Accueil🇫🇷Chercher

Canon de 75 mm modèle 1897

Le canon de 75 mm modèle 1897 est une pièce d'artillerie de campagne de l'armĂ©e française. D'une conception rĂ©volutionnaire pour son Ă©poque, il regroupe, en effet, tous les derniers perfectionnements intervenus dans l'artillerie Ă  la fin du XIXe siècle, Ă  savoir : l'utilisation de la poudre sans fumĂ©e, de la munition encartouchĂ©e, de l'obus fusant, d'un chargement par la culasse selon le procĂ©dĂ© Nordenfelt et d'un frein de recul olĂ©opneumatique. Cette synthèse, en Ă©liminant les dĂ©pointages lors des tirs, rendait enfin possible un vieux rĂŞve des artilleurs, le tir rapide. C'est grâce Ă  ses caractĂ©ristiques exceptionnelles qu'il fut surnommĂ© le « canon roi ».

Canon de 75 mm modèle 1897
Image illustrative de l'article Canon de 75 mm modèle 1897
Le canon de 75 modèle 1897, exposé au musée de l’Armée (hôtel des Invalides).
Présentation
Pays Drapeau de la France France
Type Canon d’artillerie de campagne
PĂ©riode d'utilisation 1897
Poids et dimensions
Masse (non chargĂ©) 1 140 kg
Masse (chargĂ©) 1 970 kg
Longueur du canon 2 475 mm
Caractéristiques techniques
Architecture configuration mécanique de l'arme
PortĂ©e maximale 8 500 m
PortĂ©e pratique 6 500 m (tir fusant)
Cadence de tir 20 coups par minute (max 28 coups par minute)
Vitesse initiale 500 m/s
Variantes - Auto-canon de 75 De Dion Bouton modèle 1910
- 75 mm modèle 1897 sur plate-forme mle 1915
- Canon de 75 modèle 1897 sur char Saint-Chamond
- 75 mm modèle 1897 sur navire
- 75 modèle 1897 modifié 1933 (affût biflèche)
- 75 modèle 1897 modifié 1938
- 75 modèle 1897 modifié 1938-1940

Devenu un emblème de la puissance militaire française, connu bientôt comme le soixante quinze, voire notre glorieux soixante quinze, il fait l'objet d'un culte de la part des militaires et patriotes français, qui voient en lui une solution miracle à tout problème. Cet enthousiasme conduira à négliger entre autres la modernisation de l'artillerie lourde, erreur qui sera durement payée lors de la Première Guerre mondiale. En effet le 75 est le meilleur canon de campagne de son époque et s’est avéré très efficace dans la guerre de mouvement, et notamment dans la première bataille de la Marne. Mais il est beaucoup moins à l'aise et utile dans une guerre de position, où l'on a besoin d'artillerie lourde, pour atteindre les troupes retranchées. Il se distinguera néanmoins en grande partie grâce à ses servants qui paieront un lourd tribut. Encore en service en grand nombre dans l'armée française de 1940, il se montra cette fois-ci dépassé dans la guerre de mouvement, car on avait tardé à le rendre apte à la traction automobile, désormais nécessaire. Il connaîtra toutefois une seconde jeunesse comme pièce antichar, lors de la bataille de France, aux mains de la Wehrmacht et des Forces françaises libres.

Naissance

Conception

Charles Étienne Sainte-Claire Deville visitant un poste de tir lors de la Première Guerre mondiale.

En septembre 1892, un canon expĂ©rimental Ă  tir rapide de 52 millimètres de calibre - conçu par le capitaine Charles Étienne Sainte-Claire Deville - est essayĂ© Ă  l'arsenal de Bourges. Le gĂ©nĂ©ral Mathieu, directeur de l'artillerie, demande au commandant Deport, polytechnicien et officier d'artillerie, qui dirige l'Atelier de construction de Puteaux, d'entreprendre la rĂ©alisation d'une version agrandie avec un calibre de 75 millimètres. Le projet prend la dĂ©signation de 75C. Parallèlement sont lancĂ©s trois autres projets, surtout destinĂ©s Ă  induire le renseignement allemand en erreur, les 75A, 75B et 75D. Un premier tir d'essais du 75C est rĂ©alisĂ© dĂ©but 1893, mais des problèmes d'Ă©tanchĂ©itĂ© et de fiabilitĂ© du frein de recul se posent encore. Il en sera de mĂŞme lors des tirs du 25 novembre 1893 et du 19 mai 1894. NĂ©anmoins, après le second, le ministre de la guerre, le gĂ©nĂ©ral Mercier, dĂ©cide de commander 340 pièces. En novembre 1894, Deport dĂ©couragĂ©, dĂ©cide de partir Ă  la retraite et est remplacĂ© par Sainte-Claire Deville, qui est assistĂ© par le capitaine Rimailho. Il dĂ©cide de revoir entièrement le frein, mais en utilisant les blocs d'acier commandĂ©s pour la fabrication de ceux du premier modèle. Trois annĂ©es d'Ă©tudes seront nĂ©cessaires pour arriver Ă  un rĂ©sultat satisfaisant, le frein II. Il agrandit aussi le champ de l'Ă©tude, en y incluant tout ce qui est nĂ©cessaire au service de la pièce, c’est-Ă -dire en particulier le problème d'un ravitaillement efficace en munitions, rendu essentiel par la grande cadence de tir. Le gĂ©nĂ©ral Hippolyte Langlois lui ordonne aussi de prĂ©voir l'emploi du tir fusant, en modifiant l'appareil de dĂ©bouchage des Ă©vents, qu'il avait rĂ©alisĂ© pour sa pièce de 52.

Pour résoudre le problème du ravitaillement, Sainte-Claire Deville rompt avec l'usage de l'artillerie qui jusqu'alors plaçait ses caissons à munitions bien en arrière des canons. Il conçoit un caisson d'avant train, qui se renverse juste à côté de la pièce, réduisant ainsi la fatigue des pourvoyeurs, qui n'ont plus à transporter les obus sur plusieurs mètres pour alimenter les pièces. Le basculement du caisson résout élégamment à la fois le problème du transport des cartouches, qui, transportées horizontalement, risqueraient de subir des déformations inacceptables, mais aussi procure aux pourvoyeurs un abri, car lors du tir ils sont couverts par le fond du caisson et ses portes et peuvent, alors relativement protégés, extraire et préparer les obus pour le reste de l'équipe de tir. Plusieurs autres innovations, outre le frein de recul, sont mises en œuvre pour permettre le tir rapide : pour immobiliser la pièce, les deux roues sont pourvues de frein à abattement, dont les patins viennent s'interposer entre le sol et la bande de roulement, de plus une bêche à l'arrière de la flèche, s'enfonce dans le sol, lors du premier tir.

Essais et mise en production

En dĂ©cembre 1896, les essais de la nouvelle pièce se rĂ©vèlent extrĂŞmement concluants : dix mille coups sont tirĂ©s Ă  une cadence de vingt coups par minute, sans incident. Une commande de six cents exemplaires est donc lancĂ©e pour 1897. La production de chaque Ă©lĂ©ment du 75 est rĂ©alisĂ©e dans deux manufactures associĂ©es, mesure prĂ´nĂ©e par Sainte-Claire Deville, pour favoriser une meilleure interchangeabilitĂ© des pièces de rechange. Les canons sont fabriquĂ©s Ă  Bourges et Tarbes, les affĂ»ts Ă  Tarbes et Ă  Tulle, les caissons Ă  Saint-Étienne et Ă  Châtellerault, et les glissières et freins Ă  Puteaux et Saint-Étienne. Une commission des armements, crĂ©Ă©e en dĂ©cembre 1897 et dirigĂ©e par le gĂ©nĂ©ral Gras, est chargĂ©e d'en coordonner et contrĂ´ler la fabrication. Le canon rentre officiellement en service dans l'armĂ©e française, le , et est prĂ©sentĂ© au public, pour la première fois le , lors du dĂ©filĂ© sur les Champs-ÉlysĂ©es. Entre-temps, le gĂ©nĂ©ral Percin s'isole avec quelques officiers de longues semaines au camp de La Fontaine du Berger pour y rĂ©aliser des essais et dĂ©velopper un règlement de tir simple et prĂ©cis[1]. Pour continuer Ă  tromper l'Allemagne, le gĂ©nĂ©ral Deloye, successeur de Mathieu, fait poursuivre les essais des 75A et 75B, allant jusqu'Ă  suggĂ©rer que le 75B risque d'ĂŞtre adoptĂ©. Cette entreprise de dĂ©sinformation, dans le contexte de l'affaire Dreyfus, porte ses fruits : l'armĂ©e du Kaiser adopte en effet prĂ©cipitamment, en 1896, un modèle de canon de 77 mm, Ă  affĂ»t rigide, complètement dĂ©passĂ© par rapport au modèle 1897, et ne poursuit pas les Ă©tudes sur une pièce similaire, prĂ©sentĂ©e par Conrad Haussner en 1891, qui souffre des mĂŞmes problèmes que les premiers freins français.

Description

Le système d'arme composant le MatĂ©riel de 75 mm modèle 1897, se compose de trois Ă©lĂ©ments roulants :

  • le canon ;
  • l'avant-train ;
  • l'arrière train-caisson.

Ils se combinent pour donner deux types d'attelage : la voiture-canon et la voiture-caisson.

Comme il est traditionnel dans l'artillerie française depuis le système de la Vallière, les éléments comme les roues sont interchangeables. Trois types de roues seront par ailleurs produits : la roue no 7, la roue no 7 renforcée et la roue no 7C renforcée, les deux premières se composent de sept jantes de bois reliées au moyeu, par quatorze rais en bois aussi. Le moyeu s'engage sur la fusée de l'essieu, par l'intermédiaire d'une douille en bronze. La roue renforcée est pourvue de sabots métalliques qui renforcent la liaison entre les rais et les jantes, et d'un cercle métallique qui renforce le pourtour des jantes, quant à la roue 7C, par mesure de simplification, elle ne possède plus que deux jantes en bois cintrées.

Canon

Tube

Le canon en lui-mĂŞme est constituĂ© d'un unique tube en acier frettĂ©, renforcĂ© Ă  l'arrière par un manchon porte-culasse. Il est long de 2,72 mètres et pourvu de vingt-quatre rayures Ă  pas constant vers la droite et profondes de 0,5 millimètre, sur une longueur de 2,23 mètres. Il repose sur une jaquette en bronze qui sert de chariot lors du recul. Il est fermĂ© Ă  l'arrière par un bloc culasse Ă  vis excentrĂ©e de type Nordenfeldt. Cet Ă©lĂ©ment permet un tir très rapide et sĂ©curisĂ©, l'ouverture et la fermeture de la culasse, se fait par un simple mouvement d'environ 120° de la poignĂ©e de manivelle, ce qui obture la chambre, par une rotation de la vis-culasse, dont l'Ă©tanchĂ©itĂ© est de plus assurĂ©e par la douille en laiton de l'obus. Le percuteur n'Ă©tant en face de l'amorce de douille que lorsque la culasse est toute verrouillĂ©e, toute action prĂ©maturĂ©e sur la cordelette du tire-feu ne peut dĂ©clencher le tir, rendant l'opĂ©ration très sĂ»re. Après le tir, l'ouverture de la culasse actionne un mĂ©canisme d'extraction de la douille, qui est tirĂ©e par son bourrelet postĂ©rieur.

Cette photo de côté permet de distinguer le frein à abattement en position de tir.
Frein de tir

Le canon n'est reliĂ© Ă  l'affĂ»t que par le dispositif de frein de tir, les tourillons de celui-ci reposent sur les flasques, et au canon par une tige. Le principe du long recul est assez simple dans son principe, mais il fut ardu Ă  mettre au point et Ă  rendre fiable, avec les technologies de l'Ă©poque. Le frein de type I de Deport et de type II, de Sainte-Claire Deville, bien qu'ils diffèrent peu dans leur principe, sont nettement diffĂ©rents dans leur fabrication. PlutĂ´t qu'un ressort, on utilise la compression d'un volume d'air enfermĂ© pour obtenir la rĂ©cupĂ©ration de l'Ă©nergie du recul et la remise en batterie grâce Ă  celle-ci. La tige porte-canon est pourvue d'un piston Ă  son arrière qui pousse sur l'huile contenue dans le tube supĂ©rieur, et force celle-ci Ă  passer par un Ă©vent dans le tube infĂ©rieur, oĂą elle fait reculer le piston libre qui la sĂ©pare de l'air comprimĂ©. L'Ă©nergie cinĂ©tique du recul et la force exercĂ©e par l'air comprimĂ©, s'Ă©quilibrent ainsi progressivement, amortissant en douceur le mouvement du canon. Celui-ci une fois stoppĂ©, l'air se dĂ©tend de nouveau repoussant alors l'huile et donc le canon. Au total l'ensemble mobile, pesant 461 kilogrammes, recule de 1,14 Ă  1,22 mètre.

Modèle 1897.
Affût

L'affût du canon est composé d'une flèche composée de deux flasques, rendue solidaire par des entretoises, tous en fortes tôles d'acier, l'ensemble est caréné sur le dessus par une tôle plus fine, qui comporte un coussin, sur lequel repose le frein du canon, en position de route. Sur les flasques, sont fixés, les deux couvre-essieux, la bêche de crosse et deux poignées de crosse. Sur les deux couvre-essieux, viennent se fixer l'essieu tubulaire dont les deux extrémités coniques s'engagent dans les moyeux de roues, mais aussi les deux boucliers en acier indépendants, qui protègent les servants sur le champ de bataille, celui de gauche est renforcé par un arc boutant qui le fixe au flasque. En 1909, les boucliers s'étant révélés trop fragiles en campagne, on modifiera leur arrangement, l'arc boutant est déplacé sur le bouclier de droite, et une traverse amovible les relie au-dessus du canon, ainsi que des cornières au-dessous.

Culasse de 75.

En dessous de la flèche, on trouve le mécanisme qui sert à mettre en place le frein de roue, lors du tir, l'ensemble rigide des deux patins, lorsqu'il est déverrouillé, descend vers le sol, derrière les roues, en pivotant autour de l'essieu. Un coulisseau vient bloquer la tringle à l'arrière de l'ensemble, lors de la mise en batterie par les servants qui lèvent la crosse du canon. Les deux roues sont alors contraintes de monter sur les patins et la pièce repose alors sur trois points fixes, les deux patins et la bêche de crosse. Cette dernière s'enfonce dans le sol lors du premier tir, le canon reculant d'environ dix centimètres, par la suite il devient presque totalement immobile, lors des tirs suivants, ce qui permet aux servants de rester à sa proximité immédiate.

