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Opération Ariel

L'opération Ariel (parfois appelée opération Aerial - Antenne) est le nom donné à l'évacuation, durant la Seconde Guerre mondiale, des forces alliées depuis les ports de l'ouest de la France, du 15 au , à la suite de l'effondrement militaire conséquence de la bataille de France contre l'Allemagne nazie. Deux autres évacuations ont également eut lieu lors de la défaite de 1940 : l'opération Dynamo (évacuation de Dunkerque) et l'opération Cycle (évacuation du Havre)[1].

Contexte

Carte de l'opération Ariel en 1940

Alors que l'opĂ©ration Dynamo Ă  Dunkerque avait permis d'Ă©vacuer une grande partie des forces combattantes du Corps expĂ©ditionnaire britannique (British Expeditionary Force - BEF), certaines unitĂ©s de combat de la 1re division blindĂ©e et de la division Beauman et plus de 150 000 hommes de soutien Ă©taient isolĂ©s du reste des forces au sud par les Allemands dans leur course vers la mer[2].

En outre, la 52e division d'infanterie (Lowland) britannique et la 1re division canadienne avaient été jetées dans la précipitation en France pour renforcer la défense de l'ouest du pays. Toutes ces forces furent appelées « Second BEF ». Le général Sir Alan Brooke était revenu d'Angleterre pour les commander[1]. À son arrivée le il s'est vite rendu compte qu'il n'avait aucune chance de succès et que le plan français de retraiter et de prendre position en Bretagne, afin de créer un réduit Breton, n'était pas réaliste.

En conséquence, dans un appel téléphonique dans la soirée du , il réussit à persuader le Premier ministre britannique, Winston Churchill, que toutes les troupes britanniques en France devait être désengagées et évacuées[3].

Évacuation depuis Cherbourg et Saint-Malo

Évacuation de troupes à bord du SS Guinean lors de l'opération Ariel.

L'Ă©vacuation de la 52e division d'infanterie (Lowland) britannique de Cherbourg[4] a Ă©tĂ© placĂ©e sous le commandement de l'amiral William Milbourne James (en), commandant en chef de Portsmouth. Il a dirigĂ© les plus grands dĂ©tachements de troupes et de navires opĂ©rant depuis Southampton. Les petits navires cĂ´tiers partaient depuis Poole et les scutes nĂ©erlandais depuis Weymouth. La plupart de la 52e (Lowland) et la 1re division blindĂ©e embarquèrent entre le 15 et le . La division Beauman et la force Norman (en), qui Ă©taient des formations composites, embarquèrent dans la soirĂ©e du . Les premières troupes allemandes entrèrent dans la pĂ©riphĂ©rie de la ville lorsque le dernier navire prit le large. 30 360 hommes ont Ă©tĂ© Ă©vacuĂ©s et emmenĂ©s Ă  Portsmouth.
Ă€ Saint-Malo, 21 474 hommes, principalement de la 1re division canadienne, ont embarquĂ© le 17 et [5].

