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Xavier Vallat

Xavier Joseph Vallat, nĂ© le Ă  Villedieu (Vaucluse) et mort le Ă  Annonay (ArdĂšche), est un avocat, journaliste et homme politique français. Vice-prĂ©sident du groupe parlementaire de la FĂ©dĂ©ration rĂ©publicaine dans les annĂ©es 1930, il Ă©volue de la droite vers l'extrĂȘme droite.

Xavier Vallat
Illustration.
Xavier Vallat en 1929.
Fonctions
Commissaire général aux questions juives
–
Gouvernement Darlan
(Vichy)
Prédécesseur Poste créé
Successeur Louis Darquier de Pellepoix
Député français
–
Circonscription ArdĂšche
Gouvernement IIIe RĂ©publique
–
Gouvernement IIIe RĂ©publique
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Villedieu, Vaucluse
Date de dĂ©cĂšs (Ă  80 ans)
Lieu de décÚs Annonay, ArdÚche
Nationalité Française
Parti politique Fédération républicaine (droite conservatrice)
Religion Catholique

Son nom reste attaché aux politiques antisémites en France pendant l'occupation allemande. De 1941 à 1942, il occupe le poste de commissaire général aux questions juives du gouvernement de Vichy.

Biographie

Militant catholique et parlementaire anti-maçon et antisémite

Xavier Vallat est le dixiĂšme des onze enfants de Jean Auguste Cyprien Vallat (1844-1920) et de ThĂ©rĂšse Victorine Morlat (1853-1937). Outre trois enfants morts en bas Ăąge, le couple a Ă©levĂ© : Victorine, Marie, Rose, Adolphe (mort le jour de PĂąques 1904), Adolphine (dĂ©cĂ©dĂ©e Ă©galement en 1904). Leur neuviĂšme enfant, Alphonse Marius Alexandre (1890-1915)[1], soldat du 173e rĂ©giment d'infanterie, est mort pour la France durant la Grande Guerre. Xavier, prĂ©citĂ©, dixiĂšme enfant de la fratrie et enfin GĂ©rarda, entrĂ©e en religion sous le nom de sƓur Marie du Rosaire, complĂštent cette famille nombreuse.

Xavier Vallat a été élevé dans un milieu profondément catholique. Il milite à l'Association catholique de la jeunesse française avant de devenir un sympathisant du « nationalisme intégral » de l'Action française et un lecteur du journal de Charles Maurras et Léon Daudet à partir de 1908[2].

Il épouse Marie-Louise Brossard. Leur union sera sans postérité.

LicenciĂ© Ăšs lettres, il enseigne Ă  partir d'octobre 1911 au collĂšge catholique d'Aix-en-Provence. Il est alors professeur en classe de 5e. Mais il n'y reste que deux ans, Ă©tant appelĂ© Ă  effectuer son service militaire en octobre 1913 au sein du 61e RI casernĂ© Ă  Aix. C'est au sein de cette unitĂ© du XVe corps qu'il prend part Ă  la Grande Guerre et qu'il est blessĂ© une premiĂšre fois le 26 aoĂ»t 1914. Durant le conflit, il est affectĂ© au 114e BCA (bataillon de chasseurs alpins) et il est gravement blessĂ© lors d'un combat, blessure qui lui fait perdre une jambe. Contrairement Ă  ce qui a Ă©tĂ© souvent Ă©crit, il n'a pas perdu son Ɠil droit durant la PremiĂšre Guerre mondiale, mais Ă  la suite d'une maladie.

En 1919, il est Ă©lu dĂ©putĂ© de l'ArdĂšche au scrutin de liste, aux cĂŽtĂ©s de deux parlementaires Ă©prouvĂ©s - les conservateurs catholiques Hyacinthe de Gailhard-Bancel et Jules Duclaux-Monteil - et d'un autre ancien combattant, Pierre Vallette-Viallard, et conseiller gĂ©nĂ©ral du canton de Saint-FĂ©licien. Il siĂšge Ă  la Chambre dans le groupe des vingt-sept IndĂ©pendants prĂ©sidĂ© par son mentor, Hyacinthe de Gailhard-Bancel, aux cĂŽtĂ©s de LĂ©on Daudet. Il est alors un sympathisant de l'Action française. Inscrit depuis 1923 comme avocat au barreau de Paris, il plaide pour des militants de la ligue et pour Daudet[3]. Il participe Ă  un meeting de l'AF en 1925[4], intĂšgre aussi son ComitĂ© d’études lĂ©gislatives et collabore, sous la signature de VivarĂšs, Ă  L’Action française du Dimanche[5]. Il appuie briĂšvement le Faisceau de Georges Valois, proche Ă  l'origine de l'AF, puis le quitte sous la pression des dirigeants de l'AF[6]. Il s'Ă©loigne de l'Action française aprĂšs la condamnation pontificale de 1926 ; il se retire ainsi de son bureau juridique. Toutefois, il cĂŽtoie Charles Maurras dans des meetings et loue son action anticommuniste et pacifiste Ă  la fin des annĂ©es 1930[7].

