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Bataille des Alpes

Le terme de bataille des Alpes désigne l'affrontement entre la France et l'Italie en juin 1940 dans le cadre de la bataille de France lors de la Seconde Guerre mondiale. Elle oppose l’armée des Alpes française, commandée par le général René Olry, subordonné par le Général Montagne et le général Magnien[1], au groupe d'armées Ouest italien (Ire et IVe armées), dirigé par le prince Humbert de Savoie, sur la crête des Alpes ; l’armée des Alpes doit ensuite également affronter le XVIe Panzerkorps allemand du général Erich Hoepner qui arrive du nord et prend l’offensive dans la vallée du Rhône.

Bataille des Alpes
Description de cette image, également commentée ci-après
Ouvrage de la ligne Maginot alpine (fort de La Forca) sur le massif de l'Authion.
Informations générales
Date du 10 au
Lieu Frontière franco-italienne
Issue Succès défensif français, suivi d'un armistice. Occupation italienne de ces territoires
Belligérants
Drapeau de la France FranceDrapeau du Royaume d'Italie Royaume d'Italie
Commandants
René Olry
René Magnien
Général Montagne
Humbert de Savoie
Groupe d'Armée Ouest
Alfredo Guzzoni (4e Armée)
Pietro Pintor (1re Armée)
Forces en présence
185 000 hommes
816 canons
312 000 hommes
2439 canon divers
Pertes
37 morts,
62 blessés,
150 disparus
et 155 prisonniers
631 morts,
2 631 blessĂ©s,
616 disparus
et 1 141 prisonniers

Seconde Guerre mondiale,
Bataille de France

Batailles

Bataille de France et campagne des 18 jours
Pour le front néerlandais, voir Bataille des Pays-Bas.



Percées de la Meuse et rupture du front belge :


Tentatives de contre-attaques alliées :


DĂ©fense des ports de la Manche et rembarquement britannique Ă  Dunkerque :


Effondrement de la Ligne Weygand, avancée allemande sur la Seine et évacuation des troupes alliées :


Front italien et percée allemande dans le Sud :

DĂ©roulement de l'invasion italienne

Carte des opérations (10-25 juin 1940).

Les combats au sol

Le , jour de la dĂ©claration de guerre par l'Italie, l'armĂ©e des Alpes du gĂ©nĂ©ral Olry ne dispose que d'environ 185 000 hommes[2] rĂ©partis en trois divisions d'infanterie de rĂ©serve de type B, trois secteurs fortifiĂ©s (de la Savoie, du DauphinĂ© et des Alpes-Maritimes) et un secteur dĂ©fensif (du RhĂ´ne) de la ligne Maginot, le tout appuyĂ© par une forte artillerie de montagne (65 groupes). Parmi ces forces, il y a 84 sections d'Ă©claireurs-skieurs qui sont des troupes d'Ă©lite.

Les forts alpins sont essentiellement des modèles de type Séré de Rivières, construits à partir de 1880. Dès 1928, ils sont renforcés par de nouvelles constructions, essentiellement réparties dans les Alpes du Sud. L'on trouve également des ouvrages de la ligne Maginot alpine.

Cette armĂ©e a Ă©tĂ© victime de plusieurs ponctions importantes, d'abord Ă  cause de la campagne de Scandinavie, puis de la dĂ©faite sur le front du Nord-Est. Ă€ la dĂ©claration de guerre, elle fait sauter les routes et tunnels susceptibles d'ĂŞtre utilisĂ©s par le groupe d'armĂ©es Ouest du prince Humbert de Savoie. Les forces italiennes regroupent 22 divisions, soit plus de 300 000 hommes, peu entraĂ®nĂ©s, mal Ă©quipĂ©s et peu motivĂ©s.

Malgré tout, ces forces lancent quelques attaques entre le et le . Elles sont repoussées. Des attaques aériennes italiennes sur Toulon et les aérodromes du secteur sont repoussées et l'aviation française attaque les terrains de Gênes et de Turin.

