©i aux ordres de Reynaud d'Ă©tudier la possibilitĂ© d'un repli sur l'Afrique du Nord, au contraire de ce qu'affirmera de Gaulle aprĂšs la guerre.
  66. MĂ©moires de guerre, tome I, p. 60.
  67. Winston Churchill, MĂ©moire de guerre, tome I, Taillandier, , p. 321
  68. voir Destremau, Weygand - Rappelé au service et Raissac, Un général dans la tourmente
  69. Charles de Gaulle, MĂ©moires de guerre – L'Appel, op. cit., p. 59-60.
  70. Winston Churchill, MĂ©moire de guerre, tome I, Taillandier, , p. 319 et s.
  71. Éric Roussel, Le Naufrage, Gallimard, 2009.
  72. Crémieux-Brilhac 1990, p. 590.
  73. Crémieux-Brilhac 1990, p. 591.
  74. Crémieux-Brilhac 1990, p. 592.
  75. Jean-Pierre Azéma, De Munich à la Libération, Seuil, 1979, rééd. Points-Seuil, 2002, p. 66.
  76. Charles de Gaulle, MĂ©moires de guerre – Le salut : 1944-1946 (tome III), Ă©d. Plon, Paris, 1959 ; rĂ©Ă©d. Pocket, 1999 (nouvelle Ă©dition 2006), 567 p. (texte intĂ©gral) (ISBN 2-266-16750-2 et 978-2266167505), p. 31-32.
  77. Crémieux-Brilhac 1990, p. 598, note.
  78. Éric Roussel, Le Naufrage, Gallimard, 2009, p. 41-42.
  79. Jean Monnet, MĂ©moires.
  80. Bernard Destremau, Weygand, Paris, Perrin, .
  81. gouvernement Philippe PĂ©tain et gouvernement Pierre Laval (5).
  82. (de) (fr) Eberhard JĂ€ckel, Frankreich in Hitlers Europa – Die deutsche Frankreichpolitik im Zweiten Weltkrieg, Deutsche Verlag-Anstalg GmbH, Stuttgart, 1966 ; traduction : La France dans l'Europe de Hitler (prĂ©face de Alfred Grosser, traduction de Denise Meunier), Ă©d. Fayard, coll. « Les grandes Ă©tudes contemporaines », 1968, 554 p., p. 63-65.
  83. Schiavon 2018, p. 400.
  84. Charles de Gaulle, MĂ©moires de guerre – L'Appel, op. cit., p. 331 : « Lettre [de rĂ©ponse] au gĂ©nĂ©ral Weygand », du .
  85. « Point d'histoire : à propos de Weygand par le général de Boissieu », article publié dans Point d'histoire, no 139, , sur charles-de-gaulle.org.
  86. Charles de Gaulle, MĂ©moires de guerre – L'Appel, op. cit., p. 90.
  87. CitĂ© par Paul Baudouin, Neuf mois au gouvernement, avril Ă  dĂ©cembre 1940, Éditions La Table Ronde, 1948, p. 224-225.
  88. Tome I, Robert Laffont, 1997, p. 436-437.
  89. Jean Monnet, MĂ©moires, Paris, Fayard, , 824 p., p. 212.
  90. Patrice Herreyre, « Le jour oĂč la carriĂšre de Weygand a failli s'achever Ă  Limoges », sur Le Populaire du Centre, (consultĂ© le ).
  91. « l'avion du grand chef s'Ă©crase Ă  Feytiat », le populaire du centre,‎ , p. 9
  92. Robert Paxton, L'armée de Vichy, 1966, traduction française, 2004, Tallandier, p. 240.
  93. Robert Frank, « Pétain, Laval, Darlan », dans La France des années noires, Seuil, 1993, rééd. 2000, t. I, p. 518-523.