Battu aux Ă©lections lĂ©gislatives de 1924 - la liste d'union nationale sur laquelle il figure n'a qu'un seul Ă©lu, Duclaux-Monteil -, il milite pour la FĂ©dĂ©ration nationale catholique et intĂšgre l'annĂ©e suivante son comitĂ© exĂ©cutif[8]. Il devient l'un de ses principaux confĂ©renciers, dĂšs 1924: il participe ainsi Ă  vingt-quatre congrĂšs diocĂ©sains de la FNC entre 1925 et 1930, puis Ă  cinq autres de 1931 Ă  1939, ce qui fait de lui le 4e orateur le plus important de l'association[9]. Il combat la politique anticlĂ©ricale du Cartel des gauches et dĂ©fend l'enseignement catholique. Il rĂ©clame dĂšs 1930 la dissolution des obĂ©diences maçonniques[10]. Lecteur de la Revue internationale des sociĂ©tĂ©s secrĂštes, il est membre de la Ligue franc-catholique, qui combat la franc-maçonnerie; il participe ainsi Ă  son congrĂšs de 1928 et prĂ©side rĂ©guliĂšrement ses confĂ©rences[11]. Vice-prĂ©sident du groupe parlementaire de DĂ©fense contre la franc-maçonnerie, constituĂ© en 1934[12], il devient membre aussi du comitĂ© directeur de l'Union antimaçonnique de France Ă  sa fondation en 1935, aux cĂŽtĂ©s de parlementaires (Georges Cousin, RenĂ© Dommange, Philippe Henriot, Gustave Gautherot, etc.), de Pierre Loyer, Louis de Fraguier, Robert Vallery-Radot, Lucien Souchon, etc.[13]. Avec RenĂ© Dommange, il profite du dĂ©bat sur le projet de loi sur la dissolution des ligues en dĂ©cembre 1935 pour dĂ©poser un amendement demandant qu’y soient incluses les associations « clandestines ou secrĂštes » et plus particuliĂšrement la franc-maçonnerie[14].

Cet ancien combattant mutilĂ©, membre du comitĂ© directeur des LĂ©gionnaires dĂ©corĂ©s au pĂ©ril de leur vie, adhĂšre en 1928 aux Croix-de-Feu - il le revendique lors du dĂ©bat sur les ligues en dĂ©cembre 1935[15] - puis rompt avec le colonel de la Rocque en 1936[16]. Il est membre ensuite du comitĂ© directeur des Camarades du feu, qui regroupent des anciens des Croix de feu hostiles Ă  La Rocque[17]. Il plaide pour l'Action française contre La Rocque en 1937[18]. Il plaide Ă©galement pour le duc Joseph Pozzo di Borgo, membre aussi du comitĂ© directeur des Camarades du feu, dans le procĂšs qui l'oppose au colonel de La Roque, et ce catholique va jusqu'Ă  conseiller le suicide au chef du Parti social français. Devant le scandale que cette dĂ©claration provoque dans les milieux catholiques, Vallat dĂ©missionne du comitĂ© directeur de la FNC en dĂ©cembre 1937[19]. Il dĂ©fend aussi Pozzo di Borgo et le gĂ©nĂ©ral Édouard Duseigneur, dirigeants de l'UCAD inculpĂ©s dans l'affaire de la Cagoule en 1937-38, ainsi que d'autres cagoulards comme Joseph Darnand ou Jacques CorrĂšze[20].

RĂ©Ă©lu dĂ©putĂ© en 1928, au scrutin uninominal, il est Ă©galement Ă©lu maire de PailharĂšs en 1935. Il est rĂ©Ă©lu dĂ©putĂ© en ArdĂšche au premier tour des Ă©lections de 1932. Il est Ă  la Chambre rapporteur gĂ©nĂ©ral adjoint de la commission parlementaire enquĂȘtant sur l'Affaire Stavisky; il en dĂ©missionne en fĂ©vrier 1935[21]. Il est rĂ©Ă©lu dĂ©putĂ© en 1936 comme membre de la FĂ©dĂ©ration rĂ©publicaine, Ă  laquelle il a adhĂ©rĂ© en 1933. Il devient l'un des reprĂ©sentants Ă©minents de ce parti de la droite parlementaire qui se radicalise au cours des annĂ©es 1930.

