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Mort pour la France

« Mort pour la France » est une mention honorifique posthume ajoutée à l'état civil d'une personne afin de reconnaître son sacrifice au service de la France. L'attribution de cette mention est régie par les articles L. 511-1 à L. 511-5[1] du Code des pensions militaires d'invalidité et des victimes de guerre.

Cimetière de Montaigut-le-Blanc, hommage aux soldats du village tués pendant la Première Guerre mondiale (Puy-de-Dôme, France).

Historique

Instituée pendant la Première Guerre mondiale par la loi du et modifiée par la loi du [2], la mention confère aux victimes, civiles ou militaires, une reconnaissance et un statut nouveaux.

Bénéficaires

La mention « mort pour la France » peut être octroyée :

  • Ă  un militaire tuĂ© au combat, ou mort de blessures de guerre, ou mort de maladie contractĂ©e en service commandĂ© en temps de guerre, ou mort d'accident survenu en service ou Ă  l'occasion du service en temps de guerre, ou prisonnier de guerre exĂ©cutĂ© par l'ennemi ou dĂ©cĂ©dĂ© des suites de blessures, de mauvais traitements, de maladies contractĂ©es ou aggravĂ©es ou d'accidents survenus du fait de la captivitĂ© ;
  • Ă  un marin du commerce, victime d'Ă©vĂ©nements de guerre ;
  • Ă  un mĂ©decin, un aumĂ´nier, un infirmier ou une infirmière des hĂ´pitaux militaires et des formations sanitaires, ainsi qu'Ă  une personne ayant succombĂ© Ă  des maladies contractĂ©es au cours de soins donnĂ©s aux malades et blessĂ©s de l'armĂ©e en temps de guerre ;
  • Ă  une personne dĂ©cĂ©dĂ©e en combattant pour la libĂ©ration de la France ou en accomplissant des actes de rĂ©sistance ;
  • Ă  une personne exĂ©cutĂ©e Ă  la suite d'une condamnation par le rĂ©gime de Vichy, notamment pour fait de rĂ©sistance ;
  • Ă  un « otage, une personne requise par l'ennemi, un dĂ©portĂ©, exĂ©cutĂ©s par l'ennemi ou dĂ©cĂ©dĂ©s en pays ennemi ou occupĂ© par l'ennemi des suites de blessures, de mauvais traitements, de maladies contractĂ©es ou aggravĂ©es ou d'accidents du travail survenus du fait de leur captivitĂ© ou de leur dĂ©portation » ;
  • Ă  une personne dĂ©cĂ©dĂ©e Ă  la suite d'actes de violence constituant une suite directe de faits de guerre ;
  • Ă  « un militaire dĂ©cĂ©dĂ© après avoir Ă©tĂ© incorporĂ© de force ou après s'ĂŞtre engagĂ© sous l'empire de la contrainte ou la menace de reprĂ©sailles dans les armĂ©es ennemies » (cas des MalgrĂ©-nous) ;
  • Ă  « un rĂ©fractaire dĂ©cĂ©dĂ© des suites d'accident, maladie ou blessure consĂ©cutifs Ă  sa position hors la loi et pour le service du pays » (cas des insoumis au STO) ;
  • Ă  « un membre du service d'ordre, des forces supplĂ©tives ou des Ă©lĂ©ments engagĂ©s ou requis, dĂ©cĂ©dĂ© Ă  l'occasion des mesures de maintien de l'ordre sur les territoires de l'ancienne Union française situĂ©s hors de la mĂ©tropole et dans les États anciennement protĂ©gĂ©s par la France » (cas notamment des morts de la guerre d'AlgĂ©rie, y compris les harkis) ;
  • Ă  « un militaire ou civil engagĂ© dans une opĂ©ration extĂ©rieure, dĂ©cĂ©dĂ© dans les conditions mentionnĂ©es au 1° »[3].

Droits

Elle donne notamment droit Ă  :

Collectivités

Il existe aussi, par extension, des communes « mortes pour la France ». Il en reste neuf (2021, après les fusions municipales) et l'attribution rappelle qu'elles ont été dévastées durant la Première Guerre mondiale.

DĂ©lai de protection du droit d'auteur

En France, la durée de protection des œuvres des auteurs morts pour la France est augmentée de 30 ans[7], mais cette prorogation ne porte que sur une durée de base de cinquante ans (cette durée partant du 1er janvier suivant le décès de l'auteur). Pour ces auteurs et compositeurs, la durée de protection est de :

  • 94 ans et 272 jours pour les Ĺ“uvres publiĂ©es avant le .
  • 88 ans et 120 jours pour les Ĺ“uvres publiĂ©es entre le et le inclus.
  • 80 ans pour les Ĺ“uvres publiĂ©es après le .

Les premiers auteurs « morts pour la France » (ceux de l'année 1914) sont donc entrés dans le domaine public le . Tous les auteurs « morts pour la France » au cours de la Première Guerre mondiale sont à présent dans le domaine public.

Guillaume Apollinaire, mort de la grippe espagnole pendant son engagement dans l'armée française, est déclaré « mort pour la France » en 1918. Ses œuvres sont entrées dans le domaine public français le , soit 94 ans et 271 jours après sa mort[8]. Antoine de Saint-Exupéry est « mort pour la France » en 1944. Ses œuvres entreront dans le domaine public français le , soit 88 ans et 120 jours après sa mort[9].

Notes et références

  1. Articles L. 511-1 à L. 511-5 du Code des pensions militaires d'invalidité et des victimes de guerre.
  2. Journal officiel de la République française — Lois et décrets — du 1er mars 1922, p. 2450.
  3. « article L511-1 » du Code des pensions militaires d'invalidité et des victimes de guerre.
  4. Article L. 522-1 du Code des pensions militaires d'invalidité et des victimes de guerre.
  5. Article L. 515-1 du Code des pensions militaires d'invalidité et des victimes de guerre.
  6. Article 796 du Code général des impôts.
  7. (en) Christina Angelopoulos, « The myth of European term harmonisation : 27 Public domains for the 27 member states », SSRN, Rochester, NY,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  8. Véronique Boukali, Alexis Kauffmann et Lionel Maurel, « Guillaume Apollinaire enfin dans le domaine public », sur Libération, .
  9. Jean-Marie Pottier, « Dessine-moi un domaine public (mais pas avant 18 ans) », sur Slate.fr, (consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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