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Armée belge en 1940

En 1940, l'armée belge n'a pas une capacité suffisante pour affronter l'envahisseur lors de la Seconde Guerre mondiale. Pourtant, un effort militaire sans précédent a été consenti depuis 1936 dans le cadre de la politique de neutralité. Celle-ci a été choisie en conséquence de la faiblesse politique de la France et du Royaume-Uni qui est apparue lorsque ces pays ont renoncé à réagir militairement quand l'Allemagne a réoccupé la Rhur avec la Wehrmacht en contravention avec le traité de Versailles. Cette démonstration de faiblesse face à la politique agressive d'Hitler a conduit le Roi des Belges Léopold III et le gouvernement, appuyés par le Parlement, à craindre de ne plus pouvoir compter sur l'alliance militaire avec la France du traité de 1920, ni sur un support britannique. La Belgique a donc choisi de revenir au statut de neutralité d'avant 1914, tout en obtenant la remise en vigueur de la garantie de la France et de l'Angleterre à défendre l'indépendance belge. En ce faisant, les gouvernants ont placé la Belgique dans un isolement militaire qui contraint ce pays à se préparer seul à l'éventualité d'un conflit avec l'Allemagne. Mais l'effort de réarmement se heurte à la capacité limitée de l'industrie nationale, avant tout consacrée aux armes légères. Quant aux fournitures en armement lourd, elles sont contrariées par les Français et les Anglais qui ne vendent que peu de canons, chars et avions modernes car ils sont eux-mêmes en retard de réarmement. D'autre part, l'infanterie est renforcée par la création de nouvelles unités à missions spécifiques (déjà depuis 1934), telles les troupes d'alerte comme les cyclistes-frontières chargés de patrouilles d'observation et les chasseurs ardennais. On parvient aussi à équiper l'armée de chars légers et de canons automoteurs qui peuvent percer le blindage des chars allemands. Quelques avions modernes dont des chasseurs belges « Renard » et des « Hawker Hurricane » anglais viennent renforcer une aviation surtout composée de chasseurs bombardiers « Fairey Fox », de chasseurs « Fiat », « Fokker » et « Morane » qui, en 1937, sont au niveau des appareils des pays voisins, mais qui, en 1940, seront dépassés sur le plan de la vitesse.

Soldats belges détenus prisonniers, place de Couvin, .

Politique de défense pendant l'entre-deux-guerres, ses conséquences en 1940 et ses suites pendant le conflit

Contexte politique et militaire

En 1920, un accord militaire franco-belge est signé entre les gouvernements belge et français dans le but de coordonner leurs efforts pour l’occupation conjointe de la Ruhr, mais aussi pour réduire le front en cas de nouvelle agression allemande[1].

Durant l’entre-deux-guerres, la Belgique est divisée entre les factions politiques flamandes et wallonnes : lorsqu’il fallut voter un budget militaire face à la menace nazie, les députés flamands tergiversèrent avec l’appui de l'aile pacifiste du parti ouvrier (socialiste), ce qui ralentit la modernisation de l’armée belge à la veille de la Seconde Guerre mondiale.

L’objectif principal du Mouvement flamand était de rompre l’accord militaire franco-belge de 1920[2] qu’il considérait comme un symbole de la « domination francophone ». Léopold III, inquiet devant les menaces de division du pays, parut céder au mot d'ordre flamand Los van Frankrijk ![3] (Quitte de la France !) et dénonça l'accord militaire franco-belge d'assistance mutuelle de 1920. Le , le roi déclara au Conseil des ministres que « Seule une neutralité volontaire, appuyée par un appareil militaire aussi puissant que possible, peut maintenir la Belgique à l'écart du conflit. » [4]. Il s'agissait donc de bâtir une défense militaire belge capable de rassurer les Belges quant à la capacité du pays de se défendre contre tout agresseur. Ce qui, en fait, visait l'Allemagne, mais qui permettait de neutraliser l'action flamingante pour ce que le ministre Paul-Henri Spaak déclara être devant le parlement belge « une politique exclusivement et intégralement belge ».