Xavier Vallat s'illustre à la chambre comme un excellent orateur. Son adversaire, Ludovic-Oscar Frossard, le qualifie ainsi, en 1937, d'« orateur le plus redoutable de la droite[22] ». C'est une personnalité importante de la droite : il est vice-président du groupe parlementaire (l'URD) de la Fédération républicaine[22] et il obtient 150 voix, le , en tant que candidat d'opposition à l'élection du président de la Chambre des députés, poste remporté par Herriot[22], au lendemain de la victoire du Front populaire, qu'il combat.

AntisĂ©mite, il estime que les Juifs refusent l'assimilation. Il est connu pour l'argumentaire antisĂ©mite de son interpellation Ă  la Chambre visant le nouveau prĂ©sident du conseil, LĂ©on Blum, le [23]. Il commence par remercier Blum d'avoir nommĂ© des femmes dans son Gouvernement, ajoutant qu'il y voit le signe que le Gouvernement obtiendra trĂšs rapidement du SĂ©nat (dominĂ© par les radicaux et les radicaux-socialistes) le vote d'une loi accordant le droit de vote et d'Ă©ligibilitĂ© aux femmes, ce qu'il appelle de ses vƓux, suscitant les vifs applaudissements de la droite et du centre[24]. Puis aprĂšs avoir mis en cause Jean Zay, Pierre Cot et les communistes, et avoir Ă©voquĂ© les Ă©meutes du 6 fĂ©vrier 1934, propos qui suscitent une suspension de sĂ©ance ordonnĂ©e par Herriot, il interpelle le nouveau prĂ©sident du Conseil en dĂ©clarant : « Pour la premiĂšre fois, ce vieux pays gallo-romain sera gouvernĂ© par un juif »[25]. Ces propos soulĂšvent l'indignation de la gauche, mais Vallat est soutenu Ă  droite[25]. Il dĂ©clare ensuite :

« Messieurs, si notre ancien collĂšgue M. Georges Weill (
) Ă©tait ici, il ne manquerait pas de m'accuser, une fois de plus, d'antisĂ©mitisme Ă  la Hitler. Mais, une fois de plus, il se tromperait. Je n'entends pas oublier l'amitiĂ© qui me lie Ă  mes frĂšres d'armes israĂ©lites. Je n'entends pas dĂ©nier aux membres de la race juive qui viennent chez nous le droit de s'acclimater comme tant d'autres qui viennent s'y faire naturaliser. Je dis, parce que je le pense - et j'ai cette originalitĂ© qui, quelquefois, me fait assumer une tĂąche ingrate, de dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas - que, pour gouverner cette nation paysanne qu'est la France, il vaut mieux avoir quelqu'un dont les origines, si modestes soient-elles, se perdent dans les entrailles de notre sol qu'un talmudiste subtil. »

Enfin, il rappelle les pronostics erronés de Blum en politique étrangÚre. Tels sont les propos officiellement rapportés mais Vallat semble avoir été encore plus violent[25].

Vallat était habitué à ce genre de propos, ayant accusé en 1934 Blum d'incarner « la voix d'Israël »[26]. L'historien Laurent Joly note ainsi :

« Pour la premiĂšre fois, un dĂ©putĂ© d’envergure nationale, et non plus un marginal du style Baudry d’Asson, Denis ou Delahaye, dĂ©fend ouvertement, en l’argumentant, une analyse de l'antisĂ©mitisme non racial. Pour la premiĂšre fois, l’antisĂ©mitisme parlementaire vise directement un homme politique juif, non plus sous la forme de dĂ©veloppements gĂ©nĂ©raux ou d’insultes fusant de l’hĂ©micycle, mais sous la forme d’une attaque prĂ©mĂ©ditĂ©e et rĂ©digĂ©e. Il est Ă  noter que Vallat ne se contente pas d’agresser LĂ©on Blum, mais qu’il s’en prend aussi, en passant, Ă  Georges Mandel - qu’il prĂ©sente comme « JĂ©roboam Rothschild » - , censĂ©, pourtant, ĂȘtre l’un de ses amis politiques[27]. »

Au lendemain de cette interpellation antisĂ©mite, Vallat reçoit des lettres portant sur cette interpellation ; la plupart de leurs auteurs le fĂ©licitent[28]. Il est Ă©lu le 24 juin membre du conseil de l’Ordre des avocats, alors que traditionnellement aucun dĂ©putĂ© en exercice n'y siĂšge, qu'il n’était inscrit que depuis une douzaine d’annĂ©es au tableau de l’Ordre et ne plaidait plus guĂšre depuis son retour Ă  la Chambre en 1928. Il lui a fallu cependant 9 tours pour ĂȘtre Ă©lu, Ă  une voix de majoritĂ©[29]. À la Chambre, il est Ă©lu quelques jours plus tĂŽt prĂ©sident du groupe transpartisan des dĂ©putĂ©s anciens combattants, mais avec peu de voix et Ă  la suite d'une manƓuvre. L'ancien prĂ©sident de ce groupe, le socialiste Camille Planche, fonde alors un groupe dissident avec d'autres dĂ©putĂ©s de gauche[30]. Les deux groupes dĂ©cident de fusionner en 1940; Vallat dĂ©cline toute candidature et Georges Scapini est Ă©lu prĂ©sident[31]. Enfin, il est Ă©lu Ă  l'unanimitĂ© vice-prĂ©sident de la FĂ©dĂ©ration rĂ©publicaine en octobre 1936[32]. Il est Ă©galement membre du comitĂ© de direction du Parti rĂ©publicain national et social (PRNS) de Pierre Taittinger Ă  partir de 1937[33].

