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Louis Leprince-Ringuet

Louis Leprince-Ringuet, né le à AlÚs et mort le à Paris[1], est un physicien, ingénieur en télécommunications, historien des sciences et essayiste français.

Biographie

Famille

Louis Marie Edmond Leprince-Ringuet, fils de FĂ©lix Leprince-Ringuet, directeur de l'École des mines, et de Marie Stourm, petit-fils de RenĂ© Stourm, de l'Institut, et arriĂšre-petit-fils du sculpteur Victor Paillard, a Ă©tĂ© Ă©lĂšve Ă  l'École polytechnique (X1920N, sorti 28e en 1922 sur 205 Ă©lĂšves). Une bonne partie de sa famille est aussi issue de Polytechnique : Leprince-Ringuet, FĂ©lix Adrien Louis (X 1892 ; pĂšre ; 1873-1958), Leprince-Ringuet, Henri RenĂ© AndrĂ© (X 1899 ; oncle ; 1878-1961), Leprince-Ringuet, Jean Marie Gabriel (X 1923 ; frĂšre ; 1904-1992).)

Il se marie en 1929 avec Denise Paul-Dubois, petite-fille de Paul Dubois et d'Hippolyte Taine. Devenu veuf aprĂšs sept mois de mariage, il se remarie avec Jeanne Motte la mĂȘme annĂ©e. Ils auront ensemble sept enfants, dont Dominique Leprince-Ringuet qui se tuera en 1966 lors de l'ascension du mont Huascaran au PĂ©rou[2].

Études

Louis Leprince-Ringuet poursuit ses études à Supélec de 1920 à 1923, puis à Télécom Paris (promotion 1925, année de sortie)[3], avant de devenir ingénieur au Service des cùbles sous-marins.

Physicien, chercheur et enseignant

À partir de 1929, Louis Leprince-Ringuet travaille avec Maurice de Broglie au laboratoire de physique des rayons X. C'est grĂące Ă  ce dernier — qu'il qualifiera plus tard de « pĂšre spirituel » — qu'il commence Ă  travailler sur ce qui deviendra sa spĂ©cialitĂ©, la physique nuclĂ©aire. Il crĂ©e son propre laboratoire de physique nuclĂ©aire.

Dans la quĂȘte du mĂ©son nuclĂ©aire, Leprince-Ringuet dĂ©couvre une particule beaucoup plus massive en 1941. L'existence de cette particule est mise en doute, jusqu'Ă  la confirmation de l'existence du mĂ©son K+ par George Rochester (en) et Clifford Butler (en) en 1947[4] - [5].

Il enseigne la physique Ă  l'École polytechnique de 1936 Ă  1969 (succĂ©dant Ă  Charles Fabry) et au CollĂšge de France de 1959 Ă  1972. À partir de 1949, il est membre de l'AcadĂ©mie des sciences. En 1958, il obtient la nomination d'un 3e professeur de physique Ă  Polytechnique : Bernard Gregory.

Il est de 1951 à 1971 commissaire à l’Énergie atomique.

En 1953, il a inventé le terme « hypéron » pour désigner les particules plus lourdes qu'un nucléon[5] - [6].

Il obtient de nombreux titres de reconnaissance par ses pairs tels que plusieurs prix de l'AcadĂ©mie des sciences et de la SociĂ©tĂ© française de physique (prix FĂ©lix-Robin 1942). Il se dĂ©finit lui-mĂȘme comme physicien expĂ©rimentateur et accorde une grande importance Ă  l'expĂ©rimentation.

Catholique pratiquant, il réfléchit beaucoup aux relations entre la science et la religion. DÚs 1949, il est président de l'Union catholique des scientifiques français. En 1961, il devient membre de l'Académie pontificale des sciences.

Écrivain et vulgarisateur

Auteur de plusieurs livres (sur des sujets politiques et de société) et lauréat du prix littéraire Ève-Delacroix en 1958[7], Louis Leprince-Ringuet est élu membre de l'Académie française en 1966[7].