En conséquence, le gouvernement dénonçait [5] implicitement les accords de Locarno et repliait la Belgique dans une stricte neutralité, refusant officiellement toute coopération avec les états-majors alliés et allant même jusqu'à envoyer des unités légères à la frontière française pour créer l'apparence d'une défense de toutes les frontières. Cette attitude vaudra au roi de vives réprobations de la part des Alliés et d’une partie de la population wallonne[6]. Mais des contacts secrets avec les Français sont prouvés, comme on le lira, après la guerre, dans le livre Servir, titre des mémoires du général en chef des armées françaises Gamelin[7], qui y révèle qu'il était en rapport avec le roi Léopold III, chef de l'armée belge. Celui-ci transmettait les renseignements que les services belges pouvaient recueillir auprès d'Allemands anti-hitlériens quant aux plans de la Wehrmacht contre la Belgique. C'est l'attaché militaire français à Bruxelles, qui avait été l'élève du général Van Overstraeten à l'École royale militaire de Bruxelles, qui servait de relais. Van Overstraeten lui-même, conseiller militaire personnel du roi, en parle dans un de ses livres, Dans l'Étau. On trouve des références aussi dans le livre Le 18e jour du colonel Remy[8], grand résistant gaulliste qui met les choses au point quant au prétendu refus belge (proclamé par certains auteurs et journalistes) de coopérer avec la France. Il ne s'agissait que d'une apparence destinée à abuser l'opinion publique pour éviter le plus possible tout ce qui aurait pu passer pour une provocation aux yeux d'Hitler durant les mois de mobilisation générale mis à profit pour préparer l'armée belge à affronter l'Allemagne avec, entre autres, la construction de ligne antichar KW.

Effectifs Ă  la veille de la guerre

Mise en batterie d'un canon de 120 mm L modèle 1931 du 26e régiment d'artillerie en avril 1940. 48 exemplaires sont en service à cette date[9].

En date du 9 mai 1940, l'armée compte 22 divisions, soit 616 000 soldats sous les drapeaux qui attendent l'attaque allemande, même si l'Allemagne n'a pas, jusque-là, déclaré la guerre à la Belgique. Cet effort de mobilisation est considérable[10]. Mais si les effectifs sont importants, l'encadrement est insuffisant et la chaîne de commandement rigide, aux capacités de réaction lentes[10].

Cet effectif veille le long de l'Escaut puis du canal Albert, jusqu'au sud de l'Ardenne, soit sur une distance de près de 500 kilomètres suivant un arc de cercle Ă©pousant sensiblement le tracĂ© des frontières depuis le littoral jusqu'Ă  la frontière Est avec le Luxembourg et la France. Ă€ l'arrière, les 10 000 gendarmes chargĂ©s de la police militaire (la prĂ©vĂ´tĂ© militaire) - qui peuvent combattre l'ennemi, Ă©tant entraĂ®nĂ©s et Ă©quipĂ©s militairement - vont se livrer Ă  une chasse aux parachutistes et aux espions ennemis, la cinquième colonne que la population croit dĂ©tecter un peu partout Ă  l'arrière des troupes.

