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Union nationale des combattants

L'Union nationale des combattants (UNC) est une association d'anciens combattants français issue de la Première Guerre mondiale. Elle regroupe ceux qui ont porté les armes de la France, les veuves et orphelins de guerre et des membres associés.

Union nationale des combattants
Histoire
Fondation
Organisation
Fondateur
Président
Hervé Longuet (d) (depuis )
Secrétaire général
Alain Guth
Publication
La Voix du Combattant
Site web

Historique

Médailles de l'UNC, après 1918.

L'UNC a Ă©tĂ© fondĂ©e au lendemain de la Première Guerre mondiale, par le Père Daniel Brottier, aumĂ´nier militaire qui en a eu l'idĂ©e. Georges Clemenceau remet au premier trĂ©sorier de l’UNC la somme de 100 000 francs-or, provenant du don d’une mère, dont le fils est tombĂ© au combat. Le père Brottier se voit confier de nouvelles responsabilitĂ©s par sa congrĂ©gation et doit renoncer Ă  prĂ©sider l'UNC mais participe aux conseils d'administration jusqu'au avant de prendre la direction des Orphelins apprentis d'Auteuil.

En , il demande donc au général Léon Durand qui vient de quitter le service actif d'être le premier président de l'UNC. Ce dernier accepte la présidence en 1918 et propose la devise de l'UNC « Unis comme au front ». Il convoque l'assemblée constituante début 1919 et crée des sections locales dans toute la France y compris l'outre-mer.

L'UNC se fait connaître de la presse en . Les membres de son comité de patronage sont le cardinal Léon Adolphe Amette, le pasteur Couvé, le grand-rabbin Lévi, Maurice Barrès, Louis Barthou, Paul Beauregard, Léon Bourgeois, Charles Chenu, Alexandre Millerand, le général Paul Pau et l'abbé Émile Wetterlé[1].

Elle est reconnue d'utilité publique le [2]. Son but est double : il s'agit d'une part de faire reconnaître le droit à réparation des anciens combattants et plus généralement la reconnaissance de la nation envers ceux-ci et, d'autre part, de faire vivre le devoir de mémoire en participant aux commémorations et en assurant des témoignages, notamment auprès du monde scolaire et universitaire.

C'est quatre mois après la naissance de l'UNC que la loi du proclame dans son préambule : « la République reconnaissante envers ceux qui ont assuré le salut de la patrie proclame et détermine le droit à réparation ». Dans cette ligne, l'UNC s'engage à défendre les intérêts moraux, sociaux et matériels de ses membres et a obtenu depuis sa fondation la création du titre de reconnaissance de la nation, de la retraite mutualiste, de la carte du combattant, la décristallisation de la retraite du combattant et des pensions militaires d'invalidité des anciens combattants de l'armée française ressortissants des pays devenus indépendants[3].

Dans l'entre-deux-guerres, elle est avec l'Union fédérale (UF), l'une des deux grandes associations d'anciens combattants, l'UF se situant au centre-gauche et l'UNC au centre-droit, et à droite pour certains de ses animateurs et membres, notamment ceux de l'UNC de Paris, qui participèrent à la manifestation du [4]. Ces deux grandes fédérations valorisent l'« esprit combattant », fondé sur un patriotisme pacifiste et sur l'action civique, préférée à l'action politique - la politique étant perçue négativement dès lors où elle est vécue comme le lieu de la désunion et de l'inaction, contrairement au souvenir mythifié du front (d'où le slogan « unis comme au front »)[5].

À partir de , les dirigeants de l'UNC contribuent à la fondation et animent le Comité France-Allemagne. En , Jean Goy et les autres dirigeants lancent le « Rassemblement français », qui vise à regrouper tous les partis et associations anticommunistes. L'initiative végète en 1936-37, et se révèle un échec[6].

Après l'intermède de la Seconde Guerre mondiale, l'UNC renaît et tient une assemblée générale en [7]. Elle commémore son 50e anniversaire en 1969. Elle regroupe alors trois générations du feu : les vétérans de 1914-1918 et ceux de 1939-1945, ainsi que les anciens des théâtres d'opérations extérieures et leurs cadets qui ont assuré le maintien de l'ordre en Afrique du Nord[8]. Après de longues négociations et dans la mesure où les anciens de la guerre d'Algérie deviennent prépondérants, l'assemblée générale extraordinaire du à Vittel décide d’accepter la fusion avec l'Union nationale des combattants d'Afrique du Nord (UNC-AFN) de François Porteu de La Morandière[9]. De ce fait, bien que non engagée politiquement et revendiquant son indépendance partisane, l'UNC est parfois catégorisée à tort comme proche des idées de droite, contrairement à la Fédération nationale des anciens combattants en Algérie, Maroc et Tunisie (FNACA), en signifiant que la commémoration du cessez-le-feu du , marquant la fin de la guerre d'Algérie à la suite des accords d'Évian signés le , n’avait pas lieu d’être[10].