Avant-train

L'avant-train est utilisĂ© pour tracter le canon de 75 ou le caisson de munitions (arrière-train caisson). Il est constituĂ© d'un essieu d'une voie de 1,51 mètre, portant deux coffres dans lesquels sont logĂ©s 24 obus par coffre. Il pèse 774 kilogrammes approvisionnĂ© en obus explosifs, et 830 lorsqu'il est chargĂ© avec des obus Ă  balles. Il est surmontĂ© d'une banquette pour trois servants et prolongĂ© par un timon de 2,7 mètres sur lequel sont attelĂ©s six, ou parfois quatre chevaux de trait. Lors de la mise en batterie d'une pièce, l'arrière-train caisson d'un canon est placĂ© Ă  gauche de la pièce et renversĂ©, pour donner accès facile aux munitions qui se retrouvent Ă  l'horizontale. L'appareil dĂ©bouchoir de fusĂ©e est fixĂ© au centre du coffre Ă  munitions. Cet ensemble mĂ©canique de haute prĂ©cision, permet de rĂ©gler prĂ©cisĂ©ment et rapidement, la durĂ©e de combustion des fusĂ©es de retard 22/31 des obus Ă  balles. Le rĂ©glage du minutage est rĂ©alisĂ© par une coupe rĂ©alisĂ©e dans la mèche de poudre en colimaçon de la fusĂ©e, le dispositif comprend donc un porte-lame actionnĂ© par un levier, et un ensemble d'engrenages qui convertit la distance souhaitĂ©e en position de la lame sur la fusĂ©e, le tout en double pour accĂ©lĂ©rer la manĹ“uvre. Par la suite un modèle modifiĂ©, avec deux graduations, sera introduit permettant de rĂ©gler aussi les fusĂ©es 22/31A qui ont elles un retard maximum de 31 secondes au lieu de 24.

Arrière-train caisson

L'arrière-train caisson est une remorque supplĂ©mentaire qui s'attache Ă  l'avant-train. Elle emporte 72 obus.

Organes de visée et accessoires

Les organes de visées comprennent :

  • un appareil de pointage en direction pour le tir indirect ;
  • une lunette de tir direct ;
  • un niveau de pointage Mle 1901 dont les rĂ©sultats peuvent ĂŞtre prĂ©cisĂ©s par un niveau dĂ©tachable1890-1900 pour le pointage en hauteur.

Ceux-ci sont utilisés pour d'autres modèles de pièce d'artillerie jusqu'aux années 1930[2].

Niveau Mle 1890-1900 pour mesurer l'angle fait par le tube par rapport à l'horizontale et déterminer ainsi la portée du canon.

Munitions

Canon et munitions sur le terrain en 1915.
Douille et charge propulsive

Les munitions employées par le 75 modèle 1897, sont de type encartouché, c’est-à-dire que l'obus est serti sur une douille en laiton, qui contient la charge propulsive, ce qui permet le chargement rapide du coup, mais qui assure, par son culot, aussi la parfaite étanchéité du canon lors du tir. Le mélange propulsif utilisé est la poudre B, mise au point en 1884 par le chimiste Paul Vieille. Elle est "sans fumée", ce qui permet le tir rapide : la poudre noire rendrait le tir rapide impossible du fait des vapeurs dégagées et de l'encrassement du tube. Le matériel est peint en couleur claire pour éviter l'échauffement qui nuit à la stabilité du mélange propulsif : le gris bleu sera adopté à la place du vert olive habituel. Par la suite, le service des poudres améliorera le mélange en y adjoignant une petite quantité de diphénylamine.

Trois types de charges sont disponibles : la charge normale, la charge réduite (tirs plus plongeants, fatigue réduite du matériel), les charges spéciales de décuivrage, qui contiennent de faibles quantités de plomb et d'étain, pour nettoyer les rayures du tube des reliquats de cuivre laissés par les obus. Les trois types de charges sont distingués par le marquage, sur la cartouche, de la vitesse initiale obtenue.

Les obus

Deux grands types d'obus sont montés sur les cartouches, les obus explosifs et ceux à balles, communément appelés shrapnel. D'autres types sont mis au point au cours de la Première Guerre mondiale.

  • Obus explosifs

Le premier obus explosif, le modèle explosif modèle 1897, est pourvu d'une forte paroi en acier et d'une petite quantitĂ© de charge explosive (170 grammes de poudre noire). Il est pourvu d'une fusĂ©e Ă  double effet DE 22/31, qui explose au contact ou avec un retard maximum de 24 secondes. Son Ă©volution, donnera le modèle 1900, Ă  paroi plus fine, ne pesant que 5,4 kilogrammes, mais chargĂ© de 695 grammes de mĂ©linite, dont l'emploi nĂ©cessite l'utilisation d'un dĂ©tonateur relais Ă  mĂ©linite pulvĂ©rulente. Il utilise aussi de nouveaux types de fusĂ©es explosant Ă  l'impact ou après celui-ci, la sĂ©rie des percutantes 24/31 (modèle 1899, modèle 1899/1915, modèle 1914 et modèle 1916), pour lui donner de l'efficacitĂ© contre les fortifications. Certains des obus de type 1900 sont, en outre, pourvus de mĂ©lange fumigène, pour faciliter le rĂ©glage du tir. Un dispositif de freinage aĂ©rodynamique, simple rondelle se fixant entre la fusĂ©e et le corps de l'obus, sera aussi utilisĂ©, pour donner plus de courbure Ă  la trajectoire et atteindre des objectifs masquĂ©s, mais son usage nuisait Ă  la prĂ©cision du tir. Ces rondelles, connues sous le nom de plaquette Malandrin, ou de "Malandrinette" du nom de son inventeur le lieutenant colonel d'artillerie Hippolyte Malandrin[3], Ă©taient conçues au dĂ©part pour l'entrainement dans certains champs de tir exigus oĂą les obus de 75 avaient tendance Ă  sortir des limites par effet de ricochet. Ces plaquettes rĂ©duisaient la portĂ©e des obus Ă  4 000 mètres maximum et donnaient plus de courbure Ă  la trajectoire. Les plaquettes Malandrin ont Ă©tĂ© adoptĂ©es pour le combat afin de ne pas dĂ©velopper l'artillerie lourde (obusiers) et de ce fait, faire des Ă©conomies sur les budgets. Ă€ la fin de guerre apparaĂ®tront les obus types 1917 et 1918, du gĂ©nĂ©ral Dessaleux, qui, mieux profilĂ©s, atteindront des portĂ©es de l'ordre de onze kilomètres.

  • Obus Ă  balles

Les obus Ă  balles, eux aussi, sont de deux types, M et A. Le M, de 1897, dit Ă  charge mĂ©langĂ©e, contient 440 grammes de poudre noire et 290 balles sphĂ©riques de douze grammes, en plomb durci Ă  l'antimoine, le tout entourĂ© de parois fines en acier. Il sera pratiquement supplantĂ© par le type A, Ă  charge arrière, oĂą la charge poudre plus lĂ©gère (110 grammes), au lieu d'ĂŞtre mĂ©langĂ©e aux billes d'acier est regroupĂ©e Ă  l'arrière de l'obus. Les 261 billes Ă©taient alors projetĂ©es vers le sol, de façon plus efficace qu'avec le modèle M. Ces deux obus furent par la suite modifiĂ©s pour l'utilisation antiaĂ©rienne, l'obus M donnant le M modifiĂ© 1911, le A devenant le A modifiĂ© 1917, qui utilisaient une fusĂ©e retard d'un maximum de quarante secondes.