L'offensive allemande

Le , la Belgique est de nouveau envahie par l'Allemagne et l'armée belge, percée au nord par la chute du fort d'Ében-Émael, doit se replier tout en combattant pour s'aligner sur l'aile droite de l'armée française en recul après avoir été percée à Sedan, en Ardenne française. Les Chasseurs ardennais retardent la Wehrmacht pendant plus de 24 heures. L'état-major français ne peut tirer parti de ce délai, n'ayant pas cru probable et anticipé une offensive à travers les Ardennes. Comme l'avait dénoncé, en avril 1940, une commission parlementaire française présidée par le député Taittinger, le dispositif français de la région de Sedan est médiocre, composé de réservistes de rang B installés dans des fortifications de campagne inachevées. Pierre Miquel le démontre dans son livre La Seconde Guerre mondiale[11]. Ce n'est que le 12 mai que les Allemands attaquent à Sedan. Mais, en deux jours, la défense française n'a pu envoyer en avant que quelques chars légers qui ne résistent pas aux chars allemands qui percent le front des Français. Cela oblige l'armée française à reculer pour tenter de retrouver sa cohésion et pour ne pas être contournée. Cependant, les Belges sont eux-mêmes percés en leur centre, sur le canal Albert, au nord de Liège, par la chute du fort d'Ében-Émael pris en 24 heures par des attaquants amenés sur le toit du fort par des planeurs pour en faire sauter les tourelles à l'aide de charges creuses, un explosif encore inconnu par les Belges et les Alliés. L'armée belge est également menacée sur sa gauche par la disparition des forces armées néerlandaises en retraite accélérée, ce qui oblige l'état-major belge à ordonner un recul général d'ailleurs rendu nécessaire par le recul français.

À signaler qu'une mission de liaison française dirigée par le général Champon est arrivée au grand quartier général belge dès le premier jour de l'offensive allemande[12], le roi Léopold III ayant accepté que l'armée belge lie sa stratégie à celle de l'armée française. Dès le 12 mai, l'armée belge, ainsi que le petit corps expéditionnaire britannique, retraitent pour tenter de reformer un front cohérent avec les Français qui reculent après la percée de Sedan suivie d'une panique à Bulson saisissant des troupes françaises. Face aux troupes françaises, la Wehrmacht procède par attaques en profondeur répétées de chars qui percent les lignes alliées avec l'appui d'une aviation dominatrice. Pourtant, à Gembloux, c'est une victoire tactique française et, sur la Dendre, les Belges tiennent bon pendant trois jours. Mais il n'y a pas de stratégie alliée pour contre attaquer avec des chars, du fait d'une conception globale inadéquate face à la stratégie allemande de percées étroites et puissantes exécutées par des chars. Le front allié, dont les états-majors s'obstinent à vouloir maintenir leurs troupes suivant un dispositif linéaire, se disloque. Aussi, ces deux succès ne sont que des batailles d'arrêt suivies de nouveaux replis. Finalement, sur la Lys, l'armée belge résiste encore cinq jours sans reculer, alors qu'elle est abandonnée sur sa droite par les Britanniques en retraite accélérée vers Dunkerque.

Reddition de l'armée belge

Les Allemands disposent d'un matĂ©riel blindĂ© mieux commandĂ© que celui des alliĂ©s et ils atteignent la mer, encerclant le gros du 1er Groupe d'ArmĂ©es de l'armĂ©e française, la British Expeditionary Force et l'armĂ©e belge. Les munitions manquent, les vivres et l'eau aussi. La situation sanitaire est dĂ©plorable, le typhus menace quelque 2 millions de rĂ©fugiĂ©s. Une grande partie du parlement et du gouvernement belges sont dans la nature. Seul le roi LĂ©opold III et quelques ministres belges (notamment, le premier ministre Pierlot et le ministre des Affaires Ă©trangères Spaak) sont capables de prendre une dĂ©cision. Finalement, après l'entrevue de Wynendaele avec ces deux ministres, le roi choisit la reddition de l'armĂ©e au terme d'une campagne des dix-huit jours (28 mai 1940). L'objectivitĂ© commande d'insister sur le fait qu'il avait annoncĂ© que l'effondrement belge devenait inĂ©vitable en Ă©crivant en urgence Ă  George VI par une lettre personnelle confiĂ©e Ă  l'attachĂ© militaire britannique et en communiquant par radio avec le gĂ©nĂ©ral Blanchard, commandant l'armĂ©e française du Nord. Ceci est dĂ©taillĂ© dans le livre de l'amiral Sir Roger Keyes Un règne brisĂ©, et aussi dans le livre du colonel français RĂ©my Le 18e jour. RĂ©my, un gaulliste de la première heure, condamne la dĂ©nonciation par le prĂ©sident français Paul Reynaud de l'attitude du roi qu'il expose Ă  la vindicte des Français en prĂ©tendant ne pas avoir Ă©tĂ© tenu au courant. Mais il ne s'agit pas d'armistice entre gouvernements belge et allemand. Au contraire du marĂ©chal PĂ©tain, chef de l'État français, qui conclura, un mois plus tard, un accord politique avec l'Allemagne nazie, le roi se refuse Ă  toute entente avec l'Allemagne et devient donc prisonnier de guerre. Il est alors dĂ©clarĂ© « dans l'impossibilitĂ© de rĂ©gner » par le gouvernement en exil d'Hubert Pierlot, cela selon les termes de la Constitution belge qui dispose que, dans le cas de la perte par le roi de sa libertĂ© d'action, son pouvoir doit ĂŞtre exercĂ© collĂ©gialement par le gouvernement. Les clauses de la reddition postulent la fin de toute activitĂ© militaire belge, entraĂ®nant la dĂ©portation en Allemagne de 215 000 prisonniers de guerre.