Il anime sur la premiÚre chaßne de télévision[8] un Quart d'heure de 1967 à 1969[9].

Activités dans la société

Louis Leprince-Ringuet a été président des Jeunesses musicales de France de 1971 à 1983.

Son engagement en faveur de l'Europe l'amĂšne Ă  ĂȘtre prĂ©sident de l'Organisation française du Mouvement europĂ©en de 1974 Ă  1990.

La Fondation Louis Leprince-Ringuet, actuellement intégrée dans la fondation Mines-Télécom, avait pour but de promouvoir recherche et enseignement de Télécom Paris. Elle avait une plaque dans le hall cÎté rue Barrault des anciens locaux à Paris.

Divers

On peut aussi citer ses passions pour deux autres domaines oĂč son talent Ă©tait reconnu : la peinture[10] - [11] (il a Ă©tĂ© prĂ©sident-fondateur de Arplastix) et le tennis[12] - [13].

Fumeur de pipe, il attribuait sa longévité à sa consommation quotidienne de pommes[14].

Il est inhumé au cimetiÚre de Courcelles-Fremoy[15].

Fiction

Louis Leprince-Ringuet a joué son propre rÎle dans Pauline et l'Ordinateur, le film de Francis Fehr sorti en 1978[16].

Liens entre les membres de la famille

  • Paul François Martin Pierre Leprince ( Ă  Laval - ) x le Ă  Laval Jeanne Jarry (1771-1840)

Distinctions et hommages

Professeur honoraire au CollĂšge de France et Ă  l'École polytechnique, membre de l'AcadĂ©mie française, membre de l'AcadĂ©mie des sciences en 1949 dans la section Physique. Membre non rĂ©sidant de l'AcadĂ©mie de NĂźmes[17].

Son nom a été donné à un collÚge à La Fare les Oliviers (Bouches du RhÎne) et également à Genas (RhÎne). Le Laboratoire Leprince-Ringuet, qu'il a fondé en 1936, a également été nommé en son honneur en 2002, étant auparavant connu sous le nom de Laboratoire de physique nucléaire des hautes énergies (LPNHE-X).

Il est Ă©galement mentionnĂ© de façon assez transparente dans la chanson Alligators 427 d'Hubert-FĂ©lix ThiĂ©faine oĂč le chanteur dit : « sur mon compteur Ă©lectrique, j'ai le portrait du Prince Ringard ».

Ouvrages

  • 1933 : Les Transmutations artificielles (Hermann)
  • 1937 : Cours de physique de l'École polytechnique (avec rĂ©visions annuelles) (École polytechnique)
  • Les rayons cosmiques: les mĂ©sotons (prĂ©f. Maurice de Broglie, nouvelle Ă©dition en 1949 dans la mĂȘme collection avec le titre:"Les rayons cosmiques: les mĂ©sons"), Paris, Albin Michel, coll. « Sciences d'aujourd'hui », , 373 p. (BNF 32375116)
  • 1952 : Les Inventeurs cĂ©lĂšbres (en collaboration avec son pĂšre, FĂ©lix Leprince-Ringuet) (Editio)
  • 1956 : Des Atomes et des hommes (Fayard)
  • 1957 : Les Grandes DĂ©couvertes du XXe siĂšcle (en collaboration) (Larousse)
  • 1959 : Cours de physique nuclĂ©aire au CollĂšge de France (cours publiĂ© chaque annĂ©e par le laboratoire du CollĂšge de France)
  • 1963 : collection de vulgarisation « Le Bilan de la Science » (direction de cette collection)
  • 1965 : La Science contemporaine. Les Sciences physiques et leurs applications (en collaboration, 2 tomes) (Larousse)
  • 1973 : Science et Bonheur des hommes (Flammarion)
  • 1976 : Leprince-Ringuet -- Le bonheur de chercher, interview par Jean Puyo, Le centurion, (ISBN 2-7654-0142-X)
  • 1978 : Le Grand Merdier ou l'espoir pour demain ? (Flammarion)
  • 1981 : La Potion magique (Flammarion)
  • 1982 : L'Aventure de l'Ă©lectricitĂ© (Flammarion)
  • 1985 : Les Pieds dans le plat (Flammarion)
  • 1991 : Noces de diamant avec l'atome (Flammarion)
  • 1996 : Foi de physicien (Bayard)