  • Obus spĂ©cifiques

D'autres obus seront conçus en cours de guerre. L'obus fumigène de 1915 contient dans le corps de l'obus explosif une composition Ă  base de phosphore et produit un Ă©pais nuage de fumĂ©e pendant quelques minutes après sa dĂ©tonation. L'obus Ă©clairant de 1916 est basĂ© sur l'obus Ă  balles ; la fusĂ©e DE 22/31 provoquait l'Ă©jection d'une cartouche Ă©clairante et son parachute, Ă©clairant ensuite le champ de bataille pendant environ quarante secondes. La mĂŞme annĂ©e apparut l'obus incendiaire type G, qui contenait dans le corps de l'obus Ă  balles M six sacs remplis d'un mĂ©lange de corde goudronnĂ©e et de phosphore, le tout mis Ă  feu par une petite quantitĂ© de poudre noire et une fusĂ©e instantanĂ©e modèle 1914. Plus tristement cĂ©lèbres encore, les obus toxiques, basĂ©s sur l'obus explosif, mais dotĂ©s d'une charge seulement suffisante pour Ă©ventrer la paroi et laisser le gaz s'Ă©chapper. Toujours en 1916, l'ingĂ©nieur AndrĂ© Lefèvre mit au point un obus perforant, dit AL, qui Ă©tait rĂ©alisĂ© en fonte aciĂ©rĂ©e très Ă©paisse et chargĂ© de 285 grammes de TNT, mis Ă  feu par une fusĂ©e 24/31 Schneider 1916, pesant 7,2 kilogrammes. Il pouvait atteindre la portĂ©e de 9 500 mètres.

La batterie

Articulation

La batterie comprend neuf pièces,

  • quatre pièces de tir dotĂ©s d'un canon, les 1re, 2e, 3e et 4e pièces ;
  • trois pièces de ravitaillement en munitions, la 5e avec deux arrière-trains caissons, la 6e et la 7e avec trois arrière-trains caissons chacune ;
  • deux pièces de maintenance et de ravitaillement divers : la 8e qui regroupe une voiture de forge et le fourgon de la batterie et la 9e qui regroupe trois fourgons de vivre et une voiture fourragère.

DĂ©ploiement au combat

Au combat, les quatre pièces de tir et la cinquième de ravitaillement en munitions se déploient sur la position de tir.

Les deux autres pièces de ravitaillement en munitions, se placent, elles, à quatre ou cinq cents mètres en arrière, dans une position abritée, pour constituer l'échelon de combat, avec la huitième pièce.

La neuvième pièce est généralement affectée au train régimentaire, pour dégager les chefs de batterie des tâches d'intendance.

RĂ©partition des munitions

Les quatre premières pièces sont dotĂ©es de 120 obus chacune (un avant-train et un arrière train caisson), la cinquième de 144 obus (deux arrière-trains caissons) , la sixième et la septième de 227 obus chacune (trois avant-trains caissons). Au total, la batterie dispose donc de 1 078 obus soit 269 pour chaque canon.

Service de la pièce

Chef de pièce d'un canon de 75 (musée des blindés de Saumur).

Outre le chef de pièce qui dirige les opérations (généralement un maréchal des logis), une équipe de six servants est nécessaire pour utiliser le canon au maximum de ses possibilités. Lors du tir, l'équipe est ainsi répartie :

  • le tireur prend place sur un siège Ă  droite, face Ă  la pièce, il est responsable de l'ouverture et de la fermeture de la culasse et du tir, mais aussi des changements de hausse ;
  • le pointeur assis lui Ă  gauche, s'occupe du pointage en site et en dĂ©rive ;
  • le chargeur derrière le pointeur, engage la cartouche dans la chambre ;
  • derrière le caisson trois autres hommes travaillent, deux pourvoyeurs qui alimentent l'appareil dĂ©bouchoir en munitions, et le dĂ©boucheur qui perce les Ă©vents des fusĂ©es avant de transmettre l'obus prĂ©parĂ© au chargeur.
Service d'un canon de 75 Gernicourt (Aisne) mars 1915[4].

Avantages du 75 mm modèle 1897

Après avoir tirĂ©, le recul du canon n'entraĂ®nait pas l'affĂ»t en arrière comme dans les anciens modèles. L'affĂ»t du 75 restait sur place, seul le tube du canon lui-mĂŞme partait en arrière dans son logement sur une distance d'environ 1,20 m, puis revenait Ă  sa position initiale. Il en dĂ©coulait de nombreux avantages. Le canon restant pointĂ© vers la cible, les servants ne se fatiguaient plus et ne perdaient plus de temps Ă  repointer. Au moment du tir, ils n'avaient plus besoin de s'Ă©carter de la trajectoire (incertaine) de l'affĂ»t puis de se replacer.

Le mécanisme de la culasse rotative étaient également efficace et rapide. L'ouverture éjectait automatiquement la douille usagée, pour charger le canon, il suffisait d'insérer la cartouche puis de refermer la culasse d'un mouvement du poignet.

La poudre "sans fumée" n'encrassaient plus autant le tube, permettant plus de tirs avant nettoyage; de plus, la position de la pièce n'était plus révélée aussi clairement, et la fumée ne gênait plus la visée.

Tout cela contribuait au tir rapide. En situation critique ce type de canon pouvait tirer 20 coups en une minute, voire 28 avec une Ă©quipe de servants bien entraĂ®nĂ©e, mais une telle cadence ne peut ĂŞtre tenue très longtemps, du fait de la nĂ©cessitĂ© de rĂ©approvisionner (tout le stock immĂ©diatement disponible de 120 munitions Ă©tant consommĂ© en 5 minutes Ă  cette cadence), mais aussi de la fatigue gĂ©nĂ©rĂ©e et de l'Ă©chauffement du tube. Dans la pratique la cadence soutenue est plutĂ´t de six coups par minute. On utilise d'abord les munitions du coffre d'avant train, puis celles contenues dans le caisson adjoint Ă  la pièce. Les voitures caissons font la noria entre la pièce, l'Ă©chelon de combat (batterie), et le dĂ©pĂ´t de corps d'armĂ©e Ă  quelques kilomètres en arrière oĂą elles sont rĂ©approvisionnĂ©es en munitions.

Variantes

Artillerie de fortification

Plusieurs pièces d'artillerie dérivées du matériel de 75 modèle 1897 équipent les fortifications de l'armée française[5].

Tourelle de 75 mm R modèle 1905

Canons de 75 mm de la ligne Maginot, Tourelle de 75 mm R modèle 1932 et Tourelle de 75 mm modèle 1933

Artillerie anti-aérienne[6]

Premiers modèles
  • AffĂ»ts mobiles[7]
Auto-canon en position de tir.