AprÚs un échec en 1939, il est élu vice-président de la Chambre en janvier 1940; il est toutefois parmi les six vice-présidents élus celui qui obtient le moins de voix: 256 voix pour 418 suffrages exprimés[34] - [35].

Au service du régime de Vichy

Xavier Vallat serrant la main du maréchal Pétain à Vichy en 1944.
« Les Juifs ne sont tolérables dans la société qu'à dose homéopathique. »
Interview de Xavier Vallat, commissaire général aux questions juives, publiée dans le journal collaborationniste Paris-Soir ().

AprÚs la défaite militaire de juin 1940, Xavier Vallat siÚge avec la Chambre des députés à Vichy[36]. Le , il signe avec dix-neuf autres parlementaires une motion présentée par le député Gaston Bergery, qui vise l'instauration d'un parti unique[37]. Le , Vallat vote le projet de résolution relatif à la révision des lois constitutionnelles puis, le lendemain, les pleins pouvoirs au maréchal Pétain[37].

D'abord associĂ© au gouvernement de Vichy comme secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral aux anciens combattants, et Ă  ce titre responsable de la LĂ©gion française des combattants, il prend en mars 1941 la tĂȘte du Commissariat gĂ©nĂ©ral aux questions juives, nouvellement crĂ©Ă©, et fonde l'Union gĂ©nĂ©rale des israĂ©lites de France. Il s'entoure d'antisĂ©mites Ă©prouvĂ©s, tels ses collĂšgues avocats FĂ©lix Colmet-DaĂąge ou Robert Castille, son ancien adjoint, anciens des rĂ©seaux antimaçons comme Vallat, et anciens du Rassemblement antijuif de Louis Darquier de Pellepoix[38]. Vallat prend notamment en charge le second statut des Juifs (plus restrictif que celui d'octobre 1940 dĂ©jĂ  durci par le marĂ©chal PĂ©tain et Pierre Laval[39]) et leur recensement (2 juin 1941) ainsi que la loi du 22 juillet 1941 qui organise l'appropriation et la liquidation des biens juifs par le rĂ©gime de Vichy. Mal vu par les Allemands car il s'oppose au port de l'Ă©toile jaune[40], qui lui interdisent de se rendre en zone occupĂ©e[41], il est remplacĂ© sous leur pression en mai 1942 par l'antisĂ©mite assumĂ© Louis Darquier de Pellepoix, avant le dĂ©but des dĂ©portations des Juifs.

Xavier Vallat remplace Jacques Péricard, décédé, comme vice-président de la Légion française des combattants en avril 1944[42]. Du 29 juin au 19 août 1944, il remplace Philippe Henriot, aprÚs l'assassinat de ce dernier, au micro de Radio-Paris, à la demande de Pierre Laval.

L'aprĂšs-guerre : de la condamnation Ă  l'engagement royaliste

Il est arrĂȘtĂ© le 26 aoĂ»t 1944 Ă  Vichy. TransfĂ©rĂ© Ă  Paris, il est incarcĂ©rĂ© Ă  la prison de Fresnes en dĂ©cembre. Trois ans plus tard, en dĂ©cembre 1947, Xavier Vallat est jugĂ© et condamnĂ© Ă  dix ans d'emprisonnement et Ă  l'indignitĂ© nationale Ă  vie par la Haute Cour de justice[43].

Parmi les tĂ©moins Ă  dĂ©charge, il y a Antoine Pinay, Edmond Bloch, le docteur Gaston Nora, de confession juive, qui avait opĂ©rĂ© Vallat en 1918, qui dira devant la Haute Cour que Xavier Vallat l'avait averti de la rafle du VĂ©lodrome d'Hiver du 16 juillet 1942 et que cette information confidentielle a permis de sauver environ 10 000 Juifs sur les 25 000 que les Allemands avaient dĂ©cidĂ© d'arrĂȘter[44]. Cette assertion est inexacte car volontairement exagĂ©rĂ©e par Gaston Nora[45] - [46]. En outre, lors de son procĂšs, Xavier Vallat rectifie le tĂ©moignage Ă  dĂ©charge :

« Je lui ai multipliĂ© les conseils de prudence ; mais je n'ai pas pu lui indiquer une date de rafle, car je n'en ai jamais Ă©tĂ© informĂ© qu'aprĂšs coup moi-mĂȘme »[47]

— Xavier Vallat

Cette rumeur de Xavier Vallat sauvant 10 000 Juifs continue de circuler au fil des décennies du fait de l'absence de cette rectification dans Le ProcÚs de Xavier Vallat présenté par ses amis publié en 1948 par Marie-Madeleine Martin[45].