L'« Armée secrète »

Mais l'armĂ©e va se survivre Ă  travers l'ArmĂ©e secrète belge (A.S.), organisation clandestine fondĂ©e par des officiers et soldats qui ont Ă©chappĂ© Ă  la captivitĂ© ou qui ont pu s'Ă©vader. Beaucoup de membres de l'A.S. payeront chèrement leur action d'espionnage et de sabotage. Ils sont arrĂŞtĂ©s, torturĂ©s, dĂ©portĂ©s, mis Ă  mort. Un monument Ă  leur mĂ©moire se dresse Ă  Bruxelles, devant le siège du Conseil d'État, dit « monument des treize colonels ». Le roi, quant Ă  lui, va protester contre les dĂ©portations par des lettres Ă  Adolf Hitler. En rĂ©ponse, il est menacĂ© d'ĂŞtre lui-mĂŞme dĂ©portĂ©, ce qui finira par arriver en 1944. Entre-temps, les actes de guerre de l'ArmĂ©e secrète et d'autres organisations de rĂ©sistance se sont dĂ©veloppĂ©s, soutenus par le gouvernement belge en exil Ă  Londres (après que Pierlot et Spaak, d'abord rĂ©fugiĂ©s en France, aient dĂ» traverser clandestinement l'Espagne, cachĂ©s dans le double fond d'une camionnette, afin d'Ă©chapper au gouvernement franquiste qui pouvait les livrer aux Allemands). De Londres, le gouvernement patronne un effort de guerre qui s'illustre par trois escadrilles belges dans la Royal Air Force, tous les navires belges mis au service des alliĂ©s, de mĂŞme que les richesses du Congo belge (notamment l'uranium). De plus, les troupes du Congo attaquent et refoulent les Italiens d'Abyssinie, remportent les victoires de BortaĂŻ, de SaĂŻo et d'Asosa tandis qu'une force terrestre est reconstituĂ©e au Royaume-Uni sous le commandement du colonel Piron. Elle participera Ă  la libĂ©ration du nord de la cĂ´te française et Ă  celle de la Belgique. Ă€ la fin de la guerre, près de 100 000 Belges sont mobilisĂ©s contre l'Allemagne Ă  travers le monde, en plus des effectifs de la RĂ©sistance intĂ©rieure. Ce chiffre englobe les troupes terrestres du colonel Piron, ainsi que les services, mais aussi les troupes d'Afrique du gĂ©nĂ©ral Gilliaert victorieuses des Italiens. Sont inclus Ă©galement dans ce chiffre les trois escadrilles et les marins de la marine marchande.