  94. Thomas Chauvineau, « Madeleine Richou-Bihet, une française de l’ombre », France Inter,‎ (lire en ligne)
  95. Barnett Singer, Maxime Weygand: A Biography of the French General in Two World Wars, (lire en ligne), p. 128 et 180
  96. Maxime Weygand, Mémoires : rappelé au service, , p. 362, 399 et 407
  97. Jacques Cantier, L'Algérie sous le régime de Vichy, Odile Jacob, , p. 102
  98. Claude Faure, Aux services de la République : du BCRA à la DGSE, (lire en ligne), Chapitre 6 : renseignement et résistance en Afrique du Nord
  99. Dominique Venner, De Gaulle, la grandeur et le néant, Monaco, éd. du Rocher, 2004, p. 143.
  100. Georges Hirtz, Weygand, p. 112.
  101. Paris-presse, L'Intransigeant,
  102. Jacques Jourquin, Les marĂ©chaux de la grande guerre (1914-1918) : dictionnaire comparĂ© et portraits croisĂ©s, 14 18 Éditions, , 639 p. (lire en ligne)
  103. Dominique Venner, De Gaulle, la grandeur et le néant, Monaco, Le Rocher, 2004, p. 145,Paris-presse, L'Intransigeant, , "Weygand répond à de Gaulle"
  104. Article de la Revue des deux Mondes d', cité par Le Monde, .
  105. Michel Debré, Trois Républiques pour une France. Mémoires. Tome II - Agir 1946-1958, Albin Michel, 1988, p. 218-219, Le Monde, , Nouvelliste valaisan, , p. 2.
  106. Le Monde, , , Declaration of Atlantic unity d' avec ses signataires.
  107. Declaration of Atlantic unity de 1962, avec ses signataires.
  108. Le Monde, , , « Une lettre du général Weygand ».
  109. Le Monde, .
  110. Le Monde, , « Et maintenant ? »
  111. Le Monde, .
  112. Le Monde, .
  113. Le Monde, .
  114. Le Monde, .
  115. Philippe Kerrand, L'Ă©trange colonel RĂ©my, Champ Vallon, 2020
  116. Le Monde, , Weygand, « L'Euratom ». Cf. aussi Le Monde, , « Réflexions personnelles par le général Weygand », , « Et maintenant ? »
  117. Fédération, , « Pour ou contre l'armée européenne », avis de Weygand.
  118. Le Monde, .
  119. Le Monde, , .
  120. La Revue des deux Mondes, , Paris-presse, L'Intransigeant, .
  121. Guy RaĂŻssac, op. cit., p. 431, Les Études amĂ©ricaines, 1962, no 85.
  122. Le Monde, , , Feuille d'avis de Neuchùtel, , déclaration de Weygand.
  123. Le Monde, , , , Paris-presse, L'Intransigeant, , Centenaire du marĂ©chal PĂ©tain, 1856-1956, brochure de l’ADMP, 1956, L’Est rĂ©publicain, 27-4-1956 : cĂ©rĂ©monies de Verdun (en ligne sur le site consacrĂ© au gĂ©nĂ©ral HĂ©ring). Sur l’ADMP et ses prises de position, cf. Henry Rousso, « À contre-courant, l’Association pour dĂ©fendre la mĂ©moire du marĂ©chal PĂ©tain », dans Alfred Wahl (dir.), MĂ©moire de la Seconde Guerre mondiale, Metz, centre de recherche histoire et civilisation de l’UniversitĂ© de Metz, 1984, p. 111-123.
  124. Alain GuĂ©rin, Le gĂ©nĂ©ral gris, 1968, p. 482, collection d’Exil et libertĂ©.
  125. Cahiers du Cercle, .
  126. ABC, , Ibid., .
  127. Paris-presse, L’Intransigeant,
  128. Weygand, témoignages et documents inédits, éditions Résiac, 2006, Jacques Weygand, Weygand, mon pÚre, op. cit., p. 462
  129. La Revue des deux Mondes, , Paris-presse, L'Intransigeant,
  130. Le Monde, .
  131. La Revue des deux Mondes, , Weygand, mon pĂšre, op. cit., p. 463.
  132. Le Monde, , , , Nouvelles de l'Institut catholique, .
  133. Le Monde, .
  134. Le Monde, , Association universelle des Amis de Jeanne d'Arc, Patrie française et principes chrétiens, NEL, 1956 : contient son discours prononcé aux ArÚnes de LutÚce le , et ceux de Léon Bérard, Marcel Clément, Raoul Follereau, Georges Hardy, André Frossard, Xavier de Bourbon, etc. Cf. le site de cette association : amis-jeanne-darc.org.
