Paul Prosper Henrys
Paul Prosper Henrys ou Henrÿs ( - ) est un général de division français dont le nom est associé à la Première Guerre mondiale.
Paul Henrys | ||
Naissance | Neufchâteau |
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Décès | 5e arrondissement de Paris |
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Origine | France | |
Arme | Cavalerie | |
Grade | Général de division | |
Années de service | – 1924 | |
Commandement | 59e Division d'Infanterie de Réserve 17e Corps d'Armée 33e Corps d'Armée |
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Conflits | Première Guerre mondiale | |
Distinctions | Légion d'honneur Croix de Guerre 1914-1918 Médaille interalliée 1914-1918 Médaille Commémorative du Maroc Médaille commémorative de la Grande Guerre Médaille coloniale |
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Biographie
Origine et formation
Paul Prosper Henrys est né le de François Nicolas Henrys et de Caroline de Baudel, au 19 rue des Vosges à Neufchâteau[1]. Né à Bourmont, son père était avocat et avait été juge suppléant du tribunal de première instance de la ville[A 1]. La lignée paternelle était d'ailleurs de robe depuis longtemps. Sa mère était fille d'un juge de paix de La Marche avec une ascendance de parlementaires et de magistrats tant du côté maternel que paternel[2].
Suivant les déplacements professionnels de son père, juge à Commercy, Verdun, puis conseiller à la Cour d'appel de Nancy, le jeune Paul Henrys fréquente les établissements scolaires de ces villes jusqu'à la classe préparatoire à l'École spéciale militaire, au lycée de Nancy[A 1]. Le , il fait sa rentrée à Saint-Cyr, dont il ressort avec le numéro 71 sur 406 élèves et le , il intègre l'École de cavalerie de Saumur, comme sous-lieutenant élève et en sort le , avec le numéro 22 sur 78 élèves et la note générale « Bien », pour être affecté, dès le , au 1er régiment de Cuirassiers à Lunéville[3]
Il connaît alors la vie de garnison dans la « cité cavalière », comme on appelait alors Lunéville. Le nom de Henrys apparaît souvent avec celui de son cheval « Congallus » sur les programmes des manifestations équestres, notamment des courses à l'hippodrome de Jolivet (Lunéville) ou à Nancy, à Auxonne, etc.[4]
Service en Algérie et formation
Le , toujours sous-lieutenant, il est nommé au 6e régiment de chasseurs d'Afrique en garnison à Saïda, puis à Mascara (Algérie). Nommé lieutenant en octobre de l'année suivante, il est en 1889, détaché pour servir en qualité d'officier d'ordonnance du général Plessis, commandant la subdivision d'Oran et commandant de la cavalerie de la division. En , il est désigné pour suivre les cours d'Instructeur à l'École d'application de cavalerie de Saumur. Il revient en au 6e régiment de Chasseurs d'Afrique, comme officier instructeur[5].
Affecté au 5e régiment de chasseurs d'Afrique, et promu capitaine en 1894, il est admis à l'École supérieure de guerre et accomplit les stages classiques inhérents à cette formation dans les différents services de l'état major général de l'Armée jusqu'à la fin de 1897. Il rejoint alors le 2e régiment de chasseurs d'Afrique en [6].
Maroc
Le général Henrys a pu enlever la ville de Khenifra, position stratégique pour assurer la communication entre Azrou et Tadla[7].
Fronts lorrains et champenois
En 1916, la situation au Maroc se trouvant partout consolidée, Henrys obtient donc du Résident général de se rendre en France visiter le front, puis d'être remis à la disposition du général en chef. Il est alors affecté au commandement de la 59e division d'infanterie et tient successivement entre et , les secteurs de Lenoncourt, en avant de Nancy, des Chambrettes en avant de Verdun et de Troyon[8]. Le , il est nommé commandant du 17e Corps d'Armée tenant les secteurs de Bovey en Champagne, de Pierrefitte devant Saint-Mihiel et du Faubourg-Pavé devant Verdun[6]
Commandant de l'Armée française d'Orient
Le , le général prend le commandement de l'Armée française d'Orient et il prend une part considérable aux succès définitifs des Alliés en Orient. Pendant les mois de juillet et d', il organise et dirige les opérations victorieuses en Albanie obligeant les Autrichiens à dégarnir la Piave et à ramener vers ce front secondaire deux et même trois bonnes divisions, selon le général Franchet d'Espérey[6]. S'ensuit en septembre, au moment de l'offensive générale, un appui efficace avec ses deux divisions d'infanterie des armées serbes et force à la capitulation à Uskub de 75 000 soldats bulgares. Cela mène à la capitulation de la Bulgarie qui signe l'armistice avec les alliés dès le . La Hongrie cesse les hostilités quelques jours après le , ce sont le général Henrys pour la France et le voïvode Michitcht pour la Serbie qui signent l'armistice au noms des alliés. Le , le général Henrys est fait Grand-croix de la Légion d'honneur[A 2].
Pologne
En 1919, il est nommé chef de la mission militaire française en Pologne. Cette mission était destinée à aider les autorités de la Pologne reconstituée (Polonia Restituta) à mettre en place leurs structures propres après la si longue période de division et d'annexion par l'Allemagne, l'Autriche et la Russie. La situation politique complexe de ce pays renaissant ne permit pas à Henrys d'utiliser les capacités diplomatiques et politiques dont il avait fait preuve en d'autres circonstances. Il fut rappelé en France et reçut le commandement du 33e corps d'armée en Rhénanie[A 3].