Pendant toute la guerre, les réseaux de résistance nés spontanément en Belgique sont alimentés en informations et consignes à travers des émissions codées (les messages personnels) de Radio Belgique depuis Londres, ainsi que par des parachutages d'armes et d'agents. Parmi les réseaux de résistance, l'Armée Secrète. De par sa nature spécifiquement militaire elle s'attachera à noyauter certains milieux en rapport avec les Allemands, mais favorables aux Alliés, pour installer un réseau de renseignements et de sabotages de nature militaire. C'est aussi elle qui constituera les maquis ardennais, l'Ardenne étant la seule région du pays propre, par ses forêts et son relief accidenté, à accueillir une guérilla. Les communications de l'Armée Secrète avec le gouvernement belge de Londres se faisaient par radio et aussi par le transfert d'hommes et de matériels effectués, avec l'appui des Britanniques, par des parachutages et aussi via des avions légers Lysander reliant la Belgique au Royaume-Uni au cours de liaisons nocturnes utilisant de petits aérodromes clandestins improvisés dans des endroits isolés. D'autre part, des volontaires créent des réseaux clandestins pour l'accueil des aviateurs alliés dont les appareils ont été abattus, ainsi que des filières d'évasion, dont le réseau Comète, pour exfiltrer ces militaires vers le Royaume-Uni ainsi que les Belges qui veulent s'engager dans les forces belges libres.

Effectif et matériel

Canon antichar de 47 mm mle 1931 utilisé par l'armée belge en 1940.

En 1940, 650 000 hommes et 10 000 gendarmes Ă©quipĂ©s comme infanterie lĂ©gère et destinĂ©s Ă  faire la police de l'armĂ©e (prĂ©vĂ´tĂ©), mais entraĂ®nĂ©s pour combattre l'ennemi, surtout dans le cas de parachutistes, et 50 000 jeunes recrues du contingent de 1940, mais qui seront envoyĂ©es en France dès le 10 mai pour y suivre un entrainement que l'on n'aura pas eu le temps de leur apporter. La totalitĂ© des effectifs traduit un effort considĂ©rable puisque les mobilisĂ©s reprĂ©sentent 8 % de la population totale de la Belgique, soit 46 % de la population masculine entre 20 et 40 ans. Il s'agit d'un effort de mobilisation supĂ©rieur, statistiquement parlant, Ă  celui des AlliĂ©s.

Chenillette T13 capturée. Cet engin de 5 tonnes est armé d'un canon antichar de 47 mm. Environ 200 exemplaires furent mis en service à partir de 1934. Certains furent réutilisés par l'armée allemande après leur capture[13].
Tracteur d'artillerie de l'armée belge capturé par l'armée allemande.
Un AMC 35 en flammes. Neuf de ces chars légers français ont été livrés à la Belgique. Huit ont participé à la bataille et quatre furent détruits au combat.

Des soldats démobilisés en 1940

Alors que la guerre commence pour la Belgique, et que la bataille de France va suivre, des catégories de soldats ont été démobilisées depuis 1939 sous des pressions de parlementaires. Sont démobilisés :

  • les mineurs (un rĂ©giment du Hainaut perdit 700 hommes renvoyĂ©s Ă  la mine)
  • les ingĂ©nieurs des mines (officiers de rĂ©serve de l'artillerie et du gĂ©nie)
  • les pères de trois enfants et plus
  • les membres du service de santĂ©
  • certains fonctionnaires des cabinets ministĂ©riels
  • les « compĂ©tences » nĂ©cessaires Ă  l'industrie nationale

Des armes anciennes et quelques Ă©quipements modernes

Les soldats de la 2e réserve trouvent leurs armes dans les dépôts de la Première Guerre mondiale. Ils sont équipés :

  • des fusils Mauser de 1889 (en bon Ă©tat);
  • des mitrailleuses Colt (moins bons);
  • des fusils-mitrailleurs français Chauchat, que les combattants de la Grande Guerre abandonnaient Ă  cause de leurs frĂ©quents enrayages.