  135. Partis, journaux et hommes politiques d'hier à aujourd'hui, Lectures françaises, , p. 510, Le Monde, , Cf. une lettre-circulaire de Weygand sur le site amis-jeanne-darc.org, L'Histoire, Michel Winock, « Jeanne d'Arc », , Michel Winock, Le XXe siÚcle idéologique et politique, Perrin, « Tempus », 2009.
  136. Le Monde, .
  137. Le Monde, 8/4/1957, 11/4/1957 : « Une lettre du général Weygand ».
  138. L’Ordre français, « Ă©chec au communisme », session nationale d'Ă©tude des 28 et (1959) : message de Weygand, Partis, journaux et hommes politiques d'hier Ă  aujourd'hui, Lectures françaises, , Le Monde, . Selon Pierre Milza (L'Europe en chemise noire, Fayard, 2002), Ariane Chebel d’Appollonia (L'ExtrĂȘme droite en France, Complexe, 1998, p. 296) et Anne-Marie Duranton-Crabol (Le temps de l'OAS, Complexe, 1995, p. 302), Weygand prĂ©side le CESPS, ce qui semble ĂȘtre en fait une erreur.
  139. Le Monde, , « M. Henri Massis et le général Weygand président le congrÚs de "la Cité catholique" ». Cf. Raphaëlle de Neuville, Jean Ousset et la Cité catholique, Dominique Martin Morin, 1998.
  140. Verbo, no 9-19, 1962, p. 127.
  141. Jacques Weygand, op. cit., p. 463.
  142. Amiral Auphan, Weygand chrétien, Itinéraires, no 93, mai 1965, p. 146.
  143. "Une foule nombreuse a assisté aux obsÚques du général Weygand", Le Monde,
  144. Les Dossiers du CEPEC, no 20, p. 9-18, Feuille d'avis de NeuchĂątel, , vidĂ©o des obsĂšques de Weygand sur le site British PatĂ©. Ont signĂ© le registre Ă  l'Ă©glise : le gĂ©nĂ©ral Pierre KƓnig, Louis Jacquinot, ministre d'État, Maurice Papon, prĂ©fet de police, Mgr. Pierre Veuillot, le gĂ©nĂ©ral Gouraud, Maurice Chevalier, Serge Lifar, Mmes Challe et Zeller, etc.
  145. Paris-presse, L'Intransigeant,
  146. Les Dossiers du CEPEC, no 20.
  147. Les Dossiers du CEPEC, no 20, p. 173-175.
  148. La Revue des deux Mondes, , Carton d’invitation : liste des associations invitantes : anciens du XXe corps, mĂ©daillĂ©s militaires, Union nationale de la cavalerie, de l’arme blindĂ©e et de chars, UNOR, CEDN, ORA, SNSOR, UNC et UNC-AFN, Parents des tuĂ©s, Fils des tuĂ©s, Écrivains combattants, AGMG, FARAC, Ceux de Verdun, FĂ©dĂ©ration de l’artillerie, Poilus d’Orient, DRAC, FĂ©dĂ©ration des anciens chasseurs, Rhin et Danube, CEF d’Italie, SSDN, Flandre-Dunkerque, Anciens combattants polonais.
  149. Dekret Wodza Naczelnego L. 2956 z 1921 r. (Dziennik Personalny z 1922 r. Nr 1, s. 11)
  150. Rozkaz Ministra Spraw Wojskowych L. 1882 z 12 lipca 1921 r. (Dziennik Personalny z 1921 r. Nr 32, poz. 1357)

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