Un des premiers dĂ©rivĂ©s du modèle 1897, l'auto-canon de 75 De Dion-Bouton modèle 1910[8], destinĂ© Ă  la dĂ©fense contre aĂ©ronefs (ballons) aux armĂ©es, est un modèle extrĂŞmement novateur, avec son canon sur la plateforme d'un camion qui peut ĂŞtre mis en batterie en moins de cinq minutes. Il se rĂ©vèle cependant mal adaptĂ© au tir contre avion, du fait du manque d'appareil de prĂ©paration de tir (Voir Pagezy) et de sa limite de pointage en azimut (268 gr). Une version sur remorque permettant le tir tous azimuts fut plus tard produite (1916-1917) plus longue Ă  mettre en Ĺ“uvre et donc incapable de « relever » rapidement en cas de contre-batterie. Trente pièces Ă  tir « vertical » (soit vingt auto-canons et dix pièces « semi-fixes ») furent commandĂ©es aux ateliers de Puteaux (futur AMX) et rĂ©alisĂ©s en 1913. Des sections d'auto-canons sont formĂ©es dès 1916. Ă€ l'Armistice sont en ligne 196 auto-canons et « remorques » pour un total de 858 pièces tous systèmes confondus (le nombre de pièces dĂ©truites durant le conflit n'est pas connu).

Les unités de DCA (section et postes) seront organisées au sein de cinq régiments d'artillerie antiaérienne, les 63e, 64e, 65e, 66e et 166e, qui possèdent chacun quatre batteries de quatre auto-canons, deux compagnies de projecteurs et une de ballons de protection. Ils seront modifiés en 1934, par le montage d'un poste central de tir indirect, et resteront en service, faute de mieux, pendant la Seconde Guerre mondiale, 236 d'entre eux servant encore en mars 1940. On verra quelques batteries devant la ligne Maginot et des unités montées sur trains. Le 27 mai 1940, ce sont les 2e et 7e batteries d’auto-canon du 402e RDCA qui font du tir antichar à Calais, font reculer les panzers et font l’admiration des Britanniques. Les forces allemandes utilisèrent les exemplaires survivants jusqu'en 1944.

On doit à ces matériels antiaériens, dès 1916, les premiers calculateurs mécaniques et en particulier les premiers téléaffichages des coordonnées d'objectifs. Le "Correcteur BROCQ" électrique de la Compagnie des Compteurs (maintenant Schlumberger) est un exemple d'ingéniosité recopié par les Alliés. Le PC 35 et 39 puis le "Director M7" de Sperry en 1942 s'y sont ressourcés.

  • AffĂ»ts fixes [9]
75 mm AA sur plateforme, Salonique, 1914-1918

Pour la protection des zones arrières, au sein de la dĂ©fense aĂ©rienne du territoire, on met en service un autre type de matĂ©riel, le 75 mm modèle 1897 sur plateforme modèle 1915, cette pièce fixe peut ĂŞtre dĂ©ployĂ©e en vingt-quatre heures, la plateforme permet au tube d'ĂŞtre pointĂ© de 0 Ă  75° en site et sur un azimut de 360°. Au cours des annĂ©es 1930, la vitesse des aĂ©ronefs Ă©tant devenue trop importante, on remplaça ces affĂ»ts, par des plateformes modèle 1939, plus lĂ©gères. En avril 1940, il reste seulement une vingtaine d'entre eux sur plateforme modèle 1915, et quinze sur plateforme modèle 1939, utilisĂ©s en DCA ferroviaire.

Modernisations de l'entre-deux-guerres[10]

L'augmentation des performances des avions pousse dès 1925 Ă  amĂ©liorer les capacitĂ©s des canons de DCA. La Manufacture d’Arme de Levallois (MLS) propose d'allonger le tube du canon. La vitesse initiale est portĂ©e Ă  700 m/s et le plafond Ă  7 500 mètres. Un frein de bouche compense l'Ă©nergie plus importante transmise Ă  l'affĂ»t.

  • Modernisation des modèles existants

Le nouveau tube est installé sur le canon de 75 sur remorque modèle 1917/1934 en 1934, sur la version modernisée de ce dernier, le canon de 75 sur remorque modèle 1930 et le canon de 75 modèle 1928/39 sur plate-forme.

  • Nouvelles plateformes de tir

Le canon de 75 modèle 1928 Ă  frein de bouche G.B. est utilisĂ© au dĂ©but des annĂ©es 1930 pour Ă©quiper de nouvelles plateformes. L’Atelier de Bourges (ABS) met au point le canon de 75 modèle 1932 sur plate-forme ABS. L'affĂ»t est installĂ© sur une plate-forme Ă  quatre flèches, dotĂ© d'une culasse automatique et adaptĂ© Ă  la traction automobile. La portĂ©e maximale est de 8 000 m, la cadence de tir de 25 coups par minute. L'ensemble peut ĂŞtre tractĂ© Ă  40 km/h et mis en batterie en 20 minutes. Un total de 332 exemplaires sont en service en mai 1940. L'entreprise Schneider produit le canon de 75 modèle 1933 sur plate-forme, dotĂ© lui aussi d'une plate-forme Ă  quatre flèches et adaptĂ© Ă  la traction automobile. L'ensemble peut ĂŞtre tractĂ© Ă  8 km/h et mis en batterie en 30 minutes. La portĂ©e maximale est de 8 000 m, la cadence de tir de 20 coups par minute. Un total de 192 exemplaires sont en service en mai 1940.

Artillerie navale et de cĂ´te[11]

La marine nationale adopte le 75mm modèle 1897 pour équiper des batteries de côte [12] et des navires.
Le 75mm modèle 1897-1915[13] est placé sur l'affût SMCA modèle 1925, avec un débattement vertical de -10 à +70° et une rotation à 360°. Cette installation permet d'utiliser l'arme contre l'aviation.
De nouveaux canons de 75 mm sont ensuite développés pour un usage spécifiquement anti-aérien. Les pièces de 75 mm modèle 1922, 1924 et 1927 [14] de 50 calibres sont dérivés du 75 mm Schneider modèle 1908 de 62,5 calibres installé sur la classe Danton.

Artillerie sous blindage

Le canon de 75 mm modèle 1897 est adapté au service sous blindage.

  • Le char d'assaut Saint-Chamond est dotĂ© Ă  la fin de 1917 du 75 mm, en remplacement de son canon initial, le 75 mm Saint-Chamond L12CTR [15].
  • Le char de rupture FCM 2C[16] de 68 tonnes est Ă©quipĂ© du 75 mm, placĂ© dans une tourelle pivotante. Il est construit en 1919 et mis en service en 1923.
Le 75 mm modèle 1897 est utilisé comme armement principal du char Saint Chamond, à la fin de 1917

Artillerie de campagne [17]

Pour rajeunir le 75 dans son rôle de canon de campagne, entre les deux guerres, l'armée française va tenter de l'adapter à la traction automobile, qui commence à supplanter, celle hippomobile, au cours des années 1930. L'absence de suspension et les roues à bandages pleins, limitent sa vitesse de déplacement à environ huit kilomètres par heure, au-delà, les vibrations risquent d'endommager la pièce. Après une proposition de André Citroën, qui propose un train porteur qui se place sous le canon, lors du transport, on décide de modifier la pièce elle-même en modifiant le train de roulement, deux nouvelles versions du 75 apparaissent :

  • MatĂ©riel de 75 modèle 1897 modifiĂ© 1938

Cette modification adapte le modèle 1897 Ă  la traction automobile, en remplaçant les roues originales par des roues moulĂ©es Ă  pneumatiques pleins. Le frein d'abattage est conservĂ© et l'accroissement de la masse Ă  1,5 tonne rend la manĹ“uvre de la pièce plus pĂ©nible. Il y eut environ sept cents exemplaires modifiĂ©s de cette façon, certains seront Ă©quipĂ©s de jantes embouties et de pneumatiques Ă  chambre Ă  air.

