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Paul Prosper Henrys

Biographie

Origine et formation

Paul Prosper Henrys est né le de François Nicolas Henrys et de Caroline de Baudel, au 19 rue des Vosges à Neufchâteau[1]. Né à Bourmont, son père était avocat et avait été juge suppléant du tribunal de première instance de la ville[A 1]. La lignée paternelle était d'ailleurs de robe depuis longtemps. Sa mère était fille d'un juge de paix de La Marche avec une ascendance de parlementaires et de magistrats tant du côté maternel que paternel[2].

Suivant les déplacements professionnels de son père, juge à Commercy, Verdun, puis conseiller à la Cour d'appel de Nancy, le jeune Paul Henrys fréquente les établissements scolaires de ces villes jusqu'à la classe préparatoire à l'École spéciale militaire, au lycée de Nancy[A 1]. Le , il fait sa rentrée à Saint-Cyr, dont il ressort avec le numéro 71 sur 406 élèves et le , il intègre l'École de cavalerie de Saumur, comme sous-lieutenant élève et en sort le , avec le numéro 22 sur 78 élèves et la note générale « Bien », pour être affecté, dès le , au 1er régiment de Cuirassiers à Lunéville[3]

Il connaît alors la vie de garnison dans la « cité cavalière », comme on appelait alors Lunéville. Le nom de Henrys apparaît souvent avec celui de son cheval « Congallus » sur les programmes des manifestations équestres, notamment des courses à l'hippodrome de Jolivet (Lunéville) ou à Nancy, à Auxonne, etc.[4]

Service en Algérie et formation

Le , toujours sous-lieutenant, il est nommé au 6e régiment de chasseurs d'Afrique en garnison à Saïda, puis à Mascara (Algérie). Nommé lieutenant en octobre de l'année suivante, il est en 1889, détaché pour servir en qualité d'officier d'ordonnance du général Plessis, commandant la subdivision d'Oran et commandant de la cavalerie de la division. En , il est désigné pour suivre les cours d'Instructeur à l'École d'application de cavalerie de Saumur. Il revient en au 6e régiment de Chasseurs d'Afrique, comme officier instructeur[5].

Affecté au 5e régiment de chasseurs d'Afrique, et promu capitaine en 1894, il est admis à l'École supérieure de guerre et accomplit les stages classiques inhérents à cette formation dans les différents services de l'état major général de l'Armée jusqu'à la fin de 1897. Il rejoint alors le 2e régiment de chasseurs d'Afrique en [6].

Maroc

Le général Henrys a pu enlever la ville de Khenifra, position stratégique pour assurer la communication entre Azrou et Tadla[7].

Fronts lorrains et champenois

En 1916, la situation au Maroc se trouvant partout consolidée, Henrys obtient donc du Résident général de se rendre en France visiter le front, puis d'être remis à la disposition du général en chef. Il est alors affecté au commandement de la 59e division d'infanterie et tient successivement entre et , les secteurs de Lenoncourt, en avant de Nancy, des Chambrettes en avant de Verdun et de Troyon[8]. Le , il est nommé commandant du 17e Corps d'Armée tenant les secteurs de Bovey en Champagne, de Pierrefitte devant Saint-Mihiel et du Faubourg-Pavé devant Verdun[6]

Commandant de l'Armée française d'Orient

Le , le gĂ©nĂ©ral prend le commandement de l'ArmĂ©e française d'Orient et il prend une part considĂ©rable aux succès dĂ©finitifs des AlliĂ©s en Orient. Pendant les mois de juillet et d', il organise et dirige les opĂ©rations victorieuses en Albanie obligeant les Autrichiens Ă  dĂ©garnir la Piave et Ă  ramener vers ce front secondaire deux et mĂŞme trois bonnes divisions, selon le gĂ©nĂ©ral Franchet d'EspĂ©rey[6]. S'ensuit en septembre, au moment de l'offensive gĂ©nĂ©rale, un appui efficace avec ses deux divisions d'infanterie des armĂ©es serbes et force Ă  la capitulation Ă  Uskub de 75 000 soldats bulgares. Cela mène Ă  la capitulation de la Bulgarie qui signe l'armistice avec les alliĂ©s dès le . La Hongrie cesse les hostilitĂ©s quelques jours après le , ce sont le gĂ©nĂ©ral Henrys pour la France et le voĂŻvode Michitcht pour la Serbie qui signent l'armistice au noms des alliĂ©s. Le , le gĂ©nĂ©ral Henrys est fait Grand-croix de la LĂ©gion d'honneur[A 2].