Évacuation depuis Brest, Saint-Nazaire et La Pallice

L'Ă©vacuation des ports les plus Ă  l'ouest a Ă©tĂ© commandĂ©e par l'amiral Sir Martin Eric Dunbar-Nasmith (en), le commandant en chef du commandement des atterrages occidentaux basĂ© Ă  Devonport. L'Ă©vacuation de Brest a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e par une grosse flotte de navires comprenant les transports de troupes Arandora Star, Otranto, et Strathaird (en)[6]. 28 145 Britanniques et 4 439 soldats alliĂ©s, principalement des Ă©quipes au sol de la Royal Air Force, ont Ă©tĂ© emmenĂ©s le 16 et , sans aucune intervention importante de la Luftwaffe, et ont Ă©tĂ© dĂ©barquĂ©s Ă  Plymouth[7]. Un grand nombre d'unitĂ©s de soutien et de la logistique de l'armĂ©e britannique, du personnel de la RAF, des Belges, des Tchèques, des troupes polonaises, ainsi que des civils britanniques attendaient Ă  Saint-Nazaire. La flotte envoyĂ©e pour l'Ă©vacuation comprenait les grands transports de troupes Georgic, Duchess of York (en), Franconia, Lancastria et l'Oronsay. Le Franconia a Ă©tĂ© endommagĂ© par des bombes en route et retourna Ă  Plymouth. La plupart des gros navires avaient dĂ» jeter l'ancre dans la baie de Quiberon car la navigation dans le chenal Ă©troit jusqu'Ă  l'estuaire de la Loire Ă  Saint-Nazaire est difficile. Jusqu'au , les troupes ont Ă©tĂ© transbordĂ©es Ă  partir de Saint-Nazaire jusqu'aux grands transports de troupes par des destroyers et des bateaux cĂ´tiers. Les transports de troupes avaient pour ordre d'embarquer autant de personnel que possible et furent rapidement surpeuplĂ©s. Ă€ 14 h, eut lieu un raid aĂ©rien de bombardiers allemands et l'Oronsay a Ă©tĂ© touchĂ© par une bombe sur la passerelle. Dans un second raid Ă  15 h 45, le Lancastria a Ă©tĂ© touchĂ© par quatre bombes qui ont pĂ©nĂ©trĂ© la cale remplie de troupes et provoquĂ© la rupture des rĂ©servoirs de mazout. En 20 minutes, le navire a gĂ®tĂ© et a coulĂ©, bien que 2 447 personnes Ă  bord aient Ă©tĂ© sauvĂ©es, il y eut environ 4 000 tuĂ©s (les estimations varient de moins de 3 000 Ă  5 800), la plus grande perte dans l'histoire maritime britannique[8]. Les dernières troupes britanniques quittèrent la France dans la matinĂ©e du en deux convois de petits navires marchands et se dirigèrent vers Plymouth. En raison de renseignements erronĂ©s qui suggĂ©raient que les Allemands Ă©taient plus proches qu'ils n'Ă©taient en rĂ©alitĂ©, beaucoup d'Ă©quipements prĂ©cieux ont Ă©tĂ© abandonnĂ©s. Le , une dernière mission est arrivĂ©e Ă  Saint-Nazaire pour Ă©vacuer 8 000 soldats polonais qui avaient Ă©tĂ© signalĂ©s au port, en fait, il n'y en avait que 2 000. Plus au sud, Ă  La Pallice (le port de commerce de La Rochelle), l'officier principal de la marine britannique dĂ©couvrit qu’aucun navire n'avait Ă©tĂ© envoyĂ© pour les troupes britanniques et polonaises en attente au port. Il a donc rĂ©quisitionnĂ© un certain nombre de navires de commerce français et les fit embarquer le . Par la suite, deux flottilles de navires britanniques sont arrivĂ©es pour prendre des retardataires polonais. Au total, 10 000 Britanniques et plus de 4 000 Polonais ont Ă©tĂ© sauvĂ©s de La Pallice[9].

Évacuation depuis Bordeaux, Le Verdon, Bayonne et Saint-Jean-de-Luz

Le , l'évacuation commença depuis Bordeaux grâce aux croiseurs et aux destroyers de la Royal Navy et par les navires marchands alliés qui étaient encore dans le port. Le personnel diplomatique britannique et le président de la Pologne Władysław Raczkiewicz et son cabinet eurent la priorité. Le reste a été constitué principalement de troupes polonaises et tchèques. L'évacuation continua dans les ports du Verdon et de Bayonne, situés à proximité, assistée par les transports de troupes MS Batory, Sobieski, Chorzów et Lechistan (tous quatre battant pavillon polonais), Ettrick et Arandora Star. Ces navires se sont par la suite rendus à Saint-Jean-de-Luz, où l'évacuation s'est terminée le à 14 heures, juste après le délai fixé par les conditions de l'armistice. Le dernier jour de l'opération, le destroyer canadien HMCS Fraser (en) a été éperonné et coulé par le croiseur anti-aérien HMS Calcutta dans l'estuaire de la Gironde[10]. De petites évacuations ont continué depuis la côte méditerranéenne française jusqu'au .

Bilan

Le nombre de personnes évacuées de France en Angleterre durant l'opération Ariel se décompose comme suit :

  • Britanniques : 144 171
  • Polonais : 24 352
  • Français : 18 246
  • Tchèques : 4 938
  • Belges : 163

Au total, 191 870 soldats alliĂ©s, aviateurs et civils[11]. Bien que la plupart de l'Ă©quipement ait Ă©tĂ© perdu, 310 pièces d'artillerie, 2 292 vĂ©hicules, 1 800 tonnes d'approvisionnements et quelques chars ont Ă©tĂ© sauvĂ©s[12].

Références

  1. Operation Cycle, the evacuation from Havre, 10–13 June 1940. Historyofwar.org. Retrieved on 2011-03-28.
  2. Ellis, p. 296
  3. Alanbrooke, War Diaries 1939–1945, entry 14 June 1940
  4. Cherbourg-Octeville depuis 2000, Cherbourg-en-Cotentin depuis 2016
  5. Ellis, p. 302
  6. 10 June, Monday. Naval-history.net. Retrieved on 2011-03-28.
  7. Ellis, p. 303
  8. The Sinking of the Lancastria, Jonathan Fenby, 2005 Simon & Schuster UK Ltd, p. 247
  9. Ellis, p. 304
  10. Allied Warships of WWII – Destroyer HMCS Fraser. uboat.net (1940-10-22). Retrieved on 2011-03-28.
  11. Ellis, p. 305
  12. (en) « Operation Aerial, the evacuation from north western France, 15–25 June 1940 », Military History Encyclopedia on the Web,‎ (lire en ligne, consulté le )

Bibliographie

Voir aussi

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