Vallat assume lors de son procĂšs son action antijuive, au nom de l'antisĂ©mitisme d'État cher Ă  l'Action française et de l'antijudaĂŻsme chrĂ©tien. Il nie avoir collaborĂ© Ă  l'action antisĂ©mite des Allemands et rĂ©cuse tout racisme Ă  l'Ă©gard des Juifs. Pour sa dĂ©fense et celle du rĂ©gime de Vichy, il dĂ©clare : « Je vous livre deux chiffres ; ce sera ma rĂ©ponse. Alors que des 4 343 000 Juifs autochtones qui habitaient en Autriche, en Belgique, en TchĂ©coslovaquie, en Allemagne, en GrĂšce, en Hollande, au Luxembourg, en Pologne et en Yougoslavie, il ne reste que 337 500 survivants, ce qui veut dire que 92 % de ces Juifs ont disparu, les chiffres donnĂ©s pour la France par ce document officiel publiĂ© en 1946 prouvent que si, hĂ©las ! la plupart des Juifs Ă©trangers sont morts en dĂ©portation, 95 % des Juifs de nationalitĂ© française sont heureusement survivants. VoilĂ  la rĂ©ponse »[48].

Il est Ă©galement rappelĂ© que sous l'administration de Xavier Vallat, aucun Juif n'a Ă©tĂ© dĂ©portĂ© et qu'il n'en a lui-mĂȘme envoyĂ© aucun dans un camp[49].

Xavier Vallat est transféré à la prison de Clairvaux en mars 1948. Il bénéficie en décembre 1949 d'une libération conditionnelle décidée par le garde des sceaux René Mayer, assortie d'une interdiction de séjour à Paris, ce qui provoque une campagne de protestation du Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP)[50]. Il retrouve sa liberté totale de mouvement en 1952, grùce à l'intervention d'Antoine Pinay, et il est finalement amnistié en 1954[51].

AprÚs la guerre, il publie plusieurs ouvrages. Il écrit notamment sur Charles Maurras, qu'il a cÎtoyé à la prison de Clairvaux et avec qui il entretient une correspondance clandestine aprÚs sa libération. Redevenu monarchiste, il collabore sous pseudonyme au journal Aspects de la France, périodique héritier de l'Action française. Sa participation annoncée à des réunions politiques royalistes et ses conférences ont parfois donné lieu à des incidents et à des protestations en raison de son passé vichyste et antisémite, mais aussi en raison de son anticommunisme, à l'appel notamment du MRAP[52]. Il devient membre du comité directeur de la Restauration nationale (mouvement politique royaliste issu de l'AF, fondé en 1955), éditorialiste vedette d'Aspects de la France sous son nom, co-directeur (avec Georges Calzant) puis directeur de juin 1962 à février 1966 de ce périodique[53] - [54].

Il collabora aussi Ă  LibertĂ©s françaises, revue fondĂ©e en 1955 et dirigĂ©e par François Daudet, et moins rĂ©guliĂšrement Ă  Écrits de Paris, l'hebdomadaire France catholique, Notre temps, Ecclesia[55]. Il participe Ă  une sĂ©ance du bureau d’études du Centre d'Ă©tudes politiques et civiques, sur la politique et l’armĂ©e, au domicile de Marcel Demonque, en novembre 1958, aux cĂŽtĂ©s du gĂ©nĂ©ral Maxime Weygand[56]. Il devient en 1963 membre du comitĂ© de patronage de la SociĂ©tĂ© des Amis d'Édouard Drumont (hĂ©raut de l'antisĂ©mitisme)[57].

Il se retire en 1966 Ă  Annonay. Il prend position en faveur d’IsraĂ«l lors de la guerre des Six Jours en 1967[58].

Xavier Vallat est enterrĂ© Ă  PailharĂšs, en ArdĂšche le 8 janvier 1972. En signe de manifestation et arborant une Ă©toile jaune, Beate et Serge Klarsfeld sont prĂ©sents, accompagnĂ©s du photographe Élie Kagan, pour rappeler que Vallat fut le premier Commissaire aux questions juives[59].