Pologne

Henrys (droite) avec le général polonais Haller. Vers 1919

En 1919, il est nommé chef de la mission militaire française en Pologne. Cette mission était destinée à aider les autorités de la Pologne reconstituée (Polonia Restituta) à mettre en place leurs structures propres après la si longue période de division et d'annexion par l'Allemagne, l'Autriche et la Russie. La situation politique complexe de ce pays renaissant ne permit pas à Henrys d'utiliser les capacités diplomatiques et politiques dont il avait fait preuve en d'autres circonstances. Il fut rappelé en France et reçut le commandement du 33e corps d'armée en Rhénanie[A 3].

La retraite et la mort

Il est admis, le , dans la deuxième section de l'État major de l'armée, c'est-à-dire qu'il est mis en retraite. Il se retire à Paris, rue de Suffren, et a, jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, une intense activité dans les milieux d'anciens combattants : anciens Chasseurs d'Afrique, anciens de la Rhénanie, et surtout anciens combattants de l'Armée d'Orient, les « Poilus d'Orient ».
Pendant cette période, les Vosges eurent à plusieurs reprises l'occasion de le voir participer à des manifestations officielles à Neufchâteau, Épinal et Domremy[A 4]. Il devient d'ailleurs le président d'honneur de l'Association vosgienne des Poilus d'Orient en 1927[9].

Il meurt à l'hôpital du Val-de-Grâce, à Paris, le . Le , il est honoré, privilège assez rare, de l'inhumation aux Invalides, dans le caveau des maréchaux et généraux en chef[A 5].

Postes

Grades

  • 04/07/1913 : gĂ©nĂ©ral de brigade
  • 24/11/1914 : gĂ©nĂ©ral de division
Françaises
Étrangères

Hommages

Le général Henrys a une rue à son nom dans sa ville natale de Neufchâteau depuis 1947, une autre à Épinal depuis 1953 [9] et une troisième dans le 17ème arrondissement de Paris dès 1946.

Notes et références

  • Francis-Henri Courroy, « Le gĂ©nĂ©ral Paul HenrĂżs 1862-1943, de la rue des Vosges Ă  la crypte des invalides, itinĂ©raire d'un NĂ©ocastrien », Patrimoine et culture du pays de Neufchâteau, Actes des 10e JournĂ©es d'Études Vosgiennes, . Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  1. p. 384
  2. p. 394
  3. p. 395
  4. p. 396
  5. p. 397
  • Autres rĂ©fĂ©rences :
  1. Arch. dép. Vosges, Edpt 326/GG1L.
  2. Charles Germain, Histoire de La Marche, Épinal, Éditions du sapin d'or, 1981
  3. Archives Francis-Henri Courroy (désormais arch. FHC), livret matricule d'officier de Paul Henrys.
  4. Arch. FHC, Programmes des réunions hippiques.
  5. Arch. FHC, livret matricule d'officier de Paul Henrys.
  6. Ibidem.
  7. Louis Berthou, La bataille du Maroc
  8. Service historique des armées, dossier personnel du général Henrys
  9. Jean Bossu, « Place Général Henrys », dans Jean Bossu, Chronique des rues d'Epinal, vol. 3, Épinal, Jeune chambre économique d'Épinal, , p. 63-65.
  10. DĂ©cret du Commandant en chef L. 2956 de 1921 r. (Dziennik Personalny z 1922 r. Nr 1, s. 11)

Annexes

Bibliographie

  • Francis-Henri Courroy, « Le gĂ©nĂ©ral Paul HenrĂżs 1862-1943, de la rue des Vosges Ă  la crypte des invalides, itinĂ©raire d'un NĂ©ocastrien », in Patrimoine et culture du pays de Neufchâteau, Actes des 10e JournĂ©es d'Ă©tudes vosgiennes, 2009, p. 383-398
  • Dictionnaire de biographie française, vol. 17, Paris, [dĂ©tail des Ă©ditions]

Cotes S.H.A.T. : 9 Yd 603

Articles connexes

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