La retraite et la mort
Il est admis, le , dans la deuxième section de l'État major de l'armée, c'est-à -dire qu'il est mis en retraite. Il se retire à Paris, rue de Suffren, et a, jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, une intense activité dans les milieux d'anciens combattants : anciens Chasseurs d'Afrique, anciens de la Rhénanie, et surtout anciens combattants de l'Armée d'Orient, les « Poilus d'Orient ».
Pendant cette période, les Vosges eurent à plusieurs reprises l'occasion de le voir participer à des manifestations officielles à Neufchâteau, Épinal et Domremy[A 4]. Il devient d'ailleurs le président d'honneur de l'Association vosgienne des Poilus d'Orient en 1927[9].
Il meurt à l'hôpital du Val-de-Grâce, à Paris, le . Le , il est honoré, privilège assez rare, de l'inhumation aux Invalides, dans le caveau des maréchaux et généraux en chef[A 5].
Postes
- 28/09/1912 : commandant de la Cavalerie des troupes débarquées au Maroc puis 29/09/12 Cavalerie des troupes d'occupation du Maroc Occidental
- 27/07/1916 : commandant de la 59e Division d'Infanterie de RĂ©serve
- 20/05/1917 : commandant du 17e Corps d'Armée
- 31/12/1917 : commandant de l'Armée Française d'Orient
- 01/04/1919 : chef de la mission militaire française en Pologne
- 30/09/1920 : en disponibilité.
- 28/06/1922 : commandant du 33e Corps d'Armée
- 13/03/1924 : placé dans la section de réserve
Grades
- 04/07/1913 : général de brigade
- 24/11/1914 : général de division
Françaises
- Légion d'honneur: Chevalier (11/07/1901), Officier (12/07/1906), Commandeur (10/12/1912), Grand Officier (27/04/1916), Grand Croix (28/12/1918)« Cote LH/1288/35 »
- Croix de Guerre 1914-1918 avec cinq palmes
- Médaille interalliée 1914-1918
- Médaille Commémorative du Maroc avec agrafes Oudjda et Maroc
- Médaille commémorative de la Grande Guerre
- Médaille coloniale avec agrafes Sénégal, Soudan et Maroc
- Médaille interalliée de la Victoire
- Chevalier de l'Ordre du MĂ©rite agricole, 1905
Étrangères
- Croix de 1re classe de l'ordre du MĂ©rite militaire espagnol, 1903
- Commandeur de l'ordre de Ouissam Hafidien ( Maroc), 1913
- Médaille du Mérite militaire chérifien ( Maroc), 1913
- Grand officier du Ouissam alaouite chérifien ( Maroc), 1913
- Chevalier commandeur de l'Ordre du Bain ( Royaume-Uni), 1918
- Grand officier de la Couronne ( Grèce)
- Croix de guerre hellénique de 1re classe, 1918
- Croix de la Charité ( Serbie)
- Grand-croix de l'ordre de Karageorge ( Serbie)
- Grand cordon de l'ordre de LĂ©opold ( Belgique)
- Croix de guerre belge ( Belgique)
- Grand-croix de l'ordre du MĂ©rite militaire espagnol, 1919
- Croix du MĂ©rite de guerre ( Italie), 1919
- Grand-croix de l'ordre de l'Étoile ( Roumanie)
- DĂ©coration de Ve classe de l'ordre de la Virtuti Militari ( Pologne), 1921[10]
- Grand-croix de l'ordre Polonia Restituta, 1922
- Croix commémorative roumaine de la guerre 1916-1918, 1923
- Grand-croix de l'ordre de la Couronne ( Yougoslavie), 1930
- Épée d'honneur offerte par le roi Alexandre de Yougoslavie
Hommages
Le général Henrys a une rue à son nom dans sa ville natale de Neufchâteau depuis 1947, une autre à Épinal depuis 1953 [9] et une troisième dans le 17ème arrondissement de Paris dès 1946.
Notes et références
- Francis-Henri Courroy, « Le général Paul Henrÿs 1862-1943, de la rue des Vosges à la crypte des invalides, itinéraire d'un Néocastrien », Patrimoine et culture du pays de Neufchâteau, Actes des 10e Journées d'Études Vosgiennes, .
- p. 384
- p. 394
- p. 395
- p. 396
- p. 397
- Autres références :
- Arch. dép. Vosges, Edpt 326/GG1L.
- Charles Germain, Histoire de La Marche, Épinal, Éditions du sapin d'or, 1981
- Archives Francis-Henri Courroy (désormais arch. FHC), livret matricule d'officier de Paul Henrys.
- Arch. FHC, Programmes des réunions hippiques.
- Arch. FHC, livret matricule d'officier de Paul Henrys.
- Ibidem.
- Louis Berthou, La bataille du Maroc
- Service historique des armées, dossier personnel du général Henrys
- Jean Bossu, « Place Général Henrys », dans Jean Bossu, Chronique des rues d'Epinal, vol. 3, Épinal, Jeune chambre économique d'Épinal, , p. 63-65.
- DĂ©cret du Commandant en chef L. 2956 de 1921 r. (Dziennik Personalny z 1922 r. Nr 1, s. 11)
Annexes
Bibliographie
- Francis-Henri Courroy, « Le général Paul Henrÿs 1862-1943, de la rue des Vosges à la crypte des invalides, itinéraire d'un Néocastrien », in Patrimoine et culture du pays de Neufchâteau, Actes des 10e Journées d'études vosgiennes, 2009, p. 383-398
- Dictionnaire de biographie française, vol. 17, Paris, [détail des éditions]
Cotes S.H.A.T. : 9 Yd 603
Articles connexes
Liens externes
- Ressource relative aux militaires :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :