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Bataille de la vallée du Rhône (1940)

La bataille de la vallée du Rhône se déroule en , entre les armées française et allemande, parallèlement avec la défense de la Loire et la bataille des Alpes, au cours de la dernière étape de la bataille de France (Fall Rot, ce qui signifie « cas rouge » en allemand).

Bataille de la vallée du Rhône
Description de cette image, également commentée ci-après
Situation sur le front du 13 juin au .
Informations générales
Date du 15 au
Lieu vallée du Rhône, France
Issue Victoire allemande, signature de l'armistice
Belligérants
Drapeau de la France FranceDrapeau de l'Allemagne nazie Reich allemand
Commandants
Drapeau de la France Georges Cartier
Drapeau de la France René Olry
Drapeau de la France Colonel Bouriand
Drapeau de la France Lieutenant Pangaud
Drapeau de l'Allemagne Erich Hoepner
Drapeau de l'Allemagne Ewald von Kleist
Drapeau de l'Allemagne Wilhelm von Stockhausen
Drapeau de l'Allemagne Theodor Eicke
Forces en présence
Drapeau de la France Groupement Cartier (Armée des Alpes) :
30 000 hommes
(dont 25e RTS et 405e RDCA)
Unités de l'Armée de l'Air
XVI. Armeekorps :
30 000 hommes
250 à 300 blindés
(dont 4e Panzerdivision, Infanterie Regiment Grossdeutschland et 3e Panzerdivision SS Totenkopf)

Seconde Guerre mondiale,
Bataille de France

Batailles




Percées de la Meuse et rupture du front belge :


Tentatives de contre-attaques alliées :


Défense des ports de la Manche et rembarquement britannique à Dunkerque :


Effondrement de la Ligne Weygand, avancée allemande sur la Seine et évacuation des troupes alliées :


Front italien et percée allemande dans le Sud :

Déjà attaquée par les Italiens sur l'arc alpin depuis le , l'Armée des Alpes du général Olry doit redéployer une partie de ses troupes (Groupement Cartier) pour contrer l'invasion allemande du Sud-Est de la France qui perce jusqu'à la frontière suisse.

Contexte historique

En , les armées françaises engagées en Belgique dans le Nord de la France sont encerclées avec le Corps expéditionnaire britannique et l'armée belge à la suite de la percée des Allemands dans les Ardennes. Encerclés à Dunkerque, les Alliés sont évacués par la mer. Le , la Belgique capitule, l'armée française ne possède plus que 60 divisions et 1 500 chars et peu de couvertures aériennes.

Le , la ligne de défense reconstituée sur la Somme et sur l’Aisne cède. La retraite de l'armée française se transforme en déroute, même si quelques unités retraitent en ordre. Devant la progression allemande vers la Seine, et la prise de Paris déclarée ville ouverte le , le gouvernement français qui trouve refuge à Bordeaux, demande que les fleuves et rivières soient mis en défense pour bloquer la progression des armées du Reich vers le sud de la France. Le Rhône et la Loire font partie intégrante de ces obstacles.

Le , Maxime Weygand annonce refuser toute reddition de l'armée française.

Le 17 juin maréchal Pétain adresse un message aux armées françaises demandant de cesser les combats dans la perspective de l’armistice.

Le , les troupes françaises en pleine débâcle se replient. Le Nord du pays et le Benelux sont désormais entièrement sous contrôle allemand à la suite de la percée de la ligne Weygand et de la perte de la bataille de l'Aisne.

Déroulement de la bataille

Avancée allemande sur Dijon et Lyon (15-16 juin)

Dès le , le général Olry commandant l'Armée des Alpes a dû prélever des forces, notamment de l'artillerie pour préparer un second front, devant la menace allemande. En effet, le 17 juin, les Allemands sont à Dijon. Il crée le groupement du général Cartier, avec des unités de bric et de broc, une division coloniale qui servait de réserve d'armée, des marins, quelques chars, de l'infanterie qui se sont repliées depuis le Nord-Est. Ce groupement est équipé avec du matériel de récupération. Les 30 000 hommes qui le composent vont être chargés de tenir sur trois lignes de défense successives : le Rhône, l'Isère, la Durance.

Les Allemands percent jusqu'à la frontière suisse. Entre les 13 et , les Allemands franchissent le Rhin entre Schœnau et Neuf-Brisach. Guderian s'engouffre alors jusqu'à Pontarlier, atteint le , et Belfort, le , prenant à revers les unités restées dans la ligne Maginot.

Le , Lyon est évacuée ; trois jours plus tard, la ville perd la moitié de sa population. Alors que les Allemands s'approchent de la région lyonnaise, le maréchal Pétain accorde le statut de ville ouverte à Lyon, pour lui éviter les combats, à la demande d'Herriot qui avait été contacté par le préfet de Lyon, Émile Bollaert, qui estimait que toute résistance serait inutile[1] - [2]. Le , la ville est occupée[3].

Défense de Chasselay par les troupes françaises

Devant l'avance allemande sur les deux rives de la Saône (le pont de Neuville-sur-Saône étant notamment resté intact), les soldats français prennent position dans le village de Chasselay et établissent des défenses. Les trois routes conduisant au bourg sont pourvues de chicanes[4].

À Cros-de-Géorand, le 15 ou , trois Dewoitine D.520 de l'Armée de l'Air effectuent un atterrissage forcé[5].