Le , les Italiens, sur ordre de Mussolini, lancent une violente attaque gĂ©nĂ©rale. Ă€ Menton le XVe corps italien est repoussĂ© par les forces du secteur fortifiĂ© des Alpes-Maritimes (moins d'une division). Dans l'après-midi, quatre mortiers français de 280 mm ouvrent le feu du fort de l'Infernet sur le fort du mont Chaberton qui menace Briançon 17 km plus bas avec ses huit canons de gros calibre. Six des huit tourelles sont dĂ©truites.

Le 23, les Italiens s'emparent d'une petite partie de Menton. Partout ailleurs, les forces françaises résistent, bien qu'étant en infériorité numérique. Partout comme à la bataille de Pont Saint-Louis, les forces françaises se battent furieusement.

De plus, depuis le , le gĂ©nĂ©ral Olry a dĂ» prĂ©lever des forces, notamment de l'artillerie pour prĂ©parer un second front, devant la menace allemande. En effet, le 15, les Allemands sont Ă  Dijon. Il crĂ©e le groupement du gĂ©nĂ©ral Cartier, avec des unitĂ©s disparates, une division coloniale qui servait de rĂ©serve d'armĂ©e, des marins, quelques chars, de l'infanterie qui se sont repliĂ©es depuis le Nord-Est. Ce groupement est Ă©quipĂ© avec du matĂ©riel de rĂ©cupĂ©ration. Les 30 000 hommes qui le composent vont ĂŞtre chargĂ©s de tenir sur trois lignes de dĂ©fense successives : le RhĂ´ne, l'Isère, la Durance.

Lyon étant déclaré ville ouverte, le groupement Cartier doit se replier dans le département de l'Isère, après de durs combats à Chasselay. Dans la soirée du 20, Olry fait sauter les ponts. Malheureusement, au nord des Alpes, la région de Seyssel et Culoz est maintenant sous le contrôle du 2e groupe d'armées, en pleine débâcle, et les mêmes consignes ne sont pas appliquées. Malgré la résistance de quelques éléments, comme le vieux Fort l'Écluse, le groupement A du XVIe Panzerkorps du général Erich Hoepner composé pour l'essentiel d'éléments de la XIIIe division motorisée, parti de Bourg-en-Bresse, occupe Aix-les-Bains le . Le groupement B (IIIe panzer) est stoppé à Voreppe, à une douzaine de kilomètres de Grenoble durant deux jours par l'artillerie française du général Georges Cartier et du général de brigade Georges Marchand placé sous son commandement, qui lui inflige de très lourdes pertes les 23 et 24 juin. Le feu nourri d'une batterie de 155GPF et de deux de 105, positionnées du côté de Claix dont le tir est réglé par le capitaine de réserve Lombard installé sur le bec de l'Échaillon, tout comme par deux batteries de 75 et huit pièces de 47 de marine installées sur les deux rives de l'Isère bloque les blindés allemands[3]. Une colonne motorisée allemande tente une manœuvre de débordement par le nord en enlevant le col de la Placette, mais reste bloquée dans sa progression vers Voreppe. La bataille des Alpes prend fin avec l’armistice du 24 juin 1940 signé entre la France et l’Italie. L'armistice en vigueur à partir du à l'aube apporte une conclusion à cette bataille de Voreppe, qui empêche l'occupation de Grenoble.

Les pertes italiennes sont d'environ 6 000 hommes, d'environ 250 soldats pour l'armĂ©e des Alpes et sont inconnues pour le groupement Cartier.

Les combats aériens

La Regia Aeronautica affronte l'Armée de l'Air lors de la bataille des Alpes[4]. Des vols de reconnaissance débutent sur le territoire français le . Des bombardements sont effectués à partir du 13 juin sur les ports de Toulon et Marseille, les aérodromes de Fayence, d’Hyères, de Cuers-Pierrefeu, du Cannet-des-Maures et sur les forts de la frontière italo-française.