  • MatĂ©riel de 75 modèle 1897 modifiĂ© 1938-1940

Cette amélioration du précédent est dotée de pneumatiques à chambre à air et le frein d'abattage est remplacé par des freins à tambour dans les roues.

Canon de 75 modèle 1897 modifié 1938-1940 utilisé durant la bataille de Bir Hakeim par les Forces françaises libres

La mise en place du tube de 1897 sur un affût biflèche sera étudié à partir de 1937. Elle donnera lieu à deux prototypes permettant le tir antichar ou le tir d'artillerie, et qui ne seront pas adoptés avant l'armistice[18]:

  • MatĂ©riel de 75 divisionnaire APX

Ce modèle est livré par APX (ateliers de Puteaux) le 2 décembre 1939, soit deux ans après la commande originale. Il est constitué d'un affût biflèche sur lequel est monté la bouche à feu 1897 sur sa glissière d'origine, modifiée pour faire varier le recul en fonction de l'inclinaison. Le pointage en azimut se faisait du côté gauche de la glissière et le pointage en site du côté droit. Le matériel n'est qu'un modèle de transition avant l'arrivée d'une pièce de conception plus moderne. Il est jugé trop complexe pour la mise en production rapide, trop difficile à manœuvrer, il sera finalement rejeté.

  • 75 tous Azimuts ABS

Ce modèle est livrĂ© par l'atelier de Bourges le 18 mars 1940. Il est de type triflèche et permet le tir tous azimuts. Le tube est analogue au modèle 1897 mais avec une partie rayĂ©e allongĂ©e de 313 mm, l'appareil de pontage se compose d'un goniomètre et d'un collimateur a inclinaison variable, le pointage antichar se faisant par une lunette analogue Ă  celle du 47 mm SA 37 solidaire de la bouche a feu. Le matĂ©riel donne entière satisfaction pendant les essais et la commission d'essai recommande son adoption immĂ©diate. Mais ce rapport enthousiaste date du 11 mai 1940, le prototype sera envoyĂ© Ă  Tarbes quelques jours plus tard et dissimulĂ© Ă  l'Armistice, et toute trace sera perdue.

En service

Unités équipées de 75 modèle 1897

En 1897, lorsque la pièce entre en service, l'armée française aligne quarante régiments d'artillerie de campagne, dont les plus récents ont été créés en 1894. Par la suite, avec l'adoption du service militaire de trois ans, leur nombre passe à soixante-deux. Ils se répartissent en trois types, les régiments affectés au corps d'armée à quatre groupes de batteries, au nombre de vingt, et ceux affectés aux divisions qui sont à trois groupes, sauf dix qui possèdent en plus un quatrième groupe dit à cheval, qui doit être détaché de la division de cavalerie. Chaque groupe comprend trois batteries soit un total de 648 batteries de quatre pièces.

Présentation au tsar Nicolas II lors des Grandes manœuvres de l'Est de 1901.

L'état-major régimentaire comprend dix-sept hommes, dont trois officiers et trois officiers de réserve, avec treize chevaux, dont onze de selle, un fourgon et deux bicyclettes. L'état-major de groupe, lui, est encore plus important avec vingt et un hommes, dont six officiers, il regroupe des spécialistes aussi divers que l'officier médecin et celui vétérinaire, mais aussi le boucher. Il est équipé d'une voiture sanitaire, d'une à viande, de deux fourgons de bagages et de quinze chevaux, dont huit de selle. En temps normal, son personnel est affecté à la neuvième pièce de la première batterie du groupe, mais en temps de guerre, l'ensemble est regroupé dans le train régimentaire.

La batterie est l'unité élémentaire de l'artillerie française, l'adoption du modèle 1897, provoque sa diminution, du fait de la cadence de tir, de six à quatre pièces de tir. Cette organisation devient officielle par une ordonnance ministérielle en 1899, puis est fixée par la loi du 24 juillet 1909. Son effectif total est de trois officiers et de cent soixante-onze hommes. Le matériel comprend seize voitures, dont quatre canons, douze caissons, auxquels s'ajoutent une forge et quatre fourgons. Cent soixante-huit chevaux, dont trente-six de selle, assurent sa mobilité. Elle est subdivisée en neuf pelotons de pièces, commandés chacun par un maréchal des logis, assisté de un ou deux brigadiers. Au combat, les cinq premiers forment la batterie de tir, commandée par le lieutenant d'active, les quatre derniers forment l'échelon de combat dirigé par le sous-lieutenant de réserve, cependant le neuvième est la plupart du temps regroupé avec celui des autres batteries, au sein du train régimentaire. Les trente batteries à cheval, en diffèrent peu avec un effectif de quatre officiers et de cent soixante-quinze hommes, cependant pour accroître la mobilité la plupart des servants sont montés sur des chevaux de selle, on trouve donc deux cent quinze chevaux, dont quatre-vingt-deux de selle, dans ce type de batterie.

Premières actions

Le matériel de 75 modèle 1897 est pour la première fois utilisé en opérations en juin 1900, lors de l'expédition internationale contre les Boxers. Trois batteries sont employées, en particulier lors de la prise de Pékin le 13 août, où leur efficacité impressionne le Feldmarschall Alfred von Waldersee, commandant la force expéditionnaire, qui s'empresse de rapporter à son gouvernement la supériorité de la nouvelle pièce d'artillerie française.

Le canon de 75 modèle 1897, dont la technologie est secrète, est employĂ© uniquement dans l'armĂ©e française. Il ne doit pas ĂŞtre confondu avec le canon de 75 Schneider modèle 1912, dont la cadence de tir est huit fois moins rapide. DĂ©veloppĂ© et produit par l'industrie privĂ©e, ce dernier est principalement destinĂ© Ă  l'exportation. En 1912, la Serbie, la Grèce et la Bulgarie, qui ont achetĂ© le canon de 75 Schneider, affrontent les Ottomans lors de la Première guerre balkanique. L'armĂ©e ottomane est Ă©quipĂ©e de canons de 77 mm allemands qui se rĂ©vèlent nettement infĂ©rieurs.

En action pendant la Première Guerre mondiale

Carte postale de propagande. Arme majeure, le 75 fut bientôt l'objet d'un véritable culte

En 1914, la France entra en guerre avec 3 840 canons de 75 Ă  sa disposition. Après la bataille de la Marne, le dĂ©ficit Ă©tait environ de 400 pièces. En avril 1915, il manquait 800 canons par rapport Ă  l'effectif thĂ©orique. Mais, en 1918, le nombre de pièces atteignit 5 484[19].

MalgrĂ© leur plus faible efficacitĂ© dans le contexte de la guerre de tranchĂ©es, ils vont nĂ©anmoins prendre un rĂ´le dĂ©terminant, contribuant en particulier Ă  l'arrĂŞt de l'armĂ©e allemande lors de la bataille de la Marne en 1914, et Ă  Verdun en 1916. Ils sont servis par des Ă©quipages de très haute compĂ©tence, une bonne partie des officiers d'artillerie Ă©tant sortis de grandes Ă©coles comme Polytechnique. Ils sont l'une des armes maĂ®tresses de l'armĂ©e française et pas moins de 17 500 canons sont construits pendant la guerre, les munitions Ă©tant produites Ă  plus de deux cents millions d'unitĂ©s. La consommation d'obus de 75 devient dĂ©mesurĂ©e : par exemple, 3,75 millions sont tirĂ©s lors du seul mois de mars 1916 Ă  Verdun.