Présidents

  • GĂ©nĂ©ral LĂ©on Durand, « prĂ©sident-fondateur ». Ce gĂ©nĂ©ral de division (1904) qui a jouĂ© un rĂ´le important lors de la bataille du Grand-CouronnĂ© en 1914, âgĂ© (il est nĂ© en 1846 et meurt en 1925), est prĂ©sident d'honneur Ă  partir de 1923 Ă  la suite de sa dĂ©mission pour raisons de santĂ©[11].
  • Charles Bertrand, 1923-1925[12]. DĂ©putĂ© depuis 1919, il a Ă©tĂ© le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l'UNC de 1919 Ă  1923 et le prĂ©sident-fondateur de la FĂ©dĂ©ration interalliĂ©e des anciens combattants (FIDAC).
  • Humbert Isaac (1878-1975), 1925-1926. Fils de l'homme d'affaires et dĂ©putĂ© Auguste Isaac, il est l'un des dirigeants de la firme familiale Dognin & Cie [13]. PrĂ©sident du groupe du dĂ©partement du RhĂ´ne, il est vice-prĂ©sident de l'UNC depuis 1919[14]. Il est ensuite prĂ©sident d'honneur et siège Ă  ce titre au bureau.
  • Henry Rossignol (1889-1956) 1926[15]-1934. LicenciĂ© en droit, assureur-conseil, secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du groupe du dĂ©partement de Seine-et-Oise de l'UNC, puis prĂ©sident, vice-prĂ©sident de l'UNC. MobilisĂ© en , il est blessĂ© le et amputĂ© d'une partie du bras gauche. Titulaire de la mĂ©daille militaire (1915) et de la croix de guerre, il est chevalier de la LĂ©gion d'honneur au titre du ministère des pensions en 1927, officier en 1932 et commandeur en 1940[16]. Il est dĂ©signĂ© prĂ©sident honoraire en 1935. Il dĂ©missionne de la prĂ©sidence car son nom est mĂŞlĂ© Ă  l'affaire Stavisky[17].
  • Georges Lebecq (1883-1956), [18]-1935. MobilisĂ© comme sergent en 1914, il est fait chevalier de la LĂ©gion d'honneur en 1931. PrĂ©sident du groupe de la rĂ©gion parisienne de l'UNC depuis juin 1929, il appelle Ă  manifester lors du . Il est conseiller municipal de Paris de 1929 Ă  1935 et vice-prĂ©sident du conseil gĂ©nĂ©ral de la Seine, conseiller gĂ©nĂ©ral de Neuilly-sur-Seine (1935-1936), rĂ©Ă©lu conseiller municipal de Paris en . Il a Ă©tĂ© membre du Parti dĂ©mocrate populaire (PDP)[19].
  • Jean Goy, [20]-1940, dĂ©putĂ© de 1924 Ă  1940, il est secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du ComitĂ© France-Allemagne de 1935 Ă  1939.
  • baron Alfred de Pontalba, 1945-1954. Riche propriĂ©taire terrien, il Ă©tait trĂ©sorier gĂ©nĂ©ral de l'UNC et prĂ©sident dĂ©partemental du groupe du dĂ©partement de l'Oise avant la guerre. Il a Ă©tĂ© candidat aux lĂ©gislatives de 1936, sans succès, comme membre du PDP[21].
  • Alexis Thomas, 1954-1962, prĂ©sidait le groupe mosellan et Ă©tait vice-prĂ©sident avant 1939. Il s'est portĂ© candidat, anticommuniste, aux lĂ©gislatives de 1936, il est brièvement dĂ©putĂ© en 1958.
  • comte Horace Savelli, 1962. PrĂ©sident des jeunes de l'UNC de la Loire-InfĂ©rieure avant la guerre, compagnon de la LibĂ©ration, ancien officier de l'Ă©tat-major du gĂ©nĂ©ral Leclerc, il est prĂ©sident de l'UNC de Loire-Atlantique. C'est la première fois que l'UNC n'est pas prĂ©sidĂ©e par un ancien combattant de 1914-18. Il n'a prĂ©sidĂ© l'UNC que quelques semaines : chef du rĂ©seau Ouest de l'Organisation de l'armĂ©e secrète OAS-MĂ©tro, il est arrĂŞtĂ© en , jugĂ© et condamnĂ© Ă  13 ans de prison.
  • Dominique Audollent (1897-1972), 1962-1969. Fils d'Auguste Audollent, doyen de la facultĂ© des lettres de Clermont-Ferrand, il est titulaire de la croix de guerre 1914-1918. Il a Ă©tĂ© secrĂ©taire de la confĂ©rence des avocats du barreau de Paris en 1925-1926. Avocat Ă  Clermont-Ferrand, il a prĂ©sidĂ© la section de l'UNC de cette ville dans les annĂ©es 1930. Prisonnier rapatriĂ© sous l'Occupation, il prĂ©side la LĂ©gion française des combattants de Clermont-Ferrand[22]. Membre du conseil de justice politique, crĂ©Ă© par le gouvernement de Vichy, reconnu coupable d'indignitĂ© nationale par la Chambre civique de Riom en 1946, il est aussitĂ´t rĂ©habilitĂ© en raison des services rendus Ă  la RĂ©sistance[23]. Il est capitaine dans les troupes d'occupation en Allemagne en 1946 et prĂ©side la FĂ©dĂ©ration des indĂ©pendants et paysans du Puy-de-DĂ´me jusqu'en 1966[24]. Il est commandeur de la LĂ©gion d'honneur (1966).
  • Jacques Grasseau, 1969[25]-1974. Avocat Ă  Poitiers, prĂ©sident du groupe dĂ©partemental de la Vienne avant la Seconde Guerre mondiale, engagĂ© volontaire des deux guerres mondiales, prisonnier Ă©vadĂ© sous l'Occupation, arrĂŞtĂ© par la Gestapo en 1942 avec les membres du rĂ©seau de rĂ©sistance Louis Renard, il est officier de la LĂ©gion d'honneur. Il a Ă©tĂ© candidat Ă  une Ă©lection lĂ©gislative partielle en 1934[26].
  • Jean-Albert Dom, 1974-, ?, combattant et ancien prisonnier de la guerre 1939-1945[27], secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral d'un syndicat patronal, cet ancien membre du Parti social français (PSF) puis du Parti rĂ©publicain social de la rĂ©conciliation française a ralliĂ© le Rassemblement du peuple français du gĂ©nĂ©ral de Gaulle en 1947[28]. Il meurt en 1988.
  • Hugues Dalleau ( -2011), attachĂ© commercial.
  • gĂ©nĂ©ral Jean Kervizic : 2011-2013, Saint-Cyr promotion 1956-58. GĂ©nĂ©ral de brigade (2ème section) dans le GĂ©nie.
  • Lucien-Louis Bayle : 2013-2015. NĂ© en 1938 Ă  Tunis, Lucien-Louis Bayle, sorti officier de l'École militaire de Cherchell, a commandĂ© une harka en AlgĂ©rie puis des groupes d'autodĂ©fense de 1960 Ă  1962. Il est promu en 1963 lieutenant de rĂ©serve dans l'infanterie. Rendu Ă  la vie civile, il fait une carrière d'administrateur civil au ministère des PTT, tout en obtenant des fonctions Ă©lectives (adjoint au maire du XXème arrondissement de Paris de 1983 Ă  1989 ; conseiller de Paris dĂ©lĂ©guĂ© Ă  l'Ă©ducation de 1989 Ă  1995). Il prĂ©side l'UNC-Paris de 2010 Ă  2013.
  • GĂ©nĂ©ral Pierre Saint-Macary[29], 2015[30]-2019. Saint-Cyr promotion 1967-69. GĂ©nĂ©ral de brigade (2ème section) dans le GĂ©nie.
  • GĂ©nĂ©ral HervĂ© Longuet, 2019 -[31]. NĂ© en 1948. GĂ©nĂ©ral de corps d'armĂ©e aĂ©rienne (2ème section).

Devise

Sa devise à ses débuts est une phrase du général Léon Durand ou du père Brottier : « Unis comme au Front »[32] - [33]. La devise des 39/45 a évolué vers « unis comme nos pères ».

Sur des drapeaux faisant référence à la guerre d'Algérie, au service militaire en Tunisie ou au Maroc, on peut parfois lire « UNIS COMME DANS LE BLED »[34].

Journal

Son journal est La Voix du Combattant, dont le premier numéro est paru le [35].

Siège

Son siège est 18, rue de Vézelay à Paris (8e).

Bibliographie

  • Antoine Prost, Les Anciens Combattants et la sociĂ©tĂ© française (1914-1939), Paris, Presses de la FNSP, 3 vol., 1977
  • Françoise Serodes, L'Union nationale des combattants, 100 ans d'histoire, Paris, Nane Editions, 2018, 160 p.
  • Chris Millington, The French veterans and the Republic : The Union nationale des combattants, 1933-1939, Cardiff University, 2013 (Lire en ligne)

Liens externes

Notes et références

  1. Le Temps, 30 janvier 1919
  2. J.O du page 8470
  3. « Union Nationale des Combattants - Fondateurs et historique », sur www.unc.fr (consulté le )
  4. Le Combattant des Deux-Sèvres, février 1934, Journal de l'UNC de Rouen, février 1934, Ibid., mars 1934
  5. Cf. Antoine Prost, Les anciens combattants et la société française ( 1914-1940 ), thèse d'État, Presses de la FNSP, 1977
  6. Jacques Nobécourt, Le colonel de La Rocque 1885-1946 ou les pièges du nationalisme chrétien, Fayard, 1996, p. 540-542
  7. Le Monde, 20 novembre 1945
  8. Le Monde, 3 mars 1969
  9. Site de l'UNC de Loire-Atlantique: Fusion UNC et UNC-AFN en 1984
  10. « Pas de 19 Mars pour l’UNC », sur lanouvellerepublique.fr, La Nouvelle République, (consulté le )
  11. La Voix du combattant, 13 mai 1923 (l'UNC lui décerne le titre de président-fondateur), La Voix du combattant, 19 septembre 1925, "Le général Léon Durand est mort", Site de l'UNC du Finistère: biographie du général Durand, Guy Pedroncini, Un grand soldat oublié : le général Léon Durand, Cahiers des Annales de Normandie, 1992, vol. 24, n° 1
  12. La Voix du combattant, 11 avril 1925, "Une retraite. Charles Bertrand quitte la présidence effective de l'UNC"
  13. Maison Dognin et Cie
  14. La Voix du combattant, 6/13 juin 1925
  15. Le Matin, 17 mai 1926.
  16. Dossier de la LĂ©gion d'honneur d'Henri Rossignol dans la base LĂ©onore
  17. TĂ©moignage de Georges Rivollet Ă  la commission d'enquĂŞte de 1934.
  18. La Voix du combattant, 10 février 1934. Le conseil d'administration a d'abord proposé la présidence à Humbert Isaac, mais il a refusé. Lebecq n'est élu qu'au 2e tour, par 26 voix sur 39.
  19. "Le nouveau président du groupe de la région parisienne de l'UNC", La Voix du combattant, 20 juillet 1929, L'Echo saumurois, 23 mai 1934, "L'UNC et la politique", Jean-Claude Delbreil, Centrisme et démocratie-chrétienne en France: le Parti démocrate populaire des origines au M.R.P., 1919-1944, Publications de la Sorbonne, 1990, p. 72 et 182, Gringoire, 24 mai 1935, L'Echo de Paris, 17 février 1936, Dossier de la Légion d'honneur de G. Lebecq dans la base Léonore
  20. La Voix du combattant, 14 décembre 1935
  21. L'Echo saumurois, 23 mai 1934, "L'UNC et la politique", L'Echo de Paris, 4 mai 1936, Ibid., 3 mars 936, 1936, le Front populaire dans l'Oise, Archives départementales de l'Oise, 2006, p. 116 (courte biographie d'Alfred de Pontalba)
  22. Michelle Audouin-Le Marec, Clermont-Ferrand sous l'Occupation, Ouest-France, 1985, p. 86
  23. Le Monde, 31 juillet 1946
  24. Le Monde, 5 avril 1966
  25. Le Monde, 8 octobre 1969
  26. Le Temps, 19 janvier 1934
  27. Le Monde, 24 octobre 1974
  28. Collectif, La recomposition des droites: en France à la Libération, 1944-1948, Presses universitaires de Rennes, 2004, p. 311
  29. blog de l'UNC de la CĂ´te-d'Or, Notice biographique
  30. blog de l'UNC d'Ille-et-Vilaine, 12 juin 2015
  31. (fr)« Un nouveau Président pour l’Union Nationale des Combattants », (consulté le )
  32. L’Homme libre, 27 janvier 1919
  33. Antoine Prost, Les anciens combattants et la société française: Histoire, PFNSP, 1977, p. 59
  34. « https://www.lanouvellerepublique.fr//indre/commune/parnac/roland-aumeny-nouveau-porte-drapeau », sur lanouvellerepublique.fr (consulté le )
  35. La Voix du combattant, 13 juillet 1919, n° 1
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