Le , la 4e Panzerdivision de Ewald von Kleist continue son offensive vers le sud, sur la rive ouest de la Saône. Le 19 au matin, ses premiers éléments blindés se heurtent à l'artillerie française du 405e régiment d'artillerie anti-aérienne (RDCA) dans le secteur de Chasselay. Une colonne allemande parvient néanmoins à atteindre le carrefour de Montluzin sous le feu des canons de 75 mm français. Vers 18 h, le 19, les Français battent en retraite, débordés par les fantassins ennemis. Les canons du lieutenant Pangaud sont détruits par les chars allemands. Environ cinquante morts et une vingtaine de blessés sont laissés sur le terrain, faits prisonniers[4].

À Cheminas le , un Potez 63 appartenant au Groupe de reconnaissance 2/14 s'écrase en raison de mauvaises conditions météorologiques alors qu'il avait été envoyé afin d'effectuer une mission de reconnaissance sur une zone s’étendant de la vallée du Rhône au val de Loire. Les deux membres d'équipage sautent en parachute mais l'un d'entre eux s'écrase au sol[5].

Dans le secteur de Tournon-sur-Rhône dans la matinée du , un bombardier allemand Dornier Do 17 de la Luftwaffe est intercepté et sérieusement touché par une patrouille de Morane-Saulnier MS.406 du Groupe de Chasse III/I. Il parvient à s'échapper et aurait effectué un atterrissage forcé à Tournon[5].

Les 19-, les soldats du 25e régiment de tirailleurs sénégalais (RTS) commandés par le colonel Bouriand reçoivent l'ordre de « résister sans esprit de recul » et de défendre la route nationale 6 au nord de Lyon. Les Allemands de la Infanterie Regiment Grossdeutschland et de la 3e Panzerdivision SS Totenkopf, déferlent sur leurs positions. Les tirailleurs sénégalais, à court de munitions, se rendent, non loin de Chasselay. Ils sont regroupés dans des champs près de la ville et sont massacrés de sang froid par les mitrailleuses et des chars allemands[6]. Le , quarante-huit Sénégalais furent inhumés par les habitants de Chasselay lesquels font bâtir un tata, alors qu'une quinzaine de blessés sont recueillis et pansés[4].

Conséquences et défenses de Grenoble-Chambéry

Monument dédié à l'Armée des Alpes à Voreppe en mai 2020

Le , l'armistice est signé entre le gouvernement Philippe Pétain et les Allemands, mettant fin aux hostilités.

Trois divisions de la Wehrmacht se dirigent vers les Alpes afin de porter secours aux Italiens tenus en échec et ainsi faire leur jonction. L'artillerie de Cartier bloque cependant l'avancée des blindés allemands à Voreppe (Isère) à une douzaine de kilomètres de Grenoble les 23 et , permettant ainsi à la ville d'échapper à une invasion allemande[7]. Ni Grenoble, ni Chambéry – où les Allemands et les Italiens avaient prévu de faire leur jonction – ne sont atteints.

L'Armée des Alpes continue en effet le combat avant qu'un armistice ne soit également signé avec l'Italie de Mussolini dans la villa Incisa à l'Olgiata (it) près de Rome, prenant effet le 25 à 0 heure 35[8].

La ville de Lyon est occupée du au avant l'instauration à la suite des accords d'armistice d'une ligne de démarcation entre la zone libre sous l'autorité du régime de Vichy et la zone occupée par l'armée allemande. Lyon et la région du Rhône seront libérées en août-.

Notes et références

  1. Lyon et sa région en juin 1940, Musée d'histoire militaire de Lyon
  2. 19 juin 1940 - Sauver le drapeau de la Préfecture du Rhône - Le geste patriotique du gardien de la paix Maurice Gex, SHLP
  3. L'ouvrage de Gérard Chauvy, Lyon 1940-1947, Paris, Perrin, , 391 p. (ISBN 978-2-262-01998-3, OCLC 56489491) est une solide référence de cette période.
  4. Les derniers combats de la Saône et du Rhône en juin 1940, Serge Desbois, 28 septembre 2011
  5. Drames aériens dans le département de l'Ardèche.
  6. Les combats du 19-20 juin 1940 au Nord de Lyon, Mémoire-Net.org
  7. De nombreuses publications relatent ces cinq jours de combat. parmi elles,
    • Général Cartier :"L'arrêt de l'invasion allemande en Dauphiné et Savoie" in: Livre d'Or du Dauphiné. Roissard Éditeur - 1949
    • Général Mer :" La bataille des Alpes" in Revue Historique de l'Armée - 4e année, no 2- juin 1948
    • Chef de bataillon de Charpin-Feugerolles :" Le Groupement Cartier vu à travers les documents allemands"in Revue Historique de l'Armée - 21e année - no 4, novembre 1965.
    • Lieutenand Colonel Guelton :"La Bataille des Alpes", in Actes du Colloque (16 au 18 novembre 2000) : "La Campagne de France 1940" Fondation Leclerc de Hautecloque - Tallandier éditeur - 2001
  8. Jean-Baptiste Duroselle, Politique étrangère de la France. 1939-1944, Paris, Seuil, (1re éd. 1982), 811 p. (ISBN 978-2-02-012413-3), p. 258, p. 258.

Annexes

Articles connexes

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