Huit bombardiers Fiat BR.20 Cicogna et sept chasseurs Fiat CR.42 Falco sont mis hors de combat, détruits ou endommagés par la chasse, la DCA ou les conditions météorologiques.

Quelques bombardements italiens sans dégâts importants sont également menés contre les villes corses de Calvi et de Bonifacio.

Notes et références

  1. « LIGNE MAGINOT. SFAM. Général Magnien », sur www.maginot.org (consulté le ).
  2. La bataille des Alpes sur le site Chemins de mémoire.
  3. Vital Chomel, Histoire de Grenoble, Éditions Privat, page 387.
  4. Les opérations aériennes italiennes sur la France en juin 1940.Extraits traduits par Lucien Morareau de l’ouvrage de Giancarlo Garello « Regia Aeronautica e Armée de l’Air 1940 – 1943 », Ufficio storico dell’Aeronautica militaire, 1975 ; Giorgio Rochat, « La campagne italienne de juin 1940 dans les Alpes occidentales », Revue historique des armées, 250, 2008, .

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Max Schiavon (prĂ©f. François Cochet), Victoire sur les Alpes : juin 1940, Briançonnais, Queyras, Ubaye, Turquant Parçay-sur-Vienne, Mens sana Anovi, , 475 p. (ISBN 979-10-90447-06-6).
  • FrĂ©dĂ©ric le Moal et Max Schiavon, Juin 1940, la guerre des Alpes : enjeux et stratĂ©gies, Paris, Economica, coll. « Campagnes & stratĂ©gies. / Grandes batailles » (no 83), , 488 p. (ISBN 978-2-7178-5846-4).
  • (fr) David Zambon, « L'heure des dĂ©cisions irrĂ©vocables : 10 juin 1940, l'Italie entre en guerre », in Histoire(s) de la Dernière Guerre, no 5, mai 2010.
  • Giorgio Rochat (trad. Anne Pilloud), « La campagne italienne de juin 1940 dans les Alpes occidentales », Revue historique des armĂ©es, no 250,‎ , p. 77–84 (ISSN 0035-3299, lire en ligne, consultĂ© le ).
  • Richard Carrier, « RĂ©flexions sur l’efficacitĂ© militaire de l’armĂ©e des Alpes, 10-25 juin 1940 », Revue historique des armĂ©es, no 250,‎ , p. 85–93 (ISSN 0035-3299, lire en ligne, consultĂ© le ).
  • Max Schiavon, Une victoire dans la dĂ©faite, la destruction du Chaberton, Briançon 1940, Parçay-sur-Vienne, Anovi, , 266 p. (ISBN 978-2-914818-18-6)
  • Bernard Cima, Raymond Cima et Michel Truttmann, La glorieuse dĂ©fense du Pont Saint-Louis : CĂ´te d'Azur, ligne Maginot : 1940, Menton, R. Cima, coll. « SFAM ligne Maginot. » (no 2 ; 1), , 23 p. (ISBN 978-2-9508505-2-2, lire en ligne) [PDF]
  • J. Pallière, « Les combats de juin 1940 en Savoie : le dĂ©ferlement des Allemands », dans MĂ©moires et documents de la SociĂ©tĂ© savoisienne d'histoire et d'archĂ©ologie, SociĂ©tĂ© savoisienne d'histoire et d'archĂ©ologie, coll. « L'histoire en Savoie » (no 94), , 56 p. (ISSN 0046-7510)
  • GĂ©nĂ©ral E. Plan et E. Lefevre, La bataille des Alpes. 10-25 juin 1940. L'armĂ©e invaincue., Paris, Lavauzelle, , 175 p., in-4
  • Robert Dufourg, La bataille des Alpes (Juin 1940) (brochure), Bordeaux, Taffard, imprimeur, (lire en ligne)
  • GĂ©nĂ©ral Mer, La bataille des Alpes 1940 : ConfĂ©rence faite au Grand Cercle d’Aix-les-Bains, Aix-les-Bains, ComitĂ© du Souvenir français d’Aix-les-Bains, , 41 p., brochure (lire en ligne)

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