Publications

  • Dzonou. MenfoutĂ©. Contes vivarois en dialecte, avec bois dessinĂ©s et gravĂ©s par Jean ChiĂšze, Au Pigeonnier, Maison du livre français, Paris, 1928, 40 p.
  • La VĂ©ritĂ© sur la franc-maçonnerie, ConfĂ©rence faite aux Grandes confĂ©rences des ambassadeurs Ă  Paris, le 27 avril 1934, Éditions des Ambassadeurs, Paris, 1934, 32 p.
  • « L'affaire Stavisky », dans La Revue universelle des faits et des idĂ©es, 1982, 22 p. (texte d'une confĂ©rence prononcĂ©e en 1935).
  • École nationale des cadres civiques. Le ProblĂšme juif. ConfĂ©rence prononcĂ©e devant les stagiaires de la 3e session, Vichy, SecrĂ©tariat gĂ©nĂ©ral Ă  l'information et Ă  la propagande, [1942], 22 feuillets.
  • « PrĂ©face » Ă  Gabriel Malglaive, Juif ou Français. Aperçus sur la question juive, [?], Éditions C.P.R.N., 1942, 223 p.
  • Charles Maurras : numĂ©ro d'Ă©crou 8321, Plon, Paris, 1953, 290 p.
  • Le Nez de ClĂ©opĂątre, souvenirs d'un homme de droite, 1919-1944, prĂ©face de Charles Maurras, Éditions des Quatre fils Aymon, Paris, 1957, 311 p.
  • La Croix, les lys et la peine des hommes, Éditions des Quatre fils Aymon, Paris, 1960, 301 p. ; 2e Ă©d., 1973, 298 p.
  • Lettres passe-murailles (correspondance Ă©changĂ©e entre Charles Maurras et Xavier Vallat de mars 1950 Ă  novembre 1952), La Table ronde, Paris, 1965, 251 p.
  • Feuilles de Fresnes, 1944-1948, Éd. de l'auteur, Annonay, 1971, 272 p. ; rĂ©Ă©d. Dualpha, 2022
  • Le grain de sable de Cromwell : souvenirs d'un homme de droite, Paris, 1972, 284 p.
  • « Le Soldat français de la Grande Guerre », dans L'Ordre français, no 244, octobre 1980, 20 p.

Documents sonores

  • « La France bouge » (texte lu), dans L' Action française : voix et chants. Xavier Vallat, Charles Maurras, LĂ©on Daudet, voix ; Marie de Roux, Pierre Juhel, chant, SERP, Paris, 1989 (cassette audio ; paru d'abord en 33 t).
  • Charles Maurras. Enregistrement sonore : « Maurras le martĂ©gal », « Maurras et le marĂ©chal PĂ©tain », Saint-Urbain, 33 t. Date et lieu non indiquĂ©s.

