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René Olry

Le général René Henri Olry (Lille – Angoulême ) commanda l’armée des Alpes durant la campagne de France du au , jusqu'à l’armistice franco-italien.

Biographie

Fils de l'ingénieur en chef des mines Albert Olry, lui-même polytechnicien[1], il est admis à l’École polytechnique[2] - [1] en 1900. Optant pour l’artillerie à sa sortie, il commence sa carrière en 1902, comme sous-lieutenant au 21e régiment d'artillerie stationné à Angoulême. Après un an il va faire un stage à l'École d'application de l'artillerie et du génie à Fontainebleau. En 1904 il est de retour à Angoulême, nommé lieutenant le 10 octobre[2]. En 1912 il est affecté au 25e régiment d'artillerie à Châlons-sur-Marne, comme lieutenant faisant fonction de commandant de batterie de canons de 75, puis promu capitaine.

Première Guerre mondiale

Il part pour la guerre comme commandant de la 9e batterie du régiment. Le 25e régiment d'artillerie fait partie de la 12e division d'infanterie, 6e corps d'armée, 3e armée commandée par le général Ruffey. Cette armée prend l'offensive à partir de la région Verdun-Saint-Mihiel vers Longwy. Après la retraite, elle participe à la bataille de la Marne à la droite du dispositif français. Le 25e régiment d'artillerie combat dans l'Argonne, puis, en février 1915, participe aux combats des Éparges. Le capitaine Olry y obtient sa première citation et la croix de la Légion d'honneur. Il est alors affecté à l'état-major du 6e corps d'armée[2], puis en septembre à l'état-major de l'artillerie de la région fortifiée de Verdun[2]. En mars 1916, il est affecté à l'état-major de la 2e armée, commandée par le général Pétain investi du commandement d'ensemble à Verdun[2]. Il n'y reste que deux mois et est détaché au centre d'études d'artillerie. Début 1917, il est de nouveau muté et sert à l'état-major du groupe d'armées centre, commandé par Pétain.

En 1917, il fait partie du corps expĂ©ditionnaire français en Italie Ă  l'Ă©tat-major du gĂ©nĂ©ral Fayolle et combat sur la rivière Piave[2], avant de commander, en , le 3e groupe du 283e rĂ©giment d'artillerie lourde[2]. Son groupe, composĂ© de deux batteries de mortiers de 220 mm Ă  tir rapide (en), combat dans la rĂ©gion de Compiègne et Noyon lors de l'offensive allemande de mars. En juin, lors de la bataille du Matz, quatrième offensive allemande de 1918, il Ă©chappe de peu Ă  la destruction et Ă  la capture. Le capitaine Olry reçoit une nouvelle citation et est promu chef d'escadron Ă  titre temporaire. En juillet il rejoint l'Ă©tat-major du groupe d'armĂ©es de rĂ©serve. Il y termine la guerre après avoir Ă©tĂ©, en septembre, nommĂ© chef d'escadron Ă  titre dĂ©finitif et avoir Ă©tĂ© de nouveau citĂ©.

Sa conduite durant cette guerre lui vaut cinq citations dont deux à l’ordre de l’armée[2].

Entre-deux-guerres

À la fin de la Première Guerre mondiale, il est affecté à l'inspection générale de l'artillerie à Paris, puis suit pendant deux ans les cours de l'École supérieure de guerre. En 1922 il est mis hors cadres pour emploi au secrétariat du conseil supérieur de la Défense nationale[2] et désigné pour faire partie de la mission militaire française en Grèce auprès de l'armée de ce pays[2]. À ce titre il participe à la création de l'École de guerre grecque.

Lieutenant-colonel en 1925 et colonel en , il prend alors le commandement du 309e régiment d'artillerie[2] à Strasbourg en . En 1931 il est détaché au Centre des hautes études militaires, puis en août affecté à l'état-major du Conseil supérieur de la guerre.

Nommé général de brigade le [2], il est affecté au commandement de la 29e division d'infanterie[2] et du secteur fortifié des Alpes-Maritimes à Nice le 10 mai 1935. Promu général de division le [2], élevé au rang de général de corps d'armée le , il est nommé en 1937 au commandement de la 15e région[2] à Marseille.

Seconde Guerre mondiale

En 1939, le général Olry dirige le 15e corps d’armée dans les Alpes du sud[2] à la déclaration de la guerre puis, le 5 décembre 1939, on lui confie l’armée des Alpes[2]. Il est nommé général d'armée le .

Depuis son poste de commandement, Ă©tabli Ă  Valence, il prĂ©pare et conduit avec efficacitĂ© les opĂ©rations d’une armĂ©e dont les moyens sont rĂ©duits au cours de l'hiver 1939-1940, pour renforcer le front du Nord-Est[3]. Au printemps, il ne lui reste que trois divisions de formation (formĂ©es Ă  la mobilisation avec des rĂ©servistes) et les trois secteurs fortifiĂ©s de Savoie, du DauphinĂ©, et des Alpes-Maritimes, en tout 175 000 hommes, dont 85 000 Ă  la dĂ©fense de la frontière[3].

Après l'entrĂ©e en guerre de l'Italie, durant la bataille des Alpes qui se dĂ©roule du [3] Ă  la nuit du 24 juin[3], l'armĂ©e des Alpes du gĂ©nĂ©ral Olry rĂ©ussit, grâce notamment Ă  l'action de l'artillerie et Ă  la combativitĂ© des alpins français, Ă  contenir pour l'essentiel les attaques des forces italiennes sur la frontière[2] - [3]. Le gĂ©nĂ©ral Olry rĂ©ussit aussi, au nord de sa zone d'action, Ă  Ă©tablir, avec des unitĂ©s improvisĂ©es, une ligne de rĂ©sistance dans la vallĂ©e de l'Isère contre les Allemands et Ă  rĂ©sister farouchement Ă  leurs attaques[2], notamment dans la cluse de Voreppe jusqu’au 25 juin (armistice franco-italien le 24). Il inflige des pertes sensibles Ă  la 3e Panzerdivision, sauve Grenoble et ChambĂ©ry et prĂ©serve de la captivitĂ© les 300 000 hommes de son armĂ©e.

Après l'armistice, il est d'abord employé comme inspecteur général puis nommé au commandement du 1er groupe de divisions de l'Armée d'armistice, composé des 7e (Bourg en Bresse), 14e (Lyon), 15e (Marseille) et 16e (Montpellier) divisions.

Il est atteint par la limite d'âge en juin 1942, ce qui lui épargne d'avoir à assister dans son commandement à l'invasion de la zone libre et à la dissolution sans combat de l'armée d'Armistice. Il se retire alors dans une propriété familiale en Charente, dans la région de Mansle. Il décède à Angoulême début janvier 1944.

DĂ©corations

Postérité

Une avenue est nommée d'après lui à Nice, une rue à Angoulême.

Références

Notes

  1. « Albert Charles Nicolas Olry (1847-1913) », Annales des Mines, sur annales.org.
  2. « Une bataille oubliée - Les Alpes 10 - 25 juin 1940 », collection « Mémoire et Citoyenneté », no 6, ministère de la Défense, direction de la Mémoire du Patrimoine et des Archives [PDF] [lire en ligne sur le site du defense.gouv.fr].
  3. Giorgio Rochat (trad. Anne Pilloud), « La campagne italienne de juin 1940 dans les Alpes occidentales », Revue historique des armées, no 250, 2008, p. 77-84, sur le site du Service historique de la Défense, rha.revues.org. Mis en ligne le 6 juin 2008, consulté le 24 octobre 2008.

Sources

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Étienne Plan (gĂ©nĂ©ral), Éric Lefevre, La bataille des Alpes, 10-25 juin 1940, Ă©d.Charles Lavauzelle, 1982.Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Henri Azeau, La guerre Franco-Italienne – juin 1940, Presses de la CitĂ©, 1967.Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Bernard et Raymond Cima, Michel Truttmann, Juin 1940 - La glorieuse dĂ©fense du Pont Saint-Louis, Ă©d. Cima, 1995 (ISBN 2-9508505-2-9 et 9782950850522) [PDF] [lire en ligne sur le site maginot.org].

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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