D'autre part, les chiffres suivants, en armement moderne de l'armée belge, sont tirés du livre allemand Le Mythe de la guerre éclair de Karl Heinz Frieser.

  • 1 338 pièces d'artillerie, dont 80 canons Bofors antiaĂ©riens.
  • 270 chars lĂ©gers moyennement blindĂ©s mais dotĂ©s de canons capables de percer les blindĂ©s allemands.
  • 200 vĂ©hicules blindĂ©s sur chenillettes, les T13 Ă©quipĂ©s de canons de 47 mm rĂ©putĂ©s excellents. Les Chasseurs ardennais en furent dotĂ©s en quantitĂ© limitĂ©e, ce qui leur permit, le 10 mai, de mettre en Ă©chec des troupes allemandes dĂ©posĂ©es par des avions Fieseler Storch sur les arrières belges Ă  Witry. Les chenillettes T13 furent utilisĂ©es sur la Dendre et, surtout, pendant la bataille de la Lys, durant laquelle leurs canons rĂ©vĂ©lèrent leurs qualitĂ©s antichars. Des chars mi-lourds avaient Ă©tĂ© commandĂ©s en France en 1938 sous le nom d'autos blindĂ©es (terme choisi dans le but de dissimuler aux espions allemands la tactique nouvellement choisie de renforcer l'arme blindĂ©e pour lui offrir des moyens accrus de contre-attaque contre l'armĂ©e allemande que l'on savait orientĂ©e vers l'utilisation de blindĂ©s). Mais seuls neuf de ces blindĂ©s furent livrĂ©s.
  • 377 avions dont seulement un tiers d'appareils modernes.

L'aviation

Un Fairey, l'avion le plus répandu du parc aérien belge.
  • 60 chasseurs modernes avaient Ă©tĂ© commandĂ©s aux États-Unis, mais ne furent pas livrĂ©s Ă  temps.
  • On compte, au moment de l'attaque allemande, 377 avions, dont 140 appareils de combat n'en comprenant qu'une soixantaine pouvant ĂŞtre considĂ©rĂ©s comme modernes, quoique dĂ©passĂ©s par les avions allemands sur le plan de la vitesse. Les deux tiers de ces appareils seront dĂ©truits au sol lors de l'attaque de la Luftwaffe du 10 mai. Les autres se sacrifieront, d'abord sur le canal Albert pour les bombardiers lĂ©gers, les autres principalement pour le rĂ©glage Ă  partir d'avions des tirs de l'artillerie contre les divisions allemandes. Des Renard R.31, avion de conception et de fabrication belge, parviendront Ă  mener une cinquantaine de mission d'observation et d'attaque au sol. Dans l'ensemble, les avions militaires qui rĂ©chapperont des combats, volant de terrains de fortune en terrains improvisĂ©s, finiront en panne de carburant et seront sabordĂ©s le 28 mai.

Cette force aérienne se répartit comme suit :