La France traverse une crise grave Ă  la fin de l'annĂ©e 1914 quand la production et les stocks d'obus, pourtant importants, se rĂ©vèlent insuffisants. On dĂ©cide alors de recourir Ă  l'industrie privĂ©e, afin d'augmenter la production journalière de vingt Ă  cent mille obus. De nombreuses industries civiles se reconvertissent, et, grâce au travail fĂ©minin et Ă  l'utilisation de nouveaux procĂ©dĂ©s de fabrication, comme la rĂ©alisation d'obus par usinage et non par forge, la production augmente rapidement. En septembre 1914, 11 000 obus sont produits, on passe Ă  46 000 au dĂ©but de 1915, puis Ă  75 000 en juin de la mĂŞme annĂ©e. Mais, en consĂ©quence, la qualitĂ© des munitions dĂ©cline, provoquant plus souvent des Ă©clatements et des gonflements du tube de l'arme (1 Ă©clatement tous les 3 000 tirs en moyenne, contre 1 tous les 500 000 en 1914, environ 500 tubes Ă©clatĂ©s pour le seul mois de mars 1915[20]. ). La situation est telle que le commandement finit par ordonner de n'utiliser les 75 mm qu'en dernier recours. Devenu colonel, Sainte-Claire Deville est chargĂ© du problème et rĂ©ussit dès septembre 1915 Ă  redresser les standards de production, grâce Ă  des contrĂ´les plus stricts. Toutefois, la qualitĂ© n'atteint plus jamais celle d'avant-guerre. Le coĂ»t d'un obus en 1917 affichĂ© par le Ministère de l'Armement est de 60 francs français[21].

Les pertes durant le conflit furent très lourdes. Environ 18 000 pièces furent dĂ©truites, les deux tiers du fait de l'ennemi, 3 257 canons Ă©clatĂ©s, 3 391 canons boursouflĂ©s, par dĂ©faut du tube, de la culasse ou Ă  la suite d'un Ă©clatement prĂ©maturĂ© de la cartouche[22].

Premier tir amĂ©ricain sur le front lorrain avec un canon de 75 Modèle 1897 français, le 9 fĂ©vrier 1918 près de BathelĂ©mont-lès-Bauzemont (Meurthe-et-Moselle). La douille Ă©jectĂ©e est encore en l'air qu'un nouvel obus est dĂ©jĂ  introduit dans le canon. Ce canon pouvait tirer 6 Ă  20 obus par minute. Chaque obus Ă  balles contenait 280 billes de plomb.

UtilisĂ© par plusieurs alliĂ©s, il fut perçu entre autres par l'American Expeditionary Force qui disposa d'un total 1 828 canons fournis par l'industrie française et 143 construits par l'industrie amĂ©ricaine[23].

En action pendant la Seconde Guerre mondiale

Version antichar 7,5 cm Pak 97/38 dĂ©veloppĂ©e par l'Allemagne durant la 2e Guerre mondiale.

Les canons de 75 sont encore largement en service au dĂ©but de la Seconde Guerre mondiale dans l'armĂ©e française en 1940, avec 4 500 pièces en stock, et dans d'autres forces. Ils servent comme pièces antichars d'opportunitĂ© lors de la dernière phase de la bataille de France.

Armée d'armistice et Forces françaises libres

Le 75 est employé dans les rangs de l'armée d'armistice lors des combats de la campagne de Syrie (1941).

Lors de la bataille de Bir Hakeim, en juin 1942, les canons de 75 de la brigade des français Libres, servis par le 1er RAFFL, sont un outil efficace de la dĂ©fense du retranchement. Les forces de l'Axe perdent 51 chars et une centaine de vĂ©hicules, pour une bonne partie Ă  cause des 75. Il s'illustre aussi lors de la bataille d'El Alamein.

Dans les mains françaises, il sert ensuite lors de la campagne de Tunisie avant d'être remplacé par du matériel anglo-américain plus moderne en 1943.

Armée allemande

Les Allemands, récupérant tout le matériel disponible, l'utilisent sous le nom de FK231(f) , mais les obus français capturés en nombre limité n'ont pas une grande valeur en tant qu'arme antichar, sa vitesse initiale étant trop faible pour inquiéter un T-34 de l'Armée rouge ; le complexe militaro-industriel allemand lui substitue donc un obus à charge creuse.

Canon de 75 monté sur un châssis de 50 mm M1938 anti-char allemand.

Le canon n'a pas assez de dĂ©battement en batterie pour ĂŞtre vraiment efficace dans ce rĂ´le. Aussi, Ă  partir de l'automne 1941, la firme Rheinmetal-Borsig l'adapte Ă  la lutte contre les blindĂ©s. Le tube est remontĂ© sur l'affĂ»t du Pak 38 de cm sous la dĂ©nomination de 7,5-cm Pak 97/38. Un frein de bouche tubulaire, percĂ© de nombreux trous, est rapportĂ©. Il pèse 1 190 kg en ordre de tir et 1 246 en ordre de marche. En 1942, la Wehrmacht en rĂ©ceptionne 2 854.

L'âme du canon français est cependant trop lourde et a un recul trop long pour le châssis allemand. Le manque de stabilitĂ© nuit Ă  la prĂ©cision, obligeant Ă  un tir Ă  100 m. Le 7,5 Pak 97/38 est dĂ©finitivement retirĂ© du service actif en 1944 mais sert dans les unitĂ©s de seconde ligne[24]

Après-guerre

On le trouve encore ponctuellement en action dans la guerre d'Indochine.

En Afrique du Nord, on verra des 75 dans des postes en Algérie. Le 13e RA par exemple, régiment d'artillerie de campagne en service d'infanterie dans le sud en était équipé. La 2e batterie à Ghardaïa en avait quatre dont deux de fabrication américaine. Seules les plaques d'immatriculation pouvaient les distinguer.

Utilisation lors de cérémonie officielle

Lors de la cĂ©rĂ©monie d’investiture du nouveau prĂ©sident de la RĂ©publique française, 21 coups sont tirĂ©s par la batterie d'honneur de l'artillerie française Ĺ“uvrant deux canons de 75 mm devant l’esplanade des Invalides.