Notes et références

  1. JĂ©suite, scholastique, titulaire d'un licence Ăšs-Sciences. Son nom figure sur le monument aux morts de PailharĂšs (07). .
  2. Stéphane Boiron, L'Action française et les juristes catholiques, dans la Revue Française d'Histoire des Idées Politiques, 2008/2 No 28, p. 343 .
  3. L'Action française, 15 juin 1925, Le Journal, 15 novembre 1925, Géo London, "Les plaidoiries" ( avec une photographie )
  4. L'Action française, 28 novembre 1925
  5. Stéphane Boiron, op. cit, p. 344.
  6. Zeev Sternhell, Anatomie d'un mouvement fasciste en France: le Faisceau de Georges Valois, Revue française de science politique, 1976, p. 11
  7. L'Alerte, décembre 1937, L'Action française, 9 juillet 1937, L'Action française, 8 juin 1938
  8. La Croix, 19 février 1925, "Les états généraux de la Fédération nationale catholique"
  9. L'Action française, 1er dĂ©cembre 1924, Ibid., 16 dĂ©cembre 1924, Jean-Étienne Dubois, Leçon d’histoire pour une droite dans l’opposition ? : les mobilisations de droite contre le Cartel des gauches dans la France des annĂ©es Vingt, UniversitĂ© Blaise Pascal - Clermont-Ferrand II, 2013, Annexe 12 : Tableau synthĂ©tique de la participation des orateurs aux congrĂšs diocĂ©sains de la FNC, p. 920
  10. Jack Chaboud, La Franc-maçonnerie, histoire, mythes et réalité, Librio, 2004, p. 40.
  11. Emmanuel Kreis, Les rĂ©seaux antijuifs et antimaçonniques autour de la Revue internationale des sociĂ©tĂ©s secrĂštes (RISS) de l’entre-deux-guerres Ă  la pĂ©riode de l’Occupation, dans la Revue d'histoire de la Shoah, 2013/1, no 198
  12. Le Matin, 6 juillet 1934
  13. Journal des débats, 3/3/1935
  14. Emmanuel Kreis, L'antimaçonnisme, site de la BNF
  15. L'Ami du peuple, 6 décembre 1935
  16. Jacques Nobécourt, Le colonel de La Rocque, Fayard, 1996, p. 363, 391-392, Le Populaire, 14 décembre 1935, Ibid., 20 novembre 1935 (Vallat arborerait l'insigne Croix de feu au Palais-Bourbon selon cette source), Le Temps, 10 décembre 1935
  17. L'Action française, 6 avril 1938, "Petit carnet", Ibid., 10 avril 1938. L'association est présidée par le commandant Sicé, ancien membre du comité directeur des Croix de feu.
  18. Jacques Nobécourt, op. cit., p. 586.
  19. Ibid., p. 613, La Croix, 14 décembre 1937.
  20. Le Matin, 12 juillet 1938, "L'affaire du CSAR"
  21. L'Express du Midi, 7 février 1935, p. 3
  22. Joly 2007, p. 82.
  23. Le Populaire, 7 juin 1936
  24. Débats parlementaires de la Chambre des députés du 6 juin 1936, Journal Officiel de la République Française : compte-rendu des débats de la Chambre des députés, séance du 6 juin 1936, p. 1326 (Lire en ligne).
  25. Joly 2007, p. 83.
  26. Laurent Joly, 2001, op. cit., Journal officiel, Débats parlementaires de la Chambre du 15 février 1934, Le Matin, 24 février 1924, Lettre d'un ancien combattant juif et réponse de Vallat, La Tribune juive, 9 mars 1934
  27. Joly 2007, p. 84.
  28. Tal Bruttmann et Laurent Joly, La France anti-juive de 1936. L’agression de LĂ©on Blum Ă  la Chambre des dĂ©putĂ©s, CNRS Éditions, 2016, Compte-rendu sur le site histoire-politique.fr
  29. StĂ©phane Boiron, AntisĂ©mites sans remords : les « bons motifs » des juristes de Vichy, dans CitĂ©s, 2008/4, No 36, Le Populaire, 25 juin 1936, Ibid., 20 juin 1936, "Une manƓuvre politique au Palais de justice". Il est rĂ©Ă©lu en 1938 au 5e tour, en 1939, au 4e. Contrairement Ă  l'usage, il est mis en ballottage en 1939: Le Populaire, 23 juin 1939, Journal des dĂ©bats, 29 juin 1939
  30. Le Populaire, 20 juin 1936, "Une manƓuvre dĂ©jouĂ©e", Ibid., 25 juillet 1936, Le Temps, 26 juin 1936, "Une scission chez les anciens combattants", Ibid., 23 juillet 1936, "Au groupe des dĂ©putĂ©s anciens combattants".
  31. Journal des débats, 27 janvier 1940, Le Temps, 10 février 1940
  32. Le Temps, 23 octobre 1936
  33. L'Alerte, décembre 1937, Journal des débats, 5 octobre 1938
  34. Le Populaire : journal-revue hebdomadaire de propagande socialiste et internationaliste, Parti socialiste, (lire en ligne)
  35. Le Temps, s.n., (lire en ligne)
  36. Joly 2001, p. 195.
  37. Joly 2001, p. 197.
  38. Laurent Joly, L'antisĂ©mitisme de bureau : enquĂȘte au cƓur de la prĂ©fecture de police de Paris et du commissariat gĂ©nĂ©ral aux questions juives (1940-1944, Paris, Bernard Grasset, , 444 p. (ISBN 978-2-246-73691-2, OCLC 719415039)
  39. « DĂ©couverte du texte original Ă©tablissant un statut pour les juifs sous Vichy », Le Monde.fr,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consultĂ© le )