Notes et références

  1. Relevé des fichiers de l'Insee
  2. L'Écho rĂ©publicain de la Beauce et du Perche, 15 juillet 1966 : "Dominique Leprince-Ringuet, fils du savant, meurt aprĂšs avoir rĂ©ussi l'ascension du mont Huascaran. Une avalanche de neige et de pierres se dĂ©clencha. Dominique Leprince-Ringuet, violemment frappĂ© Ă  la tĂȘte, fut emportĂ© sans que ses comparses, eux-mĂȘmes en mauvaise posture, ait pu lui porter secours."
  3. Annuaire des anciens Ă©lĂšves de l'ENST.
  4. Anella Naizot, « La dĂ©couverte des mĂ©sons K dans les Alpes retranscrite par Jean Marc Richard », sur FĂ©dĂ©ration de Recherche AndrĂ© Marie AmpĂšre – UniversitĂ© de Lyon, (consultĂ© le )
  5. (en) Bernard Degrange, GĂ©rard Fontaine et Patrick Fleury, « Tracking Louis Leprince-Ringuet’s contributions to cosmic-ray physics », Physics Today, vol. 66, no 6,‎ , p. 8–8 (ISSN 0031-9228 et 1945-0699, DOI 10.1063/PT.3.1989, lire en ligne, consultĂ© le )
  6. (en) Olivier Ravel, « Early cosmic ray research in France », Hal,‎ (lire en ligne)
  7. « Louis LEPRINCE-RINGUET », sur www.academie-francaise.fr
  8. « PREMIER " QUART D'HEURE " DE M. LEPRINCE-RINGUET », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  9. Ph.D., « Louis Leprince-Ringuet, pionnier de la vulgarisation », Le Parisien,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  10. George Besson, « Jeanne Laillard, Dauchot, Leprince-Ringuet »; Les Lettres françaises, n°849, 10 novembre 1969.
  11. Emmanuel BĂ©nĂ©zit: Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, GrĂŒnd, 1999. Voir Louis Leprince-Ringuet au tome 8 page 548.
  12. Louis Leprince-Ringuet dans Revue Ă©conomique française Volumes 112-113 SociĂ©tĂ© de gĂ©ographie commerciale et d'Ă©tudes coloniales, 1990 « Je suis venu disputer les finales de diffĂ©rents Corps d'ArmĂ©e Ă  Paris ; j'ai battu un joueur classĂ© en seconde sĂ©rie, puis un autre, et je suis tombĂ© en demi-finale contre un certain Paul FĂ©ret
 »
  13. Louis Leprince-Ringuet Noces de diamant avec l'atome 1991 «  qui eurent lieu Ă  Paris, aprĂšs avoir passĂ© plusieurs tours je fus Ă©liminĂ© honorablement par le jeune Paul FĂ©ret
 »
  14. entretien avec Bernard Pivot dans Apostrophes
  15. CimetiĂšres de France et d'ailleurs
  16. « Louis Leprince-Ringuet », sur Allociné (consulté le ).
  17. https://academiedenimes.org/site/wp-content/uploads/2011/11/FB-Michel.pdf
  18. J.R. no 34 janvier 1951 ; no 200 ; no 210 1966 et notices de l'Académie des sciences.
  19. BO PTT 1954, 54 Cab 4, Page 21

Voir aussi

Liens externes

Bases de données et dictionnaires

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