Notes et références

  1. « Cyrano : satirique hebdomadaire / réd. en chef Léo Marchès », sur Gallica, (consulté le ).
  2. « Canon de 105 Court Mle 1935 ( Bourges) », sur Base documentaire des Artilleurs (consulté le ).
  3. Mémoire du Maréchal Joffre .
  4. « Restitution du journal de marche de René Verney, II, Front de l’Aisne (13 septembre 1914 – 22 mai 1915) », sur http://www.verney-grandeguerre.com/ (consulté le ).
  5. BAS'ART, Base Documentaire Artillerie, Canon de 75 mm de casemate Modèle 1929 -, CANON DE 75 m/m Mle 1932 (Canon de casemate) - , CANON-MORTIER DE 75 m/m Mle 1931 -
  6. Colonel(er) Jean-Pierre Petit, Un siècle de défense Sol-Air française, Tome 1 La DCA, 1910-1940, 142 p., pdf - Cesane, à télécharger sur cesane.artillerie.asso.fr, mémorial sol-air ; Ingénieurs généraux René LESAVRE et Michel de LAUNET, LES ARMEMENTS DE DEFENSE ANTI-AERIENNE PAR CANONS ET ARMES AUTOMATIQUES, Comité pour l’histoire de l’armement terrestre (COMHART), Centre des hautes études de l’armement Division Histoire de l’armement, 2007, p. 16-19 (Chapitre 2) / Les canons de 75. Les canons de 75 anti-aériens -
  7. La pièce de 75 anti-aérien automobile, pdf - Cesane, à télécharger sur cesane.artillerie.asso.fr, mémorial sol-air / La pièce de 75 anti-aérien sur remorque.pdf - Cesane / à télécharger sur cesane.artillerie.asso.fr, mémorial sol-air / La Première section d’autocanons de DCA de 75 mm. word à télécharger sur cesane.artillerie.asso.fr, mémorial sol-air / Le tir de jour du canon de 75 mm AA automobile.pdf - Cesane, à télécharger sur cesane.artillerie.asso.fr, mémorial sol-air/ Le tir de jour du canon de 75 mm AA sur remorque.pdf - Cesane, à télécharger sur cesane.artillerie.asso.fr, mémorial sol-air
  8. Notice sur les châssis de Dion-Bouton, type FZ pour auto-canon de 75, et type GO pour auto-caisson de 75 : Description, fonctionnement, Établissements De Dion-Bouton, , 62 p. (lire en ligne).
  9. La Pièce de 75 Anti-Aérien sur PLATE-FORME.pdf - Cesane, à télécharger sur cesane.artillerie.asso.fr, mémorial sol-air / La Première section d’autocanons de DCA de 75 mm. word, à télécharger sur cesane.artillerie.asso.fr, mémorial sol-air/Le tir de jour du canon de 75 mm AA sur plate-forme.pdf
  10. Colonel(er) Jean-Pierre Petit, Un siècle de défense Sol-Air française, Tome 1 La DCA, 1910-1940, 142 p., pdf - Cesane, à télécharger sur cesane.artillerie.asso.fr, mémorial sol-air
  11. Naval Norman Friedman Weapons of World War One, Seaforth Publishing, 2011, p. 227
  12. Canon de 75 mm. Recueil de renseignements sur le matériel et les munitions de l'artillerie de côte. Planche XXI : canon G de 75 mil. modèle 1897 sur affût de campagne modèle 1897 approprié aux côtes. 1903. Centre des archives de l'armement et du personnel civil 578 1F3 477, à voir sur Alienor.org -
  13. France 75 mm/35 (2.95") Model 1925 and 1928. Updated 03 March 2012. , sources citées, John Campbell, Naval Weapons of World War Two, Henri le Masson, Navies of the Second World War - The French Navy, The French Navy under Steam" picture essay in "United States Naval Institute Proceedings" Vol. 80, No. 7, July 1954
  14. 75 mm/50 (2.95") Model 1922, 1924 and 1927. Updated 28 March 2013 - , sources citées, John Campbell, Naval Weapons of World War Two, Henri le Masson, Navies of the Second World War - The French Navy, Jean Guigliani et Albert Moreau, French Light Cruisers, Warships International n°3, 2001, John Jordan et Jean Moulin, French Cruisers: 1922 - 1954", M.J. Whitley, Battleships of World War Two, Cruisers of Worldar Two et Destroyers of World War Two
  15. François Vauvillier, Tous les blindés de l'armée française - 1914-1940 Histoire de guerre, blindés & matériel, GBM 100, avril, mai, juin 2012, (ISSN 1956-2497), p. 19, n° 4.1, 4.3, p. 101, n° 4.2.
  16. François Vauvillier, Tous les blindés de l'armée française - 1914-1940 Histoire de guerre, blindés & matériel, GBM 100, avril, mai, juin 2012, (ISSN 1956-2497), p. 26, n° 11, p. 27, n° 12.1
  17. Le canon de 75. Variantes et Ă©volutions du 75 -
  18. Eric Denis, « La course au 75 nouveau », GBM, no 110,‎ , p. 83-87 (ISSN 1956-2497)
  19. (fr) histoire du canon de 75, Fédération d’associations d’anciens combattants, d’amicales régimentaires et d’associations à caractère patriotique de Lyon et sa région.
  20. (en) Général d’armée Pierre de Percin de northumberland, « L’artillerie française pendant la Première Guerre mondiale », Cahiers du CESAT, no 43,‎ (lire en ligne [PDF]).
  21. Prix des munitions, Ministère de l'Armement et des Fabrications de Guerre, , 1 p. (lire en ligne).
  22. Nicola Meaux, Marc Combier, Regard de soldat, Acropole, Paris, 2005 (ISBN 2-7357-0257-X)
  23. (en) Steven J. Zaloga, US Field Artillery of World War II, Osprey publishing, , 48 p. (lire en ligne), p. 4
  24. Marcel Labillois, le canon de 75 mm modèle 1897, TNT 54, mars/avril 2016, p. 24

Voir aussi

Bibliographie

  • Gary Sheffield, La Première Guerre mondiale en 100 objets : Ces objets qui ont Ă©crit l'histoire de la grande guerre, Paris, Elcy Ă©ditions, , 256 p. (ISBN 978 2 753 20832 2), p. 50-51

Ouvrage de référence :

  • Une merveille du gĂ©nie français. Notre 75 par un artilleur, avec 22 reproductions photographiques et 12 figures schĂ©matiques dans le texte et une planche synthĂ©tique en couleurs, Librairie Aristide Quillet, Paris VIIe, 1915, 52 p.
  • Instruction militaire. Croquis du canon de 75 Mle 1897 / Ecole d'application d'artillerie, Lithographie de l'Ă©cole d'application d'artillerie, 1929, 84 p., 37 pl.
  • Ministère de la Guerre. RĂ©glement de manĹ“uvre de l'artillerie. Titre IX – D.C.A. manuel de tir de l’ARTILLERIE anti-aĂ©rienne de 75 mm, ed. Lavauzelle, 1932.
  • GĂ©nĂ©ral Guy François, Le canon de 75 modèle 1897, Ysec, Louviers, juillet 2013.
  • J. Ettrick, « Le canon de 75 mm », Connaissance de l’histoire mensuel, Hachette, no 46,‎ , p. 46-51.
  • « 100 armes qui ont fait l'histoire », Guerre et Histoire, no hors sĂ©rie n°1,‎ , p. 60-71 (ISSN 2115-967X).
  • François Duffaut, Le canon de 75, un canon très innovant quel rĂ´le pour les aciĂ©ries d'Imphy ? (lire en ligne)

Articles connexes

Liens externes

Iconographie
  • Www.fortiffsere.fr, le canon de 75 mm modèle 1897

Plans, illustrations et film du canon de 75 mm modèle 1897 et de ses munitions -
Photographies du canon de 75 mm antiaérien -
La tourelle de 75 R 05 - Les casemates dites de Bourges pour pièces de 95 et de 75

Chanson du 75
  • Alenior.org. S'armer pour la guerre. Chanson du 75 (texte) -
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.