  40. Xavier Vallat 1891-1972, par Les amis de Xavier Vallat, plaquette souvenir, 1977, homélie du chanoine Jean Popot du 12 février 1972 à Notre-Dame-des-Victoires, p. 12 : « Le 1er avril 1941 le Maréchal le nomme Commissaire général aux questions juives, là aussi, un an aprÚs, les nazis l'invitent à quitter son poste ; il était contre le port de l'étoile jaune ».
  41. Xavier Vallat 1891-1972, par Les amis de Xavier Vallat, plaquette souvenir, 1977, EugÚne Frot p. 20 : « S'étant violemment opposé au S.S. Danneker, chargé par la Gestapo des Affaires juives, les Allemands lui refusÚrent le droit de pénétrer dans la zone occupée et l'accÚs de Paris ».
  42. Xavier Vallat, Le nez de Cléopùtre, (OCLC 163762004), p. 222
  43. Le Monde, 5 décembre 1947, "Xavier Vallat fait un cours d'antisémitisme historique", Le Monde, 6 décembre 1947, Ibid., 12 décembre 1947, Le Droit de vivre, décembre 1947.
  44. Xavier Vallat 1891-1972, par Les amis de Xavier Vallat, plaquette souvenir, 1977, EugĂšne Frot p. 30 : « Dans son tĂ©moignage Ă  la Haute Cour, le Docteur Nora a racontĂ© comment Xavier Vallat l'avait averti de la rafle allemande du 16 juillet 1941 (sic : erreur sur la date) et comment cette information confidentielle a permis de sauver environ 10 000 IsraĂ©lites sur les 25 000 que les Allemands avaient dĂ©cidĂ© d'arrĂȘter ».
  45. Laurent Joly, Xavier Vallat (1891-1972): Du nationalisme chrĂ©tien Ă  l'antisĂ©mitisme d'État, Grasset, (ISBN 978-2-246-78375-6, lire en ligne)
  46. Charles Enderlin, Les Juifs de France entre RĂ©publique et sionisme, Éditions du Seuil, (ISBN 978-2-02-121198-6, lire en ligne)
  47. Laurent Joly, "Xavier Vallat (1891-1972) : du nationalisme chrĂ©tien Ă  l'antisĂ©mitisme d'État", Paris, Grasset, 2001
  48. Xavier Vallat 1891-1972, par Les amis de Xavier Vallat, plaquette souvenir, 1977, EugĂšne Frot p. 30.
  49. Xavier Vallat 1891-1972, par Les amis de Xavier Vallat, plaquette souvenir, 1977, EugĂšne Frot p. 31.
  50. Le Monde, 12 janvier 1950, Droit et liberté, no 20, mars 1950.
  51. Jean-Paul Cointet, Les hommes de Vichy, op. cit.
  52. Droit et liberté, février 1953, no 119, "Et Xavier Vallat n'a pas parlé", Ibid., mai 1953, "Xavier Vallat fait sa rentrée", Ibid., no 123 du 25 mai 1953 , "Le scandale Xavier Vallat", Ibid., no 146 (250) du 31 mai 1955 , "Ces deux affiches disent la déroute de Xavier Vallat, à Nancy, à Lille", Ibid., no 147, 12 juillet 1955, "Xavier Vallat interdit à Grenoble", Ibid., no 178 (282) de janvier 1959, "Grùce à l'action des antiracistes alertés par le M.R.A.P., Xavier Vallat en échec", Ibid., no 200 de mai 1961, "Xavier Vallat subit une nouvelle défaite ", Ibid., no 218 de février 1963, "Nßmes: l'union des républicains a mis Xavier Vallat en échec ", p. 8, Le Monde, 3 mai 1960, "Le mouvement contre le racisme proteste contre une manifestation de Restauration nationale", Le Monde, 6 mai 1960, Le Monde, 7 mai 1960, "Quelques heurts entre la police et les manifestants ont marqué la réunion de Restauration nationale".
  53. « L'ACTION FRANÇAISE A TENU SON CONGRÈS NATIONAL », Le Monde.fr,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consultĂ© le )
  54. « M. Pierre Pujo succĂšde Ă  M. Xavier Vallat comme directeur politique d' "Aspects de la France " », Le Monde.fr,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consultĂ© le )
  55. Laurent Joly, Xavier Vallat (1891-1972): Du nationalisme chrĂ©tien Ă  l'antisĂ©mitisme d'État, op. cit.
  56. Le Courrier du CEPEC, no 17, 10 janvier 1959.
  57. « UNE SOCIÉTÉ DES AMIS D'ÉDOUARD DRUMONT », Le Monde.fr,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consultĂ© le )
  58. « L'extrĂȘme droite Ă©tait pro-israĂ©lienne jusqu'Ă  la guerre du Kippour », Le Figaro,‎ (lire en ligne).
  59. Laurent Joly, op. cit., François Brigneau, op. cit., p. 103-104. Des incidents ont lieu quelques jours plus tard lors d'une messe à Paris: Le Monde, 15 février 1972, Ibid., 18 février 1972, « Les incidents à l'église Notre-Dame-des-Victoires ».

Voir aussi

Bibliographie

Études historiques

Ouvrages favorables Ă  Xavier Vallat

  • Michel de Saint Pierre, Jacques Perret, chanoine Popot, EugĂšne Frot, et al., Xavier Vallat : 1891-1972, Paris, 1977, 71 p.
  • François Brigneau, « Xavier Vallat et la question juive : pour le cinquantiĂšme anniversaire de son procĂšs en Haute Cour », coll. « Mes derniers cahiers » ; 6e sĂ©rie, no 2, Publications FB, Paris, 1997, 111-VI p. (Lire en ligne)
  • Le procĂšs de Xavier Vallat, prĂ©sentĂ© par ses amis, Paris, Ă©ditions du Conquistador, 1948.

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Articles connexes

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