  • trois rĂ©giments d'aĂ©ronautique :
    • 1er AĂ© : six groupes de reconnaissance, chacun d'eux Ă©tait dĂ©tachĂ© auprès d'un corps d'armĂ©e. MatĂ©riel : des avions belges Renard R.31. Ces appareils furent utilisĂ©s pour des rĂ©glages de tirs d'artillerie et, faute de mieux, pour des attaques au sol.
    • 2e AĂ© : trois groupes de trois escadrilles de chasse. MatĂ©riel très diversifiĂ© et gĂ©nĂ©ralement dĂ©passĂ©, exception faite des nouveaux chasseurs Hawker Hurricane.
    • 3e AĂ© : trois groupes de trois escadrilles de bombardement et de Recce de jour et de nuit. MatĂ©riel, essentiellement Fairey Battle.
  • deux compagnies d'aĂ©rostiers avec chacune un ballon captif.
Matériel en ligne en mai 1940
AvionOrigineTypeAnnée d'acquisitionEn service
Fairey BattleDrapeau du Royaume-Uni Royaume-UniBombardement léger193816
Fairey FoxDrapeau du Royaume-Uni Royaume-UniBombardement léger et observation1933–1938154
Fiat CR.42Drapeau de l'Italie ItalieChasseur194027
Fokker F.VIIDrapeau des Pays-Bas Pays-BasTransport19359
Gloster GladiatorDrapeau du Royaume-Uni Royaume-UniChasseur193722
Hawker HurricaneDrapeau du Royaume-Uni Royaume-UniChasseur193920
Koolhoven FK.56Drapeau des Pays-Bas Pays-BasEntrainement avancé194012
LACAB GR.8Drapeau de la Belgique BelgiquePrototype de bombardier19361
Morane-Saulnier MS.230Drapeau de la France FranceObservation193223
Potez 33Drapeau de la France FranceBombardement léger et reconnaissance193010
Renard R.31Drapeau de la Belgique BelgiqueObservation193533
Renard R.38Drapeau de la Belgique BelgiquePrototype de chasse19401
SABCA S-47 / Caproni Ca.335Drapeau de la Belgique Belgique/Drapeau de l'Italie ItaliePrototype de bombardier léger19401
Savoia-Marchetti SM.73Drapeau de l'Italie ItalieTransport19408
Savoia-Marchetti SM.83Drapeau de l'Italie ItalieTransport19403
Stampe-et-Vertongen SV-5Drapeau de la Belgique BelgiqueEntrainement193621
Stampe-et-Vertongen SV-22Drapeau de la Belgique BelgiqueEntrainement193310
Stampe-et-Vertongen SV-26Drapeau de la Belgique BelgiqueEntrainement193310

La DCA (défense anti-aérienne)

  • ?x batteries de 105 mm.
  • 30 batteries de quatre canons (3 de 75 mm et un de 105 mm) qui Ă©taient presque toutes de vieilles batteries allemandes de 88 mm « retubĂ©es », capables tout au plus d'atteindre des avions volant Ă  360 km/h Ă  une altitude infĂ©rieure Ă  3 000 mètres.
  • 9 batteries de 6 canons de 40 mm achetĂ©s rĂ©cemment chez Bofors pour combattre les appareils volant bas.
  • 4 batteries de projecteurs.

Notes et références

  1. Anne-Claire de Gayffier-Bonneville, Sécurité et coopération militaire en Europe, 1919-1955, p.34.
  2. Pierre Grosser, Pourquoi la Seconde Guerre mondiale ?, Éditions complexe, p.200.
  3. Els Witte, Nouvelle histoire de Belgique, Volume II, p.168.
  4. Lucien Marchal, La mauvaise carte, Bruxelles, 1946, p.118
  5. M. Dumoulin, E. Gérard, M. van den Wijngaert, V. Dujardin, Nouvelle histoire de Belgique, volume 2 : 1905-1950, Éditions complexe, p.169.
  6. M. Dumoulin, M. van den Wijngaert, V. Dujardin, Léopold III, Éditions complexe, p.173.
  7. Général Gamelin, Servir, 3 volumes, Plon, Paris 1946
  8. Colonel Remy, Le 18e jour, France-Empire, Paris 1976.
  9. Roger Lothaire, L’artillerie lourde de campagne belge 1914-1940, Éditions du Patrimoine Militaire, (ISBN 978-2-9601058-8-9), p. 93.
  10. Alain Colignon ( CegeSoma ), « L’armée belge de 1940 »
  11. Pierre Miquel, La Seconde Guerre mondiale, Fayard, Paris, 1986.
  12. Jean Cleeremans, LĂ©opold III en l'an quarante, Didier Hatier, Bruxelles, 1985, page 72.
  13. (en) Belgium Armor

Voir aussi

Articles connexes

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